J’aurais évité autant que possible il y a 15 ans, aujourd’hui je suis amoureux des import explicites en début de fichier, sans aucun symbole externe qui ne soit importé explicitement. Pas de symbole chargé ou défini dans un autre fichier magiquement accessible ailleurs, pas même d’import *. Si je m’écoutais en ce moment je voudrais même importer les types de base du langage.
Mon historique PHP et Ruby m’ont longtemps fait voir l’absence de tout ça comme un avantage. Ça n’est vrai qu’avec de très bon IDE. En pratique ça ne permet pas de savoir où est défini le symbole, s’il existe vraiment, ni de gérer correctement les conflits de noms et surcharges locales.
Il y a souvent tellement peu de modules, classes et fonctions externes différentes dans un fichier bien structuré que l’explicite apporte bien plus de bénéfices que de pénibilité. Si on dépasse la dizaine c’est le symptôme que quelque chose ne va pas par ailleurs
Côté syntaxe j’apprécie celle de Python qui montre ce qui est important systématiquement en fin de ligne.
from xxx import A, B, C as D
Les imports Javascript sont pratiques mais la partie la plus significative se retrouve en milieu de ligne, pas toujours là où c’est visuellement le plus identifiable (sans compter la dualité entre import A et import { A })
Soyons fous, on pourrait même importer les objets de base du langage avec un import { String, Integer, Array } from StdLib. On n’en utilise pas plus d’une poignée dans un même fichier. Point bonus si ça permet que "hello", 42, ou [1, 2, 3] soient des raccourcis de syntaxe vers les classes ainsi déclarées en haut de fichier et n’utilisent pas forcément les classes natives du langage.
import { String, Integer } from Stdlib
import { MyArray as Array } from MaLibPerso
import { MACONSTANTE, MaClasse } from MonAutreLibPerso
Quitte à faire une liste de course, pourrait-on faire que les imports avec un chemin absolu « /dir/sub/fichier » référencent la racine du projet et pas la racine du système de fichier ?
Un bon smartphone fait d’aussi bonnes photos que mon vieux reflex dans une grande majorité de situations. Pour des photos plaisir en amateur, entre 100 et 500 €, mieux vaut ajouter la somme à votre budget smartphone pour en avoir un qui excelle en photo. Ce sera moins encombrant, plus pratique, et de meilleure qualité. Les compacts ne me semblent plus avoir aucun intérêt par rapport au smartphone, si ce n’est être moins cher donc pouvoir être traités avec moins d’égards.
Si on parle de photos en vacances, même sur trépied, même en recherche artistique, rien ne battra un bridge avec un gros zoom. Sérieusement. C’est (relativement) léger, deux fois moins cher qu’un équipement hybride ou reflex d’entrée de gamme, et on a un truc qui peut travailler à une ouverture correcte du 20 au 800 mmm si ce n’est plus, avec une qualité tout à fait raisonnable.
Oui, on peut parler hybride ou reflex mais même en gamme amateur on parle de 1000 € l’équipement avec un objectif correct. Le zoom pas cher proposé en kit ne vaut généralement pas grand chose donc dans ce prix je compte à la place une focale fixe destinée à un usage précis, une seule. Chaque usage supplémentaire imposera un objectif de plus, ajoutant au prix, au poids et à l’encombrement.
Sauf besoin spécifique, les hybrides APS-C sont la recommandation de base. Les Fujifilm XT-20, XT-2, XT-30, XT-3 peuvent être les bonnes références à regarder en premier. L’objectif à prendre dépendra de l’usage ciblé mais dans tous les cas vous oubliez la comparaison avec les longs zooms et le côté utilisable-dans-toutes-situations des bridges.
Même d’occasion, un équipement reflex ou hybride expert avec deux ou trois objectifs pas trop mauvais on fait facilement doubler voire tripler le budget précédent. Vous pouvez économiser sur le boitier en prenant un vieux boitier d’occasion mais le vrai prix est dans les objectifs et ça ne se déprécie pas tant que ça. On peut parler reflex ou hybride expert mais en amateur on parle confort et plaisir, pas qualité ou raison. Dans ces cas là vous savez probablement déjà quoi prendre sans avoir besoin de me lire.
Oui, je dis ça et j’ai tapé dans la dernière catégorie pour mon propre matériel. Je n’ai pas dit que j’ai privilégié la raison au plaisir.
Nous refuserions certainement une loi qui oblige notre boulanger à nous demander notre carte d’identité et à noter qui achète quoi sur un carnet à destination des autorités.
