Auteur/autrice : Éric

  • Taux d’ac­ti­vité et répar­ti­tion des richesses

    Le chômage est à des niveaux extrê­me­ment élevé depuis des années en France.

    En 1975 le chômage est entre 3 et 4%. Il monte à plus de 9% en 1959 puis oscille entre 8 et 11% jusqu'en 2015, où il se met à baisser (avec un regain temporaire en 2021) jusqu'à passer sous les 8%
    Taux de chômage en France entre 1975 et 2024

    C’est vrai, mais c’est aussi trom­peur.

    « Le taux d’ac­ti­vité des 15–64 ans est de 73,6 %, son plus haut niveau depuis que l’In­see le mesure au sens du BIT (1975). »

    Le taux d’ac­ti­vité est en crois­sance lente mais conti­nue depuis 35 ans. Il est plus haut aujourd’­hui qu’il ne l’a jamais été.

    Pensez-y la prochaine fois qu’une personne de pouvoir vous dira que les français ne cherchent plus réel­le­ment à travailler.

    Les statis­tiques démontrent le contraire.

    Taux d'activité selon l'âge de 1975 à 2022. 

Le taux des hommes de 30 à 54 ans baisse en continu mais reste au-delà de 90%
Le taux des femmes de 30 à 54 ans monte lui fortement, de moins de 60% à plus de 85%.

Les jeunes, 15 à 29 ans, baissent eux notablement et de façon continue, de plus de 65% à moins de 60% voire moins de 55%.

Le taux des plus âgés, de 55 à 64 ans, démarre à 50%, baisse fortement jusqu'à fleurter les 30%, puis monte de façon continue depuis 25 ans pour dépasser aujourd'hui les 60%

    C’est d’ailleurs aussi très clai­re­ment le cas pour les seniors. Leur taux d’ac­ti­vité monte très forte­ment et de façon conti­nue depuis 25 ans. Il n’a jamais été aussi haut.

    Pensez-y quand les mêmes vous diront qu’on arrête de travailler de plus en plus tôt.

    Les statis­tiques démontrent le contraire.

    Le problème c’est plutôt que les français et françaises veulent travailler, et que le nombre d’em­ploi n’a pas augmenté aussi vite.

    Il y a certai­ne­ment une ques­tion de libé­ra­tion des femmes, et on le voit à l’aug­men­ta­tion de leur taux d’ac­ti­vité, mais il n’y a pas que ça.

    L’aug­men­ta­tion du taux d’ac­ti­vité des seniors tend plutôt à montrer que si les français travaillent plus c’est parce qu’ils en ont besoin [pour vivre correc­te­ment ?].

    Si les gens travaillent plus, plus vieux, c’est qu’il n’y a pas de manque d’ef­fort ou de volonté. Il ne sert à rien de deman­der aux français de travailler encore plus. C’est déjà ce qu’ils demandent, et ce que traduisent les chiffres du chômage.

    Moi je pose­rais surtout le problème de la répar­ti­tion des richesses.

  • IA sans l’in­tel­li­gence

    Je n’aime pas ce terme d’IA, intel­li­gence arti­fi­cielle.

    On trompe les gens. On provoque un imagi­naire de science fiction avec les robots conscients d’Asi­mov et des intel­li­gences arti­fi­cielles éthé­rées de cyber­punk.

    Ce qui est sous nos doigts aujourd’­hui ne réflé­chit pas. Ce n’est pas de l’« intel­li­gence » au sens où on l’en­tend commu­né­ment mais ça reste majeur. Ça reste un poten­tiel boule­ver­se­ment socié­tal majeur.


    J’ai tenté de parler de LLM, large language model, mais c’est cibler une tech­no­lo­gie spéci­fique. Je vais conti­nuer à parler d’IA, mais je n’aime pas ça.

    Gardez-vous de vous moquer parce que ChatGPT fait une erreur sur une addi­tion de nombres à deux chiffres. L’enjeu n’est pas là.

  • Virage pro

    J’ai peu parlé de ma nouvelle aven­ture profes­sion­nelle. J’ai fait un virage assez fort. J’ai tardé à en parler parce que je ne suis pas encore sorti du virage, et j’ai toujours un peu peur de la sortie de route.

    J’ai inté­gré un poste de Lead Soft­ware Engi­nee­ring dans un accé­lé­ra­teur à Sanofi.

