Auteur/autrice : Éric

  • Retrou­ver RSS

    Je n’ai jamais arrêté les flux de syndi­ca­tions. J’ai désor­mais deux comptes Inorea­der avec respec­ti­ve­ment 600 et 200 flux.

    Je pour­rais accep­ter leur nouveau prix mais j’ai en paral­lèle trop de flux qui deviennent illi­sibles. J’ai perdu Tumblr, Insta­gram et quelques autres.

    Bref, je cherche un nouveau serveur pour y lire mes flux. Idéa­le­ment ce devrait être un service en ligne à prix raison­nable. À défaut je peux imagi­ner auto-héber­ger une solu­tion libre ou instal­ler une appli­ca­tion locale sur mon mac.

    • Pouvoir gérer une grande quan­tité de flux (>500) avec une lecture rapide
    • Pouvoir s’abon­ner à des OPML
    • Insé­rer des scripts qui créent le RSS pour les sites qui n’en ont pas ou qui imposent un parcours web préa­lable
    • Insé­rer des filtrent sur certains flux RSS (ne rete­nir que les items d’une certaine caté­go­rie, exclure certains mots clefs)
    • Pouvoir faci­le­ment bascu­ler entre la vue web et le résumé inclus sans le RSS

    Connais­sez-vous quelque chose à me recom­man­der ?

  • Démo­cra­tie — Accep­ter de ne pas la vouloir

    Il est accep­table de souhai­ter ne pas toujours suivre la volonté du peuple. Ce peut-être que la popu­la­tion ne comprend pas, qu’elle n’a pas l’ex­per­tise, qu’il est impos­sible de toujours deman­der son avis au peuple sur chaque déci­sion, qu’il y aura toujours une majo­rité de mécon­tents quelle que soit la déci­sion prise, que les avis sont trop divers pour trou­ver un consen­sus… Choi­sis­sez vos raisons ou ajou­tez les vôtres. L’exemple qui revient le plus est l’abo­li­tion de la peine de mort à une date où le peuple aurait proba­ble­ment voté contre.

    Bref, ceci est un choix poli­tique et philo­so­phique tout à fait défen­dable. C’est même partiel­le­ment le choix de nos régimes repré­sen­ta­tifs occi­den­taux. Lors de la révo­lu­tion française démo­cra­tie était presque un gros mot, au même titre que déma­go­gie aujourd’­hui.

    Par contre, si vous assu­mez ce choix de ne pas toujours suivre le peuple en tout point et en tout moment, accep­tez d’en­tendre que les déci­sions qui en découlent ne sont pas démo­cra­tiques, que le régime qui le permet n’est pas plei­ne­ment démo­cra­tique.

    Peut-être qu’une démo­cra­tie pure et abso­lue n’est pas réaliste, ou même pas souhai­table. Ce n’est pas horrible. Il faut juste l’as­su­mer, et savoir mettre les mots dessus. Ça permet de prendre du recul pour savoir quoi amélio­rer, ou pour déci­der de la direc­tion à prendre.

  • Démo­cra­tie — Quelques pensées

    Je place là quelques notes de discus­sions récentes et moins récentes.


    Démo­cra­tie : Régime poli­tique, système de gouver­ne­ment dans lequel le pouvoir est exercé par le peuple, par l’en­semble des citoyens

    Défi­ni­tion via le CNRTL

    Choix arbi­traire de défi­ni­tion, expli­cité ailleurs, mais je n’ai pas vu de source d’au­to­rité avec un sens vrai­ment diffé­rent.

    Reprendre le sens des mots est essen­tiel si on veut avoir le moindre recul.


    Si on réduit la démo­cra­tie à la volonté du peuple, on n’au­rait pas mis fin à la peine de mort

    On l’a fait. C’était une bonne chose. Ça n’en fait pas pour autant une déci­sion démo­cra­tique (à l’époque) pour autant si une part majo­ri­taire de la popu­la­tion était contre.

    Une bonne déci­sion n’est pas forcé­ment démo­cra­tique. Une déci­sion démo­cra­tique n’est pas forcé­ment bonne.

    Il faut juste accep­ter de faire descendre le concept de démo­cra­tie de son piédes­tal. Oui dans une pure démo­cra­tie on aurait proba­ble­ment mis plus de temps à arrê­ter la peine de mort en France.

