J’ai des amis, bien que je ne les vois qu’une ou deux fois par an et que nous ne discutions que peu de temps à ce moments là, qui sont prêts à aider quand j’en ai besoin.
Merci, juste merci.
J’ai des amis, bien que je ne les vois qu’une ou deux fois par an et que nous ne discutions que peu de temps à ce moments là, qui sont prêts à aider quand j’en ai besoin.
Merci, juste merci.
Parfois le sort s’acharne. Sur une période assez courte j’ai vu trois cancers lourds dans mon entourage plus ou moins proche. Ce sont des choses qui brassent.
Je peux vous dire qu’à ce moment là, savoir que deux sur les trois aient dû lancer des cagnottes en ligne pour payer leurs soins, pour juste continuer à vivre, ça fait réfléchir.
Ce n’était pas le cas du troisième : Savoir que mes proches avec un cancer n’ont pas besoin de lancer un appel à dons pour payer leurs soins, ça justifie toutes mes cotisations sociales, tous mes impôts.
J’irai plus loin : l’hôpital gratuit, l’école gratuite, les secours gratuits, les soins courants accessibles, le RSA et le minimum vieillesse, malgré toutes les critiques qu’on peut en faire, tout ça vaut vraiment largement tous mes impôts et toutes mes cotisations sociales.
C’est vital. Littéralement.
Avoir dans ses proches quelques personnes qui n’ont pas ces chances, qui en souffrent et dont la vie bascule, ça remet vite les pendules à l’heure. Ensuite on n’oublie pas. J’en pleure presque en écrivant.
Le boulevard Pinel est en travaux entre les avenues Mermoz et Rockefeller depuis maintenant presque deux ans afin d’y faire passer le tram. Les marquages viennent d’être faits.
Toutes les photos sauf la dernière viennent de cette même zone de moins de 1 km en ligne droite.
Petits jeux orientés « code de la route » :

Vous descendez la piste cyclable. La route en face est à sens unique contre vous. Vous :
Un peu plus loin :

Vous :
Un peu plus loin (même avenue, je ne rigole pas) :

Regardez bien le sens des symboles à l’entrée puis à la sortie de la piste. Vous :
Amusons-nous toujours en parcourant dans l’autre sens :

C’est la sortie de section. On ne voit pas bien l’entrée alors je vous fais une seconde photo plus proche :

Oui. Il y a une sortie double sens mais l’entrée est à sens unique. Tout ceci :
Personnellement je crois à l’option 2 depuis le début, mais j’ai des preuves pour ma théorie. Quelques mois avant, dans la rue Laborde, la parallèle un bloc de maison à côté et toujours sur la même section entre Mermoz et Rockefeller :

La bande cyclable à contre-sens passe à plusieurs reprises sous les places de stationnement, sans ambiguïté possible. Pas d’erreur, c’est conçu ainsi, les marquages cyclables et stationnement ont été faits à la même période.
Clairement la distance est trop courte pour imaginer servir de piste d’envol (j’ai testé et me suis ramassé dans les plus grandes largeurs). Un temps j’ai imaginé des cyclistes se couchant à terre en plein dérapage pour passer sous les voitures tel Tom Cruise à moto passant sous un camion pour échapper à ses poursuivants… puis je me suis rendu compte qu’il faudrait un pédalier pliable pour que ça passe et j’ai trouvé l’option du téléporteur plus réaliste.

Ou alors nous avons un urbaniste diabolique qui officie au Grand Lyon…
Je ne suis plus abonné à rien. J’ai juste l’email hebdomadaire de lundi.matin (qui ironiquement arrive rarement le lundi matin mais que j’aime bien quand même).
Régulièrement, j’aimerais quand même accéder à du contenu de fond, longs, sérieux, avec des analyses poussées. Je trouve tout à fait légitime de payer pour accéder à ce type de contenus. L’enjeu c’est plutôt de savoir si je lirai derrière. J’ai tenté de m’abonner brièvement à Les Jours, et j’avais fini par résilier faute de réellement aller lire des choses dessus. Les séries TV ont pris la place. Arriverai-je à revenir à de la lecture ?
