Partage d’une petite vidéo bien illustrée pour reprendre la base de ce qu’est la monnaie, l’économie, la dette, la déflation, les cycles, etc. Intéressant comme approche même si vous savez tout ça.
Catégorie : Politique et société
-
Concessions Vinci
L’idéologie néolibérale semble dire que l’État n’est pas pertinent, qu’il coûte trop cher, qu’il faut absolument décharger l’État via des partenariats public-privé ou des concessions externes.
Petit document très rapide pour commencer à y réfléchir :
Vous prenez ça comme vous voulez, mais j’ai du mal à entendre l’idée que ce système est rentable pour quiconque d’autre que l’actionnaire de Vinci.
-
Nouvelle donne
Je commente les positions de chacun mais j’évite en général de recommander tel ou tel mouvement. Je préfère parler des propositions et des sujets eux-mêmes. Le débat d’idées est bien plus important que le jeu des personnalités et des partis.
Maintenant il faut aussi le dire quand on voit des projets intéressants. Je vous invite à découvrir les propositions du comité Roosevelt et celles du nouveau parti Nouvelle Donne.
Vous êtes invités à commenter ici ces différentes propositions, tant qu’on parle concret et pas idéologie.
-
Ce n’est pas de la culture
III. À propos des productions de l’esprit et des valeurs qui les accompagnent.
☆ 1. Ensemble des acquis littéraires, artistiques, artisanaux, techniques, scientifiques, des mœurs, des lois, des institutions, des coutumes, des traditions, des modes de pensée et de vie, des comportements et usages de toute nature, des rites, des mythes et des croyances qui constituent le patrimoine collectif et la personnalité d’un pays, d’un peuple ou d’un groupe de peuples, d’une nation. La pluralité des cultures humaines. La culture chinoise. La culture gréco-latine. La culture française, germanique, anglo-saxonne. Cultures régionales. Les cultures précolombiennes. La culture bantoue. La culture occidentale, orientale, africaine. Une culture disparue. Une culture qui ne cesse de s’enrichir. Le problème de la coexistence des cultures.
☆ 2. Ensemble des valeurs, des références intellectuelles et artistiques communes à un groupe donné ; état de civilisation d’un groupe humain. Culture populaire. Culture de masse. Permettre l’accès de tous les citoyens à la culture. Spécialt. Ministère de la Culture (ou préférablement Ministère des Affaires culturelles), qui a pour attributions d’assurer la conservation et l’exploitation du patrimoine, d’organiser les enseignements artistiques et de favoriser la création et la diffusion des productions de l’art. Maison de la culture, établissement public ayant pour mission de permettre l’accès du plus grand nombre à la culture et de favoriser la création littéraire et artistique.S’il existe une idée majeure dans la notion de culture, c’est la notion de collectivité et de biens communs. Les oeuvres ne peuvent se réclamer de la culture que si nous envisageons qu’elles participent à cette collectivité et ce bien commun, aujourd’hui ou au moins demain.
À y regarder, mis à part quelques oeuvres qui ont dépassé leur auteur – souvent avec l’accord de ce dernier – notre culture populaire est essentiellement composée de légendes, contes et oeuvres qui ont plus d’un siècle et demi. Suis-je le seul à y voir un problème ?
À vouloir garder les oeuvres comme des propriétés privées indéfiniment sous contrôle, ou pendant des générations, nous sortons du domaine culturel pour se cantonner à celui du divertissement ou de l’enseignement privé.
Intéressant aussi de noter que le Ministère de la Culture a pour attribution l’exploitation, et la diffusion. Qu’on m’explique pourquoi on ne semble pourtant penser désormais la culture que sous forme d’allongement et de renforcement du monopole d’auteur, d’exclusion des oeuvres de la sphère collective.
Peut-être est-ce profitable aux auteurs et globalement à la création – même si j’en doute pour cette dernière – mais… Culture ? le terme n’est plus adapté. Nous faisons exactement l’opposé. Nous ne partageons plus, nous ne bénéficions plus à la collectivité, nous ne constituons plus de biens communs. Il est temps de changer.
-
Impôts et crédits spécifiques
La France n’est pas malade de ses impôts et cotisations. Elle est malade de sa répartition avec plus de cas spécifiques que de cas généraux, des exonérations et aides particulières impossibles à quantifier. Bien entendu, c’est autant qui monte le niveau d’imposition et de cotisation générale et le taux résultant fait peur même à ceux qui finalement ne le payent pas.