    Chan­ge­ment de contexte

    Si je mets à part ma première année à faire le site web d’une choco­la­te­rie locale, j’ai toujours baigné dans des entre­prises tech avec un produit tech, où le déve­lop­pe­ment logi­ciel était le cœur de l’en­tre­prise.

    Ici c’est diffé­rent.

    Je ne travaille pas direc­te­ment sur le cœur de l’ac­ti­vité. Le digi­tal1 est au service du reste de l’ac­ti­vité. Le déve­lop­pe­ment logi­ciel c’est une partie du digi­tal, et pas forcé­ment la plus impor­tante.

    C’est un pied dans l’in­connu. Je m’at­tends à une façon diffé­rente d’abor­der la tech­nique, les inves­tis­se­ments et les déci­sions.

    Les process de qualité sont déjà un enjeu majeur vu que je vais travailler dans la branche usine. C’est aussi plein de choses à apprendre et décou­vrir, et ça c’est enthou­sias­mant.

    Accé­lé­ra­teur

    Pendant long­temps j’ai entendu autour de moi des gens dire qu’il fallait être dans une boite tech, que c’est là que tout se faisait, que je ne trou­ve­rai pas d’équi­valent ailleurs.

    Je suis passé au-delà de l’image exté­rieure. Je ne veux pas aban­don­ner ce que j’ai appris de posi­tif dans les boites tech, dont le fait de bouger vite, la liberté d’ac­tion, l’au­to­no­mie, la confiance, l’exi­gence tech­nique, etc.

    L’ac­cé­lé­ra­teur c’est juste­ment ça : Faire des bureaux et une hiérar­chie sépa­rés, y récu­pé­rer une culture et des pratiques de boites tech, avec les moyens et soutiens qui vont avec de la part de la direc­tion, puis insuf­fler ça par l’exemple dans le reste de l’en­tre­prise.

    J’es­père y trou­ver le meilleur des deux mondes, ou au moins un compro­mis inté­res­sant. En tout cas c’est le plan. De ce que j’en ai vu jusqu’à présent, le pari est plutôt réussi.

    C’est un chan­ge­ment d’échelle

    Si je mets de côté mon passage à Yahoo! et celui dans une ESN de moyenne impor­tance, j’ai fait 20 ans dans des boites de 10 à 200 personnes, géné­ra­le­ment moins de 200.

    Ici c’est 80 à 90 000 employés.

    Je vais être un rouage d’une grande machine, avec les process qui vont avec, une proxi­mité humaine diffé­rente, proba­ble­ment moins de flexi­bi­lité, et peu de capa­cité d’in­fluen­cer les déci­sions stra­té­giques à l’échelle de l’en­tre­prise.

    Je ne sais pas encore trop ce que ça va impliquer, pas forcé­ment du néga­tif, mais ça va être clai­re­ment diffé­rent.

    Là aussi, cepen­dant, peut-être ce chan­ge­ment d’échelle sera mitigé par le côté accé­lé­ra­teur, et le senti­ment d’ap­par­te­nance à un groupe plus raison­nable qui a une mission à part entière.

    Une ques­tion de péren­nité et stabi­lité

    Je cherche un peu de stabi­lité et d’im­pli­ca­tion long terme que je n’ai pas réussi à trou­ver jusque là. Il y a certai­ne­ment des causes intrin­sèques à ma personne2, mais aussi d’autres liées à l’en­vi­ron­ne­ment que j’ai côtoyé jusque là.

    Une start-up c’est quelques personnes, quelques dizaines. Je ne sais pas jusqu’où je peux parler de star­tup mais ça s’ar­rête certai­ne­ment à quelques centaines.

    L’idée c’est qu’on n’est pas censé rester entre 20 et 200 personnes. Soit ça croit, soit ça tombe. Si je n’ai fait que ça, que je ne sais faire que ça, je vais conti­nuer à devoir passer d’une boite à l’autre.

    L’in­ten­tion est qu’ici ce soit diffé­rent.

    Au-delà de tout ça, j’ai quand même aussi la petite musique de l’âge. À 45 ans3 je commence à me poser des ques­tions sur l’ave­nir. Il y aura un âge où on ne m’em­bau­chera plus, surtout dans le milieu big tech, encore plus dans l’en­vi­ron­ne­ment start-up & scale-up. Ça fait déjà des années que je fleure déjà le top 10 des plus âgés dans les entre­prises que je rejoins.

