Auteur/autrice : Éric

  • Livre en rédac­tion commu­nau­taire – Licence

    Les condi­tions et licences du livre que je compte relâ­cher sont en pleine réflexion. Je suis preneur de vos avis et de vos commen­taires, tout peut chan­ger en fonc­tion des diffé­rents retours.

    Pour faire court, le prin­ci­pal

    Ce billet est long, afin d’ex­pliquer mes choix et permettre d’avoir des retours argu­men­tés sur des points précis plutôt que des opinions géné­rales. Pour ceux qui ne liront pas tout :

    Je consi­dère que le livre appar­tient à ses auteurs et contri­bu­teurs. C’est à ceux qui contri­buent que revient(dra) le choix des condi­tions de diffu­sion.

    Un des modèles possibles est de leur réser­ver les usages commer­ciaux ou sous forme de livre, soit pour une durée fixe soit le temps de recueillir une certaine somme comme rétri­bu­tion du temps passé.

    Ce n’est pas le seul modèle et il est aussi tout à fait possible que le choix se porte sur une licence libre, mais il serait préma­turé de faire un tel choix avant que le contenu ne soit mature et que les contri­bu­teurs prin­ci­paux aient rejoint le projet.

    En plus des raisons expo­sées précé­dem­ment, l’objec­tif prin­ci­pal – et unique le temps que le contenu ait atteint un stade mature – est de voir le livre enri­chi et complété pour en faire une œuvre complète qui ait un sens – ce qu’elle n’est pas dans son état inachevé actuel.

    Ainsi, les droits accor­dés le sont pour l’ins­tant avec l’unique objec­tif de permettre le travail colla­bo­ra­tif, à l’ex­clu­sion de tout autre usage. Le reste sera décidé plus tard.

    Brouillon de condi­tions de réuti­li­sa­tion

    Tous les usages sont auto­ri­sés s’ils sont à titre privé et indi­vi­duel, sans redif­fu­sion ni partage.

    La redis­tri­bu­tion ou la diffu­sion du contenu verba­tim ou modi­fié, ainsi que les travaux déri­vés, sont auto­ri­sés aux condi­tions cumu­la­tives suivantes :

    1. Conser­va­tion du cartouche d’in­for­ma­tion mis à jour et mis en avant de façon claire, évidente et visible pour le lecteur et le contri­bu­teur
    2. Se faire sous la même forme et archi­tec­ture que l’œuvre d’ori­gine (pas de conver­sion vers un autre format ou un autre support par exemple)
    3. Ne pas avoir pour objet ou inten­tion de rempla­cer l’œuvre d’ori­gine
    4. Se faire sous les mêmes exactes condi­tions, qui ne peuvent être plus restric­tives
    5. Ne pas se faire à titre commer­cial ou publi­ci­taire
    6. Donner au groupe main­te­neur du contenu d’ori­gine un droit non exclu­sif et délé­gable de repré­sen­ta­tion, d’adap­ta­tion, de traduc­tion, d’ex­ploi­ta­tion, de diffu­sion, et d’uti­li­sa­tion, totale ou partielle, à titre commer­cial ou non, sur tout support (dont en parti­cu­lier : support numé­rique, papier, vidéo et audio – ce qui inclut entre autres les livres, revues, articles, présen­ta­tions, mémos, dépliants et affiches sous formes papier, fichier numé­rique, disque, bande, et strea­ming), dans le monde entier et pour la durée maxi­male prévue par le droit d’au­teur, sur les modi­fi­ca­tions et travaux déri­vés ainsi diffu­sés ainsi que sur les produits déri­vés qui pour­raient en décou­ler.

    Est consi­déré comme travail dérivé tout contenu incluant tout ou partie du contenu d’ori­gine ou/et qui ne peut être raison­na­ble­ment consi­déré comme indé­pen­dant de ce contenu d’ori­gine.

