Catégorie : Politique et société

  • Brigitte Liso, LREM — Comment on desti­tue un député aujourd’­hui ?

    Voilà l’état de la poli­tique en France. Les dépu­tés qui votent sans aucun travail préa­lable, qui ont juste entendu parler comme tout un chacun de la loi avant d’ar­ri­ver au vote, et qui se font une idée sur le moment, dans l’hé­mi­cycle, en enten­dant la majo­rité et l’op­po­si­tion se répondre, soit disant que ça donne une vue d’en­semble.

    Sérieu­se­ment ? Oui, elle parle de poli­tique autre­ment, j’en viens presque à regret­ter les précé­dents.

    On voit à la fin de la vidéo les éléments de langage appris par cœur puis oubliés, qu’on va recher­cher sur la messa­ge­rie pour répondre aux ques­tions sans les comprendre, et l’ab­sence totale de pensée ou d’avis en l’ab­sence de ces éléments de langage.

    Quand on en est là, autant direc­te­ment avoir 10 personnes à l’As­sem­blée, chacun avec un nombre de voix diffé­rent. Ici Brigitte Liso est dans le groupe LREM mais je n’ai pas forcé­ment plus d’es­time pour certains dépu­tés d’autres groupes. Ils sont souvent plus enga­gés et moins apathiques, mais n’ont pas pour autant forcé­ment plus de réflexion person­nelle.

    Bref, indé­pen­dam­ment des opinions portées, n’y a-t-il donc aucun moyen de rele­ver de ses fonc­tions un député qui avoue expli­ci­te­ment ne pas les exécu­ter avec sérieux ?

    À défaut, un parti sérieux devrait au moins exclure la dépu­tée concer­née de son groupe à l’As­sem­blée. Visi­ble­ment ce n’est pas le cas, pas plus à LREM qu’ailleurs. Ça en dit long sur les crédos de nos partis poli­tiques.

    Le parle­ment est ce qui symbo­lise notre démo­cra­tie, le pouvoir du peuple et son contrôle sur l’État. Voilà l’état de notre démo­cra­tie, et ce n’est pas très relui­sant.

  • [Lecture] Inside the CIA’s black site torture room

    Oui ça ne date pas d’aujourd’­hui mais on aurait tort de lais­ser l’in­for­ma­tion sous le tapis à cause de cela. Les faits ne sont connus qu’a­près quelques années, les enquêtes en mettent encore plusieurs autres. La tran­sac­tion judi­ciaire liée à ce passé vient juste d’être soldée.

    À l’heure où on est sur le point d’em­pi­ler encore une loi renforçant l’exé­cu­tif, les pouvoirs de police police et le rensei­gne­ment en France, il n’est pas inutile de rappe­ler de quoi nos démo­cra­ties sont capables. Il est illu­soire de croire que ça n’au­rait pas pu arri­ver en France. Je n’irai même pas jusqu’à affir­mer que nous n’avons rien eu du même style.

    Le repor­tage est long mais bien fait, détaillé, factuel, expli­ca­tif : Inside de CIA’s black site torture room, The Guar­dian. Aujourd’­hui les vrais respon­sables, poli­tiques et donneurs d’ordre, sont toujours chez eux.

    In his pre-trial depo­si­tion, Jessen insis­ted that the inter­ro­ga­tion methods he and Mitchell first propo­sed to defeat this resis­tance inclu­ded no physi­cal pres­sures and were consistent with the Geneva Conven­tions. But by April, Jessen was craf­ting an “Exploi­ta­tion Draft Plan” that inclu­ded holding captives in sound­proof cells in secret faci­li­ties that were beyond the reach of the Red Cross, the press, and US and foreign obser­vers. A few months later, “Jim and I went into a cubicle,” as Jessen recal­led during his depo­si­tion. “He sat down at a type­wri­ter, and toge­ther we wrote out a list” that became the CIA’s enhan­ced inter­ro­ga­tion tech­niques.

    […]

     

    Novem­ber 2002:  Rahman wearing only socks and diaper; super­vi­sor has concern regar­ding hypo­ther­mia

    Rahman subjec­ted to 48 hours of sleep depri­va­tion, rough treat­ment, cold shower and other measures but remai­ned noncom­pliant.

    Subjec­ted to cold condi­tions and mini­mum food and sleep… confu­sed due to dehy­dra­tion and fatigue.

