Catégorie : Politique et société

  • Lectures poli­tiques – début juillet 2016

  • [Commen­taire] Le contrat

    Pour cela je voudrais que l’on mette en place un système qui semble fonc­tion­ner dans à peu près tous les corps de métiers : le contrat. […]

    C’est pourquoi je propose que pour être élu, un candi­dat doit présen­ter un contrat listant ses promesses. […] Si le contrat est rompu, comme pour tout contrat, une suite pénale sera donc envi­sa­gée. C’est aussi simple que cela.

    — Blog de Delta­kosh

    Nous n’avons pas de mandat impé­ra­tif dans les insti­tu­tions françaises, unique­ment des mandats repré­sen­ta­tifs… et pour de très bonnes raisons.

    Imagi­nons donc plusieurs cas. Je fais une promesse de dimi­nuer les impôts. Je suis élu pour quatre ans à l’As­sem­blée natio­nale :

    1-  Le contexte change : Je suis franc, honnête, je n’ai pas changé de valeurs ou de direc­tion mais le contexte écono­mique et social a changé entre mon élec­tion et la mise en œuvre du projet. Bais­ser les impôts serait désor­mais une folie, ne pas le faire me rendrait coupable devant mon enga­ge­ment. Que faire ?

    2– On me confronte au tout ou rien : Le gouver­ne­ment propose les lois, je les amende et je les vote. Le gouver­ne­ment ont proposé et fait arri­ver une baisse des impôts mais le texte contient aussi d’autres dispo­si­tions inac­cep­tables, et peut-être même des baisses bien trop impor­tantes. J’ai proposé des amen­de­ments mais ils n’ont pas remporté la majo­rité suffi­sante. Même si je conti­nue à être pour une baisse des impôts, voter ce texte précis serait dange­reux. Que faire ?

    3– D’autres prio­ri­tés inat­ten­dues : Nous travaillons sur un projet mais l’ac­tua­lité s’im­pose à nous. Il y aura eu de vrais problèmes à régler côté agri­cul­ture, une vague de terro­risme, le gouver­ne­ment aura changé deux fois. Le projet n’a pas pu abou­tir dans les délais malgré toute la bonne volonté. Oh, nous aurions pu le faire arri­ver mais ça aurait été au détri­ment de l’in­té­rêt géné­ral, et ça aurait été un texte bâclé poten­tiel­le­ment pire que la situa­tion actuelle. Que faire ?

    4– Je ne décide pas seul : Je travaille, j’amende, je vote. Je ne suis pas seul à déci­der au parle­ment. La majo­rité en décide autre­ment et nous aurons une hausse des impôts. Comment me tenir respon­sable ?

    5– Compro­mis et équi­libres : J’ai aussi fait la promesse d’aug­men­ter le budget de la justice, drama­tique­ment en besoin. Les deux sont réali­sable conjoin­te­ment mais je ne travaille pas seul. Pour faire arri­ver les projets il faut faire des compro­mis. Je peux soit conti­nuer comme prévu avec le risque de finir en mino­rité sur les deux textes, soit faire un compro­mis afin de garan­tir le succès à au moins un des deux textes. Que faire ?

    6– Pas en contrôle : Entre temps le Président a été élu, avec une autre majo­rité, ou au moins le gouver­ne­ment nommé n’a plus les mêmes prio­ri­tés. Le gouver­ne­ment contrôle l’es­sen­tiel de l’agenda parle­men­taire et les niches à l’ini­tia­tive du parle­ments sont trop réduites pour faire arri­ver tout ce qui était envi­sagé.

    7– Nouveaux éléments : Pour faire notre travail sérieu­se­ment nous avons mené des études préa­lables. Le contexte écono­mique et social n’a pas réel­le­ment changé mais nous avons décou­vert des effets néga­tifs signi­fi­ca­tifs impré­vus. Mieux vaudrait ne pas mettre en œuvre ce qui était prévu. Que faire ?

    8– Meilleure solu­tion : Pour faire notre travail sérieu­se­ment nous avons mené des études préa­lables. Le contexte écono­mique et social n’a pas réel­le­ment changé mais nous avons décou­vert une solu­tion pour redon­ner du pouvoir d’achat aux français sans faire bais­ser les recettes fiscales de l’État pour autant. C’est encore mieux que prévu mais ce n’était pas notre enga­ge­ment. Que faire ?