Régulièrement j’aimerais avoir un contenu un peu moins dans l’émotion que Twitter pour me maintenir au courant de ce qu’il se passe dans le monde. J’ai lundi.matin. J’avais envisagé brief.me qui était pas mal aussi mais, même si le principe de payer ne me gêne pas quand il y a un peu plus que des recopies de dépêches, le prix m’a fait hésiter et reculer. Le Courrier international m’attire parce qu’on est vraiment centré ailleurs que sur la France.
Régulièrement j’aimerais aussi pouvoir accéder aux contenus dont je trouve les liens sur les réseaux sociaux. J’avais Mediapart et Arrêt sur Images un moment mais c’est quand même très anxiogène. L’essentiel des liens mènent vers des scandales, des dénonciations, de l’émotion, et il faut faire doublement attention à vérifier ce qui y est dit, à tout prendre avec de l’analyse critique. C’est particulièrement vrai pour Mediapart à cause de leur ligne éditoriale, mais c’est plus général : Seuls les liens polémiques percent, et ce sont du coup ceux-ci que je veux ouvrir. N’est-ce pas finalement une bonne chose de ne pas y avoir accès ?
Bref, je vais peut-être réactiver quelques abonnements. Le Monde entre dans les trois catégories, c’est un bon candidat, mais il ne m’apparait le plus intéressant dans aucune catégorie. « Moyen partout » n’est pas forcément idéal.
Si je prends l’ensemble je m’en sors à plus de 50 € mensuels. On va essayer d’être plus raisonnable.
Je peux déjà probablement rayer Arrêt sur Images et Next Inpact sur lequels j’ai trop peu de liens sur des sujets non couverts par le reste. Peut-être qu’il vaut mieux écarter Mediapart pour l’instant quitte à être frustré de ne pas pouvoir suivre quelques liens. Ça me permettra de moins entrer dans le climat de scandale permanent.
Ça en laisse beaucoup et il serait probablement une bonne idée de n’en retenir que deux ou trois parmi Le Monde, Les jours, Courrier international et le Monde Diplomatique. Mettons que je m’autorise dans les 15 à 20 € mensuel. C’est déjà pas mal en attendant de voir.
Vous avez des suggestions ? À quoi êtes-vous abonnés et pourquoi ?
| Mensuel | Annuel | |
| Les Jours | 8,50 € (*) | 60 € |
| Monde Diplomatique | 5,50 € | 65 € |
| Le Monde | 10 € | 100 € |
| Courrier international | 5 € | 60 € |
| Mediapart | 11 € | 110 € |
| Lundi matin | don libre | don libre |
| Brief.me | 7 € | 60 € |
| Next Inpact | 5 € (*) | 50 € |
| Arrêt sur Images | 4 € (*) | 45 € |
| 52,5 € / mois | 550 € / an 46 € / mois |
Les prix sont arrondis pour plus de clarté et pour éviter de tromper le lecteur à coup de 90 centimes.
(*) Ces prix peuvent baisser en cas d’abonnement multiple via La Presse Libre.
Oui, c’est marqué à gauche. J’assume.
Petit rappel que même ce qui vous semble évident socialement ne l’est pas forcément pour d’autres (moi inclus).
L’implicite et l’explicite, les conventions sociales, la façon d’être, les interactions, c’est parfois bien plus complexe qu’il n’y parait.
https://twitter.com/edasfr/status/1150074744202510337
Je suis incapable de comprendre l’implicite et l’usage. Je n’ai pas honte de parler de handicap à ce niveau.
Le « mais Éric, on en a parlé pendant dix minutes ! » n’a aucun sens pour moi. Je sais, ça le fait à tout le monde mais moi c’est tout le temps, sur tout. Oui on a dit qu’on allait à la gare, mais on a aussi dit le contraire. Tout le monde a compris dans la discussion que finalement on allait à la gare. Moi pas.
Vous allez me dire qu’il me suffit de demander. En réalité c’est plus complexe que ça. Est-ce qu’on va à la gare ? Comment ? Avec qui est-ce que je pars en voiture ? Et les bagages on mutualise ou c’est chacun dans son coffre ? Et quelle taille de bagages d’ailleurs pour ce type de trajet ? Faut-il que j’y mette une serviette ? De toutes façons je ne sais pas avec qui je pars ; est-ce qu’il faut que je demande qui veut de moi ? Celui qui a prévu de m’embarquer va le prendre mal si je cherche quelqu’un d’autre, et puis je vais être ridicule parce que si ça se trouve on ne part pas.
