Je croise régulièrement des commentaires à quelques billets très engagés allant du « pas réaliste » au « intolérant ». Il s’agit juste de faire ses choix, en fonction de ses valeurs et de la direction qu’on s’attribue.
Parfois il faut chercher le pragmatisme et l’amélioration continue mais dans l’ensemble il ne fait jamais oublier que nous faisons nos choix et qu’ils n’appartiennent qu’à nous. Je seconde Nicolas : Nous avons *toujours* le choix. Il ne tient qu’à nous de poursuivre le chemin qui est le notre en fonction de nos valeurs profondes. Parfois faire ce choix est difficile. Il peut y avoir des conséquences radicales, il peut ne pas être gratuit, mais nous avons ce choix.
Pour paraphraser Nicolas une seconde fois : Réaliser que nous avons le choix est ce qui nous rend libre. Je ne suis pas prêt à sacrifier cette liberté, alors je fais mes choix, même quand ils semblent inenvisageables. Et vous savez quoi ? On n’en vit pas plus mal, au contraire. Vivre en désaccord avec soi-même me parait en fait bien plus complexe, mais vous faites comme vous voulez.
Ce sont deux types nommés Olivier Blanchard et Daniel Leigh. Vous ne les connaissez pas, je sais bien. Et vous avez des excuses : ils n’ont jamais revêtu la blouse nationale de Mordovie, et ne se sont pas prononcés, à ma connaissance, sur l’euthanasie des éléphantes. Ils n’ont donc aucune raison de passer au 20 Heures. Mais l’un (Leigh) est économiste au FMI, et l’autre (Blanchard), chef économiste dans la même estimable institution.
[…]
Évidemment, ce n’est pas le FMI, en tant qu’institution, qui reconnaît qu’elle s’est trompée. Ces choses-là ne se font pas. Blanchard et Leigh, ils ont bien pris soin de le préciser, s’expriment à titre personnel.
Indépendamment du problème de filtrage qu’a poussé Free au moins temporairement, ce qui m’agace dans cette opposition Free <-> Google, c’est l’argument utilisé : Google envoie trop de données vers Free, donc il doit participer au financement du réseau nécessaire pour absorber ce trafic trop asymétrique.
Trois petits rappels tout simples :
Free est déjà payé (par ses abonnés) pour avoir un réseau dimensionné correctement, qui permet d’accéder aux services habituels (Google et Youtube font forcément partie de la tête de liste). Si Free a un problème économique vis à vis de l’offre qu’il propose à ses abonnés, c’est un peu le problème de Free (et éventuellement des abonnés en cas d’augmentation), pas de Google.
Google n’envoie rien vers Free de lui-même. Google se contente de fournir ce que lui demande le réseau de Free. Quand une vidéo est transférée, c’est le réseau de Free (via l’abonné) qui envoie une requête à Google pour demander la vidéo. Si l’un des deux devait facturer le trafic réseau à l’autre, il serait logique que ce soit celui qui est à l’initiative du trafic qui paye (celui qui demande, pas celui qui répond). Ici c’est Free (via ses abonnés) qui est responsable du trafic. À bon entendeur…
Free vend essentiellement du très fortement asymétrique (ration 1/20) à ses abonnés. C’est franchement hypocrite de la part de Free que de râler ensuite parce que le trafic qui passe par ses équipements garde cette asymétrie. Soyons un minimum cohérents.
On me souffle aussi dans l’oreillette que la France est le seul pays où les accords de peering parlent de ratio entrant/sortant. Je suis bien incapable de confirmer ou infirmer avec certitude. Si vous avez des éléments sur ce point, j’amenderai ce billet.