    Peut-être que la réponse est que nous ne voulons pas d’une démo­cra­tie parfaite, tout simple­ment.


    Si on réduit la démo­cra­tie à la volonté du peuple, ça peut donner l’Al­le­magne Nazie, l’an­ti­sé­mi­sitme, [etc].

    Je n’ai pas l’ex­per­tise sur cette époque pour prétendre savoir quelle est la part de volonté du peuple et quelle est la part de prise de pouvoir.

    Pour autant oui. Le concept de démo­cra­tie n’est aucu­ne­ment lié à un quel­conque sujet éthique ou moral. Que le peuple ait le pouvoir implique qu’il puisse tout à fait déci­der des pires horreurs, de répres­sions et régres­sions sans précé­dent. Il peut aussi toute­fois déci­der de bien­veillance, de respect des liber­tés, de progres­sion sociale et de bonheur collec­tif.

    C’est d’ailleurs proba­ble­ment vrai quel que soit le régime, démo­cra­tie ou pas. La poli­tique c’est déci­der ce qu’on fait du pouvoir qu’on a.


    Atten­tion à ne pas confondre démo­cra­tie et dicta­ture de la majo­rité

    Dans toutes les défi­ni­tions que j’ai trouvé, on parle de pouvoir au peuple sans défi­nir comment on déter­mine cette volonté dans un peuple qui n’a pas qu’une seule opinion.

    Dans notre vision élec­tive, on traduit ça par une majo­rité de 50% + 1 mais ce n’est pas limi­ta­tif. On pour­rait très bien imagi­ner une majo­rité aux 2/3, ou même un consen­sus qui n’im­plique pas d’ac­cord mais juste une absence de rejet.

    Non la démo­cra­tie n’est pas la dicta­ture de la majo­rité dans sa défi­ni­tion. Savoir comment mettre en place un système démo­cra­tique concret qui ne puisse pas tour­ner en dicta­ture de la majo­rité est une vraie ques­tion inté­res­sante et je n’ai pas la réponse.

    Je note toute­fois deux points :

    1– Notre système actuel, bien qu’ayant fait des compro­mis, ne nous garan­tit rien non plus contre la dicta­ture de la majo­rité. Pire, notre système permet la dicta­ture de la plus grande mino­rité, ce qui est encore moins glorieux.

    2– S’il est diffi­cile de savoir où s’ar­rête la démo­cra­tie et où commence la dicta­ture de la majo­rité, il est toute­fois simple de dire que s’il n’y a pas d’as­sen­ti­ment d’au moins la majo­rité, les déci­sions prises ne peuvent être quali­fiées de démo­cra­tique. Dit autre­ment : L’as­sen­ti­ment de la majo­rité n’est pas forcé­ment suffi­sant mais il est clai­re­ment néces­saire.


    Il y a eu vote démo­cra­tique

    Le vote est un outil, la démo­cra­tie est un régime poli­tique. Le vote peut nous aider à créer un système de gouver­nance qui nous mènera à un régime démo­cra­tique (ou à un régime qui cherche à l’être), mais il n’y est ni néces­saire ni suffi­sant.

    Démons­tra­tion par l’ab­surde : Il est tout à fait possible d’ima­gi­ner une monar­chie élec­tive, avec un roi ayant les pleins pouvoirs jusqu’à sa mort, et une élec­tion à sa mort pour dési­gner un nouveau roi. Ce ne serait pas une démo­cra­tie (le peuple n’au­rait pas le pouvoir) mais il y aurait bien élec­tion.

    La démons­tra­tion n’est d’ailleurs pas si absurde que ça parce que si nos systèmes de gouver­nance se limi­taient à élire des repré­sen­tants, nous serions effec­ti­ve­ment dans une suite de petites dicta­tures élec­tives le temps d’un mandat. Ce qui nous fait avan­cer un peu vers la notion de démo­cra­tie c’est la sépa­ra­tion des pouvoirs, les contre-pouvoirs, la consti­tu­tion et tout ce qui permet au peuple de garder le contrôle d’une façon ou d’une autre sur les gens qu’il a élu.

    Malheu­reu­se­ment consti­tu­tion et contre-pouvoirs ne sont là aussi que des outils, pas suffi­sants en eux-mêmes (surtout si la consti­tu­tion peut-être chan­gée par une assem­blée sans en réfé­rer au peuple et si les contre-pouvoirs sont eux-mêmes action­nables unique­ment par les repré­sen­tants).