Vous n’imaginez pas un seul instant.
Sur les relations sociales c’est encore pire. J’envie les enfants en maternelle qui osent dire « est-ce que tu es mon ami ? ».
Je ne sais pas me positionner. Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas ce qui est acceptable ou non. Je fais une faute grossière une fois sur deux, voire plus. Oui, ça le fait à tout le monde mais moi c’est tout le temps, sur tout, même avec des amis vieux de dix ans.
Ou pas d’ailleurs : Je ne sais pas si eux me considèrent comme un ami, d’autant que j’ai toujours l’impression d’être à côté. Dois-je donner des nouvelles ou est-ce que cela sera inopportun ? et pour y dire quoi ? ça fait égocentrique quand même… mais en même temps ils commencent probablement à en avoir marre que je ne demande que si « ça va », sans savoir quoi dire d’autre. Du coup autant ne rien dire, non ? Sauf que si je ne dis rien je vais passer pour un rustre, ou simplement m’éloigner pas à pas. En même temps tout ça se base sur l’idée que j’ai une relation d’amitié forte alors que ce n’est pas forcément partagé.
Vous m’avez déjà entendu dire « s’il te plait, dit ce que tu penses, explicitement, franchement sans peur de blesser ou d’être nunuche, parce que je ne serai pas capable de les percevoir autrement ».
Sérieusement, faites-le.
Faites-le. Ça m’aide sur le moment, beaucoup, même si ça ne résout pas tout.
Si vous êtes explicite une fois, dois-je alors interpréter ce que vous ne dites pas comme quelque chose d’inexistant ou de forcément faux ? Vous ne m’avez pas remercié fortement et explicitement alors peut-être que vous ne voulez pas venir boire un verre finalement, vous n’acceptez peut-être que par obligation. Pourtant vous n’avez pas non plus dit explicitement que vous ne souhaitez pas venir. Me voilà coincé et c’est toujours, tout le temps. Même en cherchant à être explicite vous laissez 99% dans l’implicite, parce que c’est évident pour vous via le contexte ou l’usage social.
Je sais que ces 99% me sont cachés alors je tente d’interpréter, de surinterpréter, de chercher des signaux ou de les provoquer. Vous les voyez les « ça va ? », « es-tu sûr·e ? » ? Oui il y a des tics mais c’est plus que ça, bien plus que ça.
Je n’ai pas l’usage, je ne connais pas la limite sociale. Je suis capable d’être enfermé et de ne rien oser, terrifié à l’idée de gêner et de passer une limite qui m’est totalement invisible. Et en même temps parfois c’est le contraire, faute de savoir, et parce que parfois rester en retrait serait aussi une faute sociale. Je tente de lire, d’interpréter, et souvent je me trompe.
N’y voyez pas d’aisance, c’est tout le contraire.
Ma malédiction c’est d’ailleurs parfois de sembler avoir des facilités. Oui je parle en public. Oui je sais parfois m’imposer, débattre, parfois trop d’ailleurs. Oui j’adore l’humour à tiroirs, le second degré et le sarcasme. Je suis juste incapable de le détecter chez les autres.
Parfois je donne l’impression d’une grande aisance mais ça me demande un effort gigantesque en interne. Je m’épuise en réalité sur une simple conversation de machine à café. Vous jugez le résultat d’un travail de 15 ans sur moi-même. Vous jugez un expert à être quelqu’un d’autre, celui qu’on oublie et qu’on ne voit pas.
Parfois certains points sont effectivement relativement simples pour moi mais n’en tirez pas de conclusion pour autant. Chacun a ses propres difficultés et les miennes ne viennent pas forcément dans le même ordre que les vôtres. J’ai bien plus de difficultés dans une conversation amicale qu’à soutenir un débat public complexe avec plusieurs centaines de personnes. L’enjeu n’est pas le même, c’est moins personnel, plus objectif. J’ai moins besoin de lire les autres et les conventions à respecter sont beaucoup plus formelles.
Je n’ai pas la solution à tout ça.
