Catégorie : Politique et société

  • Leaked: EPO Prio­ri­tises Work for Large Foreign Corpo­ra­tions, Discri­mi­na­tion Not Acci­den­tal But Centrally Plan­ned

    It is propo­sed to start a pilot for ten major appli­cants, world­wide, lasting one year (1.4.2015–1.4.2016). The appli­cants will be selec­ted by DG1 but taking into consi­de­ra­tion input from PA, PDQM and DG5. This will be based around strong exis­ting contacts. 5 liai­son direc­tors will be selec­ted to deal with two major appli­cants each. They will be in regu­lar contact with these appli­cants and will have at least one face to face meeting during the year of the pilot.

    […]

    Histo­ri­cally missions were orga­ni­sed on a direc­to­rate and clus­ter level with little coor­di­na­tion beyond that. Moreo­ver, they did not always target he largest appli­cants, but more often the “nicer” loca­tions. With the deploy­ment of the Coor­di­na­tion Tool for Exter­nal Contacts and with more direc­tio­nal input from the PDs, along with the expe­rience from the liai­son direc­tors it is guaran­teed that DG1 missions will be more focus­sed on our major appli­cants and deli­ve­ring a better service to them.

    — via Techrights

    Dit autre­ment, l’of­fice euro­péen des brevets favo­rise très offi­ciel­le­ment en interne une douzaine de multi­na­tio­nales en leur offrant un circuit prio­ri­taire et une colla­bo­ra­tion suivie.

    Le détour­ne­ment ne semble même plus être masqué, il s’af­fiche au grand jour. L’of­fice ne travaille plus pour l’in­no­va­tion ou la publi­ca­tion des connais­sances, mais pour elle-même, à favo­ri­ser ses gros clients indus­triels au détri­ment des jeunes inno­vants. Est-ce vrai­ment sa mission ?

  • Révo­lu­tion­naire: les pauvres ont surtout besoin d’argent

    Depuis quelques années, une tendance révo­lu­tion­naire appa­raît dans le domaine du déve­lop­pe­ment : donner de l’argent aux pauvres.

    […]

    Donner direc­te­ment de l’argent aux personnes pauvres, sans lier ceci à quoi que ce soit (suivre une forma­tion, ache­ter une vache, etc.) n’avait jamais été sérieu­se­ment consi­déré. Les pauvres manquent de self-control, ou de connais­sances, était l’ar­gu­ment ; l’argent versé direc­te­ment risque d’être gaspillé en dépenses somp­tuaires, à la satis­fac­tion d’en­vies immé­diates, un peu comme un enfant qui trouve une pièce de monnaie par terre.

    Et là je me suis pris une baffe, parce que j’ai laissé la société m’in­culquer ce pater­na­lisme mal placé, cette vision que si quelqu’un est pauvre c’est forcé­ment parce qu’il le mérite et ne sait pas gérer son argent. Il est pour­tant évident que c’est faux, surtout avec le taux de chômage actuel et les diffé­rences entre les parcours de milieux socio-cultu­rels diffé­rents.

    Bref, ça la fout mal, et merci à cet article qui m’a un peu réveillé.

    Je me suis rappelé en même temps une discus­sion avec quelqu’un d’une banque alimen­taire : Les gens pensent qu’en donnant en nature à la sortie des super­mar­chés ils s’as­surent que le don est utili­taire (pâtes, riz, huile, etc.) sur des besoins essen­tiels, et pas dila­pidé dans des biens super­flus. En réalité c’est le contraire puisque les diri­geants des œuvres sont bien comme tout le monde. Face à une demande impos­sible à satis­faire ils se résignent à prendre en quan­tité indus­trielle au plus bas coût, avec une qualité parfois fina­le­ment plus basse que celle des dons au super­mar­ché.

    Ça faisait rire mon inter­lo­cu­teur de prendre les gens à leur propre piège. Cette qualité est en effet indis­pen­sable. On cherche à faire vivre les gens, pas juste à assu­rer l’ali­men­taire. Le contact humain est essen­tiel, mais aussi le plai­sir.