    Nous avons une consti­tu­tion, des élec­tions, les droits de l’Homme, des insti­tu­tions, n’est-ce pas ce qui fait de nous une démo­cra­tie ?

    Outre les réponses sur la consti­tu­tion et les élec­tions qui ne sont que des outils et pas consti­tu­tifs d’un régime parti­cu­lier, et la ques­tion des droits de l’Homme qui repré­sentent plus une ques­tion de morale qu’une ques­tion de régime poli­tique, l’en­semble décrit une orga­ni­sa­tion où le pouvoir est partagé, règle­menté.

    La défi­ni­tion d’un telle orga­ni­sa­tion c’est la répu­blique. Répu­blique et démo­cra­tie tendent à se rejoindre dans nos esprits mais ils n’ont pas à l’être. La répu­blique quali­fie sa struc­ture, la démo­cra­tie quali­fie sa fina­lité et qui a le contrôle dans la struc­ture.


    Ne confon­dons pas démo­cra­tie et déma­go­gie

    Cette phrase me gêne parce qu’elle est trop souvent employée pour dire « ne suivons pas la volonté du peuple ».

    Déma­go­gie :

    A. Exer­cice du pouvoir par des factions popu­laires ou par leurs meneurs, avec les abus qui en résultent; système de gouver­ne­ment corres­pon­dant.

    B. Recherche de la faveur du peuple pour obte­nir ses suffrages et le domi­ner.

    Défi­ni­tion via le CNRTL

    Dans le A, la déma­go­gie est typique­ment une prise de pouvoir par un groupe restreint. C’est le contraire de « suivre la volonté du peuple » et ça corres­pond bien plus à la capa­cité d’une personne ou d’un groupe à se faire élire pour exer­cer le pouvoir à son profit.

    Dans le B il y a effec­ti­ve­ment une recherche de popu­la­rité et donc d’ac­cé­der aux volonté du peuple mais elle est de façade ou tempo­raire pour y appliquer ensuite une domi­na­tion.

    Dans aucun des cas le fait de lais­ser le peuple déci­der n’est de la déma­go­gie. Ça c’est de la démo­cra­tie.

    Par contre, se faire élire par des promesses pour ensuite exer­cer le pouvoir à son profit, ça c’est bien la défi­ni­tion en B, quand bien même ça sera via une élec­tion à la base.

  • Démo­cra­tie — Reprendre le sens des mots.

    À brouiller les termes on empêche de prendre du recul sur ce qu’on fait et où on va. Reti­rons les fantasmes, les construc­tions mentales et amal­games. Repre­nons le sens des termes.

    Je vous propose de prendre comme base la défi­ni­tion du TLFi, claire et simple :

    Démo­cra­tie : Régime poli­tique, système de gouver­ne­ment dans lequel le pouvoir est exercé par le peuple, par l’en­semble des citoyens

    Défi­ni­tion via le CNRTL

    Le choix du TLFi est forcé­ment très arbi­traire mais la défi­ni­tion corres­pond parfai­te­ment à son étymo­lo­gie (« dêmos » le peuple et « kratein » comman­der) ainsi qu’à celle de la huitième édition du diction­naire de l’Aca­dé­mie française qui parle de « forme de gouver­ne­ment où le peuple exerce la souve­rai­neté ».

    La neuvième édition rédi­gée dans les années 1980 y expli­cite « direc­te­ment ou indi­rec­te­ment » et ajoute « théo­rique­ment ou réel­le­ment ». Ce dernier ajout me gêne un peu en ce qu’il peut être inter­prété comme vali­dant des dispo­si­tifs qui ne sont démo­cra­tiques que dans la volonté affi­chée mais pas dans les faits, mais on reste dans tous les cas sur la même notion de base.

    Je n’ai pas trouvé de sources sérieuses avec une une défi­ni­tion signi­fi­ca­ti­ve­ment diffé­rente. On peut discu­ter d’autres défi­ni­tions mais en ce cas je vous deman­de­rai d’en sour­cer l’ori­gine et la légi­ti­mité.

  • Qui suis-je ?

    J’ai l’ha­bi­tude de dire que je suis discret, réservé à l’ex­trême, gêné en perma­nence.