Je ne peux pas reporter mes difficultés sur vous. Quand bien même vous le voudriez, je ne saurais pas quoi vous demander.
Je n’ai que deux choses :
Excusez les autres, expliquez, soyez patients, gardez votre empathie, demandez, même quand votre interlocuteur semble faire une faute grave et évidente à vos yeux. Peut-être peine-t-il plus que vous ne l’imaginez, malgré toutes les bonnes intentions du monde. Ne jugez pas sans connaitre la personne et… soyez explicites.
J’ai l’habitude de dire que je suis discret, réservé à l’extrême, gêné en permanence.
C’était vrai, à un point que beaucoup n’imaginent pas. Par le passé je n’osais pas dire bonjour, que devoir prendre contact avec quelqu’un pouvait me mettre dans un stress malsain pendant des jours.
J’ai évolué, forcément. C’est surtout vrai professionnellement où j’ai appris à me mettre en avant, à dépasser la timidité et à m’imposer. Ce n’est pour autant toujours pas naturel, ou du moins je ne le vois pas comme naturel. Je sais le faire, mais comme un costume qu’on utilise consciemment dans des situations précises, et je doute de faire illusion longtemps pour ceux qui me connaissent vraiment.
C’est un peu ma nature, ou du moins je le croyais. Suis-je en train de m’aveugler ?
En quelques semaines, deux personnes m’ont dit que je savais me mettre en avant, deux autres se sont partiellement énervées pour me dire que non c’est non et que je les gênait par mon insistance.
Une était une relation professionnelle et me mettre en avant était tout à fait légitime mais ce n’était pas conscient. Les autres fois c’était personnel et jamais je ne me serais permis, jamais je n’avais pour intention autre chose que de respecter au plus strict la personne en face de moi.
Bref, ça met une bonne claque.
Ai-je tant changé ? Qui suis-je désormais ? Celui qui provoque ces retours n’est pas qui je veux être.
Ce que je croyais être ma nature, ma façon d’être, j’y tiens malgré toutes difficultés et les questions permanentes que ça me pose au jour le jour. C’est presque une question de valeurs pour moi. Je ne veux pas être de ceux passent par dessus les autres. Vraiment, l’idée que je puisse devenir ainsi me fait déjà mal au ventre. Si je suis devenu celui-ci, ou si je suis en train de le devenir, il m’est important changer au plus vite avant de ne plus me reconnaitre.
Pour l’instant ce n’est qu’une réflexion en cours suite à des retours récents mais si vous me connaissez bien, je suis preneur de vos retours et de votre aide sur le sujet.
J’ai déjà eu un ami dont la vie est partie dans un incendie. Je vois aujourd’hui un incident qui aurait pu sacrément mal tourner dans ma timeline Twitter.
Il faudrait que je vérifie l’alarme anti-incendie mais j’avoue craindre que si ça sonne dans l’entrée c’est que l’incendie est déjà au point de non-retour dans une autre pièce.

Ikea vendait par le passé des petits extincteurs à poudre pour vraiment pas cher. J’en ai un dans l’entrée (oui, c’est le bordel dans le placard), un dans le garage.
Ça ne servira probablement jamais mais si ça a même une chance sur un million de sauver une catastrophe, ça vaut le coup.
J’ai fait il y a plusieurs années une formation « équipier incendie ». Ça change définitivement la façon de voir les feux. Deux minutes et tout ce qu’il y a de censé à faire, c’est courir et crier pour alerter tous les voisins.
J’aime bien les combats impossibles.
Alors en ce moment je prends choisis chaque jour un SPAM reçu, si possible un d’une société connue et sérieuse, et je demande accès aux informations qu’ils ont sur moi, à l’origine de ces informations, et la preuve du consentement pour m’envoyer leur courrier.
Je prends donc l’email de SPAM et je réponds dessus. Ça me donne l’adresse de retour mais en général elle ne mène à rien ou ne sera pas lue. J’ajoute l’adresse de contact sur je trouve sur le site web, et s’il y en a une l’adresse de contact pour les demandes sur les données personnelles. S’il m’en manque une, j’ajoute aussi contact@ qui existe très souvent
En général ça passe par des prestataires. Dans le meilleur des cas le fichier est le leur et c’est un tiers qui fait l’envoi et le routage, et qui a donc accès aux données. Si c’est du SPAM c’est que justement je n’ai jamais donné mon accord, et souvent ils utilisent un fichier d’un tiers. Parfois c’est même un tiers qui fait la prospection à leur place et est réméré à l’apport de clientèle donc ils ne savent même pas ce que ça se passe ainsi.