    Si le SDF à côté de vous utilise 5 € pour s’ache­ter une bouteille de bière, un paquet de ciga­rette ou autre chose, il est facile de le juger, mais pas facile d’être à sa place. Parfois c’est aussi indis­pen­sable que du pain et du jambon. Souvent même, et juste­ment parce que la situa­tion est insou­te­nable sinon.

    Arrê­tons le pater­na­lisme mal placé, surtout si nous n’avons jamais été dans une situa­tion simi­laire et que nous n’en connais­sons rien.

    Ce préjugé n’avait jamais été testé, jusqu’à il y a peu. […] Les effets ont été spec­ta­cu­laires: la moitié d’entre eux avaient quatre ans après une acti­vité profes­sion­nelle. Par rapport au groupe de contrôle, ils avaient plus d’ac­tifs, travaillaient plus et avaient un revenu supé­rieur de 38%. L’ef­fet a été d’au­tant plus marqué pour les femmes (qui ont encore plus de diffi­cul­tés que les hommes à accé­der au crédit dans de nombreux pays en déve­lop­pe­ment). D’autres études ont confirmé ce résul­tat : donner tout simple­ment de l’argent aux pauvres, sans rien deman­der en même temps, fonc­tionne beau­coup mieux que de nombreux autres programmes de déve­lop­pe­ment. Parce que cela ne demande aucune admi­nis­tra­tion pour redis­tri­buer, et ne néces­site aucun inter­mé­diaire.

    — Sur Classe Eco

    Comme le dit l’ar­ticle ensuite, tout ne peut et ne doit pas passer en dons directs, mais si on les évite par pater­na­lisme ou par crainte de mauvaise effi­ca­cité, il serait bon de revoir nos pré-jugés.

    Et si on aidait les gens comme des adultes respon­sables plutôt que de les trai­ter comme des enfants dont il faut s’oc­cu­per ?

  • Did a robot repor­ter screw up the AP’s Netflix earnings story?

    Well, for star­ters, the reason behind the discre­pancy is likely due to the fact that Netflix recently split its stock 7-for-1. That means that the company issued six new shares for each share of exis­ting stock, making each indi­vi­dual share worth only one-seventh as much. So if analysts had expec­ted Netflix to earn 32 cents a share before the stock split, divi­ding those esti­mates by 7 would mean that the analysts were expec­ting about 4 cents of earnings per share of the new Netflix stock.

    Maybe a repor­ter for the AP messed up the math on Netflix, using the old, pre-split esti­mates instead of the correct, post-split ones.

    But there’s another possi­bi­lity: maybe a robot is to blame.

    Last year, the AP struck a deal with a company called Auto­ma­ted Insights, which makes auto­ma­ted repor­ting soft­ware that can write certain types of stories without human assis­tance. Among the things Auto­ma­ted Insights’ soft­ware can do is write simple corpo­rate earnings stories, using numbers it pulls in from an auto­ma­ted feed. The AP now publishes more than 3,000 earnings stories per quar­ter with Auto­ma­ted Insights’ help.

    — Sur Fusion

    La diffu­sion brute des dépêches AFP et des commu­niqués de presse c’était déjà se tirer une balle dans le pied, mais le jour­na­lisme auto­ma­tique par des robots, ça devient vrai­ment déses­pé­rant. Même sans parler des erreurs : Quelle est la valeur ajou­tée ? Où est la mise en contexte et l’ana­lyse ?

  • Faut-il prendre l’ef­fon­dre­ment au sérieux ?

    Le problème, c’est le manque de dispo­ni­bi­lité et de réserves de ressources en mine­rai et matières premières – ce que l’on appelle l’épui­se­ment des éléments – pour capter, conver­tir et exploi­ter les éner­gies renou­ve­lables.

    […]

    Les tech­no­lo­gies que nous espé­rons salva­trices ne font qu’ajou­ter à ces diffi­cul­tés. « Car les nouvelles tech­no­lo­gies vertes sont géné­ra­le­ment basées sur des nouvelles tech­no­lo­gies, des métaux moins répan­dus et contri­buent à la complexité des produits, donc à la diffi­culté du recy­clage »

    […]

    « Il est trop tard pour le déve­lop­pe­ment durable, il faut se prépa­rer aux chocs et construire dans l’ur­gence des petits systèmes rési­lients ».