    L’ac­cep­ta­tion de ces condi­tions n’est pas requise mais sans ces condi­tions et leur accep­ta­tion, vous n’avez aucun droit d’uti­li­sa­tion et encore moins de diffu­sion sur le contenu.

    La distri­bu­tion du contenu protégé ou d’une œuvre déri­vée en ayant connais­sance des présentes condi­tions est consi­déré comme une accep­ta­tion des présentes condi­tions et en parti­cu­lier de la cession d’une licence non exclu­sive sur le contenu diffusé, tel que prévu au point 6.

    Le cartouche d’in­for­ma­tion

    Il reste à faire mais inclura les éléments suivants :

    • Le titre et l’adresse – avec un lien – du contenu d’ori­gine
    • La mention de tous les auteurs signi­fi­ca­tifs de l’œuvre d’ori­gine
    • S’il s’agit d’un contenu modi­fié ou d’une œuvre déri­vée :
      • La mention expli­cite que le contenu a été modi­fié et de quel contenu il dérive – avec un lien ou à défaut les coor­don­nées les plus complètes possibles
      • Au choix de la personne qui distri­bue, pour l’im­po­ser aux suivants s’il le souhaite, la mention de tous les auteurs signi­fi­ca­tifs de l’œuvre modi­fiée ou déri­vée
      • Les condi­tions d’usage et de redis­tri­bu­tion
      • La date de dernière modi­fi­ca­tion du contenu

    Notion d’au­teur signi­fi­ca­tif et répar­ti­tion des usages commer­ciaux

    Mon objec­tif est que les usages commer­ciaux pour l’ins­tant réser­vés béné­fi­cient à tous les auteurs. Il peut toute­fois être diffi­cile et inuti­le­ment complexe de prendre en compte des dizaines ou des centaines de contri­bu­tions unitaires réduites à des correc­tions de typo­gra­phie. Surtout, il sera impos­sible de prendre une quel­conque déci­sion d’ou­ver­ture sous licence libre s’il faut obte­nir l’ac­cord de plus qu’un groupe restreint.

    J’en­vi­sage donc de consi­dé­rer un groupe d’au­teurs « signi­fi­ca­tifs », c’est à dire étant à l’ori­gine d’au moins 10 % du travail réalisé sur l’œuvre. C’est à ce groupe que sont donnés les droits dans le cadre des condi­tions de réuti­li­sa­tion et que sont réser­vés les usages commer­ciaux éven­tuels. Les déci­sions et redis­tri­bu­tions pécu­niaires éven­tuelles peuvent être faites au pro-rata de la parti­ci­pa­tion.

    Tout ça est à discu­ter

    Tout ce qui précède est à discu­ter, rien n’est fixé et tout peut chan­ger du tout au tout en fonc­tion de vos commen­taires. Toute­fois, la voix de ceux qui comptent effec­ti­ve­ment contri­buer et si possible signi­fi­ca­ti­ve­ment seront les seules qui auront une forte influence.

  • Livre webperf, appel aux bonnes volon­tés

    Il est temps de faire le deuil de la forme du projet initial. J’ai commencé à écrire un livre tech­nique sur les temps de réponses des sites web il y a main­te­nant quelques années.

    Un livre ça prend du temps

    Suite à des chan­ge­ments profes­sion­nels et person­nels succes­sifs j’ai eu de moins en moins de temps à y accor­der et la rédac­tion plafonne irré­mé­dia­ble­ment à 50%. Ces derniers temps je consi­dère même que ce taux de 50% est en chute libre car le contenu vieillit en regard des capa­ci­tés actuelles des navi­ga­teurs et en regard de l’état de l’art. Voir mourir ce contenu dans lequel j’ai tant inves­tit me semble trop diffi­cile.

    J’ai tenté d’y inves­tir un peu plus de temps, de me faire accom­pa­gner par un auteur secon­daire, de co-écrire, ou même de donner ce contenu à un auteur qui pour­rait prendre la suite mais à chaque fois il est évident que le travail est énorme et que peu de gens sont à la fois suffi­sam­ment experts et avec assez de temps libre.