Et pourtant aujourd’hui nous payons tout par carte bancaire. L’État diminue peu à peu les plafonds qui nous autorisent à payer en monnaie et supprime en même temps tous les moyens de paiement un minimum anonymes. Les paiements en ligne sont eux tous explicitement nominatif sous prétexte d’établir des factures systématiques.
Nous refuserions un fonctionnaire qui nous connait dans notre rue, qui note systématiquement qui entre ou sort de chez nous et à quelle heure, au cas où un jour il y a un vol ou une agression.
Et pourtant nous acceptons les caméras de surveillance et la majorité voit d’un bon œil l’arrivée de la reconnaissance faciale sur ces caméras.
Il y a encore quelques années nous aurions été horrifiés de devoir donner notre identité pour voyager autrement qu’à pieds.
Et pourtant aujourd’hui nous avons un contrôle d’identité fort pour prendre l’avion. Il est prévu que les billets de TGV ne soient plus anonymes. Même l’autostop est devenu nominatif via son remplacement par le covoiturage sur des plateformes en ligne.
Désormais l’espace public est devenu une terre de surveillance. La vie privée se réduit au domicile, et à condition de ne pas interagir par téléphone ou par internet.
On en est au point où nos élus trouvent dangereux qu’on puisse communiquer entre nous de façon sécurisée sans qu’ils ne puissent intercepter nos messages en clair.
On en est au point où on nous a fait acter que montrer son visage dans l’espace public était une mesure de vivre ensemble et pas de surveillance.
Tout ce que nous lisons, tous les gens que nous rencontrons, tout ce que nous achetons ou échangeons, toutes les conversations que nous avons en dehors de chez nous, tous les trajets que nous faisons, … tout ça est enregistré, nominativement, et peut être accessible à un État.
De l’autre côté du globe, on voit des piles de vêtements à différents endroits de la ville et des photos de manifestations bardées de lasers verts comme un spectacle de discothèque. Les lasers mettent en défaite la reconnaissance faciale. Les piles de vêtements permettent de se changer pour mettre en défaite le suivi et l’identification par vidéosurveillance après les manifestations.
De quoi donner à réfléchir.
Alors quand je vois San Francisco — ville probablement la plus à la pointe et composée des gens les plus au fait de ces technologies — s’interdire d’utiliser la reconnaissance faciale, ça fait peut-être sourire certains mais pour moi ça veut encore dire quelque chose.
Il serait peut-être temps de se rappeler pourquoi donner trop de pouvoir à l’État est dangereux, pourquoi c’est au citoyen de contrôler son État et pas l’opposé, pourquoi la vie privée et le secret des correspondances sont essentiels à la vie démocratique.
Je ne suis plus abonné à rien. J’ai juste l’email hebdomadaire de lundi.matin (qui ironiquement arrive rarement le lundi matin mais que j’aime bien quand même).
Régulièrement, j’aimerais quand même accéder à du contenu de fond, longs, sérieux, avec des analyses poussées. Je trouve tout à fait légitime de payer pour accéder à ce type de contenus. L’enjeu c’est plutôt de savoir si je lirai derrière. J’ai tenté de m’abonner brièvement à Les Jours, et j’avais fini par résilier faute de réellement aller lire des choses dessus. Les séries TV ont pris la place. Arriverai-je à revenir à de la lecture ?
Les Jours
Le Monde Diplomatique
Le Monde
Régulièrement j’aimerais avoir un contenu un peu moins dans l’émotion que Twitter pour me maintenir au courant de ce qu’il se passe dans le monde. J’ai lundi.matin. J’avais envisagé brief.me qui était pas mal aussi mais, même si le principe de payer ne me gêne pas quand il y a un peu plus que des recopies de dépêches, le prix m’a fait hésiter et reculer. Le Courrier international m’attire parce qu’on est vraiment centré ailleurs que sur la France.
Brief.me
Courrier international
Lundi Matin
Le Monde
Régulièrement j’aimerais aussi pouvoir accéder aux contenus dont je trouve les liens sur les réseaux sociaux. J’avais Mediapart et Arrêt sur Images un moment mais c’est quand même très anxiogène. L’essentiel des liens mènent vers des scandales, des dénonciations, de l’émotion, et il faut faire doublement attention à vérifier ce qui y est dit, à tout prendre avec de l’analyse critique. C’est particulièrement vrai pour Mediapart à cause de leur ligne éditoriale, mais c’est plus général : Seuls les liens polémiques percent, et ce sont du coup ceux-ci que je veux ouvrir. N’est-ce pas finalement une bonne chose de ne pas y avoir accès ?
