Auteur/autrice : Éric

  • Recru­te­ment : Inté­gra­teur / inté­gra­trice web de talent

    Attiré(e) par les défis tech­niques, vous êtes curieux(se), prag­ma­tique, sociable, auto­nome et sensible aux ques­tions d’ar­chi­tec­tures ouvertes et open source, vous êtes atta­ché(e) à réali­ser des inter­faces web de qualité.

    (suite…)

  • Préam­bu­la­toire

    Nos prin­cipes fonda­teurs changent, souvent pour un mieux, mais pas toujours. Même si elle est vue comme la source de blocages et de problèmes infi­nis, j’aime bien certains aspects de la IVème répu­blique, en ce sens qu’elle a cher­ché à créer un bon système à desti­na­tion du citoyen et pas à desti­na­tion de l’homme poli­tique.

    Voici ce que nous annonçait le préam­bule de la consti­tu­tion du 27 octobre 1946 (la graisse est de moi) :

    […] les prin­cipes poli­tiques, écono­miques et sociaux ci-après :

    La loi garan­tit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme.

    Tout homme persé­cuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les terri­toires de la Répu­blique.

    Chacun a le devoir de travailler et le droit d’ob­te­nir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances.

    Tout homme peut défendre ses droits et ses inté­rêts par l’ac­tion syndi­cale et adhé­rer au syndi­cat de son choix.

    Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le régle­mentent.

    Tout travailleur parti­cipe, par l’in­ter­mé­diaire de ses délé­gués, à la déter­mi­na­tion collec­tive des condi­tions de travail ainsi qu’à la gestion des entre­prises.

    Tout bien, toute entre­prise, dont l’ex­ploi­ta­tion a ou acquiert les carac­tères d’un service public natio­nal ou d’un mono­pole de fait, doit deve­nir la propriété de la collec­ti­vité.

    La Nation assure à l’in­di­vidu et à la famille les condi­tions néces­saires à leur déve­lop­pe­ment.

    Elle garan­tit à tous, notam­ment à l’en­fant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protec­tion de la santé, la sécu­rité maté­rielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situa­tion écono­mique, se trouve dans l’in­ca­pa­cité de travailler a le droit d’ob­te­nir de la collec­ti­vité des moyens conve­nables d’exis­tence.

    La Nation proclame la soli­da­rité et l’éga­lité de tous les Français devant les charges qui résultent des cala­mi­tés natio­nales.

    La Nation garan­tit l’égal accès de l’en­fant et de l’adulte à l’ins­truc­tion, à la forma­tion profes­sion­nelle et à la culture. L’or­ga­ni­sa­tion de l’en­sei­gne­ment public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État.

    […]

    Vous note­rez que sous prétexte d’éco­no­mies et de concur­rence, nous sommes en train de réali­ser l’op­posé total de cette décla­ra­tion de prin­cipe : Nous priva­ti­sons toutes les entre­prises qui composent notre service public et posons même comme prin­cipe la notion de parte­na­riat public-privé pour les inves­tis­se­ments. Même quand la propriété reste majo­ri­tai­re­ment publique, on fait tout pour lui donner les attri­buts du privé, niant l’objec­tif même de cette décla­ra­tion d’in­ten­tion.

    Sans avoir des visées bolche­viques, il n’est pas tota­le­ment aber­rant d’ima­gi­ner que ce qui est essen­tiel à la commu­nauté soit détenu par la commu­nauté, avec que personne ne l’as­sujet­tisse, même écono­mique­ment. On voit faci­le­ment, dans les trans­ports, dans les opéra­teurs mobiles, dans l’in­dus­trie de la santé, que la mise en concur­rence n’ar­rive pas toujours aux mêmes objec­tifs et que quand elle a des effets posi­tifs, ils sont géné­ra­le­ment sur le prix et pas sur la garan­tie d’ac­cès à tous ou sur l’as­pect public de l’ac­ti­vité.

    On notera d’ailleurs que les deux para­graphes suivants montrent bien la volonté de ne lais­ser personne de côté. Cette volonté s’ac­com­pagne diffi­ci­le­ment des mini­mums vieillesse ou handi­cap. Âgé, l’en­ga­ge­ment de l’état se réduit désor­mais à 388 € par mois pour se loger, se nour­rir, sa santé (en âge de vieillesse), se chauf­fer, mais aussi « bête­ment » la vie quoti­dienne avec l’ha­bille­ment et la commu­ni­ca­tion avec l’ex­té­rieure. Même en rédui­sant toute acti­vité à la simple attente devant la télé­vi­sion, on imagine mal comment consi­dé­rer cela comme un moyen conve­nable d’exis­tence en France où les studios de 9 m² pari­siens premier prix dépassent les 400 €.

    Il est toute­fois inté­res­sant de remarquer que ces décla­ra­tions sont toujours d’ac­tua­lité puisque même si elle ne les reprend pas in extenso, la consti­tu­tion de la Vème répu­blique du 4 octobre 1958 fait expli­ci­te­ment réfé­rence aux prin­cipes cités ci-dessus du préam­bule de 1946 (la graisse est toujours de moi) :

    Le peuple français proclame solen­nel­le­ment son atta­che­ment aux Droits de l’Homme et aux prin­cipes de la souve­rai­neté natio­nale tels qu’ils ont été défi­nis par la Décla­ra­tion de 1789, confir­mée et complé­tée par le préam­bule de la Cons­ti­tu­tion de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs défi­nis dans la Charte de l’en­vi­ron­ne­ment de 2004.

    Il semble qu’on ait un peu oublié ces prin­cipes fonda­teurs à force de faire des réfé­rences au lieu de les citer expli­ci­te­ment. Peut être serait-il temps de repen­ser notre pacte social à l’heure de l’in­di­vi­dua­lisme.

