Auteur/autrice : Éric

  • 21:9 ou 32:9

    Chidi, person­nage éter­nel­le­ment indé­cis de The Good Place

    Parfois mon indé­ci­sion est patente. Je suis encore en train d’hé­si­ter sur quel écran prendre, entre le 21:9ème et le 32:9ème. Les deux ont la hauteur et la réso­lu­tion d’un écran 4k 32″ qu’on agran­dit en largeur.

    Ok, mais c’est grand comment ?

    Le 21:9ème fait 95 cm. J’ai déjà l’im­pres­sion de grand.

    Le 32:9ème fait 133 cm. J’ai testé de me repré­sen­ter avec un mètre à mesu­rer. Même avec la cour­bure, je me rends compte que les bords sont à la péri­phé­rie de la vision. Pour utili­ser les côtés il va falloir tour­ner la tête. Ça ne parait rien, mais ce n’est pas dit que ce soit mieux que de jongler avec les fenêtres au clavier. Si vrai­ment besoin, je peux toujours mettre le macbook ouvert sur le côté.

    Ok, mais par rapport à ce que tu as ?

    J’ai mis mon macbook pro 14″ et mon écran 24″ actuels pour compa­rai­son.

    Surfaces d'affichages comparées. 
Samsung Odyssey Neo G9 G95NC — 57" — 133 cm de largeur — 7680 x 2160 @ 140 dpi. Dell U4025QW — 40" — 95 cm de largeur — 5120 x 2160 @ 140 dpi. Dell U2414H — 24" — 54 cm — 1920 x 1080 @ 90 dpi. Macbook pro — 14" — 32 cm — 3024 x 1964 @ 254 dpi

    La compa­rai­son est poten­tiel­le­ment trom­peuse. La densité de pixel joue énor­mé­ment. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait reje­ter tous les écrans 1440p. Là j’ai trois densi­tés diffé­rentes, ce qui fausse les compa­rai­sons.

    L’écran 14″ du macbook me donne par exemple un ressenti de meilleure surface utile que mon écran externe 24″ du fait qu’il est plus proche et mieux défini.

    Ce que j’ima­gine c’est que le 40″ 21:9 me donnera un ressenti de 2 bon écrans, peut-être un peu plus ; et que le 57″ donnera un ressenti de 3 bons écrans, peut-être un peu plus.

  • Détour­ne­ment des commu­nau­tés

    Je vois passer le takeo­ver de Ruby Central sur RubyGems et Bund­ler. Je me rappelle la tenta­tive simi­laire de Auto­mat­tic sur les exten­sions Word­press pour écar­ter un concur­rent.

    Tout ça devrait aler­ter les commu­nau­tés et les inci­ter à mettre au plus vite des struc­tures juri­diques claires pour empê­cher toute dérive ou prise de contrôle future, même si ça parait impen­sable aujourd’­hui. Le « il suffit de faire un fork » ne peut pas être la seule réponse, même si ça reste une possi­bi­lité.

    Sur un autre ordre, Micro­soft contrôle désor­mais Github, et des chan­ge­ments de poli­tiques peuvent rapi­de­ment avoir un impact critique sur tout l’en­vi­ron­ne­ment open source telle­ment c’est au cœur de tout aujourd’­hui.

    On est sur des enjeux vitaux.


    Même en dehors du logi­ciel libre, les sites et initia­tives dits commu­nau­taires, avec des conte­nus et efforts de tiers béné­voles, peuvent à tout moment bascu­ler vers d’autres inté­rêts. J’ai en tête l’évo­lu­tion d’Open­class­rooms, ex- site du Zéro mais je suis certain de pouvoir retrou­ver 5 ou 10 exemples simi­laires.

    Plus large­ment, sur les conte­nus géné­rés par les utili­sa­teurs, j’ai les dérives de Reddit et Twit­ter en exemple.

    Même sur les entre­prises plus clas­siques, tous les sacri­fices et efforts consen­tis parce qu’il y a une culture ou une mission parti­cu­lière peuvent (et seront) trans­for­més à n’im­porte quel moment en capi­tal par celui qui en a la propriété juri­dique.

    Je me rappelle la culture anti-Accen­ture d’OCTO qui a fina­le­ment été revendu à… Accen­ture. Là aussi, c’est juste le nom qui me vient en tête mais je suis certain d’avoir plein d’exemples en réflé­chis­sant quelques minutes.


    N’y voyez pas forcé­ment des reproches1.

