Auteur/autrice : Éric

  • App multi-compte Masto­don (et Twit­ter)

    Je cherche une app web ou desk­top (mac) qui sache se connec­ter à plusieurs comptes Masto­don simul­ta­né­ment (gros bonus s’il sait faire Masto­don *et* Twit­ter).

    Auriez-vous ça quelque part ?

    Je parle de gérer plusieurs comptes simul­ta­né­ment dans l’in­ter­face, pas de pouvoir bascu­ler d’un compte à l’autre à la demande :

    Si j’in­te­ra­gis avec un message d’une time­line ou un message qui m’est adressé, l’app utilise par défaut le compte source corres­pon­dant. Dans tous les cas, je peux manuel­le­ment sélec­tion­ner le compte à utili­ser pour chaque action, voire envoyer un même message par plusieurs comptes.

    Pour l’ins­tant je ne connais que Tweet­deck et Twidere qui implé­mentent ça. Le premier ne sait gérer que Twit­ter. Le second gère les deux proto­coles mais ne fonc­tionne que sur Android.

    (Twidere a toute­fois la mauvaise idée de présen­ter les messages privés en prove­nance de Masto­don dans les mentions plutôt que dans la colonne des messages privés. Je comprends pourquoi mais si on pouvait éviter ça serait mieux).

    Tweet­deck est assez évolué et me permet en plus de créer autant de colonnes que je veux pour des listes, des recherches avan­cées, des hash­tag. Je peux ouvrir une colonne pour la time­line ou les mentions d’un compte ou au contraire en ouvrir qui fusionnent tous mes comptes à la fois.

    Si l’app que vous me conseillez savait faire ça, ça serait top.

    Le client web de Masto­don le fait pour les hash­tag mais la zone de détail est forcé­ment tout à droite et celle de rédac­tion forcé­ment tout à gauche. Comme l’in­ter­face ne sait pas me montrer plus de quatre colonnes simul­ta­né­ment, c’est inuti­li­sable dès que je pin une colonne.

    Quitte à faire une liste au Père Noël, il y a quelques trucs faisables dans une app cliente qui seraient sympa :

    • Iden­ti­fier que j’ai déjà déplié un CW dans Masto­don et déplier auto­ma­tique­ment tous les futurs messages qui viennent du même fil (ou tous qui ont le même texte de CW, si c’est plus simple). Inver­se­ment si je replis un message qui contient un CW ;
    • Permettre de faire une recherche par hash­tag sur plusieurs serveurs à la fois (genre 2 à 5 expli­ci­te­ment nommés par l’uti­li­sa­teur, ou alors ceux des diffé­rents comptes de l’uti­li­sa­teur, je ne demande pas de faire un ping sur la moitié des serveurs du réseau). Aujourd’­hui, sauf à faire des robots qui vont faire des inter­ac­tions ou des abon­ne­ments arti­fi­ciels, on est vite segmenté ;
    • Option­nel­le­ment, iden­ti­fier les diffé­rents comptes via des couleurs (Twidere le fait et c’est juste essen­tiel, mais peut-être est-ce du à l’in­ter­face mobile parce que ça ne me manque pas parti­cu­liè­re­ment sur Tweet­deck) ;
    • Sur demande, envoyer de longs messages Twit­ter en créant auto­ma­tique­ment un fil de réponses chaî­nées.

    Oui. Je sais. Il suffi­rait que je le fasse. Mais bon… Je doute que ma frus­tra­tion soit assez impor­tante pour me lancer dans un tel projet comme ça.

  • Un système de classes sociales tout à fait arti­fi­ciel

    Je soupire quand je vois des recherches de CTO sur Paris pour 35 K€ bruts annuels. Je ne discute pas du chiffre en valeur absolu (je sais qu’il est élevé) mais la moyenne pour un ingé­nieur logi­ciel jeune diplômé pari­sien est plutôt dans les 37 K€ brut.

    On me dit « si c’est trop bas ils ne trou­ve­ront pas et ils augmen­te­ront ». Oui, peut-être, mais atten­tion à ne pas croire à la légende du marché ration­nel qui module les rému­né­ra­tions en fonc­tion de l’offre et de la demande.