    Bref, il y a un moment où il faudra que je trouve une place ailleurs, une place qui soit pérenne. Peut-être est-ce tôt pour y penser, peut-être pas, mais ça fait partie de la réflexion en tâche de fond, de pourquoi c’est peut-être le bon moment pour moi d’es­sayer ce grand virage. En tout cas je ne me crois pas assez vieux pour avoir peur ou envie d’es­sayer, et ça c’est posi­tif.

    C’est un chan­ge­ment de rôle

    Le vrai chan­ge­ment possible c’est le chan­ge­ment de rôle.

    La hiérar­chie est bien plus écra­sée qu’on ne le pense mais, dans une struc­ture de 80 ou 90 000 personnes, mon posi­tion­ne­ment est forcé­ment diffé­rent de mes précé­dents.

    Je crois que c’est ce qui m’a fait le plus réflé­chir.

    J’ai besoin de liberté, d’im­pact, de fierté. Dès mes premières années, même en ESN, j’ai été élec­tron libre, expert et pompier, puis consul­tant. Je suis sur des rôles de direc­tion depuis quasi­ment 15 ans, avec la capa­cité et la liberté de prendre mes déci­sions.

    Exécu­ter les instruc­tions d’un autre sans être entendu m’use très rapi­de­ment les nerfs. La fin de mes aven­tures a d’ailleurs souvent été suite à une période de ce type.

    Bref, je suis Lead, ce qui ne veut rien dire. En pratique j’ai la respon­sa­bi­lité des équipes logi­cielles de l’ac­cé­lé­ra­teur lyon­nais qui va s’oc­cu­per des usines, autant sur la tech­nique que sur l’or­ga­ni­sa­tion. Mon direc­teur semble vouloir me lais­ser faire mes choix et prendre mes respon­sa­bi­li­tés, peut-être plus que je ne m’y atten­dais.

    Il y a certaines choses où je serai très cadré mais dans l’en­semble j’ai l’im­pres­sion que j’au­rai une grande auto­no­mie, ce qui me convient très bien. Il y a même des sujets où j’ai l’im­pres­sion que je vais être plus libre ici que je ne l’ai en réalité été vis-a-vis de mes CEO en CTO ou VP Engi­nee­ring de start-up/scale-up.

    Un chan­ge­ment de titre

    Je dis toujours que les titres ne sont pas l’im­por­tant. Je le pense, vrai­ment. Avec le chan­ge­ment de rôle vient un chan­ge­ment de titre qui quand même imposé un vrai moment de réflexion, voire de doute.

    Ce n’était pas une ques­tion de ce que je fais, c’était une ques­tion de ce que j’af­fiche. Avec le temps, je me suis rendu compte que la fierté joue un grand rôle pour moi. J’ai besoin d’être fier de ce que je fais, de ce que je suis, et le voir dans le regard d’au­trui.

    Je fais sur ce poste de Lead ce qu’on aurait appelé Direc­teur ou Head Of dans la plupart des entre­prises de la tech mais je ne l’af­fiche pas. C’est peut-être un des éléments qui, incons­ciem­ment, m’a fait retar­der mon annonce.

    Le chemin intel­lec­tuel n’est pas encore terminé. Il avance. Je vais trou­ver d’autres raisons d’être fier qu’un titre Linke­din. C’est proba­ble­ment aussi bien.

    Il y a aussi ce qui ne change pas

    Le terme « entre­prises à mission » me fait toujours un peu sourire mais, au moins, j’ai depuis long­temps essayé de choi­sir des entre­prises que je trou­vais utiles socia­le­ment, dont le produit avait du sens pour moi.

    Je n’ai aucune envie d’être le CTO de la dernière brosse à dent connec­tée, ni de parti­ci­per à je ne sais quelle spécu­la­tion autour du Web3 et des NFT. Je n’ai pas envie de travailler à la publi­cité ou au pistage de la popu­la­tion.

    Sanofi fait de la santé. Le cœur c’est la R&D phar­ma­ceu­tique et les vaccins, puis les usines pour produire. C’est utile à la société. Ça compte énor­mé­ment pour moi.

    Bref, j’ai tout changé

    C’est un gros virage dans mon envi­ron­ne­ment pro.

    Depuis trois semaines, même si je reste dans un envi­ron­ne­ment cultu­rel très connu, je découvre un nouveau monde et j’ap­prends ce que sera mon terrain de jeu.

    Grand groupe oblige, je ne peux ni ne veux en dire trop publique­ment, mais si on se connait vous êtes les bien­ve­nus à venir en parler avec moi en privé.


