Catégorie : Politique et société

  • Retour de recherche

    Je cherche un studio ou deux pièces dans le quart nord-est de Paris. Je ne résiste pas à vous parta­ger mon TOP 3 :

    1. Le « studio en collo­ca­tion ». Photo à l’ap­pui, il s’agit d’une grande pièce avec deux cana­pés-lits. Pas même de chambre à part, je ne me rappelle pas le prix mais on était au dessus des 700 € par mois (par loca­taire). Non, ni l’em­pla­ce­ment ni le studio n’étaient même vrai­ment sympa.
    2. La chambre dans une collo­ca­tion de 4 personnes. Pourquoi pas. La chambre fait 9m², sans salon commun. Pour 950 € par mois. Quar­tier sympa mais pas non plus en plein centre.
    3. L’an­nonce de sous-loca­tion « mini­mum 1 an », à se deman­der pourquoi il y a sous-loca­tion et si ce n’est pas quelqu’un qui se créé un revenu en relouant plus cher. Sans bail « dans une confiance réci­proque » mais quand même avec bulle­tins de salaires et garant « à amener lors de la visite ».
      En alter­na­tive j’ai aussi l’an­nonce du proprié­taire (pas de sous-loca­tion) qui met en avant très expli­ci­te­ment « pas de bail dans un premier temps, on verra ensuite ». Comprendre : Je veux me garder des moyens de pres­sion et de chan­tage.
  • Liens sur les déra­pages de l’état d’ur­gence

    Tout ça me déses­père et j’ai envie de prendre chaque lien pour le commen­ter. D’or­di­naire mes cita­tions sont aussi un peu là pour me permettre d’éva­cuer, de dire ce que j’ai sur le cœur. Sur le sujet ça s’ac­cu­mule telle­ment vite que non seule­ment c’est vain mais procé­der comme d’or­di­naire revien­drait à ne parler que de ça pendant des mois, sans réel­le­ment m’ai­der.

    Le cheva­lier LQDN est venu à la rescousse, comme désor­mais souvent. Sur le pad, une liste de liens sur les déra­pages prin­ci­paux, essen­tiel­le­ment à propos des perqui­si­tions.

    Verti­gi­neux, autant par la liste que par la gravité de certains faits.

    Je retiens pour ma part la fillette qui est sortie la tête ensan­glan­tée en pleine nuit. La police a juste débarqué pour une perqui­si­tion de nuit, faisant sauter les verrous au fusil à pompe, arro­sant au passage le lit, le cous­sin et la tête de la fillette qui était sur les deux. Pour rien… ils visaient en fait à priori un ancien occu­pant des lieux. Chose qui ne serait pas arri­vée sur un travail hors préci­pi­ta­tion (on s’as­sure de qui vit sur place) et dans un climat plus serein (non, on ne tire pas pour faire tout explo­ser sans avoir essayé autre chose), surtout s’il n’y a pas risque de fuite.

  • Au minis­tère de la Culture, les banques appe­lées à proté­ger le droit d’au­teur en ligne

    Plus concrè­te­ment, ces initia­tives mettent en musique plusieurs des préco­ni­sa­tions des rapports de Mireille Imbert Quaretta. Depuis la Hadopi, celle-ci avait préco­nisé ces mesures indi­rectes, épau­lées notam­ment par des noti­fi­ca­tions de retrait prolongé (filtrage) ou un méca­nisme de liste noire destiné à mettre au ban les acteurs les moins atten­tifs avec le Code de la propriété intel­lec­tuelle.

    L’heure est cepen­dant à la prudence, car en inci­tant les établis­se­ments finan­ciers à casser leurs rela­tions contrac­tuelles avec les sites, ils sont suscep­tibles d’en­ga­ger leur respon­sa­bi­lité. L’exemple de l’hé­ber­geur 1Fichier.com est d’ailleurs très symp­to­ma­tique : après la gronde de MasterCard et des ayants droit, la Société Géné­rale a rompu son contrat moné­tique. En face, le français 1fichier.com s’abrite derrière la loi sur la confiance dans l’éco­no­mie numé­rique, qui encadre la respon­sa­bi­lité des inter­mé­diaires tech­niques, pour contes­ter en justice cette déci­sion qui a étran­glé l’en­semble de ses ressources.

    via Next Impact

    Rien de neuf, et le problème n’est pas qu’on lutte contre la contre­façon, voire qu’on empêche les contrac­teurs de rece­voir de l’argent.

