Auteur/autrice : Éric

  • « Ils ont été trop lents »

    Oh comme c’est facile, après coup, dans notre canapé, à mani­pu­ler de simples cause à consé­quence binaires à un seul para­mètre.

    Il aurait aurait fallu tout fermer plus vite ? Peut-être. Ou pas. À fermer trop vite on risque de le faire trop bien et de juste repor­ter le problème à quand on sortira des mesures de confi­ne­ment. C’est typique­ment ce qu’on craint pour la Chine. On risque aussi de le faire trop long­temps, ou juste par précau­tion, et ça aussi ça tue même si c’est moins immé­dia­te­ment visible comme effet.

    On a déjà atteint la satu­ra­tion ? Il semble que oui dans certaines zones. Est-ce que c’était évitable ? Peut-être, mais je n’en sais honnê­te­ment rien. Ça ne me parait pas évident au point que l’in­tui­tion soit bonne conseillère et je préfère lais­ser les auto­ri­tés travailler avec ceux qui savent. Il est tout à fait possible que l’enjeu soit de choi­sir le « bon » niveau de satu­ra­tion parce que de toutes façons on en aura un. Il est aussi possible que les confi­ne­ments natio­naux soient préfé­rables à des confi­ne­ments par région et que du coup il soit néces­saire de faire une balance entre ce qu’il se passe entre diverses régions quitte à ce que une commence à satu­rer.

    Tel ou tel ponte dit qu’il aurait fallu faire autre­ment ? Possible. D’autres ont pu dire le contraire par le passé. Notez que certains ne se font vocaux publique­ment que main­te­nant. Pour eux aussi c’est plus facile de reve­nir sur le passé que de connaître l’ave­nir. Même eux ne connaissent en géné­ral que leur disci­pline. On ne gère pas qu’une courbe de conta­gion avec un nombre de lits. On gère tout un écosys­tème avec des dizaines ou des centaines de variables avec des impacts et enche­vê­tre­ments complexes, dont des dyna­miques humaines. Le respon­sable de réani­ma­tion dépassé devant la satu­ra­tion n’a pas à gérer les équi­libres entre acti­vité, soins, appro­vi­sion­ne­ments, régions, etc. Faites-lui confiance sur son métier, mais sur le reste il en sait poten­tiel­le­ment autant que tous les autres.

    Peut-être que je raconte plein de conne­ries. Proba­ble­ment au moins en partie. C’est d’ailleurs bien le sujet. Toi, moi, et quasi­ment tout le monde, y compris les experts sur tel ou tel sujet, n’avons pas tout sur la table, n’avons pas réflé­chi avec tout un comité inter­dis­ci­pli­naire dédié au sujet, ne savons pas ce qui est faisable et quels sont les risques à part « la satu­ra­tion des hôpi­taux » et « c’est la merde ».

    Ça ne veut pas dire qu’il faut s’ar­rê­ter de réflé­chir, de discu­ter, d’échan­ger, de critiquer même — je ne suis pas le dernier pour ça. — Par contre si on pouvait se foca­li­ser sur le présent et le futur plutôt que de repro­cher le passé, ça serait pas mal.

    Parlons de ce qu’on fait ou ne fait pas plutôt de ce qu’on a fait ou n’a pas fait. Il sera temps de reve­nir sur le passé quand tout ça sera fini.

    On réagit dans l’émo­tion, mais ayons un peu d’hu­mi­lité vis à vis de ceux qui ont du prendre ces déci­sions. Prendre ces déci­sions n’a certai­ne­ment pas du être facile, et ne l’est certai­ne­ment toujours pas. Je n’ai­me­rais pour rien au moindre avoir à les prendre à leur place. Je ne peux leur repro­cher d’avoir réflé­chi plusieurs fois avant de prendre des mesures lourdes inédites dans notre histoire moderne. Je trouve telle­ment facile de dire ce qu’il aurait fallu faire, après coup, depuis notre cana­pé…

  • Protégé : Ces personnes qui réchauffent un peu le cœur

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  • « Quoi qu’il en coûte »

    Ces quelques mots du discours de notre Président hier résonnent encore dans mon esprit. En regar­dant le verba­tim c’est normal, et volon­taire : Cette expres­sion appa­raît trois fois telle quelle. Ça ne peut pas être un hasard.