Deux milliards pour la Bretagne ? On peut être pour ou contre la fin de l’écotaxe mais je n’imagine pas une seconde qu’il soit légitime de donner un bonus de près de deux milliards juste pour calmer une région en colère. Non seulement c’est illégitime au niveau de la répartition mais en plus ça ne peut qu’inciter d’autres régions à se révolter pour elles aussi obtenir deux milliards.
Le budget de l’État n’étant pas extensible, encore moins avec ce que va coûter le recul sur l’écotaxe, donc soit tout le monde y arrive et c’est un jeu de dupes : on donne un peu à chacun en prenant sur le budget global, c’est à dire qu’au final chacun a autant qu’avant mais on vient juste de retirer du budget là où c’était utile pour le mettre là où c’est visible lors d’une opération de communication. Soit toutes les régions n’ont pas la même largesse et on vient juste de prendre à ceux qui travaillent et payent leurs impôts & taxes pour les donner à ceux qui manifestent et refusent de les payer. On voit tout de suite la limite.
On peut encore argumenter que de toutes façons on n’avait plus le choix et qu’il fallait calmer le mouvement avant qu’il ne fasse plus de dégâts à l’économie que les deux milliards débloqués, mais au final ça reste un problème.
Mais alors quand je lis ce matin que la filière des jeux vidéos vient de réussir à reconduire son crédit d’impôt spécifique, je désespère. Notez que je parle des jeux vidéos parce que c’est l’actualité mais il en va de même pour bien d’autres filières, y compris la mienne. Ce sont jusqu’à 20% du coût d’un jeu vidéo qui sont remboursés. Une brève recherche montre que les studios de développement de jeux vidéos demandent aussi le crédit impôt recherche qui rembourse 30 à 40%.
Est-ce vraiment de ça que la France a le plus besoin comme dépense publique en ce moment ? À ceux qui répondent oui, considérez bien que ça veut dire un taux de prélèvement plus fort pour tout le monde.
-
La fin d’AdBlock ? Google prend le contrôle exclusif des extensions Chrome
La fin d’AdBlock ? Google prend le contrôle exclusif des extensions Chrome. Le titre est là pour faire du buzz mais le problème est réel : Celui du contrôle de l’écosystème et de l’assujettissement à une ou plusieurs multinationale qui décident ce qu’on a le droit ou non de faire sur le web, avec nos contenus.
Rappelez-vous qu’en mars de l’année dernière Google qui menaçait de mettre des applications Android dehors si elles ne passaient pas par la solution de paiement intégrée de Google (avec les commissions adéquates). Rappelez-vous encore aujourd’hui Google qui bloque les revenus publicitaires dès qu’on voit un bout de peau dénudée sur le site web.
Le fait de pouvoir faire ou pas ce qu’on veut sur la porte d’entrée sur le web est juste un enjeu de société. À la limite ne pas pouvoir placer d’extensions est moins dangereux : on ne risque pas de se voir orienté inconsciemment par ce qui est présent.
-
La suite des tondus
C’est tellement énorme que j’ai sauvegardé le fil de discussion pour archive. Je vous laisse juger. Exceptionnellement je vais laissser mes tweets en ligne un peu plus longtemps pour que ceux qui veulent tout le détail puissent fouiller à loisir (normalement ils sont effacés automatiquement au bout de quelques jours) :
-
Bob, des tondus
« Les Tondus » est un mouvement pacifique et apolitique.
– Tu ne crois pas que si on ressemblait au Dalai Lama ou à Mahatma Ghandi ça nous ramènerait plus de soutiens ?
– Euh… t’es sûr de toi là Bob ? on est en train de réclamer de payer moins à la collectivité, c’est un peu gros quand même
– T’inquiètes, on va dire qu’on est apolitique et pour la paix dans le monde, ça fera de nous les gentils de l’histoire
– Euh… pacifiques ça n’a rien à voir mais si ça t’amuse, par contre apolitique alors qu’on demande un changement de politique, sur la fiscalité qui est le moyen d’action le plus central de l’État pour mettre en oeuvre une politique ? t’es sûr là ?
– Roh, bon je vais le mettre en gras comme ça ça passera mieuxIl regroupe des entreprises adhérant à la même cause, à savoir la suppression de la part patronale autrement appelée « baisse des charges ».
– Hé Bob, t’as mal compris le brief, ce n’est pas une baisse qu’on veut c’est ne plus rien payer, ne plus contribuer du tout à la collectivité, une suppression totale quoi…
– Ouais, je sais. C’est d’ailleurs glissé astucieusement au dessus mais les gens vont s’arrêter sur le terme connu de « baisse des charges ». Ça leur parle tout de suite, ils ont l’habitude. Puis tout supprimer c’est un peu une baisse quelque part non ?« Les Tondus » est soutenu par des entrepreneurs, des salariés et des demandeurs d’emploi qui donnent leur temps et leurs moyens bénévolement et gratuitement.