  • De la multi­pli­ca­tion des antennes pour télé­phone mobile

    Commençons par ce qui fait débat : Je n’ai pas d’élé­ment permet­tant d’af­fir­mer ou d’in­fir­mer l’im­pact sur la santé de la proxi­mité des antennes relais. Mieux, si ces craintes me semblent crédibles je ne veux pas céder à un « prin­cipe de précau­tion » exagé­ré­ment large.

    Par contre, sauf à vouloir inter­dire tout réseau sans fil de taille consé­quente, je me désole à chaque fois que j’en­tends un groupe qui fait échec à une antenne.

    Multi­plier les antennes

    Si je me place unique­ment du point de vue de l’in­ten­sité des ondes et de leur risque pour la santé, la meilleure chose à faire c’est au contraire de multi­plier les antennes.

    L’exer­cice est très simple : Prenez une feuille quadrillée et tracez y la forme géomé­trique de votre choix en suivant les lignes. Cette forme repré­sente votre terri­toire. Person­nel­le­ment je joue­rai avec un carré de 20×20, parce que c’est plus simple à retrans­crire ici.

    Nous allons y placer des antennes et indiquer dans chaque case la force des ondes qui la traverse. Arbi­trai­re­ment nous fixe­rons que la récep­tion décroit de 1 par case, et que en dessous de 4 j’ai une zone blanche, avec une récep­tion trop mauvaise pour être accep­table.

    Pour commen­cer placer une antenne, où vous voulez, de la force que vous voulez, de façon à couvrir tout votre terri­toire. Dans ma grille mon antenne doit avoir une force de 24 pour tout couvrir ; les forces moyennes et médianes sont de 14, ce qui est assez élevé ; et seul 15% de mon terri­toire a une force infé­rieure à 10.

    Tentez main­te­nant le même exer­cice avec quatre antennes. Mes antennes ont désor­mais une puis­sance maxi­male de 14, c’était la moyenne précé­dente ; cette médiane est désor­mais en dessous de 10 et c’est donc 50% de mon terri­toire qui a une puis­sance raison­nable.

    Si on avance encore à 16 antennes ma puis­sance maxi­male est de 8 et la moyenne descend à 6. Plus on avance et plus la force de tout mon terri­toire tendra à être homo­gène et se rappro­chera du seuil de couver­ture avec une puis­sance de 4. C’est un aperçu de ce que donne­rait un terri­toire où chacun aurait sa propre antenne person­nelle.

    Loi en carré inverse

    Notre première simu­la­tion est très opti­miste par certains aspects parce qu’en réalité l’in­ten­sité évolue en carré inverse de la distance. Ça veut dire que quand on multi­plie par deux la distance à l’an­tenne, l’in­ten­sité du rayon­ne­ment est divi­sée par quatre.

    Je vous propose de refaire nos exer­cices précé­dents avec cette règle. Vous allez voire qu’on se retrouve vite avec des chiffres fantas­tiques dès qu’on est obli­gés de placer une antenne un peu loin. Dans ces condi­tions placer une seule antenne ou même seule­ment quatre devient quasi suici­daire si on croit à la noci­vité des ondes.

    La moindre antenne en moins c’est une puis­sance décu­plée sur toutes les antennes à côté. Sauf à croire que vous serez toujours en extré­mité des couver­ture, vous avez même poten­tiel­le­ment inté­rêt à avoir une nouvelle antenne relai chez vous plutôt qu’une super antenne légè­re­ment plus loin.

    Autant vous dire qu’a­vec ces règles, une femto­cell chez vous a une inten­sité tota­le­ment insi­gni­fiante par rapport aux antennes relais globales, parce qu’elle a une portée qui se limite à quelques mètres. Par contre le moindre espoir d’uti­li­ser moins l’an­tenne géné­rale implique un gain qui fait passer l’in­ten­sité de la femto­cell pour un verre d’eau dans l’océan.

    Du télé­phone portable

    Amusons-nous encore plus. Juste­ment à cause de cette rela­tion entre l’in­ten­sité du rayon­ne­ment et la distance, le signal de votre télé­phone portable en commu­ni­ca­tion contre votre oreille est bien plus problé­ma­tique que tout ce que vous rece­vez de l’an­tenne relai.

    Cela veut bête­ment dire qu’en­core une fois, tant qu’elle n’est pas dans votre baignoire, ajou­ter une antenne relai proche de chez vous tend plutôt à faire bais­ser les risques liés aux ondes. Votre télé­phone aura besoin d’émettre bien moins fort pour rejoindre cette antenne, et c’est surtout ça qui importe pour les risques sani­taires.

    Plus prag­ma­tique, utili­ser un kit main-libre filaire, avec le télé­phone accro­ché à votre cein­ture relié à un écou­teur-micro, vous épar­gnera bien plus que toute réflexion sur le posi­tion­ne­ment des antennes relai.

    En s’ap­pro­chant de la réalité

    Certes, la réalité est plus complexe. Il faut jouer sur les fréquences pour que les signaux ne se recouvrent pas, compo­ser avec le rayon­ne­ment des antennes qui est sous forme d’oreilles de Mickey voire direc­tion­nel et pas forcé­ment uniforme. C’est un travail diffi­cile qui explique que la couver­ture puisse sembler aléa­toire ou impar­faite à certains endroits.

    Certes aussi, chacun préfère les voir chez son voisin proche que sur son propre toit. Cepen­dant, dans tous les cas, multi­plier les antennes permet d’en dimi­nuer les puis­sances et globa­le­ment d’as­su­rer une meilleure couver­ture pour moins de pres­sion élec­tro­ma­gné­tique.

    Nos opéra­teurs ont trop voulu écono­mi­ser sur les coûts et garder un réseau fina­le­ment assez faible en antennes. Les voilà pris à leur propre jeu désor­mais quand les asso­cia­tions locales veulent faire tomber les antennes ou bloquent les nouveaux projets : Non seule­ment on arrive à satu­ra­tion mais pour couvrir tout le monde on s’oblige à utili­ser des inten­si­tés qui renforcent les anti-ondes.