    Mais ça résonne parce que je m’en suis souvenu vis à vis du soutien à l’éco­no­mie. Sur les trois usages, deux sont liés au soutien à l’éco­no­mie. On proté­gera les entre­prises et l’ac­ti­vité quoi qu’il en coûte.

    Ces mots résonnent et me font mal au cœur.

    Ils me font mal parce qu’on n’a jamais osé les sortir pour les SDF qui meurent chaque hiver sur nos pas de portes, pour les fuites d’eau dans les tribu­naux, pour les salles de classe sans chauf­fage, pour les hôpi­taux dont on mesure aujourd’­hui la satu­ra­tion et où parfois certains meurent dans les couloirs.

    Les pauvres, la justice, l’édu­ca­tion et la santé ne méri­taient visi­ble­ment pas ce quoi qu’il en coûte. Si on parle des malades aujourd’­hui, mon esprit cynique me fait croire que c’est unique­ment parce que l’am­pleur actuelle aurait un impact sur l’éco­no­mie.

    Même en dehors du quoti­dien, on a une vague de réfu­giés gigan­tesque, des morts sur nos côtes, à nos fron­tières ou sur le chemin pour y arri­ver. On a un défi comme jamais l’hu­ma­nité n’en a connu avec l’évo­lu­tion du climat.

    Même là, on peine à sortir les grandes mesures et jamais nous n’avons eu un quoi qu’il en coûte. Un mois d’ar­rêt de la produc­tion c’est comme si c’était la fin du monde. Quand on parle effec­ti­ve­ment de la fin du monde tel qu’on le connait, là on ne va surtout pas trop vite pour ne pas impac­ter la produc­tion.

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    Je ne conteste pas les déci­sions annon­cées. Si ce n’est l’hy­po­cri­sie de saluer les services publics, le système de santé et l’im­pli­ca­tion des fonc­tion­naires après avoir cher­ché à casser ces modèles peu avant, je n’ai rien à dire sur le fond.

    Je vois juste que, quand on le souhaite, on peut réser­ver les ressources et prendre des mesures graves, quoi qu’il en coûte. Je regrette que tout ce qu’il a salué hier ou les grands discours sur le climat, eux, ne justi­fiaient pas à ses yeux la même néces­sité impé­rieuse.

    Oui Ron, il est temps de revoir l’ordre de nos prio­ri­tés.

  • Protégé : J’ai sauté dans le vide, par sécu­rité

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  • Strea­ming Netflix et carbone

    Je ne pouvais pas suppor­ter cette étude qui clas­sait la consul­ta­tion de vidéo en strea­ming quasi­ment au même niveau qu’al­ler cher­cher le char­bon de son barbe­cue en pickup 4×4.

    Ok, j’exa­gère, mais les chiffres sortis ne semblaient réalistes à personne autour de moi et… c’est confirmé : Ils ne l’étaient pas. On parle quand même d’une erreur d’un facteur 30 à 60. Rien que ça. L’étude a été jusqu’à confondre bits et octets dans les mesures de trafic.

    Cela dit, oui ça consomme, et il faut donc faire atten­tion.

    La clef c’est toute­fois aussi que tout ce qu’on fait consomme. Si vous rempla­cez le strea­ming par un DVD, il faudra quand même comp­ter la TV dans le calcul (il l’était dans le décompte pour Netflix), y ajou­ter aussi la produc­tion, le trans­port et le stockage du DVD, y compris la voiture pour aller l’ache­ter ou vous le faire livrer, ainsi que la consom­ma­tion élec­trique du lecteur DVD et son coût de construc­tion – trai­te­ment en propor­tion du vision­nage.

    Ça vous parait un peu flou ? Le « bon sens » propo­sait par exemple de lire un bon livre en lieu et place de votre série Netflix. Sauf qu’un livre c’est 2,7 kg de CO2. Si on reprend l’étude corri­gée, un livre c’est 25 à 50h de Netflix (27 à 57 gr par demie-heure). Même les études opti­mistes proposent au moins 1,1 kg de CO2 par livre de poche (et plus pour les grand formats), donc une dizaine d’heures sur Netflix. Sauf si vous lisez très lente­ment ou qu’il est repar­tagé de multiples fois, mieux vaut faire du strea­ming Netflix (et c’est encore plus vrai en France où notre élec­tri­cité produit très peu de carbone).


