Catégorie : Politique et société

  • Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout

    Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout.
    Si l’iné­ga­lité homme-femme n’exis­tait pas, l’uti­li­sa­tion du genre mascu­lin par défaut dans la gram­maire ne nous pose­rait pas de problème (quand bien fut-il le résul­tat d’une inéga­lité ancrée par le passé).

    — Delphine sur seen­this

    Si… mais aujourd’­hui ça pose problème, et ça risque de durer encore des décen­nies. L’iné­ga­lité homme-femme risquera d’être un problème autour de moi encore à ma mort.

    Ces redon­dances et ces alour­dis­se­ments révèlent sans doute que, dans l’es­prit de certains, le mascu­lin est devenu un genre marqué au même titre que le fémi­nin, et ne peut plus dési­gner que des personnes de sexe mascu­lin.

    (…)  Le choix systé­ma­tique et irré­flé­chi de formes fémi­ni­sées établit au contraire, à l’in­té­rieur même de la langue, une ségré­ga­tion qui va à l’en­contre du but recher­ché.

    — Acadé­mie française, sur la fémi­ni­sa­tion des fonc­tions, grades et titres

    Malgré ma conscience du besoin de chan­ger quelque chose, c’est clai­re­ment un des écueils majeur pour moi, d’au­tant qu’il porte un risque de faire entrer la langue dans une logique de confron­ta­tion qui peut éloi­gner encore plus cet avenir idéal sans inéga­li­tés.

    Aucune forme double ne m’a convaincu. Blanc(he)s, blanc•­he•s, blancHEs, blanc-he-s provoquent toutes une réelle diffi­culté de lecture en plus de cette ségré­ga­tion que je ne souhaite pas – les deux dernières étant de loin les pires.

    J’ai­me­rai voir des pronoms neutres, je trouve que ça ne coûte­rait pas grand chose. Entre temps j’aime par contre bien l’idée de chan­ger les accords pluriels pour faire appa­raitre le genre du dernier cité au lieu du genre mascu­lin. Le plus souvent ça me semble même plus natu­rel à l’oreille. C’est mon petit geste à moi.

    Un œillet et une rose odorantes

  • Code de conduite

    Je suis dubi­ta­tif sur la mode des codes de conduite, et sur l’obli­ga­tion qui se dégage année après année aux diffé­rents événe­ments d’en faire un. J’ai du mal à voir l’ef­fet de ces codes et j’ai bien peur qu’ils ne changent pas grand chose.

    Après discus­sion on a pu me poin­ter quatre objec­tifs (n’hé­si­tez pas à m’en poin­ter d’autres) :

    1. Expli­ci­ter et forma­li­ser ce qui est accep­table ou pas, surtout s’il y a du public venant de cultures diffé­rentes qui peuvent du coup avoir des limites et usages diffé­rents
    2. Insis­ter sur les points sensibles, les rappe­ler pour renfor­cer l’at­ten­tion et montrer qu’il y aura réac­tion, éven­tuel­le­ment parti­ci­per ainsi à former les valeurs de la commu­nauté
    3. Faci­li­ter le travail de l’or­ga­ni­sa­tion pour virer quelqu’un ou stop­per un compor­te­ment indé­li­cat sans débattre longue­ment sur si c’est hors cadre ou pas
    4. Montrer que l’or­ga­ni­sa­tion se préoc­cupe des sujets inscrits au code et réagira favo­ra­ble­ment aux solli­ci­ta­tions à ce sujet (et éven­tuel­le­ment indiquer comment le contac­ter)

    J’avoue être très dubi­ta­tif sur le premier point. Ceux que j’ai lu n’ex­pli­citent géné­ra­le­ment rien du tout, sauf à vrai­ment être dans un milieu rela­ti­ve­ment coupé du contexte cultu­rel et du code légis­la­tif local (je me rappelle celui du Nowhere). C’est encore plus vrai quand on tente de tracer des limites morales ou subjec­tives. Il faut bannir les inter­rup­tions abusives et les contacts physiques inap­pro­priés mais quand est-ce abusif ou inap­pro­prié ? Il me semble­rait d’ailleurs très présomp­tueux de penser trou­ver un cadre plus précis que le cadre pénal quand on réflé­chit entre quelques béné­voles abso­lu­ment pas experts.

    Je vois cepen­dant un vrai inté­rêt au premier point s’il s’agit d’ajou­ter une auto­ri­sa­tion ou une inter­dic­tion expli­cite au sein de l’évé­ne­ment et qui n’exis­te­rait pas en dehors. Sur celui de Paris-Web je lis la diffu­sion d’images sexuelles dans les espaces publics. On peut discu­ter de ce qu’il en est à l’ex­té­rieur mais là c’est clair et utile car poten­tiel­le­ment plus limi­ta­tif que ce qui serait auto­risé sinon.

    Le second point en découle. J’ai peur du même effet que le dizaines de chartes qu’on signe tout le temps, ne parlons même pas des CGV et autres EULA. Indiquer sur les chartes infor­ma­tiques qu’on vous remet avec accès infor­ma­tique que le partage de fichier et les propos offen­sants sont inter­dits change-t-il vrai­ment votre compor­te­ment ? J’ai peur qu’on soit dans le même registre.