Si j’arrive à voir mention du prestataire ou de loueur de fichier, je fais les mêmes opérations : L’adresse de contact ou service client, celle du RGPD s’il y en a une, et contact@. On y fait parfois mention en bas de l’email, ou on en voit les domaine dans les URLs des liens avant redirection. Parfois il faut chercher un peu, d’autant que souvent les domaines directement visibles ne sont que des façades vides et il faut trouver la vraie société derrière le nom commercial.
Enfin, quand j’ai ces différentes adresses, en général cinq ou six, je change le sujet. Si je garde le sujet de la newsletter, j’ai toutes les chances que le mail ne soit pas lu ou pas pris avec sérieux. J’ai choisi « Informations RGPD » pour allumer quelques lumières chez les gens, mais ça pourrait être autre chose.
Enfin l’email :
Bonjour,
En application de l’article 15 du Règlement général sur la protection des données (RGPD) je souhaiterai avoir copie de l’ensemble des données (*) me concernant dans vos fichiers, les fichiers de vos prestataires.
Pour cela vous pouvez opérer une recherche à partir de l’adresse email que vous avez utilisé: [email xxxxxx@xxxxx]
Si vous ne détenez pas directement ces données mais êtes passés par un prestataire qui opère un fichier en propre, merci de lui transmettre cette requête au titre du RGPD.
Par la même occasion, je vous demande d’y joindre l’origine de la collecte de ces informations ainsi que la source de mon consentement pour la réception de ces courriers publicitaires par email. En cas de difficultés, je vous demanderai de me mettre en contact avec votre délégué à la protection des données (DPO).
Enfin, je vous demanderai de faire suivre cette demande d’information à tout prestataire, partenaire ou client avec lesquels vous auriez pu partager les données mentionnées au premier paragraphe.
Je vous remercie de me faire parvenir votre réponse dans les meilleurs délais et au plus tard dans un délai d’un mois à compter de la réception de ma demande (article 12.3 du RGPD).
Cordialement,
—
[Prénom Nom]
Je laisse le SPAM initial en citation en dessous histoire d’avoir une référence et qu’on ne puisse pas me dire « ce n’est pas nous » ou « on n’a rien ».
Autre astuce : Ne *pas* demander la suppression des données. Pas à cette étape, sinon les petits malins ou ceux qui liront trop vite supprimeront les données ou l’abonnement à la liste de diffusion et pourront ensuite dire « ah ben on ne peut pas vous donner plus d’informations, c’est supprimé désormais ».
Note : On me signale aussi la version d’Aeris, plus formelle.
Je vois les auteurs raconter leur histoire, leurs rémunérations. Je n’ai pas trop envie de m’y mélanger vu que je n’ai jamais été auteur professionnel ni n’ai jamais cherché à l’être. Mes enjeux d’auteur du dimanche sont bien différents. Ajoutez y que j’ai écrit dans à propos de technique informatique, très loin des auteurs de romans et de bande dessinée.
Pour autant, c’est aussi l’occasion parce que je ne crois pas avoir déjà fait un tel bilan. Peut-être que ça intéressera certain d’entre vous. Dites-moi s’il y a des questions auxquelles je ne réponds pas.
Attention, ce n’est représentatif de rien d’autre que de mon cas personnel. J’ai même tendance à penser que mon histoire entre dans l’exception à plus d’un titre. Le fait qu’il y ait des gros chiffres dans la suite ne doit certainement pas vous amener à penser que les auteurs roulent habituellement sur l’or.
Travail à quatre mains avec Cyril Pierre de Geyer. Le premier chapitre a été fait en février 2003 pour une publication de 700 pages en juin 2004.
PHP a pas mal évolué et le livre serait rapidement devenu obsolète. Nous avons du mettre à jour le livre régulièrement. Il y a eu une édition par an jusqu’en 2008 puis une sixième de 870 pages en 2012.