    Pour eux, l’ef­fon­dre­ment n’est pas tant une trans­for­ma­tion brutale, un retour à la barba­rie, qu’« une situa­tion inex­tri­cable, irré­ver­sible et complexe, pour laquelle il n’y a pas de solu­tions, mais juste des mesures à prendre pour s’y adap­ter ». Comme face à une mala­die incu­rable, il n’y a pas de solu­tions, mais des choses à faire. Pour eux, la décrois­sance volon­ta­riste n’est plus d’ac­tua­lité. La réduc­tion graduelle, maîtri­sée et volon­taire de nos consom­ma­tions maté­rielles et éner­gé­tiques n’est plus réaliste. […] Nous sommes là encore face à une conjonc­tion d’ef­fon­dre­ments : des ressources, des finances, de l’éco­no­mie, de la poli­tique, de la société et de la cultu­re… Un effon­dre­ment total, systé­mique « où même la possi­bi­lité de redé­mar­rer une société dans un envi­ron­ne­ment épuisé serait très faible pour ne pas dire impos­sible. »

    — sur Inter­net Actu

    Vision extrê­me­ment dépri­mante, mais à lire car le problème de fond est sérieux.

  • Paris: piétio­ni­sa­tion d’une partie de la voie Pompi­dou et tram­way rive droite

    « Ce trans­port propre permet­tra une traver­sée de Paris d’ouest en est, soit par les quais hauts, soit par la rue de Rivoli. Le projet est à l’étude avec les services de la Ville, et nous en discu­te­rons avec le STIF, la RATP, la préfec­ture de police. Je souhaite un tram­way nouvelle géné­ra­tion, sans rail ni caté­naire, en site protégé. Ce qui ne néces­si­tera pas de gros travaux d’in­fra­struc­tures, limi­tera les coûts et permet­tra d’al­ler très vite’: il sera en service avant 2020 », assure la maire.

    Anne Hidalgo, via l’Ex­press

    Un tram­way sans rail ni caté­naire, moi j’ap­pelle ça un bus, éven­tuel­le­ment sur voie réser­vée. Un peu comme il en existe déjà partout en fait.

    Bon, on parle peut être d’un bus nouvelle géné­ra­tion, et de voie réser­vée indé­pen­dante des voies de circu­la­tion exis­tantes, mais ça reste un bus.

    C’est vrai que côté marke­ting parler de tram­way c’est vache­ment plus hype. Mais là ça devient du green-washing.

  • Pourquoi la BPI fait fuir les capi­taux privés

    En consta­tant « la perti­nence de l’in­ter­ven­tion de la BPI dans de nombreux domaines, notam­ment celui du soutien à l’in­no­va­tion et le service rendu à des milliers d’en­tre­prises », les dépu­tés commettent une double erreur. Ils oublient, d’abord, ce que devrait être la philo­so­phie géné­rale de la BPI : pallier les défaillances du marché unique­ment.

    En clair : Le résul­tat est plutôt posi­tif, mais c’est public et non privé, donc c’est mal. Le reste de l’ar­ticle reprend ce prin­cipe à multiples occa­sions.

    Ce que l’on voit, en effet, ce sont les campagnes de commu­ni­ca­tion toni­truantes de la BPI et les start-ups digi­tales et inno­vantes qui émergent et que la banque affiche à son palma­rès. Ce que l’on ne voit pas, c’est l’as­phyxie progres­sive du secteur privé. Comme déve­loppé dans une nouvelle note pour le think-tank Gene­ra­tionLibre, il faut s’inquié­ter de la faible part des capi­taux privés dans le finan­ce­ment de l’in­no­va­tion.

    On ne dira donc pas pourquoi ce serait mieux que le finan­ce­ment soit privé, et que de riches inves­tis­seurs en récu­pèrent le fruit. C’est par prin­cipe.

    Que le public fasse émer­ger l’in­no­va­tion et aide les initia­tives de créa­tion, moi ça me parait plutôt posi­tif. Que quand c’est possible cela se fasse sur le public sans objec­tif premier de profit de la part de l’in­ves­tis­seur finan­cier tiers – et que l’in­ves­tis­se­ment privé à visée lucra­tive soit là pour les autres cas – ça me parait là aussi plutôt inté­res­sant. C’est même le rôle de l’État qu’on peut diffi­ci­le­ment discu­ter : celui d’ai­der à la créa­tion et à l’in­ves­tis­se­ment profi­table sur le long terme à l’éco­no­mie, surtout sur la prise de risques.

