Auteur/autrice : Éric

  • Acti­ver les couleurs P3 sur Fire­fox et Macos

    Je ne sais pas pourquoi, Fire­fox gère l’es­pace de couleurs P3 sur Windows et Linux mais le désac­tive par défaut sur Macos.

    Vous pouvez faire le test pour voir la diffé­rence entre Fire­fox et Safari.

    Je m’en suis rendu compte et j’ai cher­ché si je pouvais chan­ger ça. J’ai trouvé cette confi­gu­ra­tion qui fonc­tionne avec succès chez moi :

    gfx.color_management.mode = /System/Library/ColorSync/Profiles/Display P3.icc
    gfx.color_management.native_srgb = false
    gfx.color_management.mode = 1

    Je suis très curieux de comprendre pourquoi Fire­fox est si en retard là dessus, surtout sur Macos qui gère ça nati­ve­ment.

  • IA, l’élé­phant dans le couloir (quatrième)

    J’étais resté sur des esti­ma­tions assez diverses lors de mon dernier billet.

    Là on a une colla­bo­ra­tion entre Carbone 4 (Jean-Marc Janco­vici) et Mistral sur leur plus gros modèle, en regar­dant le cycle de vie complet : en partant de la construc­tion des équi­pe­ments et des data­cen­ter jusqu’au réseau et au termi­nal des utili­sa­teurs finaux, en passant bien évidem­ment par l’en­trai­ne­ment et le coût des requêtes elles-mêmes.

    Impact d'une page de texte générée (400 tokens) avec le modèle Large 2 de Mistral AI.

1,14 gramme eqCO2
0,05 litre d'empreinte d'eau
0,2 milligramme eq Sb

    Je vais lais­ser la ques­tion des mine­rais parce que je connais trop peu le sujet (vos liens sont les bien­ve­nus).

    Le reste je sais compa­rer.

    En équi­valent CO2, votre tasse de café du matin vaut dans les 100 pages de texte géné­rées par le modèle de langage le pIus large, entrai­ne­ment et maté­riel inclus.

    Un repas une fois dans l’an­née avec 100 grammes de crevettes, c’est l’équi­valent d’une cinquan­taine de pages de texte géné­rées par le modèle de langage le plus large, entrai­ne­ment et maté­riel inclus.

    En eau c’est encore plus flagrant. Votre tasse de café du matin a une empreinte de 140 litres d’eau (non, il n’y a pas d’er­reur de virgule), soit envi­ron 2 800 pages de texte géné­rées par le modèle de langage le plus large.

    Une petite portion de 120 grammes de bœuf une seule fois dans l’an­née c’est l’équi­valent en eau de 80 pages de textes géné­rées par le modèle de langage le plus large, chaque jour, toute l’an­née.


    Encore cette fois-ci, mon discours n’est pas de dire qu’on s’en moque, surtout si ces usages s’ajoutent partiel­le­ment aux exis­tants — chaque ajout freine la baisse néces­saire de nos émis­sions — mais il est préfé­rable de garder les ordres de gran­deur en tête pour éviter de foca­li­ser au mauvais endroit.

    Pour pous­ser le bouchon : Si une marque de cafe­tières propo­sait d’em­barquer un petit modèle de langage dans ses appa­reils pour limi­ter les fuites ou les tasses trop remplies (c’est un exer­cice de pensée, les LLMs seraient tota­le­ment inutiles pour ça en réalité), je suis certain qu’on enten­drait crier à l’as­sas­si­nat de la terre alors que ça serait très faci­le­ment rentable du point de vue des enjeux clima­tiques et des ressources terrestres.

    TL;DR: Arrê­tez le café, la viande rouge et les crevettes.


