Catégorie : Politique et société

  • Et si les banques centrales versaient de l’argent aux ménages ?

    « en pous­sant à la hausse le prix de certains actifs, les rachats d’ac­tifs par la banque centrale ont boosté la richesse finan­cière des ménages (hors pensions), mais seuls 5% des ménages possèdent 40% de ces actifs ».

    En résumé : le QE béné­fi­cie aux riches qui possèdent majo­ri­tai­re­ment des actifs finan­ciers, et très peu aux pauvres.

    — Cita­tion de la banque d’An­gle­terre, via reve­nu­de­base

    Il faut dire que les subven­tions en argent gratuit aux banques qui fina­le­ment ne font qu’a­li­men­ter les bulles finan­cières, ça commence à agacer un peu. On en est à faire des taux d’in­té­rêts néga­tifs, donc donner de l’argent pour que les banques veuillent bien s’en servir pour alimen­ter leurs spécu­la­tions. On touche les limites et l’ef­fet posi­tif tarde à montrer son ombre.

    Nous affir­mons que les banques centrales doivent cesser d’es­sayer d’in­fluen­cer la dépense au travers de programmes d’as­sou­plis­se­ment quan­ti­ta­tifs. Ces derniers s’ap­puient sur des distor­sions de la valeur des actifs afin de rehaus­ser le niveau des prix. De tels programmes, quand ils n’échouent pas – comme c’est le cas dans la zone euro avec les Programmes de refi­nan­ce­ment à long terme (PRLT) du président Draghi – opèrent comme des méca­nismes de camou­flage ou entraînent des risques d’ins­ta­bi­lité via les bulles finan­cières. Il est temps aussi d’en finir avec les querelles sur les mérites des réformes struc­tu­relles, dépenses en infra­struc­tures et autres réformes fiscales.

    Plus concrè­te­ment, nous propo­sons d’ac­cor­der aux banques centrales le pouvoir de trans­fé­rer des espèces direc­te­ment aux ménages. Cela repré­sen­te­rait pour elles un outil aussi nouveau que puis­sant.

    — écono­mistes, via Libé­ra­tion

    Le plus éton­nant dans l’his­toire c’est qu’il semble y avoir consen­sus pour dire que c’est jouable, et que l’ef­fet serait posi­tif. Il manque peut être un peu de courage pour passer de la théo­rie à la pratique, même si je ne sous-estime pas tous les problèmes qu’il y a à résoudre pour la réali­sa­tion pratique.

    For hundreds of years central banks have injec­ted money in the economy through either banks and/or markets. That is what we know, and so we will certainly consi­der these ideas that are being discus­sed; they are being discus­sed everyw­here and the ECB is part of these discus­sions in acade­mic fora and in other circum­stances.

    We should also not unde­res­ti­mate the legal aspects that would apply to the euro area and to the ECB, so one should ask the ques­tion whether this heli­cop­ter money is consistent with the Trea­ties and so on.

    I saying this not as a way to prejudge deci­sion-making one way or another, but the gravity of the chal­lenges right now basi­cally would demand that we use all avai­lable instru­ments within our common know­ledge, and that is what we know now.

    — Mario Draghi, via Posi­tive Money

    Peu de chances que ça arrive ainsi, mais plutôt qu’en­core envi­sa­ger une usine à gaz de dossiers de prêts à monter, peut-être autant direc­te­ment essayer le prin­cipe du revenu de base, et faire confiance aux gens pour s’em­pa­rer des côtés posi­tifs. Le seul vrai risque c’est d’y aller à recu­lons et par demie mesure.

  • L’im­pact réel des hommes poli­tiques sur la vie écono­mique d’un pays est de plus en plus limité. Heureu­se­ment.

    Les entre­prises, surtout inter­na­tio­nales, ont des moyens de plus en plus vastes et elles ont acquis, en Europe, la capa­cité de jouer la concur­rence entre les États. (…) L’im­pact réel des hommes poli­tiques sur la vie écono­mique d’un pays est de plus en plus limité.
    Heureu­se­ment.
    attri­bué à Bernard Arnault, dans son livre La passion créa­tive

    Je crois que tout ça résume au mieux comment est vécue la démo­cra­tie par les grands chefs d’en­tre­prise, et pourquoi il est urgent de stop­per tout ce qui peut permettre aux entre­prises d’avoir une force plus grande que celle des États, le TTIP/TAFTA en tête.

