Catégorie : Vie personnelle

  • Marques de vélo

    J’ai cher­ché un vélo urbain. Je n’ai trouvé aucun compa­ra­teur exhaus­tif donc j’ai fouillé marque à marque, et pour ça j’ai cher­ché l’in­té­gra­lité des marques.

    Voilà ce que j’ai trouvé. J’ai volon­tai­re­ment exclu les marques qui ne font que pas autre chose que de l’élec­trique, du cargo, du sport, de la course, du pliable ou du tout terrain. En gros j’ai gardé ce qui ressemble à de l’ur­bain, du vtc ou du trek­king.

    Bien entendu, vous êtes les bien­ve­nus à me poin­ter des noms s’il en manque

  • Plan vélo

    J’ai aujourd’­hui un vieux B-Twin 5. C’est un gros VTC lourd avec des pneus épais. 18 Kg sans porte-bagages quand même. Il était parfait pour sa desti­na­tion d’ori­gine, nous accom­pa­gner sur 15 jours de vélo tourisme avec tente sur le porte-bagage.

    À 18 Kg à nu plus l’ajout du porte-bagage, de la béquille et de deux ou trois trucs, je sens le poids quand je dois le porter dans l’es­ca­lier qui mène à la cave pour le rentrer ou le sortir.

    Ajou­tez à ça que pour passer sur le petit plateau avant, indis­pen­sable lors d’une montée du trajet retour du boulot, je dois pous­ser la chaîne au pied avec, outre le manque de prati­cité, le risque de dérailler ou de m’en mettre plein le panta­lon. La révi­sion au Decath­lon n’a pas pu résoudre le problème mais peut-être qu’un vrai vélo­cyste fera le job en quelques minutes ?

    Bref, je lorgne sur les vélos neufs.

    Oui, ça n’est pas forcé­ment raison­nable, et peut-être qu’au moins le passage de vitesse se résou­drait en 5 minutes avec un vrai vélo­cyste. ou pas. Disons qu’il y a une partie d’en­vie et de plai­sir. Ça joue quand même dans l’idée de sortir le vélo ou pas.


    Aujourd’­hui je me pose quelques ques­tions. Je suis preneur de tous vos commen­taires :

    Le poids du vélo a-t-il une vrai influence ?

    Je commence à appro­cher les 90 Kg, j’ai dans les 5 Kg entre la sacoche, l’or­di­na­teur et le reste du contenu. Est-ce que vrai­ment gagner 5 ou même 10 Kg avec un vélo léger chan­gera quoi que ce soit en pratique ? Inver­se­ment, est-ce que prendre 5 ou 10 Kg avec un VAE chan­gera fonda­men­ta­le­ment la donne ?

    Même dans l’es­ca­lier, pour 60 secondes montre en main, peut-être que c’est plus une ques­tion de volume et prati­cité que de poids.

    Les pneus ont-ils une vraie influence ?

    Verrai-je une diffé­rence si je prends des pneus fins ou des pneus inter­mé­diaire plutôt que mes pneus qui ressemblent à ceux des VTT ? Les routes ne sont pas toujours en bon état mais je ne roule qu’en ville.

    Inver­se­ment, je suis à Lyon et, même si je ne fais que de la ville, j’ai une montée et je risque d’avoir de la neige ou de la glace une partie de l’an­née. N’ai-je pas besoin de pneus avec un mini­mum de largeur ?

    VAE ou pas VAE ?

    J’ai 6 km en ville. Avec un trajet simi­laire je mettais dans les 25 minutes au retour, en comp­tant la montée de fin de trajet (l’équi­valent Grange-Blanche -> Desge­nettes ou Mermoz-Pinel -> Desge­nettes en déni­velé). Aujourd’­hui j’ai quelques minutes autour de Part Dieu en plus.

    Ça ne justi­fie pas le VAE en soi mais la diffé­rence en temps de trajet, effort ou en confort méritent-ils d’y réflé­chir quand même ?