    Je reste dubi­ta­tif sur le troi­sième point parce que je l’ai déjà été sur le premier. Toujours le même exemple : Quand le code parle d’in­ter­rup­tions abusives et de contacts inap­pro­priés, je ne vois pas en quoi cela va aider à la réso­lu­tion. J’ai même peur que ça serve de base à des discus­sions inter­mi­nables. Une équipe d’or­ga­ni­sa­tion ferme et qui ose agir sans se lais­ser marcher sur les pieds aura mille fois plus d’ef­fet.

    Il reste le dernier point, et fran­che­ment il n’est pas loin de me convaincre. À défaut de préve­nir les mauvais compor­te­ments ou d’ai­der à les trai­ter, ça montre très clai­re­ment que l’équipe d’or­ga­ni­sa­tion a réflé­chi à ses ques­tions et a l’in­ten­tion de les prendre en compte. Si c’est l’objec­tif, peut-être faudrait-il toute­fois les rédi­ger un peu autre­ment.

    Un point posi­tif : Je ne crois pas que ça fasse de mal donc si certains pensent que ça a plus d’ef­fet que je ne le crois moi-même, alors pourquoi ne pas essayer. Je regrette juste l’in­fla­tion de codes, chartes et condi­tions d’uti­li­sa­tion en tout genre partout. Au final on ne les lit plus.

  • Élec­tro­sen­sible, je vis isolée en montagne : mon handi­cap est enfin reconnu

    C’est une première victoire pour toutes les personnes souf­frant d’hy­per­sen­si­bi­lité aux champs élec­tro­ma­gné­tiques. Marine R., qui avait déposé un recours pour faire recon­naître son handi­cap dû aux ondes, vient d’ob­te­nir gain de cause devant la justice.

    […] Le Docteur Belpomme a mis au point un diagnos­tic fiable par image­rie céré­brale […]

    Le Plus

    La faci­lité aurait été de reje­ter la demande en jugeant infondé le concept d’élec­tro­sen­si­bi­lité. C’est même semble-t-il ce qui a eu lieu initia­le­ment.

    Au risque d’en choquer plus d’un, c’est une très bonne chose que l’is­sue finale soit plus posi­tive : Il s’agit de juger de l’état de handi­cap d’une personne, fut-il lié à une cause psycho­so­ma­tique, et unique­ment de ça.

    Oui, en l’état de nos connais­sances, cette ques­tion d’élec­tro­sen­si­bi­lité est très certai­ne­ment psycho­so­ma­tique, à ranger dans les peurs irra­tion­nelles. Quand la peur est telle qu’elle handi­cape réel­le­ment et tota­le­ment sa victime, on le recon­nait et voilà tout.

    Contrai­re­ment à ce que laisse entendre le témoi­gnage de l’ar­ticle, ce n’est en rien une avan­cée de recon­nais­sance de l’élec­tro­sen­si­bi­lité elle-même.

    Main­te­nant, pour ceux qui en rigolent, je me permets de placer un second lien trouvé le même jour :

    Si aujourd’­hui on envi­sage que certaines schi­zo­phré­nies puissent avoir pour cause des micro-orga­nismes dans la gorge, ça laisse à réflé­chir.

    Certaines longueurs d’ondes à certaines puis­sances pour­rait-elles avoir une influence sur un élément tiers qui lui même influence les victimes ?

    Nous n’en savons rien, proba­ble­ment est-ce unique­ment psycho­so­ma­tique, mais au moins restons humbles et évitons de nous moquer, d’au­tant que la souf­france de ces gens est elle bien réelle. Merci

  • Pour se défendre du démon, utili­ser : médailles bénites

    Je partage parce que je ne veux pas rire – ou pleu­rer – seul devant mon écran.

    Quelles sont les pratiques actuelles qui peuvent être des « portes d’en­trée » à une emprise malé­fique ?

    Il y en a de multiples ! Signa­lons les suivantes : « actives », il s’agit de la personne elle-même ; « passives », il s’agit d’une personne de son entou­rage.

    Actives (ces pratiques, si elles ont été répé­tées, peuvent créer des « liens malé­fiques » domma­geables) :
    Occul­tisme, ésoté­risme, spiri­tisme, astro­lo­gie, voyance, divi­na­tion, consul­ta­tion de voyants, mages, sorciers, médiums, guéris­seurs. Pratique du pendule, tarots, écri­ture auto­ma­tique, musique hard, arts martiaux violents, chama­nisme, pratique active du yoga, de la médi­ta­tion trans­cen­dan­tale.
    Théra­pies « alter­na­tives » : kiné­sio­lo­gie, sophro­lo­gie, reiki, taï chi chuan, réflexo­lo­gie, biofeed­back, anthro­po­so­phie (produits Weleda), bioéner­gie. Mani­pu­la­tions par un kiné­si­thé­ra­peute ou un ostéo­pathe, qui pratique le « rééqui­li­brage de l’éner­gie corpo­relle », le reiki ou autre.
    Pratiques de magie, sorcel­le­rie (seul, avec d’autres). Pacte avec Satan, pratique du sata­nisme, parti­ci­pa­tion à la franc-maçon­ne­rie ou à une secte.