    Un projet commu­nau­taire ce n’est pas magique

    Je crois pas vrai­ment à l’idée qu’il suffise de relâ­cher le contenu dans la commu­nauté pour qu’il soit magique­ment mis à jour et enri­chi. Cela peut fonc­tion­ner le premier mois mais ensuite cela demande un réel inves­tis­se­ment avec des relec­teurs, des gens pour animer, pour coor­don­ner, et surtout de vraies bonnes volon­tés pour contri­buer plusieurs heures.

    « L’ef­fet Wiki­pe­dia » n’est pas si courant. On compte plus de projets délais­sés que de projets main­te­nus acti­ve­ment et même côté webperf il y a eu des expé­riences malheu­reuses en anglais. Relâ­cher son bébé dans la nature est toujours diffi­cile mais si c’est pour le voir mourir en public c’est encore plus frus­trant.

    Essayons, le travail à faire

    Ceci étant dit, ça vaut le coup d’es­sayer. L’objec­tif à court terme c’est extraire et conver­tir le contenu prove­nant d’un trai­te­ment de texte vers un format adapté pour un travail à plusieurs, proba­ble­ment du Mark­down ou équi­valent, avec des fichiers par chapitre ou sous-chapitre. Les images doivent être extraites, taillées, et orga­ni­sées de façon cohé­rente. Ensuite, une fois sous github, on pourra voir qui se sent de travailler.

    Un autre billet suivra sur la ques­tion des droits d’au­teurs et de la licence, ça mérite plus qu’un para­graphe. Entre temps je cherche des gens que ça inté­resse suffi­sam­ment pour envi­sa­ger d’ai­der à cette première étape d’ex­trac­tion et conver­sion. Il s’agit d’un vrai travail, qui pren­dra du temps et qui néces­si­tera des trai­te­ments manuels. Ne vous propo­sez pas si c’est juste pour penser « ouais c’est génial » sans arri­ver à déga­ger des heures de temps libre sur le sujet.

  • Pour en finir avec la laïcité

    J’at­ten­dais que quelqu’un parle mieux que moi de la laïcité. C’est chose faite avec Maitre Eolas, pour en finir avec la laïcité :

    Il y a eu des abbés dépu­tés dans l’as­sem­blée qui a voté la loi de 1905. Ils sont citoyens à part entière, comme vous et moi.

    […]

    Reli­sez la loi de 1905. Elle n’in­ter­dit nulle­ment à quelque culte que ce soit de se mêler de poli­tique. La liberté d’ex­pres­sion s’y oppose même fron­ta­le­ment.

    Mais aussi

    La loi commence par procla­mer la liberté de conscience, et s’oblige à garan­tir le libre exer­cice des cultes. C’est à dire que la Répu­blique est tenue de mettre en œuvre les moyens proté­geant ce libre exer­cice.

    […]

    Dans un avis du 27 novembre 1989, le Conseil d’État rappelle l’évi­dence : l’obli­ga­tion de neutra­lité ne s’ap­plique qu’aux agents, et en aucun cas aux usagers du service public, proté­gés par l’ar­ticle 1er de la loi de 1905.

    […]

    La laïcité de la répu­blique n’est pas la prohi­bi­tion du fait reli­gieux dans l’es­pace public.

    Et surtout (la graisse est mienne)

    Une loi [restrei­gnant l’exer­cice de la reli­gion dans les lieux publics] viole­rait la laïcité, en restrei­gnant arbi­trai­re­ment l’exer­cice d’un culte pour des raisons n’ayant aucun lien avec l’ordre public (la vue d’une kippa ou d’un hidjab ne trouble pas l’ordre public, même si elle vous trouble vous ; dans ce cas ce n’est pas la reli­gion le problème mais votre into­lé­rance).

