Auteur/autrice : Éric

  • Passons nous des DRM dans le livre numé­rique

    Jiminy Panoz nous fait un très bon résumé des DRM sur le livre numé­rique et leur inter­opé­ra­bi­lité. On y parle des diffé­rents formats, de leur DRM, et des compa­ti­bi­li­tés entre écosys­tèmes.

    C’est un indis­pen­sable à lire mais Jiminy parle essen­tiel­le­ment de migra­tion entre écosys­tèmes. J’ai­me­rai tant appuyer sur son second para­graphe. Le passage est mis en gras mais cela ne suffit vrai­sem­bla­ble­ment pas :

    Les DRM ne font pas que restreindre l’in­te­ro­pé­ra­bi­lité. Ils restreignent aussi les usages possibles. Pire : Ils vous forcent à aban­don­ner toute idée de péren­nité.

    Et cela, même si vous consi­dé­rez qu’A­ma­zon et les appli­ca­tions Kindle vous permettent d’ac­cé­der à vos conte­nus partout, que l’in­te­ro­pé­ra­bi­lité n’est pas une grande contrainte dans votre cas, vous allez en souf­frir.

    Tôt ou tard vous voudrez faire quelque chose de non prévu comme faire une anno­ta­tion sur plusieurs pages, extraire une ou deux pages pour les travailler sous votre trai­te­ment de texte, expor­ter vos anno­ta­tions pour les retra­vailler dans votre thèse, lire votre livre sur votre télé­vi­sion, lier vos lectures à un site de partage social, échan­ger avec un ami, prêter votre lecture à un parent, etc. Malheu­reu­se­ment la DRM ne vous permet­tra de faire que ce qui non seule­ment est permis, mais qui en plus en plus est prévu. Coincé, il n’y a pas d’autre mot.

    Mais en plus, tôt ou tard votre liseuse ou le format de vos livres devien­dront obso­lètes, non suppor­tés. Peut être même que votre distri­bu­teur mourra, ou sera racheté. Cela ne posera aucun problème si le format est ouvert : Vous pour­rez utili­ser un autre appa­reil ou logi­ciel, ou simple­ment conver­tir vos anciens conte­nus. Avec le DRM vous serez bloqués. Soit on vous l’a permis et vous l’avez fait à temps, soit votre contenu est défi­ni­ti­ve­ment perdu.

    Votre distri­bu­teur va mourir un jour, vos conte­nus et notre culture avec.

    Dans la musique, il est arrivé plusieurs fois que le distri­bu­teur meure, ou change, et vos conte­nus avec. Parfois on vous propo­sait de trans­fé­rer vos données, il fallait le faire dans une fenêtre d’un mois ou moins, sinon tout était perdu.

    Ne vous cachez pas derrière l’im­por­tance de la société derrière, des produits Yahoo! ou Google son arrê­tés tous les mois. C’est déjà arrivé et ça arri­vera de nouveau, qu’on s’ap­pelle Adobe, Amazon, Google ou Apple n’y change rien si ce n’est le nombre de personnes touchées.

    Le web commer­cial tel qu’on le connaît aujourd’­hui a à peine 15 ans, il serait illu­soire de croire que ce qu’on connaît aujourd’­hui sera encore là à la fin de notre vie, et encore plus pour celle de nos petits enfants. Que lais­se­rons nous derrière-nous comme culture et comme histoire avec nos fichiers verrouillés et proté­gés ?

    Travailler pour un avenir sans DRM

    Quand l’édi­teur impose une DRM, le distri­bu­teur n’a pas de choix que de l’ac­cep­ter ou de créer un marché de niche avec unique­ment les conte­nus ouverts et stan­dard. Il n’y a pas de solu­tion unique. En bon psycho­ri­gide j’ai une atti­rance vers la seconde, mais ces conte­nus sous DRM les gens les veulent tout de même, et il n’est pas illé­gi­time de leur y donner accès. Il nous appar­tient par contre de travailler avec les lecteurs et les auteurs pour mettre fin au plus vite à cette situa­tion détes­table.