    Les ratios pruden­tiels impo­sés aux banques depuis la crise de 2008 expliquent, en partie, l’ab­sence des finan­ciers dans le finan­ce­ment des start-ups. Un inves­tis­se­ment dans un fonds de capi­tal inno­va­tion les oblige à mobi­li­ser bien davan­tage de fonds propres que pour d’autres types d’in­ves­tis­se­ments : le rende­ment des capi­taux ainsi enga­gés est défa­vo­rable. Desser­rer cet étau qui gêne l’in­ves­tis­se­ment et nuit à l’in­no­va­tion devrait être une prio­rité.

    La crise bancaire ? mais elle est passée. Déré­gle­men­tons encore plus l’in­ves­tis­se­ment sur capi­taux virtuels, on a bien vu que ça n’avait aucune influence écono­mique néga­tive. Si ? ah ? pas pour l’au­teur visi­ble­ment. C’est un étau qui empêche l’in­ves­tis­se­ment privé. Visi­ble­ment le public pallie bien, comme démon­tré, mais comme c’est public, il est urgent de chan­ger ça, quitte à prendre de sacrés risques.

    Si le texte attri­bue à l’Etat le rôle de couvrir un risque, l’Etat doit toute­fois délé­guer au secteur privé, a priori plus compé­tent, le choix des inves­tis­se­ments. Concer­nant la BPI, nous plai­dons donc pour un recen­trage de son acti­vité sur deux types d’in­ter­ven­tion seule­ment : le finan­ce­ment de long terme de l’in­no­va­tion, où le secteur privé ne s’aven­ture de toute façon pas, et un rôle indi­rect de multi­pli­ca­teur du crédit, sur le modèle de KfW, la banque publique alle­mande.

    Au public le risque, au privé l’in­ves­tis­se­ment (et le béné­fice asso­cié). C’est encore mieux si les fonds publics ne sont qu’un démul­ti­pli­ca­teur pour le privé.

    La fumis­te­rie du privé par prin­cipe plus compé­tent que le public (surtout sur l’in­ves­tis­se­ment bancaire, vues les dix dernières années et la crise asso­ciée), ça commence à me fati­guer sévè­re­ment.

    En voulant faire de la BPI un instru­ment d’ap­pli­ca­tion de la poli­tique indus­trielle, la mission parle­men­taire ne propose aucune réforme ambi­tieuse de l’ins­ti­tu­tion et semble se trom­per d’époque. A quand la prochaine mission ?

    Parce que oui, si le public se met à faire de la poli­tique, ça la fout mal pour les inté­rêts privés. L’époque est plus à la déré­gu­la­tion capi­ta­lis­tique totale, effec­ti­ve­ment.

    Bravo Chal­lenges pour ce superbe exemple de ce qui me fait peur dans l’éco­no­mie d’in­ves­tis­se­ment aujourd’­hui. Et pour­tant je bosse en star­tup, et suis heureux de le faire.

    Malheu­reu­se­ment c’est clai­re­ment la ligne qu’on tend à suivre depuis un moment. Que peut-on faire pour chan­ger ?

  • Consul­ta­tion Répu­blique Numé­rique – parti­ci­per

    Il y a plein de choses à dire sur la consul­ta­tion actuelle de Répu­blique Numé­rique. Proba­ble­ment que l’ef­fet sera minime, que le prin­cipe même est contes­table, mais au moins on ne pourra pas nous repro­cher de ne pas avoir joué le jeu. Essayons une fois. Il ne reste que deux jours pour cela, c’est urgent.