  • Pierre Damien

    Pour mettre un peu de sel dans le débat de la réac­tion de l’église catho­lique à la ques­tion du mariage homo­sexuel, lire la fiche wiki­pe­dia de Pierre Damien :

    En 1051, il rédige le Livre de Gomorrhe, où il dénonce les vices du clergé — et en parti­cu­lier les prêtres homo­sexuels, dont il exige le renvoi de l’Église. Léon IX refuse toute­fois d’ac­cé­der à sa requête, ce qui pousse Pierre Damien à écrire une lettre de protes­ta­tion.

    Ça donne un autre point de vue non ?

    Sans arri­ver à retrou­ver la réfé­rence source, je crois bien aussi me rappe­ler que dans ou à côté des quelques prêtes catho­liques mariés (et oui, ça existe, ils ont été ordon­nés hors de la papauté et réin­té­grés plus tard quand ils ont quitté leur obédience d’ori­gine suite à des désac­cord – mariés ils étaient, mariés ils sont restés), il y en avait quelques uns d’ex­pli­ci­te­ment homo­sexuels à qui on a simple­ment demandé de ne plus faire de pêchés de chair (mais pas de rompre leurs affi­ni­tés). Là par contre je compte sur vous pour m’ai­der à trou­ver des liens fiables, j’ai fait choux blanc quand j’ai tenté de les retrou­ver.

    Sur un sujet simi­laire, histoire de remettre les pendules à l’heure concer­nant la ques­tion de la tradi­tion du mariage hété­ro­sexuel : Mariage pour certains, mariage pour tous ? Réflexions actuelles à partir de l’An­tiquité romaine et du Moyen Âge occi­den­tal

  • Cherche routeur

    Je cherche un petit routeur. Avant de répondre avec vos choix habi­tuels, voici mon besoin :

    • J’ai besoin de deux ports ether­net qui redi­ri­ge­ront vers du WAN, le reste vers du LAN. Préfé­ra­ble­ment plus de deux ports LAN mais ce n’est pas primor­dial.
    • Ces deux ports diffusent actuel­le­ment des annonces DHCP. Je ne suis pas certain de pouvoir couper les deux donc il faut que le routeur puisse filtrer ces annonces pour ne pas les lais­ser diffu­ser sur le reste du réseau.
    • De la part des ports ether­net locaux, certains accès doivent être routés préfé­ra­ble­ment vers un port WAN ou un autre suivant la plage IP:port desti­na­tion (et si possible en fonc­tion de l’IP source, mais ce n’est pas néces­saire)
    • J’ai­me­rai un fail-over : quand la connexion semble HS sur un des ports WAN, que les accès soient alors tous routés vers l’autre port WAN
    • Sur les ports locaux il me faudrait au moins deux réseaux distincts qui ne puissent pas commu­niquer entre eux

    Ce peut être un petit routeur maté­riel, ou un boitier linux pas cher sur lequel faire tour­ner une distri­bu­tion bsd ou linux dédiée que vous connais­sez. Je suis ouvert à tout.

    Je trouve des choses, mais à des prix plus élevés que mon budget. Que connais­sez-vous qui puisse répondre à ce besoin sans avoir des prix mons­trueux ?

  • Le choix de l’in­fla­tion par la BCE est désas­treux pour la jeunesse euro­péenne

    Je ne prends pas posi­tion sur l’ar­ticle, mais quand Le Monde titre Le choix de l’in­fla­tion par la BCE est désas­treux pour la jeunesse euro­péenne, c’est l’angle d’ap­proche à l’in­té­rieur qui est inté­res­sant :

    Les baby-boomers seront les grands perdants, mais à juste titre. Ce sont eux qui ont généré et accu­mulé les dettes du système depuis trente ans et pros­pèrent sans travailler sur des lauriers usur­pés. [..]

