« Aux seules fin de prévenir la commission d’actes de terrorisme, toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour la sécurité et l’ordre publics et qui soit entre en relation de manière habituelle avec des personnes ou des organisations incitant, facilitant ou participant à des actes de terrorisme, soit soutient, diffuse ou adhère à des thèses incitant à la commission d’actes de terrorisme ou faisant l’apologie de tels actes peut se voir prescrire par le ministre de l’intérieur les obligations prévues au présent chapitre. »
La phrase est pleine d’alternatives alors je vais clarifier : Il suffit d’adhérer à des thèses parlant positivement d’actes de terrorisme. Adhérer à des thèses. Pas besoin d’actes ni d’intention future, pas même d’apologie publique.
On instaure littéralement un crime de pensée.
Je ne sais pas si tout le monde se rend compte qu’on est en train de franchir gravement la ligne jaune.
Les petits malins diront qu’il faut en plus qu’il existe des raisons sérieuses de penser que le comportement constitue une menace d’une particulière gravité. Cela dit on a vu avec les assignations à résidence passées que les juges étaient assez ouvert à l’arbitraire total de la formule « des raisons sérieuses de penser ». D’autant que quelqu’un qui adhère à des thèses qui peuvent inciter à la commission d’actes de terrorisme, ça laisse forcément des raisons sérieuses de penser, vous ne trouvez pas ? C’est même la raison d’être de cet article.
À force de vouloir arrêter le crime avant qu’il ne devienne réalité, on criminalise le risque, l’opinion et la proximité relationnelle. Tout ça me fait peur, parce qu’une fois cette ligne franchie, je ne vois pas où on va s’arrêter.
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