Catégorie : Politique et société

  • Reprendre la main sur notre monde poli­tique

    Reprendre la main sur notre monde poli­tique

    Je vois telle­ment de gens rési­gnés par la poli­tique… des gens qui semblent pour­tant se sentir concer­nés par leur prochain. Comment en est on arri­vés là ?

    Ce doit être horrible de vivre en se disant qu’on ne peut rien y faire, alors qu’il a fallu des siècles pour permettre nos démo­cra­ties. Elles sont encore impar­faites, et c’est un faible mot, mais elles ne seront jamais meilleures que l’in­ves­tis­se­ment qu’on y met.

    D’autres avant nous avaient toutes les raisons d’être rési­gnés et d’avoir l’im­pres­sion d’être impuis­sants. Nous avons tant d’ou­tils et de possi­bi­li­tés de plus qu’eux. Ne jouons pas les enfants gâtés parce que c’est diffi­cile

    Ça me fait d’au­tant plus mal que d’autres peuples se battent en ce moment pour ce que nous dédai­gnons parce que ça demande un peu d’ef­forts.

    Même avec l’im­pres­sion d’im­puis­sance : n’aban­don­nons pas, ni pour nous ni pour les suivants. J’ai un enfant, quel monde lui laisse-je si laisse la démo­cra­tie à l’aban­don simple­ment parce ce que ça demande des efforts ?

    Ne nous lais­sons pas avoir par les débats sur les repré­sen­tants poli­tiques pour­ris, non repré­sen­ta­tifs, sur la non prise en compte du vote blanc et toutes ces excuses. Tout ça n’a d’im­por­tance que parce que nous lais­sons faire.

    Personne n’a dit que c’était facile, que ça se ferait en un jour, mais les choses ne peuvent chan­ger que si nous les repre­nons en main, si nous ne décla­rons pas forfait et que nous n’y inves­tis­sons pas un mini­mum de nous-mêmes.

    Nous avons un peu de démo­cra­tie, nous ne la perdrons que si nous ne l’uti­li­sons pas.

  • Petit calcul sur 50 milliards

    Le salaire moyen en France est de 2410 euros mensuels bruts d’après l’INSEE, soit 28920 euros annuels (ne lancez pas un scud à votre dépar­te­ment RH tout de suite pas : on parle du salaire moyen, le salaire médian est lui bien en dessous, dans les 1700 € par mois).

    On peut y ajou­ter les charges patro­nales (je prends 40%, en sachant que ça fait moins, surtout si on parle de les dimi­nuer), de l’es­pace au sol, un bureau, des four­ni­tures, et du temps de gestion (faire la paie, le mana­ge­ment, etc.). À vue de nez on peut tabler sur un coût vrai­ment-tout-compris de 50 000 euros par personne et par an.

    Avec 50 milliards sur trois ans, disons 15 milliards par an, on finance donc à vue de nez 300 000 emplois au salaire moyen (qui vous l’ad­met­trez n’est quand même pas super bas).  C’est à peu près l’es­ti­ma­tion du MEDEF, sur laquelle ils ne s’en­gagent pas.

    Sauf que… cette équa­tion consi­dère que les emplois sont unique­ment source de coûts, qu’ils ne produise rien, ne rapportent rien, ce qui est juste inima­gi­nable.

    Avec ce pacte de respon­sa­bi­lité, on supprime des pres­ta­tions sociales (les charges reti­rées, se sont des coti­sa­tions pour la famille, la santé, …) pour offrir des emplois gratuits aux entre­prises, qui bien sûr empo­che­ront le résul­tat produit au niveau des action­naires, accé­lé­rant le déséqui­libre crois­sant entre capi­tal et travail.

    Bien entendu ceci est le scéna­rio posi­tif. Comme le MEDEF ne souhaite pas s’en­ga­ger formel­le­ment, il est probable qu’une partie des charges écono­mi­sées aille direc­te­ment gros­sir la marge et les reve­nus des action­naires. Ce serait juste plus simple ainsi, surtout dans une période sans demande, donc où on n’a pas vrai­ment besoin de nouveaux sala­riés.