    Parce que ne nous leur­rons pas, la ques­tion n’est pas celle de l’im­pact d’une mino­rité hommes poli­tiques sur l’éco­no­mie, mais que c’est du coup une autre mino­rité qui est au contrôle ; cette dernière travaillant très offi­ciel­le­ment unique­ment dans son seul inté­rêt.

  • Anti-Israel Acti­vism Crimi­na­li­zed in the Land of Char­lie Hebdo and “Free Speech“

    Un groupe appe­lant au boycott des produits d’Is­raël vient d’être défi­ni­ti­ve­ment condamné. L’ap­pel au boycott est en soi inter­dit mais là ils l’ont été sur le critère de discri­mi­na­tion/racisme (le boycott est en fonc­tion de l’ori­gine géogra­phique, ce qui est inter­dit).

    Je ne saurais juger si ce groupe avait unique­ment une visée poli­tique ou s’il y avait aussi une conso­nance nette­ment discri­mi­na­toire anti­sé­mite. Glenn Green­wald réagit dans The Inter­cept. Le discours sur la liberté d’ex­pres­sion est un peu à côté de la plaque à mon humble avis : La France et les États-Unis ont des équi­libres diffé­rents à ce niveau. Je me garde bien de consi­dé­rer que l’un ou l’autre a « raison ». J’en doute. Partir sur ce débat me parait futile.

    Par contre, un tweet précis tape là où ça fait mal :

    Ça cari­ca­ture, mais il y a quand même un fond que je ne me sens pas de consi­dé­rer comme faux, et ça me gêne forte­ment.

    Je ne suis même pas certain que ce soit (ici) le problème d’un pénible amal­game (volon­taire ou non) entre critique d’Is­raël et anti-sémi­tisme. Un appel au boycott des USA aurait aussi poten­tiel­le­ment été condamné, mais pas un appel au boycott de la Corée du nord. Dans un État de droit basé sur des liber­tés, cette diffé­rence me gêne. Je ne sais pas mettre les bons mots dessus, je ne sais pas où placer la ligne rouge, mais il y a un truc qui fonc­tionne mal et qui ne me rend pas fier.

    et parce que ce sujet est déli­cat, je préfère préve­nir : tout commen­taire que je consi­dè­re­rai comme agres­sif sera d’of­fice retiré, quel que soit le fond du discours ; de la même façon, toute discus­sion sur la situa­tion en Pales­tine ou les actions d’Is­raël serait tota­le­ment hors sujet dans le cadre de ce billet, et serait reti­rée de la même façon.

  • Les Français prêts à restreindre leurs liber­tés pour plus de sécu­rité

    — sondage IFOP via et pour Le Figaro

    Vous allez trou­ver ça évident mais je ne peux arra­cher mes yeux de ce sondage. Oui, déjà parce qu’on a les trois-quart des gens prêts à empri­son­ner des gens sans preuve ni procès, et encore plus pour dimi­nuer les liber­tés

    Mais pas que. Que ce soit au global ou caté­go­rie par caté­go­rie, il y a plus de gens prêts à empri­son­ner sans preuve ni procès que de gens prêts à limi­ter ses liber­tés. Ont-ils même conscience qu’em­pri­son­ner sans preuve ni procès, sur simple déci­sion admi­nis­tra­tive *est* une limi­ta­tion des liber­tés ? et pas une peti­te…

    Il y a une totale incons­cience, une croyance que les mesures ne vont s’ap­pliquer qu’aux autres. Allez donc dire ça à Tarnac ou au musi­cien Ibra­him Maalouf, ou à des milliers de personnes fichées, dont l’es­sen­tiel est proba­ble­ment inno­cente de quoi que ce soit (on fiche pour savoir, quand on sait on agit).

    Ce sont vos liber­tés dont on parle, nos liber­tés. C’est votre appar­te­ment dont on peut faire explo­ser la porte d’en­trée pour perqui­si­tion sans contrôle judi­ciaire ni aucune flagrance, votre liberté de dépla­ce­ment qu’on peut suppri­mer, votre capa­cité à vous expri­mer et à vous réunir qu’on jette via l’état d’ur­gence.

    Vous pouvez être pour (vrai­ment ?), mais dans le sondage il y a au moins 10% qui vivent dans un monde paral­lè­le… et ça fait peur pour ce qu’on est en train de déci­der.

  • PepsiCo Exec Has Tough Words for Agen­cies

    « Can we stop using the term adver­ti­sing, which is based on this model of pollu­ting [content], » he said.

