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  • Vidéo­sur­veillance : ce n’est pas parce que les camé­ras ne servent à rien qu’il ne faut pas en rajou­ter

    Suivant qui fait les comptes, une caméra c’est entre 0,3 et 0,8 inter­pel­la­tions par an. L’his­toire ne dit pas si les inter­pel­la­tions auraient quand même pu être possible même sans la caméra.

    Le Royaume Uni, précur­seur sur la mise en place de la vidéo­sur­veillance urbaine en avait déjà fait le constat : ça ne fonc­tionne pas et ça coûte outra­geu­se­ment cher. Il faut dire qu’il faut faire les bran­che­ments, la main­te­nance, avoir une pièce d’où faire la surveillance, des gens derrière les écrans, et une force d’in­ter­pel­la­tion présente sur le terrain pour faire le relai. Ça commence à faire beau­coup.

    Malgré tout, ça peut donner un senti­ment de sécu­rité aux voisins proche (et un senti­ment d’in­sé­cu­rité aux autres). Le résul­tat c’est que pour la vidéo­sur­veillance : ce n’est pas parce que les came­ras ne servent à rien qu’il ne faut pas en rajou­ter.

    L’ar­ticle fait un premier résumé mais n’hé­si­tez pas à fouiller un peu plus. Je me rappelle par exemple un repor­tage TV où l’équipe avait donné pour défi de repé­rer un collègue déguisé en énorme canari jaune accom­pa­gné d’une pompom girl qui s’agi­taient devant les camé­ras, en vain.

    Repé­rer une agres­sion sur un machin comme ça ? il faudrait avoir énor­mé­ment de chances pour arri­ver à temps et que les images servent à quelque chose. D’ailleurs, que ce soit dans le métro pari­sien ou dans les petites villes, une bonne partie des camé­ras ne sont en fait reliées à aucun écran ou aucun enre­gis­tre­ment. Certaines sont même des fausses.

    Par contre, outre le coût qui se chiffre faci­le­ment en millions, ces bêtes là ouvrent la voie plus tard à des systèmes connec­tés bien plus dange­reux. La recon­nais­sance faciale est tech­nique­ment à portée de main. Une fois que nous serons habi­tués à ces outils, la vision d’Or­well ne sera plus très loin. Nous aurons juste 30 ou 35 ans de retard sur 1984.

     

  • What’s an app anyway ?

    Je sais, c’est une vidéo, et personne n’a le temps de lire une vidéo. Moi non plus.

    Toute­fois, si vous êtes sur le point de réali­ser une appli­ca­tion native Android ou iOS, vous devriez prendre un peu de temps pour écou­ter What’s an app anyway ?, la suite du texte Mobile apps must die (à lire aussi).

    C’est encore plus vrai si vous avez une nouvelle acti­vité qui se monte. Plani­fiez sur l’ave­nir : Utili­sez le web. Ça sera certes un peu plus long, mais vous allez jouer avec pour des années, vous n’au­rez pas à faire un redé­ve­lop­pe­ment sur chaque plate­forme, et vous trou­ve­rez bien plus de gens pour faire évoluer vos logi­ciels.

    Pour faire du natif, aujourd’­hui, il faut une bonne raison. Êtes-vous certains de l’avoir ?

    Boot to Gecko peut vous donner un avant gout de ce qui se prépare pour plus tard.

  • Lutte contre le pira­tage et la contre­façon – Award de la pub la plus pour­rie de l’an­née

    La contre­façon c’est le mal. On n’ar­rête pas de nous le dire, même si on persiste à nous parler de pira­tage et de vol pour mieux marquer les esprits.

    Dans la lutte contre le pira­tage et la contre­façon, l’award de la pub la plus pour­rie de l’an­née a été trouvé par Korben. Alors voilà, quand vous avez un DVD piraté vous encou­ra­gez le trafic de drogue, la violence des gang, le travail des enfants dans les ateliers clan­des­tins, et je suis certain que je n’ai pas tout dit.

    Ce genre de vidéos de propa­gande dégou­line de mauvaise foi. Non seule­ment c’est telle­ment gros­sier qu’à mon sens ça fait contre-usage, mais en plus : Un des argu­ments contre la contre­façon est le respect de la loi, l’hon­nê­teté, l’éthique. Quand c’est ce qui vous motive, hors de ques­tion de prendre le parti de ceux qui font ce type d’as­si­mi­la­tion et de discours. Ces gens là on m’a entraîné toute ma vie à les fuir.