    Je repense aussi à mes esca­liers et à ce que ça veut dire de porter 5 Kg ou 10 Kg de plus au bras sur un étage, sans savoir si c’est vrai­ment signi­fi­ca­tif.

    Délire de geek ?

    Le panta­lon souvent tâché par la chaîne, les vitesses qui passent au pied, les déraille­ments, ça ne justi­fie clai­re­ment pas ce haut de gamme mais ça m’y fait penser. S’il n’y a pas de confort et d’en­vie la réso­lu­tion vélo ne tien­dra pas forcé­ment.

    Je lorgne sur les vélo à cour­roie + rohloff mais on passe d’un coup sur des prix consé­quents.

    Et au final…

    Dois-je arrê­ter et juste rester sur ce vieux B-Twin ?

    Parce que plus je réflé­chis, surtout quand ça dérive sur du haut de gamme, il y a toujours la voix de la raison « soyons sérieux, ton vélo a deux roues et des pédales, le reste sont des excuses et des fantasmes ».

    Mais en même temps, je sais que sur bien d’autres sujets, céder au haut de gamme a pu faire des vraies diffé­rentes de confort et de plai­sir.

    Quels prix ?

    Et si je cède, je vois des prix qui vont de 300 à 6 000 €. Qu’est-ce qui est raison­nable en milieu ou haut de gamme pour un vélo stan­dard ou pour un VAE ?

  • Protégé : Quelques nouvelles

    Cette publi­ca­tion est proté­gée par un mot de passe. Pour la voir, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

  • « Infra­s­truc­­ture vélo » – L’évo­lu­tion

    Vous rappe­lez-vous le premier billet sur l’in­fra­struc­ture vélo à côté de chez moi ?

    Ça fait depuis fin août que ça dure. Oh, ça évolue, mais c’est pire à chaque étape, de plus en plus dange­reux. Petite rétros­pec­tive pour rire (ou pas) :

    1er septembre – Celui de droite débouche sans préve­nir à contre­sens au milieu d’une voie de circu­la­tion auto­mo­bile 😱
    11 septembre : On connait désor­mais l’in­ten­tion de l’ur­ba­niste. Le cycliste de droite doit bel et bien faire 10 mètres à contre­sens au milieu de la circu­la­tion puis tour­ner pour prendre le passage piéton afin de traver­ser les rails et rejoindre l’autre sens de circu­la­tion 😱, sans signa­li­sa­tion 😱
    26 novembre : Il y a eu deux étapes.
    1/ Ajou­ter un joli poteau au milieu de la piste, dont la couleur se confond tota­le­ment avec les noir et blanc du bitume 😱
    2/ Prolon­ger le sépa­ra­teur de la voie de droite pour la couper sans préve­nir et avec un marquage qui incite à se le prendre en plein avec le risque de tomber sous les roues de la voiture en face 😱😱
    2 décembre : La voie de gauche n’était pas assez dange­reuse alors on a déplacé le poteau en plein milieu, toujours aussi invi­sible 😱😱
    Main­te­nant il y a égalité, on risque l’ac­ci­dent grave quel que soit le sens de circu­la­tion 😱
    6 décembre : Ce long sépa­ra­teur sans terre-plein était dange­reux aussi pour les voitures alors eux on leur a mis une signa­li­sa­tion. Ce n’est malheu­reu­se­ment pas une solu­tion pour les cyclistes, quand bien même on le verrait sur fond de passage piéton.

    Entre trois et quatre mois pour ça… Oui les collec­ti­vi­tés et le respon­sable des travaux ont été aler­tés. On voit d’ailleurs bien qu’ils agissent.

    Cela dit, comme ils réus­sissent à faire de plus en plus dange­reux à chaque étape, j’en viens presque à me deman­der s’il n’est pas mieux de tout lais­ser en l’état.

  • Ce que j’ai appris hier

    J’ai des amis, bien que je ne les vois qu’une ou deux fois par an et que nous ne discu­tions que peu de temps à ce moments là, qui sont prêts à aider quand j’en ai besoin.

    Merci, juste merci.

