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  • Quand NKM fait la manche dans les socié­tés contrô­lées par son minis­tère

    Un maire qui fait spon­so­ri­ser les actions publiques par des entre­prises privées ça me gêne déjà. Le G20 en était un bon exemple.

    Par contre quand un maire profite de son statut de ministre pour faire parti­ci­per des entre­prises sous son appar­te­nance qui n’ont rien à voir avec sa ville, là ça devient fran­che­ment un scan­dale.

    La ville de Longju­meau (Essonne) s’ap­prête à offrir à ses admi­nis­trés quatre semaines de glisse sur une pati­noire de plein air

    […] dans un cour­rier adressé à quelques entre­prises, Natha­lie Kosciusko-Mori­zet soutient l’ap­pel à la géné­ro­sité

    […]la singu­la­rité de la démarche de NKM réside dans le choix des entre­prises auxquelles elle a écrit : RATP, Aéro­ports de Paris (ADP) : des socié­tés sous la coupe… du minis­tère de l’Eco­lo­gie et des Tran­sports.

    Quand NKM fait la manche dans les socié­tés contrô­lées par son minis­tère, il est néces­saire de vrai­ment donner un coup de balai dans les pratiques de nos élus.

  • France : Google privé du statut d’hé­ber­geur pour ses liens Adwords

    Le statut d’hé­ber­geur est un réel flou en France. Il permet norma­le­ment à un héber­geur ou inter­mé­diaire tech­nique d’être exonéré de respon­sa­bi­lité pour des conte­nus illé­gaux à certaines condi­tions, mais savoir qui peut en profi­ter semble faire conti­nuel­le­ment sujet à débat.

    Par le passé on l’a refusé à l’un parce qu’il avait de la publi­cité, à l’autre parce qu’il avait une caté­go­ri­sa­tion des actua­li­tés postées par les visi­teurs, à un troi­sième parce qu’il y avait une modé­ra­tion… Pas mal de ces déci­sions sont souvent jugées contes­tables par les gens du métier, moi le premier.

    Ici Google est privé du statut d’hé­ber­geur pour ses liens Adwords, parce qu’il prévoit que les demandes doivent être lancées plusieurs jours avant la prise d’ef­fet pour permettre à Google de faire des obser­va­tions, des modi­fi­ca­tions, ou des refus. Parti de là, c’est qu’il y a une revue de prévue à priori, et donc qu’il y a travail édito­rial et publi­ca­tion en connais­sance de cause, du moins telle semble être l’in­ter­pré­ta­tion du juge. On peut simple­ment dire comme dans l’ar­ticle que Google est pris à son propre jeu juri­dique, mais je serai tenté de dire que pour une fois l’in­ter­pré­ta­tion est intel­li­gente. On ne peut pas et récla­mer ne pas pouvoir vali­der les conte­nus, et impo­ser un délai préa­lable destiné à juste­ment les vali­der (ce qui n’im­plique pas que c’est fait, mais au moins qu’il est prévu que ce puisse être fait). C’est une histoire de cohé­rence et de réci­pro­cité.

  • Appel à orateurs − Sud Web 2012

    Après Paris Web, c’est le tour de Sud Web. La précé­dente édition étant un succès, ils remettent ça les 25 et 26 mai 2012 à Toulouse. À vous de propo­ser des sujets via le formu­laire de l’appel à orateurs. Si vous voulez parler de concep­tion web, c’est un des événe­ments à suivre.

  • Boulan­ger : modèle Essen­tiel B à 99€

    Preuve que la lecture numé­rique devient grand public : On voit arri­ver des modèles « no name » réali­sés sous des marques premier prix comme ici Boulan­ger avec la liseuse Essen­tiel B à 99 €. Pas de wifi ni de tactile, et aspect un peu sovié­tique. L’offre est peu inté­res­sante par rapport à la concur­rence mais sa seule exis­tence est un signe.

  • Le Nook Tablet n’oc­troie qu’un seul 1 Go aux fichiers venus d’ailleurs

    Je vous parle de modèle fermé pour le Kindle en abor­dant les ques­tions d’ex­port des anno­ta­tions, de format de fichier ou de péren­nité des achats. Parfois c’est vague alors mieux vaut un bon exemple qu’un mauvais discours.