    1. Ils parlent anglais, la divi­sion c’est la divi­sion digi­tal. Je ne sais pas comment traduire ça complè­te­ment alors je laisse tel quel. ↩︎
    2. J’en ai quelques unes, dont certaines sur lesquelles j’ai pu agir derniè­re­ment, mais l’in­tros­pec­tion n’est jamais termi­née que le jour où on décide d’ar­rê­ter de cher­cher. ↩︎
    3. En fait non, 46 depuis quelques jours. Commen­cer à se mentir à soi-même sur son âge n’in­dique-t-il pas qu’on est passé chez les vieux ? ↩︎
  • Des prises de notes avec Logseq

    Après des années de nvalt et stan­dard­notes ainsi qu’une tenta­tive sous Notion, je suis passé à Logseq pour mes notes pro et je ne regrette pas.

    Jour­nal de bord

    La philo­so­phie est celle du jour­nal (log). On a une page pour la jour­née et on tape dedans sans cher­cher à orga­ni­ser une hiérar­chie de page et de sous-page pour chaque sujet.

    À la place de la struc­tu­ra­tion des pages on va struc­tu­rer notre contenu. Tout est pensé sous forme hiérar­chique, un peu comme une carte mentale. Une idée, une note, un contexte. Ça peut être un mot, une phrase, ou tout un para­graphe. Si j’ajoute du contenu, une sous-idée, une sous-note, un sous-contexte, je l’in­dente en dessous.

    • Premier sujet de la jour­née
      • première pensée sur ce sujet
      • autre idée
        • je déve­loppe un peu
        • je déve­loppe toujours
          • atten­tion, ce point là néces­site quelques détails
      • On a dévié sur autre chose
        • on déve­loppe
    • Second sujet de la jour­née

    Visuel­le­ment on peut ajou­ter des titres ou de la mise en forme mais c’est unique­ment cosmé­tique.

    Réfé­rences

    Le béné­fice arrive quand on fait des réfé­rences. Si un concept ou un sujet risque de reve­nir, on fait une réfé­rence, soit avec la syntaxe [[page wiki]] soit avec la syntaxe #hashtag. Il y a aussi une aide spéci­fique pour faire réfé­rence à une date (et donc au jour­nal de la dite date).

    Comme dans un Wiki, ça crée la page corres­pon­dante(*). Dans cette page vous pouvez aussi avoir un contenu spéci­fique mais rete­nez-vous de trop y toucher au début. L’in­té­rêt ce sont surtout les rétro-liens auto­ma­tiques.

    En bas de chaque page, vous avez tous les blocs qui y font réfé­rence. Chaque bloc a son contexte (les points parents) et son contenu (le contenu du point qui contient la réfé­rence mais aussi ses sous-points).

    Si vous tapez unique­ment dans votre jour­nal du jour et que vous indiquez #archi à chaque fois que vous parlez d’ar­chi­tec­ture, vous aurez auto­ma­tique­ment une page #archi qui contient le jour­nal de toutes les discus­sions d’ar­chi­tec­ture, avec le contexte (dont le jour­nal daté) et le contenu.

    Ces réfé­rences sont cliquables dans les deux sens. La navi­ga­tion est donc super facile pour aller fouiller les contextes et les concepts.

    Tâches

    Ce qui m’a convaincu ce sont les tâches. Comme pas mal d’ou­tils, on peut trans­for­mer une ligne en tâche avec une case à cocher.

    Ici je retrouve ma tâche dans le jour­nal du jour, mais aussi dans toutes les pages liées (un lien dans la ligne de la tâche ou dans une ligne parente dans la hiérar­chie).

    Chaque fois qu’une tâche est affi­chée à cause d’une réfé­rence, il y a tout son contexte, cliquable. Si c’est une réfé­rence de date, ça appa­rait dans le jour­nal du jour concer­née (c’est juste une page et une réfé­rence comme d’autres).

    J’ai toujours sous la main tout ce qui est perti­nent dans le contexte en cours et je ne perds plus rien. Mieux, je retrouve aussi tout ça dans la liste globale des tâches, qu’on peut oppor­tu­né­ment ajou­ter à un panneau laté­ral.

    Adap­ta­tion

    Jour­nal, réfé­rences et tâches sont assez bien agen­cés pour que ça emporte mon choix face à tout ce que j’ai testé jusqu’à présent.

    Ce ne fut pas simple. J’ai échoué à mon premier essai parce que j’ai essayé de lutter contre le logi­ciel. J’ai tenté d’ins­tal­ler trop de plugins, de saisir mes conte­nus dans des pages dédiées comme un Notion plutôt que dans le jour­nal, de faire peu de liens, etc.

