Catégorie : Politique et société

  • Finland plans to pay everyone in the coun­try $876 a month

    The Nordic nation is getting closer this month to fina­li­zing a solu­tion to poverty: paying each of its 5.4 million people $876 tax-free a month — and in return, it will do away with welfare bene­fits, unem­ploy­ment lines, and the other bureau­cracy of its exten­sive social safety net.

    The concept, called basic income, has been a popu­lar source of debate among acade­mics and econo­mists for decades, though Finland would be the first nation in the Euro­pean Union — and the first major nation anyw­here — to actually imple­ment the idea on a univer­sal basis.

    — Mashable

    Il est temps de voir les choses avan­cer, mais il y a encore du chemin à faire. On parle là de dédier tout le budget unique­ment à ça, coupant de fait tout le filet social.

    Il m’ap­pa­rait normal de dépla­cer une grosse part des aides sociales vers un revenu d’exis­tence mais c’est loin d’être aussi simple. Si on y déplace l’équi­valent de la sécu­rité sociale, les gens avec un cancer vont dépendre des assu­rances privées, qui calquent leurs pres­ta­tions en fonc­tion des risques. Une fois le cancer déclaré, le revenu d’exis­tence risque de ne pas suffire. Même chose avec les allo­ca­tions liés à des handi­cap, qui doivent forcé­ment s’ajou­ter si on veut réel­le­ment apla­nir des problèmes.

    L’idée que l’ad­mi­nis­tra­tif inutile, le contrôle et les règles complexes de redis­tri­bu­tion ne soient fina­le­ment pas rentables face à un bête chèque sans condi­tions recoupe cepen­dant assez bien un précé­dent lien sur les aides cari­ta­tives.

  • These Pranks­ters Read Bible Passages to People, Telling Them It Was the Qur’an

    A lot of conser­va­tive Chris­tians like to argue, as do atheists, that the Qur’an is full of barba­rism and miso­gyny. Unlike the atheists, though, they forget that their own Bible is also full of horri­fic verses.

    So the Dutch pranks­ters at Dit Is Normaal ran an expe­riment. They bought a Bible, but chan­ged the cover to say it’s the Qur’an. Then they asked people to read passages and give their thoughts.

    — via Patheos

    Parce que moi aussi j’en ai marre de voir qu’on parle du voile, de l’Is­lam qui hiérar­chise la femme et l’homme, de la barba­rie de la loi du Coran. Ce n’est pas mieux côté juif ou chré­tien. Il y a des ortho­doxes de chaque côté.

    Bref, un peu de recul. Notre prêtrise est réser­vée aux hommes, les nones sont voilées, et notre histoire est loin d’être relui­sante. Je dis « nous » mais plus par racines qu’autre chose.

  • Germany is about to start up a mons­ter machine that could revo­lu­tio­nize the way we use energy

    For more than 60 years, scien­tists have drea­med of a clean, inex­haus­tible energy source in the form of nuclear fusion.

    […] Last year, after 1.1 million construc­tion hours, the Insti­tute comple­ted the world’s largest nuclear fusion machine of its kind, called a stel­la­ra­tor.

    They call it this 52-foot wide machine the W7-X.

    And follo­wing more than a year of tests, engi­neers are finally ready to fire up the $1.1 billion machine for the first time, and it could happen before the end of this month, Science repor­ted.

    Busi­ness Insi­der, se faisant l’écho de Science

  • On a décon­seillé à Emma Watson d’em­ployer le mot « fémi­nisme » dans son discours sur l’éga­lité

    Je ne sais que faire comme commen­taire. Indé­pen­dam­ment des opinions sur le meilleur terme à utili­ser dans tel ou tel contexte, qu’on puisse avoir peur d’uti­li­ser le terme de fémi­nisme ne peut certai­ne­ment pas être un signe posi­tif.

    Parce que c’est lié et inté­res­sant :

    Chaque mois, « Libé­ra­tion » fait le point sur les histoires qui ont fait l’ac­tua­lité des femmes, de leur santé, leurs liber­tés et leurs droits. Troi­sième épisode : novembre 2015.