    Comme l’objec­tif de mes compa­rai­sons semble mal comprise, je précise : Mon but n’est pas de déga­ger un gagnant, ni d’op­po­ser lecture et strea­ming. Il y a plein de variables (combien de fois lit-on le livre, comment est-il trans­mis, combien de personne devant l’écran de strea­ming…)et la ques­tion n’a pas grand inté­rêt. Le message de fond n’est pas non plus de dire « on s’en fout tout va bien », mais juste d’ar­rê­ter d’ima­gi­ner le strea­ming comme tota­le­ment hors de propor­tion par rapport à nos autres acti­vi­tés jugées habi­tuel­le­ment raison­nables.

  • Chan­ger d’ac­ces­soire lumière

    Il parait que je fais du stro­­bisme. Joli nom, n’est-ce pas ? Essen­­tiel­­le­­ment j’ai un flash déporté avec un pied et un diffu­­seur.

    J’ai remplacé mon flash mais j’avais aussi mon pied qui avait cassé il y a peu et mon petit diffu­seur A5 de voyage faisait pâle figure face à mes envies de vraie boite à lumière.

    La vraie contrainte : Ça doit me char­ger et m’en­com­brer un mini­mum quand je pars sur Paris avec ma valise. Boîtier, flash, objec­tifs et acces­soires divers, ça commence à déjà occu­per l’es­sen­tiel de la place.

    Le pied

    Je cher­chais un pied léger, qui monte à 2 mètres 20, si possible qui rentre dans une valise au format cabine. Oh, et plus de 50 €.

    Je n’ai évidem­ment pas trouvé. On m’a prêté un pied récem­ment et le poids comme la taille m’ont semblé déme­su­rés pour mes trajets sur Paris.

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    Je me suis fina­le­ment fixé sur un K&F. Je ne monte qu’à 2 mètres, il n’est pas très fin, mais sinon tout corres­pond. Moins de 1 Kg dans la valise, il faut faire des compro­mis. S’il est en limite de stabi­lité à pleine hauteur chargé avec flash et boite à lumière, il y a un crochet pour ajou­ter un contre­poids. Ça le fera.

    La boite à lumière

    J’avais un petit truc de voyage format A5 pour juste adou­cir un peu le flash. J’ai voulu voir ce que ça donnait et une octo­box para­pluie c’est effec­ti­ve­ment top. Seul reproche : C’est volu­mi­neux et je bloque encore une fois avec mes contraintes de trans­port. Ça doit tenir dans la valise, ou au moins ne pas être volu­mi­neux à côté.

    J’ai trouvé une Godox 80×80 pliable. C’est carré et pas octo­go­nal, ça va bloquer les puristes, mais ça se plie dans un petit sac à plat et c’est accom­pa­gné d’un adap­ta­teur pour flash cobra. Exac­te­ment ce dont j’ai besoin. Suivant la taille et le modèle, c’est entre 30 et 70 €. Accep­table.

    La fixa­tion n’est pas très rassu­rante, le pliage n’est pas évident, mais c’est infi­ni­ment mieux que les para­pluies à monture Bowens type S qui imposent de se trim­bal­ler un tube de 15 cm de diamètre.

  • Protégé : Consen­te­ment et pres­sion

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  • Combien j’au­rais aimé un mana­ger

    J’ai du mal avec la détes­ta­tion française du mana­ger.

    Vous ne pouvez pas savoir combien j’au­rai bien aimé, moi avoir quelqu’un a qui remon­ter mes diffi­cul­tés, qui puisse m’y conseiller, m’orien­ter. À qui parler équi­libre pro et perso ou évolu­tion long terme dans mon métier. Quelqu’un qui sache me dire ce qui ne va pas mais dans une optique d’amé­lio­ra­tion plutôt que dans une optique de reproche.

    Vous pouvez appe­ler ça senior, mentor, réfé­rent ou ce que vous voulez. Je l’ap­pelle juste mana­ger. Ça m’a telle­ment manqué que j’ai voulu le faire pour les autres.

    J’ai parfois l’im­pres­sion qu’en confon­dant le mana­ger et le mauvais capo­ral, certains font une prophé­tie auto-réali­sa­trice.

  • Chan­ger de flash

    Il parait que je fais du stro­bisme. Joli nom, n’est-ce pas ? Essen­tiel­le­ment j’ai un flash déporté avec un pied et un diffu­seur.

    Je suis passé à Sony pour le boîtier et mon ancien maté­riel n’est plus compa­tible. Je vous partage mes notes et retours en vue du rempla­ce­ment.

