Catégorie : Politique et société

  • Brit Ruby 2013

    Hier je suis tombé sur l’his­toire du Brit Ruby 2013, que je vous laisse lire plutôt que de para­phra­ser. J’ai toujours eu du mal à faire valoir pourquoi je déteste les prin­cipes du quota et du comp­tage pour faire valoir l’éga­lité homme/femme. Je crois que le problème est très visible ici.

    Ce qu’on leur reproche n’est pas d’avoir eu une atti­tude sexiste (ou du moins personne ne semble leur repro­cher) mais simple­ment d’avoir juste­ment tota­le­ment ignoré le genre ou la couleur de peau des inter­ve­nants pour se concen­trer sur qui ils souhai­taient voir inter­ve­nir.

    Quand dans un commen­taires quelqu’un lance qu’il aurait été possible de trou­ver une femme compé­tente avec quelque chose d’in­té­res­sant à dire, il a bien entendu raison mais à mon avis il passe à côté du sujet. Aurait-il fallu que les orga­ni­sa­teurs fassent du sexe un premier critère de tri puis cherchent des personnes compé­tentes dans chaque critère ?

    Sans nier la réalité du problème de la repré­sen­ta­tion fémi­nine dans les tech­no­lo­gies, je ne peux consta­ter que factuel­le­ment ce qu’on reproche c’est de ne pas avoir eu une atti­tude sexiste (comprendre : avoir quali­fié les gens en fonc­tion de leur genre).

    On peut faire preuve d’une volonté parti­cu­lière pour réta­blir un équi­libre défaillant, mais ça pose bien d’autres problèmes. Et puis on peut aussi le faire sur la couleur de peau, la préfé­rence sexuelle, les gros, les nains, les aveugles, les personnes en chaises roulan­tes… à vrai dire il n’y a pas de raison que tous ces gens aient moins le droit à l’éga­lité de trai­te­ment que les autres.

    Il y a des exemples, notam­ment les quotas de personnes de couleur aux États Unis, mais l’his­toire était bien plus forte que l’iné­ga­lité homme-femme que nous vivons. Là bas il y a eu une guerre civile en partie sur la ques­tion des noirs, avec une menta­lité persis­tante de race prin­ci­pale et sous-race, qui se tradui­sait par de l’es­cla­vage. La capa­cité à renver­ser les menta­li­tés sans agir par la loi était bien plus faible que celle que nous avons. Sans idéa­li­ser la situa­tion des femmes, nous n’en sommes pas là, ou nous n’en sommes plus là.

    Monter un groupe qui permet d’ac­com­pa­gner les femmes, de les mettre en avant pour mieux les repré­sen­ter lors des événe­ments et que plus tard on pense plus faci­le­ment à celles qui le méritent : trois fois oui. Critiquer un événe­ment au point de faire fuir les spon­sors et de faire tomber l’évé­ne­ment parce que les orga­ni­sa­teurs ont eu l’in­no­cence de ne pas être sexistes : trois fois non.

    N’ou­blions pas : Le problème n’aura pas disparu quand on aura une égalité stricte. Le problèmes aura disparu quand on ne fera plus atten­tion au fait qu’on a devant nous des hommes ou des femmes.

  • Trans­pa­rence de l’IRFM

    Toujours poli­tique, s’il fallait un argu­ment pour prou­ver qu’il faut vite mettre un coup de pied dans la four­mi­lière des rému­né­ra­tions du parle­ments, ce sont les parle­men­taires qui le donnent eux-mêmes :

    Actuel­le­ment, les dépu­tés reçoivent chaque mois une indem­nité parle­men­taire de 7 100 euros, soumise à l’im­pôt, et une Indem­nité repré­sen­ta­tive de frais de mandat (IRFM) de 6 400 euros, tota­le­ment exoné­rée. Le problème est que cette IRFM ne fait en pratique l’objet d’au­cun contrôle, et s’ap­pa­rente à un complé­ment de revenu : en gros, les dépu­tés doublent leur salaire, sans le dire, et sans payer les impôts corres­pon­dants.

    […]

    Or le nouveau président de l’As­sem­blée, Claude Barto­lone, vient de réaf­fir­mer qu’il était hors de ques­tion de chan­ger ce régime, car il faudrait compen­ser les dépu­tés français du fait qu’ils seraient rela­ti­ve­ment peu rému­né­rés en Europe.

    Dans le genre « je me tire une balle dans le pied pour expliquer que je ne sais pas viser » c’est un argu­ment assez inté­res­sant. En gros on vient de nous dire que le détour­ne­ment des de l’in­dem­nité pour frais de mandat est telle­ment insti­tu­tion­na­lisé que si on commençait à véri­fier ce qui en est fait, il faudrait compen­ser la perte (?!?) en augmen­tant les salaires.