  • Tous mes impôts

    Parfois le sort s’acharne. Sur une période assez courte j’ai vu trois cancers lourds dans mon entou­rage plus ou moins proche. Ce sont des choses qui brassent.

    Je peux vous dire qu’à ce moment là, savoir que deux sur les trois aient dû lancer des cagnottes en ligne pour payer leurs soins, pour juste conti­nuer à vivre, ça fait réflé­chir.

    Ce n’était pas le cas du troi­sième : Savoir que mes proches avec un cancer n’ont pas besoin de lancer un appel à dons pour payer leurs soins, ça justi­fie toutes mes coti­sa­tions sociales, tous mes impôts.

    J’irai plus loin : l’hô­pi­tal gratuit, l’école gratuite, les secours gratuits, les soins courants acces­sibles, le RSA et le mini­mum vieillesse, malgré toutes les critiques qu’on peut en faire, tout ça vaut vrai­ment large­ment tous mes impôts et toutes mes coti­sa­tions sociales.

    C’est vital. Litté­ra­le­ment.

    Avoir dans ses proches quelques personnes qui n’ont pas ces chances, qui en souffrent et dont la vie bascule, ça remet vite les pendules à l’heure. Ensuite on n’ou­blie pas. J’en pleure presque en écri­vant.

  • « Infra­struc­tures vélo » – Grand Lyon

    Le boule­vard Pinel est en travaux entre les avenues Mermoz et Rocke­fel­ler depuis main­te­nant presque deux ans afin d’y faire passer le tram. Les marquages viennent d’être faits.

    Toutes les photos sauf la dernière viennent de cette même zone de moins de 1 km en ligne droite.

    Petits jeux orien­tés « code de la route » :

    Vous descen­dez la piste cyclable. La route en face est à sens unique contre vous. Vous :

    1. Fermez les yeux et accé­lé­rez pour vous envo­ler ;
    2. Acti­vez d’ur­gence votre dispo­si­tif de télé­por­ta­tion ;
    3. Faites quatre mètres entre les voitures et les vélos qui vous voient appa­raitre d’un coup à contre-sens, puis vous arrê­tez au niveau du passage piétons, et mettez pied à terre en pleine circu­la­tion pour traver­ser et rejoindre la voie dans le bon sens qui se trouve de l’autre côté du terre-plein et des rails du tram ;
    4. Maudis­sez l’ur­ba­niste diabo­lique qui a inventé tout ça.

    Un peu plus loin :

    Vous :

    1. Espé­rez avoir accé­léré suffi­sam­ment fort à l’étape précé­dente pour voler plus haut que le pylône ;
    2. Espé­rez avoir assez de pile sur votre dispo­si­tif de télé­por­ta­tion pour l’ac­ti­ver une seconde fois ;
    3. Trou­vez génial que la mairie ait trouvé les sous pour mettre en place un mini slalom sur ces deux mètres de piste cyclable ;
    4. Maudis­sez l’ur­ba­niste diabo­lique qui a inventé tout ça.

    Un peu plus loin (même avenue, je ne rigole pas) :

    (mes excuses pour la qualité de la photo, j’en refe­rai une demain)

    Regar­dez bien le sens des symboles à l’en­trée puis à la sortie de la piste. Vous :

    1. Vous prenez un cycliste qui allait en sens inverse en pleine face, vous voliez désor­mais tous les deux trop haut pour vous rendre compte que le sens de circu­la­tion s’était inversé ;
    2. Commen­cez à vous inquié­ter pour l’au­to­no­mie de votre dispo­si­tif de télé­por­ta­tion ;
    3. Adorez les slalom et faites un coucou au cycliste d’en face quand vous chan­gez tous les deux de côté en milieu de section afin de respec­ter les sens de circu­la­tion ;
    4. Maudis­sez l’ur­ba­niste diabo­lique qui a inventé tout ça.