    C’était vrai, à un point que beau­coup n’ima­ginent pas. Par le passé je n’osais pas dire bonjour, que devoir prendre contact avec quelqu’un pouvait me mettre dans un stress malsain pendant des jours.

    J’ai évolué, forcé­ment. C’est surtout vrai profes­sion­nel­le­ment où j’ai appris à me mettre en avant, à dépas­ser la timi­dité et à m’im­po­ser. Ce n’est pour autant toujours pas natu­rel, ou du moins je ne le vois pas comme natu­rel. Je sais le faire, mais comme un costume qu’on utilise consciem­ment dans des situa­tions précises, et je doute de faire illu­sion long­temps pour ceux qui me connaissent vrai­ment.


    C’est un peu ma nature, ou du moins je le croyais. Suis-je en train de m’aveu­gler ?

    En quelques semaines, deux personnes m’ont dit que je savais me mettre en avant, deux autres se sont partiel­le­ment éner­vées pour me dire que non c’est non et que je les gênait par mon insis­tance.

    Une était une rela­tion profes­sion­nelle et me mettre en avant était tout à fait légi­time mais ce n’était pas conscient. Les autres fois c’était person­nel et jamais je ne me serais permis, jamais je n’avais pour inten­tion autre chose que de respec­ter au plus strict la personne en face de moi.

    Bref, ça met une bonne claque.


    Ai-je tant changé ? Qui suis-je désor­mais ? Celui qui provoque ces retours n’est pas qui je veux être.

    Ce que je croyais être ma nature, ma façon d’être, j’y tiens malgré toutes diffi­cul­tés et les ques­tions perma­nentes que ça me pose au jour le jour. C’est presque une ques­tion de valeurs pour moi. Je ne veux pas être de ceux passent par dessus les autres. Vrai­ment, l’idée que je puisse deve­nir ainsi me fait déjà mal au ventre. Si je suis devenu celui-ci, ou si je suis en train de le deve­nir, il m’est impor­tant chan­ger au plus vite avant de ne plus me recon­naitre.

    Pour l’ins­tant ce n’est qu’une réflexion en cours suite à des retours récents mais si vous me connais­sez bien, je suis preneur de vos retours et de votre aide sur le sujet.

  • Le pouvoir de l’argent

    Le cari­ta­tif est un danger pour la démo­cra­tie.

    Oui, j’aime bien les phrases choc. C’est forcé­ment un peu plus complexe que ça mais le fond y est.

    Les dons de grandes fortunes aux resto du cœur et aux monu­ments natio­naux me laissent un arrière goût amer. Oh, je suis heureux qu’ils soient là mais on parle de palier aux manques de l’État, d’agir à sa place dans ses rôles. On parle de le faire par des gens dont on a tendance ces derniers temps à réduire leur fisca­lité et celle de leurs entre­prises.

    Ce qu’ils donnent, c’est ce qui n’est pas collecté via l’im­pôt ou les coti­sa­tions par ailleurs. On peut dire que les dons palient au manque de budget de l’État. On peut aussi dire que ces dons sont juste­ment ce qui manque au budget de l’État pour assu­rer plus direc­te­ment les mêmes missions. Le cari­ta­tif et les manques de l’État sont liés, dans les deux sens.

    Au final on peut même dire que le moyen d’ac­tion importe peu mais il s’agit d’un modèle de société, et son choix n’est pas neutre. En privi­lé­giant le cari­ta­tif sur l’im­pôt, on permet au dona­teur de choi­sir l’af­fec­ta­tion des sommes sans passer par les struc­tures démo­cra­tiques prévues pour. On est en train de dire que ceux qui ont l’argent doivent avoir un pouvoir de déci­sion plus grand que les autres dans les choix budgé­taires collec­tifs. Pas neutre, vrai­ment.

    Est-ce qu’il faut recons­truire Notre Dame ? Peut-être, peut-être pas, mais étant un bâti­ment public ce devrait être un choix collec­tif. En choi­sis­sant moins d’im­pôts et plus de cari­ta­tif, on prive la collec­ti­vité de la capa­cité de faire un tel choix, de privi­lé­gier la réfec­tion d’écoles ou de tribu­naux en ruine plutôt qu’un monu­ment touris­tique. C’est celui qui a l’argent qui décide, et ça pose un vrai problème démo­cra­tique.