    * * *

    Peu importe combien de postu­lants tout à fait formés vous trou­ve­rez sur une posi­tion de cadre. Peu importe le manque persis­tant d’as­sis­tantes mater­nelles partout en France. Les premiers seront toujours bien payés et les secondes mal payées, avec une fausse justi­fi­ca­tion de « c’est le marché », parce que « c’est normal ».

    Les rému­né­ra­tions sont globa­le­ment beau­coup plus dépen­dantes de la répu­ta­tion sociale d’un métier et des logiques de classes. On a admis une hiérar­chie dans les métiers et dans les rému­né­ra­tions, et cette hiérar­chie posée compte beau­coup plus que tout le reste.

    C’est telle­ment ancré qu’on repro­chera le trop plein de certains cadres haute­ment diplô­més à un problème d’orien­ta­tion à l’uni­ver­sité et qu’on repro­chera le manque de person­nel pour la petite enfance à un défaut de l’État. Personne ne songera que, peut-être, on pour­rait faire évoluer notre balance de rému­né­ra­tions.

    Le fait que ce soient ceux qui sont les mieux payés qui décident des rému­né­ra­tions des autres n’est pas tota­le­ment un hasard non plus.

    * * *

    « C’est le marché » parce que ceux qui en décident l’ont décidé ainsi, avec tous leurs biais idéo­lo­giques, pas unique­ment pour une ques­tion d’offre et de demande.

    Si la logique de l’offre et de la demande fonc­tion­nait, l’as­sis­tante mater­nelle ne serait pas payée une misère. L’agent de propreté, l’éboueur et l’ou­vrier en situa­tion pénible seraient bien plus proches de la médiane natio­nale.

    * * *

    Je ne reproche pas à ceux qui sont bien payés de l’être. Le marché le leur permet et s’ils s’y refusent ça n’ira certai­ne­ment pas pour autant dans la poche des moins favo­ri­sés.

    Ça n’em­pêche pas d’être conscient de la situa­tion. Oui les compé­tences et la personne jouent (heureu­se­ment) mais les équi­libres tiennent aussi énor­mé­ment à un système de classes sociales tout à fait arti­fi­ciel.

  • Vivre avec un SMIC

    Pendant un mois, le patron d’une société italienne a essayé de vivre avec le Smic, comme ses sala­riés. Il n’a pas tenu trois semaines. Résul­tat : tous ses employés ont été augmen­tés de 200 euros. — Europe 1

    Pour ceux qui gagnent bien leur vie et qui veulent essayer, ce n’est pas bien compliqué.

    Regar­dez combien vous avez dépensé ces 12 derniers mois hors charges fixes (loyer, rembour­se­ment de crédits, impôts, mutuelle, élec­tri­cité, abon­ne­ments tv, télé­phone et inter­net). Pas besoin d’être super précis non plus.

    Compa­rez ça avec un SMIC net par adulte (1153 €) auquel vous retran­chez des charges fixes stan­dard (mettons 650 € par mois pour loyer + inter­net + télé­phone + élec­tri­cité + gaz + chauf­fage + taxes diverses) (*)

    Vous faites la diffé­rence et divi­sez par 15 (ça devrait être 12 mais il faut garder un rab’ suffi­sant pour Noël, les vacances et les coups durs genre la voiture qui tombe en rade). Impo­sez-vous d’éco­no­mi­ser cette somme le mois prochain.

    Ne trichez pas. Vous ne pouvez pas dire « oui mais là j’ai un spec­tacle, des chaus­sures à chan­ger et l’an­ni­ver­saire de ma fille, je pour­rais m’en passer donc je ne les compte pas ». C’est juste­ment ça la diffi­culté, se rendre compte de ce que ça veut dire, impré­vus inclus, des choix diffi­ciles à faire.

    Le vivre au lieu de l’ima­gi­ner. Juste un mois.


    (*) Oui, c’est du très très grosse maille. Je ne compte pas les aides mais je ne compte pas les impôts, la taxe des ordures ména­gères et plein d’autres choses, et je compte un loyer pas cher. Je compte aussi un salaire plein temps par adulte, ce qui est déjà opti­miste. Je suis certain qu’au total j’ai plutôt sous-évalué.

  • Apathéiste

    apathéiste \a.pa.te.ist\ (Reli­gion) Indi­vidu qui se désin­té­resse de la ques­tion de l’exis­tence de dieu ou des divi­ni­tés.

