Ces quelques mots du discours de notre Président hier résonnent encore dans mon esprit. En regardant le verbatim c’est normal, et volontaire : Cette expression apparaît trois fois telle quelle. Ça ne peut pas être un hasard.
Mais ça résonne parce que je m’en suis souvenu vis à vis du soutien à l’économie. Sur les trois usages, deux sont liés au soutien à l’économie. On protégera les entreprises et l’activité quoi qu’il en coûte.
Ces mots résonnent et me font mal au cœur.
Ils me font mal parce qu’on n’a jamais osé les sortir pour les SDF qui meurent chaque hiver sur nos pas de portes, pour les fuites d’eau dans les tribunaux, pour les salles de classe sans chauffage, pour les hôpitaux dont on mesure aujourd’hui la saturation et où parfois certains meurent dans les couloirs.
Les pauvres, la justice, l’éducation et la santé ne méritaient visiblement pas ce quoi qu’il en coûte. Si on parle des malades aujourd’hui, mon esprit cynique me fait croire que c’est uniquement parce que l’ampleur actuelle aurait un impact sur l’économie.
Même en dehors du quotidien, on a une vague de réfugiés gigantesque, des morts sur nos côtes, à nos frontières ou sur le chemin pour y arriver. On a un défi comme jamais l’humanité n’en a connu avec l’évolution du climat.
Même là, on peine à sortir les grandes mesures et jamais nous n’avons eu un quoi qu’il en coûte. Un mois d’arrêt de la production c’est comme si c’était la fin du monde. Quand on parle effectivement de la fin du monde tel qu’on le connait, là on ne va surtout pas trop vite pour ne pas impacter la production.
Je ne conteste pas les décisions annoncées. Si ce n’est l’hypocrisie de saluer les services publics, le système de santé et l’implication des fonctionnaires après avoir cherché à casser ces modèles peu avant, je n’ai rien à dire sur le fond.
Je vois juste que, quand on le souhaite, on peut réserver les ressources et prendre des mesures graves, quoi qu’il en coûte. Je regrette que tout ce qu’il a salué hier ou les grands discours sur le climat, eux, ne justifiaient pas à ses yeux la même nécessité impérieuse.
Oui Ron, il est temps de revoir l’ordre de nos priorités.
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