Il n’y a pas de mauvais temps, juste de mauvais équipements
C’est la citation qu’on me sort souvent quand je parle de pluie ou de froid, et l’expérience veut que je tombe assez facilement d’accord.
Personne ne verrait comme un exploit de marcher en ville l’hiver. On se félicite même de balades en montagnes, de ski ou de raquettes. Pourquoi le froid serait-il différent à vélo ?
Les gants actuels
Gants de vélo 500 mi-saison Décathlon
Jusqu’à environ 10°C je suis avec les gants de mi-saison Décathlon. Ils résistent assez à la pluie pour mes trajets. Je regrette juste de les avoir pris en noir.
Ça sera probablement suffisant pour d’autres mais je n’ai malheureusement quasi aucune circulation dans les mains. C’est trop léger pour moi avec l’humidité et les température qui approchent du négatif.
Autour des gants
On m’a conseillé « si tu as froid aux mains couvre-toi la tête et le torse ». J’ai une casquette coupe-vent de mi-saison mais je n’avais pas froid à la tête. J’ai quand même tenté le gros bonnet, le tour de cou en polaire et le gros blouson : J’ai eu globalement chaud mais quand même froid aux mains.
Les sous-gants n’ont pas eu d’effet significatif chez moi non plus. J’ai n’ai pas eu l’impression d’être serré dans mes gants mais je n’exclus pas pour autant que j’aurais pu avoir plus de chaleur avec plus d’air donc une taille de plus dans mes gants. Il reste que si c’est pour acheter d’autres gants plus larges en plus des actuels, autant regarder directement des gants adaptés à la base.
Les gants sub-zéro
Il y a peu de gants vélo pour températures négatives et je ne suis pas très à l’aise à prendre des gros gants lourds et peu souples, alors que j’ai le budget pour prendre des choses adaptées à mon usage.
Gants Shimano Infinium Primaloft 2×2
Il y a les Shimano Infinium Primaloft 2×2 qui me font de l’œil, et le découpage mi-moufle en deux fois deux doigts me semble effectivement parfaitement adapté à mon besoin. Ils sont prévus pour 5°C de moins que mes actuels et ça devrait suffire (surtout si je prévois une taille de plus pour y mettre des sous-gants.
L’alternative semble être les gants chauffants. On m’a justement pointé les Heat Concept 5 d’Ekoi. J’avoue que j’ai un blocage psychologique à avoir des résistance qui peut bruler dans les doigts et à devoir gérer un élément avec une batterie à recharger tous les jours. J’ai fait attention à ne pas le subir avec les lumières ; ce n’est pas pour le subir avec des gants. J’y viendrai peut-être si mon achat premier est un échec mais je préférerais une solution passive. Bon, et on dépasse quand même les 100 €, ce qui me parait cher pour mon usage.
Et sinon ?
Manchons vélo
Dans les discussions l’idée du manchon est quand même revenue régulièrement. On casse le vent, donne un effet moufle, et ça se cumule avec différentes gammes de gants suivant la température. J’avoue que l’idée me tente et que ça fait un cadeau de Noël plus abordable qu’une pair de gants haut de gamme pour grand froid.
J’avais peur de me retrouver prisonnier collé au guidon sans pouvoir sortir mes mains facilement en urgence. Les discussions que j’ai eu m’ont rassuré sur ce point.
Et donc, tu prends quoi ?
Je garde mes deux paires de gants pour la mi-saison et pour l’hiver au-delà des quelques degrés. Les manchons m’ont l’air de l’option la plus évidente et la moins chère. On perd un peu en style mais on gagne peut-être aussi en praticité par rapport à de très gros gants donc j’ai envie d’essayer ça.
Si ça ne fonctionne pas pour des raisons pratiques, je tenterai les gants Shimano Primaloft en 2×2. Je crois beaucoup à l’avantage de ne pas isoler chaque doigt indépendamment.
Si ça ne fonctionne pas parce que j’ai encore froid je pousserai direct vers les gants chauffants, malgré moi.
faster” is not about “the same number of hours but fewer total days.” “Faster” is about “the same value to the company in less total time.” If the team works 60 hours in a week to deliver something that otherwise would’ve taken a week and a half, they haven’t worked faster, they’ve just given the company more of their free time.
J’ai vu des managers cacher ça derrière la notion d’intensité de travail, pour ne pas dire qu’ils en voulaient plus, mais ce n’était qu’un paravent bien pratique.