    9– Trahir l’es­prit, respec­ter l’écrit : Je vois l’échéance arri­ver. J’ai été de bonne volonté mais nous n’avons pas fait signi­fi­ca­ti­ve­ment bais­ser les impôts. Heureu­se­ment j’ai la solu­tion : bais­ser les impôts et à la place augmen­ter les taxes et coti­sa­tions indi­rectes. Ce serait sabor­der le pays mais moi ça m’évi­te­rait tout risque. Que faire ?

    9– Mesu­rer et évaluer : Je vois l’échéance arri­ver. Nous avons fait ce que nous pensions le mieux en rapport avec nos enga­ge­ments mais il y a vingt statis­tiques diffé­rentes. Suivant comment on lit et quelle statis­tique on regarde, on va pouvoir dire que les impôts ont augmenté ou qu’ils ont dimi­nué. Que faire ?

    Bonne chance.

    * * *

    Il y a certai­ne­ment 50 autres cas. Le truc c’est de se rappe­ler que nos élus ne maitrisent pas grand chose. Quand ils avancent sans tenir compte de tout le reste, ils réalisent souvent le pire, même si ça colle avec des enga­ge­ments élec­to­raux.

    Si j’ai besoin de prendre un repré­sen­tant, c’est juste­ment parce que je lui donne une direc­tion mais qu’en­suite il devra prendre une déci­sion en fonc­tion d’un contexte, de consul­ta­tions, d’ex­per­tises, de rapports, de docu­men­ta­tions, d’un travail que je n’ai pas fait, et d’autres élus. Même si je sais où j’ai­me­rais aller à priori, lui dicter la déci­sion avant que tout ça soit fait ou connu serait tota­le­ment imbé­cile.

    Plus simple­ment, si j’étais capable de déci­der lors du vote, pourquoi aurais-je besoin d’un repré­sen­tant pour prendre la déci­sion ? Il suffi­rait de regar­der les votes lors de l’élec­tion et de publier direc­te­ment au jour­nal offi­ciel. Nous aurions une démo­cra­tie directe. Pourquoi pas, mais élire un repré­sen­tant pour lui dire que de toutes façons sa conduite est dictée, ça n’a stric­te­ment aucun inté­rêt à mon avis. Pire, ça peut amener les mêmes effets néga­tifs que n’im­porte quel contrat d’objec­tif.

    Les groupes de réflexion sur la démo­cra­tie explorent même l’exact opposé. On tire l’as­sem­blée au sort, on ne choi­sit même plus l’élu, donc hors de ques­tion de lui donner un contrat sur quoi et comment voter.

    * * *

    Le lecteur atten­tif remarquera qu’il en va de même pour les contrats. Il est rare qu’on réalise un contrat sur plus de 2 ans sans prévoir de clauses de sorties ou une capa­cité d’adap­ta­tion. Le cas échéant, si les deux parties travaillent dans le même sens, il est possible de faire des avenants, de réorien­ter le contrat en fonc­tion de ce qu’on trouve. Dans tous les cas les contrats qui se réalisent dans des envi­ron­ne­ments peu contrô­lés ou dont les détails ne sont pas connus sont souvent des enga­ge­ments de moyen et pas des enga­ge­ments de résul­tat.

    Le lecteur atten­tif remarquera aussi que l’élu se rapproche beau­coup plus d’un employé qui est là pour parti­ci­per à la direc­tion de la collec­ti­vité que d’un pres­ta­taire à qui on demande un service avec enga­ge­ment de résul­tat. Au plus on peut le voir comme un consul­tant.

    Étran­ge­ment je n’ai jamais entendu dire qu’un conseil d’ad­mi­nis­tra­tion ait demandé un tel contrat au président qu’il nomme. Il en va de même pour les consul­tants qu’on embauche. Il y a parfois des primes de réus­site et on ne renou­velle pas celui qui ne donne pas satis­fac­tion, mais jamais on n’a imagi­ner le rendre respon­sable devant la justice de ne pas être arrivé à tenir des objec­tifs.