    C’est une page du site Inter­net du diocèse de Fréjus-Toulon, pas un écrit du début du siècle dernier.

    Heureu­se­ment il y a des remèdes :

    Pour se défendre du démon, utili­ser : médailles bénites, eau bénite ; prier son ange gardien de nous défendre de ses attaques.

    Ache­tez donc leur médaille bénite, garan­tie contre l’em­prise malé­fique de Satan. Prier votre ange gardien peut visi­ble­ment aussi vous proté­ger du Yoga (je cari­ca­ture un peu, vous m’ex­cu­se­rez).

    Je défends souvent le droit à la reli­gion contre ceux qui se moquent. Chacun a le droit à ses croyances, quand bien même je ne les parta­ge­rais pas.

    Là j’avoue que je reste quand même sans voix de voir ça supporté offi­ciel­le­ment par l’église catho­lique sur le site d’un diocèse de taille correcte.

  • Le travail ne manque pas, c’est l’em­ploi qui est rare

    Le travail ne manque pas, c’est l’em­ploi qui se fait rare. Si l’in­dem­ni­sa­tion chômage était payée sur le même budget que la protec­tion des forêts, des rivières, sur le main­tien des infra­struc­tures publiques, sur l’ac­com­pa­gne­ment des exclus… On aurait vite trouvé qu’em­ployer les gens à travailler pour le commun est un surcoût large­ment rentable pour tout le monde : que ce soit pour les communs concer­nés mais aussi pour les finances publiques.

    À segmen­ter les finances et en complexi­fiant la fisca­lité comme la redis­tri­bu­tion, nous créons des monstres. Il coûte trop cher de main­te­nir et d’em­ployer. Nous préfé­rons géné­rer de l’ex­clu­sion qui nous coûte encore plus cher, humai­ne­ment comme écono­mique­ment, mais sans appor­ter le béné­fice d’un travail utile.

    Mesdames, Messieurs,

    Le chômage de longue durée pour­suit une hausse inin­ter­rom­pue, notam­ment depuis le début de la crise de 2008. Presqu’un chômeur sur deux est inscrit à Pôle emploi depuis plus d’un an, soit plus de 2,2 millions de personnes. Surtout, 705 000 personnes sont au chômage depuis plus de trois ans et ce, alors même que la durée des allo­ca­tions versées par l’Uné­dic est de deux ans maxi­mum pour les deman­deurs d’em­ploi de moins de cinquante ans, et de trois ans pour les plus de cinquante ans. Ce sont autant de personnes qui basculent soit dans les minima sociaux, soit ne perçoivent plus aucune allo­ca­tion.

    Il faut aussi rappe­ler que la moitié des chômeurs de longue durée exerce une acti­vité réduite longue (supé­rieure à 78 heures). En effet, plus la période de chômage est longue, plus l’exer­cice d’une acti­vité réduite est répandu. À titre d’exemple, sur la période 2000 – 2011, les allo­ca­taires ayant été couverts au moins 120 mois (10 ans) durant ces douze années (et repré­sen­tant 0,14 % des allo­ca­taires) ont pratiqué 3 mois sur 4 une acti­vité réduite. À titre de compa­rai­son, les allo­ca­taires ayant été couverts moins de 24 mois (2 ans) ont eu recours au dispo­si­tif d’ac­ti­vité réduite seule­ment 1 mois sur 4 en moyenne.

    Ceci conduit à penser que leur éloi­gne­ment durable de l’em­ploi n’a pas fait perdre à ces chômeurs de longue durée le goût d’une acti­vité utile, mais ce qui leur fait défaut c’est que leur soit propo­sée une acti­vité qui puisse être exer­cée par eux et qui consti­tue un chemin leur permet­tant de reprendre pied sur le marché du travail.

    Ce projet a pour objec­tif de montrer qu’il est possible de viser à suppri­mer ce chômage de longue durée ou plus large­ment « la priva­tion durable d’em­ploi », par l’offre d’em­plois utiles et acces­sibles à toutes ces personnes. Cette démons­tra­tion devrait s’opé­rer en trois étapes : à titre expé­ri­men­tal d’abord sur plusieurs petites circons­crip­tions ou bassins d’em­plois, c’est l’objet du présent projet de loi. Il convien­dra ensuite de démon­trer que ce qui a été possible sur des terrains en nombre limité peut être diffusé plus large­ment en trans­met­tant et en forma­li­sant le savoir-faire ainsi acquis. Enfin il faudra à partir de ces deux séries d’ex­pé­ri­men­ta­tions en défi­nir les condi­tions de géné­ra­li­sa­tion.

    Ce projet repose sur trois convic­tions :

    – Il est possible au niveau local et en plein accord avec les acteurs de la vie écono­mique d’iden­ti­fier des acti­vi­tés utiles (biens et services) suscep­tibles d’être exer­cées par des personnes privées d’em­ploi et de se déve­lop­per de façon complé­men­taire de l’ac­ti­vité écono­mique.

