Catégorie : Politique et société

  • Loup en France

    Pourquoi n’ar­rive t’on pas à contrô­ler les loups ? Un peu de courage poli­tique permet­trait faci­le­ment d’en limi­ter le nombre.
    — Laure de La Raudière, Député d’Eure-et-Loir

    Pour rappel les loups sont une espèce proté­gée, qui a failli dispa­raitre de France et qui recom­mence seule­ment récem­ment à augmen­ter depuis quelques années.

    Les chiffres ne sont pas tous précis mais ceux qui viennent d’études de la faune sont assez cohé­rents : entre 200 et 250 indi­vi­dus en 2012, proba­ble­ment entre 250 et 300 en 2013, avec une progres­sion d’en­vi­ron 20% par an.

    Donc voilà, nos dépu­tés sont certai­ne­ment pour la protec­tion des animaux, mais unique­ment quand ça ne risque pas d’en­trer en conflit avec un quel­conque inté­rêt humain.

    La cita­tion vient du salon inter­na­tio­nal de l’agri­cul­ture. Ce sont les éleveurs qui râlent. Factuel­le­ment, ils sont pour­tant indem­ni­sés correc­te­ment, avec même plutôt peu de contrôle, et cela repré­sente moins une part faible de la morta­lité des trou­peaux.

    Les éleveurs sont en fait indem­ni­sés sur simple décla­ra­tion pour peu que la cause du loup ne puisse être exclue. En fait cette cause est exclue sur 20% des décla­ra­tions mais elle n’est aussi confir­mée que sur 20%. Sur les 60% des décla­ra­tions restantes le loup n’a pu ni être exclu ni être confirmé, et le doute profite à l’éle­veur.

    L’in­dem­ni­sa­tion couvre les dégâts direct, c’est à dire le rempla­ce­ment de la bête au prix du marché, plus 15% pour couvrir les dégâts indi­rects (prin­ci­pa­le­ment le stress au trou­peau). Cela a repré­senté 1,5 millions d’eu­ros en 2011, à ajou­ter aux efforts directs des dépar­te­ments (1,2 millions d’eu­ros sur la ques­tion du loup pour la seule Drôme en 2013).

    Au final ce sont 1800 attaques qui sont décla­rées sur 6 000 bêtes sur 2012. Les pertes dues au loup repré­sentent 0,6% du chep­tel là où la morta­lité pour d’autres raisons (mala­die, chutes, etc.) est de 3 à 6% du chep­tel sur les brebis et de 10 à 15% sur les agneaux. En 2006 – ça a du augmen­ter depuis – cela repré­sen­tait 0,5 brebis et 0,18 attaques par éleveur et par an (donc une attaque de deux à trois brebis tous les cinq ans en moyenne).

    Pour mettre en pers­pec­tive, les morsures de chiens sur l’homme ayant entraîné un besoin de soin repré­sentent 10 fois plus de cas décla­rés en France.

    Limi­ter les 300 loups français ? vrai­ment la prio­rité ?

  • Publi­cité des scru­tins publics à l’As­sem­blée natio­nale

    Quand on râle, il faut aussi saluer les pas dans la bonne direc­tion, aussi petits soit-ils.

    Derniè­re­ment l’As­sem­blée natio­nale a fait évoluer ses règles quant aux votes. Désor­mais au aura le détail de votes par scru­tin public, nomi­na­ti­ve­ment, et c’est une bonne chose. Nous n’au­rons malheu­reu­se­ment toujours pas de distingo entre les votes réels et les délé­ga­tions.

  • Deux asso­cia­tions autour des ques­tions poli­tiques

    Si vous voulez que la poli­tique soit un jour meilleure, je vous propose de soute­nir deux asso­cia­tions : Anti­cor et Regards Citoyens. Les deux s’oc­cupent du contrôle des élus, la première contre les dérives, la seconde pour redon­ner le pouvoir aux citoyens sur leur repré­sen­ta­tion et leurs insti­tu­tions.

  • Ça me concerne

    Je suis concerné par l’en­fant afri­cain qui crève de faim, l’ou­vrier chinois qui est s’épuise en usine, le SDF qui a froid dehors, les personnes âgées délais­sées, la personne en face de mon immeuble discri­mi­née par son origine, sa couleur de peau ou sa reli­gion, et plein d’autres trucs parfois fran­che­ment mineurs à côté de tout ça.

    Je ne suis pour­tant ni enfant, ni afri­cain, ni chinois, ni ouvrier, ni SDF, ni âgé, et je suis homme blanc euro­péen sans reli­gion. Bref, j’ai quand même la vie facile.

    J’ap­par­tiens simple­ment à une société et à un monde que nous créons en commun. Ses équi­libres, la souf­france qu’il peut géné­rer, ce que nous réser­vons pour le futur et pour autrui me concernent parce que d’une manière ou d’une autre j’y contri­bue, ne serait-ce que par mon inac­tion. C’est une des facettes de ma citoyen­neté et de mon appar­te­nance à une société, à un niveau local comme au niveau le plus global.

    Quand vous me dîtes que ça ne me concerne pas, vous m’in­sul­tez. Vous insul­tez ou niez ce en quoi je crois, mon inté­rêt pour mon prochain, ma volonté de reje­ter l’égo­cen­trisme et l’égoïsme natu­rel.

    La ques­tion est de savoir jusqu’où aller, diffé­ren­cier ce qui concerne la société – et donc me concerne person­nel­le­ment en tant que citoyen – de ce qui est pure­ment privé.

