Auteur/autrice : Éric

  • Lettre ouverte à Alti­mate

    Nous nous connais­sons un peu. J’ai déjà échangé à ce sujet avec Anaëlle, puis Céline, puis Alexandre, et je suppose d’autres dont je n’ai pas trace.

    Vous vendez des déve­lop­peurs comme d’autres vendent des petits pois. Je réprouve mais surtout je sature des envois non solli­ci­tés, des CV de nature person­nelle que vous envoyez aux quatre vents.

    J’ai plus d’une dizaine de SPAM du genre de votre part, certains en double à plusieurs adresses – nous en sommes là – et je suppose que bien d’autres ont été effa­cés ou filtrés avec raison par l’anti-spam.

    Malgré mes demandes de désins­crip­tion répé­tées – et parfois vos réponses à ce sujet – je note que rien n’est fait. Vous m’en­voyez toujours vos « profils » non solli­ci­tés.

    Bien entendu mes demandes d’in­for­ma­tion sur l’en­re­gis­tre­ment de votre fichier à la CNIL n’ob­tiennent pas plus satis­fac­tion. Il faut dire que l’ac­ti­vité est néces­sai­re­ment illé­gale : Il s’agit d’une adresse person­nelle de parti­cu­lier, sans nature profes­sion­nelle, et nous n’avons jamais eu aucune rela­tion de travail ou rela­tion person­nelle qui légi­time ces envois.

    Je ne sais plus quoi faire alors j’écris ici une lettre ouverte. Je vais de plus cette fois faire un signa­le­ment à la CNIL avec tous nos échanges passés sur ce même sujet, et la trace de tous vos SPAM que j’ai depuis deux ans.

    Cette fois je vais aussi écrire direc­te­ment aux déve­lop­peurs dont vous diffu­sez le CV et les infor­ma­tions person­nelles, pour leur signa­ler qu’ils sont vendus via des SPAM, en masse, aveu­glé­ment. Certains d’entre eux sont faci­le­ment iden­ti­fiables avec un mini­mum de recherche et cette histoire les concerne aussi.

    Croyez-vous vrai­ment que dans ces condi­tions on puisse vous faire confiance, en tant qu’em­ployeur ou en tant que déve­lop­peur ? Vos pros­pect seront-ils atti­rés par de telles pratiques aussi immo­rales qu’illé­gales ?

    Je crains que je n’au­rais pas plus de réponse construc­tive aujourd’­hui, mais au moins aurais-je une chance de vous mettre devant vos respon­sa­bi­li­tés.

    Au revoir Alti­mate.

  • Sécu­rité sociale et coti­sa­tions sala­riales

    Je suis gêné aux entour­nures à chaque fois que j’en­tends parler de la suppres­sion d’une partie des coti­sa­tions sala­riales (les fameuses « charges ») au profit de la CSG.

    Fonda­men­ta­le­ment c’est une bonne chose. C’est la prise en compte que notre société n’est plus celle de 1945. Non seule­ment on consi­dère désor­mais la santé et la protec­tion sociale comme des droits qui ne sont pas condi­tion­nés par un emploi, mais la propor­tion d’ac­tifs en emploi dans la popu­la­tion baisse de façon conti­nue et défi­ni­tive.

    Le couplage emploi ↔ couver­ture sociale dispa­rais­sant – encore une fois, c’est une bonne chose – il est logique que son finan­ce­ment change en consé­quence. Ne pas le faire serait risquer que l’uni­ver­sa­li­sa­tion de la couver­ture sociale finisse par explo­ser un jour.

    * * *

    L’équi­libre n’est cepen­dant pas forcé­ment simple à trou­ver. Avec les coti­sa­tions sociales on finance autant les frais de santé que les indem­ni­tés de perte de salaire. Il en va de même avec les retraites où on finance les mini­mum vieillesse comme les parties au delà qui sont en fonc­tion des coti­sa­tions person­nelles.

    Si on voulait être acadé­mique, il faudrait lais­ser sépa­rer ce qui dépend de la situa­tion person­nelle et ce qui relève d’un régime géné­ral. Une partie devrait rester sous contrôle des sala­riés, l’autre devrait être globa­li­sée.

    C’est faisable mais je n’ai pas lu de travaux en ce sens et ça me gêne beau­coup. Là on passe d’une situa­tion illé­gi­time à une autre.