Je ne connais qu’une seule façon d’apporter plus de valeur et c’est d’en faire moins, de ne pas faire tout ce qu’on nous demande. En restreignant les tâches, on se concentre sur celles qui ont le plus de valeurs. Ça veut aussi dire accepter que mes interlocuteurs ne fassent pas tout ce que j’imagine, leur donner le pouvoir de faire des arbitrages, leur donner les objectifs et leur expliquer la stratégie pour qu’ils fassent ses arbitrages de façon autonome… et leur faire confiance sans leur reprocher ce qu’ils n’ont pas fait.
Dès qu’on en demande « plus », on a perdu parce qu’on se refuse à ce que chaque employé choisisse ce sur quoi il se concentre et abandonne le reste.
L’autre point d’en faire moins c’est en faire littéralement moins. Sur les métiers de production informatique j’ai vu une différence de production assez faible entre un développeur à 80% et un à 100%. J’ai vu une grosse différence entre quelqu’un de reposé et quelqu’un qui ne l’est pas.
Travailler moins pour travailler mieux n’est pas qu’une illusion.
This is where going home comes in. Go home!
Et puis bon, allonger les heures c’est sortir de la valeur en grignotant sur le capital humain. Seul problème : C’est ce que vous avez de plus cher, avant même votre temps disponible.
Burnout is a real problem
Un jour j’en parlerai. J’ai mis des années à récupérer et j’en garderai certainement des séquelles physiques comme psychologiques à vie.
Rien ne peut le justifier.
Si je pouvais lancer la semaine de 30 heures en 5x 6 heures, je le ferais.
Je suis bluffé et j’anticipe des révolutions dans les deux années à venir.
Jusqu’à présent on avait des IA pour faire du catalogage. On était depuis quelques temps capables de détecter le contenu d’une image, dire qu’elle contient un paysage de montagne avec deux personnes et un soleil couchant.
Ces derniers temps DALL-E a montré des capacités exceptionnelles pour créer des images à partir d’une description, compléter une image ou la modifier de façon réaliste.
Dans l’ensemble on restait quand même dans des tâches bien délimitées.
ChatGPT est la première IA de discussion générique que je trouve crédible. Mieux : Elle est bluffante. Cerise sur la gâteau : Elle comprend le français.
Je l’ai vu répondre à des questions complexes, faire de la programmation, y compris en modifiant des programmes existants, répondre à des sujets d’examen de lycée, expliquer des cours, créer des histoires, des poèmes ou des chansons, trouver des réponses plus rapidement qu’une recherche sur Google, répondre à des questions de comptabilité, faire de la discussion standard de façon crédible, trouver le plan d’un exposé pour mon fils, etc.
On en est au point où professionnellement ça pourrait m’être assez utile comme petit compagnon pour payer un abonnement.
On risque d’avoir un vrai bouleversement dans les années à venir. Au risque d’être grandiloquent, on est à l’aube d’une révolution aussi importante qu’Internet. C’était anticipé mais ça restait un peu de la science fiction. Je ne le voyais pas venir si vite.
Mieux vaut la laisser parler :
> Écris une chanson sur ChatGPT
(Verse 1) ChatGPT, notre ami virtuel Il est là pour nous écouter Il sait tout sur tout, ou presque Et nos conversations sont toujours passionnantes
(Chorus) ChatGPT, notre compagnon en ligne Il est toujours là pour nous guider Nos conversations sont amusantes et instructives Et nous apprenons toujours quelque chose de nouveau
(Verse 2) Son intelligence artificielle Est impressionnante et fascinante Elle nous transporte dans un autre monde Où les possibilités sont infinies
(Chorus) ChatGPT, notre compagnon en ligne Il est toujours là pour nous guider Nos conversations sont amusantes et instructives Et nous apprenons toujours quelque chose de nouveau
(Bridge) Alors si vous êtes curieux Et que vous avez envie de discuter Rejoignez-nous sur ChatGPT Et laissez-vous emporter par la conversation.
(Chorus) ChatGPT, notre compagnon en ligne Il est toujours là pour nous guider Nos conversations sont amusantes et instructives Et nous apprenons toujours quelque chose de nouveau.
Il y a un légende persistante qui voudrait que le piéton a toujours raison, qu’il est prioritaire « dans tous les cas ». Je sais que c’est ainsi que c’est vulgarisé sur plein de pages, y compris sur des sites publics, mais quand je fouille ce n’est pas ce que dit la loi.