    Je dis étran­ge­ment parce que vous pensez bien que si ça avait le moindre sens, ça fait long­temps que les donneurs d’ordre divers et variés auraient cher­ché à obte­nir ces garan­ties. Non, ils ont simple­ment compris qu’em­bau­cher quelqu’un pour prendre des déci­sions impliquait forcé­ment de lui lais­ser une capa­cité d’ap­pré­cia­tion et d’adap­ta­tion.

    * * *

    Quoi alors ? Et bien juste­ment, utili­sons ce qui existe dans le milieu des entre­prises pour ces cas là. Donnons droit à l’ins­tance supé­rieure de renver­ser une déci­sion, de révoquer celui qui ne donne pas satis­fac­tion. Mieux, défi­nis­sons le cadre de l’en­ga­ge­ment : impo­sons une vali­da­tion lors des déci­sions stra­té­giques de grande impor­tance.

    Pour le milieu des entre­prises il s’agit des conseils d’ad­mi­nis­tra­tion et autres conseils de surveillance, en session ordi­naire ou extra-ordi­naire.

    Pour l’État ça pour­rait être un méca­nisme de réfé­ren­dum pour révoquer le parle­ment ou pour vali­der certaines déci­sions (entre autres celles touchant à la consti­tu­tion, mais pas forcé­ment unique­ment).

    Là je dis oui.

  • Contrôle au faciès

    Quand on parle de contrôle au faciès, il y a toujours quelqu’un pour dire que tout ça n’est pas très factuel, que les récits sont partiaux et que je suis surtout l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.

    Sauf que non, pas tout à fait.

    La réalité c’est que je n’ai pas souve­nir d’avoir vécu un seul contrôle d’iden­tité. Pas un seul. C’est peut-être déjà arrivé, mais dans ce cas ça a été suffi­sam­ment rapide, poli et basique pour ne lais­ser aucune trace. On ne m’a jamais fait de palpa­tion de sécu­rité, de fouille, jamais emmené au commis­sa­riat, etc.

    J’ai même passé une fron­tière France -> Suisse avec une décla­ra­tion « j’ai oublié ma carte d’iden­tité chez moi », oui (mais j’ima­gine que ça ne passe­rait plus aujourd’­hui). C’est dire…

    Les seuls contrôles dont j’ai souve­nir ce sont les contrôles aux fron­tières (à l’aé­ro­port ou les équipes de douane proches de Genève), trois contrôles routiers (deux où ils arrê­taient tout le monde sans excep­tion et un où j’ai visi­ble­ment grillé un feu rouge sans m’en rendre compte et où on m’a juste dit « atten­tion, ce n’est pas bien »), ou les contrôles de billets lors des trans­ports en commun (je les compte parce qu’ils sont parfois accom­pa­gnés par les forces de l’ordre mais ces derniers ne m’ont jamais demandé quoi que ce soit à cette occa­sion).

    Le seul contrôle poussé et un peu agres­sif (arrêté, déplacé dans une pièce, voiture et personne fouillés, démonté mon télé­phone), à la fron­tière de Genève, était dans un groupe d’amis moins blancs que moi.

    Aucun contrôle d’iden­tité. Cette même histoire est assez fréquente chez mes amis en situa­tion simi­laire: j’ai 37 ans, homme, cis-genre, blanc, centre ville aux heures de début et fin de jour­née de travail, CSP+ style plutôt « vête­ments de bureau » que sport­wear.

    À l’in­verse, tous les amis s’ha­billant plus sport ou ayant une peau moins blanche que moi et à qui j’ai posé la ques­tion se sont fait contrô­lés dans l’an­née passée. Je n’ai pas demandé à tout le monde, mais je n’ai eu aucune excep­tion. Aucune.

    * * *

    Statis­tique­ment l’échan­tillon ne vaut peut-être rien, mais j’ai­me­rai quand même qu’on m’ex­plique.

    Qu’on m’ex­plique pourquoi lors des contrôles on me dit « pas vous » alors que les autres sont stop­pés parfois agres­si­ve­ment, parfois palpa­tion et vidage de poche main contre le mur comme dans les séries améri­caines. La seule diffé­rence quasi systé­ma­tique est la couleur de peau ou la présence d’un swea­ter à capuche.

    Qu’on m’ex­plique pourquoi j’ai vu des amis chan­ger de chemin par lassi­tude d’être contrô­lés en voyant une patrouille, alors que ça ne me serait même jamais venu à l’es­prit. La seule diffé­rence notable que j’y ai vu est qu’ils sont basa­nés.