    De la dange­ro­sité de tout cela

    Rien ici n’af­firme que ce niveau d’onde est dange­reux, ou au contraire insen­sible. Je peux comprendre qu’on refuse d’avoir des antennes dans les crèches, ou au dessus des endroits les plus fragiles. Par contre, partout ailleurs, pitié, encou­ra­gez plutôt les antennes, ou alors soyez cohé­rents et mili­tez pour l’ex­tinc­tion totale des ondes radio.

    Entre temps, impo­ser donner de la publi­cité aux puis­sances émises par les télé­phones portables et mili­ter pour les kits main-libre filaires a bien plus d’im­pact. C’est juste­ment ce qu’a imposé notre gouver­ne­ment et je ne peux que m’en féli­ci­ter.

    De ce qu’il est possible de faire

    Un seuil à 6 voire 0,6 V/m pour la puis­sance des antennes est tout à fait envi­sa­geable – et c’est d’ailleurs fait dans d’autres régions en Europe – à condi­tion de densi­fier le réseau. Cela impose de réels inves­tis­se­ments aux opéra­teurs mais ils s’y retrou­ve­ront en ayant un réseau qui suppor­tera bien plus de trafic. Ils affirment que la satu­ra­tion du réseau actuel est leur problème majeur, donnons leur des armes pour le résoudre.

    Cela impose aussi une compré­hen­sion des anti-ondes pour bloquer les antennes de forte puis­sance mais aussi pour faci­li­ter l’im­plan­ta­tion de celles à faible puis­sance. Cela  implique de passer d’un débat passion­nel qui rassemble faci­le­ment les foules à un débat tech­nique auquel personne ne pige rien. Diffi­cile, surtout que certains risques de perdre la face quand on se rendra compte qu’ils ont milité à l’in­verse de leurs inté­rêts.

    Tout cela demande un cadre régle­men­taire auda­cieux et volonté poli­tique forte. Autant dire que je ne retiens pas mon souffle. Entre temps on a un joli jeu perdant-perdant, avec des puis­sances de  8 à 80 fois celles que je viens de citer.

  • L’in­for­ma­tion dans la démo­cra­tie et en France

    Voilà, je veux ça en France.  Je ne parle pas d’une maigri­chonne loi qui demande l’ac­cès public à tous les docu­ments admi­nis­tra­tifs mais dont on n’ap­plique que le strict mini­mum en privi­lé­giant toujours les ques­tions de secret indus­triel, de vie privée, de raison d’état, de secret diplo­ma­tique, et qui en devient quasi­ment anec­do­tique.

    Je veux un accès public érigé en prin­cipe fonda­teur essen­tiel à l’exis­tence même de l’au­to­rité publique en démo­cra­tie. Quelque chose qui demande un inté­rêt public primor­dial et excep­tion­nel pour pouvoir y faire oppo­si­tion.

    Dans d’autres pays le citoyen peut deman­der et obte­nir dans l’heure jusqu’aux notes de frais d’un repré­sen­tant de l’état. Si ça peut paraître anec­do­tique, c’est surtout le reflet de l’idée que l’état appar­tient aux citoyens et que tout ce qui est fait en son nom doit lui être acces­sible et contrô­lable.

    Les pays nordiques sont par exemple connus pour être des passe­relles qui permettent d’ac­cé­der aux docu­ments euro­péens, simple­ment parce que si ça a été commu­niqué aux repré­sen­tants locaux, c’est acces­sible à leurs citoyens.

    Chez nous, on en est loin

    De notre côté la volonté est bien marquée sur l’ab­sence de commu­ni­ca­tion au public. C’est au point que la France s’est faite remarquer avec d’autres pays par le parle­ment du Royaume Uni pour bloquer systé­ma­tique­ment la publi­ca­tion des comptes rendus impor­tants des réunions inter­gou­ver­ne­men­tales.

    Je me rappelle le cas d’une étude de 2003 sur l’im­pact d’un soja trans­gé­nique Monsanto sur des rats commu­niquée à l’au­to­rité euro­péenne de sécu­rité des aliments. Cette étude a fait l’objet de lourds débats sur son contenu et son inter­pré­ta­tion. L’ac­cès a été refusé initia­le­ment. Passée par la CADA, Corinne Lepage avait reçu des milliers de pages impri­mées sur une étude de 93 … sur les vaches. Après nouvelle demande, le docu­ment a été refusé pour proté­ger les secrets indus­triels de Monsanto. Le docu­ment a fina­le­ment été obtenu grâce à la justice alle­mande.

    Chez nous, bien que nous ayons une loi sur l’ac­cès aux docu­ments admi­nis­tra­tifs, le secret est quasi­ment le défaut quand aucun texte légis­la­tif ou régle­men­taire n’im­pose spéci­fique­ment le contraire. Les insti­tu­tions bloquent géné­ra­le­ment les demandes de ceux qui veulent aller plus loin.

    La CADA permet parfois de faire appliquer son droit, mais on l’a aussi parfois vu trop faci­le­ment donner consi­dé­rer que le moindre inté­rêt tiers fait obstacle à ce droit d’ac­cès géné­ral. Même quand la déci­sion est posi­tive il faut deman­der un accès, se le voir refu­ser ou attendre un ou deux mois l’ab­sence de réponse, puis deman­der l’in­ter­ven­tion de la CADA qui peut répondre en 40 jours, avant de mettre en pratique cette déci­sion et obte­nir de mauvaise grâce une tonne de papier impri­mée et livrée à nos frais. À cela il faut ajou­ter que la mise au secret géné­ra­li­sée ne permet pas au citoyen de connaître l’exis­tence des docu­ments utiles, et donc d’en deman­der l’ac­cès. Nous sommes loin d’un accès effec­tif aux docu­ments.