    TL;DR: il y a encore du boulot

  • Peut-on faire repo­ser des déci­sions publiques sur des boites noires ?

    C’est ce qui est en train d’ar­ri­ver à Martell Chubbs en Cali­for­nie, accusé récem­ment de meurtre dans une affaire qui remonte à 1977, inculpé parce que son ADN corres­pon­drait à l’ADN trouvé sur place, selon les bases de données géné­tiques de la police améri­caine. Chubbs a donc demandé à inspec­ter le code du logi­ciel qui a fait la corré­la­tion entre son ADN et celui recueillit à l’époque afin de consta­ter l’exac­ti­tude des résul­tats. Bien sûr, le construc­teur du programme a refusé, faisant valoir le risque encouru par le dévoi­le­ment du code de son programme proprié­taire. Le tribu­nal a donc rejetté la demande de l’ac­cusé, lais­sant la défense libre d’exa­mi­ner le témoin expert, mais pas l’ou­til que le témoin invoque. D’autres tribu­naux améri­cains ont rendu des déci­sions semblables.

    […] “L’im­mu­nité logi­cielle n’existe pas”, rappelle Rebecca Wexler. Les erreurs de program­ma­tion peuvent modi­fier les rapports de vrais­sem­blance de l’ADN d’un facteur 10. Quand des experts ont mis à jour un bug dans un logi­ciel d’al­coo­test, la Cour suprême du Minne­sota a inter­dit qu’il puisse servir de preuve dans tout juge­ment futur.

    via Inter­net Actu

    Comme le dit l’ar­ticle, rien que le scan­dale récent de triche de Volks­wa­gen sur les contrôles anti-pollu­tion montre qu’un logi­ciel ne reste qu’un outil. Si on ne peut pas étudier les limites de l’ou­til, son analyse ne vaut rien.

    Le pire c’est que des problèmes graves dans les analyses ou procé­dures d’ana­lyses d’ADN, de cheveux, d’al­coo­lé­mie… on en trouve une bonne poignée en cher­chant un peu. Mais offi­ciel­le­ment, impos­sible de contes­ter les logi­ciels pour lesquels il n’y a encore eu aucun scan­dale.

    peut-on faire repo­ser des déci­sions publiques sur des boites noires ?

  • Police use terror powers to seize BBC News­night jour­na­list’s laptop

    Police have used powers under the Terro­rism Act to seize the laptop of a young News­night jour­na­list in a case that has shocked BBC colleagues and alar­med free­dom of speech campai­gners, The Inde­pendent can disclose.

    Offi­cers obtai­ned an order from a judge that was served on the BBC and Secun­der Kermani, who joined the flag­ship BBC2 news show early last year and has produ­ced a series of reports on British-born jiha­dis.

    the Inde­pendent

    Le pouvoir tout puis­sant des États ne semble vouloir s’ar­rê­ter de progres­ser. Tous les gardes-fous mis en place année après année par les géné­ra­tions précé­dentes sautent sans diffi­culté notable, comme s’ils étaient super­flus.

    Je crains le pire pour l’ave­nir, le jour où un gouver­ne­ment glis­sera douce­ment vers le tota­li­taire, nous n’au­rons plus de base légale pour réagir, nous n’au­rons plus qu’une révo­lu­tion dans le sang comme seule option.

    Le terro­risme est une telle­ment belle oppor­tu­nité pour faire tout ce qui était impos­sible hier… comment croire qu’ils y résis­te­raient ?

  • Kaza­kh­te­le­com JSC noti­fies on intro­duc­tion of Natio­nal secu­rity certi­fi­cate from 1 January 2016

    By words of Nurlan Meir­ma­nov, Mana­ging direc­tor on inno­va­tions of Kaza­kh­te­le­com JSC, Inter­net users shall install natio­nal secu­rity certi­fi­cate, which will be avai­lable through Kaza­kh­te­le­com JSC inter­net resources. « User shall enter the site www.tele­com.kz and install this certi­fi­cate follo­wing step by step instal­la­tion instruc­tions”- under­li­ned N.Meir­ma­nov.