La troisième édition a été retirée sur un format « best-of » en 2007, en parallèle de la vente de la quatrième dans son format d’origine. J’avoue que ça me semble toujours étrange, d’autant que si nous en avons fait une quatrième édition plutôt qu’un retirage c’est que l’évolution de PHP rendait l’ancienne version moins pertinente.
Nous avons été épaulé par Hugo Hamon pour les relectures et l’indexation de la cinquième édition. La sixième édition a été partagée avec un troisième auteur, Frédéric Hardy. Il est en petit sur la couverture, je le regrette aujourd’hui.
Le premier tirage était prévu à 3000 exemplaires. Vus les chiffres de vente je suppose qu’il en a plutôt été tiré 3200 (ou alors on a vendu des livres qui n’existaient pas). Les chiffres des éditions suivantes ne tombant même pas proches de multiples de 250, j’imagine qu’on en imprime toujours un peu plus au cas où et que le chiffre final n’est pas totalement maitrisable.
La seconde édition a été tirée à environ 3700 exemplaires, la troisième et la quatrième ont toutes les deux fait entre 3200 et 3300 exemplaires, plus environ 4000 exemplaires pour la best-off. La cinquième a bénéficié de deux tirages, probablement respectivement 3400 et 2000 exemplaires. La dernière a été tirée à quelque chose comme 3800 exemplaires, probablement en deux fois.
Au total j’ai quelque chose comme 26 500 ventes sur les 12 ans de vie du livre.
Difficile d’estimer le temps passé en écriture tant il était très fractionné, d’autant que ce n’était pas mon activité principale. Sur les 16 mois de travail de l’édition initiale, j’ai quand même du y passer une bonne majorité des soirs et week-end, et quelques mois quasiment à temps plein. À cela il faut bien entendu ajouter le travail de mon co-éditeur.
Chose étonnante pour moi, nous n’avons pas utilisé de logiciel ou de format de fichier spécifique à l’édition, juste du Microsoft Word avec une feuille de styles interne : un fichier par version et par chapitre nommé d’après l’auteur a avoir créé la version, le tout dans un FTP.
Les autres éditions ont été un effort variable, plus fort pour les premières que pour les dernières. On parle quand même généralement de plusieurs mois pendant des soirs et des week-ends.
Je n’ai aucune idée du travail total en équivalent temps plein 35h salarié. Si je devais donner un chiffre je dirais probablement un an équivalent temps plein salarié, mais en réalité ça peut facilement être la moitié moins ou moitié plus.
Malgré la motivation des premiers temps, faire ça en parallèle d’un job très prenant n’est pas aisé, surtout au moment des relectures. La collaboration entre auteurs n’a pas toujours été évidente non plus. Ça parait évident après coup mais écrire à deux quand on ne se connait pas vraiment et qu’on ne se voit jamais en face à face, c’est forcément un peu difficile.
La rémunération est de 10% du hors taxe pour les ventes françaises grand format (4% sur les ventes à l’étranger, 5% sur le format poche — l’éditeur a souhaité en sortir un une année, nous avons refusé), à partager entre les auteurs initiaux, sans aucune avance, sur des livres qui ont varié de 35 à 45 € pour la collection principale, 25 € pour le best-of.
Même en allant chercher dans les archives, je suis encore aujourd’hui incapable de dire combien j’ai gagné que ce soit en net ou en brut. J’ai des comptes de vente, des détails de cotisations, des avis de paiement et des résumés de sommes à déclarer au fisc. Rien ne se recoupe vraiment, quand je n’ai pas deux documents d’un même type totalement différents pour une même année.
Disons que la somme encaissée avant impôts sur le revenu doit être entre 40 et 47 000 euros nets depuis le premier versement en 2005. Précis hein ?
Ramené à un an de travail c’est effectivement très bien payé, surtout par rapport à ce que je lis à propos de auteurs en littérature, en jeunesse ou en bande dessinée. Même dans la fourchette haute, en comptant deux ans de travail en équivalent temps plein, ça reste bien au dessus du SMIC. Cela dit il était loin d’être dit que ça rémunèrerait autant, et ce que ça m’a apporté a largement dépassé le financier. Je ne pensais pas à l’argent. Je ne m’étais en fait même pas fait de prévision quand j’ai dit oui, et je n’aurais pas su dire si je m’attendais à 1 000 ou 10 000 euros.