    C’est long, il y a des milliers de propo­si­tions et de votes possibles. Pour guider il suffit de regar­der les inter­ven­tions et votes des asso­cia­tions et groupes qui vont dans le bon sens. Pas pour voter les yeux fermés, mais pour voir le premier filtre qu’ils ont fait, souvent voter pareil, parfois s’abs­te­nir, excep­tion­nel­le­ment être en désac­cord. Gardez votre propre sens critique en toute occa­sion. Voici ma liste de profils à explo­rer (bien aller jusqu’en bas des pages où il y a aussi les votes) :

    De manière inté­res­sante, ça fonc­tionne aussi dans l’autre sens si vous trou­vez des repous­soirs : Person­nel­le­ment j’ai par exemple le syndi­cat natio­nal de l’édi­tion (SNE), qui en lui-même est très impor­tant mais qui se à toujours prendre des posi­tions pour l’ex­ten­sion du droit d’au­teur et contre la libre circu­la­tion.

    Bien entendu, vous pouvez aussi aller plus vite vu que j’ai déjà fait la collecte de tout ça en regar­dant direc­te­ment mes propres votes et inter­ven­tions. Ça évite de cliquer plusieurs fois sur le même lien si diffé­rents acteurs sont inter­ve­nus dessus. Par contre vous pouvez manquer les quelques rares inter­ven­tions où je me suis abstenu de voter parce que quelque chose me gênait (ou parce que je n’avais pas le recul néces­saire pour avoir un avis assez intel­li­gent).

    Il y aussi un docu­ment réca­pi­tu­la­tif de quelques points prin­ci­paux réalisé par quelques unes des asso­cia­tions citées, et quelques autres qui n’ont pas parti­cipé direc­te­ment sur Répu­blique Numé­rique. Vous trou­ve­rez aussi le docu­ment de LQDN, celui du CNN, et la sélec­tion de Tris­tan Nitot.

  • Discri­mi­na­tions reli­gieuses à l’em­bauche : une réalité

    Ce testing dresse pour la première fois un état des lieux chif­fré de la discri­mi­na­tion reli­gieuse sur le marché du travail. Les résul­tats révèlent une forte discri­mi­na­tion à l’égard des juifs et des musul­mans.
    Ces derniers ont deux fois moins de chances d’être contac­tés par les recru­teurs que les catho­liques. Les hommes musul­mans sont parti­cu­liè­re­ment discri­mi­nés : leur taux de réponse est 4 fois plus faible que celui des hommes catho­liques.

    Malheu­reu­se­ment rien de neuf : Les musul­mans, et dans une moindre mesure les juifs, sont discri­mi­nés à l’em­bauche. Là où l’étude est inté­res­sante c’est qu’elle sépare la discri­mi­na­tion ethnique de la discri­mi­na­tion reli­gieuse.

    Leur FAQ explique bien comment ils ont tenté d’iso­ler la reli­gion du carac­tère ethnique, et ça semble assez convain­cant.

    Quelle que soit leur reli­gion, les femmes affichent des taux de réponse signi­fi­ca­ti­ve­ment plus élevés que leurs homo­logues mascu­lins. Ce résul­tat est cohé­rent avec les stéréo­types sur le genre égale­ment asso­ciées à l’homme et à la femme, et qui tendent à résu­mer le duo « Mana­ger-Assis­tante ». En d’autres termes, les femmes sont perçues comme excel­lant aux fonc­tions d’as­sis­ta­nat (dont les postes de comp­tables, assis­tant(e)s et secré­taires comp­tables font partie), alors que les hommes, perçus comme natu­rel­le­ment leaders, sont moins faciles à diri­ger à ces fonc­tions. Et en effet, le métier « Employés de la comp­ta­bi­lité » est à 85% fémi­nin d’après une enquête 2013 de la DARES.

    Je suis moyen­ne­ment convaincu par l’ex­pli­ca­tion. J’ai peur que joue aussi un autre facteur : Les femmes sont déjà discri­mi­nées par leur sexe, et les discri­mi­na­tions ne s’ajoutent pas indé­fi­ni­ment. Une fois en bas de la pile, il y a peut être moins de clas­se­ment entre ceux qui y sont. Les recru­teurs qui sont ouverts sur le genre, le sont peut être aussi plus faci­le­ment sur la reli­gion. Je suis dans les suppo­si­tions, je l’avoue.

    La litté­ra­ture scien­ti­fique permet de dire que la candi­date catho­lique pratiquante a les mêmes taux de réponse que la candi­date de réfé­rence areli­gieuse

    Peu éton­nant là aussi mais bon à rappe­ler : Le problème n’est pas la reli­gion mais d’avoir une reli­gion qui ne corres­pond pas à la norme.