– Hé Bob, t’es bien gentil avec le bouton de donation mais tu crois vraiment que des gens vont donner quelque chose pour que nous on puisse garder plus de sous ? Ce n’est pas du philanthropique quand même. Surtout qu’on parle justement de couper les cotisations qui soutiennent en cas de problème de santé, de recherche d’emploi, de retraite ou de formation.
– T’inquiètes, si on dit que d’autres le font déjà ils vont faire pareil. Des moutons je te dis.
– Oui mais quand même… on parle de faire cotiser des demandeurs d’emplois à la cause de Decathlon, ce n’est pas comme si on n’avait pas de quoi financer les quelques milliers d’euros dont on parle.
– Bon, bon, calme toi, je vais mettre ça en gras, ça passera mieux« Les Tondus » est une association de loi 1901 régulièrement enregistrée en préfecture des Alpes Maritimes . C’est un mouvement libre et indépendant de toute administration. Le fondateur du mouvement s’appelle Guillaume De Thomas.
La France est le pays où la pression fiscale est l’une des plus lourdes au monde
– Hé Bob…
– Oui, je sais, mais les gens n’iront pas vérifier. Puis ils sont tellement habitués à ce qu’ils ont en retour qu’ils ne se rendent pas compte que ça n’existe pas ailleurs.et ce sans résultat efficace puisque que la situation ne fait qu’empirer d’année en année. Les Entreprises françaises sont TONDUES à un degré tel qu’elles ne sont parfois plus à même de payer leur salariés QUI TRAVAILLENT, car elles doivent financer seules la protection sociale de ceux QUI NE TRAVAILLENT PAS. On appelle cela, LA PART PATRONALE.
– Hé Bob… c’est un peu le principe d’une assurance que de payer pour ceux qui ont le sinistre, non ? Si seuls ceux avec un problème de santé, au chômage ou en retraite payaient les cotisations, ça ne servirait un peu à rien.
– Là n’est pas la question, puis on s’en fout, je te rappelle que nous on gère des entreprises, tant pis pour ceux qui sont salariés. L’important c’est qu’on trouve des têtes de turcs. Ceux qui sont malades, vieux ou sans emplois sont parfaits : ils ne peuvent pas se défendre.
– Oui mais là c’est la part patronale des cotisations qu’on veut supprimer, pas la part salariale. Ils doivent bien se rendre compte que ça ne leur profitera pas et que ça fera juste grossir le résultat de l’entreprise ?
– Mais non, des moutons je te dis. Oh puis tu m’agaces, je vais ajouter du gras *et* des capitales, comme ça on n’en parle plus.Pourtant, on le sait depuis des années, la suppression de la part patronale permettrait la création IMMÉDIATE de 750000 emplois en France la première année, et près de 500000 emplois supplémentaires les années suivantes,
– Put* c’est vrai ça Bob ?
– Attends, t’es sérieux ? bien sûr que non ce n’est pas vrai. On créera des emplois quand on en aura besoin, pas simplement parce qu’on gagne plus d’argent. Attends, tu m’inquiètes si tu en es là toi.
– Mais alors tu ne crois pas qu’ils vont s’en rendre compte ? Surtout depuis qu’on sait que les baisses à la restauration n’ont pas entraîné l’emploi promis.
– Tu crois que les gens réfléchissent jusque là ? Bon, tu fais chier, je mets en gras commme ça personne ne contestera.ainsi que le renflouement INSTANTANÉ des caisses de la Sécurité Sociale.
– Ah non Bob, là franchement, on ne fera croire à personne que ne plus payer les cotisations va renflouer la Sécurité Sociale. Même en comptant qu’on réinvestit tout en embauche c’est évident que ça ne fera pas le compte. Et tu as dit toi même qu’on ne le ferait pas.
– Des moutons je te dis ! Mais j’ai déjà mis trop de gras, je vais mettre en capitales, ça fera bien pareil.Puisque aucun gouvernement n’en a eu le courage, Puisque les entreprises n’ont plus les moyens de financer un système inefficace et de toute façon injuste, Puisque la part patronale est directement responsable de milliers de dépôts de bilan, de licenciements et parfois même, de suicides,
« Les tondus » ont décidé que…
TROP TONDUES, ELLES NE PAIENT PLUS.