    Je vais être gros­sier mais bordel, on parle des repré­sen­tants du peuples ! qui font les lois ! et ça ne les gêne pas une seconde de déci­der unila­té­ra­le­ment qu’ils ne sont pas assez payés et donc qu’il ont le droit de détour­ner des sommes à leur propre usage, nettes d’im­pôts, sans justi­fi­ca­tion. Et c’est une réponse qui veut justi­fier le non-contrôle des indem­ni­tés de frais et des rému­né­ra­tions annexes ? Je crois qu’il y a un déca­lage avec la vie réelle qui n’est même plus mesu­rable là.

  • Une FNAC sans musique

    La FNAC arrête les MP3 et redi­rige vers iTunes.

    C’est en premier lieu une déci­sion qu’on aurait pu prévoir. Elle découle de la vision « super­mar­ché » des produits cultu­rels : Il y a déjà trop d’ac­teurs majeurs. Pour survivre il faut un critère diffé­ren­ciant. Ce peut être la forte liai­son avec le maté­riel (Apple), avoir un poids énorme (Amazon, Google), ou viser un marché de niche, une « couleur » parti­cu­lière, une valeur ajou­tée quel­conque. La FNAC était géné­rique, sans valeur ajou­tée, mais sans le poids des 3 gros acteurs, et en restant plus complexe que ces derniers.

    C’est vrai pour la musique, mais aussi pour le livre, pour la vidéo et pour à peu près tous les conte­nus déma­té­ria­li­sés : Seul un ou deux super­mar­chés peuvent survivre. Pour les autres déve­lop­per une spéci­fi­cité forte est indis­pen­sable si on ne veut pas mettre la clef sous la porte. Arri­ver avec un simple « je suis la FNAC » ne suffit pas, tout simple­ment.

    Là où ça fait plus peur c’est sur la stra­té­gie : En aban­don­nant les conte­nus numé­rique à Apple et Kobo, la FNAC est en train d’af­fir­mer qu’à long terme elle est un simple maga­sin d’élec­tro­nique (hi-fi, vidéo, micro-infor­ma­tique). Impos­sible d’ima­gi­ner que la stra­té­gie long terme soit sur le CD et le DVD physique. Il reste les jeux vidéos et les livres papier mais pour combien de temps ces acti­vi­tés tien­dront-elles face au déma­té­ria­lisé ?

    Le pire c’est que même l’élec­tro­nique, la FNAC n’est pas connu pour ses prix spécia­le­ment bas. La concur­rence du web va être rude, le coût fixe des maga­sins en centre ville va se faire de plus en plus sentir au fur et à mesure que les conte­nus seront ache­tés ailleurs.

    À tous ceux qui pensent que leur acti­vité est unique­ment d’of­frir un cata­logue pour une vente en masse, ce doit être un signal d’alarme, surtout si vous n’avez même pas une marque et un trafic comme la FNAC pour capi­ta­li­ser dessus.

  • Poli­tique de métier, ENA facteur de déclin

    S’il fallait encore un argu­ment pour montrer que la poli­tique ne doit *pas* être un métier, et qu’il faut abso­lu­ment restreindre le nombre de mandats et le cumul de ces mandats : L’ENA, facteur de déclin français.

    Le poli­tique de métier doit penser à sa carrière, doit ména­ger les suscep­ti­bi­li­tés de tous et en parti­cu­lier des pairs et des gens au pouvoir, et doit s’abs­te­nir de tout idée disrup­tive. Il prend comme néces­saire d’ac­cep­ter les conven­tions et le système, aussi mauvais puisse-t-il être.

    En France la poli­tique et l’ad­mi­nis­tra­tion sont non seule­ment un métier, mais on en fait aussi une forma­tion dédié. Tout faux.

  • Choc de compé­ti­ti­vité, ou pas

    Il est bon de le savoir et de le rappe­ler, même si ça ne dégage pas de solu­tion pour autant: La baisse du coût du travail en compa­rant avec le voisin n’amé­lio­rera pas la compé­ti­ti­vité, mais mènera forcé­ment à des désastres sociaux.

    En Europe, nombre de pays s’en­gagent dans des poli­tiques simi­laires, de telle sorte que leurs efforts s’an­nu­le­ront mutuel­le­ment, la guerre des coûts sala­riaux ne béné­fi­ciant à personne en l’ab­sence de hausse des ventes. C’est, d’ailleurs, là, la grande diffé­rence avec les gains de compé­ti­ti­vité obte­nus par une entre­prise face à ses concur­rentes, car ces gains n’af­fectent pas la demande globale. Seule l’ex­por­ta­tion hors d’Eu­rope devrait béné­fi­cier de la mesure, et relan­cer l’ac­ti­vité.