    – Il est possible de gérer ces emplois cofi­nan­cés par la collec­ti­vité dans des condi­tions d’ef­fi­ca­cité suffi­sante pour assu­rer l’équi­libre écono­mique de ces acti­vi­tés, le montant du finan­ce­ment apporté par la collec­ti­vité n’étant jamais supé­rieur à l’éco­no­mie réali­sée par les finances publiques du fait que les inté­res­sés sont rému­né­rés en contrat à durée indé­ter­mi­née (CDI) et au salaire mini­mum inter­pro­fes­sion­nel de crois­sance (SMIC).

    – Il est possible de propo­ser ces emplois aux chômeurs de longue durée dans le cadre d’un contrat à durée indé­ter­mi­née, sachant que ceux-ci restent dispo­nibles pour toute propo­si­tion adap­tée qui pour­rait leur être faite de rejoindre plus ou moins rapi­de­ment le marché prin­ci­pal du travail.

    Pour que ces trois convic­tions soient effec­ti­ve­ment mises en œuvre, il faut sur le terrain un pilo­tage fort exercé par un comité local présidé par un élu et doté d’un direc­teur qui en est l’ani­ma­teur. C’est ce comité qui est respon­sable de la construc­tion du consen­sus avec les acteurs de la vie écono­mique, qui veille à la perfor­mance dans l’or­ga­ni­sa­tion de l’ac­ti­vité. Enfin il doit aussi recher­cher toutes les possi­bi­li­tés qui peuvent permettre un renou­vel­le­ment natu­rel de ce person­nel, ce qui marquera le véri­table succès de l’ac­tion et ouvrira la possi­bi­lité d’ac­cueillir autant que de besoin de nouvelles personnes privées d’em­ploi.

    Un fonds natio­nal asso­ciant les acteurs écono­miques, les élus, les asso­cia­tions et les acteurs publics sera le gardien de la méthode et de sa diffu­sion et le respon­sable du conven­tion­ne­ment des terrains d’ex­pé­ri­men­ta­tion après avoir véri­fié que les condi­tions locales existent pour un pilo­tage fort et respon­sable. En effet sans pilo­tage fort, on ne pour­rait que consta­ter des situa­tions de concur­rence avec l’éco­no­mie marchande, une mauvaise utili­sa­tion du subven­tion­ne­ment et une absence de pers­pec­tives d’ave­nir pour les personnes concer­nées.

    Ainsi, dans ces zones expé­ri­men­tales, on peut viser à ce que toute personne au chômage de longue durée (plus d’un an) ou dura­ble­ment privée d’un emploi stable, puisse obte­nir un contrat en durée indé­ter­mi­née.

    L’objec­tif final est que tous les terri­toires de la Répu­blique puissent fina­le­ment « opter » de sorte qu’une loi puisse être « éten­due » au terri­toire natio­nal, mani­fes­tant en cela la préfé­rence de notre pays pour l’em­ploi et contre le chômage de déses­pé­rance social.

    Une expé­ri­men­ta­tion « à budgets constants » par réal­lo­ca­tion.

    Compte tenu de l’état des finances publiques, ce droit d’ob­te­nir un emploi devra être réalisé « à budgets constants », dans les lieux d’ex­pé­ri­men­ta­tion visés au para­graphe précé­dent du présent exposé des motifs, par le finan­ce­ment de la créa­tion d’em­plois supplé­men­taires, à propor­tion des besoins d’em­ploi de la popu­la­tion locale, grâce à la réal­lo­ca­tion de dépenses publiques exis­tantes induites par la priva­tion durable d’em­ploi (il s’agit de réal­louer la part de chaque budget qui sera deve­nue méca­nique­ment « sans objet », parce que les personnes béné­fi­ciaires auront retrouvé un emploi).

    Cet objec­tif devra être atteint autant que possible dès la première série d’ex­pé­ri­men­ta­tion. En tout état de cause la loi auto­ri­sant la seconde phase d’ex­pé­ri­men­ta­tion devra mettre en place un méca­nisme expé­ri­men­tal de finan­ce­ment qui implique ce trans­fert finan­cier à budget inchangé dans des condi­tions admi­nis­tra­tives simpli­fiées.

    Dans cette pers­pec­tive, tous les budgets publics (à tous les éche­lons décen­tra­li­sés ou natio­nal) qui auront été recon­nus comme devant béné­fi­cier direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, immé­dia­te­ment ou à terme, de l’ex­pé­ri­men­ta­tion locale « zéro chômeurs dura­ble­ment privés d’em­ploi », devront contri­buer au finan­ce­ment de ces emplois supplé­men­taires, sans augmen­ta­tion de leurs dota­tions respec­tives. C’est pourquoi les clés de répar­ti­tion des contri­bu­tions publiques défi­nies par décret le seront sur la base d’une étude écono­mique du coût de la priva­tion durable d’em­ploi.

    Les terri­toires d’ex­pé­ri­men­ta­tions, visés par la présente loi, seront confir­més sous la condi­tion bien sûr que les assem­blées déli­bé­rantes des collec­ti­vi­tés terri­to­riales concer­nées confirment, après promul­ga­tion de la présente loi, leur enga­ge­ment de se contri­buer finan­ciè­re­ment à l’ex­pé­ri­men­ta­tion.