    Vu autre­ment, même en utili­sant très massi­ve­ment l’IA (100 pages géné­rées par jour, ce qui me parait énorme), en le faisant avec le modèle le plus large (pourquoi ?), on est à 41 Kg eqCO2 et 1 800 L d’em­preinte d’eau. Ça repré­sen­te­rait 0,5% de la consom­ma­tion d’un français moyen en eqCO2 (8 tonnes eqCO2 annuelles) et 0,8% en empreinte d’eau (214 000 litres annuels), sachant que ça évite aussi quelques usages donc on ne peut pas se conten­ter d’ad­di­tion­ner.

    Bien évidem­ment, ça a aujourd’­hui peu de sens d’ima­gi­ner avoir une telle consom­ma­tion, même pour quelqu’un qui s’y livre massi­ve­ment, et encore moins en utili­sant à chaque fois les modèles les plus larges.

    Ça permet toute­fois de tracer une limite haute. Sauf rare excep­tion, même les plus gros utili­sa­teurs ne vont pas se retrou­ver avec un usage signi­fi­ca­tif par rapport à leur vie actuelle.

  • Piscine

    Je sais que je vais m’at­ti­rer les foudres de certains mais je n’aime pas ça. C’est pour moi une mauvaise méthode, inutile, toxique, qui ne fonc­tionne que par deux ressorts :

    • On monte la tête aux étudiants pour leur faire croire que tout ça est extra­or­di­naire
    • Quand on subit un rituel de passage, on a tendance à y attri­buer tout le posi­tif (c’est ce qui fait que tous les bizu­tages sont promus par les promo­tions précé­dentes).
    Piscine de l’école 42 : bilan semaine 2

J’ai été viré de l’exam parce que j’ai parlé dans la queue pour entrer dans la salle (pas fier). 

J’ai passé 20h ce week-end à essayer de créer un programme qui résout un puzzle donné. J’ai pas réussi et je vais avoir 0. 

Mon plus bel accomplissement cette semaine a été de créer une fonction qui concatene 2 mots. 

Mon temps d’écran total a dépassé les 120 heures depuis le début de la piscine avec un pic à 13h20 mercredi dernier. 

J’ai rencontré des cracks de 20 ans qui font en 1h ce que je fais en 15. 

Je commence à aimer Linux 😂 

Le pire dans tout ça ? 

C’est que j’adore chaque jour. Chaque projet. 
J’apprends plus en 1 journée qu’en 1 semestre à l’école. 

La piscine est une expérience incroyable. 
Je recommande à tous les curieux.

    Non des moyennes semaines weekend inclus à plus de 10h par jour ce n’est pas perti­nent pour l’ap­pren­tis­sage. Ce n’est même pas sain pour la santé des étudiants.

    Non on n’ap­prend pas autant en une jour­née qu’en un semestre. Au bout de deux semaines, 14 jours vu qu’il travaille le week-end, croit-il vrai­ment avoir appris autant qu’en 7 ans d’études spécia­li­sée ou même 1 an et demi si on parle de mois plutôt que de semestre ?

    Vous me direz que c’est juste de l’exa­gé­ra­tion. Mon ressenti après avoir croisé des étudiants passés par la piscine dans cette école et dans d’autres, c’est aussi et surtout une culture où on leur faire croire que ces passages les rend au-dessus de tous les autres.

    Deux semaines de pratique pour faire une conca­té­na­tion de deux mots, je connais des forma­tions de recon­ver­sion très clas­siques qui n’ont rien à y envier, mais sans le côté survi­va­liste.

  • RE:02

    J’ai long­temps cher­ché un porte­feuille mini­ma­liste. Le rempla­ce­ment de mon ancien permis de conduire rose à trois volets par le nouveau au format carte de crédit m’en a donné l’op­por­tu­nité.

    J’ai tenté les sortes d’élas­tiques autour des cartes de crédit, sans y trou­ver mon bonheur. J’ai fini par trou­ver un porte­feuille à trois volets en tyvek. Fin, léger, ça semblait parfait.

    En réalité j’avais déjà commandé un RE:02 de Re:FORM depuis plusieurs mois. J’avais perdu espoir de le rece­voir. Il est fina­le­ment arrivé un mois après celui en tyvek.