    Je n’ex­clus pas du tout que les personnes de Ruby Central pensent avoir fait ce qu’il y a de mieux pour la commu­nauté. Je crois que c’est une erreur grave mais peut-être que l’al­ter­na­tive aurait eu plus de consé­quences.

    Je ne reproche en rien à Mathieu d’avoir tenté de faire évoluer la struc­ture du Site du Zéro. Je ne vois même pas non plus en quoi on pour­rait critiquer la revente d’OCTO par quelqu’un qui veut juste prendre sa retraite et profi­ter de la vie. Peut-être que j’au­rais même fait ce choix plus tôt à sa place.


    Mon histoire person­nelle, parce que je l’ai vu et vécu trop de fois, m’a rendu très sensible à ces ques­tions. Je refuse de m’ins­crire dans une initia­tive colla­bo­ra­tive, commu­nau­taire ou béné­vole s’il y a un risque de récu­pé­ra­tion tech­nique ou juri­dique. Je ne discute pas les bonnes inten­tions initiales des fonda­teurs ou main­te­neurs, même ceux en qui je pour­rais avoir totale confiance.

    De mon expé­rience la ques­tion n’est pas de si la récu­pé­ra­tion va arri­ver mais de quand, et je me refuse à signer des chèques en blanc, peu importe avec qui.

    Je me rappelle une conver­sa­tion avec un des fonda­teurs de Tech.Rocks. Je pense que je n’ai pas été compris, voire été pris comme abusi­ve­ment critique. Le fait est que ce qui est présenté comme commu­nau­taire ou sans but lucra­tif à un moment donné ne repose pas sur de bonnes bases si derrière c’est une SAS qui gagne en valeur et pourra être reven­due ou exploi­tée. Il faut faire un choix.

    Le mini­mum c’est une struc­ture asso­cia­tive avec un régime qui rend impos­sible la conver­sion future en entre­prise commer­ciale, et des status qui donnent un mini­mum de pouvoir à la commu­nauté pour éviter les détour­ne­ments.


    1. Pas forcé­ment, mais dans la liste, je ne vois aucun moyen de justi­fier les actions d’Au­to­mat­tic. Je ne peux pas non plus justi­fier les déci­sions de Reddit suite à la réac­tion de la commu­nauté. ↩︎
  • Apnée du sommeil, quatre mois après

    On m’a diagnos­tiqué une apnée du sommeil très sévère avant l’été. Je suis appa­reillé depuis juin.

    J’ai changé d’em­ploi et de pas mal d’ha­bi­tudes au même moment. Pendant un bon moment ça a brouillé mes repères. J’étais peu capable de mesu­rer la diffé­rence avant/après, ou de savoir à quoi l’at­tri­buer.

    Je crois que c’est assez clair dans ma tête main­te­nant. Chaque fois que je dors sans la machine, par exemple parce que j’ai le nez bouché, je me retrouve dans un état de fatigue impor­tant, immé­dia­te­ment.

    Je m’amu­sais des chiffres du diagnos­tic — je passais litté­ra­le­ment plus de temps en apnée qu’en respi­ra­tion — mais je prends conscience désor­mais de ce qu’ils signi­fient. Je ne sais pas depuis combien de temps ça durait mais, main­te­nant que j’ai les idées claires, je dirais au moins 2016, où je disais déjà clai­re­ment être toujours fati­gué en perma­nence.

    10 ans. Je ne sais pas bien ce qu’au­rait été ma vie si j’avais pu avoir ce diagnos­tic et ce trai­te­ment des années plus tôt. Je ne sais pas bien en fait, après coup, comment j’ai même pu tenir des années ainsi.

    Je vois bien toute­fois comment ça a pu créer, entre­te­nir ou renfor­cer mon état dépres­sif chro­nique voire perma­nent pendant ces 10 dernières années.

    10 ans de souf­france physiques et mentales, de descente aux enfers.

    Est-ce que tout était attri­bu­table à ça et est-ce que tout est défi­ni­ti­ve­ment derrière ? Diffi­cile pour moi d’af­fir­mer quoi que ce soit, peut être pas, mais je ne l’ex­clus pas non plus. C’est dire.

    Il reste plein de choses qui me sont propres et qui font que je ne serai proba­ble­ment jamais comme un autre, mais j’ai un peu le vertige de tout ce temps perdu, de toutes les épreuves person­nelles et profes­sion­nelles qui ont pu en décou­ler, ou être inten­si­fiées, ou simple­ment pour lesquelles j’avais moins d’éner­gie ou de résis­tance dans l’af­fron­te­ment.