    Malheu­reu­se­ment

    Mais – et c’est là que le bât blesse – la grande indus­trie expor­ta­trice, censée être la béné­fi­ciaire prin­ci­pale de ces mesures, a une struc­ture de coûts dans laquelle la main-d’oeuvre pèse rela­ti­ve­ment peu par rapport aux inves­tis­se­ments ; elle emploie une main-d’oeuvre quali­fiée, pour laquelle le chômage est d’ores et déjà faible et ses usines les plus gour­mandes en main-d’oeuvre sont délo­ca­li­sées depuis long­temps…

    La fausse promesse du choc de compé­ti­ti­vité.

  • De la condam­na­tion des lanceurs d’alerte

    Ce n’est pas la première fois que ça arrive. J’ai souve­nir des fuites dans la magis­tra­ture ou dans l’ad­mi­nis­tra­tion française qui avaient mené aux mêmes problèmes : L’of­fi­cier de CIA qui avait révélé le nom du respon­sable en charge des tortures a été empri­sonné. Le respon­sable dont le nom a été révélé et qui lui a fait quelque chose de bien plus grave n’est lui pas inquiété. En paral­lèle le jour­na­liste qui publie la liste des probables frau­deurs fiscaux que la Grèce aurait été « égarée » est arrêté, les frau­deurs toujours pas pour­sui­vis.

    Les admi­nis­tra­tions, entre­prises, collec­ti­vi­tés se défendent elles-mêmes contre les possibles fuites. L’ap­par­te­nance et la survie du groupe devient plus impor­tante que tout, au risque d’ar­ri­ver à proté­ger les plus graves dérives. Je ne parle même pas de l’his­toire de Wiki­pe­dia.

    Nous *devons* avoir un protec­tion parti­cu­lière pour qui dénonce un fait illé­gal. Ce n’est pas bien complexe, on peut même y inscrire une néces­sité de propor­tion entre le besoin de l’alerte et le délit ou le crime révélé. Le problème c’est que pour ça il faut que nos poli­tiques et en parti­cu­lier l’État acceptent que ça s’ap­pliquent à eux aussi.

  • « Nous, diri­geants des plus grandes entre­pri­ses… »

    Sérieu­se­ment, autant le mouve­ment des pigeons pouvait en convaincre certains, autant j’ai l’im­pres­sion que certains font tout pour se prendre des claques.

    « Nous, diri­geants des plus grandes entre­pri­ses… », expli­ca­tion de texte

    « Nous, diri­geants des plus grandes entre­prises privées françaises, propo­sons au gouver­ne­ment un pacte pour relan­cer la crois­sance et l’em­ploi. Il traduit notre ambi­tion pour la France et est conçu dans un esprit de dialogue. La France affiche un défi­cit sans précé­dent de son commerce exté­rieur, de ses paie­ments courants, de ses finances publiques et de ses comptes sociaux. Les marges de nos entre­prises sont histo­rique­ment basses. Le chômage sape la cohé­sion sociale et exclut notre jeunesse. La France doit se trans­for­mer en profon­deur. Il est urgent d’agir main­te­nant et collec­ti­ve­ment. Nous préco­ni­sons une réponse globale ados­sée à des mesures simples et concrètes.

    Traduc­tion : La marge c’est des brou­zoufs. On veut plus de brou­zoufs, donc plus de marge.

    On le verra par la suite, il n’est même pas fait semblant de béné­fi­cier à la collec­ti­vité. On parle bien de marge, de coût, de béné­fice, rien d’autre.

    1) Avec une dépense publique record de 56% du PIB, nous sommes arri­vés au bout de ce qui est suppor­table. L’État doit réali­ser 60 milliards d’eu­ros d’éco­no­mies (3 points de PIB) au cours des cinq prochaines années.
    2) Pour les entre­prises, il faut bais­ser le coût du travail d’au moins 30 milliards d’eu­ros sur deux ans, en rédui­sant les coti­sa­tions sociales qui pèsent sur les salaires moyens (2 smic et plus). Un trans­fert financé pour moitié par un relè­ve­ment de la TVA de 19,6% à 21% (la moyenne euro­péenne) et l’autre moitié par une baisse des dépenses publiques.
    3) Il faut garan­tir aux entre­prises un envi­ron­ne­ment fiscal favo­rable et stable en bais­sant notam­ment l’im­pôt sur les socié­tés pour le rame­ner au niveau de nos voisins euro­péens.

    Traduc­tion : Faudrait bais­ser nos impôts et nos coûts, ça ferait plus de brou­zoufs.

    Pour infor­ma­tion le budget de l’état après rever­sion aux collec­ti­vi­tés et à la Commu­nauté Euro­péenne est d’en­vi­ron 200 milliards. On demande « juste » de faire bais­ser ce budget d’un petit 30%, en cinq ans. C’est un peu comme si on reti­rait l’im­pôt sur le revenu (qui fait juste­ment 60 milliards d’eu­ros). Le « en 5 ans » est ambi­guë sur le fait qu’il faut arri­ver à faire cette écono­mie au bout des cinq ans ou lissée sur cinq ans. Même divi­sée par 5, ça reste une somme énorme.

