Catégorie : Politique et société

  • Des « entar­teurs » encourent jusqu’à 9 ans de prison

    Entar­ter est désor­mais assi­milé à un atten­tat en Espagne. […] Ils sont accu­sés d’ « atten­tat contre une personne dépo­si­taire de l’au­to­rité publique », avec des demandes du procu­reur allant de 4 à 9 années de prison. […] La juri­dic­tion dépêche égale­ment une commis­sion roga­toire auprès de la France pour qu’elle trans­fère les résul­tats de la recherche d’em­preintes et d’ADN sur les embal­lages des tartes.

    Le problème avec les lois d’ex­cep­tion, c’est qu’elles permettent juste­ment des choses qu’on juge norma­le­ment inac­cep­tables. Nous avons renié beau­coup de nos prin­cipes depuis une quin­zaine d’an­nées.

  • Le Monde a touché 55,3 millions d’eu­ros d’aides en 2009–2011

    Quand j’en­tends qu’en aide diverses Le Monde, Le Figaro et Ouest France sont subven­tion­nés *cha­cun* à hauteur de 16 à 18 millions d’eu­ros par an (entre 2009 et 2011), je ne peux croire que nous utili­sons la bonne méthode. Bien évidem­ment ce sont trois gros mais pas les seuls. Il suffit de se souve­nir des 27 millions des maga­zines TV.

    Selon ces décomptes [de la Cour des comptes], entre 2009 et 2011, Le Monde a ainsi touché en moyenne chaque année plus de 18,4 millions d’eu­ros d’aides (hors tarif TVA préfé­ren­tiel). Le Figaro et Ouest-France ont quant à eux récolté 17,2 millions et 15,7 millions d’eu­ros de subven­tions annuelles.

    Il faut dire que dire que au total ce sont « 324,3 millions dépen­sés en 2009. Puis 329,1 millions en 2010 et 298,1 millions en 2011« .

    La presse est indis­pen­sable, et si elle n’est pas rentable, mérite d’être complé­tée par l’argent publique. Sans presse les risques pour la démo­cra­tie et la justice sont énormes. Main­te­nant la presse doit-elle être sous sa forme actuelle ? Mérite-t-elle autant de finan­ce­ment ? N’est-on par en train de subven­tion­ner au mauvais endroit ?

    Quand en paral­lèle on voit le niveau d’au­dace de nos jour­na­listes, surtout face aux commu­niqués de presse offi­ciels (dont les éléments de langage sont repris quasi­ment tels quels), face aux poli­tiques (dont on accepte la langue de bois sans rien dire) ou face aux lobby (qui pré-rédigent carré­ment les sujets), on ne peut pas dire que le résul­tat soit spécia­le­ment à la hauteur du finan­ce­ment.

    D’au­tant que :

    Évoquant le plan lancé à l’is­sue des états géné­raux, censé remettre sur pied à coup d’argent public un secteur mal en point, la Cour constate que « dicté par l’ur­gence, ce plan n’a pas obtenu les effets escomp­tés ». Autant dire que l’état désas­treux des finances des jour­naux ne s’est pas amélioré, non plus que leur diffu­sion ou leur nombre d’abon­nés.

  • Crimes avec la CIA : 10 ans de prison pour le respon­sable du rensei­gne­ment mili­taire italien

    La toile de fond, c’est cette fumis­te­rie qui s’ap­pelle la « guerre contre le terro­risme ». Le méca­nisme est bien connu. […] L’un de ces Etats orga­nise, sur toute la planète, des assas­si­nats, choi­sis secrè­te­ment. […]

    Selon le rapport de l’Open Society Justice Initia­tive, de ce début février, 57 chefs d’Etat sont impliqués :[…].

    Leurs crimes ? Toute une gamme : présence d’une prison secrète de la CIA sur le terri­toire, conduite d’in­ter­ro­ga­toires, actes de tortures, assis­tance à l’en­lè­ve­ment ou au trans­port de déte­nus, four­ni­ture de rensei­gne­ments, auto­ri­sa­tions de survol du terri­toire ou atter­ris­sages secrets d’avions frela­tés…

    Mais au final, même après que les choses soient désor­mais établies autant du côté natio­nal que du côté euro­péen, il y a peu de suites. À ma connais­sance les respon­sables italiens sont les premiers à vrai­ment se retrou­vés ainsi soumis à un retour de baton pour ce qui restera une excep­tion­nelle viola­tion des droits de l’homme en bande inter­na­tio­nale orga­ni­sée.

