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  • Pour en finir avec la laïcité

    J’at­ten­dais que quelqu’un parle mieux que moi de la laïcité. C’est chose faite avec Maitre Eolas, pour en finir avec la laïcité :

    Il y a eu des abbés dépu­tés dans l’as­sem­blée qui a voté la loi de 1905. Ils sont citoyens à part entière, comme vous et moi.

    […]

    Reli­sez la loi de 1905. Elle n’in­ter­dit nulle­ment à quelque culte que ce soit de se mêler de poli­tique. La liberté d’ex­pres­sion s’y oppose même fron­ta­le­ment.

    Mais aussi

    La loi commence par procla­mer la liberté de conscience, et s’oblige à garan­tir le libre exer­cice des cultes. C’est à dire que la Répu­blique est tenue de mettre en œuvre les moyens proté­geant ce libre exer­cice.

    […]

    Dans un avis du 27 novembre 1989, le Conseil d’État rappelle l’évi­dence : l’obli­ga­tion de neutra­lité ne s’ap­plique qu’aux agents, et en aucun cas aux usagers du service public, proté­gés par l’ar­ticle 1er de la loi de 1905.

    […]

    La laïcité de la répu­blique n’est pas la prohi­bi­tion du fait reli­gieux dans l’es­pace public.

    Et surtout (la graisse est mienne)

    Une loi [restrei­gnant l’exer­cice de la reli­gion dans les lieux publics] viole­rait la laïcité, en restrei­gnant arbi­trai­re­ment l’exer­cice d’un culte pour des raisons n’ayant aucun lien avec l’ordre public (la vue d’une kippa ou d’un hidjab ne trouble pas l’ordre public, même si elle vous trouble vous ; dans ce cas ce n’est pas la reli­gion le problème mais votre into­lé­rance).

  • Pierre Damien

    Pour mettre un peu de sel dans le débat de la réac­tion de l’église catho­lique à la ques­tion du mariage homo­sexuel, lire la fiche wiki­pe­dia de Pierre Damien :

    En 1051, il rédige le Livre de Gomorrhe, où il dénonce les vices du clergé — et en parti­cu­lier les prêtres homo­sexuels, dont il exige le renvoi de l’Église. Léon IX refuse toute­fois d’ac­cé­der à sa requête, ce qui pousse Pierre Damien à écrire une lettre de protes­ta­tion.

    Ça donne un autre point de vue non ?

    Sans arri­ver à retrou­ver la réfé­rence source, je crois bien aussi me rappe­ler que dans ou à côté des quelques prêtes catho­liques mariés (et oui, ça existe, ils ont été ordon­nés hors de la papauté et réin­té­grés plus tard quand ils ont quitté leur obédience d’ori­gine suite à des désac­cord – mariés ils étaient, mariés ils sont restés), il y en avait quelques uns d’ex­pli­ci­te­ment homo­sexuels à qui on a simple­ment demandé de ne plus faire de pêchés de chair (mais pas de rompre leurs affi­ni­tés). Là par contre je compte sur vous pour m’ai­der à trou­ver des liens fiables, j’ai fait choux blanc quand j’ai tenté de les retrou­ver.

    Sur un sujet simi­laire, histoire de remettre les pendules à l’heure concer­nant la ques­tion de la tradi­tion du mariage hété­ro­sexuel : Mariage pour certains, mariage pour tous ? Réflexions actuelles à partir de l’An­tiquité romaine et du Moyen Âge occi­den­tal

  • Univer­sal invoque le DMCA pour deman­der le retrait d’une critique néga­tive

    Il y a peu de temps Google annonce qu’il péna­li­sera le réfé­ren­ce­ment des sites pour lesquels il a reçu des demandes de retrait pour contre­façon (mais pas pour ses propres services, bien entendu). Il est facile de clas­ser de para­noïaques les analyses qui parlent d’un risque impor­tant mais quand on croise ça avec Univer­sal qui invoque le DMCA pour deman­der le retrait d’une critique néga­tive, avec les abus volon­taires passés (vous note­rez que les deux abus viennent de la même société), avec les délires récents où la Nasa se fait suppri­mer ses propres vidéos sous prétextes de viola­tion du droit d’au­teur, ou avec une société qui prétends inter­dire les chants d’oi­seaux au nom du droit d’au­teur … on obtient un très bon moyen pour n’im­porte quelle méga­corp de descendre ses concur­rents dans le moteur de recherche. Ce n’est pas de la science fiction, ça fonc­tionne déjà ainsi. On vient juste d’en décu­pler les effets.