Cette somme est après paiement de la TVA, de la CSG et CRDS, ainsi que d’une cotisation de 1% à l’Agessa. Tout ça est prelevé pour moi en amont par l’éditeur. Pas de retraite, pas de prévoyance, et avec dans les 4000€ par an en moyenne je n’aurais probablement eu aucune couverture sociale si je n’avais pas eu un emploi salarié en parallèle.
Pour l’impôt sur le revenu je déclare ce que l’éditeur me dit en traitements et salaires. C’est peut-être idiot ou anormal, je n’ai jamais su (on m’a donné des réponses différentes à chaque fois que je demandais ce que devait faire un auteur de loisir) mais du coup c’est imposé sur le barème progressif.
Autant Hugo (en relecteur) que Frédéric (en co-auteur sur la dernière mise à jour) ont été rémunérés sur une base fixe, payée par l’éditeur en plus de nos droits d’auteur.
J’entends beaucoup de choses sur les éditeurs. Personnellement moi j’ai plutôt eu une très bonne expérience d’Eyrolles. Muriel, tu as été vraiment super, Karine aussi, et j’oublie certainement des gens. Je n’ai eu à me plaindre de personne, au contraire.
Si je devais reprocher quelque chose, c’est le refus total de considérer une durée limitée pour la version numérique du livre. Je crains cependant qu’il en soit de même pour l’essentiel des éditeurs et mon co-auteur a de toutes façons refusé toute vente numérique par peur du piratage (qui a tout de même eu lieu, visiblement par des fuites des PDF internes destinés à l’imprimeur, avec les marques de découpe). Oh si, si je devais pinailler, il y a brièvement eu une mise en vente de la quatrième édition sous forme numérique malgré le refus explicite au contrat, mais ils y ont mis un terme quand on l’a fait remarquer.
Je ne m’étendrai pas sur ce point mais on a même eu une difficulté de répartition des droits entre co-auteurs à un moment. Non seulement l’éditeur a aidé à sa résolution mais il a aussi pris le différentiel à sa charge pour solder le passé. Ok, vu les ventes ils pouvaient se le permettre, mais rien ne les y obligeait non plus.
Aujoud’hui PHP 5 avancé n’existe plus. Il y a eu réécriture partielle pour construire PHP 7 avancé mais considérant les difficultés de collaboration, on a décidé de ne pas forcément le refaire ensemble. Je suis toujours sur la couverture en grisé mais j’ai passé la main aux excellents Pascal Martin et Julien Pauli, au moins pour les deux premières éditions (la seconde arrive parait-il sous peu).
Une version plus récente a été mise en ligne en 2024
J’ai déjà parlé de testament numérique une ou deux fois ici. J’ai déjà vue une amie devoir appeler à l’aide pour se récupérer pas à pas une maigre partie de la vie numérique à la disparition de son mari.
On trouve toujours une solution à tout ce qui est administratif mais ça peut être une difficulté supplémentaire à un moment qui n’est déjà pas le plus simple.
À la maison c’est tout le reste qui risque de poser problème. On parle de toute la paperasse numérisée ou de tout l’historique de 15 ans de photos. J’utilise des mots de passe complexes, différents à chaque fois, et je chiffre tous mes disques. Autant dire que si je pars tout deviendra assez rapidement illisible malgré les meilleurs efforts de mes amis.
Je ne vois pas d’autres solutions que de laisser le double de mes clefs au crochet avant de partir.
La solution elle est connue depuis longtemps, j’avais déjà parlé du principe du secret de Shamir il y a quelques années mais j’ai procrastiné. Ce n’est jamais le bon moment pour penser à la mort.
J’ai pris mon courage à deux mains, je vous propose ce qui est en cours, en espérant l’enrichir par vos commentaires ou aider quelques autres personnes à faire leur propre chemin.
Le principe est assez simple. C’est un calcul mathématique qui permet de diviser un secret en plusieurs parties. Chaque partie est illisible indépendamment mais permet de reconstituer le secret initial si on en met un certain nombre ensemble.
Je peux par exemple dire « je divise ce secret en cinq parties qui seront chacune détenue par des personnes différentes, pour reconstituer le secret initial il faudra la collaboration d’au moins trois personnes sur les cinq ».