    Trans­mis­sion

    Mon vieux boîtier Nikon avait un mini flash embarqué. C’était moche même pour débou­cher les ombres mais ça savait envoyer des pré-flash pour contrô­ler un dispo­si­tif externe. Pour peu que l’ex­terne gérait le bon proto­cole, je pouvais régler puis­sance, zoom et groupe à distance depuis le boîtier. Même le TTL pouvait fonc­tion­ner en déporté.

    J’avoue, je suis très frus­tré, les boîtiers hybrides Sony n’ont rien de tout ça. À défaut de mini flash sur la boîtier, je m’at­ten­dais à avoir un dispo­si­tif radio équi­valent. Malgré le prix, rien, nada. Il faut ajou­ter un gros contrô­leur disgra­cieux sur la griffe porte-acces­soires.

    Il y a grosso modo trois proto­coles envi­sa­geables pour Sony : Sony, Cactus ou Godox. Le premier est hors de prix, à exclure d’of­fice. Les deux autres savent pilo­ter plusieurs groupes en puis­sance, zoom, et même TTL.

    Récep­tion

    Récep­teur dédié

    Un récep­teur c’est 40 à 60 €, à placer sous le flash.

    • Cactus V6 II : envi­ron 60 €
    • Godox X1 : envi­ron 40 €

    Cactus est un peu plus cher mais sait faire commu­niquer des boîtiers et flash de marque diffé­rentes. Si vous avez tout un système de flash d’une ancienne marque que vous ne voulez pas revendre, c’est la seule solu­tion.

    Flash compa­tible

    S’il faut ache­ter un flash, ou si c’est l’oc­ca­sion d’en adjoindre un second (*), Cactus et Godox proposent tous deux un flash cobra puis­sant qui sait commu­niquer direc­te­ment sans récep­teur addi­tion­nel. Au final c’est moins cher et plus léger à trans­por­ter.
    Note : Si ces flash sont décli­nés par marque, c’est pour la compa­ti­bi­lité au niveau de la griffe. En mode déporté vous pour­rez connec­ter n’im­porte lequel à n’im­porte quel émet­teur.

    • Cactus RF-60X : envi­ron 165 €
    • Godox V860-II : envi­ron 190 €
    • Godox V1-S : envi­ron 330 €

    La puis­sance est parmi les plus hautes pour des cobra de cette taille. La diffé­rence de prix vient surtout de l’au­to­no­mie. Le Godox fonc­tionne avec une batte­rie qui lui donne 4 fois plus d’au­to­no­mie et des temps de rechar­ge­ment au moins 2 fois plus courts. Rien que pour ne me trim­bal­ler des piles de rechanges, pour moi il n’y a pas photo.

    Le Godox V1 est censé être la Rolls. Il n’est cepen­dant pas plus puis­sant mais a une tête ronde censée donner quelque chose de plus sympa une fois projeté.

    Émet­teur

    Côté Cactus il n’y a que le V6 II-S, qui fait tout ce qu’on peut attendre, y compris pilo­ter des récep­teurs compa­tibles avec des marques de flash diffé­rentes du boîter. C’est le même boîtier qui fait émeteur et récep­teur, il faut juste en ache­ter deux.

    Côté Godox il y a trois modèles, X1T-S, Xpro-S et X2T-S.

    • Cactus V6-II-S : envi­ron 60 €
    • Godox X1T-S : envi­ron 40 €
    • Godox X2T-S : envi­ron 60 €
    • Godox XPro : envi­ron 65 €

    Le X1T-S est le moins cher mais avec une ergo­no­mie répu­tée comme discu­table. Le XPro est la version LCD, donc plus pratique, et permet le réglage à distance du zoom de chaque groupe de flash là où les X*T n’offrent qu’un réglage unique global.

    Le X2T-S est le succes­seur du X1T-S. L’er­go­no­mie a été légè­re­ment revue, on a une bague de serrage rapide plutôt qu’une vis à l’an­cienne et on gagne la capa­cité de pilo­ter le tout depuis un smart­phone via blue­tooth.


    Choix

    Je me suis dit que mon ancien flash risquait de rendre l’âme et que je n’avais pas utilité d’en avoir deux (j’uti­lise de moins en moins celui que j’ai et il est inima­gi­nable de me trim­bal­ler deux pieds, deux diffu­seurs et deux flash dans la valise quand je suis hors de chez moi).