    Le plus désas­treux c’est qu’ils font ça avec les sous de l’État. Bon, cette fois ce n’est pas notre état, mais notre tour vient déjà assez souvent.

  • Échec du Rafale en Suisse : peut-on se fâcher avec ses clients ?

    On se plaint suffi­sam­ment que parfois la France n’ose pas parler des droits de l’homme quand elle va négo­cier avec la Chine, pour ensuite ne pas se plaindre quand cela a des effets.

    Mais .. avec l’échec du Rafale en Suisse : peut-on se fâcher avec ses clients ? À croire certains commen­taires il faut simple­ment se taire, et faire passer les contrats (privés) avant toute autre ques­tion.

    On ne peut se réjouir d’avoir été écarté pour avoir trop parler, mais on ne parle pas ici de la parole d’un commer­cial et de son busi­ness privé. On parle d’un État qui a été fondé par une décla­ra­tion de valeur et sur la base de règles communes. C’est très diffé­rent d’une entre­prise qui a le béné­fice comme objec­tif prin­ci­pal.

    Nous ne pouvons pas deman­der à l’État de dimi­nuer ses préten­tions sur les valeurs et le respect des règles, sinon nous nions les fonde­ments même de notre État et sa légi­ti­mité. Si cela veut dire avoir moins de contrats, alors ayons moins de contrats. Cela implique que nous y perdrons écono­mique­ment, que cela aura des consé­quences sur l’em­ploi, sur les impôts, et globa­le­ment si cela devient courant cela aura un impact néga­tif sur la société.

    Malgré tout ça, les valeurs ne doivent pas être aban­don­nées. Sinon … en auto­ri­sant le travail des enfants, l’es­cla­vage, les charges héré­di­taires, soyez certains qu’on fera de sacrées écono­mies. La ques­tion n’est pas là, parce que ce nous avons choisi un modèle de société, tenons-le.

    Là où je suis étonné, c’est que ce genre de problèmes ne soit pas plus fréquent, et fina­le­ment c’est peut être là le disfonc­tion­ne­ment.

  • Comptes et combines au Conseil consti­tu­tion­nel

    Ce n’est pas la première fois qu’on parle des comptes et combines au Conseil consti­tu­tion­nel. On a déjà vu passer des affir­ma­tions sur des vali­da­tions de comptes de campagne liti­gieuses mais réali­sées quand même « pour le bien commun ». Il y a peu je me faisais l’écho d’une solu­tion large­ment contes­table de report d’ef­fet dans le temps qui semblait poli­tique.

    De plus en plus le Conseil Cons­ti­tu­tion­nel semble prendre des déci­sions juri­dique. C’est déjà gênant en soi mais dans ce que nous rapporte Jules, ici on serait allé jusqu’au faux alors que la néces­sité publique était plus que contes­table. Les faits, s’ils sont avérés, peuvent rele­ver de quinze ans de prison. Il ne s’agit pas que d’un simple laissé faire. Au final on a échangé la vrai­sem­blance d’un candi­dat à une élec­tion pour les soupçons sur le garant suprême de notre consti­tu­tion. Fran­che­ment je doute que la démo­cra­tie y ait gagné.

    Et le fait est que la justice rendue par le Conseil consti­tu­tion­nel a parfois pu donner des raisons de douter de son impar­tia­lité ; ou tout du moins, de son imper­méa­bi­lité à la contin­gence poli­tique.

    Que les raisons de douter soient fondées ou non, que les actes soient réels ou non, la simple accu­mu­la­tion de doutes face à des alertes et des déci­sions liti­gieuses est en soi un réel problème.

    Et puis ici, ce n’est pas une décla­ra­tion anonyme d’un sombre inconnu, on parle d’un profes­seur en droit, ancien membre du Conseil consti­tu­tion­nel. On ferait diffi­ci­le­ment mieux.

    La solu­tion est connue : il suffit de limi­ter le pouvoir des poli­tiques dans le proces­sus de nomi­na­tion des membres du Conseil. Mieux encore, d’as­su­rer leur inamo­vi­bi­lité, comme tout juge indé­pen­dant qui se respecte.