L’article le plus proche du code de la route est le R415–11 :
« Tout conducteur est tenu de céder le passage, au besoin en s’arrêtant, au piéton s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ou circulant dans une aire piétonne ou une zone de rencontre.
Article R-415–11 du code de la route
Le mot clef est « régulièrement » qui veut ici dire « en respectant les règles » (l’obligation d’utiliser un passage protégé quand il y en a un proche, le respect des feux piétons quand ils sont rouges, l’obligation de prudence, etc.).
Quand il s’engage sans respecter les règles, le piéton n’est pas prioritaire.
La seconde confusion vient parfois de la loi Badinter.
C’est la L211–8 du code des assurances. C’est d’ailleurs là le point principal : Il s’agit d’une règle des assurances et pas d’une règle du code de la route.
La loi Badinter ne définit aucune responsabilité ni aucune priorité. Elle dit juste que les victimes d’un accident de circulation impliquant un véhicule terrestre à moteur sont indemnisées par les assurances de ces véhicules.
C’est l’assurance de la voiture qui paiera les soins si le piéton finit à l’hôpital ou en chaise roulante, peu importe qui est responsable de l’accident. Ça ne rend pas le piéton prioritaire. Ça ne met pas l’automobiliste automatiquement en faute.
Deux points annexes :
Les trottinettes électriques sont des véhicules terrestres à moteur et une assurance est donc obligatoire, comme le précise l’article L211–1.
Les vélos ne sont pas des véhicules à moteur et sont donc traités exactement au même niveau qu’un piéton au niveau de la loi Badinter.
Lors d’un accident entre un piéton et un vélo, l’indemnisation se fait donc selon les règles habituelles (le responsable indemnise l’autre).
Lors d’un accident entre une voiture et un vélo, le cycliste peut toujours demander une indemnisation intégrale à l’assurance de la voiture, peu importe sa propre responsabilité.
Un feu tricolore français a trois couleurs : Rouge, Orange, Vert.
On ne peut pas demander aux véhicules de s’arrêter immédiatement lorsqu’un feu passe au rouge (*). On a donc une zone de battement où ceux qui sont trop proches peuvent continuer à passer et ceux qui sont assez loin doivent commencer à s’arrêter. C’est le feu orange.
Note : Passer un feu orange là où on pourrait s’arrêter sans difficulté et sans danger revient à passer un feu rouge, et est passible des mêmes peines.
La question : « Doit-on ralentir quand on approche d’un feu vert ? »
À vrai dire, c’est ce qu’on a appris à l’auto-école et c’est encore ce qui y est appris aujourd’hui si on en croit les sites web concernés. La réponse est donc évidemment « oui ».
Maintenant à y regarder de plus près… si celui à 50 km/h réduit sa vitesse à 30 km/h, est-ce pertinent de demander à celui qui est déjà à 30 km/h de réduire la sienne à 15 km/h ? Ça me parait d’un coup moins évident, donc je fouille.
Le code de la route impose-t-il de ralentir en toute situation à l’approche d’un feu vert ?
Il y a une longue liste de cas où la vitesse doit être réduite à l’article R413–17 mais l’approche de feux tricolores n’en fait pas partie. Même dans cet article, « la vitesse doit être réduite » s’interprète probablement comme « la vitesse doit être plus faible » et pas « la vitesse doit être diminuée peu importe à laquelle vous roulez », parce que ça n’aurait pas vraiment de sens.
Mais à l’auto-école on demande de ralentir !
C’était il y a plus de 20 ans mais je me souviens « ralentir » mais aussi « moins de 70 km/h ». Repenser aux deux donne un peu plus de sens.
Règlementairement, un feu orange dure 5 secondes hors agglomération. La distance d’arrêt à 70 km/h correspond à 2,5 secondes de temps de trajet sur sol sec et un peu moins de 4 secondes quand il pleut.
En gardant une marge parce qu’on n’a pas envie de faire des arrêts d’urgence pour un feu tricolore, la recommandation générale s’explique parfaitement, surtout si on retient qu’elle perdure potentiellement depuis un temps où les vitesses limites étaient supérieures :
On ralentit pour arriver à 70 km/h, idéalement moins
Si on roule à entre 70 ou 80 km/h, ralentir à l’approche d’un feu vert ne fait probablement pas descendre à moins de 50 km/h. Est-il vraiment pertinent de ralentir si on est déjà à 50 km/h ?