Mediapart
Le Monde
Next Inpact
Arrêt sur Images
Bref, je vais peut-être réactiver quelques abonnements. Le Monde entre dans les trois catégories, c’est un bon candidat, mais il ne m’apparait le plus intéressant dans aucune catégorie. « Moyen partout » n’est pas forcément idéal.
Si je prends l’ensemble je m’en sors à plus de 50 € mensuels. On va essayer d’être plus raisonnable.
Je peux déjà probablement rayer Arrêt sur Images et Next Inpact sur lequels j’ai trop peu de liens sur des sujets non couverts par le reste. Peut-être qu’il vaut mieux écarter Mediapart pour l’instant quitte à être frustré de ne pas pouvoir suivre quelques liens. Ça me permettra de moins entrer dans le climat de scandale permanent.
Ça en laisse beaucoup et il serait probablement une bonne idée de n’en retenir que deux ou trois parmi Le Monde, Les jours, Courrier international et le Monde Diplomatique. Mettons que je m’autorise dans les 15 à 20 € mensuel. C’est déjà pas mal en attendant de voir.
Vous avez des suggestions ? À quoi êtes-vous abonnés et pourquoi ?
Les prix sont arrondis pour plus de clarté et pour éviter de tromper le lecteur à coup de 90 centimes. (*) Ces prix peuvent baisser en cas d’abonnement multiple via La Presse Libre.
De ton point de vue, le bien être de l’équipe c’est la responsabilité du tech lead ou c’est une responsabilité partagé ?
Les deux mon capitaine. Ça peut être à la fois le rôle de quelqu’un de précis dans l’équipe ou hors de l’équipe, et la responsabilité collective de l’ensemble de l’équipe.
Le rôle c’est celui du CTO, du VP of Engineering, d’un Engineering Manager ou de l’Office Manager. Ça peut aussi être une personne désignée dans l’équipe elle-même.
Est-ce que ça peut-être le tech lead ? Pourquoi pas. J’ai tendance à réserver cette étiquette pour des rôles liés à l’exécution technique plus qu’à l’organisation et à l’humain mais chacun met bien ce qu’il veut derrière les termes.
L’astuce c’est que j’ai parlé de rôle, pas de responsabilité.
Un rôle c’est quelqu’un qui est chargé de réfléchir, de dédier du temps, de réaliser certaines actions, éventuellement d’avoir ou construire une expertise. Ça s’arrête là.
Ma vision de l’équipe c’est un groupement de personnes avec des rôles différents mais qui collaborent à un objectif.
La responsabilité, quel que soit le sujet, elle est collective.
N’importe quel membre de l’équipe est en droit et même en devoir de contribuer à n’importe quel sujet à partir du moment où il a quelque chose de pertinent à apporter.
C’est aussi vrai concernant le bien-être de l’équipe. C’est surtout vrai concernant le bien-être de l’équipe.
Je ne voudrais certainement pas travailler avec quelqu’un qui pourrait collaborer au bien-être du groupe et qui s’en abstient parce que « ce n’est pas son boulot ».
Au minimum, il lève le sujet à une réunion de synchro ou à une rétrospective et, collectivement, l’équipe considère que son temps est mieux utilisé autrement. En ce cas il y a forcément aussi une discussion de ce qui doit être fait et une autre personne s’est proposé de s’en charger.
Si ça ne fonctionne pas, quelqu’un lèvera la main à une autre réunion de synchro ou une autre rétrospective, et on en tirera les leçons. Probablement qu’on changera de personne pour s’en charger.
Dans tous les cas, même lever la main est une action. Personne ne s’en désintéresse, personne ne se désimplique, personne ne se dit que ce n’est pas sa responsabilité.
Dans une équipe il y a des rôles différents mais la responsabilité est collective.
Pour que ça fonctionne il faut que l’équipe soit autonome. Il faut qu’elle soit libre de son organisation interne, avec des moyens adaptés et un peu de temps libre pour faire ce qui lui semble nécessaire.
Si l’équipe est dépendante de tiers, qu’elle n’a pas les moyens adéquats ou qu’elle n’a aucune liberté d’action, ça ne fonctionnera pas.
Si l’équipe rejette la responsabilité du bien-être sur le tech lead, c’est probablement qu’un de ces points là n’est pas en place, ou n’a pas été explicité avec assez de clarté.
