Catégorie : Politique et société

  • Migra­tions: le sauve­tage mari­time en perdi­tion

    Quand la lutte contre l’im­mi­gra­tion s’im­pose trop forte­ment, elle empiète forcé­ment sur l’as­sis­tance aux personnes en danger.

    Comment est-il possible qu’une embar­ca­tion dérive quinze jours en Médi­ter­ra­née sans que ses passa­gers ne soient secou­rus ? Cette ques­tion n’est pas théo­rique, elle s’ap­plique à de multiples cas dont au moins deux recen­sés en 2011 et 2012, dans cette mer qui est l’une des plus fréquen­tée au monde.

    C’est au point où l’ar­ticle de Media­part recense des procès faits aux capi­taines qui ont bravé les rete­nues de l’ad­mi­nis­tra­tion pour porter assis­tance, comme ils en ont l’obli­ga­tion.

    La ques­tion de l’im­mi­gra­tion n’est pas simple, mais rien ne peut justi­fier de lais­ser notre huma­nité aux orties. Notre confort ne vaut pas un tel renon­ce­ment.

    Migra­tions: le sauve­tage mari­time en perdi­tion (article de Media­part, payant, mais je vous incite forte­ment à vous abon­ner vu le prix modique)

  • Et si on réfor­mait le droit d’au­teur ? (oui, encore)

    La licence globale n’est pas ma solu­tion

    Au fur et à mesure des discus­sions sur le « pira­tage », je me suis toujours posi­tionné contre la léga­li­sa­tion pure et simple des échanges non marchands (même si c’est loin de ne recou­per que ça, on pense tout de suite au P2P).

    Je suis tota­le­ment en phase avec les études qui montrent que cette contre­façon n’agit pas forcé­ment néga­ti­ve­ment, et peut être même posi­ti­ve­ment. Ces études se basent toute­fois sur la tota­lité du contexte actuel. Si ces échanges deviennent légaux, ils se struc­tu­re­ront et il est peu probable que les gens se tour­ne­ront encore vers des solu­tions payantes.

    Je ne pense pas le pallia­tif se trouve dans les pres­ta­tions et services annexes, comme les concerts par exemple. Le cas des concerts est spéci­fique à la musique et ne peut être porté sur tous les autres domaines, et je ne trouve pas souhai­table qu’un artiste souhai­tant travailler chez lui sur du studio ne puisse pas trou­ver sa juste rému­né­ra­tion si son œuvre est perti­nente. C’est la créa­tion elle-même qui doit être rému­né­rée, et pas unique­ment ce qu’il y a autour.

    Pour toutes ces raisons, à défaut de mieux, je souhaite conti­nuer à voir un système basé sur les actes d’achat, de loca­tion, et de repré­sen­ta­tion des œuvres.

    Mais on peut tout de même avan­cer à grands pas

    Par contre, je ne peux accep­ter cette esca­lade conti­nue de la force du copy­right et ces règles inadap­tées aux biens imma­té­riels et à leurs spéci­fi­ci­tés. Je dois pouvoir copier un film pour ma grand mère, casser les DRM d’une œuvre afin de l’ex­ploi­ter comme je le souhaite et d’as­su­rer sa péren­nité, réali­ser ou aller cher­cher des sous-titres pour tel ou tel film, récu­pé­rer les paroles des chan­sons de mes cds, etc.