    Fran­che­ment, c’est loin d’être simple. Vous trou­ve­rez des chefs d’en­tre­prise pour consi­dé­rer inac­cep­table que la société vienne règle­men­ter le salaire mini­mum ou certaines condi­tions de travail contrac­tua­li­sées entre adultes consen­tants. Vous trou­ve­rez des parents qui trouvent inac­cep­table puissent juger de la façon dont ils élèvent leurs enfants. La liste est infi­nie.

    Un point peut tout de même lais­ser présa­ger qu’un sujet pour­rait aussi être une ques­tion de société – et donc concer­ner tout le monde : Si la problé­ma­tique implique ou peut impliquer des tiers. Et pour complé­ter : Juger que les tiers ne sont pas impliqués peut déjà en soi être un sujet de société.

  • Échelles de peines

    Sérieu­se­ment…

    En peu de jours :

    • Un homme condamné à un an de prison ferme pour maltrai­tance sur son chat (qu’il faisant voler sur des vidéos)
    • Un homme condamné à six mois de prison ferme pour viol sur personne handi­ca­pée mentale

    Sur un registre plus léger

    • Un procu­reur sait désor­mais qu’on ne lui repro­chera pas d’avoir récu­péré illé­ga­le­ment des infor­ma­tions sur des jour­na­listes, qui sont pour­tant théo­rique­ment léga­le­ment proté­gés contre ce type d’enquêtes.
    • Un jour­na­liste a été condamné pour avoir rapporté avoir trouvé des docu­ments de l’État via une recherche publique sur Google et les avoir télé­char­gés.

    Je sais que chaque cas est spéci­fique, qu’il est impos­sible de compa­rer tel quel, mais je ne peux m’em­pê­cher de me dire qu’on a quand même parfois des échelles qui sont assez inco­hé­rentes.

  • Part des coti­sa­tions patro­nales dans la valeur ajou­tée

    À entendre certains chefs d’en­tre­prise, les « charges », c’est à dire les coti­sa­tions patro­nales, sont à un niveau inac­cep­table. Retour sur le passé :

    BfV3iJHCIAE0l7-.png_largeIl y a eu un pic bas vers 2007 mais, à la vue du graphique, il faut bien se rendre compte que les coti­sa­tions patro­nales ne sont pas à un niveau histo­rique­ment très haut. Il a même été plus souvent plus élevé que plus bas. Ce qui grève les compte, c’est bien la rému­né­ra­tion des profits.

    Note: Atten­tion au graphique dont l’échelle verti­cale commence à 15 et non à 0, ce qui peut donner une fausse impres­sion.

  • Entre­prises écra­sées par la fisca­lité

    Nos entre­prises sont écra­sées par la fisca­lité, les inves­tis­seurs ne gagnent plus rien. Ou pas. Quelques chiffres :

    Profits dans la valeur ajoutéeEn réalité nos entre­prises n’ont jamais été aussi profi­tables depuis la seconde guerre mondiale : Hausse constante de la part des profits dans la valeur ajou­tée depuis les années 80, à trois fois sa valeur initiale, et à 80% de plus que le plus haut pic avant ça.

  • Pacte de compé­ti­ti­vité

    On retire des coti­sa­tions sociales (fami­liales) en échange d’in­ves­tis­se­ment qui sur le long terme crée­ront de l’em­ploi.

    C’est oublier que l’objec­tif des entre­prises est de faire gagner de l’argent à leurs proprié­taires. Des écono­mies impliquent une meilleure rétri­bu­tion, rien de plus.

    Rien de mieux que les chiffres pour le prou­ver. Regar­dez comment la part du profit augmente et comment la part des coti­sa­tions baisse. L’in­ves­tis­se­ment est lui constant globa­le­ment, avec des cycles qui ne dépendent en rien des baisses excep­tion­nelles qu’on peut lui faire.

    cotisations, investissement, profits

    Pacte de compé­ti­ti­vité ? On vient seule­ment d’aug­men­ter les profits du capi­tal, pas de libé­rer de l’in­ves­tis­se­ment et de l’em­ploi. C’est un choix qui peut se justi­fier, mais ne faisons pas passer des vessies pour des lanternes.

    L’idée c’est juste que si les entre­prises font plus de béné­fices, on espère en atti­rer ou en rete­nir un peu plus. Bon, c’est oublier que nous ne serons jamais les moins disant au niveau fisca­lité (et tant mieux), donc que ce plan d’ac­tion est juste impos­sible à tenir.

  • Coût du chomage dans diffé­rents pays d’Eu­rope

    cout du chomageLes indem­ni­tés chômage pèsent trop sur la France, il faut réduire cet assis­ta­nat. Peut-être pas autant qu’on le croit fina­le­ment… Parfois, rien de mieux que les chiffres.

  • Systèmes de vote

    La qualité est vrai­ment mauvaise mais l’écoute est inté­res­sante pour ceux qui ne maitrisent pas encore les subti­li­tés des diffé­rents systèmes de vote et qui crient au vol de démo­cra­tie avec le système français actuel :

    Je diffère toute­fois de la conclu­sion : Le fait que plein de systèmes de vote renvoient des résul­tats diffé­rents n’im­plique pas qu’il n’existe pas de bon système de vote. Tout ça veut juste dire qu’il nous faut défi­nir nos critères pour déter­mi­ner ce qui est juste pour nous.

    Sur les cinq systèmes, les trois derniers présen­tés ont tendance à exclure les candi­dats qui ne peuvent pas faire consen­sus. À l’in­verse, si les votes majo­ri­taires ont tendance à éviter les consen­sus mous mais l’élu pour­rait ne conve­nir qu’une faible part des élec­teurs.

    Dans une démo­cra­tie apai­sée, j’ai tendance à penser que c’est la première alter­na­tive qui a du sens (et inver­se­ment : que la seconde alter­na­tive ne peut pas mener à une démo­cra­tie apai­sée).