Après il y a aussi des développeurs qui explicitement souhaitent rester dans une posture d’exécution, sans prendre de responsabilités. C’est tout à fait respectable, mais ce n’est pas ce que je cherche dans mes recrutements.
(french below)I received an email from Localize.co a few days ago. I am used to SPAM but this times small lines did catch my attention:
Following the GDPR, you are hereby informed that your personal data was found on your Linkedin profile (full name and job title) and your email address was guessed based on your company’s email structure which was publicly available. Your personal data was manually processed in our CRM for direct marketing purpose. According to the GDPR, you have the right to lodge a complaint to a supervisory authority, however, direct marketing purpose may be regarded as a legitimate interest which doesn’t require the consent of the data subject. Your personal data is stored in our CRM and will not be processed for any other purpose than direct marketing. […]
Localize.co is scrapping Linkedin to collect personal data without authorization. They do store this data on a long term basis on their own systems, still without any consent. Then they do use this data for unsolicited marketing (ie SPAM), with a message asserting they are in agreement with the law.
That’s not my interpretation, that is their own words.
I did request more details, here the response I had:
[…]
In regards to the GDPR, if you look at Article 14 you can see that you can actually contact data subject without their consent on the base of a legitimate interest. Recital #47 of the GDPR indicates that direct marketing may be regarded as a legitimate interest.
Our legitimate interest was based on the fact that your company looks similar to our other customers since you have several languages available on your app and, the users of our tool often work in the technology department hence we though our services could be relevant to you and your company. Once again, if this is not the case and my email did bother you, I sincerely apologize.
As you can see in the disclaimer that I included in my initial and previous emails, we follow and respect all the points from the article 14.
As per your request, I’m sending a copy of all the data we have at the end of the email that our internal team has collected from Linkedin and your email was guessed based on [your company] email structure. We did not buy data from any third-party tools
[…]
What is worst than a spammer which collect and process unlawfully my data, is a spammer that tells me he’s legally entitled to do it.
J’ai reçu un email de Localize.co il y a quelques jours. Je suis habitué aux SPAM mais les petites lignes ont retenu mon attention :
Suivant le RGPD, nous vous informons que vos données personnelles ont été trouées sur votre profil Linkedin (nom complet et fonction) et que votre adresse email a été devinée à partir du format de votre société qui est accessible publiquement. Vos données personnelles ont été entrées manuellement dans notre logiciel de relation client à des fins de marketing. Selon le RGPD, vous avez le droit de porter plainte auprès de l’autorité de supervision, toutefois, la prospection commerciale directe peut être vue comme un intérêt légitime qui ne requiert par le consentement de la personne objet des données. Vos données personnelles sont stockées dans notre logiciel de relation client et ne seront pas utilisées à une autre fin que la prospection commerciale directe. […]
(traduit par mes soins)
Localize.co extrait des données personnelles de Linkedin sans autorisation. Ils stockent ces données durablement dans leur logiciel de relation client, toujours sans consentement. Ensuite ils utilisent ces données pour de la prospection commerciale non sollicitée (c’est à dire du SPAM).
Ce n’est pas mon interprétation, ce sont leurs propres mots.
J’ai demandé plus de détails, voici la réponse obtenue :
[…] Selon le RGPD, vous pouvez voir à l’article 14 qu’il est possible de contacter la personnes objet des données sans son consentement, sur la base d’un intérêt légitime. Le Recital #47 du RGPD indique que la prospection commerciale directe peut être vue comme un intérêt légitime.
Notre intérêt légitime est basé sur le fait que votre entreprise ressemble à nos clients étant donné que vous avez plusieurs langues accessibles dans vos applications, et que les utilisateurs de notre outil travaillent souvent dans les départements techniques, d’où le fait que nous pensions que nos services pourraient être pertinents pour vous et votre entreprise. Encore une fois, si ce n’est pas le cas et que mon email vous a dérangé, je vous présente mes excuses sincères.
Comme vous pouvez le voir dans le communiqué que j’ai inclu dans le message initial, nous suivant et respectons tous les points de l’article 14.
Suivant votre demande, je vous envoie à la fin de de cet email une copie de toutes les données que nous avons et que notre équipe interne a collecté depuis Linkedin, votre email a été deviné sur la base de la structure des emails de [votre société]. Nous n’avons acheté aucune donnée depuis des outils tiers.
S’il y a une chose pire qu’un spammer, c’est un spammer qui me dit être légalement en droit de le faire.