    Le pire c’est quand non seule­ment on donne un tel pouvoir mais qu’on le renforce. Celui qui donne aura des exoné­ra­tions d’im­pôts. Les resto du cœur se plaignent de moindres dona­tion depuis la dispa­ri­tion de l’ISF et des inci­ta­tions fiscales affé­rentes.

    Inci­ter à donner parait une bonne idée, le fameux gagnant-gagnant. En réalité ça revient à leur donner encore plus de pouvoir. Ça revient à leur permettre de piocher dans les impôts qu’ils auraient du payer – c’est à dire dans le budget public – pour déci­der où cela sera utilisé.

    Bien entendu seuls ceux qui ont suffi­sam­ment d’argent peuvent faire ce choix. Les voilà avec un pouvoir déci­sion­naire plus fort que les autres. On est sorti du « une personne une voix ».


    Oui, chacun fait ce qu’il veut de son argent. Choi­sir de dimi­nuer les impôts et faire appel au cari­ta­tif pour des actions publiques est toute­fois un choix poli­tique. Aller jusqu’à offrir des réduc­tions d’im­pôts pour encou­ra­ger de finan­cer en dons ce qu’on ne collecte pas comme impôts l’est aussi.

    Aucune des deux formes n’est neutre poli­tique­ment ou démo­cra­tique­ment, et encore moins quand les dons sont promis par les plus riches peu après la mise en place d’une poli­tique fiscale qui leur est très favo­rable.

  • Recons­truire le passé

    Je suis atta­ché au patri­moine exis­tant, à son entre­tien, à sa protec­tion. Parfois je pleure le manque de moyens et je suis scan­da­lisé qu’on imagine faire un « loto patri­moine » plutôt que de débloquer des fonds plus direc­te­ment.

    Et pour­tant, je ne comprends pas j’en­tends parler de recons­truc­tion suite à l’in­cen­die de Notre Dame.

    C’est un peu comme une boule à neige. Elle évoque des souve­nirs, on s’y attache, on la nettoie quand elle prend la pous­sière ou on la met dans du papier à bulle pour qu’elle ne casse pas. S’il y a une fuite on peut remettre de l’eau et ajou­ter un point de colle mais ça n’a aucun sens de la recons­truire si elle casse. Ce ne sera plus la même chose, plus le même souve­nir. On va de l’avant.

    Je ne sais pas quel sens ça aurait d’avoir un faux souve­nir recons­truit. Ce ne serait plus de la sauve­garde mais de la copie. Ce ne serait plus du patri­moine, mais au mieux une attrac­tion touris­tique.


    J’ai l’im­pres­sion qu’on propose une recons­truc­tion juste parce qu’on a du mal à se déta­cher, à se dire que quelque chose a disparu. On veut recons­truire parce que ça a toujours été là et qu’on imagine mal autre chose. Peut-être faut-il juste l’ac­cep­ter, et redi­ri­ger tout cet argent vers tout le patri­moine qui lui existe toujours, argent qui y manque cruel­le­ment.

    À l’heure où tant de monu­ments encore debout sont prêts à tomber en ruine faute de budget d’en­tre­tien, un appel à une recons­truc­tion ne me semble pas anodin. À l’heure où il pleut dans les salles de classe et dans les tribu­naux, ça l’est encore moins.

  • Fâché avec la cédille

    Fran­che­ment, à première vue il a l’air bien ce nouvel agen­ce­ment du clavier azerty.

    On a enfin les guille­mets et apos­trophes typo­gra­phiques acces­sibles faci­le­ment. Les ouvrants et fermants sont côte à côte. Le ê est en accès direct et ça c’est un vrai gain.

    Le clavier sait aussi gagner en richesse pour qui le souhaite. Il reprend là quelques bonnes idées des claviers Mac et Linux : Le à devient À et le é devient É avec les bonnes combi­nai­sons. On gagne aussi plus de symboles et diacri­tiques euro­péens. Rien ne semble manquer à première vue ; les ajouts sont bien­ve­nus.

    Une chose qui semble frei­ner c’est qu’on a affaire à une vraie refonte. Ils ont préféré les place­ments intel­li­gents aux place­ments histo­riques.

