Le numérique vendu plus cher que le papier à la bibliothèque. Et finalement, c’est plutôt normal.
La bibliothèque publique c’est en même temps génial et en même temps monstrueusement contraignant. Il faut se déplacer dans les heures et jours d’ouverture, choisir ce qu’il y a sur place, faire la queue pour emprunter, se retenir d’annoter, et penser à bien le ramener, en faisant attention à ne pas laisser courir le dernier samedi de libre sinon on passe à l’amende.
Ce qu’apporte l’achat personnel ce n’est pas tant la propriété ou la capacité de relire, que la souplesse d’utilisation et l’accès à un catalogue plus complet ou récent. Je ne crois pas avoir jamais entendu dire quelqu’un qu’il retient un achat pour finalement aller à la bibliothèque. Les publics sont en partie différents, les livres disponibles aussi
Mais finalement, la bibliothèque publique a-t-elle du sens avec la dématérialisation ? Tout le modèle est basé sur la contrainte de l’objet physique qu’on ne peut pas partager, qui met du temps à arriver dans les rayons, et qu’il faut aller chercher puis rapporter sans pouvoir écrire dessus. Toutes ces choses n’ont plus de sens en numérique.
De plus si je peux prendre un livre à distance, le rendre automatiquement, l’annoter à côté sans risques, accéder à un grand catalogue qui peut même contenir des nouveautés, là je vais réellement empiéter sur les ventes normales.
Les éditeurs ne s’y trompent pas quand le numérique est vendu plus cher que le papier à la bibliothèque.
Finalement, pour du numérique, quelle est la différence entre une bibliothèque publique et un système d’abonnement à la Spotify ? C’est tout le concept de bibliothèque publique qui perd son sens et qui est remplaçable par des nouveaux modèles de distribution.
D’ailleurs, pour aller plus loin, tout le modèle d’achat et de propriété perd aussi partiellement son sens. Ce qu’on achète devient plus un droit de lecture qu’une propriété sur un objet. Tout ce qui m’intéresse est donc de savoir si je vais pouvoir réaccéder à mes anciens livres quand je le souhaite, et combien ça me coûte. Comme je relis rarement mes livres, et que j’ai plutôt envie d’en lire de nouveaux, la notion d’abonnement dans un très large catalogue a bien plus de sens pour moi que la notion d’achat d’un fichier précis.
L’idéal étant peut être entre les deux : un abonnement où je peux garder à vie les fichiers lus. Publie.net le fait, mais le catalogue leur est limité.
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