    On veut aussi reti­rer 30 milliards sur les coti­sa­tions sociales pour moitié sur la baisse des dépenses. En français la baisse des dépenses liées aux coti­sa­tions sociales c’est la baisse des pres­ta­tions sociales. Donc aujourd’­hui avec tous ces gens dans le besoin suite à la situa­tion écono­mique, on veut bais­ser les pres­ta­tions sociales et réus­sir à bais­ser de 30% le budget de l’état en même temps  (et comme le coût de fonc­tion­ne­ment ne risque pas de bais­ser de beau­coup, c’est sur les pres­ta­tions qu’on va tout reti­rer). N’ou­bliez pas non plus que les pres­ta­tions béné­fi­cient surtout aux plus bas salaires alors que comme le dit très bien l’ar­ticle de base, la baisse profi­tera unique­ment à ceux qui sont au dessus du salaire moyen. Riche plus riches, pauvres plus pauvres, rien de neuf.

    Le must c’est ce troi­sième point. En France l’im­pôt sur les socié­tés est de 35% envi­ron, – excep­tion­nel­le­ment pour 2012, 5 points de plus pour les entre­prises avec un CA de plus de 250 millions (sachant que ce sont aussi celles qui savent très bien béné­fi­cier des dispo­si­tifs et qu’elles sont rare­ment au niveau d’im­pôt théo­rique). Donc, dans ce pays fonciè­re­ment commu­niste qu’est les États Unis d’Amé­rique, l’im­pôt sur les socié­tés est entre 15% et 40% (vu qu’on parle des 12 plus grands patrons, on parle du 40%). Le problème n’est pas le montant, c’est que ce sera toujours trop et qu’on veut toujours s’ali­gner sur le moins disant.

    1) À côté des contrats de géné­ra­tion que nous soute­nons, nous voulons promou­voir une « plate-forme pour l’em­ploi des jeunes ». Elle favo­ri­sera les emplois d’in­ser­tion, des actions d’em­bauche inter-entre­prises, la mise en réseau de nos centres de forma­tion et le déve­lop­pe­ment de l’ap­pren­tis­sage.
    2) Il est vital d’ins­tau­rer un dialogue social ouvert très en amont pour permettre aux entre­prises de s’adap­ter aux aléas de la conjonc­ture. C’est l’objet de la négo­cia­tion sur la sécu­ri­sa­tion de l’em­ploi que nous soute­nons.

    Traduc­tion : On aime­rait bien en plus que l’état subven­tionne en partie nos travailleurs et nous permette de les licen­cier plus faci­le­ment en fin de subven­tion, ça lais­se­rait plus de brou­zoufs pour nous.

    Fran­che­ment il faudrait être de mauvaise foi pour affir­mer qu’en France le problème de l’em­ploi c’est le manque de forma­tion des jeunes. On pour­rait même arguer du contraire en fait. Si les jeunes ne sont pas embau­chés, c’est à ces grands patrons que revient le problème, pas à l’État. Ici ce qu’on cherche ce sont des emplois aidés, des alter­nants pas chers, des stagiaires.

    Le must est encore le dernier point. Négo­cier la sécu­ri­sa­tion de l’em­ploi c’est surtout négo­cier sa non-sécu­ri­sa­tion. Il est évident qu’au­cun de ces patron n’ima­gine renfor­cer encore plus la sécu­ri­sa­tion des CDI. Il s’agit bien de l’in­verse et de pouvoir licen­cier faci­le­ment en mauvaise conjonc­ture (après avoir vidé les caisses des filets sociaux si vous avez bien lu au dessus). Ce n’est pas forcé­ment idiot isolé­ment, mais au milieu du reste du mani­feste ça devient juste une façon de se concen­trer sur sa marge. L’in­tro était très claire, c’est de la marge des patrons qu’on va parler.

     

    1) Pour donner à notre pays toutes ses chances, il faut préser­ver le crédit d’im­pôt recherche.
    2) Garan­tir une offre de capi­taux large et dense pour finan­cer les projets à travers des leviers comme la Banque publique d’in­ves­tis­se­ment (BPI), les inves­tis­seurs privés et les ressources du fonds d’amorçage du commis­sa­riat géné­ral à l’in­ves­tis­se­ment.
    3) Conti­nuer à nous rappro­cher du monde de la recherche publique dans le cadre des pôles de compé­ti­ti­vité.
    4) Concen­trer les moyens sur une quin­zaine de secteurs d’ave­nir comme la santé, les sciences du vivant ou les tech­no­lo­gies de l’ef­fi­ca­cité éner­gé­tique.

    Traduc­tion : Conti­nuez à nous subven­tion­ner en brou­zoufs.

