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  • Royal : « Najat Vallaud-Belka­cem s’ap­pel­le­rait Clau­dine Dupont, elle ne serait peut-être pas là »

    Puisqu’on parlait il y a peu de discri­mi­na­tion, voici un exemple des effets drama­tiques de la discri­mi­na­tion posi­tive :

    « J’ai toujours voulu des ouvriers, des exclus, des jeunes issus de la diver­sité autour de moi. Najat doit accep­ter d’être là pour ça » […]

    […] « Elle s’ap­pel­le­rait Clau­dine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assu­mer son iden­tité et en être fière. »

    Fran­che­ment, je ne suis pas loin de penser que ce mode de pensée, à long terme, dégrade plutôt qu’il n’amé­liore la situa­tion des discri­mi­nés. Le courage serait de ne pas lais­ser ce genre de phrases et de faits impu­nis au niveau judi­ciaires, même si la discri­mi­na­tion est « posi­tive ».

  • Migra­tions: le sauve­tage mari­time en perdi­tion

    Quand la lutte contre l’im­mi­gra­tion s’im­pose trop forte­ment, elle empiète forcé­ment sur l’as­sis­tance aux personnes en danger.

    Comment est-il possible qu’une embar­ca­tion dérive quinze jours en Médi­ter­ra­née sans que ses passa­gers ne soient secou­rus ? Cette ques­tion n’est pas théo­rique, elle s’ap­plique à de multiples cas dont au moins deux recen­sés en 2011 et 2012, dans cette mer qui est l’une des plus fréquen­tée au monde.

    C’est au point où l’ar­ticle de Media­part recense des procès faits aux capi­taines qui ont bravé les rete­nues de l’ad­mi­nis­tra­tion pour porter assis­tance, comme ils en ont l’obli­ga­tion.

    La ques­tion de l’im­mi­gra­tion n’est pas simple, mais rien ne peut justi­fier de lais­ser notre huma­nité aux orties. Notre confort ne vaut pas un tel renon­ce­ment.

    Migra­tions: le sauve­tage mari­time en perdi­tion (article de Media­part, payant, mais je vous incite forte­ment à vous abon­ner vu le prix modique)

  • Les dépu­tés rejettent la fisca­li­sa­tion d’une partie de leur indem­nité

    Sans rire, prétex­ter qu’au­to­ri­ser le contrôle d’une indem­nité pour frais sur un poste public sous prétexte que ça viole­rait la vie privée des élus, il fallait oser.

    On parle d’une somme allouée aux frais de mandats publics. Il s’agit peut être de la fonc­tion la plus « publique » en France dans le sens où il s’agit de repré­sen­ter direc­te­ment le peuple. Comment imagi­ner que l’uti­li­sa­tion des fonds dédiés relève de la vie privée ?

    Tout ce qui est fait avec une indem­nité de mandat relève de la sphère publique par défi­ni­tion, ou le devrait. Le simple fait d’ima­gi­ner que le contrôle des fonds puissent poser une problé­ma­tique de vie privée montre la confu­sion privé/public et l’ur­gence d’un contrôle. Il faut se croire en totale impu­nité pour avan­cer de tels argu­ments tout de même…

    Je ne sais pas ce qu’il en est chez vous, mais je vous incite à dépo­ser une note de frais profes­sion­nels sans en donner le détail, justi­fiant cette absence par le respect de votre vie privée. N’ou­bliez pas de filmer la réac­tion de votre direc­tion ensuite pour envoyer la vidéo à votre député.

    Le pire c’est que là il n’était même pas demandé à ce que les éléments de contrôles soient forcé­ment rendus publics. Dans d’autres pays n’im­porte quel citoyen peut obte­nir sur simple demande et en moins de 24h n’im­porte quelle note de frais de n’im­porte quel fonc­tion­naire ou élu. Ici le simple fait d’avoir à justi­fier l’uti­li­sa­tion des fonds pose problème. Ques­tion de concep­tion de la démo­cra­tie et de la hiérar­chie entre élu et citoyen je pense.

    Les dépu­tés rejettent la fisca­li­sa­tion d’une partie de leur indem­nité, mais fina­le­ment person­nel­le­ment plus que la fisca­li­sa­tion ou non (s’ils ont besoin de la somme et qu’on fisca­lise, il faudra augmen­ter d’au­tant), c’est l’ab­sence de contrôle et les efforts déployés pour que ces sommes restent tota­le­ment sous l’usage arbi­traire du député qui est inac­cep­table.

    Plus de détails sur la rému­né­ra­tion des dépu­tés et l’en­semble des indem­ni­tés perçues.