Il y a plusieurs logiciels pour cela. La vraie contrainte est d’en trouver un qui sera utilisable dans 5 ou 10 ans. Je suis parti sur ssss de B. Poettering : Le logiciel a déjà 12 ans, open source, présent sur les différentes distributions Linux, et a quelques fork visibles. La durabilité semble acquise. J’avais hésité avec libgfshare qui partage à peu près les mêmes caractéristiques de vie.
Les nombres de trois et cinq dans mon exemple précédent sont des choix arbitraires. Trois c’est permettre d’avoir assez de résistance pour que le secret ne fuite pas trop facilement, que ce soit par malveillance, par la tromperie d’un tiers, ou simplement par négligence. Cinq c’est le minimum pour permettre d’avoir au moins deux personnes injoignables le jour où on en a besoin.
Plus de cinq n’est pas si simple : Il faut des gens en qui j’ai totale confiance au point de leur laisser les clefs de ma vie numérique, qui ne vont pas en faire mauvais usage, qui ne vont pas laisser d’autres en faire mauvais usage, qui ne vont pas laisser trainer leur secret par négligence mais qui vont en assurer la pérennité sur potentiellement des années. Au delà, il faut idéalement des gens que connait bien ma femme pour que prendre contact ne soit pas une difficulté supplémentaire au mauvais moment, et qu’ils soient suffisamment au fait des questions technologiques pour que leur aide ne se limite pas à « tiens, j’ai un papier à te donner » mais soit plus proche de « prends soin de toi, on s’occupe de tout ». Et puis j’aimerais éviter de faire porter ce poids à cinquante amis.
En ce moment je les contacte pour leur demander leur accord. C’est quand je vois les réponses positives que je me rends compte que j’ai choisi les bons.
Impossible de lister les centaines de mots de passe et comptes que je peux avoir partout. Même en limitant à ce qui est important, je crains que les mots de passe ne changent d’ici à ce que ça serve, ou qu’il y en ait de nouveaux.
Je vais laisser le mot de passe de ma boite email, de mon poste de travail, du serveur NAS avec toutes les photos, de mon espace de sauvegarde et quelques autres trucs du genre mais c’est plus pour avoir ceinture et bretelles.
L’idée c’est surtout que je partage le mot de passe et les identifiants de connexion de mon gestionnaire de mots de passe. Normalement tout est faisable à partir de là. Aujourd’hui c’est du Bitwarden. Je ne sais pas si la société est vraiment pérenne mais le code est open source et il y a déjà des clones, donc j’ai bon espoir de ne pas avoir à renvoyer un nouveau secret vers un autre système dans six mois.
C’est aussi dans Bitwarden que je peux laisser une note avec tout ce que je veux dedans comme informations et procédures, et la mettre à jour quand je veux sans savoir à générer et envoyer un nouveau secret à tout le monde.
Le secret lui même est donc très court, juste quelques mots de passe. Il n’est de toutes façons pas possible d’aller au delà de 1024 caractères ASCII avec ssss.
Je compte mettre ça dans un beau document PDF A4 que mes destinataires peuvent à la fois garder dans leurs archives numériques et imprimer pour leurs archives papier plus durables (même les geeks foirent leurs sauvegardes numériques).
Dans ma tête je me dis qu’il faudra joindre les amis formellement une fois par an pour leur demander de vérifier qu’ils n’ont pas perdu leur propre partie du secret et voir s’ils ont changé de coordonnées. En pratique je ne sais pas si je ferais ça aussi sérieusement qu’il le faudrait, donc je considère que le document doit tout contenir.
Au delà de leur partie du secret, ce document récapitule un peu tout ça : À quoi ça sert, quels sont les autres destinataires à joindre et à quelles coordonnées (email, téléphone, adresse postale, éventuellement adresses électroniques), mais aussi comment reconstituer le secret original (nom et adresse du logiciel, procédure) et ce que j’attends d’eux.
Ce billet est déjà trop long. Je vous proposerai peut-être une suite avec le texte exact du document en question, pour aider les suivants à faire le leur.
Entre temps je veux bien vos commentaires pour avancer, ou quelques détails sur ce que vous avez mis en place de votre côté.