Catégorie : Politique et société

  • Faut-il éteindre la CNIL ?

    Sérieu­se­ment, on envi­sage de faire aujourd’­hui exac­te­ment ce qu’on voulait empê­cher en créant la CNIL : Croi­ser tous les fichiers publics, spéci­fique­ment ceux qui tracent des ques­tions sociales (retraite, famille, mala­die, emploi, mini­mums sociaux).

    On avait déjà croisé toute une série de fichiers poli­ciers, accepté d’avoir eu pendant des années nombre de fichiers poli­ciers offi­ciels non décla­rés, avec des infor­ma­tions obso­lètes et souvent fausses (STIC, je pense à toi), parfois tota­le­ment illé­gales (traçage des rom et gens du voyage). Au mieux on a fait passé des lois quelques années après pour les légi­ti­mer. Au mieux on a eu droit à un entre­fi­let dans la presse.

    Côté État, la CNIL n’a de toutes façons qu’un rôle consul­ta­tif dans nombre de cas. Le pire c’est quand son président vote au Sénat pour des projets que la CNIL réprouve. Joie.

    Côté collec­ti­vi­tés, la vidéo surveillance exces­sive qui ne respecte ni la propor­tion­na­lité ni la légis­la­tion sur les règles d’ex­ploi­ta­tion est plutôt la norme que l’ex­cep­tion, quand elle est décla­rée. Au pire on corri­gera quand on se fera taper sur les doigts.

    Côté privé le nombre de fichiers non décla­rés ou hors la loi est juste phéno­mé­nal. Le trai­te­ment des données person­nelles est fait quasi­ment sans limi­ta­tion ni précau­tions. Négli­gence fautive ? Fuite de données person­nelles ? Usage délic­tueux ? au pire il y a un rappel à la loi. Les sanc­tions sont excep­tion­nelles et abso­lu­ment pas dissua­sives.

    Notre CNIL produit de très belles recom­man­da­tions mais au final, elle sert à quoi ? Je suis volon­tai­re­ment provo­ca­teur, mais elle est à la fois stricte à la fois échoue à proté­ger les données du citoyen de l’état, des collec­ti­vi­tés publiques, et des entre­prises privées.

  • Le coût du travail est désor­mais moins élevé en France qu’en Alle­magne

    Le coût du travail est désormais moins élevé en France qu'en AllemagneMoi je dis « enfin ! ».

    D’au­tant que c’est une vue tronquée parce que la France est aussi plus produc­tive que l’Al­le­magne par heure travaillée, d’en­vi­ron 2% d’après les chiffres OCDE. Au final la même produc­tion coûte­rait alors entre 6 et 7% de moins en France qu’en Alle­magne. C’est énorme !

    Je dis « enfin ! » parce qu’on va pouvoir montrer que ce n’est pas le problème, que ça ne va rien résoudre. Si ça résol­vait quelque chose, la Grèce ou l’Es­pagne seraient en plein boom.

    Main­te­nant, si ça ne résout rien, ça me fait mal quand même, comme à chaque fois qu’on se tire une balle dans le pied :

    On vient juste d’an­non­cer qu’on joue le dumping sur le coût du travail, la concur­rence à ce niveau avec notre voisin euro­péen prin­ci­pal. Avec ce genre de commu­ni­ca­tion on va bien ramer pour expliquer aux entre­prises qu’elles feraient mieux de rester chez nous plutôt qu’al­ler au Bangla­desh, en Rouma­nie ou même plus proche mais moins cher qu’en France.

    Si le but pour­suivi est de jouer le moins disant social pour dimi­nuer le coût, non seule­ment on ne pourra pas gagner mais ça va être un désastre humain.

