Tous les élèves trouvent les notations injustes. Il est difficile de se rendre compte à quel point c’est vrai, objectivement :
Bruno, par exemple, élève de seconde, a toujours eu 9/20 en français depuis le début de l’année. Cette fois, c’est décidé, il tente l’expérience. Sa sœur, en licence de lettres, va faire son devoir. Sa note ? Encore une fois 9/20 ! […] La petite histoire est instructive : si les élèves pensent que leurs notes ne récompensent pas leur travail de façon juste, la motivation dégringole.
L’étude dépasse l’anecdote. Après cinq évaluations, les écarts les plus fréquents sont des 4 à 6 points suivant les matières. 6 points c’est la différence entre un bac obtenu de justesse et une mention très bien.
On connait les biais courants mais celui de l’origine sociale de l’élève est probablement celui qui m’agace le plus sachant que demander la profession des parents est une constante de chaque début d’année, sans justification objective.
Alors, à quoi servent les notes ? d’autant que les professeurs ont tendance à faire des répartitions en cloche quel que soit le niveau de la classe et l’écart réel entre les meilleurs et les moins bons. L’important est de sélectionner et différencier les élèves, plus de savoir s’ils savent ce qu’ils sont sensés savoir.
Donner 15/20 à tout le monde ? hérésie. Pourtant il n’est pas rare dans d’autres pays que les élèves aient pour la plupart proche du maximum aux examens de l’enseignement supérieur. Ici on considère qu’une moyenne à 12 ne peut venir que d’un professeur trop laxiste. Ici un examen à 18/20 c’est exceptionnel, pour un élève exceptionnel.
D’ailleurs, un élève qui obtient proche de la note maximum en université à l’étranger lors d’un échange Erasmus se voit ici inscrire une note proche de 14 après « conversion » dans son dossier en France (expérience vécue). Allez comprendre.
Il y a peut être quelque chose à réformer là dedans.
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