Catégorie : Politique et société

  • Je ne compte pas renon­cer au moindre de mes droits

    « Monsieur l’agent, si je suis placé en garde à vue ou retenu pour une véri­fi­ca­tion d’iden­tité ou toute autre raison, merci de me le dire et de m’ex­pliquer pourquoi. Si je suis libre de partir, merci de me le dire. Je souhaite exer­cer tous mes droits, y compris celui de garder le silence et mon droit à m’en­tre­te­nir avec un avocat avant de faire la moindre décla­ra­tion. Je ne compte pas renon­cer au moindre de mes droits. Je ne consens à aucune fouille ou perqui­si­tion. Je ne consens pas à vider mes poches ou ouvrir mon sac. Cela ne signi­fie pas que j’y cache quelque chose d’illi­cite. Cela signi­fie que si vous me le deman­dez, j’ai le droit de le refu­ser, et que j’exerce ce droit. Je ne consens à aucune audi­tion libre et souhaite repar­tir dès que possible. Je ne signe­rai aucun procès verbal puisque la loi ne m’oblige pas à le faire, pas plus qu’elle ne m’oblige à en donner les raisons. Je vous prie de ne pas me poser de ques­tions car je ne ferai aucune décla­ra­tion avant d’avoir parlé à un avocat, ce qui ne signi­fie pas que je m’en­gage à en faire après. Merci de respec­ter ces droits. »

    Maître Eolas

    Et je découvre, confirmé par sa réponse, que nous ne sommes pas obli­gés de prêter notre concours pour vider nos poches ou ouvrir nos sacs. Sa réponse laisse entendre que parfois ils peuvent le faire, mais que vous nous n’avons aucune obli­ga­tion de les y aider (ça parait mesquin, mais ça permet de faire la diffé­rence entre les cas où ça dépend de votre consen­te­ment et ceux où nous n’avons pas le choix).

  • Je paye beau­coup plus d’im­pôts depuis que je suis aux États-Unis

    La France est un para­dis fiscal. […] C’est rela­ti­ve­ment facile d’opé­rer une entre­prise en France […] Quand je suis arrivé aux États-Unis j’ai rencon­tré des diffi­cul­tés simi­laires [admi­nis­tra­tives] dans leur complexité. […] Je paye beau­coup plus d’im­pôts depuis que je suis aux États-Unis

    Un entre­pre­neur qui a fait les deux, qui dit que la tracas­se­rie admi­nis­tra­tive française est sur-évaluée, que les impôts sont en réalité plus forts aux États-Unis… ça change. Ajou­tez le coût de main d’œuvre dans les NTIC ou le coût des locaux dans la Sili­con Valley…

    Mais on préfère toujours de plaindre, ça donne des excuses, ça permet d’avoir un peu plus d’aides et de justi­fier quelques opéra­tions peu éthiques.


    Jérôme Lecat (Scality): « Vous ne vous rendez…

  • Préca­ri­sa­tion du modèle social… qui l’était déjà

    Quelqu’un peut-il m’ex­pliquer pourquoi dit-on qu’U­ber s’at­taque à la protec­tion sociale ?

    Certes, les chauf­feurs Uber (pop) sont des indé­pen­dants, à priori auto-entre­pre­neurs. Leur revenu dépend direc­te­ment des courses qu’ils font, sans mini­mum ni sécu­rité d’em­ploi. Uber se charge d’or­ga­ni­ser, acco­ler une marque et faire la mise en rela­tion, préle­vant son pour­cen­tage sans assu­mer les risques des travailleurs.

    Mais ne nous leur­rons pas. La majo­rité des taxis sont des arti­sans, à leur compte eux aussi. Leur revenu dépend direc­te­ment des courses qu’ils font, sans mini­mum ni sécu­rité d’em­ploi. Vous voyez le paral­lèle là ? Leur centrale se charge d’or­ga­ni­ser, acco­ler une marque et faire la mise en rela­tion, préle­vant son pour­cen­tage sans (pour les arti­sans indé­pen­dants) assu­mer les risques des travailleurs.

    Certains taxis, mino­ri­taires, sont sala­riés. Dans ce cas leur mini­mum est vrai­ment mini­mum et leur revenu réel dépend des courses (et certains ajou­te­ront : des courses non décla­rées). Vu que pour ceux là la licence appar­tient à la centrale, que sans ça ils ne peuvent simple­ment pas travailler, diffi­cile de dire qu’ils sont telle­ment moins précaires de toutes façons.

