Je ne pouvais pas supporter cette étude qui classait la consultation de vidéo en streaming quasiment au même niveau qu’aller chercher le charbon de son barbecue en pickup 4×4.
Ok, j’exagère, mais les chiffres sortis ne semblaient réalistes à personne autour de moi et… c’est confirmé : Ils ne l’étaient pas. On parle quand même d’une erreur d’un facteur 30 à 60. Rien que ça. L’étude a été jusqu’à confondre bits et octets dans les mesures de trafic.
Cela dit, oui ça consomme, et il faut donc faire attention.
La clef c’est toutefois aussi que tout ce qu’on fait consomme. Si vous remplacez le streaming par un DVD, il faudra quand même compter la TV dans le calcul (il l’était dans le décompte pour Netflix), y ajouter aussi la production, le transport et le stockage du DVD, y compris la voiture pour aller l’acheter ou vous le faire livrer, ainsi que la consommation électrique du lecteur DVD et son coût de construction – traitement en proportion du visionnage.
Ça vous parait un peu flou ? Le « bon sens » proposait par exemple de lire un bon livre en lieu et place de votre série Netflix. Sauf qu’un livre c’est 2,7 kg de CO2. Si on reprend l’étude corrigée, un livre c’est 25 à 50h de Netflix (27 à 57 gr par demie-heure). Même les études optimistes proposent au moins 1,1 kg de CO2 par livre de poche (et plus pour les grand formats), donc une dizaine d’heures sur Netflix. Sauf si vous lisez très lentement ou qu’il est repartagé de multiples fois, mieux vaut faire du streaming Netflix (et c’est encore plus vrai en France où notre électricité produit très peu de carbone).
Comme l’objectif de mes comparaisons semble mal comprise, je précise : Mon but n’est pas de dégager un gagnant, ni d’opposer lecture et streaming. Il y a plein de variables (combien de fois lit-on le livre, comment est-il transmis, combien de personne devant l’écran de streaming…)et la question n’a pas grand intérêt. Le message de fond n’est pas non plus de dire « on s’en fout tout va bien », mais juste d’arrêter d’imaginer le streaming comme totalement hors de proportion par rapport à nos autres activités jugées habituellement raisonnables.
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