    J’ai pris le RE:02 pour mon voyage à vélo d’été 2025. Le maté­riau solide, les aimants pour garder le porte­feuille fermé et la résis­tance à l’eau m’ont donné plus confiance pour l’aven­ture.

    Je pensais reprendre le tyvek plus tard et je ne l’ai pas fait.

    Le RE:02 permet un peu moins de conte­nance avec seule­ment deux volets, il est aussi légè­re­ment plus épais (même s’il est proba­ble­ment plus fin que tous ceux que vous avez déjà), mais je peux y ajou­ter une pièce et deux cachets d’anti-hista­mi­nique sans craindre de déchi­rer quoi que ce soit.

    La ferme­ture aiman­tée est vrai­ment aussi un plus pour garder quelques reçus au milieu.

    J’y mets neuf cartes, un ou deux billet, deux cachets. C’est large­ment suffi­sant et je sais qu’il résis­tera à tout alors que j’avais un peu de retenu avec le tivek.

    Il est très cher, je suis convaincu que je l’avais touché bien en dessous du prix actuel, mais ça peut valoir le coup même à ce prix. J’an­ti­ci­pais une durée de vie de 2 à 3 ans pour celui en tivek. Après un an, le RE:02 il est toujours comme neuf et le maté­riau me fait penser qu’il peut tout à fait durer une vie sans montrer de chan­ge­ment dans son appa­rence.

  • Signi­fiance des URLs

    J’ai eu pas mal de réponses sur mon précé­dent billet hier soir. L’idée de reti­rer le slug des URLs ne semble pas du tout faire consen­sus.

    Je reprends donc ma copie ce matin. Dans les points qu’on m’a soulevé il y a :

    • Ne pas se faire entrai­ner vers un contenu autre que celui prévu
    • Comprendre ce qu’il y a derrière le lien avant de cliquer
    • S’y retrou­ver dans l’his­to­rique

    Ne pas se faire entrai­ner vers un contenu autre que celui prévu

    On parle ici de malveillance. J’ai du mal à voir ce que le slug garan­tit.

    Si le contenu pointe chez des tiers, la plupart des CMS se basent sur l’iden­ti­fiant dans l’URL et ignorent le slug. Ce ne sont pas des outils mal confi­gu­rés, c’est que ça permet de chan­ger le slug faci­le­ment sans casser les liens. Ça veut dire que je peux le rempla­cer par ce que je veux et avoir un slug trom­peur.

    S’il s’agit d’un contenu malveillant, il y a de toutes façons bien des chances que le site permette ça volon­tai­re­ment.

    Si le contenu pointe chez moi, c’est à peu près la même chose. Je peux évidem­ment mettre un joli slug trom­peur sur une page qui héberge ce que je souhaite. Je peux aussi faire qu’une de mes pages vous redi­rige silen­cieu­se­ment vers un de ces conte­nus hors de mes pages.

    Si le slug vous sert de réas­su­rance de sécu­rité, vous faites une erreur. Je ne suis même pas certain d’avoir envie de contri­buer à ce faux senti­ment de sécu­rité.

    Comprendre ce qu’il y a derrière le lien avant de cliquer

    Là je vois beau­coup plus l’in­té­rêt, mais j’ai du mal à le consta­ter en pratique.

    Capture d'un message de réseau social. Le slug du lien est tronqué à une dizaine de caractères. En dessous une carte est visible avec le titre complet, les trois premières lignes du contenu, et le nom e domaine du site.

    Sur Bluesky la carte juste en dessous présente le titre complet, trois lignes de contenu et le nom de domaine. Je ne vois pas ce qu’ap­porte le slug tronqué à une dizaine de carac­tères.

    Sur Masto­don c’est tronqué plus loin et la carte est vrai­ment mini­male, mais on en voit quand même plus sur la carte, et de façon plus intel­li­gible.

    Dans les deux cas, j’ac­com­pagne mes liens d’un texte et d’un contexte. Quand ce n’est pas le cas, c’est que je sais que le titre de la carte sera suffi­sant.