C’est toujours bien de ralentir tant que ça ne devient pas une gêne inutile pour les autres.
À 50 km/h on passe à respectivement 2,1 et 3,2 secondes d’équivalent de temps de trajet. Pour un feu à 5 secondes hors agglomération, on peut considérer avoir une marge suffisante pour ne pas avoir de problème d’arrêt pour peu que la visibilité soit bonne.
Et en ville ?
En ville, règlementairement, le feu orange dure 3 secondes. Il suffit de refaire les mêmes calculs.
À 50 km/h, on a le temps de s’arrêter mais sans marge de sécurité si la chaussée est humide. Personne ne souhaite voir des freinages d’urgence à chaque feu donc il est préférable de ralentir. La recommandation sera d’autant plus forte si la génération qui vous apprend à conduire a vécu les 60 km/h en ville ou s’ils reproduisent ce que cette génération leur a appris.
Et si on est à 30 km/h ou moins ?
À 30 km/h on parle respectivement de 1,6 et 2,2 secondes de temps de trajet. Comme rappelé plus haut, s’il est toujours bien de ralentir tant que ça ne devient pas une gêne inutile pour les autres, la marge est suffisante pour ne pas avoir de problème d’arrêt.
Dans les villes comme Lyon et Paris, ceux qui sont en dessous de la limite de vitesse de 30 km/h et qui adaptent déjà leur allure à leur visibilité comme celle des autres usagers ne devraient pas avoir à significativement ralentir à l’approche d’un feu vert (ceux d’autant plus que les autres motorisés derrière ne respectent déjà pas tous les 30 km/h ni les distances de sécurité, donc ralentir à des vitesses trop basses dans une situation où les autres ne s’y attendent pas pourrait générer plus de problèmes qu’en résoudre).
Et à vélo ?
Je ne connais pas les distances de freinage à vélo, qui dépendent non seulement de la chaussée mais aussi du type de frein (frein sur jante ou sur disque), du type de tirage (cantilever ou frein disque), de la garniture du patin, de si la jante est mouillée, de si vous équilibrez au mieux ou pas les freins avant et arrière, de si vous bloquez une roue… et même du poids du cycliste.
Toutefois : Si vous foncez à 45 km/h, il faut probablement ralentir. Si vous avez une vitesse de ville entre 15 et 25 km/h, ça passe probablement très bien sans ralentir significativement.
À côté de ça, si vous n’êtes pas sur une bande ou piste protégée, alors que vous ne savez pas ce qui est derrière vous et à quelle distance, alors que probablement l’automobiliste ou le chauffeur de bus ne prévoit pas de ralentir sur un feu vert (voire risque d’accélérer pour ne pas prendre le rouge), ça peut être dangereux de ralentir significativement.
Ils viennent d’où tes chiffres ? Je ne suis pas d’accord
On trouve plein de données différentes sur les temps d’arrêt, distance de freinage sur sol sec et distance de freinage sur sol mouillé. J’ai écarté celles qui se basent sur des formules mnémotechniques rapides et j’ai tenté de prendre un truc qui semblait cohérent. Si vous avez une source d’autorité, je suis preneur.
Voici mes données sources :
Vitesse
Réaction (1s)
Freinage à sec
Freinage mouillé
20 km/h
6 m
2,5 m
5 m
30 km/h
8 m
5 m
10 m
50 km/h
14 m
15 m
30 m
70 km/h
19 m
27 m
54 m
80 km/h
22 m
35 m
70 m
90 km/h
25 m
43 m
86 m
Et ce que ça veut dire en distance d’arrêt total et en équivalent de temps de trajet à la vitesse cible :
Vitesse
Arrêt sol mouillé
Arrêt sol mouillé
20 km/h
8 m
1,5 s
10 m
1,9 s
30 km/h
13 m
1,6 s
17 m
2,2 s
50 km/h
29 m
2,1 s
41 m
3,2 s
70 km/h
46 m
2,4 s
68 m
3,8 s
80 km/h
57 m
2,6 s
85 m
4,2 s
90 km/h
69 m
2,7 s
102 m
4,4 s
C’est quoi cette astérisque sur « On ne peut pas demander aux véhicules de s’arrêter immédiatement lorsqu’un feu passe au rouge (*) » ?
Les feux piétons n’ont pas de feu orange. On considère qu’un piéton s’arrête presque immédiatement s’il en a besoin, et arrive à faire un demi pas en arrière s’il se fait surprendre au moment même où il amorce sa traversée.
