Nous avons d’un côté l’État qui taxe « là il y a de l’argent » et « là où ça se développe » pour compenser et subventionner « là où il n’y a ni argent ni développement possible », et parfois un peu « là où les industriels savent s’y prendre pour quémander ». On y trouve la fameuse « taxe Google » sur la publicité en ligne.
D’un autre côté nous avons les éditeurs de contenus et de services qui cherchent simplement à taxer les nouveaux usages et nouveaux types de concurrences pour assurer la pérennité de leur ancien modèle en perte de vitesse. On y trouve les historiques « taxe redevance pour la copie privée » et « financement du cinéma par les télévisions et les opérateurs Internet ». Plus récemment on voit l’idée de taxer les liens voire les clics au bénéfice de la presse ou des photographes.
C’est agaçant. Pire, c’est contre-productif pour les objectifs visés. En freinant les relais de croissances et nouveaux usages afin d’éviter quelques années de plus de faire évoluer les modèles ou environnements qui le nécessitent, c’est forcément perdant sur le long terme.
Là où je suis surpris c’est quand ceux qui réfléchissent à de nouveaux modèles se laissent embarquer dans la même facilité. À réfléchir sur de nouveaux équilibres au niveau de la création, des droits d’auteur, des rémunérations et des usages, on me parle de contribution créative et de financement par une taxe sur la publicité en ligne.
Franchement, permettez-moi d’être un peu familier mais : lâchez la grappe au numérique, aux réseaux et globalement aux NTIC !
Ces domaines doivent participer à la société au même titre que les autres : pas moins, mais pas plus non plus. S’il est nécessaire d’empêcher les contournements fiscaux divers et variés, il est inacceptable de voir arriver de multiples taxes ou compensations qui financent des activités tierces.
Si nous choisissons d’avoir des politiques de société, si nous pensons que la société doit financer le cinéma, la création, la presse ou je ne sais quoi d’autre, assumons un choix de société et finançons le sur le budget de la société, via l’impôt où une taxe générale. Ne cherchons pas le coupable idéal, celui qui semble avoir de l’argent, pour tout lui coller sur le dos.
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