    On le voit d’ailleurs à la suite :

    Le testing a comparé les taux de réponses des candi­dats pratiquants, servant de point de réfé­rence, avec ceux de candi­dats signa­lant un atta­che­ment à la laïcité dans leur CV. Seuls les musul­mans gagnent à signa­ler leur atta­che­ment à la laïcité (la diffé­rence de taux de réponse chez les juifs n’est pas statis­tique­ment signi­fi­ca­tive). A l’in­verse, les catho­liques perdent à s’af­fi­cher laïcs plutôt que pratiquants.

    La norme c’est être catho­lique. Mettre sous silence la reli­gion d’un musul­man est « normal », mais réduire la reli­gion d’un catho­lique c’est passer pour un fauteur de trouble. Éclai­rant pour montrer que c’est clai­re­ment une conno­ta­tion néga­tive placée sur certaines reli­gions.

    Tout ça est sur le site de l’Ins­ti­tut Montaigne. Malheu­reu­se­ment ça ne fait que confir­mer ce qu’on présume tous, sans appor­ter de solu­tion. Le nombre d’email envoyés pour tester me semble aussi assez faible (moins de 7000, pour tester toutes les combi­nai­sons, sachant que c’est réparti dans des entre­prises et dans des régions diverses).

     

  • The white man in that photo

    Cas d’école sur comment une photo peut mentir. J’ai vu plusieurs fois cette photo, y trou­vant une oppo­si­tion entre les deux hommes noirs combat­tifs, et l’homme blanc isolé qui tente d’igno­rer ce qu’il se passe.

    Il s’avère que l’his­toire est tout à l’op­posé.

    Mettre dans la légende que le badge rond qu’ils portent tous trois est un badge de soutien aux droits de l’homme dans un contexte d’apar­theid, ce serait le mini­mum.

    La lecture de l’ar­ticle de Griot en dit bien plus encore.

  • Le Conseil d’État retoque la conven­tion chômage. Et toc !

    Depuis un peu plus d’un an le début de l’in­dem­ni­sa­tion au titre de l’as­su­rance chômage est différé en fonc­tion des indem­ni­tés extra-légales que vous touchez à votre départ. L’idée c’est que si vous partez avec un para­chute doré, on diffère votre prise en charge jusqu’à six mois.

    Dans ce calcul le Pôle Emploi prend en compte ce que l’em­ployeur vous donne mais aussi ce que le tribu­nal vous assigne plus tard si le licen­cie­ment est jugé sans cause ou irré­gu­lier. Ils surveillent les déci­sions, recal­culent les diffé­rés et demandent rembour­se­ment des trop perçus aux allo­ca­taires chômage. Autant dire que c’est loin d’être la joie de devoir des sommes impor­tantes au Pôle Emploi parce que le tribu­nal vient de vous donner raison sur une contes­ta­tion de licen­cie­ment.

    Si vous avez plus de deux ans d’an­cien­neté et que la société a plus de dix sala­riés, le tribu­nal est contraint par un mini­mum d’in­dem­ni­tés de six mois de salaire. C’est donc tout ce qui est au-dessus de cette limite qui peut géné­rer un différé d’in­dem­ni­sa­tion. Si la société est plus petite ou que vous avez moins d’an­cien­neté il n’y a pas de mini­mum légal, le Pôle Emploi prend donc tout en compte.

    Pour peu qu’on vous indem­nise de moins de six mois, vous risquez de devoir rever­ser au Pôle Emploi l’in­té­gra­lité de ce qu’on vous a donné pour indem­ni­ser votre préju­dice person­nel. En fait vous risque­riez même d’en être de votre poche pour payer l’avo­cat qui vous a fière­ment défendu avec succès.

    Superbe idée où vous allez y réflé­chir à deux fois avant de contes­ter un licen­cie­ment, parce que si vous gagnez vous en serez de votre poche.

    Heureu­se­ment ce système vient d’être cassé par le Conseil d’État. Ce qui est invrai­sem­blable c’est qu’on ait pu en arri­ver là. La machine est folle.

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