    Je crois même comprendre que certains cumulent : indé­pen­dants mais licence appar­ten­nant à la centrale. Des licences ça se paye, très cher, et ça existe en nombre restreint. Ceux là sont même plus précaires que les chauf­feurs Uber pop, tota­le­ment assujet­tis à leur centrale.

    Je ne dis pas que le modèle social ne pose pas problème, mais c’est fina­le­ment ce qui change le moins vis à vis des taxis. Taper sur Uber pour la préca­ri­sa­tion des emplois de taxi, c’est un peu se moquer du monde, ou alors il faut m’ex­pliquer.


    Et quand bien même, rien ne justi­fie les agres­sions physiques, les chasses à l’homme, ou le blocage des voies publiques. Ces faits là sont punis par de la prison, bien plus graves que l’exer­cice d’une profes­sion sans le bon papier admi­nis­tra­tif.

  • Ce n’est pas une ques­tion d’hu­mour

    Elle renverse son dessert sur sa jupe toute neuve. Hugo lui lance le désor­mais fameux « elle a la trem­blotte, c’est trem­blot­tine ! » avant que tout le monde n’en rie de bon cœur. Elle aussi. Pas de réelle méchan­ceté, juste de l’hu­mour, même si un peu bête.

    On parle de trem­blot­tine quand quelqu’un rate un jet évident au sport ou quand quelqu’un fait tomber quelque chose à terre. On en fait même des blagues, certaines assez drôles et bien pensées, d’autres basiques mais qui fonc­tionnent quand même.

    C’est de l’hu­mour, et personne ne cible vrai­ment Juliette, mais tout le monde fait quand même réfé­rence à elle.

    Au fur et à mesure c’est vécu comme du harcè­le­ment, même si personne n’a cette inten­tion. Elle ne peut plus échap­per à l’évo­ca­tion du person­nage qui a été créé à côté d’elle. La petite Juliette a bien tenté d’y mettre le holà mais elle s’est vite fait rétorquer que ce n’était que de l’hu­mour, qu’elle devait accep­ter le second degré.

    Depuis, les élèves ne la choi­sissent plus au sport pour consti­tuer les équipes. Même l’ins­ti­tu­trice et les parents ne font plus appel à elle quand ils ont besoin d’un volon­taire pour une tâche déli­cate. Elle n’est pas plus mauvaise qu’une autre en sport et est même plus atten­tion­née que la moyenne, tout le monde le recon­nait quand on le demande sérieu­se­ment, mais l’in­cons­cient joue à plein.

    L’an­née dernière elle a perdu tous ses moyens sur une tâche d’adresse à réali­ser devant une foule, parce qu’elle s’est mis une pres­sion forte à devoir prou­ver qu’elle n’était pas trem­blot­ti­ne… ce qui a juste­ment montré le contraire a ses cama­rades.

    Aujourd’­hui elle évite de se mettre dans une telle situa­tion. Même si elle sait que c’est juste une étiquette, elle a inté­gré qu’elle n’est peut être pas aussi adroite que les autres, qu’elle n’a pas forcé­ment matière à viser les travaux d’adresse. De toutes façons on ne lui donne­rait pas, pas sans qu’elle prouve deux fois plus que les autres qu’elle y a droit.

    Aujourd’­hui, non seule­ment elle n’est pas adroite, mais en plus elle manque d’hu­mour.


    Nous avons tous connue un ou une trem­blot­tine à l’école, ou quelle que soit la moque­rie en jeu. Certai­ne­ment plusieurs même. Nous ne faisons pour­tant pas mieux à l’âge adulte. Nous passons juste à une autre échelle, mieux accep­tée, moins person­nelle.

    * * *

    J’ai vécu des années sans comprendre, reje­tant ceux qui expliquaient jour après jour, parfois patiem­ment et poli­ment. Il est telle­ment facile de croire que ce sont les autres qui ne comprennent rien.

    Depuis que le cap de la compré­hen­sion est passé, j’ai beau­coup de compas­sion pour ceux qui conti­nuent, inlas­sa­ble­ment, à tenter d’ex­pliquer encore et toujours la même chose, avec patience. Merci à vous, fémi­nistes, d’avoir fait entrer ça dans ma caboche il y a quelques années, à force de répé­ti­tion et de calmes expli­ca­tions polies. Je ne sais pas si j’au­rais eu votre courage.