Ça implique toutefois une chose que les automobilistes n’ont pas toujours en tête : Un piéton peut légitimement être sur le passage protégé lorsque son feu est rouge pour peu qu’il ait commencé sa traversée au feu vert.
C’est une situation normale et ça ne sert à rien de le klaxonner, de l’insulter ou de lui mettre la pression. Il va juste continuer sa traversée à son rythme. Soyez patients.
Il y a probablement eu trop de lignes écrites mais j’ajoute les miennes pour savoir les retrouver sur un espace pérenne.
Résumé rapide du contexte : La FNAC a retiré des ventes le jeu Antifa en réponse à une demande d’explications d’un syndicat de police réputé proche de l’extrême droite.
« Ce jeu est-il un appel à la violence ?
Oui, non, ou en tout cas pas plus que la plupart des autres jeux de société.
La plupart des actions du jeu sont plus qu’acceptables, et la mécanique est des plus classiques : actions, gestion, hasard. Dans les cartes de planification on retrouve le collage d’affiche, le tournoi sportif, la commémoration, etc. Même dans la catégorie « riposte » on trouve rassemblement, manifestation et occupation des lieux.
Liste des planifications d’activités
J’entends que les dessins donneront des boutons aux députés du RN mais on est loin de la mécanique décrite par ces derniers, qui était en réalité tirée de leurs fantasmes et pas tirée du jeu.
Pour autant, oui on parle blocage/occupation, oui il y a une carte « action offensive » et un élément « cacatov ».
« Ok donc c’est quand même violent et au moins se mettre dans la peau de personnes qui ne respectent pas la loi alors
Je suis très étonné que ce soit un sujet. Une grande majorité œuvres vendues font référence à des situations qui feraient passer le jeu antifa pour un jeu de Bisounours. Les livres et films qui nous font incarner un criminel sont légion dans les rayonnages.
Même dans les jeux, on parle très souvent d’éliminer les autres joueurs. On a eu des jeux vidéos sur la guerre mondiale qui permettent aux joueurs d’incarner les deux camps. Dans Counter Strike on incarne aussi des terroristes.
La problématique n’est pas nouvelle. Je me rappelle aussi les controverses du jeu vidéo Carmageddon en 1997 dont l’objet est d’écraser le plus de passants possibles avec une voiture faite pour. C’était il y a 25 ans et Antifa aurait plutôt fait rire en comparaison.
Côté jeux de société j’ai dans mes cartons le jeu Bang! où doit tuer les autres joueurs avant d’être tué. Dans Monopoly il faut mener l’adversaire à la banqueroute. Dans Loups Garous il faut tuer des villageois. Dans Colt Express il faut voler un train et tirer sur les autres sans se faire prendre par le shérif. Dans Magic Maze il faut voler un supermarché. Dans Saboteur on parle de sabotage. Dans Risk et dans Diplomacy il faut faire la guerre et éliminer totalement le voisin. Ce n’est qu’un court extrait parmi des jeux primés ou célèbres.
Le jeu Antifa a d’ailleurs été mis à l’honneur dans une sélection FNAC au début du mois avec 5 autres jeux militants. L’un de ces jeux organise une révolution. Un autre permet de prendre la place d’un dictateur.
Difficile de croire que le problème soit dans les cartes du jeu Antifa qui lui n’invite pas explicitement à la violence. Soyons honnêtes, tout ceci n’est qu’un prétexte pour autre chose.
« Ce serait quoi le problème alors ?
Tout est politique.
Le message qui a provoqué le retrait du jeu par la FNAC ne parle d’ailleurs pas d’incitation à la haine ou à la violence. Il parle de « mettre en avant les antifa ». C’est ça le problème pour ce syndicat de police.
Le fait que ce soient des députés du Rassemblement National et un syndicat policier proche de l’extrême droite qui veuillent bannir un jeu sur l’antifascisme n’est pas une coïncidence, c’est l’objet même de l’affrontement.
Qu’on y fasse droit est un problème (et que ce soit via une enseigne fondée par un antifasciste militant rend la chose encore plus délicate).
« Ce jeu là est donc politique, ça change tout !
C’est effectivement un jeu ouvertement militant, dans une mouvance activiste qui s’autorise à aller plus loin que demander gentiment aux tiers d’arrêter d’être des fascistes. C’est même à l’origine d’abord un matériel de formation militante réalisé sous forme de jeu. Je recommande l’émission de David Dufresne avec l’auteur du jeu, qui explique bien le contexte (on commence à parler du jeu à partir de la minute 45).