    À défaut donc de vouloir cette « licence globale », nous pouvons toute­fois refondre le droit d’au­teur pour y appor­ter ou modi­fier des éléments essen­tiels :

    Un « fair use » plus large

    • Auto­ri­sa­tion de tous les usages réali­sés à titre privé sur une œuvre commu­niquée au public, copie, repré­sen­ta­tion, modi­fi­ca­tion, anno­ta­tion, mani­pu­la­tion, etc. acquise de bonne foi (comprendre : s’il ne s’agit pas d’une source mani­fes­te­ment illi­cite)
    • Auto­ri­sa­tion de diffu­sion et copie à titre non marchand (pas de commerce, de compen­sa­tion ou de troc), privé (par de diffu­sion publique ou collec­tive, ni de diffu­sion en aveugle), de façon non orga­ni­sée (pas de consti­tu­tion d’un collec­tif ou d’un groupe dans cet objec­tif, pas d’au­to­ma­ti­sa­tion) d’œuvres indi­vi­duelles (pas de diffu­sion en masse)
    • Auto­ri­sa­tion des usages et diffu­sions publiques et privées, à titre non marchand, des œuvres déri­vées ne remplaçant pas l’œuvre initiale (sous titres des vidéos, mashups, etc.)
    En gros vous n’avez pas plus le droit qu’a­vant de télé­char­ger le dernier Madonna sur les réseaux P2P, ou d’y diffu­ser le dernier Star Wars. Par contre vous avez le droit de faire ce que vous voulez avec vos fichiers, de le distri­buer à une connais­sance avec qui vous en parlez un soir, de diffu­ser vos sous-titres sur un site commu­nau­taire, et de mettre Madonna en fond sonore sur vos diapo­rama de vacances.

    La capa­cité de le mettre en oeuvre, sans taxa­tion

    • Affir­ma­tion que les usages des trois points précé­dents sont consi­dé­rés comme des usages « normaux » des œuvres, et donc compen­sés via les prix de vente ou droits d’au­teurs initiaux dès lors que l’au­teur choi­sit de commu­niquer l’œuvre au public, ce qui exclut donc tout autre taxa­tion indi­recte ou supplé­men­taire
    • Droit de mettre en œuvre ce qui est néces­saire pour permettre dans les faits la mise en œuvre des droits des trois premiers points, ce qui inclut le droit de contour­ner et casser les protec­tions ou limi­ta­tions tech­niques qui en empê­che­rait l’exer­cice ou en limi­te­rait les possi­bi­li­tés
    • Réaf­fir­ma­tion claire sur le fait que le droit d’au­teur ne s’ap­plique qu’aux œuvres indé­pen­dantes et origi­nales : fin de l’ap­pli­ca­tion du copy­right sur tout et n’im­porte quoi.

     Et des droits d’au­teurs limi­tés dans le temps

    • Modi­fi­ca­tion du droit d’au­teur pour passer de 70 ans après la mort de l’au­teur à 20 ans après la première commu­ni­ca­tion au public.
    • Une gestion du droit d’au­teur plus souple pour toutes les œuvres toujours sous droit d’au­teur mais qu’il ne serait pas possible d’ac­qué­rir léga­le­ment et raison­na­ble­ment (plus ou pas encore à la vente, ou aucun accès possible pour l’usage souhaité, etc.)
  • Les dépu­tés rejettent la fisca­li­sa­tion d’une partie de leur indem­nité

    Sans rire, prétex­ter qu’au­to­ri­ser le contrôle d’une indem­nité pour frais sur un poste public sous prétexte que ça viole­rait la vie privée des élus, il fallait oser.

    On parle d’une somme allouée aux frais de mandats publics. Il s’agit peut être de la fonc­tion la plus « publique » en France dans le sens où il s’agit de repré­sen­ter direc­te­ment le peuple. Comment imagi­ner que l’uti­li­sa­tion des fonds dédiés relève de la vie privée ?

    Tout ce qui est fait avec une indem­nité de mandat relève de la sphère publique par défi­ni­tion, ou le devrait. Le simple fait d’ima­gi­ner que le contrôle des fonds puissent poser une problé­ma­tique de vie privée montre la confu­sion privé/public et l’ur­gence d’un contrôle. Il faut se croire en totale impu­nité pour avan­cer de tels argu­ments tout de même…

    Je ne sais pas ce qu’il en est chez vous, mais je vous incite à dépo­ser une note de frais profes­sion­nels sans en donner le détail, justi­fiant cette absence par le respect de votre vie privée. N’ou­bliez pas de filmer la réac­tion de votre direc­tion ensuite pour envoyer la vidéo à votre député.