    « My parti­cu­lar peeve is pre-roll. I hate it, » he added. « What is even worse is that I know the people who are making it know that I’m going to hate it. Why do I know that? Because they tell me how long I am going to have to endure it — 30 seconds, 20 seconds, 15 seconds. You only have to watch this crap for another 10 seconds and then you are going to get to the content that you really wanted to see. That is a model of pollu­ting content that is not sustai­nable. »

    — Brad Jake­man (PespiCo), via AdAge

    Le reste de l’ar­ticle est large­ment discu­table, mais clai­re­ment il commence à être tard pour se rendre compte du problème cité. Les gens se sont tour­nés vers les système de blocages, ou la contre­façon. Le temps où la rébel­lion était confi­den­tielle sont finis. Il est un peu tard désor­mais. La rupture est déjà là, même si le modèle persis­tera encore quelques années.

  • Le FBI fabrique-t-il des terro­ristes ?

    Le 10 avril, le FBI annonçait l’ar­res­ta­tion d’un homme de 20 ans, John Booker, prêt à perpé­trer un atten­tat-suicide à la voiture piégée contre une base mili­taire du Kansas. Or, selon le compte-rendu d’enquête consulté par l’AFP, Booker était depuis six mois mani­pulé par le FBI. Ce sont des agents infil­trés qui ont aidé l’ap­prenti djiha­diste à réali­ser sa vidéo de « martyr ». Ils lui ont fourni la liste des compo­sants néces­saires pour sa bombe. Enfin, ils ont confec­tionné l’en­gin – en fait inac­tivé – et l’ont remis avec un véhi­cule au suspect.

    Le Point

    Le sujet n’est pas neuf, et est déli­cat. Mieux qu’un Mino­rity Report, ici nous ne condam­nons pas le futur qui va arri­ver, nous allons jusqu’à le créer. À se deman­der si nous ne condam­nons pas simple­ment le fait d’être influençable et d’être tombé sur un test des auto­ri­tés.

    Quand en plus, d’Ous­sama Ben Laden aux prémices de l’État Isla­mique, on se rend compte que ce sont nos pays qui ont favo­risé l’émer­gence des ces groupes voire les ont armé pour créer une oppo­si­tion bien pratique à l’époque, nous sommes fran­che­ment des pompiers pyro­manes. Aie.

  • Pendant des décen­nies

    Pendant des décen­nies

    J’en­tends parler de vengeance, de guerre, de bombes. Je ne juge pas le besoin d’agir, mais est-ce vrai­ment ça qui mettra fin au terro­risme ? Où est-ce au contraire ce qui peut renfor­cer leur propre vengeance, leur senti­ment d’injus­tice, les divi­sions chez nous et leur capa­cité à recru­ter ?

    Et si nous appre­nions de notre passé ? Depuis 40 ans nous avons plus ou moins direc­te­ment encou­ragé des guerres et armé des oppo­sants à de nombreux régimes. Nous avons aussi nous-même mené certaines guerres, ou bombardé et tué à distance.

    D’énormes moyens. Il serait malhon­nête de dire qu’il n’y a eu aucun résul­tat : la situa­tion d’aujourd’­hui est en grande partie le résul­tat d’hier. Recom­men­ce­rons-nous ?

    Ça ne résou­dra rien en soi, et il faut bien entendu agir en paral­lèle. Pour autant, voilà une conduite dont je serais fier, une qui serait en ligne droite avec l’in­ter­ven­tion de Domi­nique de Ville­pin à l’ONU il y a quelques années : assu­mer de ne pas se lancer dans une guerre qui n’a d’objec­tifs que de montrer qu’on agit, sans réel­le­ment être la solu­tion à quoi que ce soit, et qui coûtera cher en vies humaines là où nous enver­rons nos bombes.

    Aurons-nous le courage de refu­ser la fausse solu­tion facile et de réflé­chir au long terme, tout en sachant que ça ne flat­tera pas nos instincts ? Il y a quelques années nous avons tous été fiers d’un discours de Domi­nique de Ville­pin. J’ai­me­rais tant qu’il en soit de nouveau ainsi.

    Voilà un exemple de ce que nous pour­rions dire. Le droit de vote aux étran­gers n’est qu’un exemple.

    Si c’est plus consen­suel, même si ça me parait moins fort comme symbole, nous pouvons aussi simple­ment de multi­plier par dix notre promesse d’ac­cueil des réfu­giés, et en faire notre réponse aux atten­tats.

    Parce que fina­le­ment, ces réfu­giés fuient les mêmes forces que nous, mais eux c’est tous les jours, armes lourdes et bombar­de­ments, parfois nos propres bombes.