  • AI just killed hiring

    ou pas.

    Je me demande. Si un candi­dat assisté par IA peut effec­ti­ve­ment faire toutes les tâches faci­le­ment, ce n’est pas un échec, c’est une réus­site. Vous voilà avec un énorme vivier de candi­dats, tous excel­lents. Quel est le problème ?

    Non seule­ment je ne veux pas bannir l’IA des proces­sus de recru­te­ment mais je veux expli­ci­te­ment l’y auto­ri­ser.

    Savoir recou­rir à la docu­men­ta­tion, savoir utili­ser la complé­tion et la docu­men­ta­tion à bon escient, savoir sélec­tion­ner la réponse perti­nente sur stack over­flow sans copier-coller aveugle, ou même savoir solli­ci­ter son réseau sur un problème, ça fait partie du travail, et des compé­tences néces­saires.

    Prétendre évaluer le déve­lop­peur sans ses outils c’est poten­tiel­le­ment inté­res­sant intel­lec­tuel­le­ment mais c’est un mauvais filtre pour un recru­te­ment prag­ma­tique1.

    Le problème n’est pas dans l’IA, il est dans le process de recru­te­ment. L’IA n’en est que le révé­la­teur. Si un mauvais candi­dat peut réus­sir le test à l’aide d’une IA, c’est proba­ble­ment que le test n’est pas repré­sen­ta­tif de ce qu’on attend vrai­ment de lui.


    Est-ce que je fais mieux dans mes process de recru­te­ment ?

    Pas forcé­ment, pas encore, mais ça ne change pas le constat.


    1. Sauf si, effec­ti­ve­ment, vous voulez aussi bannir ces outils en condi­tion réelle. ↩︎
  • Un nouvel écran

    TL;DR: Je cherche un moni­teur ultra-large pour de la bureau­tique, du déve­lop­pe­ment web et de l’édi­tion photo. Je louche sur le Dell U4025QW et le Samsung G9 57″. Je suis preneur de conseils, et d’in­vi­ta­tion à voir les bêtes si vous en avez un en région lyon­naise.


    Le cahier des charges

    Large, au moins 21:91. Je veux pouvoir au moins mettre deux appli­ca­tions côte à côte de façon plus confor­table qu’aujourd’­hui. Ce serait top de pouvoir en mettre trois.

    Haute réso­lu­tion. Je vois la diffé­rence que ça fait sur l’écran natif du mac. L’idéal serait un 220 dpi mais je peux me faire à un 140 ou 160 dpi.

    Compa­tible mac2. C’est pénible mais les mac ont quelques contraintes en termes de réso­lu­tion et de compa­ti­bi­lité avec les grandes largeur, surtout s’il faut une mise à l’échelle entre l’af­fi­chage réel et l’af­fi­chage logique (le mode hi-dpi).

    Plus de hauteur que sur mon 24″. Prin­ci­pa­le­ment pour l’édi­tion photo, mais aussi parce qu’il m’ar­rive d’agen­cer les fenêtres avec deux l’une sur l’autre dans la partie droite. Idéa­le­ment, la hauteur d’un écran 30 à 32″, pas moins qu’un 27″.

    Bonne colo­ri­mé­trie, une bonne lumi­no­sité et un bon contraste, pour l’édi­tion photo. On peut amélio­rer quelque chose d’im­par­fait mais pas rattra­per une mauvaise dalle.

    90 ou 120Hz. Ça fait une diffé­rence de confort même sur la bureau­tique quand on défile. Je n’ai pas besoin de plus, et les macbook ne me lais­se­ront de toutes façons pas avoir plus aux réso­lu­tions que je vise.

    Je n’ai pas parlé de prix parce que j’ai la chance d’avoir un budget large si le maté­riel le justi­fie. Mettons 2 000 € maxi­mum.

    Deux réfé­rences

    Avec tout ça j’ar­rive à deux réfé­rences3 :

    D’abord le Dell U4025qw. C’est l’équi­valent d’un 32″ 4k qu’on a étendu en largeur pour obte­nir un 16:9. Il a une bonne colo­ri­mé­trie, un contraste et une lumi­no­sité correctes, et une compa­ti­bi­lité mac qui semble bonne. Son défaut prin­ci­pal c’est l’im­pré­ci­sion des objets en mouve­ment. Ce serait rédhi­bi­toire pour du jeu, mais c’est un compro­mis accep­table pour mes usages.