    À force de consi­dé­rer que 99% de la popu­la­tion ne sont qu’un coût pour les 1% qui détiennent le capi­tal, on va vrai­ment faire explo­ser le modèle social…

  • Le droit du travail est un frein à l’em­bauche pour 92 % des TPE

    L’étude montre par ailleurs que le Pacte de respon­sa­bi­lité et de soli­da­rité, mis en place pour relan­cer l’ac­ti­vité écono­mique, a pu avoir un effet réces­sif en 2014, du moins pour ce qui concerne les créa­tions d’em­plois. […]  « Sur une base de 1 million d’en­tre­prises ayant au moins 1 sala­rié, si 22 % ont reporté une déci­sion d’em­bauche, ce sont 220.000 emplois qui n’ont pas été créés en 2014 »

    Et bien oui. On embauche parce qu’on en a besoin. Un allè­ge­ment peut faci­li­ter une nouvelle embauche dans une TPE ou éven­tuel­le­ment ajou­ter une personne de plus dans une embauche multiple de PME, mais c’est à la marge.

    Par contre le jeu fiscal se calcule très bien pour déci­der d’à partir de quand on va faire l’em­bauche. Si ça permet de gagner un peu, on va tirer sur la corde plus que prévu et retar­der l’em­bau­che… et poten­tiel­le­ment l’in­ves­tis­se­ment qui va avec. Bref, impact néga­tif.

    Le pire c’est qu’à la mise en oeuvre le gouver­ne­ment et les chefs d’en­tre­prise vont faire une jolie opéra­tion de commu­ni­ca­tion pour montrer que les aides fonc­tionnent : « Ça créé de l’em­ploi, il suffit de regar­der combien de nouvelles embauches il y a eu début 2015 par rapport à fin 2014 ». Malheu­reu­se­ment ça sera juste l’ef­fet d’em­bauches retar­dées, donc qui ont baissé les chiffres 2014 pour rele­ver d’au­tant les chiffres 2015. Tota­le­ment arti­fi­ciel quoi…

    Un chiffre à prendre avec précau­tion, car tous les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic seront exoné­rés de charges à partir de janvier 2015, et pas seule­ment les salaires des person­nels embau­chés à partir de cette date.

    Pas de petits profits. Si on promet que demain ça coûtera un peu moins cher, on va déca­ler l’in­ves­tis­se­ment, même si c’est juste pour gagner quelques centaines d’eu­ros pendant quelques mois. Oui, déca­ler l’in­ves­tis­se­ment, au niveau du pays, ça aura forcé­ment un impact néga­tif.

    Cita­tions des Échos, qu’on peut diffi­ci­le­ment accu­ser d’être commu­niste.

    Le plus magique en fait c’est le titre :

    Le droit du travail est un frein à l’em­bauche pour 92 % des TPE

    Bref, s’il n’y avait pas de règles, ça serait plus simple d’uti­li­ser des sala­riés. Pas très éton­nant, mais j’es­père qu’on ne va pas fonder une poli­tique sur ce prin­ci­pe…

  • Brea­king sécu

    Brea­king sécu

    Parler d’échap­per à la sécu au profit d’une assu­rance privée étran­gère moins chère, et aller se détendre le lende­main devant Brea­king Bad.

    Il faudrait prendre un peu de recul mes amis. Vu de haut tout ça n’a aucun sens.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Hans-Jörg Aleff

  • Alpi­nisme cultu­rel

    Alpi­nisme cultu­rel

    L’in­dus­trie cultu­relle s’est enga­gée dans une esca­lade légale et morale qui ferait pâlir n’im­porte quel alpi­niste chevronné. L’ou­tillage utilisé commence à être grave­ment risqué sur le long terme au niveau des liber­tés et de la vie de tous les jours. Même pour l’in­dus­trie elle-même, le durcis­se­ment de l’en­vi­ron­ne­ment légal de la propriété intel­lec­tuelle devient une balle qu’on se tire dans le pied. Chaque jour l’en­vi­ron­ne­ment juri­dique devient de plus complexe et plus incer­tain, la capa­cité d’in­no­va­tion et de créa­tion s’écrasent. Seuls les copy­right-bot et copy­right-troll sont floris­sants.

    On conti­nue à esca­la­der pour rien, en pensant que chaque nouvel ajout permet­tra de reve­nir magique­ment des années en arrière, ou du moins de frei­ner la chute inexo­rable. Bien entendu, en plus d’être dange­reux pour tout le monde, le pire c’est que ça ne fonc­tionne simple­ment pas. Personne n’a rien à y gagner.

