Pour faire suite au billet précédent, je trouve que La Quadrature, avec tout le soutien que je peux leur apporter sur certains sujets, se fourvoie en voulant taxer la publicité en ligne. Ce faisant il s’agit de choisir quels usages sont légitimes ou non, et de dire plus ou moins que « la publicité c’est mal ».
Le texte qui présente cette solution est justement là pour remettre en cause une politique et un modèle qui privilégie certains usages – les usages commerciaux – par rapport aux autres – les usages non marchands, privés, éducatifs – Cette différenciation des usages et le fait d’avoir écrasé les uns pour faire perdurer les autres est justement le fond du problème initial.
On peut alternativement voir le modèle publicitaire comme propre à monopoliser l’attention sur un nombre limité de productions (l’argument de La Quadrature). On peut aussi le voir comme propre à financer des œuvres qui n’auraient pas forcément aussi facilement vu le jour, ou qui n’auraient pas eu la visibilité méritée. Même si on pense qu’aujourd’hui c’est plutôt le premier effet qui est à l’œuvre, taxer spécifiquement ce modèle pour financer les autres c’est s’interdire de voir les choses évoluer, de voir la société trouver d’autres façons de penser ou de s’articuler.
Ce serait simplement reproduire les mêmes erreurs, mais avec un nouveau choix idéologique. Laissons libre les usages et les modèles des uns et des autres. Ne refaisons pas les mêmes erreurs.
Encore une fois, si nous pensons qu’il y a un financement à trouver et que c’est au bénéfice de la société dans son ensemble, n’hésitons pas à chercher le financement au niveau de la société dans son ensemble.
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