    Ensuite le Samsung Odys­sey Neo G9 S57CG95. C’est l’équi­valent de deux 32″ 4k côte à côte, en 32:9. Il n’a pas de défaut sur les objets en mouve­ments mais la colo­ri­mé­trie P3 est moins complète, le halo lumi­neux est signi­fi­ca­ti­ve­ment visible et les angles de vision sont assez mauvais.

    Trop large ? Pas assez large ?

    Je pour­rais vivre avec les défauts du G9 pour avoir plus large mais je ne sais pas si « plus large » ne risque de deve­nir « trop large ».

    Trop large ça pour­rait deman­der trop de mouve­ments de tête, des dépla­ce­ments de poin­teurs exagé­ré­ment longs pour toucher les éléments de menu à droite ou à gauche, et une cour­bure à laquelle je pour­rais avoir du mal à m’ha­bi­tuer. La compa­ti­bi­lité mac me semble aussi fragile.

    Inver­se­ment, vu que je veux garder mes écrans 20 ou 30 ans4, je crains de ne faire que la moitié du chemin avec un 21:9 et de me dire assez rapi­de­ment que j’au­rais du prendre 32:9 pour mettre réel­le­ment plusieurs fenêtres côte à côte.

    Conseils

    Je ne sais pas comment résoudre ce dilemme sans être devant l’un des deux écrans, ou avoir un retour de quelqu’un qui a l’un des deux.

    Si vous pouvez m’ai­dez, n’hé­si­tez pas. Ça fonc­tionne aussi si vous me conseillez autre chose que ces deux là.


    1. Je mets trop souvent des fenêtres côte à côte et un seul écran, même 32″, ne corres­pon­dra proba­ble­ment pas à ma recherche. J’ai déjà eu deux écrans côte à côte et je sais à quel point c’est incon­for­table de ne pas pouvoir avoir une fenêtre prin­ci­pale pile au centre. C’est au point que mon second écran avait fini en verti­cal sur le côté. ↩︎
    2. Il faut que ça soit sans défaut sur un macbook pro M4 pro, et compa­tible correc­te­ment sur des macbook air M4. ↩︎
    3. De manière inté­res­sante, j’avais plus ou moins les mêmes critères en 2021. À l’époque les réfé­rences dispo­nibles deman­daient trop de compro­mis. Ça a changé. ↩︎
    4. Vrai­ment. Mon 24″ date de 2007. Je n’en­vi­sage un nouveau que parce que je vais trans­mettre l’ac­tuel à mon fils. Dans le cas contraire je l’au­rais proba­ble­ment gardé jusqu’à sa fin de vie, peut-être encore plus de 10 ans. C’est aussi pour ça que mon budget est luxueux, c’est un inves­tis­se­ment à vie. ↩︎
  • Taxer le patri­moine papier

    Ça n’est pas du cash, on ne peut pas juste faire un vire­ment. Ce sont des actions, des inves­tis­se­ments.

    Alors, si on parle des ultra-riches, il est extrê­me­ment peu probable qu’il n’y ait pas au moins 2% liquide ou liqui­dable : des parts de société cotées et des actifs finan­ciers qui sont valo­ri­sables.

    Admet­tons toute­fois. Il y a proba­ble­ment une petite mino­rité de fonda­teurs de star­tup ou des déten­teurs de socié­tés fami­liales1 dont le patri­moine ne serait pas suffi­sam­ment liquide.

    Pas de problème pour autant : Si l’ar­gu­ment est que ce n’est que du papier, alors taxons sous forme de papier.

    Je ne parle pas forcé­ment de trans­fé­rer des parts de société à l’État2 : On peut très bien imagi­ner que l’État ne se serve, au-prorata, que lors des cessions futures (revente, héri­tage) et prenne les éven­tuels divi­dendes entre temps.

    C’est juste un décompte à tenir, rien d’in­fai­sable. On pour­rait même lais­ser les pouvoirs de vote au contri­buable entre temps3 .

    Pas d’im­pact sur la capa­cité de vendre ou de garder, pas d’im­pact sur la capa­cité de dilu­tion ou réin­ves­tis­se­ment, pas d’im­pact sur la direc­tion de l’en­tre­prise. On se contente de récu­pé­rer les divi­dendes (s’il y en a) et les sommes quand il y a trans­for­ma­tion en liqui­di­tés (si ça arrive un jour).