Je trouve intéressant tout ce qu’il s’est passé récemment. Je suis le fil de ma pensée mais les propos l’animateur eux-même ne sont pas ce que je veux aborder ici..
Il y a eu un témoignage précis, de première main, sur un fait d’intérêt public. À cette étape là personne n’en sait plus.
Ce témoignage s’est significativement diffusé. 2000 partages en 24h. On est très loin de ce qu’on peut qualifier de buzz sur Twitter, mais ce n’est pas rien non plus.
Il a fallu une vingtaine d’heures pour que les journalistes et les services du ministre recoupent suffisamment les faits puis montrent que le témoignage était faux.
Après avoir été confronté à ses dires par son encadrement, l’animateur est publiquement revenu sur ses déclarations en disant qu’il avait été induit en erreur.
S’ensuit une mini-polémique sur la diffusion de fausses informations.
Il est toujours bon de revenir en arrière pour en tirer les leçons en vue d’une prochaine fois. De ce que j’en lis autour de moi, on a toutefois tendance à juger les partages du témoignage d’origine à l’aune de la révélation du faux.
C’est là qu’à mon avis on fait erreur. Ce sont deux types d’information différents, à des niveaux différents.
Le premier niveau d’information c’est l’existence du témoignage et son contenu. Cette existence est une information à part entière. Même si ce n’est pas le scandale du siècle, elle est à priori d’intérêt public.
C’est ainsi que dans la presse vous trouvez des brèves reprenant une déclaration officielle, révélant un PV, pointant un fait qui pose question, etc. On les reconnait en ce qu’elles utilisent généralement des guillemets pour marquer qu’il s’agit d’une reprise.
Parfois la déclaration officielle est fausse ou trompeuse. Parfois les propos que rapportent le PV sont faux. Parfois la question posée a une réponse tout à fait légitime.
C’est malheureux quand ça arrive, on essaye de l’éviter, mais ça ne retire en rien l’intérêt public d’avoir relayé cette information en fonction de sa crédibilité et de l’intérêt public à ce moment là.
Ce qu’il s’est passé sur Twitter n’est pas différent. Il n’y a quasiment eu que des citations, avec ou sans commentaire. Les tiers ont tous vu les propos originaux, écrits au nom de cet animateur inconnu.
Tous ont pu se faire leur propre idée de la crédibilité du témoignage. Personne n’a été induit en erreur sur le fait que c’était un témoignage d’un inconnu et rien de plus.
Nulle part il n’y a eu présentation comme venant d’une source officielle, ou d’une quelqu’un ayant vérifié ou accrédité l’information.
Il n’y a pas eu tromperie ou fake news. Il y a juste eu le relai d’une information d’intérêt public, celle d’un témoignage potentiellement crédible mettant en cause une opération de communication.
Le second niveau d’information est venu de la presse. Je crois que c’est France Info qui a fait le premier article d’analyse (mis à jour depuis).
Ils ont fait ce qu’on attend d’eux. Ils ont vérifié, contacté les services du ministre, peut-être le camp de vacances. Les éléments relevés contredisent directement les déclarations de l’animateur.
On n’a toujours pas d’autres sources que les services du premier ministre concernant l’origine du dessin, mais on en a assez pour considérer que le récit de l’animateur était faux. Pas besoin d’aller plus loin sauf à ce que nouveaux témoignages apparaissent.
Cette information est différente de la première. On n’informe pas du témoignage, on va vérifier le fond.
Les deux niveaux ne se fusionnent pas et ne s’opposent pas forcément. Il est toujours vrai que l’animateur a fait ce (faux) témoignage, que ce témoignage semblait suffisamment crédible et d’intérêt public pour être repris. Il est tout aussi vrai qu’on sait désormais que les éléments principaux du témoignage étaient faux, et que donc il ne faut plus diffuser le témoignage d’origine ou ce qu’il prétendait.
Pourquoi est-ce important ? Parce qu’en assimilant les deux niveaux d’information on laisse penser que partager le premier témoignage revient à créer une fausse information. On oublie qu’il y a deux informations, à deux niveaux bien distincts.
Fallait-il attendre la vérification sur le fond avant choisir de partager l’existence du témoignage ?
Si dans l’idéal on ne peut être que d’accord, c’est oublier que la vérification n’a eu lieu que parce qu‘il y a eu cette diffusion significative préalable. Jamais ni les journalistes ni les services du ministre ne seraient intervenus sans le micro-buzz. Jamais les services du premier ministre n’auraient répondu à un citoyen non journaliste professionnel qui aurait voulu vérifier l’information.
