Parce que les bonnes astuces nécessitent d’être partagées : Pour récupérer en local le contenu des « pull request » de github
Auteur/autrice : Éric
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La tour Folkstrom, Jeff Balek, Éditions ONLIT
J’ai traîné à faire la chronique de La tour Folkstrom que m’a transmis les éditions ONLIT. Je ne sais toujours pas comment formuler la fin du troisième paragraphe lié au contenu, mais retenir le texte plus longtemps n’y changera rien.
Comme les précédents, ça commence par une couverture extrêmement claire, contrastée avec un titre très lisible, le tout dans un format epub standard sans DRM avec petit prix honnête. Rien que pour ça, ça mérite d’aller plus loin.
Le contenu
La tour Folkstrom c’est un roman court d’un peu plus d’une heure, premier de ce qui sera probablement une sorte de feuilleton d’aventures du détective héros. On se retrouve dans un policier classique porté dans un univers steam-punk léger. L’ambiance y est bien transmise, les personnages facilement individualisables, et l’intrigue est suffisamment simple pour s’adapter au format court.
J’avais regretté l’absence d’illustrations type gravures dans ma dernière chronique d’un roman court ONLIT. C’est à croire qu’ils m’ont écouté car elles y sont ici, en fin de chapitre. C’est léger, mais ça permet d’entrer un peu plus dans l’ambiance. Pour ces formats courts qui créent des univers particuliers, j’apprécie, Merci.
Je reproche peut-être justement des personnages et une intrigue un peu trop simples. En condensant un peu on aurait pu se retrouver sur un format de 40 minutes un peu plus dynamique. Là finalement je manque de complexité quelque part et je n’aurai pas été surpris d’un classement « jeunesse » (en espérant que l’auteur n’y voit rien de négatif, ce ne l’est pas dans mon esprit).
Transmédia
En fait la valeur ajoutée est peut être autre : Jeff Balek, l’auteur, s’essaye à des styles d’écriture spécifiques au numérique. Le monde créé est le même que celui du Waldgänger, un feuilleton court par tranches de 45 minutes plus orienté action et aventures., mais plusieurs années en arrière.
Le tout est enrichit par un site Internet sur le monde et un sur l’enquêteur. Les concepts de la ville Yummington et objets steam punk sont enrichits de sites web qui permettent d’étendre la lecture. L’auteur parle de transmédia. Ce qui est certain c’est qu’on touche quelque chose de « différent ».
En fait plus que le manque de punch c’est ça qui m’a gêné. Le visuel de fin de section avec un texte hors récit incitant à aller sur le site web pour raccrocher les deux média a fini par me couper de l’ambiance. Je me suis pris à faire une pause dans la lecture à ces moments là alors que le volume de lecture ne le rendait pas naturel. Peut-être est-ce aussi moi qui ne suis pas encore prêt, j’ai d’ailleurs assez peu exploré le site.
S’il y a un point à améliorer dans un tome 2 c’est d’abord celui là. Nous sommes un peu sur le terrain de l’expérimentation et j’apprécie beaucoup l’idée que des auteurs comme Jeff Balek ne se contentent pas du livre homothétique. Il faut des auteurs et des éditeurs pour tenter des choses.
Peut être qu’une toute petite icône en face du terme plutôt qu’en fin de chapitre serait plus adaptée, ou un lien avec soulignement en pointillé directement dans le texte, ou quelques phrases en fin de section mais sans le visuel et avec une mise en forme qui permet de ne pas trop accrocher l’œil.
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De l’importance des métadonnées
Sérieusement, éditeurs de contenus numériques : Travaillez les métadonnées embarquées dans les fichiers !
Trop souvent ces métadonnées sont partielles, mal remplies, et peu qualitatives. Parfois ce sont même des informations essentielles qui manquent comme la pochette de l’album pour un fichier de musique ou le thème pour un livre.