    Le problème c’est qu’on parle encore de liste noire et de manœuvres extra-judi­ciaires. On parle d’un contour­ne­ment du juge pour que l’exé­cu­tif ou les ayants droits fassent justice eux-même, direc­te­ment, dans l’ar­bi­traire le plus total et au mépris de l’État de droit au nom duquel ils s’af­fichent. Ça n’a l’air de rien mais c’est très dange­reux.

  • Open bar

    Nata­sha Bour­chart has taken the deci­sion the restrict access to the leisure centre and swim­ming pool in Calais -the ICèO – to those with a new access card. This will be a card that migrants cannot get because you must provide an iden­tity card and proof of address to obtain it. Use of the card will become neces­sary star­ting Monday.

    […] The article in Nord Litto­ral goes on to say ‘With the events of last weekend, many people are lumping toge­ther refu­gees and terro­rists.’

    Simi­lar segre­ga­tion measures have been taken at the library in Calais. It seems clear that proce­dures such as these are racist, only serving to dehu­ma­nize and widen the divide between those with and without papers in Calais.

    — Segre­ga­tion in the swim­ming pool

     

    The gate agent refu­sed to let the men board because of the anony­mous bigot’s unfoun­ded fears. Maher Khalil […] called 911 and repor­ted that he had been racially profi­led by the airline. Airport secu­rity and police were summo­ned and ques­tio­ned the men, and then these crackerjack terro­rist-detec­tors dedu­ced that the bigot’s unfoun­ded fears were unfoun­ded and the men were allo­wed to board.

    While the men boar­ded, other racists on the flight deman­ded to know what was in the small white pastry box that Khalil was carrying, shou­ting at him to open it.

    […] A second South­west flight from Chicago to Hous­ton was also delayed Wednes­day night when passen­gers refu­sed to allow six Muslims on the flight. The Muslim passen­gers had to be reboo­ked on another flight.

    South­west Airlines surren­ders to racists, refuses boar­ding to Arab-Ameri­can passen­gers

    Je n’ai aucune envie de sauve­gar­der ou citer tous les liens qui surviennent ces jours ci, mais je compte aussi celui à qui on a refusé une loca­tion parce que « avec les événe­ments je n’ai plus confiance [dans les arabes/musul­mans] », celui qui a subit une perqui­si­tion parce qu’il s’est appro­ché de la préfec­ture (pour y deman­der des papiers admi­nis­tra­tifs), celle qui consi­dère que les musul­mans ne peuvent récla­mer le même rang que les catho­liques et globa­le­ment tous les messages haineux envers les musul­mans, au racisme tota­le­ment assumé.

    Nos poli­tiques sont loin d’être les derniers, même si c’est parfois mieux enrobé. Désor­mais le racisme est open bar.

    Notre société s’est trans­for­mée, pour deve­nir comme celles dont on souhaite se défendre. Quelle honte.

  • Et si les banques centrales versaient de l’argent aux ménages ?

    « en pous­sant à la hausse le prix de certains actifs, les rachats d’ac­tifs par la banque centrale ont boosté la richesse finan­cière des ménages (hors pensions), mais seuls 5% des ménages possèdent 40% de ces actifs ».

    En résumé : le QE béné­fi­cie aux riches qui possèdent majo­ri­tai­re­ment des actifs finan­ciers, et très peu aux pauvres.

    — Cita­tion de la banque d’An­gle­terre, via reve­nu­de­base

    Il faut dire que les subven­tions en argent gratuit aux banques qui fina­le­ment ne font qu’a­li­men­ter les bulles finan­cières, ça commence à agacer un peu. On en est à faire des taux d’in­té­rêts néga­tifs, donc donner de l’argent pour que les banques veuillent bien s’en servir pour alimen­ter leurs spécu­la­tions. On touche les limites et l’ef­fet posi­tif tarde à montrer son ombre.

    Nous affir­mons que les banques centrales doivent cesser d’es­sayer d’in­fluen­cer la dépense au travers de programmes d’as­sou­plis­se­ment quan­ti­ta­tifs. Ces derniers s’ap­puient sur des distor­sions de la valeur des actifs afin de rehaus­ser le niveau des prix. De tels programmes, quand ils n’échouent pas – comme c’est le cas dans la zone euro avec les Programmes de refi­nan­ce­ment à long terme (PRLT) du président Draghi – opèrent comme des méca­nismes de camou­flage ou entraînent des risques d’ins­ta­bi­lité via les bulles finan­cières. Il est temps aussi d’en finir avec les querelles sur les mérites des réformes struc­tu­relles, dépenses en infra­struc­tures et autres réformes fiscales.

    Plus concrè­te­ment, nous propo­sons d’ac­cor­der aux banques centrales le pouvoir de trans­fé­rer des espèces direc­te­ment aux ménages. Cela repré­sen­te­rait pour elles un outil aussi nouveau que puis­sant.

