Catégorie : Politique et société

  • Peut-on faire repo­ser des déci­sions publiques sur des boites noires ?

    C’est ce qui est en train d’ar­ri­ver à Martell Chubbs en Cali­for­nie, accusé récem­ment de meurtre dans une affaire qui remonte à 1977, inculpé parce que son ADN corres­pon­drait à l’ADN trouvé sur place, selon les bases de données géné­tiques de la police améri­caine. Chubbs a donc demandé à inspec­ter le code du logi­ciel qui a fait la corré­la­tion entre son ADN et celui recueillit à l’époque afin de consta­ter l’exac­ti­tude des résul­tats. Bien sûr, le construc­teur du programme a refusé, faisant valoir le risque encouru par le dévoi­le­ment du code de son programme proprié­taire. Le tribu­nal a donc rejetté la demande de l’ac­cusé, lais­sant la défense libre d’exa­mi­ner le témoin expert, mais pas l’ou­til que le témoin invoque. D’autres tribu­naux améri­cains ont rendu des déci­sions semblables.

    […] “L’im­mu­nité logi­cielle n’existe pas”, rappelle Rebecca Wexler. Les erreurs de program­ma­tion peuvent modi­fier les rapports de vrais­sem­blance de l’ADN d’un facteur 10. Quand des experts ont mis à jour un bug dans un logi­ciel d’al­coo­test, la Cour suprême du Minne­sota a inter­dit qu’il puisse servir de preuve dans tout juge­ment futur.

    via Inter­net Actu

    Comme le dit l’ar­ticle, rien que le scan­dale récent de triche de Volks­wa­gen sur les contrôles anti-pollu­tion montre qu’un logi­ciel ne reste qu’un outil. Si on ne peut pas étudier les limites de l’ou­til, son analyse ne vaut rien.

    Le pire c’est que des problèmes graves dans les analyses ou procé­dures d’ana­lyses d’ADN, de cheveux, d’al­coo­lé­mie… on en trouve une bonne poignée en cher­chant un peu. Mais offi­ciel­le­ment, impos­sible de contes­ter les logi­ciels pour lesquels il n’y a encore eu aucun scan­dale.

    peut-on faire repo­ser des déci­sions publiques sur des boites noires ?

  • Police use terror powers to seize BBC News­night jour­na­list’s laptop

    Police have used powers under the Terro­rism Act to seize the laptop of a young News­night jour­na­list in a case that has shocked BBC colleagues and alar­med free­dom of speech campai­gners, The Inde­pendent can disclose.

    Offi­cers obtai­ned an order from a judge that was served on the BBC and Secun­der Kermani, who joined the flag­ship BBC2 news show early last year and has produ­ced a series of reports on British-born jiha­dis.

    the Inde­pendent

    Le pouvoir tout puis­sant des États ne semble vouloir s’ar­rê­ter de progres­ser. Tous les gardes-fous mis en place année après année par les géné­ra­tions précé­dentes sautent sans diffi­culté notable, comme s’ils étaient super­flus.

    Je crains le pire pour l’ave­nir, le jour où un gouver­ne­ment glis­sera douce­ment vers le tota­li­taire, nous n’au­rons plus de base légale pour réagir, nous n’au­rons plus qu’une révo­lu­tion dans le sang comme seule option.

    Le terro­risme est une telle­ment belle oppor­tu­nité pour faire tout ce qui était impos­sible hier… comment croire qu’ils y résis­te­raient ?

  • Kaza­kh­te­le­com JSC noti­fies on intro­duc­tion of Natio­nal secu­rity certi­fi­cate from 1 January 2016

    By words of Nurlan Meir­ma­nov, Mana­ging direc­tor on inno­va­tions of Kaza­kh­te­le­com JSC, Inter­net users shall install natio­nal secu­rity certi­fi­cate, which will be avai­lable through Kaza­kh­te­le­com JSC inter­net resources. « User shall enter the site www.tele­com.kz and install this certi­fi­cate follo­wing step by step instal­la­tion instruc­tions”- under­li­ned N.Meir­ma­nov.

    — Tele­com.kz (dépu­blié, voir la version en cache)

    Première réac­tion : Oh la dicta­ture !