    Cette guerre est perdue. Les batailles dure­ront peut être encore un, trois, cinq, dix, vingt ans, peut-être même plus, mais l’is­sue est inexo­rable : Si on conti­nue la fuite en avant jusqu’à ce que toute la cordée décroche, on va juste s’écra­ser en bas et on n’aura plus rien. Pas même une mauvaise alter­na­tive. Rien.

    Il est encore temps de s’ar­rê­ter, d’ima­gi­ner autre chose. Peu importe que cette autre chose soit insa­tis­fai­sant ou mora­le­ment injuste. La ques­tion n’est pas là. Elle n’est plus là. Il faut accep­ter d’ar­rê­ter de grim­per, accep­ter de redes­cendre pour aller ailleurs, même si ça nous coûte énor­mé­ment, parce que c’est la seule solu­tion pour conti­nuer de vivre.

    Justi­fier l’es­ca­lade par la volonté de faire survivre le modèle est un manque de recul flagrant, mais le faire au nom de la légi­ti­mité de sa cause c’est juste être hors sujet. Le poids écono­mique de l’in­dus­trie cultu­relle garan­tit de tenir encore quelques temps, surtout renforcé par le poids de l’État. Ça ne sera au final que du poids en plus lors du décro­chage. Il serait telle­ment plus rentable de profi­ter de ce refuge tempo­raire pour commen­cer à descendre et chan­ger de chemin…

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par cris­tian ruberti

  • Archi­ver le web

    Archi­ver le web

    J’adore le prin­cipe de la wayback machine de l’ini­tia­tive Inter­net Archive. Ils indexent le web et gardent une archive des versions rencon­trées. On peut revoir les conte­nus qui ont disparu du web, ou consul­ter des anciennes versions de conte­nus qui ont changé entre temps.

    Et si on réuti­li­sait l’ini­tia­tive à titre person­nel ? Pouvoir retrou­ver les conte­nus déjà visi­tés, même s’ils ont été reti­rés ou ont été amen­dés. Avec un peu de bidouille on pour­rait même recher­cher à travers nos archives.

    C’est ce que propose l’IIPC avec le projet open­way­back. Pour ceux qui ne veulent pas utili­ser pywb.

    Je pense de plus en plus à me consti­tuer mon archive : Au moins avec les pages que je mets en favori, celles que je lie à partir de mon blog, les liens que j’en­re­gistre dans Pocket, que je lis dans mon flux Twit­ter ou que j’y pose moi-même. Peut-être même que ça vaudrait le coup d’en­re­gis­trer tout ce qui passe dans mon histo­rique de navi­ga­tion.

    Pour l’ins­tant je n’ai jamais sauté le pas, mais est-ce si complexe ? pas certain. Il suffi­rait d’un peu de temps, d’un peu de code et de stockage en assez grande quan­tité. Rien d’in­fai­sable.

    Entre temps, d’autres se mettent en tête d’ar­chi­ver le web, tout le web. Rien que ça. L’In­ter­net Archive n’est qu’une compo­sante parmi d’autres reliées grâce à Memento. L’Archive Team fait un travail paral­lèle : Eux réus­sisent à archi­ver les conte­nus de quelques services en vue avant qu’ils ferment, les conte­nus des redi­rec­teurs d’URL, et même les conte­nus FTP.

    Le web gros­sit à une vitesse formi­dable mais les possi­bi­li­tés de stockage restent suffi­sam­ment impor­tantes pour qu’ar­chi­ver le web soit du domaine du possible.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-ND par Pietro­mas­simo Pasqui

  • Suis-je dans la classe moyenne ?

    La classe moyenne a ça de bien que tout le monde croit y être. Il faut bien que certains se trompent.

    Alors petit calculs, à faire en cumu­lant sur toute la famille, adultes et enfants :

    • Prenez tous vos salaires nets de l’an­née, primes, heures supplé­men­taires et inté­res­se­ments compris, pas d’ex­cep­tion
    • Ajou­tez tous vos autres reve­nus et rentes : inté­rêts d’épargne, assu­rance chômage, retraite, indem­ni­tés d’élu, reve­nus loca­tifs, …
    • Ajou­tez encore toutes les pres­ta­tions sociales : Allo­ca­tions fami­liales, allo­ca­tions loge­ment, aides à la garde d’en­fants, …
    • Reti­rez ensuite les impôts directs : impôt sur le revenu, taxe d’ha­bi­ta­tion, CSG et CRDS si elles n’ont pas déjà été comp­tées autre­ment

    Voilà, vous avez le revenu dispo­nible de votre ménage.