    Je suis donc parti pour rempla­cer l’an­cien et je me suis dit la compa­ti­bi­lité inter-marques de Cactus ne m’ap­por­tait rien, que l’au­to­no­mie du Godox V860-II m’était plus utile.

    Je ne sais toujours pas si c’était forcé­ment le meilleur calcul. La dernière fois j’ai effec­ti­ve­ment utilisé les deux flash, en asser­vis­sant l’an­cien flash sur l’éclair du Godox plutôt que par un récep­teur dédié. Ça fonc­tionne, je perds juste la capa­cité de régler à distance la puis­sance de l’an­cien flash, mais c’est accep­table pour un secon­daire. Un mal pour un bien peut-être (*)

    Retours d’uti­li­sa­tion

    Le flash Godox V860-II s’est révélé une très bonne surprise. Il est légè­re­ment plus épais et plus long que mon ancien Metz 50 AF-1, mais rien d’exa­géré. Il vient avec un sabot, une housse qui donne confiance, et son char­geur.

    J’ai fait la dernière séance photo avec mon Metz et le Godox, j’ai du chan­ger les piles du Metz en plein milieu. Rien de grave mais ça veut dire prévoir et embarquer des rechanges avec soi. Ça me conforte dans le fait de ne pas avoir pris le Cactus à piles.

    Un ami m’a prêté le Godox V1. J’ai pu confir­mer ce que j’ai vu dans les compa­ra­tifs vidéos : La puis­sance est simi­laire, et si l’éclai­rage direct d’un mur n’a vrai­ment rien à voir, je suis beau­coup plus dubi­ta­tif sur la diffé­rence de rendu une fois passé au travers d’un diffu­seur. Je préfère utili­ser les 140 € de diffé­rence ailleurs.

    Je suis moins enthou­siaste à propos de l’émet­teur. Je n’ai pas de vraie critique mais le choix entre le X2T et le XPro ne me semble pas évident. J’ai pris le premier en le pensant bien plus petit. En pratique ce n’est pas le cas. La seule diffé­rence est que le X2T est à plat alors que le XPro est à 60°. J’y gagne le blue­tooth mais ça me semble un peu gadget.

  • Vieux déve­lop­peur, pas mana­ger

    J’en­tends trop souvent des déve­lop­peurs se plaindre d’être forcés de passer dans le mana­ge­ment pour progres­ser en salaire.

    Déjà ça ne reflète pas la réalité. On est dans un métier où le salaire peut doubler avec l’an­cien­neté. Je doute que ce soit vrai pour tant de métiers que ça dans le privé, pas sans chan­ger tota­le­ment de rôle voire de métier.


    L’enjeu est cepen­dant que, effec­ti­ve­ment, la produc­ti­vité indi­vi­duelle n’est pas propor­tion­nelle avec l’an­cien­neté. On progresse souvent bien plus les premières années que les suivantes.

    À péri­mètre iden­tique, on voit plus faci­le­ment la diffé­rence entre deux déve­lop­peurs avec 2 et 5 ans d’ex­pé­rience qu’entre deux déve­lop­peurs avec 10 et 13 ans d’ex­pé­rience.

    Rien d’anor­mal, donc, que la progres­sion sala­riale le reflète.

    Ce n’est pas « la France qui est en retard sur ces ques­tions », c’est juste l’ap­pli­ca­tion du système de marché. Le salaire dépend de ce que vous appor­tez, pas de votre ancien­neté.


    L’avan­tage c’est qu’a­vec l’ex­pé­rience, norma­le­ment, vous pouvez appor­ter plus que votre code. Le péri­mètre n’a aucune raison d’être iden­tique avec les années.

    Vous pouvez former les plus jeunes et les faire progres­ser. Vous pouvez commu­niquer avec le busi­ness, avec la commu­ni­ca­tion, avec le légal, faire l’in­ter­face, comprendre les enjeux de chacun et propo­ser des solu­tions. Vous pouvez parler coût, main­te­nance et stra­té­gie. Vous pouvez iden­ti­fier les problèmes et les solu­tions, amélio­rer l’or­ga­ni­sa­tion de l’équipe. Etc.

    L’idée c’est de lever la tête de son code et commen­cer à embras­ser un péri­mètre plus large. Vous avez de la chance : Contrai­re­ment à beau­coup d’autres domaines, vous pouvez faire ça sans chan­ger de métier (et sans forcé­ment deve­nir mana­ger).