    À l’heure où on parle de défendre la France, ses valeurs, son histoire, le concept de liberté, égalité et frater­ni­té… ça aurait telle­ment plus de sens d’ima­gi­ner quelque chose comme ça. Je peux vous dire qu’on parle­rait de la France comme d’un vrai pays de liber­tés et de frater­nité pendant des décen­nies avec un truc du genre.

    Ça n’ar­rê­te­rait pas le terro­risme dès aujourd’­hui, mais les bombes non plus. Au moins ça n’en créera pas de nouveaux adeptes pour demain.

    Mais pour ça il faut du courage. Le courage d’agir même si on risque sa réélec­tion, même si on se soumet aux critiques débiles de laxisme. Le courage de penser une poli­tique au lieu de faire du spec­tacle et du marke­ting.

    Je sais que mon opinion est très large­ment mino­ri­taire en France, encore plus aujourd’­hui, mais permet­tez-moi de rêver – ou aidez-moi à diffu­ser ce message si vous y rêvez aussi.


    Image d’en­tête sous licence Crea­tive Commons BY-SA détour­née à partir d’une image de elPa­da­wan

  • Pourquoi je ne crois pas à l’en­tre­prise libé­rée | Sylvain Pierre | TEDxVau­gi­rardRoad

    J’ai plein de choses à dire sur la mode des entre­prises libé­rées : combien c’est impor­tant, mais aussi combien ça peut être une arnaque ou malsain si c’est pour simple­ment rendre le sala­rié respon­sable de ses propres turpi­tudes, ou combien le mana­ger reste quelque chose d’utile et même souhai­table – tout est ques­tion du rôle du dit mana­ger. Ça sera proba­ble­ment pour un autre billet ou pour les commen­taires de celui-ci.

    Je me retrouve quand même dans quelques histoires de cette vidéo :

    J’ai manqué mon réveil

    Je l’ai vécu à Yahoo! J’y ai vu la possi­bi­lité de dire expli­ci­te­ment « hier je n’ai pas été vrai­ment produc­tif, je n’ai pas vrai­ment avancé, mais je suis sur le chan­tier aujourd’­hui ». Parce que ça arrive, à tous. Par le passé je lissais mes pics et creux d’ac­ti­vité, je cachais pour paraitre fiable et présen­table.

    Par la suite j’ai assumé d’avoir des jours où je n’ar­rive pas à avan­cer sur le travail à faire et où ma tête passe plus de temps à penser à de nouvelles choses, voire simple­ment à entrer dans des impasses.

    Parce que fina­le­ment ce qui importe c’est la valeur appor­tée sur le mois ou sur l’an­née, et ça ne se mesure certai­ne­ment pas à ce que j’ai fait hier ou ce que je ferai demain. À Yahoo! j’ai commencé à être honnête avec moi-même, et avec les autres.

    Dès que je suis entré de nouveau dans un mode où je ne pouvais plus avoir cette honnê­teté, ça a fini par mal se passer. Quand l’at­tente est celle d’un proprié­taire par rapport à son robot de produc­tion et plus celle d’un humain par rapport à un humain qui colla­borent ensemble, le fossé est bien trop grand. C’est peut-être ce qui rendra diffi­cile désor­mais pour moi de travailler de nouveau dans une SSII.

    Quelqu’un dans l’équipe a levé la main

    Plus que toutes les ques­tions de présence ou absence de mana­ger, c’est _ça_ qui pour moi est la révo­lu­tion des nouveaux fonc­tion­ne­ments d’en­tre­prise.

    Il s’agit de redon­ner la respon­sa­bi­lité et l’au­to­no­mie aux équipes, de faire confiance. Et si ce n’est plus le rôle du mana­ger que de tout vali­der et tout dicter, c’est alors le rôle de l’équipe entière que d’in­ter­ve­nir.

    La vidéo parle de salaires mais ça se fait même au niveau de l’opé­ra­tion­nel de tous les jours. C’est à l’équipe de véri­fier ce qu’elle livre, et donc de vali­der elle-même le travail collec­tif, d’ai­der les collègues qui ne livrent pas ce qu’il faut, de prendre les déci­sions sur les choses à amélio­rer.

    Ça demande une direc­tion prête à jouer le jeu, au moins sur un péri­mètre donné : on peut ne pas délé­guer les salaires ou la stra­té­gie, mais le strict mini­mum est de délé­guer aux employés leur métier lui-même, ne pas prétendre déci­der à leur place comment le faire, tant que l’équipe s’en charge effec­ti­ve­ment.