Éditeurs, ces métadonnées font partie de votre travail, de ce qu’on attend de vous, voire de ce qu’on achète. Vendre du numérique ce n’est pas comme vendre des objets physiques en retirant l’aspect matériel. Il y a des attentes différentes dues aux usages qui eux aussi sont différents. Les métadonnées en sont une : C’est ce qui permet de classer, retrouver, et globalement profiter d’un contenu. C’est un réel critère de choix entre différents contenus à acheter, et une cause très fréquente pour ne pas acheter de nouveau chez un éditeur ou dans collection.
Personnellement j’en ai marre de remplir après coup ces métadonnées après achat. J’ai plusieurs fois reporté des achats sur cette raison mais désormais ce sera explicite : Je n’achèterai plus chez ceux qui ne font pas un travail au minimum « correct ».
Musique
Pour les fichiers musicaux, « correct » c’est au minimum la liste de tous les auteurs avec nom et prénom, le compositeur, l’année de publication de la musique (pas celle du fichier numérique), l’album dont est extrait le titre, le numéro de piste sur cet album, une illustration 500×500 pixels minimum, la langue des paroles et le genre de musique. Bien entendu ces données sont inscrites avec la bonne casse (pas tout en majuscule et des accents si nécessaires sur les majuscules) et de façon homogène.
Ceux que je qualifie de « bons » ont une qualification très précise du genre (par exemple : quel type de jazz ?), une illustration très haute définition, le texte complet des paroles, voir le tempo.
Livres et textes
Pour les textes j’attends aussi, en plus des auteurs et du titre (souvent mal codés), le nom de l’éditeur, le nom de la série et le numéro dans la série, un résumé ou accroche, la langue, la date de publication du livre original (tous formats confondus) ou de son écriture et l’EAN du livre. L’illustration de couverture doit être au grand minimum de 800×600 pixels et ici la qualification précise du genre est indispensable (« fantasy » ne suffit pas, il peut y avoir une dizaine de genres de fantasy, et agréger science-fiction fantasy et fantastique est une faute impardonnable).
Pour le livre tout ce qui précède est indispensable, sans exception. Les bonus qualité se font sur le résumé, les biographies et la table des matières.
Et d’autres
Je suis certain que chacun a sa vision de l’indispensable, mais peu importe. Éditeurs, remplir ces métadonnées de façon complète et hautement qualitative est votre travail. C’est presque le minimum en fait. J’accepte même quelques erreurs légères dans le contenu si au moins les métadonnées me permettent de l’exploiter pleinement. Le numérique c’est aussi ça.
Vous vous y mettez quand ?
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French food
Les États Unis nous envieraient nos cantines scolaires, et mangeraient moins bien ou moins variés, mais ne vous y trompez pas : Chez les adultes nous mangeons plus riche et plus énergétiques qu’outre Atlantique, et nos enfants ne mangeraient pas aussi équilibré.
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Le MacBook Air de 1994
Ça n’a l’air de rien, mais avec cette vidéo, qui n’est pas un MacBook Air de 1994, on ne peut que voir une copie totale du concept et de l’approche. Ça permet de remettre quelques procès récents en perspective.
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Analyse d’un fragment d’idéologie anti-nucléaire
L’article du Monde est effectivement mauvais, avec même des erreurs factuelles comme base de départ. La réponse en analyse d’un fragment d’idéologie anti-nucléaire est bien rédigée, et donne un superbe aperçu de comment sont gérés les risques.
Oui, c’est sérieux, c’est raisonné, c’est maîtrisé… du point de vue de l’ingénierie, du point de vue financier, et du point de vue des risques.
Là où à mon avis le fond de l’article du Monde touche juste, même s’il l’exprime très mal, c’est que du point de vue de la société, cette gestion des risques raisonnée elle n’existe pas.
Dans quasiment tout le reste de l’industrie, les accidents peuvent toujours dépasser l’imagination, on arrive encore à borner l’incident ultime. Une digue qui lâche, un avion qui s’écrase, un immeuble qui tombe, on peut le quantifier en nombre de morts et blessés, avant et après. On a beau se dire « ça n’arrivera jamais », on sait à peu près ce que ça donnerait si ça arrivait.