    * * *

    Quand les fonde­ments sont bancals, il y a de quoi se méfier. Le chan­ge­ment n’est pas neutre et il faut le relier à l’idéo­lo­gie libé­rale de l’exé­cu­tif de ces dix dernières années : Dimi­nuer la dépense publique et délé­guer au privé une part crois­sante des couver­tures sociales.

    L’idée de rendre obli­ga­toire les mutuelles pour les sala­riés tient du génie à ce niveau. Ça passe pour une mesure sociale alors qu’il s’agit de fixer qu’une partie de la couver­ture indis­pen­sable est à gérer par le privé. C’est d’au­tant plus perni­cieux que ça ne se voit pas immé­dia­te­ment, et que c’est la mutuelle qui passera pour le méchant de service quand elle augmen­tera ses tarifs.

    Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que le trans­fert des coti­sa­tions sala­riales vers la CSG n’est dès aujourd’­hui pas prévu à budget constant. La diffé­rence se chiffre en milliards d’eu­ros. Rien que ça. L’hô­pi­tal étant déjà en sous-finan­ce­ment gigan­tesque, il faudra bien compen­ser ça par des augmen­ta­tion de couver­ture par le privé.

    Le gouver­ne­ment vient d’ailleurs d’an­non­cer une augmen­ta­tion de plus de 10% du forfait hospi­ta­lier, augmen­ta­tion qui sera assu­mée par les mutuelles privées et pas par la sécu­rité sociale publique. Facile main­te­nant que les mutuelles sont géné­ra­li­sées. Coïn­ci­dence ? diffi­cile d’y croire. Les mutuelles ont bien entendu annoncé qu’elles auront à augmen­ter leurs coti­sa­tions à l’ave­nir.

    * * *

    Malheu­reu­se­ment le trans­fert du finan­ce­ment des coti­sa­tions sala­riales vers la CSG nous retire aussi un levier pour éviter ça. Les coti­sa­tions sont gérées de manière pari­taire entre les orga­ni­sa­tions sala­riales et employeurs. La CSG est au mains de l’État. Le trans­fert est une bonne chose, le chan­ge­ment de contrôle est légi­time pour la même raison, mais il ne se fait pas à un moment de l’his­toire très favo­rable pour un service public univer­sel.

    Si la poli­tique de l’État conti­nue dans la direc­tion de ces dernières années – et ça semble plutôt s’ac­cé­lé­rer avec l’exé­cu­tif actuel – il y a des chances que le finan­ce­ment par la CSG baisse, au moins par rapport aux recettes et aux besoins, et que la part du privé augmente en consé­quence.

    De plus, la CSG étant impôt fixe et non-progres­sif et les mutuelles étant au contraire un système assu­ran­tiel basé sur les risques indi­vi­duels, nous allons de plus tout droit vers une augmen­ta­tion des inéga­li­tés et une indi­vi­dua­li­sa­tion de la santé. Ce n’est pas mon aspi­ra­tion et ça va coûter bien plus cher : La sécu­rité sociale ayant des frais de fonc­tion­ne­ment pas loin de quatre fois plus faibles que ceux des mutuelles.

    * * *

    On peut essayer de lutter contre tout cela mais j’ai peur que les syndi­cats sala­riés jettent aussi le bébé avec l’eau du bain, qu’ils cherchent à garder le contrôle sur la sécu­rité sociale, oubliant que ça ne concerne plus que les sala­riés.

  • [Commen­taire] La culture est-elle « struc­tu­rel­le­ment » un bien commun

    Je vous laisse lire le texte de Cali­maq – il est inté­res­sant en soi – mais je retiens l’idée de parler de droit d’usage et non d’ex­cep­tions au droit d’au­teur.

    Les usages, l’équi­libre entre le public et l’au­teur, c’est inhé­rent au droit d’au­teur. Ça n’est pas une excep­tion, ça en fait partie.

    Vouloir restreindre le droit d’au­teur à une simple propriété exclu­sive et sans restric­tions c’est effec­ti­ve­ment oublier les débats à son origine, mais aussi oublier que tous nos codes ne sont que des équi­libres entre les droits des uns et des autres. Quelqu’un oserait-il dire que le passage piéton est une excep­tion au droit de circu­la­tion des auto­mo­biles et qu’il faut arrê­ter d’en ajou­ter ?

    Bref, droit d’usage ça me parle bien, et c’est fina­le­ment ce que c’est. Je regrette juste que le domaine public ne soit pas appe­ler les droits du public. Il serait alors bien plus diffi­cile de soute­nir une vision maxi­ma­liste du droit d’au­teur.