    Qu’on m’ex­plique pourquoi quand je demande des infor­ma­tions à un poli­cier en opéra­tions j’ai une réponse polie alors que la même personne derrière moi se fait parfois refou­ler à la limite de l’in­sulte. Là aussi, même si ce n’est que du ressenti, je n’y vois qu’une diffé­rence de faciès.

    Tout ça je l’ai vécu. On ne parle pas de on-dits.

    * * *

    Je ne vois que ce qu’il se passe autour de moi, en centre ville bien propre aux heures de tran­sit des employés de bureau. Les récits tiers sont bien moins super­fi­ciels que ce que j’ai vu de mes yeux.

    Je trouve ça un peu facile de parler de partia­lité, que tous ces jeunes et non-blancs n’ont en fait rien à repro­cher, qu’ils se font des idées voire sont de mauvaise foi. C’est rassu­rant, tranquilli­sant, mais quand même diffi­cile à croire. D’au­tant plus diffi­cile que quand les polices anglaises et espa­gnoles ont réel­le­ment travaillé la ques­tion, elles ont vu qu’elles avaient effec­ti­ve­ment des pratiques illé­gi­times.

    Il faut croire que nous avons la police parfaite mais juste beau­coup de para­noïaques et d’hy­po­con­driaques du contrôle dans la popu­la­tion.

    Même en suppo­sant cette police parfaite, je ne vois pas ce que ça change. Que la popu­la­tion ait un ressenti de contrôle au faciès est un problème en soi, peu importe que les faits soient avérés ou pas. La réalité des faits est presque une ques­tion secon­daire : Le problème suffi­sant pour mettre en place tous les outils de contrôle et d’as­su­rance néces­saires, suffi­sant pour faire comme si. Au pire ça permet­tra de faire taire ces fausses victimes et d’éli­mi­ner le mauvais ressenti.

    Bon, bien évidem­ment on risque aussi de se rendre compte que le problème est réel. Visi­ble­ment nos poli­tiques ne sont pas prêts à prendre ce risque.

    Il faut dire qu’on parle de récé­pissé pour les contrôles d’iden­ti­tés alors qu’on n’est même pas capables de faire respec­ter l’obli­ga­tion d’af­fi­chage du numéro RIO sur les poli­ciers en uniforme. Ça n’aide pas à crédi­bi­li­ser ceux qui luttent contre le récé­pissé.

    * * *

    Le récé­pissé en cas de contrôle d’iden­tité ce n’est pas la mesure parfaite, et je crains que certains poli­ciers refusent la déli­vrance du papier de la même façon qu’ils refusent de donner leur RIO.

    Pour autant c’est une mesure rela­ti­ve­ment simple, appli­cable, qui renverse la confiance et permet de redon­ner quelque chose dans les mains de ceux qui se disent et qui se sentent victimes. Mieux, c’est une mesure qui a fait ses preuves ailleurs.

    Et si on arrê­tait de se regar­der le nombril ?

  • [Lecture] Les conte­nus diffu­sés par BFMTV

    Un inter­naute s’est amusé à chro­no­mé­trer les conte­nus diffu­sés par BFMTV pendant quatre heures d’une jour­née (14 juin 2016) et faire une synthèse (graphique à l’ap­pui !). C’est plutôt édifiant.

    via Face­book

    Sur 4h de programme, 2h43 sur le terro­risme, 34 minutes sur les mani­fes­ta­tions de la loi travail, 45 minutes de publi­cité, 2 minutes de météo et … rien d’autre.

    Nos médias deviennent un vrai problème pour le climat du pays.

  • [Lecture] Un convoi britan­nique d’aide aux migrants refoulé à Douvres par la France

    « Un camion de 38 tonnes rempli d’aide a réussi à passer mais la plupart des 250 voitures indi­vi­duelles l’ac­com­pa­gnant ont été refou­lées. C’est la France qui nous empêche de passer », […]

    La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, avait pris mercredi, au nom de « l’ordre public », un arrêté inter­di­sant la circu­la­tion du convoi vers Calais, où se trouve le plus grand bidon­ville de France dans lequel s’en­tassent entre 4 000 et 5 000 migrants. Un arrêté simi­laire a égale­ment été pris vendredi par la préfec­ture du Nord, dépar­te­ment voisin qui abrite un autre camp, celui de Grande-Synthe, où vivent un peu moins de 800 réfu­giés, prin­ci­pa­le­ment des Kurdes.