    Nous aimons bien nous compa­rer à la Chine et aux dicta­ture, mais sous le capot quand nous jugeons que nos inté­rêts sont en jeu, les droits de l’homme sont vite oubliés. La justice est trop peu puis­sante pour réel­le­ment chan­ger les choses malheu­reu­se­ment.

  • Alice in Wonder­land’ Ruling Lets Feds Keep Mum on Targe­ted-Killing Legal Ratio­nale

    Pour faire suite au billet précé­dent sur la plus grande dicta­ture du monde, une belle illus­tra­tion que les beaux prin­cipes démo­cra­tiques fonda­teurs de nos consti­tu­tions sont désor­mais plus théo­riques que pratiques :

    The President Barack Obama admi­nis­tra­tion does not have to disclose the legal basis for its drone targe­ted killing program of Ameri­cans, accor­ding to a Wednes­day deci­sion a judge like­ned to “Alice in Wonder­land”.

    […]  I can find no way around the thicket of laws and prece­dents that effec­ti­vely allow the Execu­tive Branch of our govern­ment to proclaim as perfectly lawful certain actions that seem on their face incom­pa­tible with our Cons­ti­tu­tion and laws, while keeping the reasons for their conclu­sion a secret.

    Il suffit que l’exé­cu­tif juge ses propres actions légales pour que personne ne puisse rien y redire. Atten­tion, on ne parle pas de la lati­tude qu’a le président pour certaines actions secrètes, ou d’une éven­tuelle irres­pon­sa­bi­lité prévue par la consti­tu­tion : On parle de faits qui proba­ble­ment violent la consti­tu­tion, mais pour lesquels l’exé­cu­tif n’a pas à se justi­fier s’il déclare que selon lui c’est conforme.

    On vient juste d’af­fir­mer que l’exé­cu­tif peut faire ce qu’il veut sans avoir à s’em­bar­ras­ser de la consti­tu­tion. La seule limite c’est l’ex­cès de trop qui justi­fie­rait une révo­lu­tion, il y a de la marge et c’est une limite commune avec toutes les dicta­tures. Nous avons un peu le même problème en France avec tout ce qui a trait à vigie pirate.

  • La plus grande dicta­ture du monde

    Les États Unis d’Amé­rique sont la plus grande dicta­ture au monde. Ça vous choque ?

    Ce petit pays de 320 millions d’ha­bi­tants, une bricole sur les 7 milliards que connait la planète, assume 45 % des dépenses mili­taires dans le monde pour impo­ser sa puis­sance écono­mique, au service de ses seuls inté­rêts. C’est la plus grande dicta­ture du monde.

    A ce niveau, les méthodes sont les pires : déten­tion arbi­traire, torture, absence de recours, atteinte à la vie, viola­tion de souve­rai­neté. Ses diri­geants, qui ordonnent la torture et les assas­si­nats […]

    Actua­li­tés du droit

    La dicta­ture en ques­tion elle n’est pas vis à vis de ses ressor­tis­sants, mais vis à vis du reste du monde. C’est d’ailleurs éclai­rant vis à vis de quelques lois. : Là où ailleurs on a « inter­dit de violer la vie privée », là bas c’est « inter­dit de violer la vie privée des ressor­tis­sants » (mais les autres ça va).

    Déten­tion arbi­traire, torture, absence de recours, atteinte à la vie, tout ça est main­te­nant prouvé, jugé par la Cour euro­péenne des droits de l’homme. Mais ça s’ar­rête là, nous on laisse faire, dormez tranquille.

    (ne croyez pas que nous soyons si diffé­rents, nous sommes simple­ment moins puis­sants)

  • France: le site elysee.fr pris d’amné­sie

    Sérieu­se­ment je commen­ce­rai à croire que nos élus pensent à leur fonc­tion avant leur personne quand ils arrê­te­ront de donner tous les symp­tômes du contraire.

    Que trouve-t-on sur le site de l’Ély­sée ? Des infor­ma­tions sur la prési­dence ? non, des infor­ma­tions sur le président. La nuance est impor­tante que « le » président ne désigne que l’ac­tuel, en excluant tous les autres.

    Bref, ce n’est pas le site de l’Ély­sée mais le site person­nel du président, à fins promo­tion­nelles. Malheu­reu­se­ment un président ça se change, et on perd donc toute l’his­toire de la fonc­tion, tout ce que devrait être ce site : une archive et une source d’in­for­ma­tion. C’est dommage en plus parce que le nouveau site basé sur une notion de calen­drier chro­no­lo­gique aurait été parfait pour cela.