    Voilà ce que nous pouvons faire pour avan­cer :

    • Refu­ser d’ache­ter, recom­man­der, lier ou propa­ger des liens vers des livres sous DRM, sauf avec une mise en garde expli­cite sur les consé­quences de ce système, et écrire aux auteurs corres­pon­dants pour les infor­mer.
    • Refu­ser de conver­ser avec ceux, éditeurs, distri­bu­teurs ou sites litté­raires, qui ne font pas expli­ci­te­ment mention des restric­tions d’usage quand ils lient ou parlent d’un livre numé­rique sous DRM, et leur écrire pour les infor­mer.
    • Infor­mer et inci­ter les tiers à faire de même.

    C’est peu mais c’est déjà beau­coup.

    Pour ceux qui ont déjà mis la main dans l’en­gre­nage la seule solu­tion serait de casser les DRM de vos fichiers pendant que c’est encore possible. Il est en effet loin d’être certain que cette capa­cité persis­tera avec le temps. Malheu­reu­se­ment, même si la procé­dure est facile à trou­ver sur Inter­net et quand bien même ce serait pour des usages légaux, c’est inter­dit en France. Là ce sont nos poli­tiques qu’il faut contac­ter.

  • Si Copé n’exis­tait pas, faudrait-il l’in­ven­ter ?

    Si Copé n’exis­tait pas, faudrait-il l’in­ven­ter ? Je passe le fond de l’ar­ticle, même si je colle assez bien au contenu : Une ques­tion qui se discute au premier sujet de plusieurs 20h d’af­filé peut diffi­ci­le­ment être quali­fiée de non-démo­cra­tique dans notre système actuel. Elle l’est même bien plus que la plupart des autres, donc la dernière augmen­ta­tion de TVA annon­cée alors que personne n’en avait discuté aupa­ra­vant en public.

    Bon, nous sommes dans le jeu poli­tique et J.F. Copé a visi­ble­ment accepté de se griller person­nel­le­ment pour faire passer tous les messages qu’on lui dirait de faire passer pour le bien du parti. Le fond est peu impor­tant ici.

    Au nom de la France

    Par contre sur la forme, le « au nom de la France » est ce qui me choque. Il y a de plus en plus une confu­sion entre le parti majo­ri­taire et le pouvoir, comme si ce dernier repré­sen­tait lui-même la France. C’est une dérive des plus dange­reuses pour la repré­sen­ta­ti­vité et le prin­cipe même de démo­cra­tie où tout le monde à sa voix, et pas que ceux du parti majo­ri­taire.

    Non, l’UMP ne parle pas « au nom de la France ».

  • Peut-on filmer un poli­cier ?

    Je n’aime pas le copwatch-idf, dont les propos sont insul­tants, irres­pec­tueux, et font la promo­tion de valeurs qui ne sont pas les miennes. Pour autant le fond est juste. Il est impor­tant que le citoyen puisse contrô­ler la force publique, et qu’elle puisse au mini­mum témoi­gner des inter­ven­tions sur la voie publique.

    La ques­tion était : Peut-on filmer un poli­cier ? Pour l’ins­tant certains avancent des ques­tions de vie privée et de sécu­rité pour les poli­ciers en couver­ture mais c’est taper à côté.

    Le poli­cier en inter­ven­tion a un rôle public et n’est plus en sphère privée. Mieux : Les gens ne filment qu’à cause de la fonc­tion. L’as­pect public de la chose n’est pas vrai­ment contes­table. C’est d’au­tant plus vrai que dès qu’il y a inter­ven­tion il y a un fait d’ac­tua­lité public, et c’est juste­ment celui ci qui motive l’en­re­gis­tre­ment. D’au­cuns parlent de flou­ter les visages et de masquer les noms mais cela revient à dire qu’il faudrait aussi masquer le visage et le nom de nos élus, ou des préve­nus.

    Quant aux poli­ciers en couver­ture, s’ils sont réel­le­ment en couver­ture on n’en connait pas le nom, on ne sait pas qu’ils sont poli­ciers, et en tout état de cause ils ne se retrou­ve­ront pas en opéra­tion publique. De toutes façons, ne nous leur­rons pas, dans tout ça on parle bien de contrôles d’iden­tité, de disper­sion publique dans des mani­fes­ta­tions, d’ar­res­ta­tions pour vol ou pour des faits de rue, pas d’ar­res­ta­tion de boss d’un trafic de drogue.

