Catégorie : Politique et société

  • La culture Tele Z

    Je me suis retenu de parler ici du projet de numé­ri­sa­tion de docu­ments du domaine public à la BNF. D’autres le font mieux que moi et le sujet mérite mieux qu’un discours simpliste.

    L’idée que pour nos poli­tiques l’ac­ti­vité écono­mique prime sur le bien commun n’est pas neuve. Main­te­nant on ne peut pas donner des exclu­si­vi­tés sur le domaine public sous prétexte de manque de finan­ce­ment, et en paral­lèle subven­tion­ner pour 23 millions Tele Z, Télé 7 jours et autres Télé Star sur le budget de la culture. J’as­sume mon côté idéa­liste mais diffu­ser et numé­ri­ser le patri­moine public non seule­ment me parait plus impor­tant, mais aussi a plus de chances d’avoir des retom­bées à long terme.

    Oui, je sais, tout n’est pas compa­rable et les objec­tifs sont diffé­rents. Reste que le téles­co­page des deux infor­ma­tions fait assez mal.

  • Quand EDF fait de l’op­ti­mi­sa­tion fiscale aux Pays-Bas

    Des effets de la gestion par objec­tif des diffé­rentes enti­tés, sans vue et coor­di­na­tion globale : Des socié­tés françaises appar­te­nant majo­ri­tai­re­ment à l’État crééent des filiales à l’étran­ger pour inves­tir afin de payer moins d’im­pôt en France.

    Je ne sais pas si vous notez mais quand EDF paye des impôts, dans les faits ce sont des sous déjà déte­nus indi­rec­te­ment à l’État qui sont trans­fé­rés dans une autre caisse. Faire une filiale à l’étran­ger pour payer moins d’im­pôt c’est trans­fe­rer des sous déte­nus indi­rec­te­ment par l’État français, pour les donner à un état étran­ger. On en trans­fère peut être moins, ça remplit mieux les objec­tifs de tel ou tel comité de direc­tion, mais c’est une perte sèche au final.

    On peut m’ex­pliquer comment l’État gère ses actifs ? Parce que là on marche sur la tête.

    On en parle aussi à propos de la BNF. L’in­té­res­se­ment des direc­teurs à leur struc­ture sans tenir compte de l’in­té­rêt global mène forcé­ment à ce type de compor­te­ment à tous les éche­lons

  • À Davos, une finance « intou­chable »

    De notre inca­pa­cité à chan­ger une partie du système que l’on sait fonc­tion­ner à l’in­verse du bien commun mais qui surtout met régu­liè­re­ment à risque tout le reste : À Davos, une finance « intou­chable ».

    « Vous pour­riez chan­ger les noms, mais cette histoire d’in­té­rêt person­nel, d’ac­ci­dent imprévu sur les marchés et de pertes massives ressemble à presque toutes les autres catas­trophes finan­cières de ces deux dernières décen­nies. » Comme disent les Anglo-Saxons, « The more things change, the more they stay the same » (« Plus ça change, plus c’est la même chose »).

     

  • Sur le dos de Google, les majors musi­cales rejoignent la presse

    Forcé­ment, à imagi­ner des taxes sans fonde­ment et des droits à rente pour des caté­go­ries spéci­fiques, ça créé des envieux. La presse et la musique ont tenté de taxer les four­nis­seurs d’ac­cès Inter­net, mais Google étant le grand méchant du moment, c’est beau­coup plus simple, et puis il n’est pas français.

    La musique veut elle aussi béné­fi­cier de l’ins­tau­ra­tion d’une taxe Google. Telle est le message déli­vré jeudi 17 janvier par Pascal Nègre, président d’Uni­ver­sal Music pour la France, l’Ita­lie, le Moyen Orient et l’Afrique.

    En ayant ouvert la porte à la presse, quelle légi­ti­mité à dire non à l’in­dus­trie musi­cale ? Nos poli­tiques ne se rendent pas compte des impacts à long terme de ce type de bêtise.

  • Fuku­shima, encore une

    A Fuku­shima, selon le même dossier, «  une zone rouge de 20 km a été déli­mi­tée, dans laquelle le gouver­ne­ment travaille à la dépol­lu­tion : nul ne sait quand les quelque 110 000 habi­tants seront auto­ri­sés à rentrer », sans que soit fait mention des vastes zones inha­bi­tables situées à 40 km de la centrale et bien au-delà, et sans que soit rappelé que le critère de défi­ni­tion de la zone de migra­tion obli­ga­toire a été fixé à une dose de 20 milli­sie­verts par an, soit quatre fois plus qu’à Tcher­no­byl et vingt fois la norme inter­na­tio­nale d’inac­cep­ta­bi­lité.

    Bien entendu, sur ce genre de sujets polé­miques, il faut toujours penser à utili­ser son sens critique. Certaines infor­ma­tions en appa­rence scan­da­leuses peuvent se révé­ler fausses ou simple­ment tout à fait légi­times. Tout de même, il faut conti­nuer à lire sans reje­ter par prin­cipe non plus.