  • Priva­ti­sa­tion des béné­fices, socia­li­sa­tion des coûts

    Le titre est trom­peur : Nous parlons du milieu cultu­rel. La ques­tion est bien posée :

    L’écart de salaire entre un modeste maître de confé­rence sans grand succès scien­ti­fique et un titu­laire de prix Nobel ou de médaille Fields n’at­tein­dra qu’un facteur 4 (il pourra monter disons à 10 si le titu­laire de prix s’ex­pa­trie dans un pays où on le rému­nè­rera mieux qu’en France, par exemple en Suisse). En revanche, les diffé­rences du monde artis­tique sont bien plus marquées : entre le musi­cien ou l’ac­teur qui vit dans la dèche en enchaî­nant pres­ta­tions mal rému­né­rées et travaux alimen­taires, et la vedette qui possède des maisons bien situées sur plusieurs conti­nents, l’écart est consi­dé­rable.

    Pourquoi finance-t-on avec des exclu­si­vi­tés, des subven­tions et des régimes spécia­li­sés de si mauvaises répar­ti­tions ? C’est encore plus vrai dans le domaine cultu­rel ou il est loin d’être évident que des rému­né­ra­tions gigan­tesques sont de nature à amener de meilleurs résul­tats. On sait depuis long­temps que la force de la culture est plus dans sa richesse et sa diver­sité que dans l’ap­pa­ri­tion de quelques meilleures ventes.

    Priva­ti­sa­tion des béné­fices, socia­li­sa­tion des coûts. C’est un bon symp­tôme que proba­ble­ment il y a un autre équi­libre à trou­ver.

    Je ne suis par contre pas fan de la compa­rai­son avec les foot­bal­leurs. Même si la subven­tion à ces derniers est anor­male, les enjeux ne sont en rien simi­laires.

  • Derrière les muti­la­tions sexuelles sur l’en­fant, les rapports du laïc et du reli­gieux

    J’ai pour habi­tude de reprendre in extenso les titres des articles que je lie. Celui là risque de faire fuir certains, mais je vous recom­mande sérieu­se­ment la lecture. Il s’agit de droit, de reli­gion et de poli­tique, unique­ment de cela.

    Derrière les muti­la­tions sexuelles sur l’en­fant, les rapports du laïc et du reli­gieux

    Scari­fier, marquer ou entailler un enfant doit et est inter­dit dans notre société, quand bien même cela serait fait sur des convic­tions reli­gieuses. La convic­tion profonde des parents ne doit simple­ment pas l’em­por­ter sur le droit et l’in­té­grité physique des enfants. De toutes façons, toute muti­la­tion physique est de fait inter­dite, sauf néces­sité médi­cale.

    Oui, j’en­fonce des portes ouvertes. Tout le monde s’y accor­dera si on parle d’ex­ci­sion ou de scari­fi­ca­tion du visage. La grande ques­tion est, dans notre répu­blique laïque auquel tout le monde tient tant, pourquoi tolère-t-on encore la circon­ci­sion reli­gieuse ?

    C’est fou qu’on consi­dère comme un scan­dale qu’un lycéen porte un foulard mais normal que des parents mutilent le sexe de leur enfant. Visi­ble­ment ça commence à bouger en Alle­magne, et c’est tant mieux. Le droit étant ce qu’il est, déjà là, il faudrait que quelqu’un se bouge en France aussi pour enfin arrê­ter ces pratiques.

  • Tolkien, l’an­neau de la discorde

    On parle de droit d’au­teur, d’hé­ri­tiers qui exploitent les oeuvres des grands-parents et qui n’ont qu’un gros porte-monnaie, ou au contraire qui bloquent toute réuti­li­sa­tion et toute vie à l’oeuvre, mais il existe d’autres types de rela­tions des héri­tiers avec l’oeuvre des parents.

    Tolkien, l’an­neau de la discorde, c’est un article de Le Monde à lire abso­lu­ment, tant pour l’his­toire que pour appré­cier le travail d’un jour­na­liste quand il cherche à ne pas faire qu’un entre­fi­let.

    Et quand bien même on en sort avec un senti­ment mitigé, ne serait-ce pas là l’exemple d’un bon équi­libre entre l’au­teur, ses héri­tiers, l’oeuvre, les exploi­ta­tions de diver­tis­se­ment et le public ?

  • EuroC­rise : OFCE vs Brain­wa­shing média­tique

    Au niveau des États tout le monde connait la bonne poli­tique : Être strict sur les budgets et finances en périodes normale et en faste, ne pas redis­tri­buer de recettes excep­tion­nelles, et être plus souple en période de crise pour soute­nir les plus faibles et relan­cer le système.

    Étran­ge­ment on trouve toujours une bonne raison de faire diffé­rem­ment et nous faisons actuel­le­ment exac­te­ment l’in­verse. Que ce virage soit justi­fié ou non, est-il vrai­ment légi­time de rogner tous les filets de sécu­rité, les équi­libres sociaux, et les pres­ta­tions au moment où juste­ment les gens en ont le plus besoin ? N’est-ce pas oublier que l’état est d’abord là pour les citoyens et pas pour « le système » et encore moins pour « l’éco­no­mie » ?