    — écono­mistes, via Libé­ra­tion

    Le plus éton­nant dans l’his­toire c’est qu’il semble y avoir consen­sus pour dire que c’est jouable, et que l’ef­fet serait posi­tif. Il manque peut être un peu de courage pour passer de la théo­rie à la pratique, même si je ne sous-estime pas tous les problèmes qu’il y a à résoudre pour la réali­sa­tion pratique.

    For hundreds of years central banks have injec­ted money in the economy through either banks and/or markets. That is what we know, and so we will certainly consi­der these ideas that are being discus­sed; they are being discus­sed everyw­here and the ECB is part of these discus­sions in acade­mic fora and in other circum­stances.

    We should also not unde­res­ti­mate the legal aspects that would apply to the euro area and to the ECB, so one should ask the ques­tion whether this heli­cop­ter money is consistent with the Trea­ties and so on.

    I saying this not as a way to prejudge deci­sion-making one way or another, but the gravity of the chal­lenges right now basi­cally would demand that we use all avai­lable instru­ments within our common know­ledge, and that is what we know now.

    — Mario Draghi, via Posi­tive Money

    Peu de chances que ça arrive ainsi, mais plutôt qu’en­core envi­sa­ger une usine à gaz de dossiers de prêts à monter, peut-être autant direc­te­ment essayer le prin­cipe du revenu de base, et faire confiance aux gens pour s’em­pa­rer des côtés posi­tifs. Le seul vrai risque c’est d’y aller à recu­lons et par demie mesure.

  • L’im­pact réel des hommes poli­tiques sur la vie écono­mique d’un pays est de plus en plus limité. Heureu­se­ment.

    Les entre­prises, surtout inter­na­tio­nales, ont des moyens de plus en plus vastes et elles ont acquis, en Europe, la capa­cité de jouer la concur­rence entre les États. (…) L’im­pact réel des hommes poli­tiques sur la vie écono­mique d’un pays est de plus en plus limité.
    Heureu­se­ment.
    attri­bué à Bernard Arnault, dans son livre La passion créa­tive

    Je crois que tout ça résume au mieux comment est vécue la démo­cra­tie par les grands chefs d’en­tre­prise, et pourquoi il est urgent de stop­per tout ce qui peut permettre aux entre­prises d’avoir une force plus grande que celle des États, le TTIP/TAFTA en tête.

    Parce que ne nous leur­rons pas, la ques­tion n’est pas celle de l’im­pact d’une mino­rité hommes poli­tiques sur l’éco­no­mie, mais que c’est du coup une autre mino­rité qui est au contrôle ; cette dernière travaillant très offi­ciel­le­ment unique­ment dans son seul inté­rêt.

  • Anti-Israel Acti­vism Crimi­na­li­zed in the Land of Char­lie Hebdo and “Free Speech“

    Un groupe appe­lant au boycott des produits d’Is­raël vient d’être défi­ni­ti­ve­ment condamné. L’ap­pel au boycott est en soi inter­dit mais là ils l’ont été sur le critère de discri­mi­na­tion/racisme (le boycott est en fonc­tion de l’ori­gine géogra­phique, ce qui est inter­dit).

    Je ne saurais juger si ce groupe avait unique­ment une visée poli­tique ou s’il y avait aussi une conso­nance nette­ment discri­mi­na­toire anti­sé­mite. Glenn Green­wald réagit dans The Inter­cept. Le discours sur la liberté d’ex­pres­sion est un peu à côté de la plaque à mon humble avis : La France et les États-Unis ont des équi­libres diffé­rents à ce niveau. Je me garde bien de consi­dé­rer que l’un ou l’autre a « raison ». J’en doute. Partir sur ce débat me parait futile.

    Par contre, un tweet précis tape là où ça fait mal :

    Ça cari­ca­ture, mais il y a quand même un fond que je ne me sens pas de consi­dé­rer comme faux, et ça me gêne forte­ment.

    Je ne suis même pas certain que ce soit (ici) le problème d’un pénible amal­game (volon­taire ou non) entre critique d’Is­raël et anti-sémi­tisme. Un appel au boycott des USA aurait aussi poten­tiel­le­ment été condamné, mais pas un appel au boycott de la Corée du nord. Dans un État de droit basé sur des liber­tés, cette diffé­rence me gêne. Je ne sais pas mettre les bons mots dessus, je ne sais pas où placer la ligne rouge, mais il y a un truc qui fonc­tionne mal et qui ne me rend pas fier.

    et parce que ce sujet est déli­cat, je préfère préve­nir : tout commen­taire que je consi­dè­re­rai comme agres­sif sera d’of­fice retiré, quel que soit le fond du discours ; de la même façon, toute discus­sion sur la situa­tion en Pales­tine ou les actions d’Is­raël serait tota­le­ment hors sujet dans le cadre de ce billet, et serait reti­rée de la même façon.

