Apnée du sommeil, quatre mois après

On m’a diagnos­tiqué une apnée du sommeil très sévère avant l’été. Je suis appa­reillé depuis juin.

J’ai changé d’em­ploi et de pas mal d’ha­bi­tudes au même moment. Pendant un bon moment ça a brouillé mes repères. J’étais peu capable de mesu­rer la diffé­rence avant/après, ou de savoir à quoi l’at­tri­buer.

Je crois que c’est assez clair dans ma tête main­te­nant. Chaque fois que je dors sans la machine, par exemple parce que j’ai le nez bouché, je me retrouve dans un état de fatigue impor­tant, immé­dia­te­ment.

Je m’amu­sais des chiffres du diagnos­tic — je passais litté­ra­le­ment plus de temps en apnée qu’en respi­ra­tion — mais je prends conscience désor­mais de ce qu’ils signi­fient. Je ne sais pas depuis combien de temps ça durait mais, main­te­nant que j’ai les idées claires, je dirais au moins 2016, où je disais déjà clai­re­ment être toujours fati­gué en perma­nence.

10 ans. Je ne sais pas bien ce qu’au­rait été ma vie si j’avais pu avoir ce diagnos­tic et ce trai­te­ment des années plus tôt. Je ne sais pas bien en fait, après coup, comment j’ai même pu tenir des années ainsi.

Je vois bien toute­fois comment ça a pu créer, entre­te­nir ou renfor­cer mon état dépres­sif chro­nique voire perma­nent pendant ces 10 dernières années.

10 ans de souf­france physiques et mentales, de descente aux enfers.

Est-ce que tout était attri­bu­table à ça et est-ce que tout est défi­ni­ti­ve­ment derrière ? Diffi­cile pour moi d’af­fir­mer quoi que ce soit, peut être pas, mais je ne l’ex­clus pas non plus. C’est dire.

Il reste plein de choses qui me sont propres et qui font que je ne serai proba­ble­ment jamais comme un autre, mais j’ai un peu le vertige de tout ce temps perdu, de toutes les épreuves person­nelles et profes­sion­nelles qui ont pu en décou­ler, ou être inten­si­fiées, ou simple­ment pour lesquelles j’avais moins d’éner­gie ou de résis­tance dans l’af­fron­te­ment.

Comments

3 réponses à “Apnée du sommeil, quatre mois après”

  1. Avatar de Delphine
    Delphine

    Tellement triste et tellement contente pour toi en même temps

  2. Avatar de Kozlika

    Comme Delphine. Mais essentiellement ça fait tellement plaisir d’entendre/lire qu’il y a de la lumière au bout du tunnel.

  3. Avatar de gilda
    gilda

    Je peux confirmer, en temps que porteuse d’une béta-thalassémie mineure qui fait de moi quelqu’un de perpétuellement fatiguée, que la fatigue permanente use le moral.
    Et que souvent, si l’on consulte alors on tend à vouloir nous traiter pour une dépression alors que ce n’est pas le moral bas qui nous rend fatigués mais la fatigue permanente qui à force nous mine le moral.
    Contente pour toi de la solution enfin trouvée.

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