    Mais plus que Copwatch, permettre au citoyen d’en­re­gis­trer c’est lui permettre de surveiller et remettre en ques­tion une inter­ven­tion de la force publique, ce qui est sain. La seule condi­tion est de ne pas inter­fé­rer avec la dite inter­ven­tion. L’al­ter­na­tive serait de consi­dé­rer que la force publique doit agir en secret et échap­per à toute possi­bi­lité de contes­ta­tion (faute d’en­re­gis­tre­ment). Ce ne serait pas ma démo­cra­tie.

    Main­te­nant n’ou­blions pas : Si les video-surveillances ont pu parfois démon­ter le discours de la police, c’est certai­ne­ment extrê­me­ment mino­ri­taire.

  • Supreme Court Sees Shades of 1984 in Unche­cked GPS Tracking

    Les États Unis n’ont pas la même vision de la vie privée que nous. Nos mouve­ments sur la voie publique sont consi­dé­rés comme publics mais quand la police installe sans auto­ri­sa­tion des GPS pour tracer les moindres mouve­ments de quelqu’un, la justice se demande où se situe la limite.

    “sounds like 1984.”

    On ne saurait mieux dire.

  • DRM m’a tuer – signé le livre numé­rique légal

    Si nous conti­nuons avec cette poli­tique de lutte contre la contre­façon, nous risquons de réel­le­ment foncer dans le mur. D’au­cuns diront que c’est une oppor­tu­nité de repar­tir sur d’autres bases mais entre temps la situa­tion est réel­le­ment détes­table.

    DRM m’a tuer – signé le livre numé­rique légal. La contre­façon litté­raire est encore anec­do­tique et personne n’y pense vrai­ment en ache­tant des livres. Pour l’ins­tant.

    Si nous conti­nuons nos bêtises et rejouons le même scéna­rio que pour la musique, la contre­façon va réel­le­ment s’ins­tal­ler, et une fois qu’elle est là c’est à jamais. La musique en sait quelque chose. Elle a fini par se passer des DRM, mais trop tard, le mal était fait.

  • Blocage et filtrage du net : Quand le gouver­ne­ment améri­cain tente de léga­li­ser sa guerre contre Wiki­leaks

    On assiste depuis pas mal de temps à une suren­chère des moyens de bloquer les sites web gênants : Filtrage IP, mais aussi blocage DNS, gel des avoirs dans les banques, refus des consor­tium de paie­ment en ligne, blocage des régies de publi­cité en ligne, etc.

    La suren­chère est déjà dange­reuse mais pas nouvelle. Le blocage de tout paie­ment en ligne a déjà été opéré contre Wiki­leaks ou Allofmp3. On notera d’ailleurs que dans les deux cas la base légale est assez contes­table et qu’il s’agit plus d’une volonté de l’État ou des lobbies que d’une ques­tion judi­ciaire objec­tive trai­tée comme une autre.

    Ce qui fait peur dans tout cela c’est le pouvoir qu’ont les États Unis sur tout Inter­net s’ils le décident vrai­ment, et qu’une déci­sion de la justice ou de l’État améri­cain ne vaut pas pour tous les pays.

    Avec un tel projet de loi, on risque gros pour notre avenir si demain X ou Y est pris en grippe par les États Unis ou réalise une acti­vité légale ici et inter­dite là bas. Ce n’est pas qu’une ques­tion de Wiki­leaks, mais bien un risque majeur en cas de déra­page (ce qui finit toujours par arri­ver).

  • DVD Pirate vs DVD légal

    Rien de neuf, vous avez certai­ne­ment tous vu cette image qui met en paral­lèle la lecture d’un DVD tout à fait légal et celle de la lecture d’une copie illé­gale.

    Le problème c’est qu’on reprend ce système complè­te­ment idiot sur tous les conte­nus soumis à droit d’au­teur. Parfois c’est lié à des DRM, parfois à des aver­tis­se­ments légaux.

    Ce qui est certain c’est que tant que la lutte contre la contre­façon passera par rendre plus diffi­cile ou plus agaçant l’usage des gens qui ont léga­le­ment acheté le contenu, on ne fera que creu­ser l’écart avec une copie illé­gale, et renfor­cer l’in­té­rêt de cette dernière.