  • A Star­tup Asks: Why Can’t You Resell Old Digi­tal Songs?

    Je me deman­dais il y a quelques temps si les lignes n’al­laient pas bouger pour permettre un marché de seconde main des biens numé­riques. Il semble qu’aux États Unis ça aille plus vite que je ne le pensais.

    Comme toujours dans le milieu web, ça commence par survivre à un procès intenté par les gros du secteurs qui ne veulent pas que les lignes bougent.

    A Star­tup Asks: Why Can’t You Resell Old Digi­tal Songs?

  • Racisme ordi­naire, troi­sième prise

    Jamais deux sans trois : Michel a fait suivre en commen­taire un autre épisode de racisme ordi­naire. Avoir la peau de couleur, c’est subir des préju­gés de pauvreté et bas niveau social.

    Le pire c’est que c’est incons­cient et que les auteurs se défen­dront toujours (de bonne foi) d’avoir une atti­tude raciste. Ils ne se senti­ront pas concer­nés. Et comme nous ne nous sentons pas auteurs de tels compor­te­ments non plus, vu que c’est juste­ment un des symp­tômes, peut être sommes nous du lot. Faire atten­tion et renver­ser les pré-jugés, c’est le travail de tous.

  • Jeune mariée, je découvre toutes ces petites humi­lia­tions racistes

    Pour faire suite au billet précé­dent sur le racisme au quoti­dien, deux anec­dotes valent mieux qu’une, et autant le précé­dent pouvait passer sous un auto­ma­tisme trop fort, autant celui là mérite repres­sion.

    Avec un compa­gnon de couleur, jeune mariée, elle découvre toutes ces petites humi­lia­tions racistes : On ne sort pas les appa­reils des vitrines, on présup­pose des paie­ments non hono­rés, on demande des justi­fi­ca­tifs super­flus… Si ces anec­dotes sont le quoti­dien, c’est une véri­table mis au banc.

  • Poli­ciers, un Roumain avec un iPhone ne l’a pas forcé­ment volé

    Scènes de racisme ordi­naire. En cas de doute le noir, l’arabe et le roumain ont forcé­ment volé leur smart­phone dernier cri et quand ils parlent d’études ou d’em­plois pres­ti­gieux c’est forcé­ment du faux.

    Poli­ciers, un Roumain avec un iPhone ne l’a pas forcé­ment volé. Pour­tant, tout en étant inac­cep­table, ce compor­te­ment n’est pas forcé­ment le signe d’une croyance raciste. C’est parfois simple­ment l’ha­bi­tude qui prend le pas sur la raison et chacun peut faire l’er­reur d’y succom­ber sous la pres­sion et l’épui­se­ment. Se conten­ter de condam­ner ne fera pas avan­cer les choses. Au risque de choquer, et sans caution­ner pour autant, pas mal de ces poli­ciers méritent plus une aide pour arri­ver à ne pas tomber dans cette faci­lité et cette assi­mi­la­tion qu’une lapi­da­tion publique.

    Ça me rappelle une anec­dote qu’on ma raconté il y a quelques années – où là je ne trouve aucune circons­tance atté­nuante même en cher­chant bien (je retrans­cris suivant mon souve­nir) : une chef de projet se présente à l’ac­cueil d’une grande société de télé­pho­nie, elle est en retard et l’an­nonce, l’ac­cueil la coupe et répond « on vous atten­dait, allez à la pièce XXX » et là après attente on lui colle un balais et on lui explique son rôle de femme de ménage. Si la chef de projet avait eu la peau blanche tout n’au­rait pas été si évident et la méprise aurait certai­ne­ment été évitée.