Mon mot de passe doit être stocké de façon sécurisée (comprendre: utiliser une fonction de hachage récente, avec une graine aléatoire)
Ce mot de passe doit être libre, sans imposer ou interdire de caractères particuliers ou limiter la taille
Le communication de données sensibles (y compris les mots de passes) doit être protégée par HTTPS (et le certificat doit être validé par une autorité de confiance reconnue)
Aucun service client ou service technique ne me demandera jamais mon mot de passe ou une information confidentielle hors des pages d’authentification et de gestion du compte en ligne
Informations personnelles
J’ai le choix de ne donner que les informations personnelles nécessaires au service (le nom, l’adresse, le téléphone sont rarement réellement nécessaires)
Je peux corriger ou mettre à jour mes informations personnelles, et supprimer quand je le souhaite celles qui ne sont pas nécessaires au service
Mes coordonnées ne sont pas utilisées à des fins commerciales ou promotionnelles sans mon accord explicite (qui ne doit pas être obligatoire)
Mes informations personnelles ne sont pas partagées ou revendues à des tiers sans information et accord explicite (qui ne doit pas être obligatoire)
Contenus personnels
Je garde l’entière propriété de mes données, et n’en concède l’usage que pour les nécessités des services auxquels j’ai souscrit
Je peux à tout moment récupérer l’ensemble de mes données, dans un format informatique exploitable ; seule une décision judiciaire est un motif à m’empêcher cet accès (un désaccord sur les conditions générales ne l’est pas)
Je peux à tout moment demander la suppression définitive des données personnelles stockées
Liberté
J’assume totalement les conséquences de mes actions et refuse donc à un quelconque prestataire technique d’avoir un droit de regard sur mes données (hors procédures légales)
Les conditions dans lesquelles mon compte ou le service peuvent m’être bloqués sont explicites ; je peux obtenir des détails clairs dans cette éventualité, avec une procédure de résolution à l’amiable si besoin
Je peux clôturer mon compte sur simple demande. Les données personnelles y seront effacées ; le compte sera désactivé et ne sera plus utilisé dans aucun affichage public.
L’ensemble de ces points sont des pré-requis.
J’ajouterai le point suivant, qui reste essentiel même s’il n’est pas au même niveau que les autres : On me rend des comptes sur la qualité du service fourni et on répond à mes demandes dans des délais courts avec une solution qui répond au problème posé.
Ok, ils ont trouvé le moyen d’emmerder Google qui commençait à devenir gênant suite aux lenteurs de l’accès Youtube. Ils réussissent aussi à se faire une campagne de communication qui promet d’être dantesque. Je ne sais pas s’ils prévoient dès le départ de reculer sur le blocage des pubs (ou au moins sur l’activation par défaut), peu importe en fait.
Personnellement le blocage des pubs m’indiffère. Le problème n’est pas là. Je comprends qu’il y a une question de modèle économique mais elle n’est ni sur les épaules de Free, ni sur les épaules des internautes. Chacun a le droit de d’afficher ou non les publicités chez lui.
Le problème c’est que Free filtre *par défaut* les accès et décide quelle requête il laisse passer et quelle requête il juge non adéquate. À l’heure où on parle de neutralité des réseaux, on pouvait penser que le risque était surtout côté FT/Orange mais Free est passé de l’autre côté de la barrière quand les autres ne font que la frôler.
Il aurait suffit qu’ils laissent les gens activer volontairement la fonctionnalité pour obtenir la même valeur ajoutée pour l’utilisateur, la même campagne de presse positive, et un joli ressenti d’innovation et de courage auprès des geeks. Là ils ont choisi de l’activer par défaut, sachant très bien ce que ça veut dire pour leur statut de prestataire technique. C’est délibérément qu’ils prennent la voie d’un fournisseur de contenu à la AOL en délaissant leur activité de fournisseur d’accès internet. Si on en avait les prémisses avec l’histoire de Youtube, c’est désormais clair. Ceux qui veulent un accès internet, direct, relativement neutre, peuvent toujours aller chez OVH ou FDN.
Je crois que comme pas mal de geeks, j’ai toujours une liste de projets envisagés longue comme le bras, dont certains qui doivent trainer depuis le début sur la liste mais qui restent indéfiniment en première position.
Tenter de faire une liste sur l’instant, sans y réfléchir, permet de dégager des priorités sans que ça se termine en liste de souhaits interminables. Aujourd’hui :
Le développement et la mise en oeuvre d’un moteur pour mes publications. Cet espace était un énième espace temporaire qui a encore duré. Je ressens vraiment un besoin d’avoir un outil qui me permette de concevoir et d’organiser mes contenus comme je les pense plutôt que de me forcer la structure actuelle. Il y a du code, du graphisme, de l’ergo, et la réintégration de la plupart de mes contenus disséminés partout ou en archives.
La refonte de mon profil public en ligne. Ca ne prend pas forcément longtemps à faire mais il faut savoir ce que je veux, et m’y mettre.
Penser à une façon de gérer les réactions et discussions qui s’en suivent, j’en parlais ici même hier mais c’est un très vieux sujet. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas le billet de Karl en 2006 qui a lancé ma réflexion à ce sujet et qui m’occupe l’esprit depuis.