    Il faut entrer dans la logique, faire plutôt trop de liens que pas assez, utili­ser la hiérar­chie lors de la saisie et faire confiance au logi­ciel.

    Le second frein, c’est juste­ment la hiérar­chie. C’est affi­ché comme une liste à puces. Au départ ça m’a donné envie de m’en échap­per pour retrou­ver des para­graphes simples comme nvalt ou stan­dard­notes (ou même Notion). Il m’a fallu me forcer quelques jours à juste oublier cette appa­rence de liste et à taper quand même. Là ça a commencé à prendre son sens.

    S’il y avait un dernier point, c’est l’as­pect austère, dont l’édi­teur qui est basé sur du Mark­down plutôt qu’un WYSIWYG. Je le regrette mais on s’y fait assez faci­le­ment.

    Geeks

    Je ne décris pas tout parce que c’est riche sous la capot mais trois points quand même :

    • Tout ça est stocké sous forme de fichiers mark­down. La synchro­ni­sa­tion recom­man­dée entre deux appa­reils est d’ailleurs de simple­ment écrire dans un dossier Drop­box, Google Drive ou autre.
      Pour le mobile, sauf à savoir synchro­ni­ser un réper­toire de fichiers, il faut pour l’ins­tant passer par le méca­nisme de synchro­ni­sa­tion native en beta, qui est réservé aux soutiens payants.
    • La hiérar­chie est encore plus au cœur qu’on ne le pense. C’est en fait un graphe, et les pages sont autant des nœuds de ce graphe que n’im­porte quel élément de hiérar­chie dans le contenu. En fait en cliquant sur n’im­porte quel item, on peut l’ou­vrir comme une page, ou y faire réfé­rence.
      C’est mon (*) de tout à l’heure. Les réfé­rences c’est autant une page que n’im­porte quel bloc.
    • Il y a un système de requête qui permet de faire des recherches dans le graphe et affi­cher les blocs trou­vés ou les réfé­rences vers les blocs trou­vés. Celui qui le veut peut donc construire un système ad hoc assez complexe à sa guise.
  • Isola­tion et clima­ti­sa­tion

    Je vois encore parler d’iso­la­tion pour la lutte contre les très fortes chaleur, en l’op­po­sant à la clima­ti­sa­tion.

    Je crois qu’il y a mauvaise compré­hen­sion : L’iso­la­tion ne rafrai­chit rien, elle se contente d’ajou­ter un peu d’iner­tie. Ce qui est chaud mettra plus long­temps à capter le frais exté­rieur. Ce qui est froid mettra plus long­temps à capter le chaud exté­rieur.

    C’est parfait en hiver. On a une source de frais (l’air exté­rieur) et une source de chaleur (notre présence, notre frigo, notre télé­vi­sion, notre plaque de cuis­son, notre four, et tous les appa­reils élec­triques ou élec­tro­niques). Plus on isole, plus on limite l’im­pact de la source de frais. Si ça ne suffit pas, on ajoute une source de chaleur inté­rieur avec le chauf­fage.

    En été c’est plus compliqué.

    En jour­née on cumule une source de chaleur exté­rieure cumu­lée à une source de chaleur inté­rieur (notre présence, notre frigo, notre télé­vi­sion, notre plaque de cuis­son, notre four, et tous les appa­reils élec­triques ou élec­tro­niques). Ça chauffe, inva­ria­ble­ment. L’iso­la­tion permet de limi­ter un des deux apports mais ça chauffe forcé­ment.

    Idéa­le­ment on évacue la chaleur récu­pé­rée en jour­née en lais­sant entrer l’air frais la nuit. Bonus pour ceux qui peuvent créer un courant d’air avec un appar­te­ment traver­sant.

    C’est là que ça commence à coin­cer.

    En périodes cani­cu­laires, la nuit ne rafrai­chit pas, ou pas assez. On gagne donc de la chaleur chaque jour, sans rien pouvoir y faire. L’iso­la­tion peut même empi­rer le problème puisqu’elle limite les trans­ferts de chaleur autant pour en gagner que pour en perdre.

    Avec le réchauf­fe­ment clima­tique ces périodes sont chaque année de plus en plus chaudes, et surtout de plus en plus longues. C’est explo­sif, surtout en zone urbaine où le béton régur­gite la chaleur de la jour­née, où beau­coup d’ap­par­te­ments ne béné­fi­cient d’au­cun courant d’air.