    Le slug complet appa­rait au survol avec une souris. Outre que ce n’est pas vrai sur mobile, c’est aussi possible pour le titre de la carte en-dessous qui, sans les tirets, sera plus lisible.

    Tout ne se résume pas à ces deux réseaux sociaux mais je n’ai pas en tête d’en­droits où je lais­se­rais un lien brut sans message de contexte et où l’ou­til n’ajou­te­rait pas de lui-même le titre de la page.

    S’y retrou­ver dans l’his­to­rique

    Sur Fire­fox, le clic long sur le retour arrière me présente les pages par leur titre et non par leur URL. C’est vrai autant sur bureau que sur mobile.

    Si je tape une adresse d’un billet autre que le mien dans la barre de recherche, j’ai une complé­tion sur l’URL mais aussi sur le titre. Je peux d’ailleurs mélan­ger les deux (commen­cer par le domaine puis taper des mots du titre) et c’est le titre qui est mis en avant dans les propo­si­tions.

    Dans la fenêtre d’his­to­rique c’est la même chose, c’est le titre qui est mis en avant et pas l’adresse.


    Du coup tu contestes tout ?

    Quand j’ai un consen­sus contraire j’ex­plore. J’en suis là. Il est tout à fait possible que je finisse par me ranger au consen­sus même sans trou­ver de justi­fi­ca­tion objec­tive à ça, parce que le ressenti tout à fait subjec­tif est aussi à prendre en compte.

    Pour l’ins­tant, toute­fois, je n’ai pas trouvé d’usage concret à ce slug. Vous êtes bien­ve­nus à complé­ter mes explo­ra­tions.

  • URLs et UUIDs

    Je plani­fie l’ex­tinc­tion du Word­press qui me sert de blog. Je vais proba­ble­ment partir plus vers du 11ty ou du Astro avec une géné­ra­tion statique.

    Je me pose la ques­tion des URLs.

    URLs courtes

    On a pendant un temps cru que les URLs allaient dispa­raitre. On voit aujourd’­hui plutôt le contraire. Avec les plate­formes de micro­blog, ces URLs font partie du message visible.

    À la fois pour prendre moins d’es­pace visuel­le­ment et parce que le nombre de carac­tères est souvent limité, l’idéal ce sont des iden­ti­fiants courts.

    Mon idéal à ce niveau, c’est quelque chose comme bit.ly : une suite de quelques carac­tères alpha­nu­mé­riques comme iden­ti­fiant pour chaque contenu.

    3 carac­tères permet de comp­ter en centaine de milliers d’iden­ti­fiants. 4 carac­tères permet de comp­ter en millions. Ça devrait être large­ment assez.

    -> https://survol.fr/eJo8

    C’est aussi parfait pour reco­pier une URL en prove­nance des jardins fermés qui inter­disent les liens. J’ai demandé autour de moi, vous êtes quand même 80% à taper à la main de temps en temps (pas que le nom de domaine), et certains très fréquem­ment.

    URLs non prédic­tibles

    Mon second besoin est malheu­reu­se­ment opposé. Je souhaite limi­ter la décou­vra­bi­lité de mes conte­nus.

    Je sais que ce besoin est peu habi­tuel mais il me donne une liberté d’écri­ture à laquelle je tiens de plus en plus. Rien n’est vrai­ment caché mais il faut avoir eu un lien pour accé­der à quelque chose, soit direc­te­ment soit via de la navi­ga­tion.

    Mon public est tech­nique voire expert. 4 carac­tères et quelques millions de possi­bi­li­tés, on peut tester toutes les combi­nai­sons en une ques­tion de minutes. Ça ne suffit pas.

    Si je veux que tester toutes les combi­nai­sons soit impra­ti­cable, il faut noyer ces quelques milliers ou millions d’iden­ti­fiants dans beau­coup plus. Beau­coup beau­coup plus.