    Ce revenu dispo­nible est à divi­ser par les unités de consom­ma­tion. Il faut comp­ter 1 pour le premier adulte, puis ajou­ter 0.5 par adulte ou enfant de plus de 14 ans, 0.3 par enfant de moins de 14 ans (atten­tion, contrai­re­ment aux impôts, le conjoint compte pour 0.5 et pas pour 1). Une famille de deux adultes avec un enfant de 16 ans et un de 12 ans aura donc 2,3 unités de consom­ma­tions.

    En sortie de divi­sion vous avez votre niveau de vie au sens de l’INSEE.

    La classe moyenne se situe grosso modo entre 15 500 et 28 500 € par an.

    Pour ceux qui veulent du détail, seuls les chiffres de 2011 sont dispo­nibles (j’ai donc fait une approxi­ma­tion au doigt mouillé à partir de là pour cadrer à plus récent). Le chiffre tout à droite est la borne supé­rieure du décile de décile, on consi­dère que sont dans la classe moyenne les déciles 4 à 7 (donc supé­rieur au chiffre de la ligne du D3 et infé­rieur au chiffre de la ligne du D7).

  • Extra-terreste à gauche

    J’ai l’im­pres­sion que je suis un extra-terrestre quand je discute dans le milieu des star­tups et des entre­pre­neurs.

    Il est trop facile de dire que les « charges » plombent les comptes, qu’on préfère inves­tir cette somme, ou la rever­ser en salaire. C’est oublier que ces charges sont en fait des coti­sa­tions, qui payent des pres­ta­tions et des assu­rances sociales, et que les impôts font la même chose avec l’in­fra­struc­ture (dont l’édu­ca­tion, qui est juste essen­tielle à l’équi­libre écono­mique local).

    On peut les dimi­nuer, voire les suppri­mer, mais il faudra bien payer les pres­ta­tions. Le salaire net augmen­tera, mais c’est dessus qu’il faudra payer la santé, l’as­su­rance chômage, l’école et le reste. Possible que le sala­rié y gagne, mais ça sera au détri­ment de la soli­da­rité envers les plus pauvres. On passe­rait juste d’un système de répar­ti­tion à un système indi­vi­duel.

    Les pays ayant les meilleurs chiffres écono­miques d’Eu­rope, les pays nordiques, n’ont pas un taux d’im­po­si­tion global infé­rieur au notre. Même les US, quand on compare à pres­ta­tions équi­va­lentes (par exemple en réin­té­grant les frais de santé payés par le sala­rié aux US), ne sont pas si diffé­rents (et contrai­re­ment à la croyance, toutes les études montrent qu’en indi­vi­dua­li­sant la santé, les gens prennent des garan­ties moins élevées ou tardent à se soigner, ce qui coûte au final plus cher non seule­ment à eux-même indi­vi­duel­le­ment, mais aussi à la collec­ti­vité de façon indi­recte).

    Mon problème n’est du coup pas sur les coti­sa­tions, charges impôts et taxes. Ils servent à notre collec­ti­vité, à la soli­da­rité entre citoyens, et à nous aussi (on oublie vite tout ce dont on béné­fi­cie, de l’école aux infra­struc­tures en passant par l’hô­pi­tal).

    J’ai fait mon choix depuis long­temps : Celui de penser à l’in­té­rêt géné­ral avant l’in­té­rêt parti­cu­lier ; le choix d’une société soli­daire sur les risques et sur une vie de qualité mini­male pour tous (santé, éduca­tion, justice, loge­ment, etc.), vrai­ment tous. Ces taxes, impôts, coti­sa­tions, ce sont des bonnes choses, dont je profite tous les jours.