    J’ajou­te­rai : Qu’une instance telle que celle-ci se cache derrière le secret des déli­bé­ra­tions pour ne pas rapor­ter un tel acte (d’au­tant qu’il s’agit d’une obli­ga­tion spéci­fique pour les membres d’une auto­rité publique) me semble mora­le­ment très fragile. D’ailleurs Jacques Robert vient de casser ce secret, c’est bien qu’il juge qu’il en avait devoir si ce n’est le droit. L’obli­ga­tion de secret ayant léga­le­ment la même force aujourd’­hui qu’hier.

    Même si je sais qu’il est facile de juger après coup alors qu’on ne partage aucun des enjeux et aucune des contraintes qui furent et sont les siennes, cette décla­ra­tion il aurait du la faire à l’époque. Il y aurait eu scan­dale, mais le scan­dale aurait été ponc­tuel et événe­men­tiel. Là c’est l’hon­nê­teté et la confiance dans une insti­tu­tion indis­pen­sable qui s’ef­frite. Le danger est bien plus grave, même si moins visible.

  • Excep­tion cultu­relle française : liseuse, la catas­trophe lexi­cale

    J’ai commenté longue­ment mais fina­le­ment je me dis qu’un billet est bien plus adapté à propos de l’excep­tion cultu­relle française et du terme de liseuse, catas­trophe lexi­cale selon Nico­las.

    Lais­sons la langue vivre, profi­tons de l’an­glais

    Je déteste cette mode de tout fran­ci­ser et j’ai le cédé­rom en horreur. J’aime bien quelques ovnis comme le terme de cour­riel mais plus à regar­der de loin qu’à utili­ser.

    De nombreux mots qui nous reviennent d’outre atlan­tique sont en fait des mots français qui ont d’abord été impor­tés là bas avant de reve­nir défor­més ou avec une conno­ta­tion diffé­rente. Les langues sont perméables et c’est très bien ainsi, elles sont faites pour vivre.

    Plus que ça : Une langue est faite pour se comprendre et si on me comprend mieux avec un terme importé de l’an­glais, alors je l’uti­li­se­rai sans remord. Tout au plus je tente souvent de véri­fier si un terme adapté n’exis­te­rait pas chez nous, qui au final serait plus courant et compré­hen­sible malgré l’usage récent de l’an­glais dans tel ou tel jargon.

    Liseuse ? e-reader ? késaco ?

    Nico­las semble trou­ver le terme de liseuse peu signi­fi­ca­tif et moche à l’oreille. J’au­rai tendance à faire de même avec e-reader. La personne qui n’a pas touché au livre numé­rique ne saura pas plus ce qu’est un e-reader qu’une liseuse élec­tro­nique. E-book reader ou lecteur e-book ne sera pas mieux puisqu’on ne fait que repor­ter le problème sur « e-book », tout en reti­rant la diffé­ren­cia­tion entre les tablettes et les liseuses (la tablette aussi est un lecteur pour les e-book).

    Comme dit Nico­las, il nous faut un mot. Là où je ne le suis pas, c’est que, à terrain vierge, parler de liseuse n’est pas plus un entê­te­ment que de vouloir parler de e-Reader.

    L’Ita­lie n’est pas la France, s’il était besoin de le préci­ser (il y fait bien moins chaud)

    D’autres pays, d’autres usages. L’Al­le­magne et l’Ita­lie auraient gardé le terme anglais. Je ne connais pas les usages alle­mands mais l’Ita­lie embarque souvent des termes étran­gers d’une façon qui lui est propre. On y  dit « compu­ter » et « mouse » pour « ordi­na­teur » et « souris ». La pronon­cia­tion est anglaise mais il y a un je ne sais quoi sur la façon de pronon­cer qui fait un peu « italique dans le texte ». On retrouve un peu cela quand on entend parler arabe avec des morceaux français. Rien à voir avec un français qui utilise un mot anglais importé.

    Cet usage italien est un réel non-argu­ment pour le terme français. Ils utilisent d’ailleurs ailleurs des termes italiens là où nous avons importé de l’an­glais, preuve que ce n’est pas une ques­tion d’ex­cep­tion cultu­relle

    La langue se déter­mine par l’usage

    Le terme adapté est simple­ment le premier qui gagnera l’usage et qui sera retenu par les gens. Amazon et Kobo, à qui on peut diffi­ci­le­ment prêter l’in­ten­tion d’une fran­ci­sa­tion à tout prix, commu­niquent autour du terme de « liseuse ». Je suppose, j’es­père, qu’ils ont du tester un peu les termes avant de choi­sir.