– Ah ouais, ça claque là Bob
– Puis en gras et en capitales d’un coup, personne ne pourra douter
– Tout de même, ça veut dire qu’on ne paiera pas les assurances des salariés, et qu’on va creuser encore plus les déficits, surtout s’ils sont obligés d’emprunter en conséquence
– C’est peanuts sur le trou de la secu, puis on s’en fout, ça ne concerne que les salariés. Au pire ils augmenteront les cotisations pour compenser. L’avantage c’est non seulement que pendant ce temps nous on gagne de la trésorerie et des intérêts, mais si jamais ça devient assez important pour avoir un impact sur les cotisations, ça sera aussi amorti par toutes les autres sociétés qui elles payent honnêtement leurs cotisations.
– Bob, tu es machiavélique -
Mansplaining
Fatiguant aussi de voir que ceux qui luttent contre le sexisme en font eux aussi dans leur réaction.
Chacun a son biais, son prisme de lecture. Vous, moi, les autres. D’un côté ceux qui, de par un historique culturel sexiste, ont du mal à se détacher totalement de certains biais malgré toute la bonne volonté du monde. De l’autre ceux qui militent et qui eux même risquent de trop facilement de faire coller ce qu’ils combattent à ce qu’ils rencontrent. Je fais probablement alternativement partie de l’un et de l’autre, suivant le contexte.
Non seulement chacun a son biais mais il est extrêmement difficile de s’en abstraire, quand bien même notre interlocuteur le pointe explicitement. Au mieux on prend souvent un autre biais, parfois l’opposé.
Personne n’a *la* vérité, pas plus les concernée que les autres (si tant est que dans la question seules les femmes sont concernées, ce qui me semble discutable vu que justement c’est aussi le comportement des hommes qu’il faut changer). Peut être même encore moins d’ailleurs. Une visite au tribunal fait vite prendre conscience que malgré toute la compassion qu’on peut avoir, la victime est rarement la meilleure conseillère sur le jugement à apporter.
Ce débat sur le féminisme avec des hommes blancs c’est rigolo, mais : fatiguant de repartir de zéro, pis j’ai un travail à faire :)
Bref, ça m’agace, et je trouve détestable ce terme de « mansplaining » et la pensée qu’il sous-tend. Wikipedia me donne « Explication faite par un homme a une femme sur ce qu’elle doit faire ou ne pas faire avec condescendance parce que cette dernière est une femme. »
Et finalement le feedback de mansplaining est une explication faite à un homme sur ce qu’il doit ou non penser sur le sujet du féminisme, faite avec condescendance, parce que ce dernier est un homme.
Si vous ne trouvez pas ça dramatiquement ironique, moi si.
Que la remarque soit justifiée ou pas, ça reste du plus beau sexisme. Si le seul feedback qu’on trouve à faire à un homme dont on trouve les idées fausses voire stupides c’est qu’il les fait parce qu’il est un homme, il ne faudra pas s’offusquer d’entendre par la suite que d’autres ont d’autres idées stupides ou sont peu capables de faire X ou Y parce qu’elles sont femmes.
Peut être qu’en disant ça certains diront que je fais moi-même du mansplaining. Ou pas. C’est bien tout l’objet du billet. Toujours est-il que je trouve le terme et son usage des plus crétins. Il existe d’autres variantes, entre autres pour le racisme, pas meilleures.
Si vous voulez me faire plaisir et avoir une écoute d’autant plus attentive, peu importe que ça ne me soit pas destiné : évitez ça en ma présence. Je suis conscient des biais de chacun, y compris des miens même si je ne les vois pas. Par contre je me refuse à écouter celui qui n’est pas prêt à considérer son interlocuteur comme intelligent et capable de réfléchir.
C’est encore pire quand c’est juste une façon de refuser une vision tierce moins radicale, mais c’est un autre débat. Considérer qu’une vision divergente est forcément stupide, non éclairée, non réfléchie ou extrêmement biaisée, c’est malheureusement commun et absolument pas spécifique au sujet.
-
Paris web en une anecdote
Il y a quelques minutes : Questions réponses après une conférence technique qui débordait sur l’éthique, sur l’interaction entre la technologie et notre monde.
À deux langues de distances, l’orateur à une conférence technique répond à une question d’un malentendant. Interprète LSF-français, traduction français-anglais, en direct. Même chose dans l’autre sens. Au-dessus défile un sous-titrage automatique de tout ce qui est dit, le tout (audio, vidéo, sous-titrage) transmis en direct sur le web.
Parler d’accessibilité est une chose, le faire en est une autre.
Si je dois résumer ce qui a été créé à Paris Web et que je ne retrouve nulle part ailleurs, même en dehors de nos frontières, je crois que ce sont ces quelques minutes qui l’expriment le mieux.