Relancer le livre ouvert sur les performances web, qui semble mourir de nouveau et qui n’a pas pris. Pour ça il me faudrait relancer du contenu pour motiver les gens à participer, ou proposer des sujets très précis sur lesquels les gens peuvent proposer une ou deux page, puis les intégrer au fur et à mesure. Il y a un vrai manque de livre, c’est dommage que nous n’arrivions pas à en produire un, même collectivement.
Proposer sous forme de service en ligne public mon système d’effacement d’historique twitter. Ca n’intéressera peut être que 4 geeks mais ça vaut je pense le coup.
Faire avancer ou avancer personnellement sur les questions d’identité et d’authentification. Entre webid, openid et les autres, j’ai l’impression qu’on stagne beaucoup, et c’est dommage. Entre temps ce sont les horribles facebook connect ou twitter auth qui prennent le pas.
Passer au tout chiffré, tout signé : mails, blog, etc.
Last but not least, pas du tout même, tenter de trouver le temps et les contacts pour aborder les projets photos que j’ai en tête depuis deux ans.
Et avec tout ça je me rends compte que je n’ai pas fait grand chose en 2012 par rapport aux années précédentes. Monter une startup et prendre soin d’un petit chou de quelques mois occupe à peu près tout le temps libre et une bonne partie du temps pas libre.
Malgré tout j’ai besoin de m’impliquer aussi ailleurs, et de partager. Deux jours pour proposer des sujets à Sud Web, est-ce que vous pensez que proposer un atelier discussion sur la partie « réactions et discussions » de ma liste, ou un atelier d’écriture sur le livre webperf (qui à la limite se traduira en partie par un atelier échange/formation) semble une bonne idée ?
Dans le passé on a vu pas mal d’essai pour intégrer correctement la problématique des commentaires sur les blogs. Les grandes problématiques habituelles sont archi-connues :
Comment identifier ou repérer les réponses ou commentaires à un contenu
Comment collecter toutes ces (liens vers les) réponses de manière efficace et centrale
Comment partager les réponses et discussions dérivées
Comment gérer le spam et la modération
Les classiques commentaires de blog permettent assez facilement de gérer le premier et le dernier point, assez mal les deux autres. Feu CoComment a tenté d’apporter sans grand succès une solution pour le second point. Disqus tente aussi d’avancer sur le second, mais au pris d’une externalisation complète des commentaires.
Plus anciens, les systèmes de pingback et trackback ont tenté un temps de permettre à chacun de travailler sur son espace mais de notifier les contenus référencés pour gérer des chaînes de discussion décentralisées. L’idée est bonne, et je suis convaincu que l’approche est bonne, mais le spam a vite vaincu le système avant même d’avoir les premiers retours d’expérience.
Aujourd’hui, avec la multiplication des réseaux sociaux où les liens sont partagés et discutés en dehors du système de commentaire de chaque contenu, la problématique est encore plus complexe. Quelques outils tentent d’aller chercher les références de vos contenus sur Twitter pour les republier chez vous mais le résultat n’a quasiment qu’un effet sur l’égo de l’auteur vu que les discussions intéressantes se font ensuite, pas sur le tweet de départ.
David tente d’amener les commentaires sur une liste de diffusion, ce qui peut permettre changer la dynamique des échanges. Il reste qu’on garde un système centralisé peu satisfaisant. Il répond d’ailleurs lui-même parfois à mes billets par d’autres billets sur son espace, sans lien ou notification automatisée.
Je cherche une solution à tout ça, pour l’instant je penche vers les pistes suivantes :
Mettre en avant la notion de flux RSS de commentaire propre à chaque contenu. Ça ne résout pas tout mais ça permet d’avancer pour créer ensuite des outils qui vont trouver des solutions. Ces flux existent souvent déjà dans les CMS et outils de blog, ils ne sont simplement pas annoncés dans le code de la page. Un petit outil qui tente les URLs probables pourrait déjà faire un travail intéressant.
Remettre en avant le pingback ou trackback. Un premier filtre anti-spam peut être fait en testant régulièrement si la page liée contient bien un lien vers notre contenu. Un second filtre anti-spam basé sur le contenu est nécessaire, mais aussi le cas des commentaires classiques de blog. Akismet s’en charge chez moi et je doute qu’il soit plus difficile de repérer du spam sur une page distante que sur un commentaire isolé, au contraire.
Je me demande aussi si je ne peux pas automatiser l’analyse des entêtes HTTP pour isoler les pages qui font des liens vers mes contenus, et réintégrer ces liens dans la zone de commentaire des mes billets. Ça demandera une modération à priori mais il devrait être possible assez vite d’arriver à une liste blanche et de modérer le reste assez rapidement avec des actions de masse.