    Et si…

    Le salaire moyen d’un fonc­tion­naire est de 2950 € mensuels bruts. Toujours avec le même type de calcul, on arrive à quelque chose comme 62 000 euros annuels vrai­ment-tout-compris.

    15 milliards permet­trait de créer 242 000 fonc­tion­naires, ou du moins d’ar­rê­ter de bais­ser leur nombre. C’est un peu moins mais ils profi­te­ront à l’en­semble de la société.

    Imagi­nez qu’on créé des crèches, qu’on assure une éduca­tion à un niveau bien meilleur, surtout là où c’est diffi­cile, qu’on résorbe un peu le gigan­tesque délai d’at­tente judi­ciaire, qu’on ait des poli­cier en patrouille dans les rues pour éviter les problèmes au lieu de camé­ras pour les obser­ver, qu’on ait des hôpi­taux avec un person­nel qui travaille mieux…

    Nous n’au­rons fait bais­ser le chômage que de 7% (que…) mais il ne s’agit plus d’une parole en l’air non enga­geante d’un repré­sen­tant du MEDEF, il s’agit d’un fait concret qui ne demande qu’une déci­sion.

    On a donc un effet court terme plus fort. On perd proba­ble­ment l’ef­fet moyen terme sur les emplois induits par la relance d’ac­ti­vité (impos­sible à chif­frer) qu’au­rait de mettre 300 000 emplois de plus dans les entre­prises. Mais d’un autre côté un gagne des effets long terme et très long terme indé­niables en terme d’édu­ca­tion, d’at­trac­ti­vité du terri­toire (qui est loin d’être unique­ment une ques­tion de charges et de coût sala­rial).

    Bien entendu, si on regarde le salaire médian (donc qu’on ne prend pas de hauts fonc­tion­naires très bien payés), on fait bais­ser le coût et c’est 315 000 emplois possibles.

    Et sinon…

    Et sinon, si le côté « fonc­tion­naire » fait peur : quid de finan­cer plutôt des créa­tions d’en­tre­prises, des grands projets publics d’in­fra­struc­ture, des produc­tions utiles ?

  • Loup en France

    Pourquoi n’ar­rive t’on pas à contrô­ler les loups ? Un peu de courage poli­tique permet­trait faci­le­ment d’en limi­ter le nombre.
    — Laure de La Raudière, Député d’Eure-et-Loir

    Pour rappel les loups sont une espèce proté­gée, qui a failli dispa­raitre de France et qui recom­mence seule­ment récem­ment à augmen­ter depuis quelques années.

    Les chiffres ne sont pas tous précis mais ceux qui viennent d’études de la faune sont assez cohé­rents : entre 200 et 250 indi­vi­dus en 2012, proba­ble­ment entre 250 et 300 en 2013, avec une progres­sion d’en­vi­ron 20% par an.

    Donc voilà, nos dépu­tés sont certai­ne­ment pour la protec­tion des animaux, mais unique­ment quand ça ne risque pas d’en­trer en conflit avec un quel­conque inté­rêt humain.

    La cita­tion vient du salon inter­na­tio­nal de l’agri­cul­ture. Ce sont les éleveurs qui râlent. Factuel­le­ment, ils sont pour­tant indem­ni­sés correc­te­ment, avec même plutôt peu de contrôle, et cela repré­sente moins une part faible de la morta­lité des trou­peaux.

    Les éleveurs sont en fait indem­ni­sés sur simple décla­ra­tion pour peu que la cause du loup ne puisse être exclue. En fait cette cause est exclue sur 20% des décla­ra­tions mais elle n’est aussi confir­mée que sur 20%. Sur les 60% des décla­ra­tions restantes le loup n’a pu ni être exclu ni être confirmé, et le doute profite à l’éle­veur.