    * * *

    Est-ce de l’hu­mour, du second degré ? Peu importe. C’est une réponse à côté de la plaque. Personne n’est là pour juger si c’est drôle ou pas. Le problème c’est de renfor­cer toujours la même fausse image jusqu’à en faire un harcè­le­ment, même s’il est invo­lon­taire. Les dommages humains sont réels, et abso­lu­ment pas aussi légers que la bonne blague.

    On peut certes rire de tout, mais on a aussi une respon­sa­bi­lité quand on renforce encore et toujours les mêmes faux stéréo­types, quand outre l’hu­mour on contri­bue aussi au harcè­le­ment. L’im­pact est réel, concret, durable, bien plus que le sourire obtenu pendant 5 secondes.

    Il y en a aussi quelques uns sur les bruns et les hommes ? Possible, mais pas autant, et c’est surtout oublier que le même mot d’hu­mour n’a pas du tout la même portée et le même impact quand il s’ap­plique au domi­nant ou au dominé.

    Notre droit à rire de tout est-il vrai­ment plus impor­tant que leur droit à vivre sans harcè­le­ment, préjugé ou discri­mi­na­tion, quand bien même ce serait invo­lon­taire et incons­cient ? Fina­le­ment, c’est un peu ça la ques­tion.

    Si je ne rigole pas à ces blagues, si je soutiens l’agaçant person­nage qui parle de sexisme, si moi même je joue les rabats-joie, ce n’est pas une ques­tion d’hu­mour ou de second degré, c’est une ques­tion de société dans laquelle je souhaite vivre.

    * * *

    Je ne suis pas d’ac­cord avec tout, surtout sur les solu­tions à appor­ter. Je fais aussi mes erreurs, ai parfois des mots malve­nus. Je ne suis pas forcé­ment meilleur qu’un autre.

    Parfois je les regrette rapi­de­ment. Parfois je refuse de voir et d’en­tendre. Pouvoir être léger en restant aveugle au reste est telle­ment confor­ta­ble…, surtout quand on est soi-même bien à l’abri. Il m’ar­rive même proba­ble­ment de parfois reje­ter ceux qui me le font remarquer, ces gens patients et coura­geux. J’es­père juste que c’est de plus en plus rare.

    On ne sort simple­ment pas d’un claque­ment de doigts d’une ornière construite pendant des années. On y revient dès qu’on ne fait pas atten­tion. L’im­por­tant pour moi est déjà de cher­cher acti­ve­ment à en sortir.

    Je n’ai aucun dédain à casser le rire. S’il me manque trop souvent le courage de ne pas lais­ser faire, au risque de partir dans une trop longue embrouille, je n’ai au moins simple­ment aucune envie de parti­ci­per. Lais­sez-moi ça.

    J’ad­mire ceux qui réagissent et expliquent, de façon construc­tive polie et patiente, tout en sachant qu’ils vont quand même passer pour les casse-pieds de service, pour ne pas dire pire. Merci à eux. Merci à vous.

  • Budget de l’Edu­ca­tion natio­nale

    Parce qu’il est facile de rabâ­cher les mêmes intox sur nos dépenses publiques. Nous consa­crons peu à l’édu­ca­tion, moins que la plupart des pays, y compris ceux chez qui l’édu­ca­tion privée (donc non comp­ta­bi­li­sée ici) est plus impor­tante que chez nous.

    Facile de se moquer du recru­te­ment de fonc­tion­naires à l’édu­ca­tion natio­nale mais quand on regarde les chif­fres…

    La France avait, en 2011, le taux d’en­ca­dre­ment scolaire le plus faible de l’OCDE – même si elle a progressé depuis. Selon le dernier rapport de l’OCDE, sorti en 2014, en ce qui concerne le secon­daire, la France n’est plus dernière mais désor­mais pile dans la moyenne de l’OCDE, soit treize élèves par ensei­gnant.

    Mais surtout, nous inves­tis­sons au mauvais endroit :

    Plus en détail, la France inves­tit surtout dans le secon­daire. En termes d’argent public consa­cré aux collèges et lycées, elle est septième en Europe. Mais pour ce qui est du primaire et de l’en­sei­gne­ment supé­rieur, la France est en dessous de la moyenne euro­péenne, aux alen­tours de la 20e place dans les deux cas.

    Quand juste­ment on se plaint du niveau des élèves à l’en­trée au collè­ge… peut-être faudrait-il se poser des ques­tions et juste­ment augmen­ter les moyens humains.