    Sur des calculs de coin de table en exagé­rant tout, mon espace d’adresse doit faire dans les 64 bits1. Même codé en base64, mes iden­ti­fiants font désor­mais 11 carac­tères. J’au­rais préféré plus court.

    URLs faciles à saisir

    Il m’est arrivé de lais­ser des URLs dans des espaces où les liens sont impos­sibles. J’ai demandé autour de moi, vous êtes quand même 80% à parfois taper à la main des adresses de pages profondes, et certains plusieurs fois par mois.

    Bref, j’ai­me­rais que ce soit possible, et pas trop pénible malgré la longueur. Idéa­le­ment on peut utili­ser un titre signi­fi­ca­tif ou au pire une liste de quelques mots géné­rés à la dice­ware. Malheu­reu­se­ment ça ne passera pas le premier de mes besoins lié à la taille. On va garder les 10–12 carac­tères.

    En base36 je peux me conten­ter des lettres minus­cules et des chiffres. Si j’en­lève le l et le 1 qui sont parfois ambi­gus dans certaines polices de carac­tères, j’ar­rive à une base34. Ça me fait proba­ble­ment ajou­ter 2 carac­tères de plus.

    Vu que taper des adresses reste rare, je vais m’éco­no­mi­ser les 2 carac­tères et m’ap­pro­cher de base64. Je vais juste reti­rer les deux carac­tères spéciaux ainsi que les carac­tères l O 0 1 et I qui créent des ambi­guï­tés. J’ar­rive à une base57.

    Des URLs signi­fi­ca­tives

    Le quatrième critère c’est norma­le­ment celui des URLs signi­fi­ca­tives. C’est le cas de la plupart des blogs où le titre se retrouve aussi dans l’adresse.

    J’ai demandé et vous êtes quand même plus de la moitié à trou­ver ça impor­tant.

    Je vais toujours donner au moins un titre, un texte ou un contexte avec le lien, donc il y a peu d’am­bi­gui­tés. Les quelques plate­formes qui affichent les adresses telles quelles sont aussi celles qui vont ajou­ter une carte en récu­pé­rant le titre et une image pour les présen­ter sous le lien. Le doublon est-il bien néces­saire ?

    J’hé­site encore. Je ne peux pas avoir court, impré­dic­tible et signi­fiant à la fois. Mon cœur balance pour me passer de la signi­fiance des adresses.

    Le SEO n’est pas un objec­tif, voire serait de toutes façons contre-produc­tif vis-a-vis de mon second objec­tif.

    Mettre tout ça bout à bout

    À tout ça il faut que j’ajoute le nom de domaine et une manière de segmen­ter. Actuel­le­ment j’ai doublé la segmen­ta­tion, le « n. » dans le sous-domaine, et le « n/ » dans le chemin2. Il est probable que je ne garde qu’un seul des deux.

    Si je mets tout ça bout à bout, je vais avoir des URLs qui vont ressem­bler à « https://survol.fr/n/2qQVKC6AumxR »3.

    Je ne m’in­ter­dis pas de chan­ger d’avis et par exemple ajou­ter le slug comme option­nel après l’iden­ti­fiant. Dites-moi ce que ça change pour vous.


    1. Ça fait beau­coup mais je veux prévoir le futur où toutes les inter­ac­tions pour­raient à l’ave­nir se retrou­ver avec un iden­ti­fiant, ce qui fait un paquet d’iden­ti­fiants d’ici à la fin de ma vie. ↩︎
    2. « n » c’est pour « notes », pour ceux qui se posent la ques­tion. ↩︎
    3. Oui, il y aura redi­rec­tion et les anciennes conti­nue­ront de fonc­tion­ner. ↩︎
  • Un jeu pour le boulot

    Vous jouez à quoi avec vos collègues à la pause de midi ?