    Le racisme incons­cient est diffi­cile à combattre, juste­ment parce que personne ne croit en être l’au­teur avant de faire une énorme boulette.

  • One Race, Every Meda­list Ever

    À part owni, j’ai l’im­pres­sion que nos sites de presse sont très loin de ce qu’il se fait chez nos voisins améri­cains en termes de présen­ta­tion des données.

    One Race, Every Meda­list Ever c’est la mise en pers­pec­tive des diffé­rents médaillés du 100 mètres année après année, placés sur une même ligne. On y voit l’évo­lu­tion des perfor­mances et ceux qui étaient vrai­ment au dessus de leur époque.

    Atten­tion toute­fois, le graphique est trom­peur car il zoome sur les derniers mètres. La diffé­rence entre Usain Bolt 2012 et Carl Lewis 1988 n’est que de 3 %.

    Deux notes person­nelles :

    • Avoir un accès ouvert aux données brutes permet­trait de vrai­ment faire fleu­rir ce genre d’uti­li­sa­tion. La réali­sa­tion ne demande pas vrai­ment d’in­ves­tis­se­ment, c’est unique­ment une ques­tion d’idée et de moti­va­tion.
    • Consi­dé­rant que les gagnants passés (ou une bonne partie d’entre eux) étaient dopés jusqu’à la moelle, le fait qu’on s’amé­liore autant avec le temps laisse songeur et fait un peu peur sur ce qu’on saura ou trou­vera dans dix ans
  • Ken Robin­son says schools kill crea­ti­vity

    Les confé­rences TED sont une source inépui­sable de réflexion. Pour vingt minutes, vous avez le droit de penser un peu diffé­rem­ment et d’écou­ter quelqu’un qui sait parler sur un sujet inté­res­sant. Sur Youtube les vidéos sont sous-titrées et sur l’ap­pli­ca­tion Android on vous propose de télé­char­ger les vidéos ou l’au­dio pour lecture hors ligne.

    Il y a peu j’ai écouté Ken Robin­son concer­nant la créa­ti­vité et l’édu­ca­tion. C’est un peu en marge de son discours mais j’ai trouvé un écho dans l’idée que l’école bride notre créa­ti­vité à cause de son juge­ment de l’er­reur.

    On nous entraine  à hiérar­chi­ser les gens en fonc­tion du nombre de leurs échecs et réus­site. Le résul­tat l’ac­qui­si­tion d’une peur de l’er­reur, et d’une rete­nue qui nous empêche de penser « out of the box » ou de propo­ser quelque chose de nouveau.

    Si on veut redon­ner le goût d’en­tre­prendre et de l’in­no­va­tion, plutôt que d’es­pé­rer des finan­ce­ments d’état dans tous les sens, c’est peut être par là qu’il faut commen­cer :

    Si vous n’êtes pas prêts à échouer, vous n’êtes pas prêts à réus­sir

    Ken Robin­son says schools kill crea­ti­vity (vidéo)

  • Apple won’t carry an ebook because it mentions Amazon

    Voilà ce qui arrive quand on donne trop de liberté à un ou deux acteurs pour faire la police. Voilà que le passage obligé pour une part impor­tante de toute la publi­ca­tion litté­raire, après avoir banni ce qui lui semble immo­ral suivant ses propres critères, bannit les liens et cita­tions de son concur­rents. Apple won’t carry an ebook because it mentions Amazon

    Si cela semble anodin, on entre de plein pied dans l’as­sujet­tis­se­ment des citoyens à la méga­corp de leur choix, qui créera un envi­ron­ne­ment « propre » avec les bonnes oeillères où il faut. Les romans d’an­ti­ci­pa­tion étaient très pessi­mistes et nous n’en sommes pas encore à les dépas­ser, mais nous en prenons la direc­tion.

    Amazon lui-même n’est pas forcé­ment moins risqué. Le problème c’est bien le poids trop impor­tant d’un seul acteur, quel qu’il soit.