    Ce serait un cadeau immense fait à ces ultra-riches4, mais si ça permet d’avan­cer : go !


    1. Même si ça me pose un problème éthique. Au nom de quoi devrait-on garan­tir qu’une société dite « fami­liale » reste propriété unique ou majo­ri­taire d’une famille ? Ce type de garan­tie ressemble furieu­se­ment à des privi­lèges d’an­cien régime qui ne cadrent pas vrai­ment avec ma vision répu­bli­caine. ↩︎
    2. C’est un compro­mis. Ça ne me semble­rait pas impos­sible mais je sais que ça donne­rait des boutons à certains : La BPI est souvent un inves­tis­seur parmi d’autres en France. On pour­rait faire de même ici avec le trans­fert de parts de société au nom de la BPI (ou autre véhi­cule), et voir la cette dernière indem­ni­ser l’État à hauteur de valo­ri­sa­tions à déter­mi­ner entre eux. ↩︎
    3. C’est là aussi un compro­mis. Ça me semble­rait normal mais je sais que ça donne­rait là aussi des boutons à certains : Si on dit que c’est du papier, ça fonc­tionne des deux côtés. On ne peut pas à la fois refu­ser la liqui­dité en prétex­tant que c’est du papier et refu­ser en même temps de céder au pro-rata ce que repré­sente le papier en ques­tion (dont le pouvoir de déci­sion). Je ne vois pas pourquoi on devrait garan­tir aux ultra-riches qu’ils gardent entier leur pouvoir et leur contrôle sur le monde, comme si c’était un dû. ↩︎
    4. Parce que bon, les pauvres aussi aime­raient pouvoir dire qu’ils gardent le béné­fice de leur patri­moine et ne payent leur impôts qu’à leur mort, en fonc­tion de ce qu’il reste sur le compte en banque à ce moment là. Pourquoi est-ce qu’on fait ce cadeau unique­ment aux riches ? ↩︎
  • Les Reelight c’est toujours non

    Je reprends une discus­sion récente sur les Reelights.

    Sur la papier c’est magique. On attache les lumières direc­te­ment sur la fourche ou le triangle, un à trois aimants sur les rayons, et on a une lumière perma­nente sans frot­te­ment ni entre­tien.

    Au-revoir les flash

    En pratique il n’y a pas de magie. Le système ne produit pas des masses d’éner­gie et c’est adapté pour des lumières cligno­tantes de faible puis­sance. C’est inadapté pour se faire voir, tota­le­ment inutile pour voir.

    J’en avais déjà parlé et non seule­ment mon avis n’a pas changé mais la légis­la­tion m’a partiel­le­ment rejoint. Les lampes cligno­tantes sont inter­dites à vélo depuis cette année.

    Reste un problème de puis­sance

    Certaines Reelight ont un conden­sa­teur qui permet d’ali­men­ter la lampe en continu (pompeu­se­ment appelé Reepo­wer) mais il n’y a toujours pas de magie : Le système d’ai­mants direc­te­ment sur la roue manque de puis­sance.

    Dans les meilleures condi­tions, si vous arri­vez à tirer du 15 km/h en ville arrêts inclus, on parle de 2 à 5 lumens à l’ar­rière et 5 à 13 lumens à l’avant.

    Personne ne devrait viser une lumière avant à moins de 20 lumens. Si on peu se conten­ter de moins à l’ar­rière, 2 lumens ça reste en-dessous de l’ac­cep­table.

    Pour compa­rai­son, un phare avant premier prix, 3W sur dynamo, fait proba­ble­ment déjà une centaine de lumens. La plus forte de ces Reelight sans câblage corres­pond à la lampe gadget de Décath­lon à 4 euros, la SL 110, avec une pile bouton pour 30 heures en mode fixe.

    Des montages clas­siques

    Pour être complet, Reelight a aussi la RL 700 et la Nova.

    La RL 700 fait 20 à 30 lumens à l’avant à 15 km/h. Aucun chiffre n’est donné toute­fois donné pour l’ar­rière, ce qui me rend suspi­cieux. C’est aussi une lampe sans persis­tence : Elle s’étein­dra immé­dia­te­ment au feu ou au céder le passage.