    — Tele­com.kz (dépu­blié, voir la version en cache)

    Première réac­tion : Oh la dicta­ture !

    Seconde réac­tion : Chez nous c’est déjà le cas. Notre gouver­ne­ment contrôle une auto­rité de confiance instal­lée dans tous les gros navi­ga­teurs du marché. Pire : Ils l’ont déjà utili­sée pour faire du man in the middle.

    On peut se récon­for­ter en se disant que l’in­ten­tion n’a jamais été délic­tueuse, mais au final la capa­cité est là. Il y a déjà eu déra­page et vu le climat actuel, il n’y a pas vrai­ment lieu d’avoir beau­coup plus confiance que dans le Kaza­khs­tan sur ce point là. Plus récem­ment, l’État français demande aussi accès aux codes sources et archi­tec­tures des héber­geurs et des four­nis­seurs d’ac­cès. On pour­rait ajou­ter que nous sommes déjà un des leaders mondiaux sur les solu­tions commer­ciales de surveillance à l’échelle de pays.

    Plutôt que de se moquer, nous devrions avoir honte de montrer l’exemple. Le Kaza­khs­tan est juste en retard sur nous.

  • Le Salaire à Vie (Bernard Friot)

    C’est grâce à ce chan­tage à l’em­ploi perma­nent que le Medef arrive à arra­cher toute sorte d’avan­tages. […] De nos jours on n’ose plus rien faire contre les entre­prises de peur qu’elles arrêtent de promettre qu’elles vont créer les emplois qui manquent.

    Le salaire à vie (Bernard Friot)

    Reli­sez bien la cita­tion, deux fois. C’est criant de vérité.

    Une seconde ?

    On dit que Mittal fait vivre 20 000 sala­riés. Non ! Il y a 20 000 sala­riés qui font vivre Mittal

    C’est telle­ment évident et incon­tes­table après coup…

    Bon, la vidéo ne tourne pas autour de ces deux petites phrases mais je ne saurais résu­mer, d’au­tant qu’on parcours beau­coup de sujets. Allez regar­der, il y a plein de passages inté­res­sants.

    Sortir du capi­ta­lisme semble urgent, mais pour ça il faudrait déjà qu’on y réflé­chisse sérieu­se­ment en commun au niveau poli­tique, plutôt que de dire « si ça ne marche pas il faut faire la même chose encore plus fort ».

  • Un modèle social complè­te­ment idiot

    Il était payé x xxx € par mois pour s’oc­cu­per de [bonne action]. Te rends-tu compte du scan­dale [du scan­dale] ?

    Je ne me rappelle plus le montant. Je ne me rappelle plus la source. La dernière parlait d’aide aux réfu­giés mais c’est quelque chose que j’en­tends souvent, dans diffé­rents contextes.

    Dès qu’on s’oc­cupe d’hu­ma­ni­taire, de social, d’un objec­tif un mini­mum éthique, ou même qu’on prétend simple­ment tenter d’être respec­tueux de la collec­ti­vité, les grandes rému­né­ra­tions sont immé­dia­te­ment jugées scan­da­leuses, honteuses. Ça parait sain : C’est autant d’argent qui ne va pas à la cause, quelle qu’elle soit.

    Sauf qu’à réagir ainsi on renforce un modèle social complè­te­ment idiot, un modèle où ceux qui contri­buent posi­ti­ve­ment sont forcé­ment moins bien payés que ceux qui détruisent les gens et le monde autour d’eux.

    On insi­nue que ceux qui aident les autres doivent accep­ter des rému­né­ra­tions plus faibles ou plafon­nées, qu’on ne doit pas gagner de l’argent en faisant quelque chose de bien. Une sorte de double peine.

    Pire, parce qu’en creux on dessine que gagner de l’argent au détri­ment des autres c’est quelque part plus légi­time, moins honteux. On marche sur la tête.


    Réflé­chis­sons-y deux fois. Fina­le­ment, quitte à ce qu’il existe de fortes rému­né­ra­tions, je préfère large­ment que ce soit pour ceux qui contri­buent posi­ti­ve­ment à la collec­ti­vité, même si ce n’est qu’un peu, même si ça se limite à une inten­tion diffi­ci­le­ment mise en œuvre. Réjouis­sons-nous plutôt.