    À la ques­tion « Croyez-vous en Dieu? », un apathéiste vous répon­dra: la ques­tion n’a aucun inté­rêt.

    Parce que j’ai parfois du mal à expliquer que non, je ne suis ni athée ni agnos­tique. Je ne conçois même pas la ques­tion.

    Ce n’est pas que je crois au divin ou que je n’y crois pas, c’est que je ne vois pas bien ce que ça change au final.

    Et en coro­laire, les gens peuvent bien croire ce qu’ils veulent à ce sujet. J’y suis tota­le­ment indif­fé­rent. Je ne vois pas la diffé­rence entre une opinion reli­gieuse et une opinion vesti­men­taire. Ce n’est ni mieux ni moins bien et chacun accorde de l’im­por­tance à ce qu’il veut : Je ne me vois pas dire que ce sujet est plus ou moins impor­tant qu’un autre.

    Tant qu’on ne parle que de la foi elle-même, savoir si mon inter­lo­cu­teur est catho­lique ou musul­man m’in­té­resse presque autant que de savoir s’il préfère les t-shirt ou les chemises. Le voir exer­cer son culte me concerne autant que de savoir s’il porte la chemise dont on vient de parler.

  • C’est quoi le délire avec les câbles USB-C ?

    On y fait passer du courant pour la charge donc je m’at­ten­dais à avoir des compa­ti­bi­li­tés avec une puis­sance ou une inten­sité maxi­mum à faire passer dans le câble mais non… ça serait trop simple.

    Donc le même câble sait parfois faire passer la charge rapide d’un télé­phone mais pas d’un autre. Vous allez me dire que le second a juste besoin de plus de puis­sance mais non : Pour certains câbles le support est inversé.

    D’ailleurs, pour couper court, ceux qui savent char­ger les macbook ne savent souvent pas faire passer la charge rapide QC pour les télé­phones.

    Bref, sur chaque câble il faut explo­rer une liste de télé­phones et de laptop compa­tibles en charge normale, en charge rapide, et en trans­mis­sion de données, et véri­fier dans les commen­taires que le vendeur ne raconte pas n’im­porte quoi.

    Un vrai délire, pour un foutu câble en cuivre dont je m’at­ten­dais juste à devoir véri­fier la longueur et le diamètre.

    Visi­ble­ment un câble aujourd’­hui c’est ça :

    Il y a un vrai micro-proces­seur à l’in­té­rieur, avec de la flash et de la ram. J’en suis à un point où je ne serai même pas étonné qu’on me propose de mettre à jour un firm­ware dans le câble pour étendre sa compa­ti­bi­lité.

    On nous a vendu « le câble unique qui fera tout » mais les emmerdes sont loin d’être finies en réalité. Elles ne font que commen­cer, car désor­mais on ne pourra jamais savoir ce qui va fonc­tion­ner ou non en ayant le câble en main.

  • Israël, sionisme et anti­sio­nisme

    Je ne comprends même pas comment on peut être contre l’exis­tence d’Is­raël aujourd’­hui.

    Je connais trop peu les discus­sions préa­lables à la créa­tion de l’État d’Is­raël pour savoir si c’était la meilleure solu­tion. Je ne prétends certai­ne­ment pas en avoir de meilleure. Tout ça est une ques­tion d’his­to­rien. Peu importe donc, je m’oc­cupe du présent.

    Aujourd’­hui le pays existe. La nation et le peuple qui le sous-tendent aussi. Comment peut-on nier le droit à l’exis­tence de ce pays et l’au­to­no­mie de ses habi­tants ?

    Pour autant je ne recon­nais aucun droit à. Peu importe l’his­toire ances­trale, peu importe les aspi­ra­tions, les croyances ou les textes reli­gieux, je ne crois pas au droit de certains de s’ins­tal­ler sur des terres au détri­ments d’autres peuples.

    Je ne recon­nais droit ni à Israël ni aux juifs ni aux sémites dans leur ensemble de conti­nuer la colo­ni­sa­tion au delà des fron­tières d’Is­raël. On peut discu­ter de la posi­tion des fron­tières mais on peut diffi­ci­le­ment contes­ter qu’aujourd’­hui il y a encore une poli­tique d’oc­cu­pa­tion et de colo­ni­sa­tion active en partie au nom du droit aux terres ances­trales.