    Le pire c’est que là il n’était même pas demandé à ce que les éléments de contrôles soient forcé­ment rendus publics. Dans d’autres pays n’im­porte quel citoyen peut obte­nir sur simple demande et en moins de 24h n’im­porte quelle note de frais de n’im­porte quel fonc­tion­naire ou élu. Ici le simple fait d’avoir à justi­fier l’uti­li­sa­tion des fonds pose problème. Ques­tion de concep­tion de la démo­cra­tie et de la hiérar­chie entre élu et citoyen je pense.

    Les dépu­tés rejettent la fisca­li­sa­tion d’une partie de leur indem­nité, mais fina­le­ment person­nel­le­ment plus que la fisca­li­sa­tion ou non (s’ils ont besoin de la somme et qu’on fisca­lise, il faudra augmen­ter d’au­tant), c’est l’ab­sence de contrôle et les efforts déployés pour que ces sommes restent tota­le­ment sous l’usage arbi­traire du député qui est inac­cep­table.

    Plus de détails sur la rému­né­ra­tion des dépu­tés et l’en­semble des indem­ni­tés perçues.

  • Priva­ti­sa­tion des béné­fices, socia­li­sa­tion des coûts

    Le titre est trom­peur : Nous parlons du milieu cultu­rel. La ques­tion est bien posée :

    L’écart de salaire entre un modeste maître de confé­rence sans grand succès scien­ti­fique et un titu­laire de prix Nobel ou de médaille Fields n’at­tein­dra qu’un facteur 4 (il pourra monter disons à 10 si le titu­laire de prix s’ex­pa­trie dans un pays où on le rému­nè­rera mieux qu’en France, par exemple en Suisse). En revanche, les diffé­rences du monde artis­tique sont bien plus marquées : entre le musi­cien ou l’ac­teur qui vit dans la dèche en enchaî­nant pres­ta­tions mal rému­né­rées et travaux alimen­taires, et la vedette qui possède des maisons bien situées sur plusieurs conti­nents, l’écart est consi­dé­rable.

    Pourquoi finance-t-on avec des exclu­si­vi­tés, des subven­tions et des régimes spécia­li­sés de si mauvaises répar­ti­tions ? C’est encore plus vrai dans le domaine cultu­rel ou il est loin d’être évident que des rému­né­ra­tions gigan­tesques sont de nature à amener de meilleurs résul­tats. On sait depuis long­temps que la force de la culture est plus dans sa richesse et sa diver­sité que dans l’ap­pa­ri­tion de quelques meilleures ventes.

    Priva­ti­sa­tion des béné­fices, socia­li­sa­tion des coûts. C’est un bon symp­tôme que proba­ble­ment il y a un autre équi­libre à trou­ver.

    Je ne suis par contre pas fan de la compa­rai­son avec les foot­bal­leurs. Même si la subven­tion à ces derniers est anor­male, les enjeux ne sont en rien simi­laires.

  • Derrière les muti­la­tions sexuelles sur l’en­fant, les rapports du laïc et du reli­gieux

    J’ai pour habi­tude de reprendre in extenso les titres des articles que je lie. Celui là risque de faire fuir certains, mais je vous recom­mande sérieu­se­ment la lecture. Il s’agit de droit, de reli­gion et de poli­tique, unique­ment de cela.

    Derrière les muti­la­tions sexuelles sur l’en­fant, les rapports du laïc et du reli­gieux

    Scari­fier, marquer ou entailler un enfant doit et est inter­dit dans notre société, quand bien même cela serait fait sur des convic­tions reli­gieuses. La convic­tion profonde des parents ne doit simple­ment pas l’em­por­ter sur le droit et l’in­té­grité physique des enfants. De toutes façons, toute muti­la­tion physique est de fait inter­dite, sauf néces­sité médi­cale.