    La Nova indique 60 lumens à l’avant et 30 à l’ar­rière, avec persis­ten­ce… mais en consi­dé­rant une vitesse de 30 km/h. On peut imagi­ner qu’il faut divi­ser par deux pour une vitesse urbaine moyenne plus réaliste de 15 km/h pause incluse. Vous irez plus vite hors zone dense mais vous jouez avec votre vie si vous utili­sez une lampe de faible puis­sance hors zone urbaine dense.

    Bref, on est dans les mini­mums accep­tables mais ça pour­rait fonc­tion­ner… si on n’était pas déjà entre 85 et 95 €, avec un câblage clas­sique entre la dynamo et les lampes. Pas besoin de fric­tion, c’est un avan­tage, mais on le paye cher pour une lampe qui est aux puis­sances mini­mum.


    ModèlePuis­sance arrièrePuis­sance avantType de montagePrix total
    AMS Light C2 Lumens
    @ 15 km/h
    5 Lumens
    @ 15 km/h
    Direct roue40 €
    SL150 C3 Lumens
    @ 15 km/h
    6 Lumens
    @ 15 km/h
    Direct roue45 €
    SL250 C5 Lumens
    @ 15 km/h
    13 Lumens
    @ 15 km/h
    Direct roue55 €
    SL500flash seule­ment
    (inter­dit)
    ??Câblage néces­saire80 €
    SL600flash seule­ment
    (inter­dit)
    ??Câblage néces­saire40 €
    RL 700??20–30 Lumens
    @ 15 km/h
    (sans persis­tence)
    Câblage néces­saire95 €
    Nova30 Lumens
    @ _30_ km/h
    60 Lumens
    @ _30_ km/h
    Câblage néces­saire86 €
  • Richesse, pauvreté

    Tu es pauvre quand tu n’as pas de quoi mener une vie décente dans la société qui t’en­toure en subve­nant à tous tes besoins de base.

    Tu es aisé quand tu peux t’of­frir ce que les autres n’ont pas, et que tu n’as pas à penser parti­cu­liè­re­ment avant de faire un achat.

    Tu es riche quand l’argent n’est pas une préoc­cu­pa­tion, que tu peux ne pas regar­der ou discu­ter le prix, que tu n’as pas besoin de comp­ter combien tu gagnes ou combien tu as.

    Tu es ultra-riche quand tu as un tel patri­moine que tu n’ar­ri­ve­ras pas à le dépen­ser dans toute ta vie.

    Ce ne sont que mes défi­ni­tions et ça peut bouger avec le temps mais je les aime bien parce que ça reste rela­tif. Ce n’est pas une histoire de montant, c’est une histoire de liberté.

    Le point inté­res­sant c’est que je ne vois aucune raison pour la société d’ac­cep­ter l’ac­ca­pa­re­ment que repré­sente les ultra-riches. Personne n’en profite, pas même eux.

  • Cagnottes pour Gazaouis

    J’ai un ton affir­ma­tif et cynique qui dénote mon agace­ment mais j’avoue que je ne comprends pas.

    Peut-être que je manque quelque chose. J’es­père que je manque quelque chose.

    J’ai cher­ché, en vain. Peut-être, lecteur, en sais-tu plus que moi. Je serai ravi de modi­fier mon billet pour dire à quel point j’étais à côté de la plaque, et expliquer pourquoi au suivant qui se pose la même ques­tion.


    Je vois sur les réseaux sociaux des personnes qui tentent d’au­then­ti­fier les appels a dons et cagnottes à desti­na­tions de familles gazaouies.

    On me dit qu’il a de la nour­ri­ture à Gaza mais qu’elle est rare et hors de prix. C’est certai­ne­ment le cas.

    Le fond c’est que la produc­tion des champs est déci­mée, la pêche est inter­dite, et ce qui entre par la fron­tière ou par les airs est bien trop faible pour les besoins.

    La popu­la­tion pour­rait être aussi riche que les rois du pétrole, ça ne chan­ge­rait rien au problème. Il n’y a pas (assez) de nour­ri­ture à ache­ter ou à distri­buer.


    Je vais partir sur la présomp­tion que les quelques personnes en vue qui prétendent faire le tri entre les vrais appels et les arnaques le font réel­le­ment, et que l’argent arrive là bas sous une forme ou une autre.

    Dans le meilleur des cas, ces dons permettent donc aux familles concer­nées d’ache­ter un peu de nour­ri­ture à prix d’or.

    Une famille qui meurt en moins c’est toujours ça de pris.

    Et c’est là que je diverge.