    L’in­dem­ni­sa­tion couvre les dégâts direct, c’est à dire le rempla­ce­ment de la bête au prix du marché, plus 15% pour couvrir les dégâts indi­rects (prin­ci­pa­le­ment le stress au trou­peau). Cela a repré­senté 1,5 millions d’eu­ros en 2011, à ajou­ter aux efforts directs des dépar­te­ments (1,2 millions d’eu­ros sur la ques­tion du loup pour la seule Drôme en 2013).

    Au final ce sont 1800 attaques qui sont décla­rées sur 6 000 bêtes sur 2012. Les pertes dues au loup repré­sentent 0,6% du chep­tel là où la morta­lité pour d’autres raisons (mala­die, chutes, etc.) est de 3 à 6% du chep­tel sur les brebis et de 10 à 15% sur les agneaux. En 2006 – ça a du augmen­ter depuis – cela repré­sen­tait 0,5 brebis et 0,18 attaques par éleveur et par an (donc une attaque de deux à trois brebis tous les cinq ans en moyenne).

    Pour mettre en pers­pec­tive, les morsures de chiens sur l’homme ayant entraîné un besoin de soin repré­sentent 10 fois plus de cas décla­rés en France.

    Limi­ter les 300 loups français ? vrai­ment la prio­rité ?

  • Publi­cité des scru­tins publics à l’As­sem­blée natio­nale

    Quand on râle, il faut aussi saluer les pas dans la bonne direc­tion, aussi petits soit-ils.

    Derniè­re­ment l’As­sem­blée natio­nale a fait évoluer ses règles quant aux votes. Désor­mais au aura le détail de votes par scru­tin public, nomi­na­ti­ve­ment, et c’est une bonne chose. Nous n’au­rons malheu­reu­se­ment toujours pas de distingo entre les votes réels et les délé­ga­tions.

  • Deux asso­cia­tions autour des ques­tions poli­tiques

    Si vous voulez que la poli­tique soit un jour meilleure, je vous propose de soute­nir deux asso­cia­tions : Anti­cor et Regards Citoyens. Les deux s’oc­cupent du contrôle des élus, la première contre les dérives, la seconde pour redon­ner le pouvoir aux citoyens sur leur repré­sen­ta­tion et leurs insti­tu­tions.

  • Ça me concerne

    Je suis concerné par l’en­fant afri­cain qui crève de faim, l’ou­vrier chinois qui est s’épuise en usine, le SDF qui a froid dehors, les personnes âgées délais­sées, la personne en face de mon immeuble discri­mi­née par son origine, sa couleur de peau ou sa reli­gion, et plein d’autres trucs parfois fran­che­ment mineurs à côté de tout ça.

    Je ne suis pour­tant ni enfant, ni afri­cain, ni chinois, ni ouvrier, ni SDF, ni âgé, et je suis homme blanc euro­péen sans reli­gion. Bref, j’ai quand même la vie facile.

    J’ap­par­tiens simple­ment à une société et à un monde que nous créons en commun. Ses équi­libres, la souf­france qu’il peut géné­rer, ce que nous réser­vons pour le futur et pour autrui me concernent parce que d’une manière ou d’une autre j’y contri­bue, ne serait-ce que par mon inac­tion. C’est une des facettes de ma citoyen­neté et de mon appar­te­nance à une société, à un niveau local comme au niveau le plus global.

    Quand vous me dîtes que ça ne me concerne pas, vous m’in­sul­tez. Vous insul­tez ou niez ce en quoi je crois, mon inté­rêt pour mon prochain, ma volonté de reje­ter l’égo­cen­trisme et l’égoïsme natu­rel.

    La ques­tion est de savoir jusqu’où aller, diffé­ren­cier ce qui concerne la société – et donc me concerne person­nel­le­ment en tant que citoyen – de ce qui est pure­ment privé.

    Fran­che­ment, c’est loin d’être simple. Vous trou­ve­rez des chefs d’en­tre­prise pour consi­dé­rer inac­cep­table que la société vienne règle­men­ter le salaire mini­mum ou certaines condi­tions de travail contrac­tua­li­sées entre adultes consen­tants. Vous trou­ve­rez des parents qui trouvent inac­cep­table puissent juger de la façon dont ils élèvent leurs enfants. La liste est infi­nie.

