Ça n’est pas du cash, on ne peut pas juste faire un virement. Ce sont des actions, des investissements.
Alors, si on parle des ultra-riches, il est extrêmement peu probable qu’il n’y ait pas au moins 2% liquide ou liquidable : des parts de société cotées et des actifs financiers qui sont valorisables.
Admettons toutefois. Il y a probablement une petite minorité de fondateurs de startup ou des détenteurs de sociétés familiales1 dont le patrimoine ne serait pas suffisamment liquide.
Pas de problème pour autant : Si l’argument est que ce n’est que du papier, alors taxons sous forme de papier.
Je ne parle pas forcément de transférer des parts de société à l’État2 : On peut très bien imaginer que l’État ne se serve que sur lors des cessions futures (revente, héritage) et prenne les éventuels dividendes entre temps.
C’est juste un décompte à tenir, rien d’infaisable. On pourrait même laisser les pouvoirs de vote au contribuable entre temps3 .
Pas d’impact sur la capacité de vendre ou de garder, pas d’impact sur la capacité de dilution ou réinvestissement, pas d’impact sur la direction de l’entreprise. On se contente de récupérer les dividendes (s’il y en a) et les sommes quand il y a transformation en liquidités (si ça arrive un jour).
Ce serait un cadeau immense fait à ces ultra-riches4, mais si ça permet d’avancer : go !
- Même si ça me pose un problème éthique. Au nom de quoi devrait-on garantir qu’une société dite « familiale » reste propriété unique ou majoritaire d’une famille ? Ce type de garantie ressemble furieusement à des privilèges d’ancien régime qui ne cadrent pas vraiment avec ma vision républicaine. ↩︎
- C’est un compromis. Ça ne me semblerait pas impossible mais je sais que ça donnerait des boutons à certains : La BPI est souvent un investisseur parmi d’autres en France. On pourrait faire de même ici avec le transfert de parts de société au nom de la BPI (ou autre véhicule), et voir la cette dernière indemniser l’État à hauteur de valorisations à déterminer entre eux. ↩︎
- C’est là aussi un compromis. Ça me semblerait normal mais je sais que ça donnerait là aussi des boutons à certains : Si on dit que c’est du papier, ça fonctionne des deux côtés. On ne peut pas à la fois refuser la liquidité en prétextant que c’est du papier et refuser en même temps de céder au pro-rata ce que représente le papier en question (dont le pouvoir de décision). Je ne vois pas pourquoi on devrait garantir aux ultra-riches qu’ils gardent entier leur pouvoir et leur contrôle sur le monde, comme si c’était un dû. ↩︎
- Parce que bon, les pauvres aussi aimeraient pouvoir dire qu’ils gardent le bénéfice de leur patrimoine et ne payent leur impôts qu’à leur mort, en fonction de ce qu’il reste sur le compte en banque à ce moment là. Pourquoi est-ce qu’on fait ce cadeau uniquement aux riches ? ↩︎
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