    Seconde réac­tion : Chez nous c’est déjà le cas. Notre gouver­ne­ment contrôle une auto­rité de confiance instal­lée dans tous les gros navi­ga­teurs du marché. Pire : Ils l’ont déjà utili­sée pour faire du man in the middle.

    On peut se récon­for­ter en se disant que l’in­ten­tion n’a jamais été délic­tueuse, mais au final la capa­cité est là. Il y a déjà eu déra­page et vu le climat actuel, il n’y a pas vrai­ment lieu d’avoir beau­coup plus confiance que dans le Kaza­khs­tan sur ce point là. Plus récem­ment, l’État français demande aussi accès aux codes sources et archi­tec­tures des héber­geurs et des four­nis­seurs d’ac­cès. On pour­rait ajou­ter que nous sommes déjà un des leaders mondiaux sur les solu­tions commer­ciales de surveillance à l’échelle de pays.

    Plutôt que de se moquer, nous devrions avoir honte de montrer l’exemple. Le Kaza­khs­tan est juste en retard sur nous.

  • Le Salaire à Vie (Bernard Friot)

    C’est grâce à ce chan­tage à l’em­ploi perma­nent que le Medef arrive à arra­cher toute sorte d’avan­tages. […] De nos jours on n’ose plus rien faire contre les entre­prises de peur qu’elles arrêtent de promettre qu’elles vont créer les emplois qui manquent.

    Le salaire à vie (Bernard Friot)

    Reli­sez bien la cita­tion, deux fois. C’est criant de vérité.

    Une seconde ?

    On dit que Mittal fait vivre 20 000 sala­riés. Non ! Il y a 20 000 sala­riés qui font vivre Mittal

    C’est telle­ment évident et incon­tes­table après coup…

    Bon, la vidéo ne tourne pas autour de ces deux petites phrases mais je ne saurais résu­mer, d’au­tant qu’on parcours beau­coup de sujets. Allez regar­der, il y a plein de passages inté­res­sants.

    Sortir du capi­ta­lisme semble urgent, mais pour ça il faudrait déjà qu’on y réflé­chisse sérieu­se­ment en commun au niveau poli­tique, plutôt que de dire « si ça ne marche pas il faut faire la même chose encore plus fort ».

  • Un modèle social complè­te­ment idiot

    Il était payé x xxx € par mois pour s’oc­cu­per de [bonne action]. Te rends-tu compte du scan­dale [du scan­dale] ?

    Je ne me rappelle plus le montant. Je ne me rappelle plus la source. La dernière parlait d’aide aux réfu­giés mais c’est quelque chose que j’en­tends souvent, dans diffé­rents contextes.

    Dès qu’on s’oc­cupe d’hu­ma­ni­taire, de social, d’un objec­tif un mini­mum éthique, ou même qu’on prétend simple­ment tenter d’être respec­tueux de la collec­ti­vité, les grandes rému­né­ra­tions sont immé­dia­te­ment jugées scan­da­leuses, honteuses. Ça parait sain : C’est autant d’argent qui ne va pas à la cause, quelle qu’elle soit.

    Sauf qu’à réagir ainsi on renforce un modèle social complè­te­ment idiot, un modèle où ceux qui contri­buent posi­ti­ve­ment sont forcé­ment moins bien payés que ceux qui détruisent les gens et le monde autour d’eux.

    On insi­nue que ceux qui aident les autres doivent accep­ter des rému­né­ra­tions plus faibles ou plafon­nées, qu’on ne doit pas gagner de l’argent en faisant quelque chose de bien. Une sorte de double peine.

    Pire, parce qu’en creux on dessine que gagner de l’argent au détri­ment des autres c’est quelque part plus légi­time, moins honteux. On marche sur la tête.


    Réflé­chis­sons-y deux fois. Fina­le­ment, quitte à ce qu’il existe de fortes rému­né­ra­tions, je préfère large­ment que ce soit pour ceux qui contri­buent posi­ti­ve­ment à la collec­ti­vité, même si ce n’est qu’un peu, même si ça se limite à une inten­tion diffi­ci­le­ment mise en œuvre. Réjouis­sons-nous plutôt.