    Ça peut se justi­fier pour les symboles qu’on ajoute ou qu’on change de complexité d’ac­cès mais était-ce vrai­ment néces­saire de dépla­cer ^ à – ) et quelques autres si c’est pour les lais­ser en accès direct ?

    C’est plus logique ainsi mais le chan­ge­ment d’ha­bi­tude n’est pas du tout à igno­rer dans un nouveau clavier. Éviter les dépla­ce­ments inutiles aurait à mon avis été préfé­rable à une telle refonte.

    Au delà de l’ha­bi­tude, j’ai un vrai reproche : ç et ù perdent leur accès direct alors qu’ils sont extrê­me­ment fréquents en français. Une fois tous les 2000 mots pour le ç d’après leur propre étude.

    On les a déclas­sés au profit du guille­met-apos­trophe culbuté ( ‘ ) — utilisé une fois tous les 238 000 mots en moyenne — et qui lui gagne un accès direct. C’est satis­fai­sant intel­lec­tuel­le­ment parce que son opposé était sur la touche adja­cente, mais fran­che­ment peu raison­nable du point de vue des usages. Un peu de prag­ma­tisme aurait été de bon aloi.

  • Où je dis du bien du CSS-in-JS

    Il n’y a que les imbé­ciles qui ne changent pas d’avis et c’est mon avis depuis toujours

    Coluche

    J’ai toujours regardé avec dédain les tenta­tives des dev JS pour contour­ner l’écri­ture de CSS mais je commence à consi­dé­rer que les outils de CSS-in-JS type Emotion sont la bonne solu­tion pour les webapp React.


    J’ai été inté­gra­teur, à faire de la belle CSS sépa­rée du code HTML. On finit quand même vite par construire des monstres ou se prendre les pieds dans le tapis dès qu’on fait plus de quelques pages types.

    Pour résoudre le problème, élimi­nons le. C’est ce que proposent les conven­tions comme BEM. Si je cari­ca­ture, il s’agit prin­ci­pa­le­ment de reti­rer les sélec­teurs CSS un attri­buant une ou plusieurs classes spéci­fiques à chaque contexte. C’est fran­che­ment moche mais ça fonc­tionne.

    CSS-Modules va un peu plus loin. Le prin­cipe est le même mais on permet au déve­lop­peur d’uti­li­ser un nommage plus agréable. C’est l’ou­til de géné­ra­tion qui gère la complexité au lieu du déve­lop­peur.


    J’avoue que j’aime bien CSS-modules. C’était mon favori jusqu’à présent.

    Ça revient à juste gérer un fichier par compo­sant en se limi­tant à des sélec­teurs très simples pour ne pas créer de conflits de spéci­fi­cité. On reste sur du CSS stan­dard et sur une approche proche de mes habi­tudes histo­riques. Mieux : L’in­té­gra­tion peut se faire indé­pen­dam­ment du langage de déve­lop­pe­ment de l’ap­pli­ca­tif.

    C’est top mais ça se base sur des compo­sants qui ne bougent pas beau­coup, dont on connait à l’avance tous les états.

    Dès qu’il s’agit de cumu­ler plusieurs états, le résul­tat dépend de l’ordre d’écri­ture dans la CSS. Parfois c’est bien prévu, parfois non.

    Dès qu’il s’agit de rendre des choses très dyna­miques, il faut de toutes façons sortir des CSS modules. Vous voulez que dans la vue large les items de navi­ga­tion se colorent au survol en fonc­tion de la caté­go­rie desti­na­tion déter­mi­née dyna­mique­ment mais qu’ils utilisent la couleur neutre dans la vue réduite desti­née aux mobiles ? Vous êtes à poil et il va falloir compo­ser avec d’autres façons d’injec­ter des CSS, peut-être même tâton­ner sur les prio­ri­tés entre classes.


    Les classes utili­taires et CSS atomiques à la Tachyon sont là pour indus­tria­li­ser en pous­sant encore plus loin.

    J’ai une classe par valeur à appliquer : .ms7-ns applique la septième valeur du cata­logue (7) comme taille hori­zon­tale maxi­mum (ms pour max-width) si la fenêtre a une taille supé­rieure au point de rupture « small » (ns pour non-small).

    Ça n’offre quasi­ment aucune abstrac­tion utile (unifor­mi­ser les valeurs on a déjà plein d’ou­tils plus effi­caces). C’est vite cryp­tique, lourd, et mons­trueux dès qu’on multi­plie les valeurs et les points de rupture possibles.