  • Les Français prêts à restreindre leurs liber­tés pour plus de sécu­rité

    — sondage IFOP via et pour Le Figaro

    Vous allez trou­ver ça évident mais je ne peux arra­cher mes yeux de ce sondage. Oui, déjà parce qu’on a les trois-quart des gens prêts à empri­son­ner des gens sans preuve ni procès, et encore plus pour dimi­nuer les liber­tés

    Mais pas que. Que ce soit au global ou caté­go­rie par caté­go­rie, il y a plus de gens prêts à empri­son­ner sans preuve ni procès que de gens prêts à limi­ter ses liber­tés. Ont-ils même conscience qu’em­pri­son­ner sans preuve ni procès, sur simple déci­sion admi­nis­tra­tive *est* une limi­ta­tion des liber­tés ? et pas une peti­te…

    Il y a une totale incons­cience, une croyance que les mesures ne vont s’ap­pliquer qu’aux autres. Allez donc dire ça à Tarnac ou au musi­cien Ibra­him Maalouf, ou à des milliers de personnes fichées, dont l’es­sen­tiel est proba­ble­ment inno­cente de quoi que ce soit (on fiche pour savoir, quand on sait on agit).

    Ce sont vos liber­tés dont on parle, nos liber­tés. C’est votre appar­te­ment dont on peut faire explo­ser la porte d’en­trée pour perqui­si­tion sans contrôle judi­ciaire ni aucune flagrance, votre liberté de dépla­ce­ment qu’on peut suppri­mer, votre capa­cité à vous expri­mer et à vous réunir qu’on jette via l’état d’ur­gence.

    Vous pouvez être pour (vrai­ment ?), mais dans le sondage il y a au moins 10% qui vivent dans un monde paral­lè­le… et ça fait peur pour ce qu’on est en train de déci­der.

  • PepsiCo Exec Has Tough Words for Agen­cies

    « Can we stop using the term adver­ti­sing, which is based on this model of pollu­ting [content], » he said.

    « My parti­cu­lar peeve is pre-roll. I hate it, » he added. « What is even worse is that I know the people who are making it know that I’m going to hate it. Why do I know that? Because they tell me how long I am going to have to endure it — 30 seconds, 20 seconds, 15 seconds. You only have to watch this crap for another 10 seconds and then you are going to get to the content that you really wanted to see. That is a model of pollu­ting content that is not sustai­nable. »

    — Brad Jake­man (PespiCo), via AdAge

    Le reste de l’ar­ticle est large­ment discu­table, mais clai­re­ment il commence à être tard pour se rendre compte du problème cité. Les gens se sont tour­nés vers les système de blocages, ou la contre­façon. Le temps où la rébel­lion était confi­den­tielle sont finis. Il est un peu tard désor­mais. La rupture est déjà là, même si le modèle persis­tera encore quelques années.

  • Le FBI fabrique-t-il des terro­ristes ?

    Le 10 avril, le FBI annonçait l’ar­res­ta­tion d’un homme de 20 ans, John Booker, prêt à perpé­trer un atten­tat-suicide à la voiture piégée contre une base mili­taire du Kansas. Or, selon le compte-rendu d’enquête consulté par l’AFP, Booker était depuis six mois mani­pulé par le FBI. Ce sont des agents infil­trés qui ont aidé l’ap­prenti djiha­diste à réali­ser sa vidéo de « martyr ». Ils lui ont fourni la liste des compo­sants néces­saires pour sa bombe. Enfin, ils ont confec­tionné l’en­gin – en fait inac­tivé – et l’ont remis avec un véhi­cule au suspect.

    Le Point

    Le sujet n’est pas neuf, et est déli­cat. Mieux qu’un Mino­rity Report, ici nous ne condam­nons pas le futur qui va arri­ver, nous allons jusqu’à le créer. À se deman­der si nous ne condam­nons pas simple­ment le fait d’être influençable et d’être tombé sur un test des auto­ri­tés.

    Quand en plus, d’Ous­sama Ben Laden aux prémices de l’État Isla­mique, on se rend compte que ce sont nos pays qui ont favo­risé l’émer­gence des ces groupes voire les ont armé pour créer une oppo­si­tion bien pratique à l’époque, nous sommes fran­che­ment des pompiers pyro­manes. Aie.