Empêchez le premier niveau d’information tant que la presse de métier n’a pas officiellement étudié le fond, vous couperez aussi énormément de faits avérés qui n’auraient jamais eu la visibilité suffisante. Tiens, toute l’affaire Benalla vient d’un buzz similaire sur une courte vidéo à la place de la contre-escarpe, et dont certains avaient contesté la légitimité d’en faire un buzz à l’époque.
On ne peut pas espérer que ces buzz initiaux ne se fassent que sur des faits qui se révèlent vrais. Ça revient à dire aux gens « agissez mais ne vous trompez pas ». Ça ne fonctionne pas.
Il n’y a aucun comportement qui permet à la fois de mettre en lumière le vrai et de laisser sous silence le faux. On fait forcément des erreurs des deux côtés, tout est une question de positionner le curseur intelligemment.
Il ne reste du coup que le jugement de chacun : Est-ce que l’information me semble à la fois assez crédible et assez intéressante pour être partagée ?
Visiblement 2000 personnes ont pensé que oui. Ça a suffit pour qu’un journaliste s’en empare (ce qui est déjà étonnant, 2000 partages twitter ce n’est pas grand chose) et qu’on ait le fin mot de l’histoire sur le fond.
J’ai ensuite vu les correctifs et articles de presse largement diffusés. Rien que ça est assez propre à Twitter. Si les correctifs sont bien souvent bien moins visibles que les polémiques de départ, ils le sont toujours beaucoup plus sur Twitter que sur la plupart des autres médias.
C’est malheureux quand on diffuse du faux mais quelque part tout s’est passé comme ça aurait du, ou pas loin.
Nulle part le témoignage initial n’a été présenté comme autre chose qu’un témoignage unique. Il n’y a pas eu retraitement, il n’y a pas eu masquage de la source, il n’y a pas eu présentation faussée. Le correctif lui-même est arrivé dans un temps relativement rapide et la diffusion du faux s’est immédiatement arrêtée.
On est là dans un espace totalement différent de celui de la fake news. Il n’y a d’ailleurs probablement même pas eu intention de tromper de la part de l’auteur d’origine.
Et donc, puisqu’on fait un retour arrière : Ce témoignage était-il suffisamment crédible pour mériter une diffusion ?
On entre dans le subjectif. Je ne peux que donner mon propre avis, forcément biaisé.
Dans l’histoire récente on a entendu des élus et hauts fonctionnaires mentir sous serment devant une commission d’enquête. On a une porte-parole du gouvernement qui a dit assumer de mentir pour protéger le président. On a un procureur qui a fait une fausse déclaration officielle pour éviter de contredire les propos du président. On a des ministres, élus et représentants de tous bords qui font des pirouettes verbales à la limite de la mauvaise foi pour justifier tout et n’importe quoi. On a des opérations de communication à gogo, et les mises en scène n’y sont pas si rares.
De fait, les paroles officielles sont assez peu fiables dès qu’on est dans l’opération de communication. C’est malheureux, grave pour notre démocratie, pas spécifique au gouvernement ou au parti au pouvoir, mais c’est ainsi.
On était justement dans une opération de communication. Croire qu’on ait pu préparer une belle image à présenter à la presse n’est pas totalement délirant au regard de ce qui précède. Impossible de savoir si c’était vrai sans faire un travail de journaliste, mais c’était crédible et vraisemblable.
Le reste du récit, le vrai mpte personnel pas créé pour l’occasion ni réservé au militantisme, la façon de raconter, les détails sur d’autres points, disons qu’il n’y avait pas beaucoup de voyants au rouge.
À mon avis, si vous avons un problème majeur à régler, ce n’est pas tant de limiter la diffusion de fausses informations que de restaurer la confiance dans ce qui vient de nos élus, de notre administration et des personnes en position d’autorité.
Les deux sont liés. Si on ne peut plus croire ces sources là, on finit par ne plus rien croire, douter de tout ou prêter foi à tout, ce qui revient au même.
Malheureusement restaurer la confiance va être difficile et long, parce qu’aujourd’hui les pratiques sont au plus bas. Elles ont plutôt tendance à entamer ce qui reste de confiance qu’à restaurer ce qui manque.
Ou plutôt on a craqué pour moi sur un prétexte de fêter ma naissance il y a quelques dizaines d’années. Je passe d’un vieux réflex APS-C d’amateur à un hybride plein format moderne et de haute qualité.