    Je suis beau­coup plus gêné par les fortes rému­né­ra­tions de personnes ou d’en­tre­prises qui ne contri­buent pas à un modèle social posi­tif, au moins un peu, au moins dans l’in­ten­tion.

    Ce qui me fait honte – bien plus que n’im­porte quelle forte rému­né­ra­tion – c’est que ceux qui aident leur prochain ou contri­buent à un modèle de société un peu plus juste soient moins bien payés, voire béné­voles.

    Cherche 3 stagiaires non rému­né­rés (…) pour deve­nir la réfé­rence dans la lutte contre la préca­rité de l’em­ploi.

    https://twit­ter.com/rayfranco/status/669468160089841664
    Je viens de créer une association « Ambitieuses Asso » qui a pour but de promouvoir l'entrepreneuriat féminin. Mon objectif étant de devenir la référence dans la lutte contre la précarité des emplois, la pauvreté et l'isolement des femmes. J'ai besoin de visuels percutant qui reflètent la force de mon message.

Si vous avez une ou plusieurs de ces compétences et que mon projet vous intéresse, envoyez-moi book et cv sur xxxxx.

--

Ambitieuses mag, le magazine des working girls

1er webzine dédié à l'entreprenarial féminin

Recrute 3 stagiaires ou bénévoles

Stage non rémunéré ou bénévolat. Durée: décembre à février.

Ambitieux(se) - Créatif(ive) - Sérieux(se)

    Fina­le­ment il est plutôt là le scan­dale.

  • Atten­tats de Paris: « Je ne recon­nais plus la gauche dans ce pays »

    Les atten­tats exigeaient des réponses. On ne pouvait pas rester les bras ballants. François Hollande a frappé fort. A-t-il frappé juste? Je n’en suis pas sûr. Quand j’étais contrô­leur géné­ral des lieux de priva­tion de liberté, j’avais mis en exergue une histoire que j’avais appelé la fable du soutien-gorge. C’est le fait d’en­le­ver systé­ma­tique­ment son soutien-gorge à une femme lorsqu’on la place en garde à vue, au motif que c’est dange­reux. J’avais demandé à la police de m’ex­pliquer pourquoi c’était dange­reux et combien d’at­taques et de suicides par soutien-gorge avaient été comp­ta­bi­li­sés. Elle était inca­pable de donner le moindre chiffre évidem­ment. Je veux dire par là qu’en matière de sécu­rité, on est souvent dans l’ir­ra­tion­nel. L’exé­cu­tif prend régu­liè­re­ment des mesures desti­nées unique­ment à prou­ver sa force.

    — Jean Marie Dela­rue, ancien contrô­leur géné­ral des lieux de priva­tion de liberté et ex-président de la Commis­sion de contrôle des écoutes, via Chal­lenges

    C’est telle­ment ça. Par peur d’être vus comme des faibles qui ne font rien, on montre la force. Par peur d’être trai­tés de laxistes, la gauche sur-réagit.

    L’uti­lité de ces mesures est secon­daire. Plus exac­te­ment, l’uti­lité est d’ap­pa­raitre comme l’homme et le parti fort en période de crise. Peu importe que les mesures soient des atteintes graves aux liber­tés, on ne pourra pas les accu­ser de n’avoir rien fait.

    Si aucun nouvel atten­tat n’ar­rive d’ici les prochaines prési­den­tielles alors ça sera grâce à eux. Si un nouveau survient, c’est qu’ils auraient du aller encore plus fort.

    Aucune réflexion aucun recul. C’est au point où un poli­tique a demandé récem­ment d’ar­rê­ter de discu­ter l’uti­lité des mesures, que le temps n’était pas venu, que le temps d’aujourd’­hui était celui de l’ac­tion. Quel aveu !