Si vous avez des idées de comment gérer les discussions et réactions, elles sont bienvenues. Pour l’instant je n’ai rien vu de très satisfaisant.
Version courte : Je vous remercie de ne pas mettre mon nom complet si je me présente avec un pseudonyme ou un nom de famille tronqué dans le document cité, si je ne suis pas un intervenant officiel à un événement, ou sur des photographies sans mon accord. En cas de doute la bonne pratique est de tronquer mon nom de famille à l’initiale.
Gardez le pseudonyme ou le nom que j’utilise sur la ressource que vous référencez, ou à défaut ne gardez que mon prénom accompagnée si nécessaire de l’initiale du nom. J’y tiens même si j’y fournis moi-même un lien vers une page avec mon nom complet. Vos lecteurs pourront eux-même suivre les liens nécessaires s’ils cherchent à en savoir plus sur mon état civil.
Vous pouvez toutefois faire un lien vers la page de l’écrit que vous citez, vers la page adéquate de l’organisation ou de l’événement auquel vous faites référence, ou à défaut, si vraiment rien d’autre n’est pertinent, vers la page de mon profil en ligne. Un tel lien est même encouragé afin de donner le contexte nécessaire.
Je vous remercie de prendre contact avec moi si vous pensez que votre contexte nécessite absolument de publier un état civil complet. (suite…)
Je donne le lien sans trop de commentaires car je ne sais qu’en penser, mais ça m’interpelle quand même. Effectivement, les codes dont je suis le moins fier comportent beaucoup de conditions, et inversement. Je ne crois pas que le if soit mauvais en soi, mais ça vaut peut être le coup d’y regarder de plus près comme un indicateur de mauvaise architecture.
Ça fait déjà un bon moment que j’ai entendu parler du concept de revenu de base. Pour faire simple c’est l’idée de fournir chaque mois une somme à chaque individu, sans condition ni modulation. Dans les bons scénarios ce revenu est suffisant pour vivre, c’est à dire se loger, se nourrir et se soigner correctement, voire assurer une vie culturelle de base (on parle bien de vivre et non de survivre). Pour l’exercice on peut donc imaginer le placer au niveau du seuil de pauvreté.
Je suis passé par les différentes phases :
Encore un projet démagogique
Totalement irréaliste
Les gens arrêteraient de travailler
Impossible à financer
Mais malgré tout mon scepticisme de départ, je dois avouer que les arguments sont là. C’est loin d’être évident, il y a une bonne dimension de « j’y crois », mais c’est un peu la même chose dans l’économie actuelle.
Ce qui apparait certain c’est que ce système actuel est loin d’être évident et de « fonctionner » lui non plus : Totalement démagogique dans sa gestion, irréaliste dans les objectifs poursuivis ou la théorie, une incitation à travailler nettement débattable, et un financement qui est clairement à revoir. Quand on voit le résultat humain, les gens qui vivent ou survivent difficilement, les pays laissés pour compte, je doute qu’on puisse dire que le résultat est bon (oui, par contre on peut trouver pire dans l’histoire, ce n’est pas la question).
Alors quoi ? je vais vous laisser lire quelques liens, pour vous faire une première idée et en discuter ici. J’ai mis deux ans pour dépasser mes préjugés initiaux sur cette idée. Gardez votre esprit critique car il y a des points largement contestables, mais je ne peux que vous inciter à faire attention à ne rien rejeter au début et à rester ouvert, laissant vos objections pour la fin, qu’on en parle. Ce qui semble être un problème évident n’en est pas forcément un.
Il reste que pour la notion de travail, de collectivité, de reconnaissance des activités non marchandes, de droit à la vie, d’économie utile, de création culturelle, d’innovation, de prise de risque, de la notion de valeur et de travail, du plein emploi qui n’existe plus, d’inventivité… ça résoudrait tellement de questions qu’on ne peut s’empêcher de se reposer la question de l’utopie.
Une seule chose m’apparait certaine : ça ne peut fonctionner que si ce revenu permet vraiment de vivre, sinon on risque de cumuler les désavantages des deux systèmes.
Personnellement je reste coincé à : OK, pourquoi pas, mais de la même manière qu’il y a plein de projets « si on refaisait la fiscalité de zéro » qui fonctionnent sur le papier, le problème c’est comment assurer la transition sans avoir à faire une révolution (dans le sens : période de terreur et bain de sang)
Sommes-nous capables de changer en profondeur le système dans lequel nous vivons ? L’histoire m’en fait douter.
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