    Je n’ou­blie pas. La langue est poli­tique.

  • [Retour sur vécu] Casino va permettre aux annon­ceurs de piocher dans ses 50 millions de profils cross-devices

    Plutôt discret jusque-là dans la bataille qui oppose les géants du retail français aux Gafa, le groupe Casino passe à l’of­fen­sive. Le groupe de distri­bu­tion français vient d’an­non­cer le lance­ment d’une plate­forme data bapti­sée rele­vanC dans laquelle les annon­ceurs pour­ront consul­ter « la base de données la plus massive, complète et quali­ta­tive sur les consom­ma­tions des Français, leurs inten­tions et compor­te­ments d’achat ». La plate­forme propo­sera à terme près de 50 millions de profils et 1 100 segments d’au­dience.

    Jour­nal Du Net

    Entre ça et Gravity, C’est un peu la course à « regarde, moi aussi je sais mettre fin en masse à la vie privée des gens ».

    Ça me rappelle des discus­sions avec des entre­pre­neurs dans des solu­tions marke­ting. Naïve­ment j’ai fait remarquer une ou deux fois que les données récol­tées leur permet­traient au mieux une analyse statis­tique sur des visites.

    On m’a répondu, sourire en coin, qu’il existe des services qui complètent les profils à partir de données incom­plètes ou anonymes. Il suffit d’une IP, d’un iden­ti­fiant de tracker web, parfois d’un nom avec une donnée supplé­men­taire. On vous renvoie un profil complet, souvent avec iden­tité et coor­don­nées, mais aussi les habi­tudes, les caté­go­ri­sa­tions, les inté­rêts person­nels.

    C’est visi­ble­ment un secret de poli­chi­nelle, et si j’ima­gine que ce n’est pas parfait, ça semble suffi­sant et assez fiable pour inves­tir dans du marke­ting.

    Parfois les coor­don­nées ne sont pas parta­gées : Il faut deman­der l’en­voi du mailing au déten­teur des données. Sur le papier c’est un peu mieux mais ça n’ap­porte en réalité aucune protec­tion. C’est unique­ment pour rester en inter­mé­diaire et moné­ti­ser plus long­temps vos données person­nelles.

    * * *

    Rien qu’en écri­vant ces souve­nirs, je me rappelle qu’une société pour laquelle je travaillais indi­rec­te­ment reven­dait les coor­don­nées de livrai­son, noms, adresse, âge et email de ses clients. Malaise quand je l’ai appris via une connais­sance et un spam du loueur de la base (coucou Loca­dresses).

    Quand je l’ai fait remon­ter naïve­ment, ils se sont préoc­cu­pés des pratiques de spam de leur loueur. Tel que je l’ai inter­prété, ils voulaient surtout éviter que n’im­porte qui reçoive en spam le fait qu’ils relouent les coor­don­nées de leurs clients. Revendre ces infor­ma­tions ne leur faisait par contre visi­ble­ment ni chaud ni froid.

  • [Lecture] Dette: la sonnette d’alarme est tirée

    Rien, en effet, n’ex­prime mieux la faillite de la gouver­nance mondiale que d’avoir aban­donné la gestion des consé­quences de la crise à ceux qui avaient contri­bué à en créer les condi­tions par une poli­tique moné­taire systé­ma­tique­ment biai­sée en faveur de l’injec­tion de monnaie.

    « Appren­tis sorciers », les diri­geants des prin­ci­pales banques centrales, à commen­cer par la Réserve fédé­rale des États-Unis, appa­raissent surtout comme des pompiers pyro­manes. Leur réponse à la crise d’un modèle de crois­sance fondé sur l’en­det­te­ment expo­nen­tiel des prin­ci­paux agents écono­miques, publics et privés, aura été de doubler ou tripler la mise, les préten­dus « gardiens de la monnaie » trans­for­mant en quelques années les bilans de leurs véné­rables insti­tu­tions en gigan­tesques fonds spécu­la­tifs, gorgés d’ac­tifs de qualité souvent douteuse (voir graphique ci-dessous). De 2007 à 2017, les actifs des banques centrales des pays du G7 ont bondi de 3 000 à près de 15 000 milliards de dollars. « La dimen­sion de la bulle créée par la poli­tique de taux d’in­té­rêts néga­tifs et d’as­sou­plis­se­ment quan­ti­ta­tif a conduit Bill Gross à compa­rer la situa­tion finan­cière actuelle à l’émer­gence d’une super­nova, l’ex­plo­sion massive qui se produit à la fin du cycle de vie d’une étoile », écrivent les auteurs.