    Il faut dire que le précé­dent avait fait pareil et avait forte­ment person­na­lisé le site à sa personne. Main­te­nant l’ex­cuse du manque de moyens pour repro­duire cette erreur, c’est un peu diffi­cile à avaler. Un site effi­cace avec reprise des archives et fait pour durer plusieurs prési­dences, c’est un budget négli­geable dans les dorures du budget prési­den­tiel qui dépassent la centaine de millions d’eu­ros annuels.

     

  • Le ciel d’Athènes se voile sous les fumées de la crise

    Consé­quence, la grande majo­rité des immeubles ne se sont pas appro­vi­sion­nés cette année et nombre d’écoles publiques ne chauffent plus leurs salles de classes. Plusieurs muni­ci­pa­li­tés du nord du pays ont annoncé devoir fermer leurs établis­se­ments scolaires par mesure de sécu­rité. Dans certaines grandes villes, beau­coup préfèrent utili­ser leur clima­ti­seur, au risque de voir leur facture d’élec­tri­cité s’en­vo­ler. D’autres, nommés les « nouveaux pauvres », de plus en plus nombreux, optent pour le poêle à bois ou la chemi­née, évidem­ment non ramo­née. On y brûle tout et n’im­porte quoi: bois, jour­naux, branches d’arbre, pneus, cageots…

    Petit extrait, non de la pauvreté en soi, mais du système à créer des pauvres dans un pays qui malgré la crise n’a fina­le­ment rien de pauvre au regard du reste du monde. Ce sont les besoins essen­tiels qu’on fait payer trop cher.

    Plus qu’une catas­trophe écono­mie, la Grèce est une catas­trophe poli­tique, démo­cra­tique et sociale.

  • Le groupe et la somme de ses membres

    Je vous laisse lire la polé­mique d’ori­gine.

    Romain mérite certai­ne­ment au mini­mum un fort reca­drage, avec inter­dic­tion de mélan­ger ses opinions person­nelles et les décla­ra­tions qu’il fait en tant que candi­dat de son parti (le compte utilisé lais­sant clai­re­ment entendre qu’il s’agis­sait des secondes). S’il n’est plus candi­dat ou repré­sen­tant offi­ciel, proba­ble­ment lui deman­der de ne plus s’ex­pri­mer tout court via un compte aussi ambi­guë vis à vis du parti. Et s’il consi­dère qu’il s’agit là d’une décla­ra­tion propre à être portée par un candi­dat, là certai­ne­ment une sanc­tion dont l’ex­clu­sion de l’éli­gi­bi­lité future au nom du parti.

    Je ne pense même pas qu’il y ait débat, et les consé­quences méritent d’être publiques. J’es­père que le parti aura ce courage que les partis tradi­tion­nels ont trop rare­ment.

    Dans la suite nous ne parle­rons donc pas de Romain ou des propos eux-mêmes, ce sujet là est telle­ment évident et aucu­ne­ment inté­res­sant. Ceci étant dit, je ferai deux opinions très diffé­rentes de celles du billet lié :

    La confu­sion entre person­nel et offi­ciel est le problème de base

    Tout d’abord pour moi le commu­nity mana­ger du compte Alsace mérite lui aussi un reca­drage. Oh, certes, ses décla­ra­tions étaient sensées, proba­ble­ment néces­saires. Reste qu’il a exprimé des opinions non offi­cielles, avec un compte qui lui n’est même plus un compte de membre ex-candi­dat mais bien un compte « de parti ». Lais­ser faire c’est s’au­to­ri­ser que demain le sujet qui semble légi­time au commu­nity mana­ger n’en­gage par erreur le parti. Bref, exac­te­ment ce qui est repro­ché à Romain.

    C’est une maladresse dont les propos ne sont pas compa­rables à ceux de Romain, mais dont le mélange entre le person­nel et l’of­fi­ciel est bien plus fort.

    Le groupe est-il respon­sable de ses membres ?

    Ensuite, je trouve dépla­cées les attaques faites au parti. Des gens avec une opinion détes­table sur un sujet ou un autre il y en a dans tous les groupes, sans excep­tion. Il faut dire qu’on a tous un opinion détes­table sur un sujet ou un autre, donc sauf à avoir un groupe sans membre, il sera diffi­cile que ça n’ar­rive pas.

    La seule ques­tion est de savoir quelle réponse est appor­tée à la polé­mique. Ici en moins de 24h le parti a offi­ciel­le­ment déclaré 1– qu’il s’agis­sait d’une décla­ra­tion person­nelle, 2– qu’il ne s’agis­sait pas de la posi­tion offi­cielle du parti, et 3– qu’elle n’était pas repré­sen­ta­tive de la majo­rité des membres du parti.