  • Fuku­shima, ça existe encore

    Un pois­son pêché à des fins de contrôle près de la centrale nucléaire acci­den­tée de Fuku­shima présente un niveau impres­sion­nant de conta­mi­na­tion radio­ac­tive, plus de 2 500 fois supé­rieur à la limite légale fixée par le Japon, a annoncé, vendredi 18 janvier, l’opé­ra­teur du site.

    Nous sommes à presque deux ans de l’ac­ci­dent, et il ne faut pas oublier que la faune ne reste pas toujours sage­ment aux alen­tours de la centrale. Bref, il ne faut pas toujours donner la voix aux alar­mistes, mais pas toujours non plus à ceux qui refusent de voir toute gravité.

    Ne pas oublier non plus que les limites légales au Japon ont été *très* forte­ment rele­vées, bien au delà des seuils inter­na­tio­naux habi­tuels.

  • Le jour où les bisou­nours mordront les vautours

    Le sujet du billet lui-même est vaste, et je n’ai pas forcé­ment de valeur ajou­tée à en parler ici, mais le titre lui-même m’in­ter­pelle. Il est réuti­li­sable dans plus d’un contexte, et je crois qu’il reflète très bien mon état d’es­prit fréquent.

    Le jour où les bisou­nours mordront les vautours … à force d’ex­cès, n’est peut être pas si loin.

  • Donne moi un lien, et demande des sous à Google

    J’en parlais il y a peu : La presse qui critique Google profite elle-même des conte­nus de tiers, souvent gratui­te­ment. La réuti­li­sa­tion de photos « trou­vées sur le net » est même un grand clas­sique. Bien entendu c’est hors de tout droit d’au­teur.

    Les rares fois où ces détour­ne­ments sont repé­rés et qu’il y a suffi­sam­ment de pres­sion, les images sont suppri­més après coup (de toutes façon l’au­dience est passée, l’édi­teur de presse s’en moque) ou on fait un lien vers la source. C’est ce qu’il s’est passé ici avec M6.

    Le pire n’est même pas cette atti­tude hypo­crite de la part de la presse, c’est que les auteurs initiaux se contentent de « c’est fini, ils ont mis un lien vers chez moi », favo­ri­sant l’idée que ces reprises sont légi­times et qu’au pire on ajou­tera des liens après coup quand ça n’aura plus aucune impor­tance. Non, la visi­bi­lité n’est pas une contre­par­tie légi­time, surtout quand on se fait prendre après coup.

  • Renta­bi­li­ser les données publiques en les reti­rant du public

    Par souci de « renta­bi­lité » et pour « proté­ger ses inves­tis­se­ments », l’État et les collec­ti­vi­tés publiques ont de plus en plus tendance à vouloir restreindre l’ac­cès aux données publiques.

    Je crois que nous avons simple­ment oublié, à force de tout vouloir moné­ti­ser pour dimi­nuer les coûts, que ces struc­tures ont pour rôle l’in­té­rêt public, pas d’être des sources de recettes.

    Le pire dans cette utopie de vouloir renta­bi­li­ser et monnayer ces accès, c’est que dans l’en­semble les tenta­tives de moné­ti­sa­tions coutent souvent plus cher que ce que ça ne rapporte, sans même comp­ter les béné­fices indi­rects que peuvent rappor­ter la publi­ca­tion libre des données et leur réuti­li­sa­tion.

  • Abuser l’usa­ger de services de santé

    Je découvre la présence de « Le guide Santé », dont l’ac­ti­vité prin­ci­pale semble d’abu­ser les usagers de services de santé en four­nis­sant un annuaire pipeauté.

    En gros l’ac­ti­vité c’est :

    • Se connec­ter aux annuaires publics des profes­sion­nels
    • Créer une fiche pour chaque profes­sion­nel, mais en mettant un numéro payant en 08 à la place du numéro réel (exemple)
    • Cher­cher à se posi­tion­ner en première posi­tion dans Google (et ça semble fonc­tion­ner)
    • Lais­ser le client se faire abuser en télé­pho­ner au 08 en pensant que c’est le numéro du profes­sion­nel
    • Empo­cher la mise.

    En lisant le texte affi­ché après le clic sur un lien grisé, sur le côté et en petite ligne, on peut comprendre entre les lignes que le service ne donne pas le numéro réel du profes­sion­nel, mais il est évident qu’une majo­rité de gens se feront abuser.

    Pour moi on est à la limite de la trom­pe­rie, renfor­cée par le fait qu’en visant les services de santé des on vise des personnes qui se lais­se­ront faci­le­ment abuser du fait du senti­ment d’ur­gence, de l’état de santé dimi­nué, voire de la dépen­dance envers la capa­cité à joindre le service recher­ché. Bref, on trompe les plus faible, pour un service sans aucune valeur ajou­tée face à l’an­nuaire exis­tant (et gratuit). Je suis très étonné que ce soit légal, ce ne devrait pas l’être et ça mérite proba­ble­ment une requête à la CNIL pour réétu­dier le cas.