    Propo­si­tion de loi n°3022

  • Google s’at­taque à l’uni­ver­sa­lité des droits ! (et ils ont raison)

    Pour l’ap­pli­ca­tion de cette déci­sion, la Commis­sion natio­nale de l’in­for­ma­tique et des liber­tés (Cnil) a demandé à Google de faire les déré­fé­ren­ce­ments pour l’en­semble des recherches possibles pour les inter­nautes. En effet, toute personne peut faire une recherche partout dans le monde en utili­sant n’im­porte quel nom de domaine (google.fr aussi bien que google.de ou google.com…). Or Google ne veut déré­fé­ren­cer que pour les requêtes venant des moteurs dits « euro­péens » (.fr, .de, .it, .nl…).

    […]

    Personne, pas même Google, ne peut reven­diquer d’être hors la loi tant que celle-ci ne contre­vient pas aux prin­cipes fonda­men­taux des droits de l’Homme.

    La Cnil a raison d’exi­ger que le défé­ren­ce­ment soit global lorsqu’il est en confor­mité avec la déci­sion de la CJUE. Il convient de ne pas céder à Google.

    Et pour une fois, je suis en fort désac­cord avec la posi­tion de la LdH.

    Il n’y a que trois possi­bi­li­tés :

    1. Bloquer ces résul­tats et conte­nus partout, pour tout le monde
    2. Bloquer ces résul­tats et conte­nus pour les accès depuis l’Eu­rope
    3. Bloquer ces résul­tats et conte­nus pour les sites euro­péens et/ou desti­nés aux euro­péens

    La première solu­tion, souhai­tée par la LdH, me semble extrê­me­ment dange­reuse. Elle implique que des déci­sions légales ou règle­men­taires en France et en Europe doivent s’ap­pliquer inter­na­tio­na­le­ment. Le pendant évident c’est que les déci­sions états-uniennes, tuni­siennes, chinoises et péru­viennes s’ap­plique­ront aussi en France.

    Le souhai­tons-nous vrai­ment ? moi non. Il y a plein de choses auto­ri­sées chez nous qui seraient inter­dites ailleurs. Des liber­tés auxquelles je tiens.

    C’est d’ailleurs tota­le­ment irréa­liste. Comment conci­lier ce qui est expli­ci­te­ment un droit chez certains et une inter­dic­tion chez d’autres ?

    Se conten­ter de parler des Droits de l’Homme n’éclaire pas mieux. Outre le fait que chaque conti­nent a sa propre décli­nai­son, avec plusieurs versions, ces textes ne sont que des décla­ra­tions géné­rales à partir desquelles il faut créer un équi­libre.

    Le droit à l’ou­bli doit-il primer sur le droit d’ex­pres­sion et le droit à l’in­for­ma­tion ? Comment ? Ne devrait-on pas juste bloquer les résul­tats sur une recherche à partir du nom mais pas à partir d’une recherche sur les faits eux-mêmes ?

    Je suis certains que diffé­rentes cultures et diffé­rents pays répon­dront diffé­rem­ment, et pour­tant tous en pleine confor­mité avec les droits de l’Homme.

    Peut-on diffu­ser de la culture qui est tombé dans le domaine public chez l’un et encore sous droit d’au­teur chez l’autre ? Peut-on parler cryp­to­gra­phie avan­cée ? Quelle est la limite entre la liberté d’ex­pres­sion, la paro­die et le respect de la dignité humaine ? Quelle est la limite entre le droit à l’in­for­ma­tion, la liberté de la presse, et le respect de la présomp­tion d’in­no­cence ou la diffa­ma­tion ? Quelle est la limite au niveau de la porno­gra­phie ? Peut-on bloquer des sites sur déci­sion admi­nis­tra­tive ou non judi­ciaire quand il s’agit de poten­tiel terro­risme ou pédo­phi­lie ? A-t-on le droit de publier des infor­ma­tions qui seraient sous secret d’État dans un pays tiers pour des raisons de sécu­rité ou d’ordre public ?

    Sérieu­se­ment, toutes ces posi­tions sont plei­ne­ment respec­tueuses des droits de l’Homme, et aucune n’ap­pelle à un arbi­trage univer­sel. La réponse de l’un casse­rait tota­le­ment l’équi­libre social de l’autre, et aucune réponse n’est objec­ti­ve­ment meilleure ou même moins dange­reuse. Pire : Faire primer la réponse de l’un pour­rait être attaquable chez l’autre juste­ment au titre des droits de l’Homme, et inver­se­ment.

    Il reste la possi­bi­lité d’être prag­ma­tique, de respec­ter la souve­rai­neté de chacun. La troi­sième est la solu­tion chinoise. Elle est complexe à mettre en œuvre et serait tota­le­ment inap­pli­cable de toutes façons. Google peut encore avoir une présence un peu partout (et encore, pas partout, comment feront les autres pays ?) mais comment contraindre le New York Times ? Les chinois ont isolé leur réseau et érigé une barrière filtrante à l’en­trée. Ce serait diffi­cile en France, et je ne le souhaite pas du tout.