    Graphique montrant les vagues de chaleur entre 1947 et 2024. Les points sont placés en fonction de l'intensité maximale en °C (ordonnée) et de l'année (abscisse). La taille du point dépend de la sévérité. 

La densité des événements augmente très largement avec le temps.
    Si vous avez l’im­pres­sion que la densité des événe­ments augmente drama­tique­ment avec le temps, c’est que vous avez bien lu le graphique.

    L’iso­la­tion ne suffit pas, il faut aussi une source de frais en paral­lèle. Les deux agissent de concert.

    Malgré tout ce que ça implique, il va être de plus en plus diffi­cile de se passer de clima­ti­sa­tion. On peut juste en limi­ter l’usage en isolant le mieux qu’on peut.

  • Wire­guard inté­gré dans les Free­box

    Je réflé­chis à rapa­trier chez moi certaines données qui sont dans des services en ligne en ce moment.

    Je suis prêt à me faire aux aléas, au risque de panne ou de décon­nexion. J’ai plus de mal sur l’as­pect sécu­rité, parti­cu­liè­re­ment concer­nant l’hé­ber­ge­ment de fichiers.

    Si je mets un Next­cloud, il va immé­dia­te­ment se retrou­ver sur Shodan, être vulné­rable sur les failles récentes ou si je tarde un peu aux mises à jour. Je n’ai pas de secret d’État mais j’ai­me­rais éviter que tout parte aux quatre vents.

    Je me vois mal juste ouvrir le port sur Inter­net.

    J’ima­gi­nais partir sur du port knocking, qui couvrait bien mon modèle de menace, mais je découvre que les Free­box Pop ont un serveur VPN inté­gré. Moins d’une minute plus tard me voilà avec une confi­gu­ra­tion Wire­guard dispo­nible sur mes diffé­rents appa­reils, smart­phone inclus.

    En cas de besoin, je l’al­lume et j’ai accès à tout mon réseau local depuis n’im­porte où. Juste parfait.

  • Explo­ra­tion des données de la machine PPC pour l’apnée du sommeil

    J’ai une machine à pres­sion posi­tive conti­nue (PPC) pour l’apnée du sommeil. Il y a tout un télé­suivi vers le cloud du construc­teur puis vers le pres­ta­taire de télé­suivi. Là bas j’ai accès pour chaque jour à la durée de fonc­tion­ne­ment, la moyenne des fuites d’air sur la nuit et et le nombre moyen d’apnées par heure.

    Ça me semble pauvre. Je branche la machine avant de m’en­dor­mir. Il peut m’ar­ri­ver de lire ou regar­der une série une bonne heure avant de m’en­dor­mir. J’étais curieux d’avoir quelque chose de plus précis que ces chiffres agré­gés.

    Il s’avère qu’en plus de la télé­trans­mis­sion par GSM, ces machines ont une carte SD où tout est enre­gis­tré.

    J’ai donc décou­vert le logi­ciel OSCAR, qui sait déco­der tout ça.

    Là on a désor­mais l’en­re­gis­tre­ment de toutes les données de pres­sion, de fuite, d’apnée, de respi­ra­tion, de ronfle­ment et de flux. J’ai les statis­tiques chif­frées, les graphiques quoti­diens avec une réso­lu­tion qui va au moins jusqu’au dixième de secondes, la liste précise et horo­da­tée de tous les événe­ments détec­tés, et des graphiques agré­gés par jour.

    Je ne sais pas encore trop quoi en faire mais ça satis­fait ma curio­sité et ça peut servir de base de discus­sion avec le pres­ta­taire si certaines choses restent trop floues (ou pour détec­ter s’ils font de nouveau n’im­porte quoi avec mes données et me racontent de nouveau n’im­porte quoi pour noyer le pois­son).

    Note : Le logi­ciel dit que les données sont détaillées sur la carte unique­ment pour la dernière semaine, puis la machine garde moins de choses pour les histo­riques longs. Le logi­ciel récu­père et sauve­garde ça, donc pour vrai­ment tout avoir il faudrait faire une synchro­ni­sa­tion manuelle toutes les semaines. En pratique je n’ai pas vu de diffé­rence entre les données récentes et les anciennes. Tout au plus je vais penser à synchro­ni­ser avant qu’ils ne récu­pèrent la carte SD de leur côté.

  • Apnée du sommeil, 2 semaines après

    J’avais écrit il y a trois semaines que j’al­lais être appa­reillé.