    Les insti­tu­tions n’agissent plus au nom du citoyen mais à la place de celui-ci, qui n’a pas de raison d’être informé des moti­va­tion ou du fonc­tion­ne­ment interne. Certains se battent encore pour pouvoir enre­gis­trer les débats publics des conseils muni­ci­paux, ou pour collec­ter des infor­ma­tions sur les débats publics natio­naux mais il n’y a pas de culture de commu­ni­ca­tion et d’ou­ver­ture de la part des insti­tu­tions et des élus. C’est vrai loca­le­ment comme au niveau natio­nal. La peur et la volonté de contrôle dominent.

    L’exemple le plus frap­pant de c’est quand la possi­bi­lité pour une auto­rité admi­nis­tra­tive de publier ses avis ou faire des commu­niqués publics est vu comme une arme excep­tion­nelle. Ces choses sont telle­ment rares et vues comme dange­reuses qu’on les consi­dère comme l’arme atomique : de la dissua­sion.

    La trans­pa­rence est essen­tielle à la démo­cra­tie

    Pour­tant la trans­pa­rence des insti­tu­tions et des élus est essen­tielle au fonc­tion­ne­ment même de la démo­cra­tie. Il ne faut pas que cela se limite aux actions et aux docu­ments finaux. C’est toute la démarche, les moti­va­tions et les docu­ments inter­mé­diaires qui mènent à ces actions qui permettent au citoyen d’opé­rer son contrôle.

    S’il peut être vu comme légi­time d’avoir un espace un peu plus libre sans caméra, cet espace doit être réduit au strict néces­saire pour faire émer­ger les débats. La suite, y compris les docu­ments de services, admi­nis­tra­tifs, et de fonc­tion­ne­ment, doit être acces­sible. Les secrets parti­cu­liers doivent être limi­tés, essen­tiels, contes­tables, et propres aux inté­rêts natio­naux fonda­men­taux, pas à de simples inté­rêts écono­miques.

    Cette dispo­ni­bi­lité ne doit pas être comme actuel­le­ment qu’un prin­cipe géné­ral mais un droit effec­tif avec des délais raison­nables, des index, et dans l’idéal une publi­ca­tion par défaut, élec­tro­nique­ment.

    Si au moins nous voulions montrer notre bonne foi, nous pour­rions déjà donner une immu­nité à tout fonc­tion­naire qui publie­rait ou divul­gue­rait un docu­ment léga­le­ment acces­sible, qui révèle une viola­tion de la loi, qui ouvre sur une instruc­tion judi­ciaire, ou qui révèle un fonc­tion­ne­ment anor­mal des insti­tu­tions. Reste bien entendu exclus tout docu­ment secret défense.

    Déjà nous aurions un climat plus sain, et ce qui doit sortir sorti­rait un peu plus faci­le­ment, impo­ser dès demain une réforme de grande ampleur sur la gestion des docu­ments.

    L’inde, la Suède, Les États Unis d’Amé­rique, la Bulga­rie, la Rouma­nie, le Royaume Uni avancent sur ces ques­tions. Pourquoi pas nous ?

    Voire aussi le site Liberté d’in­for­mer et l’ar­ticle de Rue89 Et si on pouvait accé­der aux infor­ma­tions de l’ad­mi­nis­tra­tion ?

  • Serment d’al­lé­geance aux armes

    L’UMP, via Jean François Copé, propose d’im­po­ser un serment d’al­lé­geance aux armes à tous les jeunes et aux deman­deurs de la natio­na­lité française.

    Je ne peux croire que ces gens, intel­li­gents et souvent brillants, puissent un seul instant envi­sa­ger sérieu­se­ment la chose autre­ment que dans une simple déma­go­gie de période élec­to­rale.

    « les jeunes »

    On demande aux jeunes en âge (je suppose à la majo­rité) de s’en­ga­ger à prêter ce serment. Quel sens a donc un serment imposé ou obtenu par la pres­sion sociale ? comment pense-t-on que les gens vont se l’ap­pro­prier dans ce cas ?

    D’au­tant qu’outre l’idée d’un patrio­tisme exacerbé gouverné par la peur de l’autre et le conflit armé qui m’agace au plus haut point, ce serait un formi­dable retour en arrière. Depuis long­temps on a accepté le prin­cipe de l’objec­tion de conscience, que se battre n’est pas l’unique façon de servir son pays.

    Même dans le pire des cas, suite à une guerre géné­ra­li­sée où on instau­re­rait un enrô­le­ment par la force géné­ra­lisé au niveau légis­la­tif, le droit d’y aller malgré nous et à recu­lons me paraît essen­tiel. De toutes façons si on parle d’obli­ga­tion légale, la décla­ra­tion de serment n’a plus vrai­ment d’im­por­tance.

    Encore mieux, que fait-t-on s’ils refusent ? On leur refuse la majo­rité ou on les rend apatrides ? J’es­pé­rais qu’on avait dépassé ce stade où l’ap­par­te­nance est liée au sang versé et pas à l’at­ta­che­ment à des valeurs, à des lois, ou à la parti­ci­pa­tion à la cité, à ce qui fait de nous un citoyen.

    Le seul fait qu’on cible « les jeunes » et pas « les citoyens » ou « les français » est de toutes façons problé­ma­tique. C’est très signi­fi­ca­tif d’une posture poli­tique ou d’une idéo­lo­gie plutôt qu’un réel enjeu de pacte social. Le fait de consi­dé­rer ces gens comme des citoyens ou des citoyens en deve­nir plutôt que comme des « jeunes », ça permet­trait peut être juste­ment de renfor­cer leur appar­te­nance à la nation, mais ça demande de faire chan­ger les hommes poli­tiques, et ça c’est un combat de tous les jours.