    […] leur grand projet poli­tique l’aug­men­ta­tion du pouvoir d’achat par la dette. Dans les années 1970, ils ruinèrent leurs parents en s’oc­troyant par la force des hausses de salaires et des nouvelles protec­tions sociales.

    […] deve­nus patrons, action­naires tous azimuts, proprié­taires immo­bi­liers, respon­sables poli­tiques, refusent de payer leurs dettes ou de voir leurs actifs finan­ciers bais­ser car ceux-ci garan­tissent leur train de vie. Ils n’aug­mentent plus les salaires des jeunes (moins nombreux) parce qu’ils veulent préser­ver les marges de leurs entre­prises qui four­nissent leurs rentes. Lorsque leurs inté­rêts finan­ciers sont mena­cés par la crise, ils utilisent l’Etat et désor­mais la BCE pour se proté­ger.

    […] En refu­sant d’ac­cep­ter les défauts des Etats, ils lèguent de l’in­fla­tion et des dettes insur­mon­tables à leurs enfants.

    Sacré­ment à charge envers une géné­ra­tion en parti­cu­lier.

  • Univer­sal invoque le DMCA pour deman­der le retrait d’une critique néga­tive

    Il y a peu de temps Google annonce qu’il péna­li­sera le réfé­ren­ce­ment des sites pour lesquels il a reçu des demandes de retrait pour contre­façon (mais pas pour ses propres services, bien entendu). Il est facile de clas­ser de para­noïaques les analyses qui parlent d’un risque impor­tant mais quand on croise ça avec Univer­sal qui invoque le DMCA pour deman­der le retrait d’une critique néga­tive, avec les abus volon­taires passés (vous note­rez que les deux abus viennent de la même société), avec les délires récents où la Nasa se fait suppri­mer ses propres vidéos sous prétextes de viola­tion du droit d’au­teur, ou avec une société qui prétends inter­dire les chants d’oi­seaux au nom du droit d’au­teur … on obtient un très bon moyen pour n’im­porte quelle méga­corp de descendre ses concur­rents dans le moteur de recherche. Ce n’est pas de la science fiction, ça fonc­tionne déjà ainsi. On vient juste d’en décu­pler les effets.

  • A Star­tup Asks: Why Can’t You Resell Old Digi­tal Songs?

    Je me deman­dais il y a quelques temps si les lignes n’al­laient pas bouger pour permettre un marché de seconde main des biens numé­riques. Il semble qu’aux États Unis ça aille plus vite que je ne le pensais.

    Comme toujours dans le milieu web, ça commence par survivre à un procès intenté par les gros du secteurs qui ne veulent pas que les lignes bougent.

    A Star­tup Asks: Why Can’t You Resell Old Digi­tal Songs?

  • Spam en ROT13

    On dira ce qu’on veut mais pour le coup ÇA c’est du marke­ting cible (pour les geeks). Même si c’est du spam, c’est telle­ment unique que je ne peux pas m’em­pê­cher de le parta­ger :

    To: « Get Vigara-Today » <A5BA548@xxxxxx.xxx>
    Subject: Re: SALE!
    From: rot13@­rot13.com

    Arj fnyr cevprf:
    —————-

    Yrig­ven … 1.25$

    Pvynvf … 1.14$

    Ivtnen … 0.21$

    Srznyr Cnpx … 1.20$

    Snzvyl Cnpx … 2.12$

    Cebsrffv­bany Cnpx … 3.29$

    —————–

    Sbyybj fcrpvny yvax:

    uggc://sHP.hgvbazrqvp.eh/

    Pour ceux qui n’ont pas fait atten­tion à l’ex­pé­di­teur : ROT13. Le plus éton­nant est que s’ils passent du temps à envoyer ça, c’est que ça doit fonc­tion­ner.

  • X-UA-Compa­tible : IE=Edge

    Je rage devant tous ces affi­cio­na­dos qui veulent être à la pointe et qui tout en crachant sur les mode de compa­ti­bi­lité et doctype swit­ching, forcent les futurs navi­ga­teurs à repro­duire les mêmes problèmes.