    Le mana­ger est là comme filet de sécu­rité, comme faci­li­ta­teur au service de l’équipe, comme coach, ou éven­tuel­le­ment pour prendre les déci­sions lourdes que l’équipe ne souhaite pas porter (souvent les problèmes de personnes).Si personne ne lève la main en cas de problème, je n’ai pas une équipe, j’ai un groupe d’in­di­vi­dus qui colla­borent entre eux. La diffé­rence est fonda­men­tale.

    Petit point diver­geant par rapport à la vidéo : Ce modèle n’est pas adapté à tout le monde. Certains ne souhaitent prendre aucune respon­sa­bi­lité active, juste donner leur temps à exécu­ter, correc­te­ment et avec sérieux, mais juste exécu­ter. C’est respec­table, et vouloir leur impo­ser une prise de respon­sa­bi­lité serait tout aussi véné­neux que de vouloir reti­rer la respon­sa­bi­lité à ceux qui veulent se libé­rer.

  • Si nous avons choisi de rester en France, c’est avant tout par prag­ma­tisme écono­mique

    Passons à notre fameux code du travail. Que n’en­tend-on pas dessus. Est-il réel­le­ment la cause de tous nos maux ? Il est vrai qu’en France les licen­cie­ments néces­sitent une procé­dure formelle pas toujours adap­tée au contexte social des start-up. Et souvent coûtent nette­ment plus cher qu’aux États-Unis. Les charges sociales sont aussi sensi­ble­ment plus impor­tantes. Mais, d’une certaine manière, ces éléments sont inté­grés par le marché. Au final, dans la tech­no­lo­gie, pour des niveaux de compé­tence équi­va­lents, les coûts sala­riaux sont sensi­ble­ment moins impor­tants à Paris que dans la Sili­con Valley ou à New York.
    […] on m’a souvent demandé pourquoi nous n’avions pas relo­ca­lisé aux États-Unis notre siège, et en parti­cu­lier les secteurs de recherche et déve­lop­pe­ment. La réponse est simple. Si nous avons choisi de rester en France, c’est avant tout par prag­ma­tisme écono­mique. Autre­ment dit, cela nous coûte moins cher, et nous permet d’être beau­coup plus compé­ti­tifs que nos concur­rents qui doivent payer au prix fort les salaires parfois exor­bi­tants des infor­ma­ti­ciens de la Sili­con Valley.

    Ça fait du bien parce que la parole des entre­pre­neurs français commence à se libé­rer. Ce n’est pas le premier à sortir du moule, j’es­père pas le dernier.

    Il ne s’agit pas de dire que tout est parfait ici et qu’il n’y a rien à chan­ger, mais il faudrait peut-être aussi arrê­ter l’idéo­lo­gie et se rendre compte du faible coût qu’on a en France par rapport aux pays qui semblent faire l’ado­ra­tion du milieu star­tup.

  • Ayez peur du capi­ta­lisme, pas des robots

    Nous déve­lop­pons sans cesse des tech­no­lo­gies d’au­to­ma­ti­sa­tion des proces­sus de produc­tion, enten­dez, des robots. Ne va-t-on pas, de ce fait, vers un effon­dre­ment de l’éco­no­mie et une explo­sion du chômage ? À cette ques­tion perti­nente, Stephen Hawking répond avec beau­coup de ratio­na­lité, mettant le système écono­mique en cause, pas la tech­no­lo­gie.

    « Si les machines produisent tout ce que nous avons besoin, le résul­tat dépen­dra de la façon dont les richesses sont distri­buées. »

    Huffing­ton Post, via

    Un titre et une cita­tion de deux lignes sont parfois bien plus forts que tous les discours.

    Le mala­die n’est pas dans l’au­to­ma­ti­sa­tion ou la perte des emplois qui en résulte, mais bien dans le système lui-même, dans l’idée que les béné­fices de cette auto­ma­ti­sa­tion doivent profi­ter à une petite mino­rité de proprié­taires.

    C’est le capi­ta­lisme qui se meurt.

    Cher­cher à frei­ner l’au­to­ma­ti­sa­tion sous prétexte de défendre l’em­ploi est d’une imbé­ci­lité sans nom. Le seul inté­rêt est de faire perdu­rer le système encore un peu, d’évi­ter de chan­ger de système, parfois par peur que ceux qui en profitent ne soient plus les mêmes.

    Et si nous inven­tions plutôt ?