L’article du Monde est effectivement mauvais, avec même des erreurs factuelles comme base de départ. La réponse en analyse d’un fragment d’idéologie anti-nucléaire est bien rédigée, et donne un superbe aperçu de comment sont gérés les risques.
Oui, c’est sérieux, c’est raisonné, c’est maîtrisé… du point de vue de l’ingénierie, du point de vue financier, et du point de vue des risques.
Là où à mon avis le fond de l’article du Monde touche juste, même s’il l’exprime très mal, c’est que du point de vue de la société, cette gestion des risques raisonnée elle n’existe pas.
Dans quasiment tout le reste de l’industrie, les accidents peuvent toujours dépasser l’imagination, on arrive encore à borner l’incident ultime. Une digue qui lâche, un avion qui s’écrase, un immeuble qui tombe, on peut le quantifier en nombre de morts et blessés, avant et après. On a beau se dire « ça n’arrivera jamais », on sait à peu près ce que ça donnerait si ça arrivait.
Dans le nucléaire d’une part le risque maximum est impossible à imaginer dans son impact, mais en plus il est largement moins facile à mesurer du fait de leur impact diffus et durable. Comment qualifier un tel risque ? D’un point de vue ingénierie ou financier on peut prendre des mesures, mais du point de vue politique de la société dans son ensemble la question est toute autre.
Là on nous répond « l’entreprise est bien gérée et a pris en compte ses risques », mais ça ne dit en rien que ces risques sont acceptables par la société, ou même mesurables par elle.
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