    — Plus sur l’ar­ticle Desin­tox de Libé­ra­tion.

  • Algé­rie-France: Nouvel accord pour échan­ger les deux filles liées aux scan­dales des jupes

    Le 9 mai une étudiante en droit qui se rendait à un examen à l’uni­ver­sité d’Al­ger n’a pas pu rentrer. La raison du refus : une jupe trop courte.

    […] le ministre français des Affaires étran­gères, Laurent Fabius, et son homo­logue algé­rien, Ramtane Lamamra, ont signé un accord d’échange des deux filles à l’ori­gine des scan­dales de la jupe longue et de la jupe courte. La partie française s’est enga­gée à accueillir l’étu­diante algé­rienne sur son sol en ordon­nant qu’elle soit inscrite comme tel pendant deux ans avec option de natu­ra­li­sa­tion. La partie algé­rienne s’est proposé en contre­par­tie de rece­voir l’élève de 3e, qui jouit déjà de la natio­na­lité algé­rienne.

    Bien entendu, l’ar­ticle dont est tiré cette cita­tion est saty­rique, un peu à la manière de Le Gorafi. Il n’en reste que c’est une des meilleures illus­tra­tions du cynisme de notre posi­tion.

    Nous ne sommes plus un pays de liberté. Nous impo­sons nos vues, de la même manière que ceux que nous critiquons. Nous avons juste des vues diffé­rentes – pas meilleures.

  • Pourquoi j’ai donné 2 ans de travail et combien ça m’a rapporté ?

    Avant le prix libre : 1 an et demi, 90 télé­char­ge­ments, prix de 9,99€, dons asso­cia­tion 0€, licence non libre, argent gagné : 621€.

    Après le prix libre : 8 mois, 1619 télé­char­ge­ments, prix moyen 9€, dons asso­cia­tion 366€, licence libre, argent gagné : 870€.

    En passant mon livre à prix libre j’ai donc : permis à tout le monde de le lire, gagné plus d’argent

    Viser la lune

    Expé­rience qui n’en­gage que le cas spéci­fique mais qui reste inté­res­sante. C’est toute la ques­tion du passage à un nouveau modèle de diffu­sion. Les anciens se plain­dront que le prix moyen par livre vendu a baissé et que le prix par livre lu est ridi­cule.

    Ça me rappelle trop les ques­tions d’abon­ne­ment, que ce soit pour le livre ou la musique. Compa­rer les prix à la page lue ou au morceau écouté n’a aucun sens. Si plus de gens lisent ou écoutent : tant mieux. La seule ques­tion est de savoir quel est le revenu final en valeur abso­lue. Et si 10 000 lectures gratuites n’ont géné­rées qu’une seule lecture payante, on reste gagnant.

    La grande ques­tion c’est de savoir ce qu’il en aurait été si on avait choisi l’autre modèle. Et là personne ne saurait avoir la réponse.

    Mais voilà, est-ce qu’il y a une influence tempo­relle, que le livre aurait explosé par la suite même s’il avait gardé le modèle initial ? Est-ce que l’au­teur a refait un peu de commu­ni­ca­tion et mise en visi­bi­lité qui a mieux fonc­tionné ? Est-ce que les gens se sont lais­sés convaincre via le don à l’as­so­cia­tion qui aurait aussi pu être fait et mis en avant via l’an­cien modèle ? Est-ce qu’il y a simple­ment eu un coup de chance sur le second cas (ou de malchance sur le premier) qui a fait qu’il y a eu boule de neige mais qui n’est pas direc­te­ment lié au modèle de commer­cia­li­sa­tion ? Bien malin celui qui prétend avoir une réponse ferme.

    Il reste que l’ex­pé­rience est inté­res­sante, et qu’il n’y a rien à critiquer quand elle est en tout point posi­tive comme ici.

    Ah, si, tout de même : vendre un livre sans en fixer le prix est inter­dit en France. Pas une expé­rience à promou­voir donc, car malheu­reu­se­ment illé­gal (même s’il peut y avoir des astuces à tenter pour contour­ner).

  • Les 10 millions de conduc­teurs du train magique tueur

    On pour­rait se réjouir sans rien chan­ger à la société. On sauve 4000 vies et on envoie 10 millions de personnes dans la misère. Le revenu actuel­le­ment perçu par ces 10 millions de personnes se parta­gera entre les quelques milliers de veinards qui auront acheté des camions auto­ma­tiques. Ils vivront dans le luxe en le louant sans réel­le­ment rien faire de leur jour­née, accu­sant les anciens chauf­feurs d’être des pares­seux. C’est une possi­bi­lité.