    Ici il s’agit de Barnes & Nobble plutôt que d’Ama­zon mais l’exemple reste éclai­rant sur le prin­cipe même de travailler contre le lecteur là où ça n’a pour­tant aucun sens : Le Nook Tablet n’oc­troie qu’un seul 1 Go aux fichiers venus d’ailleurs, sur les 16 au total. Si vous pensiez pouvoir y mettre vos mp3 et vidéos, vous voilà fort marri. L’idée étant bien de profi­ter du client pour l’en­fer­mer et le forcer à consom­mer dans la chaîne fermée.

    L’in­ci­ta­tion est compré­hen­sible et même peut être souhai­table, l’obli­ga­tion par une contrainte arti­fi­cielle est contre mes valeurs, le faire comme ici sur un critère qui ne sera pas vrai­ment visible de l’ache­teur est d’au­tant plus problé­ma­tique.

  • L’étude affli­geante d’Ernst & Young sur la propriété intel­lec­tuelle

    Bon, des études sur la propriété intel­lec­tuelle il y en a pour tous les gouts. Il est habi­tuel de voir simple­ment un agré­gat de posi­tions choi­sies par avance par le comman­di­taire ou par le contexte. L’étude affli­geante d’Ernst & Young sur le propriété intel­lec­tuelle a l’air de celles là.

    Je ne peux me rete­nir de vous donner la meilleure cita­tion de l’an­née :

    les entre­prises dans l’in­ca­pa­cité de vendre un même contenu aux consom­ma­teurs plusieurs fois (pour diffé­rents supports, plate­formes) risquent d’ac­cu­ser des pertes de chiffres d’af­faires

    Où on voit que les offres « dans les nuages » sont un danger parce qu’ils empêchent les gentils distri­bu­teurs de vendre plusieurs fois le même contenu au même utili­sa­teur, afin qu’il puisse le lire sur ses diffé­rents appa­reil. Que je puisse lire ma vidéo et sur pc et sur télé­phone et sur tv c’est, pour E&Y, une perte de chiffre d’af­faire. C’est certain qu’en voyant les choses sous cet angle, la contre­façon n’est pas prête de s’ar­rê­ter.

    Le plus navrant c’est que ce rapport arrive au moment où on redis­cute de la rému­né­ra­tion liée à la copie privée. Nous payons depuis main­te­nant des années une taxe rela­ti­ve­ment lourde sur tous les stockages numé­riques, de la clef USB à la carte mémoire de votre appa­reil photo en passant par votre GPS. Cette taxe est à desti­na­tion des socié­tés de collecte des droits d’au­teurs, pour compen­ser *jus­te­ment* le droit de copier un contenu d’un appa­reil vers un autre. Nous payons ce droit exagé­ré­ment cher, souvent sans possi­bi­lité de le mettre en oeuvre à cause des DRM, et voilà que de l’autre côté on nous dit que l’im­pos­si­bi­lité de nous vendre plusieurs fois le contenu pour cela serait une perte gênante de chiffre d’af­faire.

    Tous ces gens se tirent une balle dans le pied. L’Al­le­magne commence à faire gros­sir son parti pirate qui a désor­mais des dépu­tés aux assem­blées régio­nales. S’il est diffi­cile de trans­po­ser cela en France, il est clair qu’un mouve­ment finira forcé­ment par écla­ter ici aussi. À force d’ex­cès, le retour de bâton sera violent et c’est tout le droit d’au­teur qui risque d’être secoué voire mis à terre. Tant va la cruche à l’eau qu’à un moment …

  • Media Can Avoid NYPD Arrest By Getting Press Pass They Can’t Get

    Outre la petite histoire de la police qui demande des passes presse qu’elle ne propose pas de donner, il y a là un problème de fond avec cette crois­sante habi­tude de deman­der des cartes de presse pour auto­ri­ser quelqu’un à filmer ou à se trou­ver sur un lieu pour rappor­ter un événe­ment.

    C’est pour moi tota­le­ment contraire au prin­cipe même de liberté d’ex­pres­sion, liberté d’in­for­ma­tion, et capa­cité du citoyen à contrô­ler ce qu’il se passe. Le jour­na­liste est un profes­sion­nel qui fait de l’in­for­ma­tion son métier. Forcé­ment, on lui donne des accré­di­ta­tions parce que parfois il faut contrô­ler des entrées, gérer des rela­tions avec les jour­naux, etc. Main­te­nant rien ne doit rendre néces­saire un statut spécial avant de rappor­ter, enre­gis­trer ou être témoin d’évé­ne­ment.