    Les auto­ri­tés françaises ont expliqué l’in­ter­dic­tion de ce convoi par la « très forte mobi­li­sa­tion des forces de sécu­rité » pour la lutte anti­ter­ro­riste et pour le main­tien de l’ordre à l’ap­proche du match France-Suisse pour l’Euro 2016, dimanche à Lille (Nord). De ce fait, « les forces de l’ordre ne pour­ront être mobi­li­sées en nombre suffi­sant » à Calais, arguent-elles, redou­tant des « troubles graves à l’ordre public ».

    Le Monde

    Nous n’in­ves­tis­sons pas les moyens pour gérer les réfu­giés chez nous et nous arri­vons à empê­cher d’autres pays d’ap­por­ter l’aide néces­sai­re… parce qu’on a l’Euro de foot.

    Nous sommes vrai­ment malades. Il est plus que temps de se rappe­ler que l’hu­main doit passer avant tout, y compris avant une mani­fes­ta­tion de sport.

  • [Lecture] Hommage aux 497 sans-abri morts l’an passé

    En France, 497 SDF dûment iden­ti­fiés, dont 190 en région pari­sienne, -inhu­més pour la plupart au carré des indi­gents à Thiais (Val-de-Marne)- sont décé­dés en 2015. « Mais les statis­tiques évaluent à 2 800 le nombre de sans-abri qui meurent chaque année », précise Nico­las Clément, président du collec­tif qui tord le cou à une idée reçue selon laquelle les SDF mour­raient surtout l’hi­ver

    Le Pari­sien

    Je vois l’in­ves­tis­se­ment lié au terro­risme en France avec vigi­pi­rate, du coût des mili­taire en vigie jusqu’à l’im­pact écono­mique et tout l’ar­se­nal.

    Quelle part serait néces­saire pour simple­ment quasi­ment éradiquer les risques graves pour les SDF (voire loger les SDF) ? proba­ble­ment seule­ment une partie.

    Les prio­ri­tés nous les choi­sis­sons. Nous préfé­rons rogner nos liber­tés, voir les mili­taires dans nos rues et dépen­ser des milliards pour faire semblant d’évi­ter des drames ponc­tuels plutôt que d’agir concrè­te­ment pour bien plus de morts à nos portes, qui sont là chaque année. J’ai mal au cœur, et ce n’est pas nouveau.

  • [Commen­taire] We don’t have an immi­gra­tion problem. We have a moral issue …

    It is litte­raly impos­sible to steal a job.

    Think all the jobs are being stolen by ille­gal immi­grants? Abso­lu­tely impos­sible. An employer is inten­tio­naly hiring someone they can under­pay for more profit.

    We don’t have an immi­gra­tion problem. We have a moral issue regar­ding busi­ness owners taking advan­tage of people and pushing the blame on those being taken advan­tage of.

    C’est criant de vérité. Nous consi­dé­rons comme acquis qu’il est normal et sain que les entre­prises aient des compor­te­ments immo­raux et exploitent autrui autant que leur permet la loi.

    Nous repor­tons la faute sur tout le contexte qui met l’en­tre­prise en capa­cité de le faire, au lieu mettre en respon­sa­bi­li­tés ceux qui mettent en œuvre ce qu’on juge immo­ral.

    Il est temps d’ar­rê­ter de trou­ver normal que les entre­prises soient amorales. Notre problème est là, sur beau­coup de points.

  • Cove­red with tape

    Parce que les bouts de scotch c’est impor­tant quand on tient à sa vie privée. Peut-être que ça en fera réflé­chir certains qui pensent que tout ça est de la para­noïa.

  • [Cita­tions] Du racisme dans le foot? Et puis quoi encore!

    On se moque de celui qui crie au racisme à cause de sa non-sélec­tion au foot mais ce serait mettre un peu des œillères.

    Indé­pen­dam­ment du cas spéci­fique, quelques morceaux choi­sis, cita­tions extraites d’un article plus complet chez Media­part :

    Tout le monde vous dira que les blacks, certains blacks, sont doués tech­nique­ment, très forts physique­ment, parfois un peu décon­trac­tés, un peu indo­lents, et que ça peut être préju­di­ciable en terme de concen­tra­tion.