Hier j’ai eu ma première vraie séance photo sur du nouveau matériel. Et donc j’ai pris les ¾ de mes photos sans le viseur, à partir de l’écran arrière, à 800 ISO, en ouvrant à souvent à f/3.2 ou moins.
Avec le passage au plein format, je suis passé du 35mm au 55mm pour avoir le même cadrage avec la même distance au modèle. Je ne l’avais pas anticipé mais pour garder la même profondeur de champ dans cette situation il va aussi falloir que j’arrête d’ouvrir à f/2.2. Je vais gagner un stop avec la montée en ISO, mais je vais aussi le reperdre sur l’ouverture. Un peu frustrant.
Le passage du viseur à l’écran est ma découverte principale.
Mon dieu que c’est confortable…
J’ai toujours regardé avec doutes ceux qui prenaient les photos ainsi mais maintenant que j’ai un appareil prévu pour, je ne sais pas si je reviendrai en arrière. Pourquoi donc coller mon œil à ce truc ?
Le confort c’est aussi des réglages simples et directement visibles. Même après une unique séance, j’ai moins peur d’oublier de restaurer un réglage temporaire.
Le passage du point de focus automatique au point de focus manuel est lui un véritable plaisir. Je n’ai pas besoin de choisir un des deux modes.
Tout n’est pas magique
Changer de matériel c’est tous les réflexes et les repères à reprendre. Quelle ouverture pour la profondeur de champ que je souhaite ? Quelle vitesse puis-je m’autoriser avec cette montée en ISO et la stabilisation du capteur ? La lumière est-elle acceptable ou trop faible ?
Je n’ai pas encore regardé en détail mis je m’attends à beaucoup d’erreurs et de déchets, des erreurs que je ne faisais plus depuis longtemps avec mon réflex habituel.
Ne pourrait-on pas avoir un standard pour les flash ?
J’ai surtout shooté sans mon flash. J’ai l’habitude de choisir ma lumière, ou au moins de compenser à loisir la lumière naturelle avec un petit flash cobra déporté.
Le précédent se contrôlait, déclenchement et puissance, à l’aide du petit flash d’appoint interne au boitier.
Niet. Je n’ai plus de flash interne au boitier, et le contrôle à distance est de toutes façons propre à chaque marque. Me voilà reparti pour racheter un flash déporté, et en plus devoir acheter un système de commande à distance.
Le système officiel de Sony est hors de prix. Il va falloir regarder Cactus ou Godox. Bien entendu tous ces systèmes sont incompatibles entre eux et mon fidèle Metz Nikon est bon pour une revente d’occasion.
Je trouve juste scandaleux que ni les menus de contrôle ni le module radio ne soient de série sur des boitier de cette gamme. Même mon vieux D90 avait ça.
Je suis incapable de comprendre l’implicite et l’usage. Je n’ai pas honte de parler de handicap à ce niveau.
Le « mais Éric, on en a parlé pendant dix minutes ! » n’a aucun sens pour moi. Je sais, ça le fait à tout le monde mais moi c’est tout le temps, sur tout. Oui on a dit qu’on allait à la gare, mais on a aussi dit le contraire. Tout le monde a compris dans la discussion que finalement on allait à la gare. Moi pas.
Vous allez me dire qu’il me suffit de demander. En réalité c’est plus complexe que ça. Est-ce qu’on va à la gare ? Comment ? Avec qui est-ce que je pars en voiture ? Et les bagages on mutualise ou c’est chacun dans son coffre ? Et quelle taille de bagages d’ailleurs pour ce type de trajet ? Faut-il que j’y mette une serviette ? De toutes façons je ne sais pas avec qui je pars ; est-ce qu’il faut que je demande qui veut de moi ? Celui qui a prévu de m’embarquer va le prendre mal si je cherche quelqu’un d’autre, et puis je vais être ridicule parce que si ça se trouve on ne part pas.
Vous n’imaginez pas un seul instant.
Sur les relations sociales c’est encore pire. J’envie les enfants en maternelle qui osent dire « est-ce que tu es mon ami ? ».
Je ne sais pas me positionner. Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas ce qui est acceptable ou non. Je fais une faute grossière une fois sur deux, voire plus. Oui, ça le fait à tout le monde mais moi c’est tout le temps, sur tout, même avec des amis vieux de dix ans.
