Dans la suite je ne réduis pas ce terme à un modèle de type Corée du nord. Pour réfléchir je reviens à la source, et aux définitions de dictionnaire :
Régime politique dans lequel le pouvoir est entre les mains d’un seul homme ou d’un groupe restreint qui en use de manière discrétionnaire
TLFi, via le CNRTL
La France sépare ses pouvoirs. En cela personne ne détient le pouvoir au sens de pouvoir absolu.
Pour autant, nous n’en sommes pas si loin à cause de délégation à plusieurs niveaux.
Niveau 1 : Au sein de chaque circonscription, le candidat gagnant a en général 30 à 40% des votes au premier tour. Ces 40% de votants sont ceux qui auront le pouvoir, à eux seuls.
Niveau 2 : Ces députés votent à la majorité au sein de l’Assemblée nationale. La majorité ne tient pas forcément à grand chose. Mettons qu’elle représente 60% de l’assemblée, le pouvoir est donc au main de 60% des 40% des votants.
Niveau 3 : Tous les députés ne votent pas à chaque fois. L’assemblée est rarement remplie. Nous avons en réalité une minorité des 60% des 40% des votants qui décide réellement.
Ce sont des accords tacites en amont mais ça fonctionne aussi parce qu’il y a des votes par groupes. La discipline y est forte. Mettons le cas idéal où le groupe fonctionne lui-même à la majorité, la décision revient à la majorité de 60% de 40% des votants.
Niveau 4 : La réalité est plus complexe. Le groupe est en réalité très dirigé par le parti et le gouvernement. Avec la coordination des élections présidentielles et législatives, le président est facilement celui qui contrôle l’exécutif, le parti, et plus ou moins indirectement qui décide de ce que doit voter le groupe majoritaire.
Dès lors, une personne ou un groupe restreint de personnes dirige la majorité de 60% de 40% des votants. Ce même groupe dirige aussi tout l’exécutif.
On ne contrôle pas le judiciaire, mais peut-on dire tout de même que le pouvoir est entre les mains d’un groupe restreint ?
Reste le qui en use de manière discrétionnaire. Nous avons une constitution. Ce n’est pas rien, je ne l’oublie pas, mais ça laisse encore une marge de manœuvre très très large.
Est-ce que ça correspond assez pour parler de dictature ? (*)
Je ne sais pas, mais on s’en approche probablement assez pour éviter de trop faire les malins et se contenter de dire « nous ne sommes pas la Corée du nord » (ce qui est vrai)
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