    Pierre Ferracci, président de club, dans un excellent préjugé raciste.

    L’avan­tage du joueur typique afri­cain, c’est qu’il n’est pas cher quand on le prend, c’est un joueur qui est prêt au combat, qui est quali­fié de puis­sant sur un terrain… Mais le foot ce n’est pas que ça, c’est aussi de la tech­nique, de l’in­tel­li­gence, c’est de la disci­pline, donc il faut de tout

    Willy Sagnol, soutenu ensuite par le secré­taire d’État au sport et par son club. Je vous laisse le plai­sir de goûter l’op­po­si­tion entre l’afri­cain (comprendre : homme à la peau noire) et l’in­tel­li­gence.

    Quand on a une compo­si­tion d’équipe avec seule­ment des joueurs afri­cains, en termes de mobi­li­sa­tion, d’es­prit de révolte, ce n’est pas toujours facile à animer. Ils ont un carac­tère qui engendre un certain laxisme. […Il désire alors réduire le nombre de joueurs noirs de son effec­tif…] À chaque fois qu’on a été mené au score, on n’est jamais revenu, on ne l’a jamais emporté. C’est la race, pas la race, je n’en sais rien.

    Guy Cotret, président de club, aujourd’­hui à Auxerre

    Si vous avez 60 %, voire 80 %, de joueurs d’ori­gine d’afri­caine dans un club, ce n’est pas un mal en soi, mais cela signi­fie mettre à l’écart des gens qui ne sont pas de leur culture. La vie sociale du club n’est plus la même. (…) Il y a par exemple des joueurs qui viennent de tribus domi­nantes et, du coup, ce sont toujours eux qui décident et pas les autres.

    Jean-Pierre Louvel, à l’époque président du syndi­cat des clubs profes­sion­nels, pas mieux. Sachant que dans le contexte on parle d’ailleurs plutôt d’ori­gine dans le sens couleur de peau que dans le sens cultu­rel.

    [ …] le nombre de joueurs musul­mans est désor­mais limité à Rennes […] à Saint-Étienne, le coach a passé consigne. Il ne veut plus de joueurs afri­cains

    On parle là aussi de couleur de peau, bien entendu.

    Dès 2004, l’an­cien joueur noir Jean Tigana racon­tait que son échec dans la course au poste de sélec­tion­neur de l’équipe de France était lié à sa couleur de peau. Il confiait qu’un très haut diri­geant avait estimé qu’ « il y avait déjà assez de joueurs noirs sur le terrain, on n’al­lait pas en mettre un en plus sur le banc ».

    Que X ou Y soit lui écarté à cause de son origine ou pas me parait presque anec­do­tique à côté du sujet qui vient d’être levée et du contexte qui semble exis­ter.

     

     

     

     

  • [Lecture] Which Euro­pean coun­tries work the longest hours?

    via le World Econo­mic Forum (grou­pe­ments de diri­geants d’en­tre­prises, qui promeut une gouver­nance par le capi­ta­lisme/libé­ra­lisme via les entre­prise, c’est dire si ce ne sont pas des gauchistes radi­caux)

    Ces chiffres sont connus, confir­més, et ce ne sont même pas les plus radi­caux dans leur présen­ta­tion, mais c’est visi­ble­ment impor­tant de les rappe­ler à ceux qui les oublient.

    Non seule­ment le travailleur français travaille plus que la moyenne euro­péenne, mais il travaille surtout plus que tous les pays qu’on nous prend en exemple pour parler de réforme du temps du travail.

    Corré­la­tion n’est pas causa­lité mais il peut quand même être inté­res­sant de noter que les pays qui ont un temps de travail moyen plus fort sont aussi ceux qui s’en sortent le moins bien et qui ont un taux de chômage plus fort.

    Chez nos voisins alle­mands ou anglais, le travail c’est surtout beau­coup de temps partiel subi, avec des travailleurs sala­riés sous le seuil de pauvreté.

    (oui, c’est plus compliqué que ça, vu qu’on a aussi poten­tiel­le­ment plus de congés et jours fériés, mais même annuel­le­ment le travailleur français moyen travaille plus d’heures que son homo­logue alle­mand – abat­tons les idées reçues)