    C’est fait.

    À quoi ça ressemble

    J’ai une sorte de harna­che­ment sur la tête pour faire tenir une bulle hermé­tique autour de mon nez. Le tout est relié avec un tuyau souple jusqu’à une petite machine sous ma table de nuit qui main­tient une pres­sion d’air. Rien de vrai­ment complexe sur le prin­cipe.

    Il y a de la pres­sion, donc si j’ouvre la bouche j’ai l’air qui entre par le nez et ressort par la bouche. Ça rend diffi­cile et désa­gréable de parler. Une fois la machine bran­chée je suis isolé.

    Le masque n’est pas super agréable. En serrant trop c’est vite désa­gréable. En serrant trop peu ça fait vite des fuites d’air. Dans les deux cas ça se déplace faci­le­ment avec mes posi­tions sur l’oreiller.

    Il y a plusieurs types de masques et plusieurs tailles. Je vais voir si je peux essayer autre chose, ou au moins la taille en dessous.

    Il reste que, même avec tout ça et ce gros tuyau, ça s’ou­blie. En fait je trouve même la pres­sion d’air agréable, faci­li­tante pour la respi­ra­tion, donc je ne ressens pas une contrainte très impor­tante.

    La machine derrière est plus petite que je ne pensais, tota­le­ment silen­cieuse. Si je m’en­tends respi­rer c’est surtout pour l’air que j’ex­pire via le masque. Ma femme à côté n’en­tend rien.

    Il y a un télé­suivi. La machine enre­gistre les usages, les pres­sions, les détec­tions d’apnées, et les fuites d’air du masque. Tout ça est tracé et envoyé au tech­ni­cien qui me suit via une carte SIM inté­grée à la machine. Ce tech­ni­cien remonte ensuite une statis­tique d’usage à la CPAM (l’usage condi­tionne le rembour­se­ment) et les métriques au méde­cin pour qu’il puisse adap­ter le trai­te­ment.

    Les métriques me sont aussi présen­tées par le site en ligne de l’en­tre­prise qui fait le télé­suivi. Pour l’anec­dote, ça m’a permis de remarquer que les données suivies depuis deux semaines étaient celles d’un autre patient, même si j’ai du insis­ter pour leur faire recon­naitre et corri­ger. Pas très heureux du point de vue respect des données person­nelles et médi­cales.

    Est-ce que ça fonc­tionne ?

    Je crois que je dois faire d’abord un retour en arrière parce que même ceux qui me côtoient chaque jour ne s’en aperçoivent pas forcé­ment : Quand je réponds « je suis fati­gué en ce moment » c’est d’une inten­sité plus proche de l’épui­se­ment.

    Je me couche tôt mais m’en­dors diffi­ci­le­ment la nuit malgré une grande fatigue. Je me lève en géné­ral aussi fati­gué que la veille au soir. Certains jours je suis fati­gué, d’autres je suis épuisé. Le week-end il m’ar­rive de me réveiller à 11h, manger, faire la sieste juste ensuite jusque 17h, et me recou­cher tôt le soir. Malgré ça je reste fati­gué.

    Sur les deux semaines avec la machine, je m’en­dors faci­le­ment tous les soirs et me lève tous les matins sans peiner. C’est déjà une vraie réus­site. Je ne lutte pas pour rester éveillé en jour­née, alors que c’était du quoti­dien depuis des années. Si c’est diffi­cile à quali­fier pour moi, ma famille voit une diffé­rence très nette dans mon compor­te­ment en jour­née.

    Factuel­le­ment, la machine me dit que j’ai divisé par 10 mes apnées du sommeil, ce qui serait une bonne nouvelle vu les risques asso­ciés.

    Au niveau des effets posi­tifs, ça m’a aussi coupé le ronfle­ment, tota­le­ment, et ça ça peut vrai­ment chan­ger le sommeil de ma femme. Ça compte aussi.

    Si je reste mesuré c’est que le sommeil est quand même très contex­tuel. Parfois ça va mieux, puis ça repart. Là j’ai beau­coup de chan­ge­ments en ce moment donc je ne veux pas sauter trop vite aux conclu­sions. Je suis d’au­tant plus mesuré que j’ai quand même dormi 20h dans la jour­née de samedi.

    Bref, j’at­tends de voir sur le long terme mais ça reste très encou­ra­geant malgré la gêne du masque qui me semble peu adapté.