    Ben oui, il faut réduire de 60 milliards le budget de l’État, mais surtout il faut conti­nuer à faire des exoné­ra­tions d’im­pôts (surtout ne pas tenter d’ex­pliquer que les niveaux de subven­tion et d’im­po­si­tion sont liés, et que l’un ne va pas sans l’autre, que les états avec moins de pres­sion fiscales font aussi moins d’aides). Mieux, il faut finan­cer ces entre­prises privées et conti­nuer de créer des struc­tures propres à récu­pé­rer les fonds publics.

    1) Il faut se donner les moyens d’ex­plo­rer et d’ex­ploi­ter nos ressources natio­nales comme les gaz de schiste.
    2) Rester prag­ma­tique dans la mise en œuvre de la tran­si­tion éner­gé­tique, qu’il s’agisse de réduire nos émis­sions de CO2 ou notre expo­si­tion à la produc­tion d’élec­tri­cité d’ori­gine nucléaire.
    3) Déve­lop­per des réponses tech­no­lo­giques à tous ces défis où nos entre­prises ont acquis un vrai savoir-faire.

    Traduc­tion : Lais­sez nous faire des brou­zoufs sans règle et règle­men­ta­tion.

    Non, pas besoin d’ex­pli­ca­tion, si ce n’est suppri­mer les règles béné­fi­ciaires à la collec­ti­vité pour permettre aux grandes entre­prises privées de mieux faire fortune.

    Notre code de gouver­nance Afep-Medef est déjà l’un des plus stricts au monde mais nous sommes prêts à le modi­fier en :
    1) soumet­tant les rému­né­ra­tions des diri­geants à un vote consul­ta­tif des action­naires lors de l’as­sem­blée géné­rale annuelle ;
    2) créant un haut comité du gouver­ne­ment d’en­tre­prise habi­lité à inter­ve­nir auprès des conseils d’ad­mi­nis­tra­tion ;
    3) limi­tant à deux le nombre de mandats d’ad­mi­nis­tra­teurs pour les diri­geants manda­taires sociaux.

    Traduc­tion : On fait semblant d’être soumis pour faire plai­sir à la foule, vous pour­riez nous lais­ser faire des brou­zoufs en échange.

    Lève la main celui qui croit que ces « initia­tives les plus strictes du monde » permettent de régler quoi que ce soit ou même de limi­ter les dérives.

    Bref, on a 98 très grands patrons qui font ce qu’il faut pour avoir plus de marges. Pour augmen­ter cette marge ils préco­nisent de réduire les pres­ta­tions sociales, réduire d’un tiers le budget de l’État et donc les infra­struc­tures collec­tives, réduire la sécu­ri­sa­tion des parcours. En échange ils ont des votes consul­ta­tifs pour leurs augmen­ta­tions, dont on sait que depuis elles sont plus que raison­nables, et un haut comité (chouette).

    Poli­tis y voit une lutte des classes et sans parta­ger leurs vues, pour la première fois, je me demande si nous n’en sommes pas là.

    En fait même si on partage leurs idées, je n’ima­gine pas une seconde qu’une commu­ni­ca­tion de ce type là revienne à autre chose que de se tirer une balle dans le pieds du point de vue de leur image grand public. Alors ça peut vouloir dire deux choses : 1– ils sont idiots et mal conseillés 2– ça fonc­tionne et nos poli­tiques tombent dans le panneau suffi­sam­ment large­ment pour que ça compense le fait de se mettre à dos toute la popu­la­tion. Le 1 est pure­ment acadé­mique, pour arri­ver où ils sont, ces patrons ne peuvent pas être tota­le­ment idiots. Le coro­laire du 2 fait assez peur parce qu’il implique que la voix du peuple et ce que pense le peuple n’a quasi­ment aucune influence sur nos poli­tique et encore moins sur la poli­tique que mènent ces derniers. #joie.

  • Enfants et travail

    Fran­che­ment j’ai dit « c’est génial ». Une parle­men­taire euro­péenne de l’Ita­lie qui amène son nour­ris­son pendant les débats c’est un geste symbo­lique impor­tant. Enfan­ter et élever des enfants est un acte de tous les jours. Quand il n’y a pas d’im­pos­si­bi­lité majeure, amener son enfant ou l’al­lai­ter ne devrait pas être excep­tion­nel.

    2 ans, au travail

    Puis j’ai conti­nué dans les photos. Quelques mois, un an, un an et demi, deux ans et deux mois, et là je commence à être moins chaud. Le besoin n’est plus le même, l’at­ten­tion néces­saire non plus. Il y a un temps pour tout. Je n’ose penser pertur­ber une assem­blée impor­tante de 745 personnes ainsi.