    Cable recom­mends future use of conti­nued envi­ron­men­tal depri­va­tions with inter­ro­ga­tions 18 out of 24 hours daily

    Linguist asks ques­tions about the tempe­ra­ture at which hypo­ther­mia occurs […]

    Novem­ber 20,
    04:00 hrs guard check – Rahman is alive.
    08:00 hrs guard check – Rahman is alive.
    10:00 hrs guard check – Rahman is dead.

     

     

     

     

  • Inter-file mon amour

    Vous voyez souvent des motos et scoo­ters navi­guer au milieu d’une file de circu­la­tion vous ? Moi jamais ou presque (ça arrive, mais unique­ment quand il n’y a pas de voiture à proxi­mité).

    Dans le meilleur des cas je les vois entre les files ou sur un côté de la route en paral­lèle des voitures, parfois même sur la ligne blanche entre les deux voies de circu­la­tion. *

    Les motards avec qui j’en discute me disent tous avec assu­rance que c’est pour leur sécu­rité, et que c’est même ce qu’on leur apprend lors du permis. *

    Vous savez quoi ? C’est inter­dit. Pas même toléré : IN-TER-DIT. Un deux-roues moto­risé circule dans une file de circu­la­tion, au même que les autres véhi­cules moto­ri­sés.

    Bon, en réalité il y a une expé­ri­men­ta­tion en cours mais :

    • Depuis moins de deux ans seule­ment
    • Dans 11 dépar­te­ments seule­ment
    • Unique­ment en cas de ralen­tis­se­ment / conges­tion
    • Unique­ment sur des doubles voies avec terre plein central
    • Unique­ment entre deux files de circu­la­tion allant dans le même sens
    • En se limi­tant à 50 km/h maxi­mum
    • Jamais en ville

    Ces condi­tions sont cumu­la­tives.  Ça limite hein ?

    Autant dire qu’en dehors des bouchons sur voie express et auto­route, 99.99% des inter-files sont contraires au code de la route… et dange­reuses vu qu’une voiture n’est pas censée prévoir de la circu­la­tion à cet endroit.

    J’en­tends l’ar­gu­ment qui veut que ça ne gêne pas et que ça ne coûte rien. Je laisse la place quand je suis à l’ar­rêt ou quand ça ne me semble pas dange­reux de le faire.

    Main­te­nant si vous pouviez quand même arrê­ter de râler et de vous compor­ter comme si c’était un droit fonda­men­tal, ça ne serait pas mal : C’est vous qui êtes en tort à la base, et il n’est pas rare que ce soit dange­reux.

    Merci au moins de ne pas vous mettre vous-même en danger au point de devoir vous rabattre juste devant mes roues ou de me faire faire des écarts parce qu’un camion vous croise en face. Ça semble évident mais visi­ble­ment ça ne l’est pas pour tous.


    * Je vais éviter de parler de ceux qui sont sur les bandes cyclables ou les voies bus, voire carré­ment à contre­sens de l’autre côté d’une ligne blanche conti­nue, ainsi que de ceux qui prétendent faire de l’in­ter-file par charité chré­tienne pour flui­di­fier la circu­la­tion. Il y a des moutons noirs et des hypo­crites partout, personne n’y est pour rien.

    Le pire étant les motards et scoo­ters telle­ment certains de leur droit de passage qu’on a concert de klaxon, rétro brisé ou coups sur la carros­se­rie quand ils jugent qu’ils n’ont pas assez de place pour doubler. Péri­phé­rique pari­sien je pense à toi, mais on commence à voir ça aussi en ville à Lyon.

  • On orga­nise le dumping social

    Liberté des entre­prises d’un côté, chan­tage à l’em­ploi de l’autre. En réalité c’est plus perni­cieux que ça.

    La conven­tion collec­tive c’était aussi s’as­su­rer que toutes les entre­prises d’un secteur jouent avec un même socle de règles et de contraintes.

    Avec des accords d’en­tre­prise qui peuvent reve­nir sur ces accords de branche, on fait sauter ce verrou : L’en­tre­prise à côté est plus concur­ren­tielle parce qu’elle a entaillé certaines protec­tions sociales ? Il va falloir qu’on fasse pareil si on veut reprendre le marché, et même aller un peu plus loin, sinon c’est le plan social qui nous pend au nez à long terme.

    C’est la course au moins disant. Pas le choix. Si l’autre le fait et que le climat écono­mique n’est pas encou­ra­geant, il faudra s’y mettre aussi.