    Oui, j’en­fonce des portes ouvertes. Tout le monde s’y accor­dera si on parle d’ex­ci­sion ou de scari­fi­ca­tion du visage. La grande ques­tion est, dans notre répu­blique laïque auquel tout le monde tient tant, pourquoi tolère-t-on encore la circon­ci­sion reli­gieuse ?

    C’est fou qu’on consi­dère comme un scan­dale qu’un lycéen porte un foulard mais normal que des parents mutilent le sexe de leur enfant. Visi­ble­ment ça commence à bouger en Alle­magne, et c’est tant mieux. Le droit étant ce qu’il est, déjà là, il faudrait que quelqu’un se bouge en France aussi pour enfin arrê­ter ces pratiques.

  • En Argen­tine, fais sexe qu’il te plaît

    Quand en France on s’amuse à savoir si made­moi­selle est un terme discri­mi­nant ou pas, d’autres réflé­chissent plus loin. Fina­le­ment, est-il même vrai­ment perti­nent d’avoir à préci­ser son genre à chaque formu­laire ?

    Pourquoi les impôts ont-ils besoin de savoir si je suis un homme ou une femme ? Pourquoi mon employeur en a-t-il besoin ? Pourquoi chaque petit formu­laire admi­nis­tra­tif ou commer­cial impose une telle décla­ra­tion ?

    En Argen­tine, fais sexe qu’il te plais : Libre à chacun de choi­sir comment il se défi­nit. À vrai dire toute préci­sion liée à la nature biolo­gique ne peut être qu’une discri­mi­na­tion. S’il s’agit unique­ment de savoir quelle formule de poli­tesse est la plus adap­tée, ce doit être un champ libre, y compris sur les états civils et données admi­nis­tra­tives. Tu veux être femme ? et bien tu l’es.

    Ça me rappelle une initia­tive sur un chemin diffé­rent mais là aussi d’une ouver­ture d’es­prit que nous sommes loin d’avoir en France : L’Aus­tra­lie qui permet de ne pas préci­ser son genre sur son passe­port. Je suis plus mitigé dans le cas austra­lien parce que le genre biolo­gique est bien un signe distinc­tif au même titre que la couleur des yeux ou des cheveux. Impo­ser une photo­gra­phie et des champs pour les carac­té­ris­tiques physiques en igno­rant la ques­tion du sexe c’est un peu nier la réalité. Bref, c’est quelque chose que j’au­rai appré­cié quasi­ment partout *sauf* sur le passe­port.

    Et puis, pour ceux qui ne savent pas, xkcd montre très bien qu’outre le fait que la ques­tion n’a aucun sens, elle est quasi­ment impos­sible à trai­ter correc­te­ment en prenant en compte tous les cas réels. Comment trai­ter ceux qui ont ou vont chan­ger de sexe ? ceux qui sont en cours avec des attri­buts fémi­nins et mascu­lins ? ceux dont l’af­fi­chage n’est pas le même que le biolo­gique ? ceux qui ont un statut biolo­gique non binaire (et il y a pas mal de cas possibles).

  • EuroC­rise : OFCE vs Brain­wa­shing média­tique

    Au niveau des États tout le monde connait la bonne poli­tique : Être strict sur les budgets et finances en périodes normale et en faste, ne pas redis­tri­buer de recettes excep­tion­nelles, et être plus souple en période de crise pour soute­nir les plus faibles et relan­cer le système.

    Étran­ge­ment on trouve toujours une bonne raison de faire diffé­rem­ment et nous faisons actuel­le­ment exac­te­ment l’in­verse. Que ce virage soit justi­fié ou non, est-il vrai­ment légi­time de rogner tous les filets de sécu­rité, les équi­libres sociaux, et les pres­ta­tions au moment où juste­ment les gens en ont le plus besoin ? N’est-ce pas oublier que l’état est d’abord là pour les citoyens et pas pour « le système » et encore moins pour « l’éco­no­mie » ?