    Les natu­ra­li­sés

    Consi­dé­rant donc qu’im­po­ser un tel serment aux natifs serait sans utilité et proba­ble­ment simple­ment impos­sible, quelle perti­nence il y aurait-il à l’im­po­ser aux deman­deurs de la natio­na­lité ? Pour reprendre une phrase de l’ar­ticle en l’in­ver­sant : Ce devrait être un honneur d’ac­cueillir des ressor­tis­sants étran­gers dans notre nation, au lieu de ça nous les stig­ma­ti­sons et nous ajou­tons de la défiance et des contraintes.

    Pourquoi faudrait-il que ces derniers aient moins de droits ou plus d’obli­ga­tions que les natifs ? Ce n’est pas ma concep­tion de la natio­na­lité et je ne souhaite pas avoir des grades ou des niveaux de français.

    C’est de plus encore une fois bien mal comprendre le chan­ge­ment de natio­na­lité. Deve­nir français n’im­pose pas forcé­ment, et ne doit pas impo­ser, de cracher ou renier son ancien pays. Si les deux entrent en guerre, que vaut ce serment ? Que faire s’il a du aussi faire le même dans son ancien pays ? Si on accepte qu’il doive et puisse renier son serment précé­dent que vaut alors celui qu’on demande à notre tour ?

    Ça sent à moitié la défiance face à l’étran­ger et à l’im­mi­gré, avec un saupou­drage sur « les jeunes » qui ne coûte pas cher histoire de ne pas montrer trop clai­re­ment qu’on cible encore les étran­gers. La peur de l’autre est déci­dé­ment un marché porteur.

     Une vision de la poli­tique, et de la nation

    Ma vision de la nation est celle d’un peuple qui construit ensemble, pas celle de l’op­po­si­tion face à l’étran­ger, avec arme au poing et serment d’al­lé­geance.  Je trouve détes­table cette façon de faire de la poli­tique avec des jeux d’an­nonces qu’on sait impos­sibles mais surtout faits pour monter les gens les uns contre les autres.

    D’ailleurs, et c’est peut être ce qui montre le mieux qu’il s’agit de décla­ra­tions dange­reuses et pas d’un projet sérieux, on ne trouve aucun texte écrit sur cette idée sur les sites de l’UMP ou de Jean François Copé. Le contenu a été trans­mis aux jour­na­listes, mais sous une forme qui permette plus tard de s’en déta­cher, de la nier, ou de contes­ter les inter­pré­ta­tions.

    J’ac­cepte d’être traité de naïf idéa­liste, mais je suis convaincu qu’il est possible et souhai­table d’agir autre­ment. Peut être que là nous aurions un vrai senti­ment d’at­ta­che­ment entre les français, leur nation, leurs insti­tu­tions, et du coup aussi les corps néces­saires à cette nation comme l’ar­mée ou la police.

  • Des résul­tats d’élec­tion en Open Data

    « Le Sénat adhère à l’Open Data » vois-je dans mes fils d’in­for­ma­tion.

    Le Sénat a décidé de publier les résul­tats des futures élec­tions séna­to­riales en temps réel, sous un format ouvert docu­menté, à tous, sur son site Inter­net. Je ne peux que m’en féli­ci­ter et si je retiens un « il était temps » c’est pour éviter d’y mêler le néga­tif d’une frus­tra­tion. Le pas était néces­saire, utile, et bien­venu.

    Merci de l’ef­fort, il est appré­cié à sa juste valeur

    J’ajou­te­rai même que je suis agréa­ble­ment surpris par la volonté de publier ces résul­tats en temps réel, actua­li­sés toutes les cinq minutes. Là on sort du besoin pour propo­ser de l’in­no­va­tion ou en tous cas de la valeur ajou­tée.

    Mieux encore, ils ont réussi à convaincre la bureau­cra­tie pour accep­ter les réuti­li­sa­tions non-commer­ciales comme les réuti­li­sa­tions commer­ciales, alors que ces dernières sont très souvent exclues ou payantes. Ils ont aussi réussi l’ex­ploit d’au­to­ri­ser les trai­te­ments, mani­pu­la­tions, extrac­tions, créa­tion de données déri­vées et même la diffu­sion de ces dernières. Si ça vous paraît évident et indis­pen­sable, sachez que nous en sommes rare­ment là habi­tuel­le­ment.

    Un risque sur le long terme

    Main­te­nant, pour reve­nir à mon pessi­miste habi­tuel, notre admi­nis­tra­tion n’ou­blie pas ses travers et j’ai peur qu’à force de vouloir jouer les compro­mis, le pas qui a été fait ne puisse se révé­ler néga­tif sur le long terme.

    Il faut rentrer dans la licence d’uti­li­sa­tion des conte­nus pour voir le problème.

    Une  clause de publi­cité

    Tout d’abord on récu­père la clause tant honnie des premières licences BSD : Il faut mention­ner expli­ci­te­ment la source et la date de mise à jour des données. Certes, c’est une bonne pratique, mais c’est aussi vite contrai­gnant là où ce n’est pas perti­nent.

    La licence me propose un para­graphe qui tient en trois lignes. Si je croise quatre ou cinq données avec une licence simi­laire dans mon tableau, il faut que je commence à réser­ver une demie page unique­ment pour ces mentions. Rien de grave mais ça commence à agacer.

    « Appli­ca­tion, Produit ou Service inté­grant les données élec­to­rales issues du dernier renou­vel­le­ment séna­to­rial et publiées sur le site du Sénat (www.senat.fr). Dernière mise à jour le 25 septembre 2011 ».

    Pour un contenu origi­nal, une créa­tion artis­tique ou d’opi­nion, l’at­tri­bu­tion a un sens et un rôle parti­cu­lier, mais pour des données objec­tives propres à notre insti­tu­tion publique, quel est le sens de cette attri­bu­tion ? son rôle ?