    « La pompe à phynance » du G7. © yardeni.com

    Toute­fois, la dette n’est que virtuelle, de même que la valo­ri­sa­tion des actifs. Tout ça n’est que du papier.

    Notre société est riche. Riche en compé­tence, en savoir faire, mais  aussi en produc­tion et en ressources.

    La dette, fina­le­ment, c’est surtout une préoc­cu­pa­tion par peur de faire écla­ter le système en cours. Par quoi le rempla­ce­rait-on ? Qui y gagne­rait ? Il est certain que les plus riches et ceux qui maîtrisent actuel­le­ment la gouver­nance ont tout à y perdre. Il est évident que la tran­si­tion vers autre chose se fera dans la douleur pour tous, et peut-être encore plus pour les plus faibles.

    On peut tenter d’y réflé­chir, ou attendre d’être au pied du mur.

  • [Lecture] The impos­sible dream of USB-C

    I love the idea of USB-C: one port and one cable that can replace all other ports and cables. It sounds so simple, straight­for­ward, and unified. In prac­tice, it’s not even close.

    Marco Arment

    Pour faire court, il y a des câbles qui peuvent faire passer de la donnée et de la puis­sance, certains que de la donnée, certains que de la puis­sance. Même dans ce cas, ceux qui font passer de la donnée ne le font pas tous à la même vitesse, et ne supportent pas tous thun­der­blot. Ceux qui font passer de la puis­sance ne le font pas tous assez pour rechar­ger un laptop, ou pas n’im­porte quel laptop.

    C’est la même chose pour les appa­reils entre les câbles. Parfois le port usb sert à la fois pour la donnée et pour la puis­sance. Parfois c’est l’un, ou l’autre. Parfois la donnée ne supporte pas thun­der­bolt. Parfois la puis­sance peut aller dans les deux sens et parfois non. Parfois le même appa­reil a des spéci­fi­ca­tions diffé­rentes suivant le port qu’on utilise.

    Même quand on a un câble et des appa­reils qui trans­portent correc­te­ment la donnée ou la puis­sance, ça ne fonc­tion­nera plus si on les connecte dans un sens ou dans un ordre diffé­rent.

    Sauf à l’avoir noté préci­sé­ment lors de l’achat, vous n’au­rez aucun moyen de savoir ce que suppor­tera tel appa­reil ou tel câble avant d’es­sayer et d’échouer.

    Je ne sais si je dois confir­mer ma première impres­sion du délire USB-C ou espé­rer que tout ça se tassera avec le temps comme ça l’a fait avec l’USB-A.

  • [Lecture] The whole web at maxi­mum FPS: How WebRen­der gets rid of jank

    Proba­ble­ment le meilleur article que j’ai vu sur le fonc­tion­ne­ment d’un navi­ga­teur moderne avec les diffé­rentes étapes et l’uti­li­sa­tion du GPU, par Lin Clark. À lire.

  • [poli­tique] Ils préfèrent foutre le bordel (que de faire 7h de train par jour pour aller travailler)

    Il y a tout un monde entre la théo­rie sur le papier et la réalité sur le terrain. Le problème c’est quand celui en charge se permet d’être hautain avec les gens sur le terrain.

    Il suffit de quelques mots d’un concerné pour se rendre compte combien les mots d’hu­meur à l’ori­gine de la polé­mique sont ceux de quelqu’un décon­necté du terrain.

    Mention spéciale à notre ministre Gérard Collomb dont les propos sont rappor­tés par Marianne. Lui n’a même plus de limites dans son statut de privi­lé­gié, ou alors il a conscience de ce qu’il dit et c’est encore pire :

    « C’est pas le problème de 180 kilo­mètres », assure Gérard Collomb, qui estime que les deux points se relient en trois coups d’ac­cé­lé­ra­teur : « Si vous êtes relié par une auto­route ou une voie ferrée qui peut y aller… Je viens de Lyon, j’ai pas de problème pour venir chez vous. »

    Ça permet d’ailleurs à Marianne de rappe­ler que ces 180 km prennent plus de temps qu’un Paris-Lyon, que ce soit en voiture ou en train – entre 5 et 7 heures aller-retour, rien que ça, pour du quoti­dien c’est un peu diffi­cile –, et de rappe­ler l’état de la poli­tique d’in­fra­struc­tures hors des liai­sons pour cadres qui vont sur Paris :