    Pour ma part j’uti­lise ces termes :

    • Senior : Il va guider, orga­ni­ser, former, servir de mentor ou de sage. Ce n’est pas forcé­ment le plus expert, ni même celui qui a le plus d’an­cien­neté, mais c’est lui qui va faire progres­ser tout le monde ou s’as­su­rer qu’on ne parte pas n’im­porte où. Il est souvent mana­ger mais pas forcé­ment, par contre il y a toujours un aspect de mentor et donc donc pas très loin de l’en­ca­dre­ment.
    • Expert : C’est lui le plus pointu mais pas forcé­ment le plus expé­ri­menté. Parfois il est même rela­ti­ve­ment jeune par rapport aux autres. Il n’y a pas forcé­ment besoin d’ex­pert dans toutes les équipes donc ce n’est pas forcé­ment un débou­ché facile.
    • Lead : Souvent avec du bagage tech­nique signi­fi­ca­tif mais pas forcé­ment un expert. Souvent assez expé­ri­menté mais pas forcé­ment le senior non plus. Souvent avec une dose d’en­ca­dre­ment mais pas forcé­ment non plus. J’at­tends de lui qu’il dirige l’équipe, l’or­ga­nise, donne l’im­pul­sion, comprenne et appré­hende les enjeux, y compris les équi­libres busi­ness, plan­ning, main­te­nance, etc. C’est souvent lui qui s’en­gage et prend les respon­sa­bi­li­tés, et qui sait parler avec tout le monde et a tendance a être suivi par tout le monde.

    Les étiquettes sont forcé­ment limi­ta­tives. Ce ne sont pas les seules façons de voir les choses mais ça permet de mettre des nom sur des rôles et des attentes.

    Un déve­lop­peur avec beau­coup d’an­cien­neté est juste un déve­lop­peur avec beau­coup d’an­cien­neté. S’il n’agit pas comme tel, son ancien­neté ne le trans­forme pas de fait en senior, en expert ou en lead.

    Se conten­ter de ne se préoc­cu­per que de son code person­nel tout en ayant 5 ou 10 ans d’ex­pé­rience est tout à fait respec­table, mais si on ne progresse que peu le salaire en fera autant.


    Ce qui précède est démul­ti­plié par un effet de levier.

    Si vous impac­tez plusieurs personnes, vous pouvez géné­rer une valeur supé­rieure à ce que vous pour­riez obte­nir isolé­ment. Amélio­rez les condi­tions de travail d’une équipe, les dix personnes concer­nées n’aug­men­te­ront peut-être leur produc­ti­vité que 5 % chacun, mais cumulé c’est aussi perti­nent qu’aug­men­ter votre effi­ca­cité person­nelle de 50 %… et bien plus facile.

    Quand l’amé­lio­ra­tion de produc­ti­vité indi­vi­duelle baisse, agir sur le collec­tif a un meilleur retour sur inves­tis­se­ment. Dans mes rôles plus haut, c’est ce que font le senior et le lead.

    L’ex­pert, non seule­ment plus rare, est aussi un rôle plus diffi­cile parce que son effet de levier est beau­coup plus complexe à obte­nir (et à quan­ti­fier). Or, quand les déve­lop­peurs parlent d’une progres­sion de carrière « sans mana­ge­ment », ils ont tendance à imagi­ner un expert.

    Je pense que le mythe du « il faut faire mana­ger » vient en partie de là. Un déve­lop­peur avec beau­coup d’ex­pé­rience qui ne perçoit pas son rôle collec­tif a besoin de faire une sacré diffé­rence de produc­tion indi­vi­duelle par rapport aux plus jeunes pour justi­fier son salaire. Au bout d’un moment ça n’est plus viable et le salaire stagne. Le problème n’est pas de faire du mana­ge­ment ou pas, mais de lever un peu la tête pour voir ce qu’on peut appor­ter, où et comment.


    Post-scrip­tum : On vous intro­ni­sera parfois expli­ci­te­ment comme lead alors que vous ne l’étiez pas aupa­ra­vant, plus rare­ment comme expert. Ça n’ar­ri­vera quasi­ment jamais comme senior. De mon expé­rience dire à quelqu’un « désor­mais tu es senior » n’a jamais fonc­tionné. C’est quand on l’est et qu’on agit comme tel qu’on peut ensuite s’y faire recon­naître.