    C’est d’au­tant plus gênant que la licence est expli­ci­te­ment trans­mis­sible. Elle doit s’ap­pliquer à toute base de données déri­vée et pas qu’aux données sources. Si en soi ce « copy­left » est légi­time, il prend toute son impor­tance quand on mélange plusieurs données.

    En effet, cette simple clause de publi­cité casse déjà la compa­ti­bi­lité avec toutes les licences dites « libres ». Ces dernières empêchent d’ajou­ter des restric­tions à l’usage ou la distri­bu­tion. Des données publiques qui ne peuvent être réuti­li­sées mixer à des conte­nus ou logi­ciels libres, c’est juste dommage.

    Une clause floue de termi­nai­son

    Ce qui me rend très pessi­miste ce sont les clauses 7 et 8. Elles contiennent des exclu­sions bien­ve­nues sur la capa­cité du Sénat à chan­ger son format, arrê­ter ou modi­fier ses publi­ca­tions futures, mais elles contiennent aussi la capa­cité de modi­fier les condi­tions de la présente licence.

    La formu­la­tion ne permet pas de savoir si le Sénat se réserve le droit de publier les données dans une licence diffé­rente dans le futur, sans impac­ter les droits déjà données (ce qui ne pose aucun problème) ou s’il se permet de modi­fier les condi­tions de la licence actuelle, et donc poten­tiel­le­ment termi­ner les utili­sa­tions actuelles ou d’en modi­fier les condi­tions.

    Nombre de licences ont une telle clause de termi­nai­son, permet­tant au déten­teur des droits de fina­le­ment reve­nir sur la licence gratuite offerte jusqu’a­lors, ou d’en chan­ger les termes. Ce serait pour moi l’écueil prin­ci­pal de cette licence.

    Peut-être ai-je mal inter­prété ces clauses 7 et 8, mais dans ce cas une refor­mu­la­tion pour lever l’am­bi­guïté me semble indis­pen­sable.

    Une licence est-elle indis­pen­sable ?

    Et fina­le­ment, c’est tout le prin­cipe de licence de réuti­li­sa­tion qui me semble contes­table ici. On m’a répondu que bien entendu sans licence le droit s’ap­plique et personne n’a aucun droit sur les conte­nus. Je me permets d’être en désac­cord.

    En France les docu­ments admi­nis­tra­tifs de l’État, des collec­ti­vi­tés terri­to­riales, des services publics, et des établis­se­ments publics sont publics de par la loi. Tous les citoyens doivent y avoir accès et nous avons même créé une commis­sion spéci­fique pour garan­tir cet accès, la CADA.  Il est je pense évident à tous que des résul­tats d’élec­tion ne peuvent de toutes façons être que publics et publiables dans une démo­cra­tie correcte.

    De quel droit ?

    C’est d’au­tant plus vrai ici qu’il n’y a aucune créa­tion origi­nale ni aucun travail intel­lec­tuel spéci­fique. Il s’agit de reprendre des données objec­tives et brutes dont même la collecté n’a rien d’une inten­tion intel­lec­tuelle parti­cu­lière. Je ne vois aucun droit d’au­teur permet­tant d’éta­blir une licence parti­cu­lière. Cela pour­rait se discu­ter pour des statis­tiques de l’INSEE où il y a un choix de recou­pe­ment, un travail spéci­fique de collecte et d’ana­lyse, mais pas ici.

    Reste le droit des bases de données, l’in­ter­dic­tion à un tiers de récu­pé­rer de façon auto­ma­ti­sée ou d’ex­traire une portion signi­fi­ca­tive des conte­nus d’une base de données. Du fait de la publi­cité obli­ga­toire des données, il me semble diffi­cile de jouer sur ce point. Dans tous les cas cela ne s’ap­plique­rait qu’à ceux qui collectent un ensemble de données et pas les résul­tats d’une élec­tion parti­cu­lière.

    Est-ce même conci­liable avec une démo­cra­tie ?

    Fina­le­ment, quel est le droit de l’état d’im­po­ser une licence pour l’uti­li­sa­tion des résul­tats d’élec­tion ? Est-ce vrai­ment souhai­table pour ce type de données dans une démo­cra­tie ? Si vrai­ment il fallait une licence, une WTFPL aurait été plus adapté à ce cas.

    Quand on commence à défi­nir qui a le droit et sous quelles condi­tions d’uti­li­ser, mani­pu­ler ou publier les résul­tats d’une élec­tion, on commence à toucher les limites de ce qui est accep­table en démo­cra­tie.

    Oui, j’em­ploie des grands mots dans des grandes phrases mais sinon, à force de toucher au prin­cipes de base, on finit par les oublier.

  • Où doit-on mesu­rer la capa­cité réseau

    Nos FAI tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à leur obli­ga­tion de moyen, par oppo­si­tion à une obli­ga­tion de résul­tat. Cette obli­ga­tion de moyen a du sens quand on parle de ques­tions tech­niques où les respon­sa­bi­li­tés sont multiples et où rien n’est tout blanc ou tout noir.

    Toute­fois, pour qu’une telle obli­ga­tion de moyen fonc­tionne, il faut être capable de l’éva­luer. À défaut on conti­nuera à avaler des publi­ci­tés pour du 24 ou du 100 Mb/s alors que la connec­ti­vité vers Youtube et les autres four­nis­seurs de contenu est trop mauvaise pour arri­ver à quoi que ce soit sur 5 Mb/s.

    Le FAI ne contrôle pas tout l’In­ter­net

    Stéphane Bortz­meyer pose les bonnes ques­tions. Mesu­rer le débit réel vers l’ex­té­rieur est diffi­cile. « Le FAI ne contrôle pas tout l’In­ter­net » et ne peut garan­tir une bande passante de bout en bout.