    Bref, reste la solu­tion inter­mé­diaire. Elle est utili­sée par Google depuis long­temps, et n’est en rien spéci­fique au droit à l’ou­bli. Yahoo! avait aussi tran­ché ainsi dans les années 2000 quand des objets nazis s’étaient retrou­vés sur leur site d’en­chères. Il faut dire que c’est le seul choix vrai­ment raison­nable pour des sites qui traversent autant de pays et qui ne veulent pas retreindre les acti­vi­tés auto­ri­sées à une peau de chagrin.

    C’est impar­fait, contour­nable, mais fina­le­ment le plus prag­ma­tique, et peut-être même souhai­table : Les étran­gers conti­nue­ront à voir ce que vous souhai­tez oublier, mais en même temps si c’est légal chez eux, au nom de quoi les contrain­drions-nous ? Il sera encore possible pour vos compa­triotes d’ac­cé­der à l’in­for­ma­tion en la recher­chant volon­tai­re­ment sur un site étran­ger. Fina­le­ment ça permet de gérer l’ac­cès à l’his­toire et la liberté d’être informé, tout en gardant une certaine opacité et une capa­cité à oublier pour tous les jours. Les collègues, les voisins, les incon­nus, eux n’au­ront plus un vieux passé à oublier devant les yeux, ce qui est bien l’objec­tif.

  • Rede­vances : le gouver­ne­ment veut limi­ter la libre circu­la­tion des connais­sances

    Le droit d’au­teur ne couvre que les créa­tions intel­lec­tuelles origi­nales, et unique­ment jusqu’à 70 ans après la vie de l’au­teur. Plus exac­te­ment, le droit moral sur l’œuvre persiste mais l’ex­clu­si­vité d’ex­ploi­ta­tion dispa­rait. Chacun est donc libre d’en faire des copies, des réuti­li­sa­tions ou des détour­ne­ments, y compris au sein d’une nouvelle œuvre, y compris à titre commer­cial.

    Le critère d’ori­gi­na­lité est plus diffi­cile à appré­cier mais on consi­dère aujourd’­hui que pour être proté­gée, un œuvre doit être une créa­tion impré­gnée de l’es­prit de son auteur. Une photo­gra­phie fidèle d’un objet, fut-elle tech­nique­ment complexe et coûteuse, ne relève pas du droit d’au­teur. Il en va de même des créa­tions banales (la carte postale de la tour Eiffel en pied et sans recherche parti­cu­lière) ou fortuites (par exemple une photo dont le contenu n’est pas direc­te­ment ou indi­rec­te­ment décidé par le photo­graphe). Dans ces diffé­rents cas, vous n’êtes pas l’au­teur de l’œuvre, mais unique­ment l’opé­ra­teur d’un travail tech­nique de maté­ria­li­sa­tion, chose qui n’est pas couverte par le droit d’au­teur.

    Très logique­ment, la numé­ri­sa­tion ou la copie numé­rique fidèle d’une œuvre dont l’au­teur est mort depuis plus de 70 ans est tota­le­ment libre. Vous avez non seule­ment le droit d’en créer une, mais vous avez aussi le droit de réuti­li­ser libre­ment et sans contrainte les copies réali­sées par d’autres.

    * * *

    On peut penser que c’est tout aussi vrai léga­le­ment mais encore plus vrai mora­le­ment pour la copie fidèle d’une œuvre déte­nue et héber­gée par un musée public. En fait non : L’État se bat contre, en faisant entrer les copies numé­riques qu’il réalise dans la défi­ni­tion d’infor­ma­tion publique, qui elles sont proté­gées en tant que telles. L’in­ter­pré­ta­tion semble fran­che­ment hasar­deuse mais c’est celle souvent soute­nue.

    Les poli­tiques récentes d’Open Data, au niveau français comme euro­péen, mettent à mal ce stra­ta­gème. L’au­to­ri­sa­tion de réuti­li­sa­tion des données publiques tend en effet à deve­nir la norme.

    Libé­rer des copies d’œuvres publiques déte­nues par le public ? surtout pas ! Le gouver­ne­ment prévoit donc un nouveau projet de loi pour chan­ger tout ça : Les données cultu­relles publiques devien­draient une excep­tion au prin­cipe de libre circu­la­tion, ouvrant même la porte à de poten­tielles droits exclu­sifs au profits de tiers pendant jusqu’à 10 ans (ah les fameux parte­na­riats public-privé, qui dépos­sèdent le public au profit du privé et où o’ finit par payer deux fois la factu­re…)

    Formi­dable idée où le public serait privée de la libre utili­sa­tion d’un copie numé­rique d’une œuvre cultu­relle du domaine public… à partir du moment où juste­ment elle est déte­nue par une orga­ni­sa­tion publique (donc payée par nos impôts). On marche sur la tête.

    Il n’est pas trop tard pour faire du bruit et influen­cer tout ça. La quadra­ture du net est un bon point de départ. Ne lais­sons pas faire s’il vous plait.

  • Maré­mo­teur

    Il faudrait envi­ron 50 éoliennes pour compen­ser un réac­teur nucléai­re… si elles ne tour­naient pas qu’un tiers du temps. Le solaire n’est pas non plus la solu­tion à tout faire : enso­leille­ment non constant, surface néces­saire, compo­sants rares, faible durée de vie.