    C’est ainsi qu’on dérobe au citoyen son droit à l’in­for­ma­tion. Ce droit n’est pas une délé­ga­tion ni réservé à une profes­sion, c’est un droit person­nel de chacun. C’est d’ailleurs quand l’État veut restreindre la portée ou la diffu­sion d’un événe­ment public qu’on commence à deman­der des accré­di­ta­tions, ce qui marque bien que l’objec­tif est d’al­ler contre l’in­for­ma­tion et le témoi­gnage.

  • Aujourd’­hui, Coluche serait avec Marine Le Pen

    Je n’ai aucune envie de savoir si aujourd’­hui Coluche serait avec Martine Le Pen ou non. La ques­tion contient en elle-même la réponse qu’elle cherche à provoquer, peu importe si cette réponse a du sens.

    Par contre je ne peux m’em­pê­cher, à chaque fois que j’en­tends de vieux sketchs, et pas que de Coluche, que ces comiques seraient aujourd’­hui mis au ban de la société. Je suis même convaincu qu’ils fini­raient proba­ble­ment pour beau­coup dans les extrêmes, à force de rejet. Les extrêmes sont les seuls espaces où il est possible d’ac­cep­ter des gens dont les idées sont reje­tées par les autres. Ceux qui refusent de se plier au consen­suel finissent forcé­ment soit par se taire soit par s’y faire plus ou moins happer, même si les idées ne s’y assi­milent pas..

    Ce n’est pas qu’une ques­tion de contexte social, ou le racisme étaient moins jugé inac­cep­table et donc encore sujet à l’hu­mour, c’est un enjeu plus large de capa­cité à s’ex­pri­mer sur tous les sujets. Nous avons plus de tabous, et nous n’ac­cep­tons plus aucune pensée hors du consen­sus. C’est très dange­reux pour notre avenir. C’est ainsi que la société peut se faire embri­ga­der, contrô­ler, ou simple­ment qu’elle s’em­pêche d’évo­luer et progres­ser.

  • Joue-la comme Copé à la télé, en douze leçons

    Rien de neuf, les poli­tiques font de la langue de bois. Rue89 s’amuse à jouer comme Copé à la télé et à repé­rer les manœuvres. Il est vrai qu’en ce moment c’est peut être lui qui joue le plus de mauvaise foi (rôle de porte parole du parti domi­nant oblige ?) mais ça pour­rait tout à fait se faire avec la plupart des poli­tiques actuels.

    Et si le problème était plutôt dans l’ab­sence de vrais jour­na­listes pour insis­ter et contrer ces systèmes de commu­ni­ca­tion éculés ? C’est plutôt là notre problème en France. Si on subit ce genre de commu­ni­ca­tion, c’est parce que nulle part on ne l’em­pêche. Il ne tient qu’à nous d’avoir de vrais jour­na­listes comme dans les pays qui ont un vrai débat poli­tique, et de boycot­ter les autres.

  • Serai-je empri­son­née pour avoir dénoncé les dérives de magis­trats ?

    Je vous laisse lire l’ar­ticle sur le combat d’une jour­na­liste dénonçant des dérives et des juges dénon­cés par cette jour­na­liste, que ce soit à raison ou à tort. Le fond ne m’est pas assez profon­dé­ment connu pour que je le commente. Il est inté­res­sant en lui-même et je ne veux pas vous détour­ner de ce qu’il exprime. Je me permets toute­fois deux hors-sujets partiel :

    • L’ou­trage est de plus en plus un juge­ment arbi­traire de ceux qui agissent au nom de la loi. On voit beau­coup de déra­pages dans les outrages récla­més par les poli­ciers. On voit ici que fina­le­ment le problème est éven­tuel­le­ment diffa­ma­toire, peut être un sérieux abus de liberté d’ex­pres­sion, mais proba­ble­ment pas un outrage. Quand bien même cela en sera un dans les textes (ce qui serait douteux), il s’agi­rait d’un fait par trop arbi­traire à première vue.
    • Mais ce qui dérange beau­coup c’est fina­le­ment que celui qui juge est celui mis en cause, du moins à ce que j’en lis dans l’ar­ticle. Et ça, dans quel État de droit est-ce possible ? Là il y a forcé­ment un problème indé­niable.