    N’uti­li­sez pas « X-UA-Compa­tible : IE=Edge ». C’est inutile et contre-produc­tif.

    Un pari risqué sur l’ave­nir

    Avec cette entête, on déclare expli­ci­te­ment une compa­ti­bi­lité avec tout moteur Inter­net Explo­rer futur. Celui de dans deux ans ou celui de dans cinq ans.

    Avec le passé des navi­ga­teurs, l’his­toire du doctype swit­ching, les modes de compa­ti­bi­lité et les ruptures de compa­ti­bi­lité diverses, c’est quand même un pari qui semble perdu d’avance.

    La ques­tion n’est pas telle­ment de savoir si vous codez « stan­dard », mais que le stan­dard peut évoluer ou se préci­ser, que certaines fonc­tion­na­li­tés peuvent être aban­don­nées, ou que certains bugs peuvent être corri­gés en intro­dui­sant des effets de bords sur vos pages. Même ceux qui codent « stan­dard » jusqu’au bout des ongles choi­sissent en géné­ral tel ou tel montage pour contour­ner les manques ou diffé­rences des navi­ga­teurs et que ces manques et diffé­rences évoluent avec le temps.

    Le problème n’est pas vos pages ou votre code, c’est l’en­vi­ron­ne­ment autour.

    Et encore, je laisse de côté ceux qui s’at­tachent telle­ment fort aux stan­dards qu’ils finissent pas n’uti­li­ser que des fonc­tion­na­li­tés avant leur stabi­li­sa­tion voire avec préfixées dans des versions de test. Eux *vont* des problèmes, mais ils le méritent.

    … (le plus souvent) inutile

    Le système est fait pour trois cas :

    • Permettre à un site codé pour une ancienne version d’In­ter­net Explo­rer et non compa­tible avec les suivantes, de bloquer le moteur de rendu à cette version précise.
    • Permettre à un intra­net ou à un site autre­fois liste noire pour incom­pa­ti­bi­lité histo­rique, après une refonte et en atten­dant d’être retiré des listes noires, de décla­rer pouvoir/vouloir désor­mais utili­ser les versions récentes du moteur d’In­ter­net Explo­rer.
    • Permettre à un site incom­pa­tible avec les anciennes versions d’In­ter­net Explo­rer d’être embarqué via une iframe dans un site non compa­tible (soit sur liste noire, soit qui demande expli­ci­te­ment une ancienne version du moteur)

    Si vous n’êtes pas dans un de ces trois cas, il est très probable que vous n’ayez pas besoin d’une entête X-UA-Compa­tible. Pour utili­ser la dernière version respec­tueuse des normes du moteur d’In­ter­net Explo­rer, il vous suffit de coder des pages valides avec un doctype correct et sans prologue XML.

    Sauf à être dans un des cas précé­dents, le X-UA-Compa­tible n’ap­por­tera rien de plus à part les effets néga­tifs qui seront décrits plus haut.

    Mais si vous souhai­tez quand même un opt-in

    Même si vous vous retrou­vez dans un des trois cas décrits plus haut, ou si vous souhai­tez quand même être expli­cite, se décla­rer expli­ci­te­ment compa­tible avec de futures versions qui n’ont même pas commencé à voir le jour est toujours aussi risqué.

    Vous avez testé avec IE10 ? alors décla­rez IE=10. Vous n’au­rez rien de moins que prévu, même si un IE11 ou un IE12 sortent. Si ces prochains n’in­tro­duisent pas de problème de compa­ti­bi­lité, il est probable que vous béné­fi­cie­rez de toutes façons du nouveau moteur. À l’in­verse, s’il y a rupture de compa­ti­bi­lité majeure, vous aurez proba­ble­ment moins de problèmes avec un mode de compa­ti­bi­lité « IE=10 » qu’a­vec un nouveau moteur incom­pa­tible « IE=Edge ».

