Le fait qu’il y ait effectivement des mentalités à faire changer ne doit pas nous amener à changer tout.
Si l’inégalité homme-femme n’existait pas, l’utilisation du genre masculin par défaut dans la grammaire ne nous poserait pas de problème (quand bien fut-il le résultat d’une inégalité ancrée par le passé).
Si… mais aujourd’hui ça pose problème, et ça risque de durer encore des décennies. L’inégalité homme-femme risquera d’être un problème autour de moi encore à ma mort.
Ces redondances et ces alourdissements révèlent sans doute que, dans l’esprit de certains, le masculin est devenu un genre marqué au même titre que le féminin, et ne peut plus désigner que des personnes de sexe masculin.
(…) Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché.
— Académie française, sur la féminisation des fonctions, grades et titres
Malgré ma conscience du besoin de changer quelque chose, c’est clairement un des écueils majeur pour moi, d’autant qu’il porte un risque de faire entrer la langue dans une logique de confrontation qui peut éloigner encore plus cet avenir idéal sans inégalités.
Aucune forme double ne m’a convaincu. Blanc(he)s, blanc•he•s, blancHEs, blanc-he-s provoquent toutes une réelle difficulté de lecture en plus de cette ségrégation que je ne souhaite pas – les deux dernières étant de loin les pires.
J’aimerai voir des pronoms neutres, je trouve que ça ne coûterait pas grand chose. Entre temps j’aime par contre bien l’idée de changer les accords pluriels pour faire apparaitre le genre du dernier cité au lieu du genre masculin. Le plus souvent ça me semble même plus naturel à l’oreille. C’est mon petit geste à moi.
Un œillet et une rose odorantes
Laisser un commentaire