    Amusons-nous toujours en parcou­rant dans l’autre sens :

    C’est la sortie de section. On ne voit pas bien l’en­trée alors je vous fais une seconde photo plus proche :

    Oui. Il y a une sortie double sens mais l’en­trée est à sens unique. Tout ceci :

    1. Montre bien qu’on peut s’en­vo­ler comme dans E.T. et cette section est une zone d’at­ter­ris­sage ;
    2. Montre bien qu’il existe des dispo­si­tif de télé­por­ta­tion, et cette section est un point d’ap­pa­ri­tion ;
    3. Montre bien que s’il y a de plus en plus de cyclistes, il faut bien qu’ils appa­raissent quelque part, et on tient là un des nids ;
    4. Est l’œuvre d’un urba­niste diabo­lique.

    Person­nel­le­ment je crois à l’op­tion 2 depuis le début, mais j’ai des preuves pour ma théo­rie. Quelques mois avant, dans la rue Laborde, la paral­lèle un bloc de maison à côté et toujours sur la même section entre Mermoz et Rocke­fel­ler :

    (Le marquage jaune en sens de circu­la­tion c’était le marquage tempo­raire en atten­dant la fina­li­sa­tion de la superbe infra­struc­ture cyclable défi­ni­tive du boule­vard Pinel dont je viens de vous parler. Ça valait le coup d’at­ten­dre…)

    La bande cyclable à contre-sens passe à plusieurs reprises sous les places de station­ne­ment, sans ambi­guïté possible. Pas d’er­reur, c’est conçu ainsi, les marquages cyclables et station­ne­ment ont été faits à la même période.

    Clai­re­ment la distance est trop courte pour imagi­ner servir de piste d’en­vol (j’ai testé et me suis ramassé dans les plus grandes largeurs). Un temps j’ai imaginé des cyclistes se couchant à terre en plein déra­page pour passer sous les voitures tel Tom Cruise à moto passant sous un camion pour échap­per à ses pour­sui­vants… puis je me suis rendu compte qu’il faudrait un péda­lier pliable pour que ça passe et j’ai trouvé l’op­tion du télé­por­teur plus réaliste.

    Ou alors nous avons un urba­niste diabo­lique qui offi­cie au Grand Lyon…

  • Quelques titres de presse dans un bateau

    Je ne suis plus abonné à rien. J’ai juste l’email hebdo­ma­daire de lundi.matin (qui ironique­ment arrive rare­ment le lundi matin mais que j’aime bien quand même).

    Régu­liè­re­ment, j’ai­me­rais quand même accé­der à du contenu de fond, longs, sérieux, avec des analyses pous­sées. Je trouve tout à fait légi­time de payer pour accé­der à ce type de conte­nus. L’enjeu c’est plutôt de savoir si je lirai derrière. J’ai tenté de m’abon­ner briè­ve­ment à Les Jours, et j’avais fini par rési­lier faute de réel­le­ment aller lire des choses dessus. Les séries TV ont pris la place. Arri­ve­rai-je à reve­nir à de la lecture ?

    • Les Jours
    • Le Monde Diplo­ma­tique
    • Le Monde

    Régu­liè­re­ment j’ai­me­rais avoir un contenu un peu moins dans l’émo­tion que Twit­ter pour me main­te­nir au courant de ce qu’il se passe dans le monde. J’ai lundi.matin. J’avais envi­sagé brief.me qui était pas mal aussi mais, même si le prin­cipe de payer ne me gêne pas quand il y a un peu plus que des reco­pies de dépêches, le prix m’a fait hési­ter et recu­ler. Le Cour­rier inter­na­tio­nal m’at­tire parce qu’on est vrai­ment centré ailleurs que sur la France.