    Même si c’est juste 5 minutes pour sortir à l’écart en cas d’in­ci­dent c’est 5 minutes pour 500 personnes, donc l’équi­valent de deux jours de travail de gens qui sont large­ment sur-occu­pés qui viennent d’être perdues. Là c’est un enfant isolé, imagi­nons qu’il y en ait plusieurs… Je ne parle même pas de la perte d’at­ten­tion de la dépu­tée elle-même pour remplir son travail, ou de la perti­nence pour l’en­fant de se retrou­ver « coincé » ainsi.

    À partir d’un certain âge, s’il y a volonté de suivre l’ac­ti­vité person­nelle, c’est une crèche d’en­tre­prise qui est néces­saire. Du geste de la dépu­tée il ne reste que le symbole, plus l’exemple. Et utili­ser son enfant comme symbole c’est aussi un peu contes­table.

    Du sacri­fice de la femme

    Puis se sont enchaî­nés des discus­sions sur le sacri­fice de la femme. Je l’en­tends très bien sur les premiers mois, voir les 6 précé­dents (l’homme peut faire ce qu’il veut et s’im­pliquer autant qu’il peut, ce n’est pas lui qui est enceinte), mais quand on parle d’une fillette de 2 ans j’ai plus de mal.

    L’édu­ca­tion d’un enfant d’un ou deux ans c’est l’oc­cu­pa­tion du couple dans son ensemble, pas de la femme. Le mari aurait tout aussi bien pu amener cette fillette à son boulot. Je refuse tout à fait « c’est un sacri­fice pour la femme » (sauf à ce que la femme soit soumise au couple et que ce ne soit pas une déci­sion commune, mais j’es­père que ces cas sont plus que rares).

    Mais surtout je suis peut être une excep­tion, je sais que c’est loin d’être simple ou grati­fiant, mais entre élever mes enfants ou bosser pour un tiers, je préfère élever mes enfants. Entre renier ma carrière ou manquer les moments les plus critiques de mes enfants, il n’y a même pas de discus­sion. Je ne nie surtout pas le boulot que c’est d’éle­ver des enfants, et qu’au boulot je suis presque pépère à côté, mais le sacri­fice je le vis en restant au boulot. Je peux vous assu­rer que je ne le vis pas forcé­ment bien, surtout quand c’est du 7h – 22h et que je ne vois mon fils que pour le bibe­ron et les pleurs nocturnes, ce qui arrive un peu trop souvent en ce moment.

    Bref, tout est ques­tion de point de vue. Parler de sacri­fice « de la femme » ou « de l’homme » me paraît monter l’un contre l’autre, et compa­rer des choux et des carottes, tout en faisant persis­ter un sexisme formi­dable « c’est à la femme d’éle­ver les enfants » sans penser que ce puisse être l’in­verse.

  • Pour une gifle

    Scan­da­lisé. Le juge­ment de ce maire qui a giflé un jeune qui lui a manqué de respect est passé en cour d’ap­pel. Après une peine symbo­lique en première instance (amende avec sursis et 250 € de dommages et inté­rêts), il y a eu relaxe lors de l’ap­pel.

    Un adoles­cent se trouve dans la cour privée et fermée d’un bâti­ment public, avec un ballon. Il répond avec un manque de respect clair quand le maire le remarque et le rappelle à l’ordre. Le maire soutient que la formu­la­tion est « qui va m’em­pê­cher d’al­ler cher­cher mon ballon, c’est quand même pas toi. Pour qui tu te prends ? casse toi ! », éven­tuel­le­ment complé­tée par « batard », suivant les versions du maire (l’en­semble de la phrase est contes­tée par l’en­fant). Ce maire a réagi par une gifle, assu­mée. Ce qu’il s’est passé ensuite n’est pas rose, mais c’est hors sujet ici.

    Je ne critique­rai pas l’is­sue du juge­ment lui-même, d’autres biens plus compé­tents que moi l’ont déjà fait. Je dirai juste qu’il n’est pas néces­saire d’avoir plus d’un euro symbo­lique pour que les choses soient saines. Par contre, les moti­va­tions de ce juge­ment d’ap­pel me fait bondir.

    Le juge parle de violence des outrages, d’atteinte inac­cep­table, et même de termes parti­cu­liè­re­ment odieux. On parle là des paroles (contes­tées) du jeune. Je ne cache pas que les termes sont inac­cep­tables – et il a même été condamné pour cela – mais ils me semblent au contraire rela­ti­ve­ment légers pour une insulte. Nous sommes même dans le voca­bu­laire courant que pas mal de jeunes utilisent entre eux en toute amitié. Le juge ose même quali­fier la gravité par le fait qu’il y ait tutoie­ment. Aussi inac­cep­table que cet outrage soit, je trouve les super­la­tifs parti­cu­liè­re­ment mal avisés.