    Un point peut tout de même lais­ser présa­ger qu’un sujet pour­rait aussi être une ques­tion de société – et donc concer­ner tout le monde : Si la problé­ma­tique implique ou peut impliquer des tiers. Et pour complé­ter : Juger que les tiers ne sont pas impliqués peut déjà en soi être un sujet de société.

  • Échelles de peines

    Sérieu­se­ment…

    En peu de jours :

    • Un homme condamné à un an de prison ferme pour maltrai­tance sur son chat (qu’il faisant voler sur des vidéos)
    • Un homme condamné à six mois de prison ferme pour viol sur personne handi­ca­pée mentale

    Sur un registre plus léger

    • Un procu­reur sait désor­mais qu’on ne lui repro­chera pas d’avoir récu­péré illé­ga­le­ment des infor­ma­tions sur des jour­na­listes, qui sont pour­tant théo­rique­ment léga­le­ment proté­gés contre ce type d’enquêtes.
    • Un jour­na­liste a été condamné pour avoir rapporté avoir trouvé des docu­ments de l’État via une recherche publique sur Google et les avoir télé­char­gés.

    Je sais que chaque cas est spéci­fique, qu’il est impos­sible de compa­rer tel quel, mais je ne peux m’em­pê­cher de me dire qu’on a quand même parfois des échelles qui sont assez inco­hé­rentes.

  • Part des coti­sa­tions patro­nales dans la valeur ajou­tée

    À entendre certains chefs d’en­tre­prise, les « charges », c’est à dire les coti­sa­tions patro­nales, sont à un niveau inac­cep­table. Retour sur le passé :

    BfV3iJHCIAE0l7-.png_largeIl y a eu un pic bas vers 2007 mais, à la vue du graphique, il faut bien se rendre compte que les coti­sa­tions patro­nales ne sont pas à un niveau histo­rique­ment très haut. Il a même été plus souvent plus élevé que plus bas. Ce qui grève les compte, c’est bien la rému­né­ra­tion des profits.

    Note: Atten­tion au graphique dont l’échelle verti­cale commence à 15 et non à 0, ce qui peut donner une fausse impres­sion.

  • Entre­prises écra­sées par la fisca­lité

    Nos entre­prises sont écra­sées par la fisca­lité, les inves­tis­seurs ne gagnent plus rien. Ou pas. Quelques chiffres :

    Profits dans la valeur ajoutéeEn réalité nos entre­prises n’ont jamais été aussi profi­tables depuis la seconde guerre mondiale : Hausse constante de la part des profits dans la valeur ajou­tée depuis les années 80, à trois fois sa valeur initiale, et à 80% de plus que le plus haut pic avant ça.

  • Pacte de compé­ti­ti­vité

    On retire des coti­sa­tions sociales (fami­liales) en échange d’in­ves­tis­se­ment qui sur le long terme crée­ront de l’em­ploi.

    C’est oublier que l’objec­tif des entre­prises est de faire gagner de l’argent à leurs proprié­taires. Des écono­mies impliquent une meilleure rétri­bu­tion, rien de plus.

    Rien de mieux que les chiffres pour le prou­ver. Regar­dez comment la part du profit augmente et comment la part des coti­sa­tions baisse. L’in­ves­tis­se­ment est lui constant globa­le­ment, avec des cycles qui ne dépendent en rien des baisses excep­tion­nelles qu’on peut lui faire.

    cotisations, investissement, profits

    Pacte de compé­ti­ti­vité ? On vient seule­ment d’aug­men­ter les profits du capi­tal, pas de libé­rer de l’in­ves­tis­se­ment et de l’em­ploi. C’est un choix qui peut se justi­fier, mais ne faisons pas passer des vessies pour des lanternes.

    L’idée c’est juste que si les entre­prises font plus de béné­fices, on espère en atti­rer ou en rete­nir un peu plus. Bon, c’est oublier que nous ne serons jamais les moins disant au niveau fisca­lité (et tant mieux), donc que ce plan d’ac­tion est juste impos­sible à tenir.