    Ça ne vous rappelle rien ? L’Ir­lande avec son impôt sur les socié­tés moitié plus faible que les voisins, le Luxem­bourg qui offre des condi­tions fiscales ridi­cules pour atti­rer les multi­na­tio­nales chez lui, les inci­ta­tions fiscales pour les plus riches « parce que sinon ils iront ailleurs »… On repro­duit ça, en interne, avec les condi­tions de travail des sala­riés.

    En réalité on orga­nise le dumping social interne sur le marché français.
    Rien de moins.

    Et à ce jeu là il n’y a aucun gain pour l’em­ploi. Il s’agit unique­ment de savoir quelle entre­prise gagne la commande, pas d’en prendre de nouvelles.

    Pendant ce temps, on perd les protec­tions sociales. Ça peut appor­ter un peu de concur­rence inter­na­tio­nale à court terme, mais pas au point de concur­ren­cer les pays à bas coût, et ça se fait au prix de la santé des sala­riés.

  • On instaure litté­ra­le­ment un crime de pensée

    « Aux seules fin de préve­nir la commis­sion d’actes de terro­risme, toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son compor­te­ment consti­tue une menace d’une parti­cu­lière gravité pour la sécu­rité et l’ordre publics et qui soit entre en rela­tion de manière habi­tuelle avec des personnes ou des orga­ni­sa­tions inci­tant, faci­li­tant ou parti­ci­pant à des actes de terro­risme, soit soutient, diffuse ou adhère à des thèses inci­tant à la commis­sion d’actes de terro­risme ou faisant l’apo­lo­gie de tels actes peut se voir pres­crire par le ministre de l’in­té­rieur les obli­ga­tions prévues au présent chapitre. »

    La phrase est pleine d’al­ter­na­tives alors je vais clari­fier : Il suffit d’adhé­rer à des thèses parlant posi­ti­ve­ment d’actes de terro­risme. Adhé­rer à des thèses. Pas besoin d’actes ni d’in­ten­tion future, pas même d’apo­lo­gie publique.

    On instaure litté­ra­le­ment un crime de pensée.

    Je ne sais pas si tout le monde se rend compte qu’on est en train de fran­chir grave­ment la ligne jaune.

    Les petits malins diront qu’il faut en plus qu’il existe des raisons sérieuses de penser que le compor­te­ment consti­tue une menace d’une parti­cu­lière gravité. Cela dit on a vu avec les assi­gna­tions à rési­dence passées que les juges étaient assez ouvert à l’ar­bi­traire total de la formule « des raisons sérieuses de penser ». D’au­tant que quelqu’un qui adhère à des thèses qui peuvent inci­ter à la commis­sion d’actes de terro­risme, ça laisse forcé­ment des raisons sérieuses de penser, vous ne trou­vez pas ? C’est même la raison d’être de cet article.

    À force de vouloir arrê­ter le crime avant qu’il ne devienne réalité, on crimi­na­lise le risque, l’opi­nion et la proxi­mité rela­tion­nelle. Tout ça me fait peur, parce qu’une fois cette ligne fran­chie, je ne vois pas où on va s’ar­rê­ter.

  • On nous prend pour des imbé­ciles

    Marlène Schiappa, au 7–9 de France Inter ce matin : « fait confiance aux parte­naires sociaux pour ne pas remettre en cause les congés mater­ni­tés dans les entre­prises ».

    Le gouver­ne­ment auto­rise désor­mais les entre­prises à négo­cier des durées et condi­tions de congés mater­ni­tés plus défa­vo­rables que les conven­tions collec­tives.

    Dire ensuite qu’on fait confiance aux parte­naires pour ne pas s’en servir, c’est de la pure mauvaise foi. La seule fina­lité possible de cette ouver­ture aux accords défa­vo­rables sur le sujet, c’est bien d’es­pé­rer que certaines entre­prises en profi­te­ront, sinon autant ne pas la mettre en place.

    Bref… on nous prend pour des imbé­ciles.

    D’au­cuns me diront que ça permet aussi certaines avan­cées posi­tives pour les femmes enceintes. C’est vrai, mais il n’y avait pour cela nulle besoin d’au­to­ri­ser des condi­tions plus défa­vo­rables.

    D’ailleurs ça se pour­suit ensuite

    On vient d’ou­vrir la possi­bi­lité d’ac­cords au niveau de l’en­tre­prise, donc par défi­ni­tion d’avoir des condi­tions diffé­rentes partout. Et en réac­tion à cette nouvelle notre secré­taire d’État nous annonce qu’ils sont en train d’ho­mo­gé­néi­ser les condi­tions des congés mater­nité.