Dans le nucléaire d’une part le risque maximum est impossible à imaginer dans son impact, mais en plus il est largement moins facile à mesurer du fait de leur impact diffus et durable. Comment qualifier un tel risque ? D’un point de vue ingénierie ou financier on peut prendre des mesures, mais du point de vue politique de la société dans son ensemble la question est toute autre.
Là on nous répond « l’entreprise est bien gérée et a pris en compte ses risques », mais ça ne dit en rien que ces risques sont acceptables par la société, ou même mesurables par elle.
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Retour sur la première semaine – livre webperf
J’ai ouvert le projet pour partager mon début de livre sur la performance des sites web via github il y a une petite semaine. Il est temps de faire un premier point.
Tout d’abord « merci ». J’ai eu plus de retours que je n’en espérais la première semaine. Le niveau de correction des premier chapitres a dépassé celui des multiples relectures que dont j’avais déjà pu bénéficier. Ce n’est pas grand chose en soi mais une multiplication de petites fautes, c’est ce qui fait la différence entre une bonne lecture et un livre pénible à ouvrir.
Au niveau de la technique je confirme tous les techos qui disent que github est un bonheur. Le système de pull request et de commentaires associés est infiniment mieux que ce que je faisais dans un pas si lointain passé avec des patchs envoyés par mail. La facilité de contribution vient de là. Je regrette toutefois ne pas pouvoir exclure/inclure ligne à ligne une contribution envoyée par pull request. Là c’est du tout ou rien, et c’est dommage pour ce projet particulier.
Le contenu a lui été converti bien plus vite que prévu grâce à la contribution de Yoav. Pour ceux qui le souhaitent, il y a désormais un script de conversion ODT -> Pandoc qui produit un code assez bon.
Le gros défi à venir c’est l’évolution de ce contenu. Jusqu’à maintenant les contributions se sont concentrées exclusivement sur des corrections de typo ou de formulation, et deux sur les outils. Pour que le projet vive, pour que je n’en sois plus le seul détenteur, et pour arriver à un contenu complet, il faut que le contenu soit mis à jour, enrichi et étendu.
Bref, maintenant nous avons (aussi) besoin de contributeurs sur le contenu lui-même. N’ayez pas peur, c’est un très bon moyen de progresser et de se confronter aux autres. Il n’y a pas de risques à part celui d’apprendre.
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La circoncision, la religion, et les droits de l’enfant
J’avais déjà relayé ici un article sur le sujet, avec un avis un peu plus tranché. Voilà un autre billet, qui aborde la problématique sans prendre vraiment parti personnel : La circoncision, la religion, et les droits de l’enfant
Ouvrir la porte aux interrogations sur les atteintes physiques imposées à de très jeunes enfants pour des motifs religieux ce n’est certainement pas s’en prendre aux religions. Le risque majeur, en refusant tout débat, est de légitimer par avance et par principe des pratiques « religieuses » autrement plus agressives et dangereuses que la circoncision.
Dans les pays démocratiques, il existe donc bien des limites aux pratiques religieuses.
A chacun de se faire sa propre opinion sur l’endroit où se situent ces limites.
Mais il ne saurait être question d’interdire le débat.
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Energie : des tarifs progressifs, pour quoi faire ?
Franchement on manque de courage pour changer des choses en France. Les solutions, des uns comme des autres, se bornent à des exonérations ou des règlementations à la marge.
Côté énergie on force le rachat de l’énergie produite par les panneaux solaires des particuliers à des tarifs qui génèrent plus un effet d’aubaine d’une réelle politique énergétique, surtout considérant la faible durée de vie des installations et le coût énergétique ou écologique de leur production. Le pire pour la politique énergétique c’est la transposition de la loi habituelle du marché : plus tu consommes, moins ça coûte cher.
Mediapart se fait en ce moment l’écho d’une proposition de loi sur des tarifs progressifs. Ce n’est pas la première fois qu’on en parle mais si vous n’avez pas d’avis tranché, la lecture donne un bon aperçu des problématiques. C’est en fait la simple application d’un système de bonus malus (équilibré, pas comme les subventions déguisées du domaine automobile) : ceux qui consomment beaucoup ont un malus, ceux qui consomment peu un bonus. Dit autrement c’est l’opposé de la situation actuelle : plus du consommes, plus ça coûte cher.