    Je suis beau­coup plus gêné par les fortes rému­né­ra­tions de personnes ou d’en­tre­prises qui ne contri­buent pas à un modèle social posi­tif, au moins un peu, au moins dans l’in­ten­tion.

    Ce qui me fait honte – bien plus que n’im­porte quelle forte rému­né­ra­tion – c’est que ceux qui aident leur prochain ou contri­buent à un modèle de société un peu plus juste soient moins bien payés, voire béné­voles.

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    https://twit­ter.com/rayfranco/status/669468160089841664
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1er webzine dédié à l'entreprenarial féminin

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Ambitieux(se) - Créatif(ive) - Sérieux(se)

    Fina­le­ment il est plutôt là le scan­dale.

  • Atten­tats de Paris: « Je ne recon­nais plus la gauche dans ce pays »

    Les atten­tats exigeaient des réponses. On ne pouvait pas rester les bras ballants. François Hollande a frappé fort. A-t-il frappé juste? Je n’en suis pas sûr. Quand j’étais contrô­leur géné­ral des lieux de priva­tion de liberté, j’avais mis en exergue une histoire que j’avais appelé la fable du soutien-gorge. C’est le fait d’en­le­ver systé­ma­tique­ment son soutien-gorge à une femme lorsqu’on la place en garde à vue, au motif que c’est dange­reux. J’avais demandé à la police de m’ex­pliquer pourquoi c’était dange­reux et combien d’at­taques et de suicides par soutien-gorge avaient été comp­ta­bi­li­sés. Elle était inca­pable de donner le moindre chiffre évidem­ment. Je veux dire par là qu’en matière de sécu­rité, on est souvent dans l’ir­ra­tion­nel. L’exé­cu­tif prend régu­liè­re­ment des mesures desti­nées unique­ment à prou­ver sa force.

    — Jean Marie Dela­rue, ancien contrô­leur géné­ral des lieux de priva­tion de liberté et ex-président de la Commis­sion de contrôle des écoutes, via Chal­lenges

    C’est telle­ment ça. Par peur d’être vus comme des faibles qui ne font rien, on montre la force. Par peur d’être trai­tés de laxistes, la gauche sur-réagit.

    L’uti­lité de ces mesures est secon­daire. Plus exac­te­ment, l’uti­lité est d’ap­pa­raitre comme l’homme et le parti fort en période de crise. Peu importe que les mesures soient des atteintes graves aux liber­tés, on ne pourra pas les accu­ser de n’avoir rien fait.

    Si aucun nouvel atten­tat n’ar­rive d’ici les prochaines prési­den­tielles alors ça sera grâce à eux. Si un nouveau survient, c’est qu’ils auraient du aller encore plus fort.

    Aucune réflexion aucun recul. C’est au point où un poli­tique a demandé récem­ment d’ar­rê­ter de discu­ter l’uti­lité des mesures, que le temps n’était pas venu, que le temps d’aujourd’­hui était celui de l’ac­tion. Quel aveu !

    Je voudrais qu’on équipe la police dans chaque dépar­te­ment de moda­li­tés de réac­tion extrê­me­ment rapides. J’au­rais rêvé que le soir du 13 novembre, il y ait une équipe de six motards lour­de­ment armés qui soit d’as­treinte à la préfec­ture de police et qui prenne en chasse les assaillants. Il faudrait aussi créer un compte Twit­ter de la police acces­sible à tout moment. Ce compte serait certes saturé de fausses alertes mais quand une attaque d’am­pleur se produi­rait dans un lieu donné, la police serait très vite aler­tée. Le 13 novembre, le 17 était inac­ces­sible par télé­phone, les pompiers sont arri­vés sur les lieux beau­coup plus vite que la police. Ce n’est pas normal.

    Je ne sais pas si cette idée est la bonne, je vois par contre très bien quel sens elle a vis à vis des événe­ments passés, quel impact elle aurait pu avoir ou non. Ce qu’on est en train de faire ou de prévoir aujourd’­hui… aucu­ne­ment.