    Quand on fonc­tionne avec un système démo­cra­tique en interne, avoir une posi­tion offi­cielle plus expli­cite néces­site un peu de temps, surtout un week-end. L’ins­tan­ta­néité des réseaux peut exacer­ber les attentes, mais certaines choses ne peuvent être immé­diates. Le compte offi­ciel du parti exprime d’ailleurs : « Le problème d’hier a été trans­mis au Bureau du PP et des excuses seront envoyées à la personne concer­née. » Ce n’est donc pas simple­ment une excuse.

    Peut-être que le parti méri­tera toutes les critiques. Peut-être pas. La posi­tion sage aurait été de lais­ser au moins quelques jours pour voir ce qu’il se passe. Entre temps la critique est assez injus­ti­fiée.

    Il est aussi impor­tant de signa­ler que le parti pirate a une posi­tion plus déli­cate que les autres. Le support de la liberté d’ex­pres­sion person­nelle est certai­ne­ment très soli­de­ment enra­ci­née dans ses valeurs. Repro­cher ses opinions person­nelles à un membre n’est certai­ne­ment pas leur fonc­tion­ne­ment normal. Même si c’est frus­trant, la solu­tion « ceci n’était pas une opinion repré­sen­ta­tive du parti et nous ferons atten­tion qu’il y ait moins de confu­sion entre le person­nel et l’of­fi­ciel de la part de nos membres » est la suite la plus probable (et ce quand bien même tous les membres trou­ve­raient condam­nables les propos d’ori­gine).

    N’ou­bliez-pas : Quel que soit les groupes auxquels vous appar­te­nez, chaque membre a au moins une opinion person­nelle détes­table sur un sujet ou un autre, vous compris (si si, vous aussi). Vous ne souhai­te­rez pas que votre groupe en lui-même en fasse les frais tant que ce n’est pas une expres­sion offi­cielle ou repré­sen­ta­tive de ce dernier. Agis­sez en consé­quence avec les autres.

  • Le rapport qui accable le système de santé britan­nique

    À rappro­cher d’un billet récent sur la fisca­lité. Quand on mesure le poids des impôts, il est néces­saire de regar­der ce qu’on a en retour. Petit tour dans le système de santé au Royaume Uni:

    David Came­ron, a présenté des excuses au nom du gouver­ne­ment et du pays tout entier après la publi­ca­tion mercredi du rapport acca­blant sur l’hô­pi­tal Staf­ford, où 400 à 1200 patients avaient succombé à diverses priva­tions, entre 2005 et 2008. […] « les souf­frances écœu­rantes et inutiles de centaines de personnes », « aban­don­nées par un système qui a ignoré les signaux d’aver­tis­se­ment et qui a fait passer les inté­rêts de l’en­tre­prise et la réduc­tion des coûts avant la sécu­rité des patients ».

    […]

    Certains malades restaient éten­dus dans des draps souillés ou assis sur des pots de chambre pendant des heures. Les patients n’étaient souvent lavés qu’une fois par mois, ou n’étaient pas nour­ris. Parfois même, la nour­ri­ture était lais­sée à un endroit qu’ils ne pouvaient pas atteindre. En outre, les proches qui venaient leur rendre visite devaient parfois leur appor­ter à manger, jeter eux-mêmes les panse­ments usagés ou encore nettoyer les toilettes. « Certains patients étaient telle­ment assoif­fés qu’ils buvaient l’eau sale des vases »

    Notre système public est très loin d’être exem­plaire, mais quand je regarde le graphique suivant sur le % du PIB attri­bué à la santé (9,8 % au Royaume Uni, 11,8% en France), je me dis que ce sont 2 points bien inves­tis.

    Dépenses de santé

     

  • Israël : La contra­cep­tion impo­sée aux femmes fala­shas

    Israel has admit­ted for the first time that it has been giving Ethio­pian Jewish immi­grants birth-control injec­tions, often without their know­ledge or consent.

    […]

    One of the Ethio­pian women who was inter­vie­wed is quoted as saying: “They [medi­cal staff] told us they are inocu­la­tions. We took it every three months. We said we didn’t want to.” It is alle­ged that some of the women were forced or coer­ced to take the drug while in tran­sit camps in Ethio­pia.

    Apprendre du passé ? Foutaise.

    En français sur actua­li­tés du droit :

    Des petits, tout petits, face à une affaire horrible. Bien sûr, n’at­ten­dez ni pour­suites pénales sérieuses, ni protes­ta­tion des gouver­ne­ments occi­den­taux, car c’est un gouver­ne­ment qui défend nos valeurs...