    • Brief.me
    • Cour­rier inter­na­tio­nal
    • Lundi Matin
    • Le Monde

    Régu­liè­re­ment j’ai­me­rais aussi pouvoir accé­der aux conte­nus dont je trouve les liens sur les réseaux sociaux. J’avais Media­part et Arrêt sur Images un moment mais c’est quand même très anxio­gène. L’es­sen­tiel des liens mènent vers des scan­dales, des dénon­cia­tions, de l’émo­tion, et il faut faire double­ment atten­tion à véri­fier ce qui y est dit, à tout prendre avec de l’ana­lyse critique. C’est parti­cu­liè­re­ment vrai pour Media­part à cause de leur ligne édito­riale, mais c’est plus géné­ral : Seuls les liens polé­miques percent, et ce sont du coup ceux-ci que je veux ouvrir. N’est-ce pas fina­le­ment une bonne chose de ne pas y avoir accès ?

    • Media­part
    • Le Monde
    • Next Inpact
    • Arrêt sur Images

    Bref, je vais peut-être réac­ti­ver quelques abon­ne­ments. Le Monde entre dans les trois caté­go­ries, c’est un bon candi­dat, mais il ne m’ap­pa­rait le plus inté­res­sant dans aucune caté­go­rie. « Moyen partout » n’est pas forcé­ment idéal.

    Si je prends l’en­semble je m’en sors à plus de 50 € mensuels. On va essayer d’être plus raison­nable.

    Je peux déjà proba­ble­ment rayer Arrêt sur Images et Next Inpact sur lequels j’ai trop peu de liens sur des sujets non couverts par le reste. Peut-être qu’il vaut mieux écar­ter Media­part pour l’ins­tant quitte à être frus­tré de ne pas pouvoir suivre quelques liens. Ça me permet­tra de moins entrer dans le climat de scan­dale perma­nent.

    Ça en laisse beau­coup et il serait proba­ble­ment une bonne idée de n’en rete­nir que deux ou trois parmi Le Monde, Les jours, Cour­rier inter­na­tio­nal et le Monde Diplo­ma­tique. Mettons que je m’au­to­rise dans les 15 à 20 € mensuel. C’est déjà pas mal en atten­dant de voir.

    Vous avez des sugges­tions ? À quoi êtes-vous abon­nés et pourquoi ?

    MensuelAnnuel
    Les Jours8,50 € (*)60 €
    Monde Diplo­ma­tique5,50 €65 €
    Le Monde10 €100 €
    Cour­rier inter­na­tio­nal5 €60 €
    Media­part11 €110 €
    Lundi matindon libredon libre
    Brief.me7 €60 €
    Next Inpact5 € (*)50 €
    Arrêt sur Images4 € (*)45 €
    52,5 € / mois
    550 € / an
    46 € / mois

    Les prix sont arron­dis pour plus de clarté et pour éviter de trom­per le lecteur à coup de 90 centimes.
    (*) Ces prix peuvent bais­ser en cas d’abon­ne­ment multiple via La Presse Libre.

    Oui, c’est marqué à gauche. J’as­sume.

  • Ce qui vous parait évident

    Petit rappel que même ce qui vous semble évident socia­le­ment ne l’est pas forcé­ment pour d’autres (moi inclus).

    L’im­pli­cite et l’ex­pli­cite, les conven­tions sociales, la façon d’être, les inter­ac­tions, c’est parfois bien plus complexe qu’il n’y parait.

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1150074744202510337

    Je suis inca­pable de comprendre l’im­pli­cite et l’usage. Je n’ai pas honte de parler de handi­cap à ce niveau.

    Le « mais Éric, on en a parlé pendant dix minutes ! » n’a aucun sens pour moi. Je sais, ça le fait à tout le monde mais moi c’est tout le temps, sur tout. Oui on a dit qu’on allait à la gare, mais on a aussi dit le contraire. Tout le monde a compris dans la discus­sion que fina­le­ment on allait à la gare. Moi pas.

    Vous allez me dire qu’il me suffit de deman­der. En réalité c’est plus complexe que ça. Est-ce qu’on va à la gare ? Comment ? Avec qui est-ce que je pars en voiture ? Et les bagages on mutua­lise ou c’est chacun dans son coffre ? Et quelle taille de bagages d’ailleurs pour ce type de trajet ? Faut-il que j’y mette une serviette ? De toutes façons je ne sais pas avec qui je pars ; est-ce qu’il faut que je demande qui veut de moi ? Celui qui a prévu de m’em­barquer va le prendre mal si je cherche quelqu’un d’autre, et puis je vais être ridi­cule parce que si ça se trouve on ne part pas.