    Si la nour­ri­ture n’était pas vendue à cette famille, elle le serait à une autre. On ne change pas le nombre de familles qui ont accès à la nour­ri­ture, on décide juste desquelles. Ici ce seront celles qui perce­ront sur les réseaux sociaux occi­den­taux.

    Éthique­ment ça se pose déjà là.

    Ensuite, plus on finance, plus on fait monter les prix et plus on motive des groupes à acca­pa­rer ou voler pour la revendre, que ce soient des civils ou des groupes armés.

    Les seuls gagnants semblent les profi­teurs de guerre, les inter­mé­diaires qui prennent leur commis­sions sur les trans­ferts d’argent, et les arnaqueurs qui réus­si­ront font passer pour des gazaouis au milieu des vrais.


    Tout ça pour que des riches ailleurs dans le monde (nous) se sentent utiles en choi­sis­sant les gagnants à la lote­rie de la vie mais sans en chan­ger le nombre ?

    S’ils vous plaît, expliquez-moi que je me trompe1, parce que la situa­tion est déjà catas­tro­phique sans y ajou­ter ça.

    1. Mais ne déran­gez pas les concerné.e.s par ces véri­fi­ca­tions de cagnottes. C’est là que j’ai commencé par poser ma ques­tion. Y répondre semble agacer parce que ça a dû être déjà discuté en long et en large par le passé. Je ne cherche pas à impo­ser mes inter­ro­ga­tions à qui ne veut pas y prendre du temps. ↩︎
  • « Il faut faire les deux ! »

    Mes billets sur l’IA et l’em­preinte envi­ron­ne­men­tale m’ont amené quelques discus­sions inté­res­santes. Ce billet sert à expli­ci­ter certains de mes choix impli­cites, notam­ment le pourquoi je compare à diffé­rents usages de tous les jours, en parti­cu­lier avec l’ali­men­ta­tion.

    Pas de rempla­ce­ment

    Je ne crois pas au rempla­ce­ment pour notre empreinte envi­ron­ne­men­tale. On ne remplace pas l’usage de l’IA par un repas carné en moins. Ce n’est pas l’objet de mon message. Si certains ont compris ça, je me suis mal exprimé.

    Le jeu des crédits carbone a montré combien la logique du rempla­ce­ment était inef­fi­cace, même au-delà des fraudes.

    Il ne s’agit pas de dire qu’on peut garder un usage problé­ma­tique parce qu’on agit ailleurs. Le but n’est pas de main­te­nir un équi­libre. C’est de réduire nos émis­sions.

    Toute réduc­tion est bonne à prendre. Toute augmen­ta­tion bonne à chas­ser. L’une ne remplace pas l’autre.

    Mais une limite d’at­ten­tion

    Ce n’est toute­fois pas vrai dès qu’on parle atten­tion.

    On ne peut pas se battre sur tout, partout, tout le temps. Notre atten­tion est limi­tée. Notre éner­gie et notre bien­veillance envers le chan­ge­ment le sont aussi.

    On en est déjà à un point où les injonc­tions de toutes part provoquent des raz-le-bol régu­liers. On obtient des rejets, au mieux des épui­se­ments et des aban­dons.

    Ce n’est pas qu’un « what about ». Si on se foca­lise sur trop de choses inutiles ou insi­gni­fiantes, on n’aura rien en résul­tat. Chaque foca­li­sa­tion sur des détails ou des fausses bonnes idées réduit notre capa­cité à bouger là où ça a vrai­ment de l’im­por­tance.

    Des ordres de gran­deur

    Et donc, qu’est-ce qui a de l’im­por­tance ? À l’échelle de la planète, n’im­porte quelle petite action indi­vi­duelle semble avoir un impact déme­suré une fois agré­gée avec celle des autres.

    On ne peut pas tout trier, parce que certaines émis­sions ont des béné­fices dont on ne veut pas se passer. D’autres sont nouvelles et plus faciles à éviter que celles auxquelles ont est habi­tués.

    On peut par contre au moins parler des ordres de gran­deur.

    Ça n’a pas de sens de passer une grande éner­gie à éviter ou faire éviter aux autres toute l’an­née des empreintes qui sont ridi­cules par rapport à nos autres gestes quoti­diens tota­le­ment dispen­sables.