    À en croire mes lectures et les commu­ni­ca­tions au grand public, c’est bien le terme de « liseuse » qui semble gagner cet usage … et c’est donc donc vouloir conti­nuer ou se battre avec « e-Reader » qui serait un entê­te­ment.

    Mais pour une fois le gagnant n’était pas si diffi­cile à devi­ner. Contrai­re­ment à quelques horreurs produites récem­ment par l’Aca­dé­mie, le terme de liseuse sonne bien français depuis long­temps et on l’uti­lise encore aujourd’­hui. Il désigne entre autres des fauteuils de lecture, des lampes de lecture, et pas mal de tableaux plus ou moins répu­tés comme celui de Frago­nard.

    Un terme français, court, simple à rete­nir parce que déjà connoté lecture, nul doute qu’il allait gagner face à un terme anglais qui ne se prononce pas du tout comme il s’écrit. Mieux, les e-bidule et autres i-machin ont en France une conno­ta­tion tech­nique asso­ciée à du maté­riel hi-tech voire complexe. Ici tout le monde cherche à appuyer le côté confort de lecture et simpli­cité. Ce serait tuer le discours que de cher­cher à expliquer à ma grand-mère ce qu’est un e-Reader. Tandis qu’une liseuse, fut-elle élec­tro­nique, là ça reste imagi­nable.

    Main­te­nant chacun fait comme il veut, juste évitons de nous faire dire qu’u­ti­li­ser le terme de liseuse est une ques­tion de refus de l’an­glais ou d’ex­cep­tion cultu­relle, ce serait juste­ment passer à côté d’une langue qui vit et qui ne fait pas que fusion­ner avec ses voisines.

  • Déci­sion de justice atten­due sur le plagiat univer­si­taire

    Si vous travaillez dans le domaine univer­si­taire, l’ar­ticle de Lucie Delo­porte dans Media­part, à propos d’une déci­sion de justice atten­due sur le plagiat univer­si­taire devrait être éclai­rante.

    On y trouve un maître de confé­rence à l’uni­ver­sité de Paris VIII qui fait des recherches sur le plagiat. Il se rend compte que de nombreux travaux sont partiel­le­ment et parfois entiè­re­ment consti­tués de copier-coller. Cela met en cause des étudiants, mais aussi des ensei­gnants.

    Il n’y a là rien de fina­le­ment très éton­nant. Ce qui l’est plus c’est la réac­tion du corps ensei­gnant et de l’ad­mi­nis­tra­tion. On y voit rapi­de­ment que personne ne souhaite que tout ça appa­raisse au grand jour, au risque de montrer au grand jour que le jury attri­bue des thèses avec féli­ci­ta­tions sur de grands copiés-collés, voire des reco­pies traduites avec un outil de traduc­tion auto­ma­tique. Plus que les étudiants, dont on attend bien qu’ils le tentent, c’est ce corps ensei­gnant qui risque d’être écla­boussé.

    Quand on connaît un peu le milieu ce n’est pas si éton­nant, mais si on commence à avoir des éléments indis­cu­tables tendant à prou­ver que les thèses sont attri­bués à des travaux qui n’ont rien d’ori­gi­naux et qui ne sont proba­ble­ment même pas lus (on vous a dit que des thèses de recherche de plusieurs centaines de pages sont parfois rendues au jury une semaine avant ? croyez-vous vrai­ment qu’elles sont lues en entier ? sans même parler d’être étudiées ?).

    Mais je crois que le plus amusant c’est l’ar­gu­ment du « sanc­tion­ner serait injuste par équité avec ceux qui ne se feraient pas prendre ». Il faudrait un bon coup dans la four­mi­lière et rien que pour ça j’es­père bien que ces travaux feront du bruit.

    Par contre je déteste cette réac­tion qui veut qu’on traite de déla­teur celui qui dénonce, comme s’il faisait là un acte des plus mauvais. Il y a un jour il faudra se rendre compte que celui qui dénonce un problème rend aux inté­rêts communs contre des inté­rêts parti­cu­liers. S’il le fait avec le bien commun en objec­tif c’est un acte qui mérite des féli­ci­ta­tions et non l’op­probre.