    Oui messieurs-dames, parce que plus c’est gros plus ça passe. L’im­por­tant est ce qu’on dit, même si c’est en déca­lage total avec les faits, et qu’ils le savent très bien.

    La commu­ni­ca­tion passe large­ment devant l’hon­nê­teté intel­lec­tuelle.

  • On vient de tuer le CDD (expli­ca­tions)

    Rien de moins. Ou est-ce le CDI qu’on a tué ? Je ne sais pas bien…

    Petit calcul pour une entre­prise de plus de 11 sala­riés

    Si vous prenez quelqu’un en CDI pour le licen­cier arbi­trai­re­ment quand vous voulez (illé­ga­le­ment donc) vous risquez de payer jusqu’à 1 mois de salaire par année d’an­cien­neté. Tout compris. En gros c’est une prime de 8,3% de salaire pour compen­ser l’abus de licen­cie­ment.

    Si vous prenez quelqu’un en CDD et que le contrat va léga­le­ment jusqu’à sa fin, vous devez lui verser en fin de période une prime de préca­rité de 10% de son salaire sur la période.

    À la place de l’em­ployeur vous feriez quoi ?

    * * *

    Oui, ce petit calcul n’est vrai que si on licen­cie au bout d’un an ou deux ans pile. Ça reste inté­res­sant dans les deux à trois mois avant la date anni­ver­saire, beau­coup moins sinon.

    Main­te­nant, consi­dé­rant que les deux premiers mois (au moins) sont couverts par la période d’es­sai et son renou­vel­le­ment, et qu’en échange vous n’avez aucune contrainte de renou­vel­le­ment, de durée fixe, de moti­va­tion à donner pour employer en CDD… et que cette prime couvre tout ce qui peut se passer : Au pire vous licen­ciez plus tôt que prévu, sans être tenu à quoi que ce soit.

    J’ai aussi pris le cas margi­nal. Dans la réalité tous les sala­riés n’ose­ront pas ou n’au­ront pas la force d’al­ler aux Prud’­hommes. Tous n’ob­tien­dront pas non plus le montant maxi­mum, surtout s’ils ne sont pas au maxi­mum d’an­cien­neté de la case qui s’ap­plique à eux, ou si l’em­ployeur arrive à moti­ver un prétexte qui atté­nue l’ar­bi­traire du licen­cie­ment. La moyenne réelle sera certai­ne­ment bien en dessous de ce maxi­mum, qui reste­rait toute­fois inté­res­sant pour l’em­ployeur.

    Sérieu­se­ment, sauf pour des contrats courts, autant prendre un CDI et licen­cier sans cause réelle ni sérieuse.

    On vient de tuer le CDD… et le CDI par la même occa­sion.

  • Un système de classes sociales tout à fait arti­fi­ciel

    Je soupire quand je vois des recherches de CTO sur Paris pour 35 K€ bruts annuels. Je ne discute pas du chiffre en valeur absolu (je sais qu’il est élevé) mais la moyenne pour un ingé­nieur logi­ciel jeune diplômé pari­sien est plutôt dans les 37 K€ brut.

    On me dit « si c’est trop bas ils ne trou­ve­ront pas et ils augmen­te­ront ». Oui, peut-être, mais atten­tion à ne pas croire à la légende du marché ration­nel qui module les rému­né­ra­tions en fonc­tion de l’offre et de la demande.

    * * *

    Peu importe combien de postu­lants tout à fait formés vous trou­ve­rez sur une posi­tion de cadre. Peu importe le manque persis­tant d’as­sis­tantes mater­nelles partout en France. Les premiers seront toujours bien payés et les secondes mal payées, avec une fausse justi­fi­ca­tion de « c’est le marché », parce que « c’est normal ».

    Les rému­né­ra­tions sont globa­le­ment beau­coup plus dépen­dantes de la répu­ta­tion sociale d’un métier et des logiques de classes. On a admis une hiérar­chie dans les métiers et dans les rému­né­ra­tions, et cette hiérar­chie posée compte beau­coup plus que tout le reste.

    C’est telle­ment ancré qu’on repro­chera le trop plein de certains cadres haute­ment diplô­més à un problème d’orien­ta­tion à l’uni­ver­sité et qu’on repro­chera le manque de person­nel pour la petite enfance à un défaut de l’État. Personne ne songera que, peut-être, on pour­rait faire évoluer notre balance de rému­né­ra­tions.

    Le fait que ce soient ceux qui sont les mieux payés qui décident des rému­né­ra­tions des autres n’est pas tota­le­ment un hasard non plus.