    Je voudrais qu’on équipe la police dans chaque dépar­te­ment de moda­li­tés de réac­tion extrê­me­ment rapides. J’au­rais rêvé que le soir du 13 novembre, il y ait une équipe de six motards lour­de­ment armés qui soit d’as­treinte à la préfec­ture de police et qui prenne en chasse les assaillants. Il faudrait aussi créer un compte Twit­ter de la police acces­sible à tout moment. Ce compte serait certes saturé de fausses alertes mais quand une attaque d’am­pleur se produi­rait dans un lieu donné, la police serait très vite aler­tée. Le 13 novembre, le 17 était inac­ces­sible par télé­phone, les pompiers sont arri­vés sur les lieux beau­coup plus vite que la police. Ce n’est pas normal.

    Je ne sais pas si cette idée est la bonne, je vois par contre très bien quel sens elle a vis à vis des événe­ments passés, quel impact elle aurait pu avoir ou non. Ce qu’on est en train de faire ou de prévoir aujourd’­hui… aucu­ne­ment.

  • C’est donc comme ça que débutent les guerres ?

    Globa­le­ment je déteste la guerre, comme Miss France. […] Et pour­tant, il a suffi d’un soir, d’un massacre d’in­no­cents comme nous, d’un seul coup et avec des méthodes dignes des pires cauche­mars, pour lancer la France dans la guerre.

    […] J’ai compris donc pour la première fois comment les choses arri­vaient dans l’His­toire. J’ai compris que le progrès, les Lumières, l’ex­pé­rience du passé, l’hu­ma­nisme reven­diqué, l’es­prit des anciens, na valaient pas tripette face au consen­sus sangui­naire. Le besoin de vengeance, animal, est bien plus fort que tous les raison­ne­ments.

    […] Un ami m’a dit «  Tu ferais moins le philo­sophe si cela avait été ta femme, ou ta fille, au Bata­clan !  ». C’est exact. Je pense que si cela avait été ma femme ou ma fille je serais déjà en guerre partout en train de combattre avec plus de kalach­ni­kovs sur moi que dans tout le Moyen-Orient. Mais c’est pour proté­ger l’hu­ma­nité de cela que nous avons créé un tas d’ins­ti­tu­tions, des lois, des protec­tions collec­tives.

    […] Quand je vois que seule­ment six dépu­tés ont voté contre la loi sur l’état d’ur­gence, je suis téta­nisé. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas la signer, mais s’in­ter­ro­ger n’est pas un crime. Prendre du recul est possible.

    […] «  OK donc t’es contre l’état d’ur­gence et la fermeté ?  » (on me l’a dit). Pas du tout. […] Mais je ne crois pas qu’il fallait foncer tête bais­sée dans la guerre là-bas, en le clamant, tel un croisé, l’œil ému et le bras trem­blant.

    […] Nous avons perdu notre sang-froid et avons foncé dans l’His­toire des guerres avec si peu de recul que j’en suis terri­fié.

    L’obs, Rue89

    Un grand merci aux six, qui ont du avoir un grand courage pour faire face à la meute, qui ont du et vont encore subir beau­coup de pres­sion, en plus d’une mise sur le banc pour tout ce qui est nomi­na­tion et postes à pour­voir.

  • Le djiha­disme est une révolte géné­ra­tion­nelle et nihi­liste

    La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’en­voie pas des Syriens commettre des atten­tats en France […]. Daech puise dans un réser­voir de jeunes Français radi­ca­li­sés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissi­dence et cherchent une cause […]. L’écra­se­ment de Daech ne chan­gera rien à cette révolte.

    Le rallie­ment de ces jeunes à Daech est oppor­tu­niste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-trai­tants du GIA algé­rien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Af­gha­nis­tan en passant par la Tchét­ché­nie, leur petit noma­disme du djihad indi­vi­duel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière […].

    Depuis 1996, nous sommes confron­tés à un phéno­mène très stable : la radi­ca­li­sa­tion de deux caté­go­ries de jeunes Français, à savoir des « deuxième géné­ra­tion » musul­mans et des conver­tis « de souche ».

    Le problème essen­tiel pour la France n’est donc pas le cali­fat du désert syrien, qui s’éva­po­rera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauche­mar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes.

    Le Monde

    Cher­cher à traquer les gens déjà radi­ca­li­sés au point d’en­vi­sa­ger des actions violentes c’est tenter de conte­nir les symp­tômes, en sachant qu’on en lais­sera passer. Quand bien même l’ac­tion exté­rieure serait utile, dire nous sommes en guerre et envoyer des bombes est aussi une bien piètre réponse au problème de fond.