    Nous en sommes au point où il devient fréquent de télé­char­ger une copie illé­gale de conte­nus qu’on a effec­ti­ve­ment acheté pour pouvoir le lire tranquille­ment. Il faut être sacré­ment motivé pour ensuite aller encore ache­ter le contenu et rester dans la léga­lité.

    Oui, il y a peu j’ai eu du mal à lire des bluray sur les deux ordi­na­teurs du foyer, sur deux OS diffé­rents. Ce n’était pas un problème tech­nique, juste la protec­tion anti-copie qui m’em­pê­chait de lire un contenu léga­le­ment acheté. J’au­rai eu plus vite fait de télé­char­ger une copie illé­gale (parce que bien entendu ça ne les a pas empê­ché de copier le film, eux).

  • Leçons de la crise islan­daise: lais­ser les banques faire faillite

    Pour couper court avant même de donner le lien : Non, tout n’est pas trans­po­sable, tout n’est pas équi­valent, et tout n’est pas rose là bas non plus. Main­te­nant, avec le recul, les leçons de la crise islan­daise: lais­ser les banques faire faillite, n’au­raient peut être pas du être évaluées un peu plus sérieu­se­ment.

    Tout du moins je vous propose la lecture de cet article. Le contenu n’est pas argu­menté, n’a pas d’ana­lyse tech­nique, mais au moins peut donner une autre orien­ta­tion que les promesses de centaines ou milliers de milliards avec lesquels on jongle actuel­le­ment.

    Je me permets au moins de noter, comme à mon habi­tude, l’in­for­ma­tion annexe du docu­ment :

    « l’Is­lande a, en fait, augmenté son filet de protec­tion social »

    Pendant une crise, ne serait-ce pas natu­rel fina­le­ment ? De notre côté nous dimi­nuons le filet de protec­tion social (qui était, il est vrai, assez haut) à cause de la crise et pour sa réso­lu­tion. Plus qu’un choix écono­mique, c’est un choix idéo­lo­gique de lais­ser pour compte certains afin de régler le problème géné­ral. Je ne dis pas que ce choix était le mauvais, mais il serait temps d’ar­rê­ter de croire qu’il va de soi.

  • Comprendre le livre numé­rique en 2 minutes

    Je vais logique­ment parler ici plus souvent de livre numé­rique. Je propose donc aux néophytes une présen­ta­tion de 2 minutes montre en main qui présente rapi­de­ment les bases : formats, liseuses et tablettes.

  • Brage­lonne et la DRM Amazon

    Brage­lonne c’est une maison d’édi­tion de SF et fantasy que j’aime bien, même si je ne crois pas avoir eu l’oc­ca­sion de lire un de leur livre. Ils ont régu­liè­re­ment pris posi­tion contre les DRM.

    L’his­toire veut que les lecteurs passant par Amazon aient subit des DRM récem­ment avec Brage­lonne. Un commu­niqué a été fait à propos de Brage­lonne et la DRM Amazon : Le DRM serait indis­pen­sable pour profi­ter de toutes les fonc­tion­na­li­tés annexes four­nies par le Kindle : Text to speech, et Face­book Connect.

    S’il fallait des exemples sur le modèle fermé d’Ama­zon et à quel point l’objec­tif est d’in­ci­ter le lecteur à mettre la main dans l’en­gre­nage et le rete­nir captif, le voilà.

    Tout d’abord soyons clairs : Il n’y a aucune raison tech­nique qui justi­fie que le format prin­ci­pal avec toutes ses fonc­tion­na­li­tés soit dépen­dant du chif­fre­ment du livre et de l’in­ter­dic­tion d’ex­port via la DRM.

    Lier les fonc­tion­na­li­tés et le DRM ne sert qu’un dessein : inci­ter à accep­ter ou mettre en place la DRM sur les fichiers, et faire en sorte de garder les lecteurs captifs par la suite. La DRM, plus qu’em­pê­cher la contre­façon des pirates, est surtout fait pour reti­rer la possi­bi­lité de quit­ter Amazon et le Kindle sans aban­don­ner tous ses achats précé­dents, ou d’uti­li­ser des services tiers sur lesquels Amazon ne touche rien.

    Main­te­nant mon problème n’est pas Amazon, qui produit un excellent service avec un très bon maté­riel. S’ils changent de modèle pour s’ou­vrir, je serai le premier à en dire du bien.