    Je me permets de tout de même d’ar­rê­ter là l’exo­né­ra­tion de respon­sa­bi­lité. Le FAI ne contrôle pas les débits une fois sorti de son réseau, mais il contrôle tout à fait à quel nœud ou quel opéra­teur de tran­sit il fait tran­si­ter ses données. Charge à lui d’uti­li­ser un nœud ou un opéra­teur effi­cace. Parfois le FAI n’a réel­le­ment aucun contrôle, mais parfois ça peut ne tenir qu’à chan­ger de route.

    Mais il n’est pas impuis­sant non plus

    Si ça ne suffit pas, l’obli­ga­tion de moyen c’est aussi de mettre en œuvre un peering raison­nable et bien dimen­sionné avec les gros four­nis­seurs de conte­nus, ou une connec­ti­vité plus directe. Parce que fina­le­ment je le paye bien pour ça mon FAI.

    Il est un peu trop facile de se déchar­ger « ce n’est plus ma respon­sa­bi­lité une fois sorti du réseau ». Si effec­ti­ve­ment le FAI ne peut contrô­ler toutes les routes, la connec­ti­vité vers les réseaux prin­ci­paux, vers les peerings, vers les four­nis­seurs de conte­nus majeurs, ne lui est pas étran­gère.

    Faire quelques mesures

    Plus exac­te­ment si ça rame vers Youtube, Gmail, Daily­mo­tion, Megau­pload, Face­book, Flickr, TF1 ou je ne sais quel service majeur, votre FAI en est très souvent respon­sable. Si ça rame ailleurs chez votre FAI mais pas celui d’à côté, même sanc­tion. Enten­dons nous bien, il ne s’agit pas de dire que le FAI est respon­sable d’un choix du four­nis­seur de contenu, mais il est respon­sable de ne pas faire remon­ter le problème, de ne pas utili­ser ou faire utili­ser des routes alter­na­tives, de ne pas mettre en place un peering ou une connec­ti­vité directe, etc.

    Faire des mesures de latence et débit vers une cinquan­taine de gros héber­geurs four­nis­seurs de conte­nus, ça ne suffit pas (il ne faudrait pas segmen­ter Inter­net avec les gros d’un côté et les petits de l’autre) mais ça ne coûte­rait pas si cher et ça donne­rait déjà des résul­tats inté­res­sants.

    En ajou­tant pas mal de tests de petits sites, variables chaque mois, en rele­vant les FAI qui ont une connec­ti­vité sensi­ble­ment infé­rieure vers un réseau ou un autre, on fini­rait par donner une bonne image de ce qu’offres les FAI, non ?

    Respon­sa­bi­lité, faute et mesure

    Il faut tout de même noter que si je parle de respon­sa­bi­lité, je ne parle pas de « faute ». Il ne s’agit pas de dire que tel ou tel FAI est en faute. Par contre, du point de vue utili­sa­teur, avoir un retour sur ce que sera la réalité de sa connexion me parait bien indis­pen­sable.

  • OVH, ADSL, et VDSL

    Si vous suiviez mes inter­ro­ga­tions, j’ai fini par choi­sir une ligne ADSL Free.fr. Il s’agit pour moi d’évi­ter les problèmes qu’on m’a rapporté avec la Live­box d’Orange et d’es­pé­rer avoir une fibre par SFR ou Free avant un an. C’est l’en­ga­ge­ment d’un an obli­ga­toire pour l’offre Orange qui a emporté le choix : Impos­sible de tester et chan­ger d’opé­ra­teur ensuite, ou impos­sible de bascu­ler si besoin vers Free.fr quand l’offre Free Mobile sera là. Là je me réserve la possi­bi­lité de chan­ger d’avis, quand je le souhaite.

    Éligi­bi­lité, le modèle OVH

    Aujourd’­hui j’ai pu tester l’éli­gi­bi­lité OVH. Fran­che­ment la page de détails tech­nique est un modèle du genre :

    Déjà on me redonne mon adresse exacte, étage et cage d’es­ca­lier comprise. Ça n’a l’air de rien mais vu que j’em­mé­nage, avoir confir­ma­tion que je donne bien le numéro des anciens loca­taires et pas celui d’un voisin, c’est indis­pen­sable. Cette infor­ma­tion m’a manquée dans mon inscrip­tion Free.fr.

    Ensuite on ne me promet pas 24Mb/s théo­riques, on me donne mon débit estimé pour ma ligne, calculé à partir de la distance au NRA. Mieux, on me donne le down­load mais aussi l’upload, le tout avec des latences esti­mées pour diverses desti­na­tions. Sans rire, quand je demande une connexion Inter­net, pourquoi tous les FAI ne me donnent pas tout ça ? C’est pour­tant ce que j’achète.

    Comme on reste sur des détails geeks, tout ça est joli­ment présenté. En plus des détails d’at­té­nua­tion, distance, section des câbles, j’ai des graphiques de débit en fonc­tion de la distance et de la tech­no­lo­gie, des cartes où sont repré­sen­tés les chemins ente mon domi­cile et le NRA, entre le NRA et le POP OVH, et un schéma réca­pi­tu­lant les distances en jeu. Peut être inutile mais j’ai l’im­pres­sion d’avoir en face de moi quelqu’un de trans­pa­rent sur ce qu’il fait et ce qu’il vend. C’est indé­nia­ble­ment posi­tif.

    Fran­che­ment, allez-voir. Je ne comprend pas pourquoi les FAI se sont éver­tués à faire dispa­raître les débits réels esti­més au lieu d’en­ri­chir ces infor­ma­tions comme le fait OVH.

    Et en VDSL2 ?

    Bon, après on me donne mon débit théo­rique VDSL2+ et là ça met une bonne claque. J’ai beau­coup entendu dire que même si l’in­ves­tis­se­ment était faible, ça risquait d’in­ci­ter les FAI à s’en conten­ter et frei­ner leurs inves­tis­se­ments fibre.