    Vous avez tout à gagner à être honnête et à décla­rer la compa­ti­bi­lité réelle de vos pages. Au pire le site déve­loppé pour IE10 conti­nuera d’être vu avec un moteur compa­tible avec ce que propo­sait IE10. Est-ce vrai­ment si peu souhai­table ?

    Si ces pages sont toujours en main­te­nance active lors d’une nouvelle version du moteur IE *et* que ce moteur est compa­tible avec la version précé­dente *et* pour­tant qu’il décide de passer en compa­ti­bi­lité quand vous préci­sez IE=[la_version_préce­dente] (vous remarque­rez que les deux dernières condi­tions sont assez inco­hé­rentes entre elles), alors il vous sera facile de mettre à jour la décla­ra­tion. L’avan­tage c’est que si une de ces hypo­thèses devient inva­lide à l’insu de votre plein gré, au moins ça conti­nuera à fonc­tion­ner comme avant et comme prévu.

    À quoi ça sert alors ?

    Le mode IE=Edge est utile à condi­tion que vous testiez toutes les pages diffé­rentes à chaque nouvelle beta d’In­ter­net Explo­rer, et ce tant qu’au moins une de vos pages est en ligne (chez vous ou chez un tiers).

    Ça peut être votre cas si vous avez un petit site et que vous avez du temps à y passer. C’est toute­fois un pari sur le fait que vous restiez en main­te­nance active et que vous aurez du temps à perdre à l’ave­nir. Je ne compte pas le nombre d’ap­pli­ca­tions ou de sites aban­don­nés qui sont en théo­rie en main­te­nance ou dont on pensait qu’ils seraient encore en main­te­nance.

    Le plus souvent IE=Edge c’est surtout pour les sites en déve­lop­pe­ment, et ça devrait y rester cantonné.

    Mon problème n’est pas tant que vous choi­sis­siez d’uti­li­ser une décla­ra­tion IE=Edge, à vrai dire vous faites ce que bon vous semble et comme je n’uti­lise pas IE je n’au­rai pas à en souf­frir. Mon problème c’est quand ça arrive en recom­man­da­tion ou en bonne pratique à desti­na­tion des déve­lop­peurs. Là désolé de vous le dire, mais vous avez fauté. Vous enga­gez forte­ment un tiers à quelque chose dont je doute qu’il ait saisi toutes les impli­ca­tions, et ce pour un béné­fice qui reste fran­che­ment à démon­trer.

    Petite pensée pour l’ave­nir

    Si trop de gens utilisent IE=Edge, et qu’In­ter­net Explo­rer se sent obligé d’in­tro­duire une rupture de compa­ti­bi­lité signi­fi­ca­tive, quelle(s) solu­tion(s) leur restera-t-il ?

    • Casser la compa­ti­bi­lité, mais ils ont prouvé que dans leur cas spéci­fique, sachant que leur moteur était forte­ment utilisé aussi pour les appli­ca­tions natives et pas que le Web, c’était fran­che­ment nocif
    • Intro­duire un nouveau méca­nisme d’auto-détec­tion bancal comme le doctype swit­ching et complexi­fier encore plus le déve­lop­pe­ment web qui est déjà bien tordu à ce niveau si on prend en compte tous les modes de compa­ti­bi­lité
    • Consi­dé­rer que IE=Edge corres­pond en fait à IE=13 (par exemple) et créer un nouveau mot clef pour le rempla­cer, ou ajou­ter un suffixe expli­cite ; ceux qui ont joué avec les User-Agent savent combien ce mode de fonc­tion­ne­ment a ses limites

    Même du point de vue du web, en trichant à ce niveau vous n’ai­dez pas le web à rester à jour, vous risquez surtout de le casser ou de le complexi­fier. À bon enten­deur…