    Ça fait désor­mais plusieurs fois que je vois passer des articles sur les centrales élec­triques maré­mo­trices. En France nous en sommes restés au niveau de l’usine de la Rance, qui produit autant qu’un quart d’un unique réac­teur nucléaire moyen, pour au moins 30% plus cher.

    Ça date de 1966. Les tech­no­lo­gies évoluent (et évolue­raient encore plus vite si on y inves­tis­sait autant que dans la R&D nucléaire) et le prix du nucléaire ne fait que monter. Pour une éner­gie qui ne s’épui­sera jamais et qui a une produc­tion constante, ça vaut certai­ne­ment le coût de s’y attar­der.

    Donc les anglais réflé­chissent à une centrale qui produit autant que 2 à 3 réac­teurs nucléaires moyens. Là où c’est inté­res­sant c’est qu’on parle d’une durée de vie prévue de 120 ans (deux à trois fois plus qu’un réac­teur nucléaire) et pas de besoin de combus­tible en entrée. La côte anglaise était pleine de recoins, un autre article parle de dizaines d’em­pla­ce­ments, et de quoi couvrir la majo­rité des besoins de l’île.

    Sur un projet bien plus petit à la Réunion, EDF envi­sage d’un coût qui pour­rait s’ap­pro­cher de 10 centimes le KWh d’ici 10 ans, soit tout à fait compé­ti­tif vis à vis du coût de l’élec­tri­cité conti­nen­tale aujourd’­hui (donc raison­na­ble­ment très bon marché vis à vis des coûts de dans 10 ans).

    La Corée du Sud en a aussi une de prévue équi­va­lente à un peu plus d’un réac­teur nucléaire, en plus de celle qu’elle a déjà (produc­tion équi­va­lente à celle de la Rance). Wiki­pe­dia rapporte que la Russie a quelques projets pharao­niques en évalua­tion, dont un qui produit autant que 87 centrales nucléaires.

  • TLS et vie privée

    Pour répondre à David :

    TLS does not provide privacy. What it does is disable anony­mous access to ensure autho­rity. It changes access patterns away from decen­tra­li­zed caching to more centra­li­zed autho­rity control.
    That is the oppo­site of privacy. […] TLS is NOT desi­rable for access to
    public infor­ma­tion, except in that it provides an ephe­me­ral form of message inte­grity that is a weak repla­ce­ment for content inte­grity.

    Je suis convaincu que ces gens ont réflé­chi à la ques­tion plus long­temps et plus sérieu­se­ment que moi, mais je ne peux m’em­pê­cher de poser les ques­tions :

    Parler de vie privée c’est parler de confi­den­tia­lité. Vis à vis de qui ? De même, à partir de quand parle-t-on d’ano­ny­mat ?

    Consi­dé­rer que TLS est inutile pour accé­der à une infor­ma­tion publique me semble très étrange. La confi­den­tia­lité n’est pas dans le fait que cette infor­ma­tion soit publique, mais à ce que je consulte ou ce que j’en­voie dans le détail.

    Savoir que j’ac­cède à Face­book est une chose. Savoir quel profil j’uti­lise et ce que j’écris en est une autre, quand bien même les textes en ques­tions sont ne sont pas d’ac­cès restreint. Je ne souhaite pas forcé­ment que l’uni­ver­sité de mon fils puisse lire ce qu’il y écrit via le WIFI local.

    Savoir que j’ac­cède à Wiki­pe­dia est une chose. Savoir que les pages que j’y lis parlent de certains problèmes de sexua­lité en est une autre. Je ne souhaite pas forcé­ment que mon employeur puisse savoir ce que j’y lis pendant ma pause de midi.

    Savoir que je consulte la presse est une chose. Savoir quels sont les articles poli­tiques que je lis et ce que je commente en est une autre. Suivant le pays où je suis, je ne souhaite pas faci­li­ter une éven­tuelle analyse au niveau de mon four­nis­seur d’ac­cès ou du gouver­ne­ment.

    Bref, je suis conscient que l’im­plé­men­ta­tion actuelle des navi­ga­teurs peuvent en théo­rie faci­li­ter le tracking à partir du serveur. Je ne suis pas certain que la tech­nique soit mise en œuvre telle­ment d’autres méthodes plus simples sont effi­caces. La confi­den­tia­lité que ça m’ap­porte compense large­ment ce surcoût.

    La démo­cra­ti­sa­tion de TLS est pour moi une vraie bonne nouvelle.

    I have no objec­tion to the IESG propo­sal to provide infor­ma­tion *also* via https. It would be better to provide content signa­tures and encou­rage mirro­ring

    Je ne nie pas que ça puisse être inté­res­sant, mais l’usage est pour moi tota­le­ment diffé­rent. En fait, à réflé­chir, l’es­sen­tiel des cas où j’ai besoin de garan­tir l’in­té­grité du message sont ceux où j’ai besoin d’une authen­ti­fi­ca­tion, donc où le chif­fre­ment de TLS est aussi néces­saire.