    OVH m’in­dique que le débit VDSL2 serait de 80 Mb/s en descente et 31 Mb/s en montée. Autant dire que c’est plus inté­res­sant l’offre fibre Orange actuelle (100/10, avec un fair use).  Seule la latence risque de rester nette­ment moins bonne qu’a­vec la fibre.

    Certes, une fibre ça peut aller bien plus loin, mais soyons francs, l’offre Orange ne risque pas de sortir des débits actuels avant un bout de temps. Nous parlons d’an­nées. Entre temps, sur la distance qui est la mienne, le VDSL est tout aussi inté­res­sant.

    Et du coup j’ai du mal à comprendre, si ça permet aux opéra­teurs de réali­ser le fibrage tranquille­ment, avec une prio­rité aux longues distances, est-ce si mal de penser au VDSL2 sur les petites distances en atten­dant le fibrage complet ?

  • Un peu d’élec­tri­cité

    J’ai acheté un table de cuis­son à induc­tion. Fran­che­ment le confort est appré­ciable, c’est indé­niable. J’ai toute­fois quelques tracas élec­triques.

    Inver­ser les fusibles au tableau élec­trique

    La docu­men­ta­tion me demande un fusible de 32 Ampères, ce qui est confirmé par la puis­sance de la table (7 kW / 230 V = 30 A). Au tableau j’ai un fusible de 16 A, et un porte fusible trop petit pour y insé­rer un fusible de 32 A. Le fait que le bran­che­ment se fasse via une prise de force me laisse à penser que les fils pour­raient suppor­ter ces 32 Ampères (je véri­fie­rai quand même que la section au mur fait bien 6mm avant de faire les bran­che­ments) et que c’est juste une histoire de mettre le bon fusible en face.

    À l’in­verse je me suis rendu compte que d’autres prises vers la cuisine ont un fusible de 32A pour y bran­cher des appa­reils plus stan­dards. De mémoire c’est dange­reux parce que le fusible risque de ne pas sauter avant de déclen­cher un incen­die en cas de court circuit.

    Du coup, puis-je ouvrir le tableau élec­trique et inver­ser quelle prise va vers quel fusible / porte fusible pour faire arri­ver la table de cuis­son vers le 32A et les appa­reils stan­dards vers les 16A ou 20A ? Quelles sont les pré-requis à véri­fier ? Puis-je me conten­ter d’in­ver­ser les fils ?

    Conver­tir une prise de force en prise stan­dard

    J’ai une autre prise de force dans la pièce atte­nante. J’ai­me­rai pouvoir y bran­cher des appa­reils stan­dard (un réfri­gé­ra­teur).

    Ce n’est pas du triphasé à priori (vu que la prise n’a que 2 pôles + terre) mais j’ai­me­rai quand même véri­fier que ce n’est pas du 380/400V. Comment faire ?

    Pour la trans­for­mer en prise stan­dard, me suffit-il de mettre un fusible plus faible au tableau élec­trique et de chan­ger le plas­tique au mur ? Dois-je forcé­ment mettre un porte-fusible plus petit aussi ?

    Si vous pouviez m’ai­der

    J’au­rai bien fait tout ça (inver­ser les connexions fils <-> porte-fusible en ouvrant le tableau et chan­ger le plas­tique de l’autre pour la trans­for­mer en prise stan­dard) mais ça reste des choses qui dans mon esprit peuvent être dange­reuses si c’est mal fait. Du coup je cherche :

    • soit confir­ma­tion que mes idées sont correctes et que je ne prends pas de risques sérieux (qu’il n’y a rien d’idiot ou dange­reux, qu’il ne manque aucune bonne pratique dans ce que j’ex­pose) ou qu’on contraire il me faut passer par un pro
    • soit quelqu’un de sympa sur Lyon qui s’y connait assez pour me confir­mer les choses sur place un soir (quitte à fina­le­ment me dire « je ne sais pas »)
    • soit les coor­don­nées d’un élec­tri­cien honnête qu’on pour­rait me conseiller sur Lyon si jamais il faut faire faire ça par un pro
    • Vu que dans les commen­taires on me dit que d’après les photos suivantes mon tableau pour­rait ne pas être aux normes (dans le sens « il y a obli­ga­tion pour le bailleur de mettre à jour », pas dans le sens « les règles des nouvelles instal­la­tions sont plus strictes »), pouvez-vous me le confir­mer (ou infir­mer) avec certi­tude ? Ça voudrait dire que de toutes façons il faudra faire venir un élec­tri­cien aux frais du proprié­taire, ce qui résout mes problèmes
    Quelques photos du tableau :
  • Déclen­cher le cache appli­ca­tif HTML 5 par javas­cript

    Parfois je me pose des ques­tions exis­ten­tielles. Hier c’était de savoir si le cache appli­ca­tif de HTML 5 pouvait être activé dyna­mique­ment par javas­cript lors de l’exé­cu­tion de la page, au lieu d’être déclaré de façon statique dans le code HTML.

    L’idée derrière cette inter­ro­ga­tion est que le cache appli­ca­tif ne soit activé que sur certains critères (compa­ti­bi­lité du navi­ga­teur avec le code javas­cript utilisé, requête spéci­fique de l’uti­li­sa­teur, etc.).

    Petit test :

    <!DOCTYPE html><html>
    <head><meta charset=utf8><title>TEST offline</title></head>
    <body><script>
    document.documentElement.setAttribute("manifest", "cache.manifest") ;
    window.applicationCache.update() ;
    </script><body>
    </html>

    J’ai été agréa­ble­ment surpris par Mozilla Fire­fox, qui accepte le tout sans bron­cher. La décon­nexion permet de véri­fier que le cache appli­ca­tif fonc­tionne sans heurs.

    Mes espoirs se sont arrê­tés là, Chrome déclenche une excep­tion sur la mise à jour à seconde ligne de script. Il faut décla­rer le cache de façon statique dans le HTML. Pas le choix, dommage.