Chaque foyer se verrait attribuer un forfait de base, personnalisé, à l’aide de trois critères : lieu de vie, nombre de personnes du foyer et mode de chauffage. Il se situerait 3 à 10 % en dessous du niveau actuel. À chaque configuration possible, correspondent trois niveaux de bonus et de malus, qui recoupent trois niveaux de consommation : « basique », « confort » et « gaspillage ». Si l’on reste en deçà du basique, on touche un bonus. Si on le dépasse, on est bon pour un malus, voire un super malus.
On peut ergoter 100 ans sur les critères à ajouter ou à retirer, mais l’idée de base est bien la bonne : inciter plus fortement aux économies d’énergie. Les familles aisées aillant tendance à avoir plus d’appareils électriques, l’idée a même l’avantage de limiter l’effet « les pauvres vont payer les malus, n’ayant pas de quoi financer ce qu’il faut pour profiter des bonus ».
Certes, c’est forcément toujours imparfait. Il va être aussi très difficile de gérer l’équilibrage des quotas entre les différents modes de chauffage (est-ce qu’on privilégie l’électrique ou non ? le tout dépendant de la stratégie concernant le nucléaire) ou de savoir comment gérer avec intelligence le locataire qui subit la mauvaise isolation thermique du propriétaire.
Maintenant … si nous voulons avancer, il faut vraiment pousser nos politiques pour enfin un peu de courage et une vraie politique énergétique, avant que ce dossier soit abandonnés comme les autres un peu trop complexes ; surtout quand on voit que des pays sont prêts à abandonner ce types de réformes pour sauvegarder les bénéfices des fournisseurs. Avec les relations entre l’État, EDF et le nucléaire, ça risque de mal passer :
L’Allemagne en 2008 a étudié plusieurs modèles de tarification progressive, avant d’abandonner ce projet de réforme, estimant ne pas avoir trouvé la formule permettant à la fois de limiter les charges pour les ménages, et d’éviter les effets collatéraux sur les bénéfices des fournisseurs ou l’efficacité énergétique.
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À quoi servent les notes ?
Tous les élèves trouvent les notations injustes. Il est difficile de se rendre compte à quel point c’est vrai, objectivement :
Bruno, par exemple, élève de seconde, a toujours eu 9/20 en français depuis le début de l’année. Cette fois, c’est décidé, il tente l’expérience. Sa sœur, en licence de lettres, va faire son devoir. Sa note ? Encore une fois 9/20 ! […] La petite histoire est instructive : si les élèves pensent que leurs notes ne récompensent pas leur travail de façon juste, la motivation dégringole.
L’étude dépasse l’anecdote. Après cinq évaluations, les écarts les plus fréquents sont des 4 à 6 points suivant les matières. 6 points c’est la différence entre un bac obtenu de justesse et une mention très bien.
On connait les biais courants mais celui de l’origine sociale de l’élève est probablement celui qui m’agace le plus sachant que demander la profession des parents est une constante de chaque début d’année, sans justification objective.
Alors, à quoi servent les notes ? d’autant que les professeurs ont tendance à faire des répartitions en cloche quel que soit le niveau de la classe et l’écart réel entre les meilleurs et les moins bons. L’important est de sélectionner et différencier les élèves, plus de savoir s’ils savent ce qu’ils sont sensés savoir.
Donner 15/20 à tout le monde ? hérésie. Pourtant il n’est pas rare dans d’autres pays que les élèves aient pour la plupart proche du maximum aux examens de l’enseignement supérieur. Ici on considère qu’une moyenne à 12 ne peut venir que d’un professeur trop laxiste. Ici un examen à 18/20 c’est exceptionnel, pour un élève exceptionnel.
D’ailleurs, un élève qui obtient proche de la note maximum en université à l’étranger lors d’un échange Erasmus se voit ici inscrire une note proche de 14 après « conversion » dans son dossier en France (expérience vécue). Allez comprendre.
Il y a peut être quelque chose à réformer là dedans.