    Mon CNRTL chéri lui donne le temre de sionisme [mouve­ment poli­tique et reli­gieux […] visant à l’ins­tau­ra­tion d’un Foyer natio­nal juif sur la terre ances­trale].

    Aujourd’­hui le sionisme ce n’est plus l’exis­tence d’Is­raël. Ça c’est le passé. Aujourd’­hui c’est la colo­ni­sa­tion et l’oc­cu­pa­tion.

    Et donc, bien que sachant ces ques­tions très complexes et abso­lu­ment pas binaire, je refuse la colo­ni­sa­tion et l’oc­cu­pa­tion, je refuse ce qui consti­tue le sionisme aujourd’­hui.

    Ça ne remet pas en cause l’exis­tence d’Is­raël en tant que pays. Ça ne remet pas en cause l’exis­tence d’Is­raël en tant que foyer juif (je ne suis ni juif ni israë­lien, aux premiers de déci­der ce qu’ils recon­naissent ou pas comme foyer et aux seconds de déci­der souve­rai­ne­ment si leur pays conti­nue de s’as­so­cier à une reli­gion et à laquelle).

    Ça remet en cause le droit à, la légi­ti­mité divine ou ances­trale, celle qui fait passer certains au dessus des autres.

    Et donc oui, cette décla­ra­tion me gêne énor­mé­ment car elle semble m’in­ter­dire de remettre en cause le sionisme d’aujourd’­hui, celui de la colo­ni­sa­tion et de l’oc­cu­pa­tion.

    En bon apathéiste, les croyances reli­gieuses m’in­dif­fèrent. Elles ne sont pour moi ni plus ni moins légi­times ou impor­tantes que les croyances poli­tiques ou plus géné­ra­le­ment les croyances et choix de vies de chacun. Tout au plus elles s’ac­com­pagnent aussi d’une culture et poten­tiel­le­ment d’un senti­ment de nation, mais c’est aussi le cas de croyances non-reli­gieuses.

    Je n’ai jamais cru qu’un peuple ou une culture était hiérar­chique­ment au dessus d’une autre et je suis fonda­men­ta­le­ment atta­ché tant à la liberté de croyance qu’à la liberté de culte.

    Je ne vois pas en quoi refu­ser la légi­ti­mité d’un droit à des terres pour motif divin ou ances­tral (le sionisme) et les actions qui sont menées aujourd’­hui au nom de ce droit, revien­drait à avoir de la haine ou de la discri­mi­na­tion envers un peuple ou une reli­gion (l’an­ti­sé­mi­tisme).

    Par amal­game j’ai l’im­pres­sion à la fois que non seule­ment on me refuse le droit de critiquer et refu­ser les actions faites au nom du sionisme cette décen­nie, mais qu’en plus, faisant cette décla­ra­tion lors de la célé­bra­tion du vél d’hiv, on cherche à m’as­so­cier à ce passé atroce.

    Je trouve ça indigne, honteux ; plus que ça mais je n’ai pas les termes adap­tés.

    Tout le problème des termes. D’une part parce que visi­ble­ment certains asso­cient le sionisme unique­ment à la créa­tion d’Is­raël en y disso­ciant toute la poli­tique moderne qui pour­tant vient de la même aspi­ra­tion. D’autre part parce que on CNRTL chéri – toujours lui – me rappelle que le terme anti­sio­nisme a été histo­rique­ment un autre terme pour la haine des juifs.

    Je pense avoir légi­ti­me­ment le droit de pas soute­nir le sionisme, mais pas de me dire anti­sio­niste puisque ça veut dire autre chose. J’ai l’im­pres­sion d’être pris dans le même amal­game que plus haut, mais sans ici pouvoir même le contes­ter. Faut-il que je me dise contre-sioniste ? a-sioniste ?