    La dispro­por­tion est flagrante quand la gifle du maire est elle quali­fiée d’inof­fen­sive. Il semble clair que le juge­ment ne vient pas de l’acte ou des paroles mais de qui les faits. Comment voulez-vous que ce jeune ait foi en la justice et en l’au­to­rité si on a une telle diffé­rence de trai­te­ment ?

    Encore plus choquant, le fonde­ment de l’ar­gu­men­ta­tion du juge tient beau­coup autour du fait qu’il y a eu remise en cause de l’au­to­rité et manque de respect, que c’était en public, avec l’ar­gu­men­ta­tion impli­cite que du coup on ne pouvait pas lais­ser passer. Là où dans les textes le fait qu’une violence soit faite par un repré­sen­tant est norma­le­ment une circons­tance aggra­vante, elle passe ici comme atte­nante.

    Le meilleur est quand le juge quali­fie la réponse comme adap­tée. Là on entre dans l’idée qu’il est légi­time et même légal de répondre physique­ment à un manque de respect. Je rappelle que les profes­seurs subissent des agres­sions verbales bien plus fortes que celle dont on parle, et ça très régu­liè­re­ment. Est-ce que nous accep­te­rons que ces derniers puissent donner des gifles à des lycéens en réponse ? Est-ce que ce même jeune aura droit de gifler le maire quand ce dernier lui manquera de respect en le tutoyant ?

    On peut trou­ver à cette gifle un bon sens des familles, mais pas en faire un tel trai­te­ment judi­ciaire. Là c’est une farce à deux poids deux mesures,  indigne de l’objec­ti­vité de notre justice.

  • Pourquoi les pigeons ont raison de protes­ter

    Si vous voulez un exemple de pourquoi je n’adhère pas à ce mouve­ment des pigeons entre­pre­neurs, voici un autre exemple. « Pourquoi les pigeons ont raison de protes­ter » est un article nette­ment au-dessus des autres. C’est un des rares qui se veut factuel et chif­fré au lieu de ne jouer qu’a­vec de vagues esti­ma­tions et avec l’émo­tion.

    Avant de commen­cer on voit tout de suite qu’on parle des petits entre­pre­neurs, les courbes sont loga­rith­miques : On multi­plie par 10 à chaque gradua­tion en abscisse pour arri­ver jusqu’à 100 millions de plus values (oui, vous avez bien lu). Forcé­ment, avec une telle échelle les courbes semblent monter très vite et plafon­ner assez haut.

    Alors le 60% c’était bien du flan ?

    On commence par un joli graphique éclai­rant avec une courbe qui touche les 60 %. Pas loin on nous dit qu’en fait non, la CSG est déduc­tible et on fait une nouvelle courbe qui elle ne s’ap­proche pas du tout des 60 %. Mais alors, c’était bien du flan ?

    Oui, mais ça ne choque personne de conti­nuer à appuyer l’idée des 60 %. Même l’au­teur commence par là, et conti­nuera à donner la courbe des 60 % dans tous les graphiques, parce que c’est bien plus scan­da­leux et que ça fait un joli chiffre rond à commu­niquer dans la presse (même s’il est faux).

    Ah, mais en fait il y a les lissages

    Mais bien sûr ensuite on nous parle des lissages et des abat­te­ments. On se demande bien pourquoi il a fallu que le début de l’ar­ticle nous parle des 60 % au début, et conti­nue à insis­ter dessus. Donc voilà, il y a plein de courbes, suivant le nombre d’an­nées de garde.

    Vous note­rez la bonne fois d’avoir laissé la courbe des 60 % tout en haut, quand bien même on sait désor­mais qu’elle ne s’ap­plique à personne, pas même en théo­rie.

    Donc voilà, si on garde ses actions au moins 6 ans, la courbe commence à être rela­ti­ve­ment plate à 42 % quand on atteint 10 millions de plus values en une fois. C’est à compa­rer aux 35,5 % avant la réforme et aux 60 % qui sont avan­cés comme fer de lance de mouve­ment de contes­ta­tion. Et oui, je n’ai pas fait d’er­reur, je parle bien de 10 millions : Jusqu’à envi­ron 800 000 euros la nouvelle impo­si­tion est plus faible que la précé­dente et il faut dépas­ser les 1 million pour que l’aug­men­ta­tion d’im­po­si­tion dépasse les 3 ou 4 points (scan­da­leux dans notre contexte de rembour­se­ment de la dette, n’est-ce pas ?).

    Ah mais il faut garder ses actions quelques années

    L’au­teur parle de complexité française. On peut le voir ainsi mais je n’ai pas l’im­pres­sion qu’il soit vrai­ment scan­da­leux d’avoir une inci­ta­tion unique­ment si on ne revend pas à très court terme. Les entre­pre­neurs et inves­tis­seurs le font eux-même : Les BSPCE et autres actions gratuites sont géné­ra­le­ment débloquées progres­si­ve­ment après X années (délai de carence et vesting). Éton­nant que ce que les inves­tis­seurs imposent aux sala­riés et diri­geants, soit d’un coup consi­déré comme exagé­ré­ment complexe quand l’État leur en applique une version moins contrainte.