    Le mini­mum est donc de s’in­ter­ro­ger sur la perti­nence et du béné­fice attendu des choix que nous faisons, indé­pen­dam­ment des bonnes raisons qui semblent évidentes à tous.

    Nous détrui­sons beau­coup de choses en Europe, en allant des systèmes sociaux aux biens publics qui sont priva­ti­sés. Même si nous réus­sis­sons à sortir de cette « crise » perma­nente qui a bon dos, quel sera l’état de notre société à cette date ?

    EuroC­rise : OFCE vs Brain­wa­shing média­tique. Pas certain que la piste prise soit la meilleure, et en tout cas elle mérite d’être bien plus discu­tée et remise en cause qu’elle ne l’est actuel­le­ment. Dites, et si comme dans tout crime on se posait la ques­tion de qui a un mobile ?

  • Pas de ministres aux légis­la­tives

    Je ne sais pas quand ça a pu commen­cer, mais cette histoire de légi­ti­mer un ministre nommé par l’élec­tion aux légis­la­tives est un non sens complet. Et pourquoi pas le président pendant qu’on y est ?

    Un ministre ne se légi­time pas avec 50 000 votants choi­sis

    L’ab­surde de la chose se voit par le désis­te­ment de Najat Vallaud Belka­cem des légis­la­tives. Elle s’était présen­tée dans une circons­crip­tion fonda­men­ta­le­ment à droite, diffi­cile à gagner, et préfère renon­cer pour ne pas être prise au piège. Elle se serait présen­tée dans une autre circons­crip­tion, plus tour­née à gauche, elle aurait proba­ble­ment gagné faci­le­ment.

    Les légis­la­tives se font par circons­crip­tions de 110 000 habi­tants, moitié moins de votants, répar­tis poli­tique­ment de façon très hété­ro­gène. Prise indi­vi­duel­le­ment aucune circons­crip­tion n’est repré­sen­ta­tive de la France, ni même ne s’en approche. C’est l’as­sem­blage de toutes ces spéci­fi­ci­tés qui forme la repré­sen­ta­tion natio­nale.

    Si on ne prend que quelques circons­crip­tions arbi­traires pour juger de la légi­ti­mité d’une poignée de ministres, il ne reste plus aucune repré­sen­ta­ti­vité, ça devient pure­ment arbi­traire. Le choix de la circons­crip­tion a parfois quasi­ment plus d’im­por­tance que le candi­dat lui-même tant qu’il est soutenu par le parti.

    La seule « légi­ti­mité » qui sorti­rait pour le ministre serait celle d’être issu d’une circons­crip­tion sans risque, ou d’avoir su s’y faire dési­gner par le parti en passant devant les locaux et les autres cadres du parti.

    Un député si, enfin norma­le­ment

    Mais encore plus idiot : Le ministre ne pourra pas prendre son siège de député, il y a incom­pa­ti­bi­lité totale. C’est son second qui pren­dra le poste. Quelle est alors la légi­ti­mité de ce député remplaçant qui siègera à l’As­sem­blée natio­nale si c’est la légi­ti­mité du ministre qui est l’objet de l’élec­tion ?

    Ce n’est pas une petite ques­tion, l’As­sem­blée natio­nale est sensée repré­sen­ter les français.

    Même pour le ministre lui-même, pour peu qu’il perde son poste rapi­de­ment et récu­père son siège, quelle légi­ti­mité aura-t-il en tant que député si l’élec­tion a jugé ses compé­tences de ministre ? Les deux charges sont très diffé­rentes, les expé­riences et compé­tences néces­saires le sont aussi. Un homme peut très bien excel­ler aux deux, mais pour quel poste l’a-t-on choisi ?

    Et si on respec­tait la consti­tu­tion ?