    Propo­ser HTTPS en alter­na­tive me semble aussi une fausse bonne idée. Sur mes deux derniers exemples, j’ai poten­tiel­le­ment non seule­ment besoin que le contenu de ma requête soit confi­den­tielle, mais aussi que mon besoin de confi­den­tia­lité le soit aussi. Que j’uti­lise d’un coup TLS me fera paraitre « louche », ce que juste­ment j’au­rais souhaité éviter. Je l’ai d’ailleurs vu récem­ment dans la presse lors de mises en accu­sa­tion : le fait que les suspects aient utilisé des commu­ni­ca­tions cryp­tées faisait partie des éléments à charge, même sans savoir ce qu’ils ont échangé. Dange­reux, au mieux.

    Plus prag­ma­tique : Il serait facile de bloquer HTTPS pour la plupart des sites publics comme Wiki­pe­dia, Doctis­simo, Twit­ter ou Le Monde, obli­geant les gens à se rabattre sur HTTP. Même les geeks les plus au fait des problèmes ont tendance à accep­ter de dégra­der la commu­ni­ca­tion en clair quand le chif­fre­ment ne passe pas. Rendre TLS option­nel revien­drait à le reti­rer là où juste­ment il est le plus néces­saire.

    Le fait que le web avance pas à pas vers un « TLS unique­ment » est un gros pas en avant pour la confi­den­tia­lité vis à vis de mon envi­ron­ne­ment direct.

    TLS everyw­here is great for large compa­nies with a finan­cial stake in Inter­net centra­li­za­tion. It is even better for those provi­ding iden­tity services and TLS-outsour­cing via CDNs. It’s a shame that the IETF has been abused in this way to promote a campaign that will effec­ti­vely end anony­mous access, under the guise of promo­ting privacy.

    Bref, il y a des choses à faire. Par exemple s’as­su­rer de réduire l’iden­ti­fi­ca­tion possible du navi­ga­teur entre deux requêtes ? (le navi­ga­teur utilise-t-il le même certi­fi­cat à chaque fois ? si c’est ça le problème, il y a certai­ne­ment moyen de faire des rota­tions régu­lières, et de ne pas parta­ger un même certi­fi­cat entre diffé­rentes desti­na­tions).

    Quant à mon anony­mat, il est bien plus vidé de son sens à cause de mon IP qu’à cause du tracking : si j’ai vrai­ment besoin, je peux utili­ser un navi­ga­teur ou un profil diffé­rent pour certaines acti­vi­tés, mais mon IP demande un effort plus impor­tant pour être chan­gée.

    L’autre ques­tion est de savoir auprès de qui est-ce que je cherche le plus à être anonyme, et ce que repré­sente mon iden­tité. Google saura proba­ble­ment me relier à mon email. Mon FAI et mon employeur savent me relier à mon iden­tité civile

    Bref, travaillons à amélio­rer les problèmes de tracking. Ils ne me semblent cepen­dant pas inhé­rents à la tech­no­lo­gie TLS (me trompe-je ?). Ne jetons en tout cas pas le bébé avec l’eau du bain. Surtout si nous n’avons rien à la place.

    Roy T. Fiel­ding nous rappelle le prin­ci­pal danger de TLS et de « SSL partout » : la centra­li­sa­tion des auto­ri­tés de certi­fi­ca­tion. Et par exten­sion du Web.

    C’est un vrai problème, mais qui commence à être dépassé. Le nombre d’au­to­ri­tés de mon Fire­fox se rapproche des 200. Si on consi­dère que ces auto­ri­tés délèguent elles-mêmes à de multiples sous-auto­ri­tés, qui parfois font elles aussi de même, on est loin d’une centra­li­sa­tion déran­geante pour la vie privée. En fait il y a tant de délé­ga­tion que le prin­cipe même d’au­to­rité de confiance devient assez théo­rique.

    Il reste un problème de confiance (auto­rité) et un problème commer­cial. DANE et letsen­crypt sont deux initia­tives qui me font croire qu’on va lais­ser ça derrière nous à moyen (pour letsen­crypt) ou long terme (pour DANE).

    Un client qui sait ne pas réuti­li­ser inuti­le­ment le même certi­fi­cat, qui véri­fie le serveur à l’aide de DANE les écueils de confi­den­tia­lité suivants seront surtout dans SNI, DNS et IP.

  • Il ne peut y avoir de choix démo­cra­tique contre les trai­tés euro­péens

    Il ne peut y avoir de choix démo­cra­tique contre les trai­tés euro­péens.

    Jean Claude Juncker

    et

    Je deman­de­rai aux Grecs de voter oui, indé­pen­dam­ment de la ques­tion qui leur est posée […] voter oui parce que les Grecs fiers d’eux-mêmes et de leur pays doivent dire oui à l’Eu­rope

    Jean Claude Juncker

    …font un excellent résumé de la démo­cra­tie au sein de la commu­nauté euro­péenne. L’Eu­rope est en marche, il ne faut pas l’ar­rê­ter. Toute discus­sion ou tout « non » serait une entrave à de complexes compro­mis ou des avan­cées par ailleurs. Il faut voter oui, quoi qu’on vous pose comme ques­tion, sinon c’est que vous êtes contre l’Eu­rope. D’ailleurs même si vous le vouliez, vous avez signé des trai­tés donc vous n’avez pas le droit de voter contre l’Eu­rope, votez oui.