Ou pas d’ailleurs : Je ne sais pas si eux me considèrent comme un ami, d’autant que j’ai toujours l’impression d’être à côté. Dois-je donner des nouvelles ou est-ce que cela sera inopportun ? et pour y dire quoi ? ça fait égocentrique quand même… mais en même temps ils commencent probablement à en avoir marre que je ne demande que si « ça va », sans savoir quoi dire d’autre. Du coup autant ne rien dire, non ? Sauf que si je ne dis rien je vais passer pour un rustre, ou simplement m’éloigner pas à pas. En même temps tout ça se base sur l’idée que j’ai une relation d’amitié forte alors que ce n’est pas forcément partagé.
Vous m’avez déjà entendu dire « s’il te plait, dit ce que tu penses, explicitement, franchement sans peur de blesser ou d’être nunuche, parce que je ne serai pas capable de les percevoir autrement ».
Sérieusement, faites-le.
Faites-le. Ça m’aide sur le moment, beaucoup, même si ça ne résout pas tout.
Si vous êtes explicite une fois, dois-je alors interpréter ce que vous ne dites pas comme quelque chose d’inexistant ou de forcément faux ? Vous ne m’avez pas remercié fortement et explicitement alors peut-être que vous ne voulez pas venir boire un verre finalement, vous n’acceptez peut-être que par obligation. Pourtant vous n’avez pas non plus dit explicitement que vous ne souhaitez pas venir. Me voilà coincé et c’est toujours, tout le temps. Même en cherchant à être explicite vous laissez 99% dans l’implicite, parce que c’est évident pour vous via le contexte ou l’usage social.
Je sais que ces 99% me sont cachés alors je tente d’interpréter, de surinterpréter, de chercher des signaux ou de les provoquer. Vous les voyez les « ça va ? », « es-tu sûr·e ? » ? Oui il y a des tics mais c’est plus que ça, bien plus que ça.
Je n’ai pas l’usage, je ne connais pas la limite sociale. Je suis capable d’être enfermé et de ne rien oser, terrifié à l’idée de gêner et de passer une limite qui m’est totalement invisible. Et en même temps parfois c’est le contraire, faute de savoir, et parce que parfois rester en retrait serait aussi une faute sociale. Je tente de lire, d’interpréter, et souvent je me trompe.
N’y voyez pas d’aisance, c’est tout le contraire.
Ma malédiction c’est d’ailleurs parfois de sembler avoir des facilités. Oui je parle en public. Oui je sais parfois m’imposer, débattre, parfois trop d’ailleurs. Oui j’adore l’humour à tiroirs, le second degré et le sarcasme. Je suis juste incapable de le détecter chez les autres.
Parfois je donne l’impression d’une grande aisance mais ça me demande un effort gigantesque en interne. Je m’épuise en réalité sur une simple conversation de machine à café. Vous jugez le résultat d’un travail de 15 ans sur moi-même. Vous jugez un expert à être quelqu’un d’autre, celui qu’on oublie et qu’on ne voit pas.
Parfois certains points sont effectivement relativement simples pour moi mais n’en tirez pas de conclusion pour autant. Chacun a ses propres difficultés et les miennes ne viennent pas forcément dans le même ordre que les vôtres. J’ai bien plus de difficultés dans une conversation amicale qu’à soutenir un débat public complexe avec plusieurs centaines de personnes. L’enjeu n’est pas le même, c’est moins personnel, plus objectif. J’ai moins besoin de lire les autres et les conventions à respecter sont beaucoup plus formelles.
Je n’ai pas la solution à tout ça.
Je ne peux pas reporter mes difficultés sur vous. Quand bien même vous le voudriez, je ne saurais pas quoi vous demander.
Je n’ai que deux choses :
Ne jugez pas les intentions et réactions des autres au regard de ce qui vous semble évident, implicite ou explicite.
Ne jugez pas ces intentions et réactions au regard de ce qui vous semble difficile ou facile à vous.
Excusez les autres, expliquez, soyez patients, gardez votre empathie, demandez, même quand votre interlocuteur semble faire une faute grave et évidente à vos yeux. Peut-être peine-t-il plus que vous ne l’imaginez, malgré toutes les bonnes intentions du monde. Ne jugez pas sans connaitre la personne et… soyez explicites.
Parce que dans ces cas là, la raison n’est d’aucune aide. Ils croient que rien ne s’applique à eux, que eux c’est différent, que eux c’est justifié, parce que eux ont sont légitimes. Ça s’explique, ça se comprend, mais ça n’est pas une raison pour l’accepter pour autant.