    Non, par contre il faut arrê­ter le maquis fiscal, avec une myriade de collectes diffé­rentes, chan­geantes, bour­rées d’exo­né­ra­tions et excep­tions, fran­chises et plafonds, assiettes diffé­rentes. Le rever­se­ment est un peu plus simple, mais pas tant que ça.

    Par la même occa­sion on pourra éviter les délires où les inter­mé­diaires payent avec des taux de prélè­ve­ments plus forts que les plus riches, ce qui est vrai autant pour les citoyens que pour les entre­prises. Ne parlons même pas des montages qui échappent tota­le­ment à la fisca­lité.

    Ensuite on pourra parler gaspillages, recen­trer sur les vrais objec­tifs publics, et arrê­ter le saupou­drage de subven­tions à tout et n’im­porte quoi sans réel impact (bien prendre compte : en géné­ral ces aides sont faites à des acteurs écono­miques, pas à des citoyens).

    Tout ça permet­tra de la visi­bi­lité, de la compré­hen­sion, et donc l’ac­cep­ta­tion du système social français, qui en lui-même n’est pas mauvais. On l’a juste tota­le­ment brouillé à force de poli­tiques court terme et de mesures d’af­fi­chage.

  • Petit calcul autour du revenu de base

    Aujourd’­hui, un petit calcul autour du revenu de base. Pour moi l’idée a surtout du sens en ce qu’elle permet­trait à tous de vivre, c’est à dire un revenu de base au moins égal au seuil de pauvreté.

    Pour rappel, le seuil de pauvreté est défini en fonc­tion du niveau de vie médian (et c’est logique, puisque ça dépend des prix et de la vie locale). On le situe en géné­ral à 60% de ce niveau de vie médian.

    L’as­tuce c’est que si on donne la même somme à tout le monde, le niveau de vie médian augmente du même ordre de gran­deur. Au final on aura à peu près autant de gens sous le seuil de pauvreté.

    Tout ça se calcule. Aujourd’­hui le niveau de vie médian se situe à presque 20 000 € par an, le seuil de pauvreté à 12 000 € par an.

    Pour que le revenu de base passe au dessus du seuil de pauvreté, il faut que RdB ≥  (20 000 + RdB) * 60%. Un petit calcul plus tard, on obtient que pour vali­der cette condi­tion il faudrait un revenu de base à 30 000 € par an, soit 2 500 € par mois. À ce niveau on se situe dans l’illu­sion totale.

    Heureu­se­ment il y a d’autres façons d’ar­ri­ver à cet objec­tif de mettre tout le monde au dessus du seuil de pauvreté.

  • The auto­mo­bile is a swift and power­ful vehicle

    The auto­mo­bile is a swift and power­ful vehicle of recent deve­lop­ment, which has multi­plied by quan­tity produc­tion and taken posses­sion of our high­ways in batta­lions, until the slower, animal-drawn vehicles, with their easily noted indi­vi­dua­lity, are rare. Cons­truc­ted as cove­red vehicles to stan­dard form in immense quan­ti­ties, and with a capa­city for speed riva­ling express trains, they furnish for success­ful commis­sion of crime a disgui­sing means of silent approach and swift escape unknown in the history of the world before their advent. The ques­tion of their police control and reaso­nable march on high­ways or other public places is a serious ques­tion… The baffling extent to which they are success­fully utili­zed to faci­li­tate commis­sion of crime of all degrees, from those against mora­lity, chas­tity, and decency to robbery, rape, burglary, and murder, is a matter of common know­ledge. Upon that problem a condi­tion and not a theory confronts proper admi­nis­tra­tion of our crimi­nal laws.

    Nous avons toujours eu peur des choses nouvelles. Aujourd’­hui ce texte fait bien rire mais nos véhi­cules ont un marquage moteur, une plaque d’im­ma­tri­cu­la­tion, une carte grise qui les rattache au proprié­tai­re… L’uti­li­sa­tion d’une auto­mo­bile est tout sauf anonyme.

    Les géné­ra­tions futures rigo­le­ront bien de la peur d’In­ter­net de nos poli­tiques actuels, mais ils héri­te­ront de notre lais­ser-faire. À médi­ter.