    On me dit que je suis simple­ment contre la colo­ni­sa­tion. C’est vrai, en partie, mais ce serait nier que je suis contre le fonde­ment de cette colo­ni­sa­tion, contre l’idée même que le mouve­ment qui le fonde puisse y donner une légi­ti­mité ou un droit. Vouloir le réduire à une oppo­si­tion à la colo­ni­sa­tion c’est consi­dé­rer que le droit à la terre ances­trale ne peut être contesté, qu’il est juste­ment divin et qu’on ne peut que discu­ter de comment il est appliqué. Ça ne me va pas non plus…


    Je ferme les commen­taires. Vous êtes les bien­ve­nus à en discu­ter avec moi en privé, et ça a été fait de façon tout à fait produc­tive avec certains, mais je ne veux pas avoir à modé­rer les déra­pages d’in­con­nus, qu’ils soient d’un bord ou de l’autre, ni juste­ment donner un espace aux anti-sémites divers.

    Bien évidem­ment, comme toujours, je me réserve aussi le droit de chan­ger d’avis, de me rendre compte qu’il y a des choses que je ne connais pas qui sont à prendre en compte.

  • Les doudous

    Je ne sais plus qui nous avait donné l’as­tuce : Dès que le petit a choisi son doudou, on essaye de ache­ter deux autres iden­tiques et de les faire tour­ner pour qu’ils s’usent à la même vitesse.

    On évite le drame en cas de perte mais l’ef­fet prin­ci­pal est de pouvoir en lais­ser un à demeure chez la nounou ou à l’école sans nuit diffi­cile à chaque oubli. Même chose pour les lavages.

    * * *

    Ça c’est la théo­rie.

    En pratique, même s’il pouvait dormir avec n’im­porte lequel, il n’a pas mis très long­temps à recon­naitre les marques d’usure des diffé­rents doudous et à parfois en récla­mer un précis.

    Ça jusqu’à une soirée où nous les avions tous à demeure et qu’il nous a dit « je les veux tous les trois ». À partir de là on est un peu coincé :-)

  • Profes­seur des écoles

    J’en ai marre de lire les habi­tuels poncifs sur les profes­seurs des écoles fainéants, qui ne travaillent pas et toujours en vacances. Bien loin de la réalité.

    Certes,  le temps de cours est assez faible, que ce soit en heures sur la semaine ou en semaines sur l’an­née. Ces heures ne repré­sentent cepen­dant pas la moitié du travail réel. Ajou­tez-y l’ad­mi­nis­tra­tif mais aussi les correc­tions, les prépa­ra­tions des cours et les discus­sions avec les parents. D’un coup on ne parle plus de la même chose.

    J’ai du mal à évaluer le temps de prépa­ra­tion mais je sais que quand je faisais de la forma­tion profes­sion­nelle, on comp­tait 1 jour­née de concep­tion pour 1 heure d’ani­ma­tion… et je n’avais pas à adap­ter les conte­nus au fur et à mesure en fonc­tion de l’ap­pren­tis­sage indi­vi­duel de chacun. Je serais étonné qu’on compte moins de 1h pour 1h au moins les premières années (et c’est le résul­tat de l’étude de l’INSEE aussi).

    Quant au temps de présence devant les parents, je sais que pour récu­pé­rer ma femme en fin de jour­née c’est une guerre de tran­chées où je compte chaque mètre gagné en direc­tion de la voiture telle­ment elle se fait arrê­ter à chaque parent croisé.

    * * *

    Plutôt que de me faire confiance, utili­sons les chiffres de l’INSEE. Ils estiment le temps de travail des profes­seurs des écoles à 44h par semaine ; et plus de 52h les premières années.

    Rapporté à 36 semaines de cours, on en vient à entre 96% et 113% d’un 35h plein temps annuel effec­tif. Pas les plus à plaindre du monde, mais pas fran­che­ment favo­ri­sés non plus.

    Bien entendu tout ça suppose que les profes­seurs des écoles ne travaillent que pendant les périodes de cours, ce qui est bien évidem­ment faux. Il faut bien les prépa­rer les années scolaires, surtout avec les programmes qui changent chaque année pendant l’été. On est donc trèèès large­ment au delà du plein temps dans tous les cas.

    On ne parle là que du temps de travail formel. Se faire alpa­guer en sortie des classes pendant 1h30 en discus­sions infor­melles avec les parents, c’est en plus de ces 44h.

    Si vous voulez critiquer le temps de travail réel d’un corps de métier, je vous propose de cibler quelqu’un d’autre.

    * * *

    Pour ce travail on les paye 24 000 € bruts annuels pour deux ans d’ex­pé­rience, 41 000 € bruts annuels en fin de carrière.