  • Coût caché de la voiture

    On parle coût des trans­ports en commun. On le voit, on le paye au ticket ou à l’abon­ne­ment.

    La voiture cache ses coûts, et ils sont pour­tant impor­tants.

    On pense à l’es­sence, les péages et les parkings.

    Derrière il y a les coûts d’en­tre­tien mais aussi les consom­mables comme l’huile, les pneu­ma­tiques ou même le lave-glaces et les lavages éven­tuels.

    En coût fixe on a la carte grise, l’im­ma­tri­cu­la­tion mais aussi l’as­su­rance, le contrôle tech­nique et tous les acces­soires qu’on achète.

    Si la voiture ne dort pas dans l’es­pace public il faut comp­ter le coût du garage ou de l’es­pace sur lequel on stationne — part dans l’achat ou la loca­tion de l’ha­bi­ta­tion, de ses charges, de ses taxes éven­tuelles.

    À tout ça il faut ajou­ter la dépré­cia­tion de la voiture elle-même, qui perd de la valeur avec les années et le kilo­mé­trage.

    C’est énorme.


    Le fisc, peu habi­tué à sur-esti­mer les abat­te­ments, consi­dère un coût agrégé de 37 centimes le kilo­mètre pour les gros rouleurs dans les voitures les moins puis­santes. Les péages et parkings sont en plus.

    Dans une 3008 qui fait 15 000 km / an, plus repré­sen­ta­tive, on est plus proche des 50 centimes le kilo­mètre.

    Ça rela­ti­vise tout de suite le coût du ticket de bus, surtout s’il s’agit de payer le parking public en centre ville ensuite.


    Si ça vous semble beau­coup, les esti­ma­tions parlent d’un coût moyen à l’an­née de 5 à 10 000 €. Ça donne 30 à 60 centimes le kilo­mètre pour le kilo­mé­trage moyen de 15 000 km par an.

    On retombe sur nos mêmes ordres de gran­deur.


    Même en consi­dé­rant une voiture qu’on a déjà pour d’autres raisons, donc en excluant les coûts fixes et avec une sous-évalua­tion en imagi­nant des coûts variables au plus juste, on tombe très diffi­ci­le­ment sous les 15 cents du kilo­mètre.

    Avec un trajet domi­cile-travail de 10 km, ce coût margi­nal sous estimé est déjà plus impor­tant que la part du sala­rié pour l’abon­ne­ment de trans­port en commun : Mieux vaut lais­ser la voiture au garage.

    Et là on ne compte aucun parking, aucun péage, mais surtout aucun aléas comme une panne ou un acci­dent.

  • Sauve­garde photos, juin 2025

    J’ar­rive enfin à la fin de mes aven­tures de sauve­gardes. J’ai une série de scripts qui récu­père toutes mes données sur un disque, puis un script qui fait de la sauve­garde incré­men­tal.

    Malheu­reu­se­ment arrive ce que je crai­gnais : Le temps de tout boucler j’ai quelque chose qui tombe en panne et qui néces­site que je m’y penche de nouveau.


    Aujourd’­hui nos appa­reils Android synchro­nisent leurs photos avec Google Photos. On s’en sert aussi pour des albums parta­gés entre nous.

    J’uti­li­sais rclone pour récu­pé­rer tout ça en local ensuite.

    Google a malheu­reu­se­ment changé et bridé ses APIs pour Google Photos. Les outils externes comme rclone ne peuvent plus accé­der qu’aux photos qu’ils ont créé eux-mêmes, ce qui perd tout inté­rêt pour de la sauve­garde.

    Il va falloir trou­ver autre chose, soit en utili­sant un outil qui mime les accès web, soit rempla­cer Google Photos par quelque chose de plus perti­nent sur tous nos télé­phones Android.

    Dites-moi si vous avez des idées.

    Note : J’aime beau­coup Nexcloud mais je ne souhaite pas forcé­ment mettre un serveur ouvert sur Inter­net aujourd’­hui chez moi.


    Mes critères :

    • Sauve­garde des photos prises avec les smart­phones Android
    • Ne consomme pas exces­si­ve­ment la batte­rie des smart­phones
    • Possi­bi­lité de sauve­garde incré­men­tale par un script externe
    • Gratuit ou vrai­ment vrai­ment pas cher (en sépa­rant les comptes de la famille)
    • Idéa­le­ment, quelque chose d’open source avec la possi­bi­lité de l’auto-héber­ger un jour (mais pas aujourd’­hui)

    Vous les synchro­ni­sez où vos photos vous ?