    * * *

    « C’est le marché » parce que ceux qui en décident l’ont décidé ainsi, avec tous leurs biais idéo­lo­giques, pas unique­ment pour une ques­tion d’offre et de demande.

    Si la logique de l’offre et de la demande fonc­tion­nait, l’as­sis­tante mater­nelle ne serait pas payée une misère. L’agent de propreté, l’éboueur et l’ou­vrier en situa­tion pénible seraient bien plus proches de la médiane natio­nale.

    * * *

    Je ne reproche pas à ceux qui sont bien payés de l’être. Le marché le leur permet et s’ils s’y refusent ça n’ira certai­ne­ment pas pour autant dans la poche des moins favo­ri­sés.

    Ça n’em­pêche pas d’être conscient de la situa­tion. Oui les compé­tences et la personne jouent (heureu­se­ment) mais les équi­libres tiennent aussi énor­mé­ment à un système de classes sociales tout à fait arti­fi­ciel.

  • Vivre avec un SMIC

    Pendant un mois, le patron d’une société italienne a essayé de vivre avec le Smic, comme ses sala­riés. Il n’a pas tenu trois semaines. Résul­tat : tous ses employés ont été augmen­tés de 200 euros. — Europe 1

    Pour ceux qui gagnent bien leur vie et qui veulent essayer, ce n’est pas bien compliqué.

    Regar­dez combien vous avez dépensé ces 12 derniers mois hors charges fixes (loyer, rembour­se­ment de crédits, impôts, mutuelle, élec­tri­cité, abon­ne­ments tv, télé­phone et inter­net). Pas besoin d’être super précis non plus.

    Compa­rez ça avec un SMIC net par adulte (1153 €) auquel vous retran­chez des charges fixes stan­dard (mettons 650 € par mois pour loyer + inter­net + télé­phone + élec­tri­cité + gaz + chauf­fage + taxes diverses) (*)

    Vous faites la diffé­rence et divi­sez par 15 (ça devrait être 12 mais il faut garder un rab’ suffi­sant pour Noël, les vacances et les coups durs genre la voiture qui tombe en rade). Impo­sez-vous d’éco­no­mi­ser cette somme le mois prochain.

    Ne trichez pas. Vous ne pouvez pas dire « oui mais là j’ai un spec­tacle, des chaus­sures à chan­ger et l’an­ni­ver­saire de ma fille, je pour­rais m’en passer donc je ne les compte pas ». C’est juste­ment ça la diffi­culté, se rendre compte de ce que ça veut dire, impré­vus inclus, des choix diffi­ciles à faire.

    Le vivre au lieu de l’ima­gi­ner. Juste un mois.


    (*) Oui, c’est du très très grosse maille. Je ne compte pas les aides mais je ne compte pas les impôts, la taxe des ordures ména­gères et plein d’autres choses, et je compte un loyer pas cher. Je compte aussi un salaire plein temps par adulte, ce qui est déjà opti­miste. Je suis certain qu’au total j’ai plutôt sous-évalué.

  • Apathéiste

    apathéiste \a.pa.te.ist\ (Reli­gion) Indi­vidu qui se désin­té­resse de la ques­tion de l’exis­tence de dieu ou des divi­ni­tés.

    À la ques­tion « Croyez-vous en Dieu? », un apathéiste vous répon­dra: la ques­tion n’a aucun inté­rêt.

    Parce que j’ai parfois du mal à expliquer que non, je ne suis ni athée ni agnos­tique. Je ne conçois même pas la ques­tion.

    Ce n’est pas que je crois au divin ou que je n’y crois pas, c’est que je ne vois pas bien ce que ça change au final.

    Et en coro­laire, les gens peuvent bien croire ce qu’ils veulent à ce sujet. J’y suis tota­le­ment indif­fé­rent. Je ne vois pas la diffé­rence entre une opinion reli­gieuse et une opinion vesti­men­taire. Ce n’est ni mieux ni moins bien et chacun accorde de l’im­por­tance à ce qu’il veut : Je ne me vois pas dire que ce sujet est plus ou moins impor­tant qu’un autre.

    Tant qu’on ne parle que de la foi elle-même, savoir si mon inter­lo­cu­teur est catho­lique ou musul­man m’in­té­resse presque autant que de savoir s’il préfère les t-shirt ou les chemises. Le voir exer­cer son culte me concerne autant que de savoir s’il porte la chemise dont on vient de parler.