    Certes, c’est beau­coup par rapport au SMIC (17 750 € bruts) mais bien moins que la moyenne des autres BAC +5 au même niveau d’ex­pé­rience, et pour des condi­tions de travail déplo­rables. Parce que oui, on parle de diplôme BAC+5 obli­ga­toire en plus du concours.

    * * *

    Les condi­tions ne sont déjà pas faciles : allez ensei­gner dans une classe de 27 gamins, et faire en sorte qu’ils sachent lire et écrire en fin d’an­née. Si les décro­chages et arrêts mala­die s’en­chaînent dans le métier, ce n’est pas par hasard.

    La plupart de ceux qui critiquent ne tien­draient pas une année. Person­nel­le­ment je doute d’en être capable.

    Main­te­nant ce qui doit être sacré­ment lourd nerveu­se­ment ce sont les commen­taires et les lieux communs à propos de la fainéan­tise, des avan­tages ou des vacances des profs par des gens qui ne connaissent visi­ble­ment rien au métier. Ça a de quoi détruire ceux qui sont conscien­cieux, ou leur faire aban­don­ner leur moti­va­tion. Est-ce vrai­ment votre but ?

    * * *

    Exemple très person­nel : Hier ma femme devait être sur place vers 7h30 le matin. Elle a dû repar­tir vers 19h le soir. Ce n’est pas tous les jours mais c’est loin d’être la première fois non plus. Parfois à 6h30 elle est en train d’im­pri­mer des choses à la maison (ne comp­tez pas sur la photo­co­pieuse ou les outils de l’école, surtout le matin).

    Petite infor­ma­tion pour comprendre : C’est un poste à mi-temps.

    À mi-temps et à un poste précaire sans aucune garan­tie d’em­ploi ni cumul d’an­cien­neté pour son salaire, à l’an­cienne grille des insti­tu­teurs plutôt qu’à celle des profes­seurs des écoles malgré qu’on lui ai demandé son BAC+5 avant de l’ac­cep­ter. La rumeur veut même que l’Édu­ca­tion natio­nale refuse les renou­vel­le­ments au bout de 6 ans, pour éviter que les concer­nés ne puisse récla­mer une titu­la­ri­sa­tion.

    Fran­che­ment il faut avoir la voca­tion, et le courage de se farcir les bêtises de ceux qui ne connaissent rien au métier.

  • Ne lais­sez pas des tiers vous faire croire qu’il n’y a pas le choix

    Fuyez ceux qui en poli­tique disent « il faut » ou « nous n’avons pas le choix ».

    C’est vrai, à condi­tion de tenir comme acquis que les problèmes à résoudre sont ceux qu’ils ont choisi, que les prio­ri­tés sont celles qu’ils ont choisi, et que pour y arri­ver il n’y a pas d’al­ter­na­tive au modèle de société.

    Prenez du recul. Ne vous lais­sez pas confisquer les choix fonda­men­taux dont découlent les mesures qu’on vous propose.

    Choi­sis­sez le modèle de société auquel vous adhé­rez. Choi­sis­sez ce qui vous importe comme valeurs et comme prin­cipes. Ne lais­sez pas des tiers vous faire croire qu’il n’y a pas le choix.

  • J’ef­face mes traces

    Il y a désor­mais 5 ans que j’ef­face mes traces.

    J’avais fait un petit billet pour expliquer que j’ef­façais mes tweets après 48h. Je l’ai fait un temps mais via des scripts lancés à la main, pour garder le contrôle. Je l’ai fait de façon irré­gu­lière, puis plus du tout pendant un temps.

    La moti­va­tion n’a toute­fois pas chan­gée.

    Je m’y remets avec un script un peu plus évolué qui devrait à terme pouvoir être lancé en auto­ma­tique (quand j’au­rais un peu plus confiance). Désor­mais la plupart de mes tweets pour­ront être suppri­més au bout d’une dizaine de jours.

    Si j’ai le courage j’éten­drai ça à Masto­don et aux autres réseaux. Plus géné­ra­le­ment, tout ce qui n’est pas dans un espace que je contrôle person­nel­le­ment est poten­tiel­le­ment amené à dispa­raitre. Ce qui m’im­porte est géné­ra­le­ment retrans­crit sur le site que vous êtes en train de lire.