    Vous n’ima­gi­nez pas un seul instant.

    Sur les rela­tions sociales c’est encore pire. J’en­vie les enfants en mater­nelle qui osent dire « est-ce que tu es mon ami ? ».

    Je ne sais pas me posi­tion­ner. Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas ce qui est accep­table ou non. Je fais une faute gros­sière une fois sur deux, voire plus. Oui, ça le fait à tout le monde mais moi c’est tout le temps, sur tout, même avec des amis vieux de dix ans.

    Ou pas d’ailleurs : Je ne sais pas si eux me consi­dèrent comme un ami, d’au­tant que j’ai toujours l’im­pres­sion d’être à côté. Dois-je donner des nouvelles ou est-ce que cela sera inop­por­tun ? et pour y dire quoi ? ça fait égocen­trique quand même… mais en même temps ils commencent proba­ble­ment à en avoir marre que je ne demande que si « ça va », sans savoir quoi dire d’autre. Du coup autant ne rien dire, non ? Sauf que si je ne dis rien je vais passer pour un rustre, ou simple­ment m’éloi­gner pas à pas. En même temps tout ça se base sur l’idée que j’ai une rela­tion d’ami­tié forte alors que ce n’est pas forcé­ment partagé.

    Vous m’avez déjà entendu dire « s’il te plait, dit ce que tu penses, expli­ci­te­ment, fran­che­ment sans peur de bles­ser ou d’être nunuche, parce que je ne serai pas capable de les perce­voir autre­ment ».

    Sérieu­se­ment, faites-le.

    Faites-le. Ça m’aide sur le moment, beau­coup, même si ça ne résout pas tout.

    Si vous êtes expli­cite une fois, dois-je alors inter­pré­ter ce que vous ne dites pas comme quelque chose d’inexis­tant ou de forcé­ment faux ? Vous ne m’avez pas remer­cié forte­ment et expli­ci­te­ment alors peut-être que vous ne voulez pas venir boire un verre fina­le­ment, vous n’ac­cep­tez peut-être que par obli­ga­tion. Pour­tant vous n’avez pas non plus dit expli­ci­te­ment que vous ne souhai­tez pas venir. Me voilà coincé et c’est toujours, tout le temps. Même en cher­chant à être expli­cite vous lais­sez 99% dans l’im­pli­cite, parce que c’est évident pour vous via le contexte ou l’usage social.

    Je sais que ces 99% me sont cachés alors je tente d’in­ter­pré­ter, de surin­ter­pré­ter, de cher­cher des signaux ou de les provoquer. Vous les voyez les « ça va ? », « es-tu sûr·e ? » ? Oui il y a des tics mais c’est plus que ça, bien plus que ça.

    Je n’ai pas l’usage, je ne connais pas la limite sociale. Je suis capable d’être enfermé et de ne rien oser, terri­fié à l’idée de gêner et de passer une limite qui m’est tota­le­ment invi­sible. Et en même temps parfois c’est le contraire, faute de savoir, et parce que parfois rester en retrait serait aussi une faute sociale. Je tente de lire, d’in­ter­pré­ter, et souvent je me trompe.

    N’y voyez pas d’ai­sance, c’est tout le contraire.

    Ma malé­dic­tion c’est d’ailleurs parfois de sembler avoir des faci­li­tés. Oui je parle en public. Oui je sais parfois m’im­po­ser, débattre, parfois trop d’ailleurs. Oui j’adore l’hu­mour à tiroirs, le second degré et le sarcasme. Je suis juste inca­pable de le détec­ter chez les autres.

    Parfois je donne l’im­pres­sion d’une grande aisance mais ça me demande un effort gigan­tesque en interne. Je m’épuise en réalité sur une simple conver­sa­tion de machine à café. Vous jugez le résul­tat d’un travail de 15 ans sur moi-même. Vous jugez un expert à être quelqu’un d’autre, celui qu’on oublie et qu’on ne voit pas.