    Le seul inté­rêt par rapport à écrire direc­te­ment les attri­buts style c’est que ça permet d’ac­cé­der aux media query et aux pseudo-sélec­teurs.

    Malheu­reu­se­ment non seule­ment ça ne résout pas les conflits de prio­ri­tés mais ça les empire. Si je spécia­lise un compo­sant exis­tant en y ajou­tant une classe liée à une direc­tive déjà présente, je joue à la roulette russe. Il faut abso­lu­ment que mon compo­sant initial prévoit lui-même tous les cas possibles pour savoir quelle classe injec­ter et ou ne pas injec­ter. Pas d’al­ter­na­tive.

    J’ai vrai­ment l’im­pres­sion d’un retour en arrière mons­trueux avec ces CSS atomiques, cumu­ler les défauts sans aucun avan­tage, et c’est proba­ble­ment ce qui m’a fait reje­ter par prin­cipe les CSS-in-JS jusqu’a­lors.


    Les CSS-in-JS c’est fina­le­ment pous­ser la logique de Tachyons un cran plus loin. Quitte à déci­der de tout dans le code HTML, autant écrire direc­te­ment les styles à cet endroit là en utili­sant la vraie syntaxe CSS et en y ajou­tant la possi­bi­lité d’ac­cé­der aux media query et aux pseudo-sélec­teurs.

    Emotion c’est ça. On est à la croi­sée entre le « j’écris tout dans un attri­but style » et le « j’at­tache un module CSS ».

    En fonc­tion­ne­ment basique c’est comme un CSS module sans le sélec­teur. Je donne les direc­tives en CSS on ne peut plus clas­siques et j’ai accès aux media query, aux pseudo-sélec­teurs et aux anima­tions avec une syntaxe proche de ce que font les prépro­ces­seurs habi­tuels (et en phase avec la direc­tion que prend la syntaxe CSS elle-même).

    const style = css`
    padding: 32px;
    background-color: hotpink;
    font-size: 24px;
    border-radius: 4px;
    &:hover {
    color: blue;
    }
    `

    Je peux direc­te­ment ajou­ter le résul­tat aux classes CSS de mon compo­sant. Il se char­gera de géné­rer un nom de classe, de créer la CSS corres­pon­dante dans le docu­ment, et de lier les deux, comme avec CSS-Modules.

    L’exemple est peu parlant. On a juste l’im­pres­sion d’un CSS-Modules écrit dans le fichier JS.

    L’avan­tage c’est que je ne suis pas limité aux valeurs en dur. Je peux avoir des valeurs dyna­miques venant de mon Javas­cript ou de mon thème, et je n’en limite pas les effets à ce que me permettent les variables CSS.

    Je peux aussi réuti­li­ser, compo­ser ou surchar­ger un élément ou un bloc de styles avec un autre sans risque de conflit de prio­rité.


    Tachyons me donnait l’im­pres­sion de cumu­ler les incon­vé­nients, ici j’ai vrai­ment l’im­pres­sion de cumu­ler les avan­tages.

    La seule contrainte c’est que mon code CSS se retrouve dans mes fichiers JS. C’est moche quand c’est dit ainsi mais pour une app en React, on a de toutes façons un fichier par compo­sant HTML et ça a du sens de grou­per HTML, JS et CSS lié au compo­sant ensemble quand ils sont forte­ment liés. C’est d’ailleurs le choix de VueJS.

    Ce n’est forcé­ment pas adapté à tout, et si vous voulez rester géné­riques les CSS-Modules sont à mon avis l’op­tion la plus saine, mais pour un code React je crois que c’est là que je commen­ce­rai par défaut désor­mais.

  • Les maux ne s’an­nulent pas entre eux, ils s’ad­di­tionnent

    Répé­tez après moi :

    Il ne sert à rien de compa­rer les violences. Les unes ne justi­fient jamais celles des autres. Les violences ne s’an­nulent pas l’une l’autre, elle s’ad­di­tionnent.

    Ça fonc­tionne avec n’im­porte quels préju­dices, n’im­porte quelles actions malveillantes, n’im­porte quelles trahi­sons, …

    Les maux ne s’an­nulent pas les uns les autres, ils s’ad­di­tionnent entre eux.