    Dernier rebon­dis­se­ment, le maitre de confé­rences en ques­tion vient d’être blan­chit d’une accu­sa­tion de diffa­ma­tion. Diffi­cile pour ses collègues de se faire poin­ter comme plagieurs, mais ils vont avoir désor­mais la vie encore plus diffi­cile main­te­nant que la justice a refusé de leur donner raison.

     

  • La petite révo­lu­tion

    J’avais partagé ma propre expé­rience du livre numé­rique et des liseuses élec­tro­niques, mais fina­le­ment certains résument ça bien mieux que moi

    La petite révo­lu­tion :

    « Fina­le­ment, on a l’im­pres­sion de lire un livre même si on n’a plus la sensa­tion du papier entre les doigts […] pour lire en dépla­ce­ment ou en voyage ça doit être très pratique. Ça tient dans la poche. »

    Tout est dit, même si ça ne vous fait pas aban­don­ner le papier (et ce n’est pas l’objec­tif).

  • « Je n’ai­me­rais pas être DRH »

    Il est diffi­cile de se mettre à la place de l’autre. En tant que sala­rié on voit faci­le­ment les excès des employeurs, et on prend un plai­sir à mettre le doigt dessus pour faire bouger les choses.

    Quand on a soi même la charge d’em­ployer des tiers la vision ne s’in­verse pas mais elle est forcé­ment plus complexe, et des fois, sans renier ses prin­cipes, le point de vue change assez pour qu’on oublie ce en quoi on croit.

    Clai­re­ment « Je n’ai­me­rais pas être DRH » moi non plus. L’ex­pé­rience est à lire, et à réflé­chir.

    Garder ses valeurs quand les enjeux changent, c’est un combat de tout les jours. Celui qui pense que c’est facile ou que chacun ne voit jamais que son propre inté­rêt est d’un mani­chéisme auquel je ne peux me ranger.

    Même votre employeur cherche souvent à être quelqu’un de bien et croit l’être. Il a simple­ment des contraintes et des points d’at­ten­tion diffé­rents, qui font qu’il oublie un point de vue et envi­sage les choses sous un autre angle. Personne n’a raison ni tort, personne n’est le grand méchant de James Bond. En colla­bo­rant on arrive souvent mieux à ses fins qu’en s’op­po­sant, juste­ment parce qu’au fond tout le monde aime­rait mieux aider les gens que de les enfon­cer.

  • Orange va expé­ri­men­ter du QoS data diffé­ren­ciée pour les entre­prises

    Reflets arrive souvent à voir pas mal de choses concer­nant les réseaux mais j’ai l’im­pres­sion qu’ils ont ici manqué la portée de ce qu’ils révèlent.

    Quand Orange expé­ri­mente du QoS data diffé­ren­ciée pour les entre­prises, on parle de réser­ver une bande passante à ceux qui payent plus cher. Le concept même est mauvais, et Reflets le pointe très bien.

    Cela mène à une situa­tion magique : non seule­ment cela dégrade la situa­tion de tous les autres, mais cette dégra­da­tion est au béné­fice de l’opé­ra­teur qui renforce ainsi l’in­té­rêt de l’offre premium. Bref, l’offre n’a pas à venir avec une amélio­ra­tion de la qualité ou du réseau en géné­ral, on se contente de créer de la rareté pour faire payer des surcoûts en plus. C’est même encore plus magique puisqu’il devient de l’in­té­rêt de l’opé­ra­teur de dégra­der l’offre stan­dard, ce qui fait écono­mi­ser des sous : on gagne sur les deux tableaux.

    Bref, du connu. Mais j’ai l’im­pres­sion que Reflets se laisse avoir par l’idée que c’est pour l’ins­tant unique­ment une offre pro. Main­te­nant n’ou­blions pas. S’il y a 10 personnes à 1 Mb/s sur la borne 3G et qu’on offre un accès prio­ri­taire au pro pour sa télé­con­fé­rence à 4 Mb/s, ce sont tous les autres qui perdent un tiers de leur bande passante.

    Comme il n’y a pas des bornes 3G pro et des bornes 3G parti­cu­liers, si l’offre est pour les pro, elle dégrade la situa­tion de tous les autres, qui sont majo­ri­tai­re­ment des parti­cu­liers. Ces derniers font bel et bien partie de l’ex­pé­ri­men­ta­tion, malgré eux et malgré les annonces.

    Neutra­lité du net ? visi­ble­ment c’est déjà perdu.