    Parfois certains points sont effec­ti­ve­ment rela­ti­ve­ment simples pour moi mais n’en tirez pas de conclu­sion pour autant. Chacun a ses propres diffi­cul­tés et les miennes ne viennent pas forcé­ment dans le même ordre que les vôtres. J’ai bien plus de diffi­cul­tés dans une conver­sa­tion amicale qu’à soute­nir un débat public complexe avec plusieurs centaines de personnes. L’enjeu n’est pas le même, c’est moins person­nel, plus objec­tif. J’ai moins besoin de lire les autres et les conven­tions à respec­ter sont beau­coup plus formelles.

    Je n’ai pas la solu­tion à tout ça.

    Je ne peux pas repor­ter mes diffi­cul­tés sur vous. Quand bien même vous le voudriez, je ne saurais pas quoi vous deman­der.

    Je n’ai que deux choses :

    1. Ne jugez pas les inten­tions et réac­tions des autres au regard de ce qui vous semble évident, impli­cite ou expli­cite.
    2. Ne jugez pas ces inten­tions et réac­tions au regard de ce qui vous semble diffi­cile ou facile à vous.

    Excu­sez les autres, expliquez, soyez patients, gardez votre empa­thie, deman­dez, même quand votre inter­lo­cu­teur semble faire une faute grave et évidente à vos yeux. Peut-être peine-t-il plus que vous ne l’ima­gi­nez, malgré toutes les bonnes inten­tions du monde. Ne jugez pas sans connaitre la personne et… soyez expli­cites.

  • Qui suis-je ?

    J’ai l’ha­bi­tude de dire que je suis discret, réservé à l’ex­trême, gêné en perma­nence.

    C’était vrai, à un point que beau­coup n’ima­ginent pas. Par le passé je n’osais pas dire bonjour, que devoir prendre contact avec quelqu’un pouvait me mettre dans un stress malsain pendant des jours.

    J’ai évolué, forcé­ment. C’est surtout vrai profes­sion­nel­le­ment où j’ai appris à me mettre en avant, à dépas­ser la timi­dité et à m’im­po­ser. Ce n’est pour autant toujours pas natu­rel, ou du moins je ne le vois pas comme natu­rel. Je sais le faire, mais comme un costume qu’on utilise consciem­ment dans des situa­tions précises, et je doute de faire illu­sion long­temps pour ceux qui me connaissent vrai­ment.


    C’est un peu ma nature, ou du moins je le croyais. Suis-je en train de m’aveu­gler ?

    En quelques semaines, deux personnes m’ont dit que je savais me mettre en avant, deux autres se sont partiel­le­ment éner­vées pour me dire que non c’est non et que je les gênait par mon insis­tance.

    Une était une rela­tion profes­sion­nelle et me mettre en avant était tout à fait légi­time mais ce n’était pas conscient. Les autres fois c’était person­nel et jamais je ne me serais permis, jamais je n’avais pour inten­tion autre chose que de respec­ter au plus strict la personne en face de moi.

    Bref, ça met une bonne claque.


    Ai-je tant changé ? Qui suis-je désor­mais ? Celui qui provoque ces retours n’est pas qui je veux être.

    Ce que je croyais être ma nature, ma façon d’être, j’y tiens malgré toutes diffi­cul­tés et les ques­tions perma­nentes que ça me pose au jour le jour. C’est presque une ques­tion de valeurs pour moi. Je ne veux pas être de ceux passent par dessus les autres. Vrai­ment, l’idée que je puisse deve­nir ainsi me fait déjà mal au ventre. Si je suis devenu celui-ci, ou si je suis en train de le deve­nir, il m’est impor­tant chan­ger au plus vite avant de ne plus me recon­naitre.

    Pour l’ins­tant ce n’est qu’une réflexion en cours suite à des retours récents mais si vous me connais­sez bien, je suis preneur de vos retours et de votre aide sur le sujet.