    Mes contraintes :

    • Simple : On ne perd pas de temps à expliquer, on ne bataille pas sur les règles, on ne prend surtout pas de temps avec un décompte complexe à la fin.
    • Dyna­mique : J’adore les jeux de stra­té­gie et construc­tion mais là je cherche de l’in­te­rac­tif, où idéa­le­ment on n’at­tend pas en se tour­nant les pouces pendant que les autres jouent leur tour.
    • Rapide : Idéa­le­ment 10 ou 15 minutes, pour pouvoir rejouer, au grand maxi­mum 30 minutes si ça n’est pas trop redon­dant.
    • Flexible : On doit pouvoir s’adap­ter au nombre de joueurs, au moins entre 3 et 5, idéa­le­ment entre 2 et 8.

    J’ai posé la ques­tion et après une sélec­tion tota­le­ment arbi­traire, je retiens ce qui suit :

    La valeur sûre est proba­ble­ment le 6 qui prend. C’est simple, rapide et hyper flexible, et on joue tous le tour ensemble. Ça n’est pas le jeu le plus profond et ça peut proba­ble­ment finir par lasser au bout d’un moment mais c’est une bonne base de départ jusqu’à 10 personnes, pour des parties de 20 minutes. C’est un détail mais le fait que ça tienne dans une petite boite en métal est aussi un vrai plus.

    Le suivant c’est Jungo. Il est un peu plus riche en inter­ac­tions mais aussi moins flexible avec une limite à 5 joueurs , pour des parties de 15 minutes. Odin et Scout sont très simi­laires (Odin peut être un peu moins dyna­mique mais en allant jusqu’à 6 joueurs, Scout peut-être légè­re­ment plus profond mais sur 20 minutes et avec des jetons pour les points).

    En plus stra­té­gie et construc­tion il y a Oriflamme, jusqu’à 5 joueurs là aussi, pour des parties de 20 minutes. Il y a de nombreuses exten­sions pour renou­ve­ler le jeu.

    En bluff il y a Love Letter, jusqu’à 6 joueurs et 20 minutes. Je ne l’ai pas testé mais ça a l’air assez simple pour bien tour­ner.

    En ambiance où on a envie de pour­rir le cama­rade, j’ajoute Wazabi, pour jusqu’à 6 joueurs sur 20 minutes. Je n’aime habi­tuel­le­ment pas les jeux de dés et à grande domi­nante de hasard, mais ici ça fonc­tionne.

    En coopé­ra­tif il y a Hanabi, jusqu’à 5 joueurs mais qui prend 30 minutes et qui peut être plus réflexion que dyna­mique. C’est aussi ce qui fait qu’il est peut-être plus un jeu de soirée que de pause de midi, mais je voulais en mettre un coopé­ra­tif dans le lot.

    En clas­sique / histo­rique, j’aime bien la Scopa, ancien jeu de pli italien entre 2 et 6 joueurs pour 30 minutes. Ça être très rapide ou extrê­me­ment stra­té­gique, suivant le niveau qu’on veut y mettre.

    Et là je me rends compte que malgré une armoire trop four­nie, je n’ai que les deux derniers dans ma collec­tion.


    Oui, je n’ai pas mis le fameux Skyjo. J’aime beau­coup mais il est dans la four­chette haute en durée et dans la four­chette basse en dyna­misme. Je le classe plus en jeu de fin d’après-midi.

    Plusieurs d’entre-vous m’avez conseillé Fantasy Realms. Je n’ai pas joué donc je peux me trom­per mais j’ai l’im­pres­sion que chacun joue dans son coin, face caché, et ne révèle son jeu qu’à la fin. Si la seule inter­ac­tion est la défausse, le dyna­misme me semble trop faible pour un jeu de pause déjeu­ner.

    J’ai une équipe inter­na­tio­nale en ce moment donc je n’ai pas retenu les jeux de lettres.

  • Peu importe la bonne foi

    The deal was simple: We’ll pay you 20–50% below market rate, but in exchange, you get stabi­lity, reaso­nable work-life balance, and most impor­tantly, no layoffs. This wasn’t writ­ten in any employee hand­book, but everyone unders­tood it.