    On hiérar­chise un mini­mum les moyens d’at­teindre un même objec­tif, et c’est là que les compa­rai­sons commencent à avoir du sens. S’in­di­gner d’une consom­ma­tion d’eau qui annuel­le­ment n’ar­rive même pas proche d’un seul café pris dans l’an­née, c’est clai­re­ment un mauvais usage de notre éner­gie person­nelle. C’est détour­ner notre atten­tion des vrais chan­ge­ments à opérer, sachant qu’on ne pourra pas forcé­ment faire les deux.

    Et des choix à faire

    Je fais des choix sur mes combats, autant ceux que je mène vers l’ex­té­rieur que pour mes propres actions.

    J’ai beau lire, je retrouve toujours les quatre même postes dans les empreintes indi­vi­duelles. Le reste est toujours un ou plusieurs ordres de gran­deur en dessous :

    1. Réduire l’em­preinte alimen­taire, prin­ci­pa­le­ment viandes et fruits de mer ;
    2. Réduire l’em­preinte du trans­port, prin­ci­pa­le­ment les dépla­ce­ments indi­vi­duels moto­ri­sés et l’avia­tion ;
    3. Réduire l’em­preinte de consom­ma­tion, prin­ci­pa­le­ment le jetable et le renou­vel­le­ment rapide ;
    4. Réduire l’em­preinte de chauf­fage et de la clima­ti­sa­tion.

    L’ali­men­taire

    Il y a peu d’ac­tions indi­vi­duelles qui ont autant d’im­pact que réduire la viande rouge et les fruits de mer. Mieux, c’est un sujet qui ne demande quasi­ment qu’un peu de volonté.

    Réduire la viande est gagnant sur les finances, sur la santé, sur l’em­preinte en eau, sur la pollu­tion des sols, sur l’oc­cu­pa­tion des sols, sur les gaz à effet de serre, et même sur la condi­tion animale. Il n’y a quasi­ment aucune contrainte ni aucun renon­ce­ment.

    Vous vous éton­nez de pourquoi je ramène tout à la viande ?
    Voilà pourquoi.

    Les trans­ports

    Derrière, ne plus prendre la voiture indi­vi­duelle qu’ex­cep­tion­nel­le­ment est aussi un impact majeur. Ça demande malheu­reu­se­ment plus de volonté, et beau­coup de compro­mis.

    Quand on dit à quelqu’un que si, il peut faire autre­ment que prendre sa voiture, mais que ça veut dire démé­na­ger de sa maison dans le vert pour prendre un petit appar­te­ment en centre ville, forcé­ment, ça coince. Ce n’est pas mieux quand on propose de quit­ter le boulot bien payé pour en prendre un nette­ment moins bon mais plus proche de la maison. Ce n’est qu’à peine mieux si on parle de doubler le temps de trajet en prenant les trans­ports en commun.

    Ce sont pour­tant les choix à faire, qui ont une vraie impor­tance, plutôt que de jeter la pierre à l’IA ou à Google.

    Ça et partir en vacance en France ou proche plutôt qu’à l’autre bout du monde, même si c’est excep­tion­nel. Ça et renon­cer à voir aussi souvent ses cousins ou ses amis qui habitent loin. Tout ça ou au moins faire tous ces trajets en train malgré les contraintes que ça apporte.

    Pas de cheva­lier blanc

    Pas facile à entendre hein ? mais pour­tant ce sont les sujets dont on devrait discu­ter.

    Ce sont mes choix. Vous pouvez en avoir d’autres, en fonc­tion de ce que vous voyez comme faci­lité, mais n’ou­bliez quand même pas les ordres de gran­deur et les compa­rai­sons.

    Dans tous les cas, je ne fais aucune injonc­tion à la pureté.

    Je ne suis pas parfait, loin de là. J’ai beau avoir la convic­tion, j’ai mes compro­mis, mes contra­dic­tions et mes faiblesses. J’ou­blie en perma­nence mes inten­tions sur la viande et ma réduc­tion est plus faible que celle à laquelle j’as­pire. Que ce soit sur l’ali­men­ta­tion ou les trans­ports, je vis aussi en famille et en collec­ti­vité. Je n’ai pas toujours le courage de dire non quand les chan­ge­ments ne concernent pas que moi. Là aussi, je choi­sis mes combats.

    L’idée c’est d’avoir conscience de ça, et de choi­sir où on veut mettre de l’éner­gie pour avoir un impact plutôt que se foca­li­ser sur le dernier ennemi de la presse ou du réseau social. Sans cher­cher à être pure­ment ration­nel, avoir un peu d’in­for­ma­tion et de réflexion objec­tives, ça (m’) aide.