    L’équi­libre des pouvoir n’est pas issu d’une pochette surprise. Même s’il est impar­fait, il a tout de même été pensé à la base. Le ministre repré­sente l’état, et est donc nommé par ce dernier. L’As­sem­blée natio­nale repré­sente les français, et est donc élue par ces derniers. Ensuite, les français (l’As­sem­blée natio­nale) valide la gouver­nance de l’État (le gouver­ne­ment).

    Tout ça est déjà prévu. Nulle part il n’est prévu ou même envi­sagé que les ministres ne se fassent élire. Je ne connais d’ailleurs aucun pays où ce soit le cas. Il y a des raisons à tout cela.

    Nous sommes en train de casser la repré­sen­ta­ti­vité et la légi­ti­mité du parle­ment qui repré­sente les français pour satis­faire la volonté popu­liste du pouvoir en place. C’est quand même très court terme comme vision.

    Alors quoi ?

    Alors le vrai chan­ge­ment, au lieu de dire « si vous perdez l’élec­tion, il faut démis­sion­ner », ne serait-il pas plutôt de dire « si vous vous présen­tez c’est pour assu­mer le mandat que vous briguez, et il faudra démis­sion­ner de votre poste actuel si vous êtes élu » ?

    Parce que fina­le­ment le choix est plutôt là : il faut être ministre ou député, pas les deux. Si quelqu’un se présente aux légis­la­tive ce doit pour être député, rien d’autre. L’élec­tion ne concerne que ça.

    Ce à quoi il faut mettre fin ce sont surtout ces élec­tions fantômes, ces réser­va­tions de places et chaises musi­cales avec les remplaçants pour assu­rer ses arrières et autres histoires d’égo ou de gros sous.

  • Le quinquen­nat

    Ok, c’est parti­san et de la poli­tique, mais il faut vrai­ment voir ça côté humour et paro­die, sur le même esprit que des cari­ca­tures dessi­nées ou les marion­nettes des guignols de Canal+.

    Le quinquen­nat, géné­rique de fin (c’est une vidéo mais c’est court et le son est option­nel).

  • Le maire refuse des enfants étran­gers, les parents d’élèves sont rassu­rés

    Des enfants qui n’ont rien demandé et qui ne sont coupables de rien sont lais­sés à la rue. Leur unique faute est d’avoir des parents nés dans un pays en guerre, qui demandent asile en France pour proté­ger leur famille et fuir la guerre.

    Ces enfants sont inter­dits de scola­rité. Non seule­ment ils doivent fuir leur pays, affron­ter la misère, chan­ger de langue, s’in­té­grer, mais en plus on se débrouille pour qu’ils n’aient pas les armes pour s’in­té­grer, apprendre la langue, rece­voir une éduca­tion et parti­ci­per à la société, plus tard travailler et payer des impôts. Non, on les laisse à la rue, parce que vous compre­nez, sinon « ils baissent le niveau de la classe ».

    Peu importe qu’on gâche des vies inno­centes, au moins nos enfants n’au­ront pas eu à vivre quelques mois de frater­nité et d’entre-aide, avec poten­tiel­le­ment (mais ça reste à prou­ver) un temps à l’école centré sur le partage et pas unique­ment sur l’ap­pren­tis­sage (si vous croyez que le CP c’est du bour­rage de crâne, discu­tez avec un ensei­gnant, vous vous trom­pez lour­de­ment).

    Voici la réflexion que je lis quand on me dit que le maire refuse des enfants étran­gers, les parents d’élèves sont rassu­rés.

    Déci­dé­ment, je comprends de moins en moins mes compa­triotes. Mes valeurs ne sont pas celles ci. Nous sommes dans la xéno­pho­bie la plus pure et même ces histoires de niveau scolaire ne sont qu’un prétexte. Le même quand on dit que les phares cassés et la pros­ti­tu­tion sont la faute des étran­gers.

    Il est vrai­ment temps de chan­ger. Dans notre devise il y a frater­nité, pas fron­tière.