    Daniel Sada

    Et, comme toujours, ils se retrouvent à avoir fait des conces­sions sans en avoir les retours. Le licen­cie­ment massif arrive quand même.

    Je m’im­plique toujours tota­le­ment. Je ne sais pas faire autre­ment, et ne le veux pas, mais je ne fais plus de conces­sions sur mes reve­nus sur l’au­tel de valeurs ou de promesses. Je les prends en compte, peut-être trop, mais j’ai appris bien trop de fois que ce sont des choses qui ne tiennent pas dans la durée, peu importe la bonne foi de ceux qui les font.

  • Inter­dire les milliar­daires

    « Vouloir inter­dire les milliar­daires c’est confis­ca­toire, et contre la liberté d’en­tre­prendre. »

    trop souvent entendu

    Je suis contre les milliar­daires juste­ment parce que je suis contre la confis­ca­tion et pour la liberté.

    Je suis convaincu que personne n’a une telle valeur ajou­tée par rapport aux autres. Deve­nir milliar­daire se fait forcé­ment en exploi­tant autrui, en leur confisquant la part de richesse qui devrait reve­nir aux autres.

    Entre le manque de richesse des uns et le grand pouvoir obtenu par quelques autres, on crée un verrouillage et un système de domi­na­tion qui est tout sauf créa­teur de liberté pour tous.

  • Je ne crains pas de perdre mon travail

    Je ne demande même que ça.

    Travail n.m. (lat. pop. tripa­lium ; de tres, trois et palus pieu) instru­ment de torture puis appa­reil où l’on place les bœufs pour les ferrer

    Quelle mouche a donc piqué notre société pour qu’on veuille sauve­gar­der le travail ? Je suis des plus heureux que l’au­to­ma­ti­sa­tion m’épargne une quan­tité de travaux des siècles derniers, et qu’elle nous ait permis d’avoir un meilleur confort et une meilleure vie.

    J’ai une machine à laver le linge et une pour la vais­selle. J’ai une calcu­lette ainsi qu’un micro-ordi­na­teur portable. L’élec­tri­cité m’ap­porte aussi la lumière, la cuis­son, un ascen­seur et certai­ne­ment cent autres appa­reils quoti­diens.

    On est telle­ment entou­rés de travail auto­ma­tisé qu’on oublie que le travail manuel n’est plus que l’ex­cep­tion.

    Et tant mieux. Je n’en­vie pas le temps des labours manuels, des porteurs d’eau, de la coupe du bois de chauf­fage, des dépla­ce­ments à pieds peu importe la distance, etc.

    C’est la part des richesses appor­tée à chacun qu’il faut sauve­gar­der, pas le travail.

    Confondre les deux relève quand même d’un aveu­glé­ment assez profond.

    Richesses, subst. fém.
    Tout ce qui est suscep­tible de combler, de satis­faire les désirs, les besoins de l’homme.

    Le problème n’est pas que l’au­to­ma­ti­sa­tion retire du travail, ni même qu’on manque de richesses. Le problème c’est que l’au­to­ma­ti­sa­tion du travail modi­fie la répar­ti­tion des richesses (vers une plus grande concen­tra­tion).

    Dans un monde capi­ta­liste, la richesse appar­tient d’abord à celui qui contrôle les moyens de produc­tion. Il y a long­temps c’était la terre. Désor­mais ce sont les machines et les infra­struc­tures. Demain ce sera peut-être ce qu’on nomme les intel­li­gences arti­fi­cielles.

    Pour partie, les emplois perdus sont recréés ailleurs. L’enjeu c’est d’as­su­rer la tran­si­tion. Le chômage et la forma­tion sont des réponses mais elles ne sont que partielles. Ceux qui perdent un emploi ne sont pas forcé­ment les mêmes que ceux qui en trouvent un nouveau.

    Malheu­reu­se­ment, nos élus tendent à rabo­ter le chômage et culpa­bi­li­ser les personnes qui perdent leur emploi. Tout ceci est pour­tant struc­tu­rel, attendu. Il ne reste qu’un RSA de misère qui repré­sente à peine la moitié du seuil de pauvreté.