    On pour­rait égale­ment lutter de toutes nos forces contre une inno­va­tion de toutes façons inéluc­table, on pour­rait prétendre que rien ne vaut un bon camion manuel conduit par un routier qui sent la sueur. On pour­rait tenter de faire passer des lois pour inter­dire les camions auto­ma­tiques, permet­tant à 10 millions de personnes de conti­nuer à faire un travail inutile de creu­sage et rebou­chage de trous tout en tuant 4000 personnes par an. C’est une autre possi­bi­lité.

    […]

    Alors, dépê­chez-vous de faire votre choix : allez-vous inves­tir massi­ve­ment en espé­rant être parmi les riches et que les pauvres crève­ront de faim avant de vous couper la tête ? Allez-vous lutter de toutes vos forces pour empê­cher le moindre progrès tech­no­lo­gique afin que tout le monde puisse creu­ser des trous et les rebou­cher inuti­le­ment, même au prix de nombreuses vies humaines ?

    De la logique stupide de l’op­po­si­tion de l’an­cien monde et du nouveau monde quand on n’ad­met pas que le système capi­ta­liste doit être revu à partir de notre système d’au­to­ma­ti­sa­tion. La redis­tri­bu­tion par l’im­pôt ne suffit plus quand le besoin du travail dimi­nue et que l’em­ploi devient une chance.

    Sa solu­tion est le revenu de base, ou revenu d’exis­tence. On peut critiquer beau­coup de choses mais la réflexion n’est pas illo­gique.

    Pour ça il faut aussi casser la menta­lité qui voit de l’as­sis­ta­nat dans la redis­tri­bu­tion publique et de la fainéan­tise dans la capa­cité à ne pas passer l’es­sen­tiel de son temps dans une recherche de rému­né­ra­tion par le travail contraint.

    Ploum, Lionel Dricot

  • Une famille se met à manger bio, voici les effets sur sa santé

    Pour convaincre le public de fran­chir le pas, la chaine d’épi­ce­ries suédoise Coop a financé une étude de trois semaines sur une famille de cinq personnes, les Palm­bers. La première semaine, ses membres se sont alimen­tés comme à l’ac­cou­tu­mée avec des produits ordi­naires, tout en four­nis­sant au quoti­dien des échan­tillons d’urine.

    Article complet sur We Demain

  • Tes papiers ! Oh excu­sez-moi, Maître, je ne vous avais pas vu

    Je suis bruta­le­ment sorti de ma réflexion par l’ir­rup­tion de deux hommes en blou­son sombre, la mine pati­bu­laire, qui mettent une main puis­sante sur l’épaule de mon inter­lo­cu­teur.

     »Toi, tes papiers ! »

    Dans un premier temps je me dis « ton compte est bon, j’en étais sûr, il ne fallait pas venir, tu vas être témoin d’un racket, d’un vol de papiers d’iden­tité, si ce n’est victime toi-même ».

    Puis je réalise que les agres­seurs ont un bras­sard orange « police » et effec­tuent un contrôle d’iden­tité, en fait.

    La source m’in­cite à peu douter de la retrans­crip­tion de la formu­la­tion d’ori­gine. Plus agres­sif ça devien­drait une agres­sion.

    Plus que la discri­mi­na­tion ordi­naire du jeune-capuche-banlieu face au blanc-complet-avocat, c’est l’in­ter­pré­ta­tion qui suit qui fait écho :

    Vouloir savoir si c’est parce que la police harcèle les jeunes « des quar­tiers » que ceux-ci sont parfois agités ou si c’est parce que les jeunes   »des quar­tiers » sont agités que la police les contrôle en perma­nence et sans ména­ge­ments, c’est comme essayer de déter­mi­ner qui, de l’œuf ou de la poule, était là le premier.

    Sauf qu’il va bien falloir nous sortir de ce cercle vicieux.

    Car tant que les uns se senti­ront malve­nus et les autres stig­ma­ti­sés, l’on main­tien­dra chacun dans sa propre cari­ca­ture et le mur de l’in­com­pré­hen­sion conti­nuera de s’éri­ger entre une popu­la­tion et des repré­sen­tants de l’état, censés la proté­ger.

    Sous la robe