    Comme semble l’igno­rer Gérard Collomb, la desserte des terri­toires ruraux est de fait en déliques­cence. La SNCF a récem­ment supprimé quatre arrêts à la gare de La Souter­raine, alors que le nombre de voya­geurs y a augmenté de 60% en sept ans. Et A Ussel, la situa­tion n’est guère meilleure. « Ussel est coin­cée », pointe Frédé­ric Cueille de la CGT des chemi­nots limou­sins, qui déplore dans La Montagne un « encla­ve­ment » des zones rurales : « L’objec­tif de la SNCF est de fermer vingt-deux des vingt-sept points de vente. Ussel et Égle­tons sont mena­cées… ».

  • [extrait] Les ultra­riches paient très peu d’im­pôts: la preuve!

    Connu, archi-connu, mais visi­ble­ment pas assez vu qu’on vient encore d’al­lé­ger la fisca­lité pour les mêmes quelques ultra-riches :

    Plus on monte dans l’échelle des reve­nus, plus le taux moyen d’im­po­si­tion de l’im­pôt sur le revenu progresse lente­ment, pour culmi­ner à 27,9 % pour les contri­buables dont le revenu fiscal de réfé­rence est compris entre 700 000 et 800 000 euros par an. Mais ensuite, lente­ment, de manière non linéaire, le taux moyen d’im­po­si­tion baisse quand on arrive dans les caté­go­ries les plus richis­simes.

    C’est ainsi que le taux moyen d’im­po­si­tion s’ef­fondre à 21,6 % pour les 36 foyers fiscaux dont les reve­nus fiscaux de réfé­rence sont compris entre 7 et 8 millions d’eu­ros. Et il baisse même encore un peu, à 21,4 % pour les 163 foyers fiscaux dont les reve­nus fiscaux de réfé­rence sont supé­rieurs à 9 millions d’eu­ros.

    CQFD ! Pour les ultra­riches, l’im­pôt sur le revenu est dégres­sif. Et les prin­ci­paux milliar­daires français sont assujet­tis à un impôt sur le revenu qui est beau­coup plus léger, en propor­tion, que pour les cadres supé­rieurs.

    — sur Media­part

  • Brigitte Liso, LREM — Comment on desti­tue un député aujourd’­hui ?

    Voilà l’état de la poli­tique en France. Les dépu­tés qui votent sans aucun travail préa­lable, qui ont juste entendu parler comme tout un chacun de la loi avant d’ar­ri­ver au vote, et qui se font une idée sur le moment, dans l’hé­mi­cycle, en enten­dant la majo­rité et l’op­po­si­tion se répondre, soit disant que ça donne une vue d’en­semble.

    Sérieu­se­ment ? Oui, elle parle de poli­tique autre­ment, j’en viens presque à regret­ter les précé­dents.

    On voit à la fin de la vidéo les éléments de langage appris par cœur puis oubliés, qu’on va recher­cher sur la messa­ge­rie pour répondre aux ques­tions sans les comprendre, et l’ab­sence totale de pensée ou d’avis en l’ab­sence de ces éléments de langage.

    Quand on en est là, autant direc­te­ment avoir 10 personnes à l’As­sem­blée, chacun avec un nombre de voix diffé­rent. Ici Brigitte Liso est dans le groupe LREM mais je n’ai pas forcé­ment plus d’es­time pour certains dépu­tés d’autres groupes. Ils sont souvent plus enga­gés et moins apathiques, mais n’ont pas pour autant forcé­ment plus de réflexion person­nelle.

    Bref, indé­pen­dam­ment des opinions portées, n’y a-t-il donc aucun moyen de rele­ver de ses fonc­tions un député qui avoue expli­ci­te­ment ne pas les exécu­ter avec sérieux ?

    À défaut, un parti sérieux devrait au moins exclure la dépu­tée concer­née de son groupe à l’As­sem­blée. Visi­ble­ment ce n’est pas le cas, pas plus à LREM qu’ailleurs. Ça en dit long sur les crédos de nos partis poli­tiques.

    Le parle­ment est ce qui symbo­lise notre démo­cra­tie, le pouvoir du peuple et son contrôle sur l’État. Voilà l’état de notre démo­cra­tie, et ce n’est pas très relui­sant.