    Le mini­mum est donc de s’in­ter­ro­ger sur la perti­nence et du béné­fice attendu des choix que nous faisons, indé­pen­dam­ment des bonnes raisons qui semblent évidentes à tous.

    Nous détrui­sons beau­coup de choses en Europe, en allant des systèmes sociaux aux biens publics qui sont priva­ti­sés. Même si nous réus­sis­sons à sortir de cette « crise » perma­nente qui a bon dos, quel sera l’état de notre société à cette date ?

    EuroC­rise : OFCE vs Brain­wa­shing média­tique. Pas certain que la piste prise soit la meilleure, et en tout cas elle mérite d’être bien plus discu­tée et remise en cause qu’elle ne l’est actuel­le­ment. Dites, et si comme dans tout crime on se posait la ques­tion de qui a un mobile ?

  • Garan­tie obli­ga­toire de deux ans

    Je stocke parce que je l’ai ecore recher­ché il y a peu : La garan­tie obli­ga­toire est de deux ans en Europe, et elle est à suppor­ter par le vendeur, pas par le construc­teur, peu importe les condi­tions mises en avant par le vendeur.

  • Tele­net qui freine offi­ciel­le­ment le P2P et la consom­ma­tion massive

    Si vous ne connais­sez pas encore plus.net, il faut faire un tour sur leur tableau de gestion de trafic en fonc­tion des offres. Heureu­se­ment nous n’en sommes pas encore là en Europe, mais ce qui se profile n’est pas forcé­ment meilleur.

    L’exemple de ce que je crains c’est Tele­net qui freine offi­ciel­le­ment le P2P et la consom­ma­tion massive. Ça n’a l’air de rien et à la première lecture on pense faci­le­ment que la mesure est sage tout en permet­tant à chacun de parta­ger les ressources en bonne intel­li­gence.

    Là où les choses prennent du relief c’est en reli­sant deux ou trois fois le dernier para­graphe : Tele­net nie avoir des problèmes de capa­cité. Pour­tant, l’objet même de la mesure c’est de /parta­ger/ une ressource limi­tée pour qu’elle soit utili­sable à tous. Ça n’a de sens que dans le cadre d’un four­nis­seur d’ac­cès qui sature.

    Facile de cibler les plus gros consom­ma­teurs et les offrir en pâture. Main­te­nant ne serait-il plutôt pas légi­time d’at­tendre que le four­nis­seur réalise les inves­tis­se­ments néces­saires ?

    On voit d’ailleurs bien que c’est une ques­tion pure­ment commer­ciale en ce qu’on peut indis­po­ser les autres avec plus de volume tant qu’on paye une offre plus chère.

    Le danger est encore plus fort quand on parle de filtrer par proto­cole ou par appli­ca­tion. Qui décide quel trafic est légi­time et quel trafic est de trop ? pourquoi ? selon quels critères ?

    Pourquoi le « P2P » est-il visé mais pas Skype qui en fait un usage des plus larges ? Pourquoi le P2P et pas la vidéo ? Pourquoi même juge-t-on le P2P illé­gi­time ? Des appli­ca­tions P2P audio concur­rentes à Skype seront-elles libres d’ac­cès ou l’ex­cep­tion est-elle propre à Skype ?

    Le passé nous a déjà amené des choses bien jolies, avec des opéra­teurs Inter­net mobile qui au nom d’une ressource limi­tée inter­disent la voix sur IP mais auto­risent hors quota l’ac­cès à la télé­vi­sion via 3G. Nous avons aussi des opéra­teurs qui ont nié pendant des années un bridage P2P et qui se sont fait condam­ner 6 ans après par la justice pour ce même bridage. Les mêmes ont une inter­con­nexion Youtube trop pour­rie pour regar­der une vidéo en qualité stan­dard mais qui diffusent de la HD avec une QoS bien réglée sur leur VOD. D’autres ont acheté le concur­rent de Youtube.

    Qui va dire quelle situa­tion est légi­time, où est la limite, qui décide quel inves­tis­se­ment est raison­nable et quel pour­ris­se­ment vient d’une volonté de favo­ri­ser ses propres services ?

    Cela ne résou­dra pas tout, mais nous avons plus que jamais besoin que l’Eu­rope mette quelque part une ligne rouge à ne pas fran­chir. Lais­ser l’opé­ra­teur déci­der quel proto­cole, quelle appli­ca­tion ou quel usage est légi­time, me paraît être bien au delà de la ligne rouge souhai­table.

  • Which program­ming language should I learn first?

    Histoire de rire un peu (jaune) :

    • To get a guaran­teed, mediocre, but well paying job writing finan­cial appli­ca­tions in a cubicle under fluo­res­cent lights: Java.
    • To do the same thing with certi­fi­ca­tions and letters after your name: C#

    Which program­ming language should I learn first? Et vous, quel langage appre­nez-vous ?