Plus concrètement, ces initiatives mettent en musique plusieurs des préconisations des rapports de Mireille Imbert Quaretta. Depuis la Hadopi, celle-ci avait préconisé ces mesures indirectes, épaulées notamment par des notifications de retrait prolongé (filtrage) ou un mécanisme de liste noire destiné à mettre au ban les acteurs les moins attentifs avec le Code de la propriété intellectuelle.
L’heure est cependant à la prudence, car en incitant les établissements financiers à casser leurs relations contractuelles avec les sites, ils sont susceptibles d’engager leur responsabilité. L’exemple de l’hébergeur 1Fichier.com est d’ailleurs très symptomatique : après la gronde de MasterCard et des ayants droit, la Société Générale a rompu son contrat monétique. En face, le français 1fichier.com s’abrite derrière la loi sur la confiance dans l’économie numérique, qui encadre la responsabilité des intermédiaires techniques, pour contester en justice cette décision qui a étranglé l’ensemble de ses ressources.
Rien de neuf, et le problème n’est pas qu’on lutte contre la contrefaçon, voire qu’on empêche les contracteurs de recevoir de l’argent.
Le problème c’est qu’on parle encore de liste noire et de manœuvres extra-judiciaires. On parle d’un contournement du juge pour que l’exécutif ou les ayants droits fassent justice eux-même, directement, dans l’arbitraire le plus total et au mépris de l’État de droit au nom duquel ils s’affichent. Ça n’a l’air de rien mais c’est très dangereux.
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