  • La monnaie dans tous ses états

    Pour révo­lu­tion­naire qu’elle paraisse, l’idée défen­due – réser­ver à la Banque natio­nale suisse le droit de créer de la monnaie, autre­ment dit mettre fin au crédit bancaire qui ne soit pas inté­gra­le­ment couvert par de la monnaie centrale (billets en circu­la­tion et avoirs en comptes de vire­ment) – est en réalité vieille sinon comme le monde, du moins de trois bons quarts de siècle. C’est en 1939 en effet qu’Ir­vin Fisher et cinq autres écono­mistes améri­cains signèrent une propo­si­tion de réforme moné­taire (« A Program for Mone­tary Reform ») visant à élimi­ner ce qu’ils consi­dé­raient comme l’une des causes majeures des grandes dépres­sions (à commen­cer bien sûr par celle dont le monde, alors, peinait à se rele­ver), à savoir la progres­sion incon­trô­lée du crédit bancaire. Leur projet, qui s’ap­puyait en les appro­fon­dis­sant sur les thèses défen­dues par quelques moné­ta­ristes de l’époque, est resté dans les annales sous le nom de « Chicago Plan »; il sera même repris tout récem­ment (2012) par des cher­cheurs du Fonds moné­taire inter­na­tio­nal qui lui trou­ve­ront passa­ble­ment d’avan­tages (« The Chicago Plan Revi­si­ted »).

    via la Tribune de Genève

    On rejoint un autre billet récent. Plutôt que de permettre à des banques privées de créer une masse incon­trô­lée d’argent virtuel à leur propre profit, créer peu d’argent direc­te­ment à desti­na­tion des ménages et lais­ser les banques orga­ni­ser cet argent sans créa­tion.

    Problème : Le pays qui va instau­rer ça isolé­ment va voir ses banques partir ailleurs.

  • La Banque d’Es­pagne menace la Cata­logne d’une sortie de la zone euro

    [Le gouver­neur de la banque d’Es­pagne] a ainsi déclaré que si la Cata­logne se sépa­rait de l’Es­pagne, le nouvel Etat serait « auto­ma­tique­ment exclu de la zone euro, car ce proces­sus implique la sortie de l’Union euro­péenne. » Et Luis Maria Linde d’al­ler encore plus loin dans les menaces en dres­sant le tableau cata­clys­mique d’un « Catexit. » « Les banques cata­lanes pour­raient cesser d’avoir accès au refi­nan­ce­ment de la BCE », explique-t-il. Dans ce cas, la Cata­logne serait obli­gée d’émettre sa propre monnaie qui serait sans doute déva­luée. Et Luis Maria Linde rajoute encore l’hor­reur à la menace : « les dépôts pour­ront alors être gelés, comme cela a été le cas en Amérique latine ou en Grèce. »

    via La Tribune

    Rien de neuf. On l’a déjà fait en Irlande, en Grèce. Le problème n’est pas sur la sortie de l’Union Euro­péenne ou non, mais que cette menace soit employée pour contraindre les choix poli­tiques des peuples.

    Le gouver­ne­ment grec n’existe déjà quasi­ment plus que sur le papier, ses choix étant essen­tiel­le­ment déci­dés ou vali­dés par d’autres.

    Là au lieu d’en­vi­sa­ger et de prépa­rer un peuple à deve­nir indé­pen­dant (s’il s’avère que c’est vrai­ment leur choix), on met les blocages pour dissua­der. Ce n’est même plus une assis­tance ou un vrai problème écono­mique comme pour la Grèce, c’est pure­ment poli­tique. Pire : Cette inter­ven­tion est faite par toute une hiérar­chie de gens qui ne sont pas élus, ni au niveau natio­nal ni au niveau euro­péen.

    Il est urgent de réfor­mer l’Eu­rope, parce qu’elle devient un danger pour la démo­cra­tie. J’ai peur à ma démo­cra­tie. J’ai l’im­pres­sion de le dire en fin d’un billet sur dix, et ça me fait encore plus peur de le réali­ser.