    Pour ne rien gâcher, nos élus tendent à vouloir augmen­ter le temps de travail, donc concen­trer l’em­ploi et les richesses acquises ainsi sur moins de personnes, avec forcé­ment plus de lais­sés pour compte.

    Prépa­rer la révo­lu­tion

    Ce qu’on nomme intel­li­gence arti­fi­cielle rend envi­sa­geable à une révo­lu­tion à court terme. On y croit ou on n’y croit pas, mais c’est un avenir possible, crédible.

    La diffé­rence avec la révo­lu­tion de la vapeur, de l’au­to­ma­ti­sa­tion des usines et de l’élec­tro­nique, c’est la vitesse à laquelle on imagine l’au­to­ma­ti­sa­tion prendre place.

    Ça peut être sanglant, à un point diffi­ci­le­ment compa­rable avec le passé.

    Le chômage ne peut pas être la solu­tion. L’es­poir dans la créa­tion de nouveaux types d’em­plois non plus. L’échelle des temps n’est pas la bonne.

    Il faut autre chose. D’au­cuns parlent de revenu de base, de revenu d’exis­tence ou de salaire à vie. Peu importe. Ça peut être ça ou autre chose, mais on a besoin d’une solu­tion, et on a très peu de temps pour la mettre en place.

    Si nous ne sommes pas prêts c’est un autre type de révo­lu­tion qui peut venir, tout aussi sanglant.

    Lâcheté et absence du poli­tique

    Sauve­gar­der le travail est déjà un non-sens à la base. Faire faire du travail inutile pour éviter de penser la répar­ti­tion des richesses, c’est botter en touche.

    Ça peut fonc­tion­ner pour quelques mois, quelques années, mais pas plus, et à petite échelle. Face à l’am­pleur du chan­ge­ment qu’on entre­voit, ça n’est même pas une possi­bi­lité. On mérite un peu plus de hauteur et de vision.

    Entre temps, tout ce qu’on obtient c’est de soli­di­fier le rapport de domi­na­tion entre les déten­teurs du capi­tal et ceux qui vendent leur travail, physique ou intel­lec­tuel. Comme les second n’ont pas le choix, que les premiers voient venir la possi­bi­lité d’agir seuls, on entame un cycle de régres­sions sociales.

    Tout poli­tique qui trouve sa réponse dans la sauve­garde du travail ou qui cède aux chan­tages à l’em­ploi des grandes socié­tés devrait être hué et renvoyé chez lui. Ceux qui ignorent la ques­tion ne méritent guère mieux.

    Malheu­reu­se­ment les propo­si­tions alter­na­tives ne se croisent pas ailleurs que sur les sites web. Il n’y a aucune vraie action en ce sens.

    Le fascisme qui vient

    Le fascisme et l’au­to­ri­ta­risme qui ne sont pas étran­gers à tout ça.

    On arrive au bout d’un système. On le fait perdu­rer en renforçant le main­tient de l’ordre (police, lois, enfer­me­ment, pouvoirs de l’exé­cu­tif) et en bridant la capa­cité de s’or­ga­ni­ser (répres­sion des mouve­ments sociaux, guerre ou jeux, menaces socié­tales réelles ou fantas­mées, renfor­ce­ment de la pola­ri­sa­tion, dési­gna­tion de coupables, oppo­ser les uns et les autres).

    Il n’y a pas de complot, juste un engre­nage qui se met en place de lui-même par la lâcheté ou la courte vue de nos respon­sables poli­tiques.

    Les déten­deurs du capi­tal sont malheu­reu­se­ment histo­rique­ment assez à l’aise voire acteurs dans ces périodes, et c’est encore le cas aujourd’­hui. Leur pouvoir s’y renforce.

    Ça tient un temps, jusqu’à soit explo­ser soit sentir très mauvais. Les deux ne s’ex­cluant pas.