    Garder 6 ans ses actions d’une société qu’on créé (en tant qu’en­tre­pre­neur ou inves­tis­seur) semble hors de portée de l’au­teur de l’ar­ticle. 12 ans lui semble tota­le­ment irréa­liste. Je ne sais pas dans quel monde il vit mais dans le mien ça ne semble pas inco­hé­rent.

    Tiens, il manque des éléments

    Aller, comme je suis bon prince, je vais ajou­ter des abat­te­ments supplé­men­taires : Ces courbes sont calcu­lées pour un céli­ba­taire sans enfants. Le foyer français moyen est plus proche de deux adultes avec un ou deux enfants, les courbes vont bien bais­ser (ce qu’elles ne faisaient pas avec la fisca­lité précé­dente). Au mini­mum ça va permettre d’aug­men­ter le montant à partir duquel la plus-value devient signi­fi­ca­ti­ve­ment plus impo­sée que la fisca­lité précé­dente.

    Oh, et ça ne concerne ni les plus-values réin­ves­ties ni celles déga­gées lors du départ à la retraite.

    Pour ça il faut que la société survive

    L’ar­gu­ment qui tue est sur la courbe de gauche : C’est idiot de tabler sur une réten­tion de 12 ans alors qu’une majo­rité de socié­tés ne vivent pas jusque là. Tentez d’ou­blier que la moitié des articles justi­fiaient l’im­po­si­tion forfai­taire au nom de la créa­tion d’em­ploi, là nous allons nous occu­per de sauve­gar­der la plus-value de socié­tés non pérennes (les autres des durées de réten­tion de 6 à 12 ans ne posent pas problème).

    Si c’est revendre la société rapi­de­ment quelques millions après 1 à 4 ans juste avant qu’elle ne meure, le pigeon là ce n’est pas l’en­tre­pre­neur mais celui qui achète la société. Grand bien vous fasse si vous réali­sez une telle opéra­tion mais je ne vois aucune justi­fi­ca­tion pour prétendre à un taux d’im­po­si­tion réduit et à des abat­te­ments.

    Même écono­mique­ment, un taux réduit pour une société qui n’était qu’un vent marke­ting destiné à la revente avant de mourir, ça ne tient pas. Quitte à choi­sir je préfère que l’État utilise ses finances pour aider à faire vivre les entre­prises plutôt qu’à favo­ri­ser les gains de revente de ceux qui s’échappent au bon moment.

    Alors oui, il y a un risque, mais c’est bien aussi ce qui justi­fie de telles rému­né­ra­tions et de tels abat­te­ments. On peut gagner beau­coup, mais avec de grands risques de perdre. S’il s’agit de gagner beau­coup et vite avant que le risque d’échec ne se réalise, il va falloir qu’on reparle.

    Oublions la compa­rai­son entre états

    J’ai unila­té­ra­le­ment sauté la première compa­rai­son avec les taxes des autres pays. Je suis tout à fait inca­pable de savoir si ce qui y est dit est vrai, ou si l’au­teur oublie quelque chose de fonda­men­tal (genre oublie que la plus-value n’est pas taxée en soi mais inté­grée à l’im­pôt sur le revenu stan­dard). Je n’ai aussi aucune envie de véri­fier voir si les pays choi­sis le sont en écar­tant les exemples gênants pour la démons­tra­tion.

    Enfin, l’au­teur a peut être raison ou pas sur le statut social des autres pays, cela ne change rien à ce que nous esti­mons juste de faire en France. Nos modèles sociaux sont diffé­rents, et si nous pouvions nous permettre l’en­det­te­ment des États Unis (100% du PIB au niveau fédé­ral, addi­tionné à une faillite des États au point que la Cali­for­nie a une nota­tion plus faible que la Grèce et fait ses paie­ments avec des recon­nais­sances de dette, addi­tionné encore à des grandes villes qui font faillite dans certains états) nous n’au­rions même pas imaginé remettre en cause le taux d’im­po­si­tion réduit sur les plus-values. Même pour les pays avec un modèle social simi­laire, nous sommes parfois beau­coup plus elevés sur certains points, parfois beau­coup plus bas. Dans tous les cas pour compa­rer l’im­po­si­tion il faudrait compa­rer l’en­semble des pres­ta­tions et des infra­struc­tures, autant dire mission impos­sible.

    Nous trou­ve­rons toujours des pays où l’im­po­si­tion est moins forte, sauf à s’ali­gner sur le moins disant dans tous les domaines – envi­ron­ne­ment social, aides, pres­ta­tions et infra­struc­tures comprises, – nous n’y chan­ge­rons rien.