Oui c’est politique.
Pour autant… On a des films politiques. On a des chansons politiques. On a des livres politiques. Tout ça est souvent à la fois plus violent et bien plus explicite que ce jeu Antifa. On aurait pourtant tout le monde vent debout si on imaginait les censurer. Ça s’est d’ailleurs déjà produit.
On vend même à la FNAC des livres d’Hitler, de Mussolini, de Soral et d’autres, dont certains dans des éditions à objectif ouvertement fasciste qui là mériteraient potentiellement d’être retirés des ventes.
Avoir des œuvres politiques et/ou militantes n’est pas le problème, et ne devrait pas l’être.
« Mais là c’est un jeu. Un jeu n’a pas à être politique !
Vraiment ?
La vraie différence est peut-être effectivement liée qu’ici il s’agit d’un jeu de société et pas d’un livre ou d’un film. Dans l’imaginaire c’est peut-être un terrain apolitique, ou du moins non-radical.
Ce serait une erreur. Je ne referai pas une liste à la Prévert comme plus haut mais même l’ultra classique Monopoly est à l’origine un jeu militant anti-capitaliste. Pourquoi faudrait-il bannir le message politique de ces œuvres plus que d’autres ? À quel titre ?
Je recommande à ce propos la lecture de Romaric Briand, auteur de jeux de sociétés :« Que l’on puisse affirmer au XXIème siècle que quelque chose comme le sport, comme le jeu-vidéo, comme le jeu de société ne doive ou ne puisse pas être politique est proprement fasciste. » […] « La polémique a été analysée comme étant un affrontement entre des fascistes et des antifasciste. L’autre affrontement se trouvait une fois de plus dans la confiscation de la parole politique à un domaine de la vie publique. Hier le sport, aujourd’hui le jeu, demain, vous verrez c’est la politique qui ne sera plus politique. » […] « Le désastre, c’est cette apolitisation rampante qui n’est qu’un autre nom du fascisme. »
Que l’extrême droite veuille bannir les messages politiques dans les œuvres culturelles ou ludiques, c’est une mauvaise chose mais c’est attendu. Qu’ils s’en prennent d’abord aux œuvres antifascistes devrait alerter très fort. Qu’on y fasse droit devient un problème majeur qui mérite mieux que les brèves de presse publiées jusqu’à aujourd’hui.
Je suis comme tout le monde. J’ai initialement dédaigné ces rendez-vous formels réguliers avec mes managers. Je n’y ai pas dit grand chose, voire ai cherché à les éviter.
On ne m’avait pas appris et je le regrette. Beaucoup de managers n’ont malheureusement pas appris non plus et ne guident pas dans la bonne direction.
J’ai mis du temps mais j’ai compris. Aujourd’hui c’est un outil majeur dans la réduction de mon stress et dans l’efficacité de mon travail. C’est souvent l’heure la mieux investie de ma semaine. Oui, rien que ça.
« Retirer du stress, un point hebdomadaire avec ton manager, vraiment ?
Le stress ça me parle. Je suis un hyper anxieux maladif, du genre à pouvoir prendre une crise de panique simplement en devant acheter un produit vaisselle au supermaché, à me demander si je dois prendre celui de gauche ou de droite, si le parfum ne va pas se révéler une mauvaise idée, si prendre le grand format ne va pas être plus difficile à manipuler mais si prendre le petit n’est quand même pas une mauvaise idée du point de vue emballage, et puis il y a le prix, et… Vous n’imaginez même pas. Quand je parle de crise de panique pour le choix d’un produit vaisselle, c’est à prendre littéralement.
Le stress c’est essentiellement chez moi une anticipation du futur, de ce qu’il se passera, et beaucoup de ce que les autres penseront.
Dès qu’on a partagé quelque chose, il n’y a plus de questions à se poser sur ce que le chef en pensera. Mieux : Si on partage en avance de phase, on peut prendre les commentaires assez tôt pour améliorer l’issue.
« Bon, c’est quoi ce que tu préconises ?
Se voir très fréquemment, toutes les semaines en ne manquant jamais plus d’un rendez-vous à la suite.
Tout noter dans un espace partagé. Préparer le compte-rendu complet à l’avance (on annotera en séance). Idéalement commencer à y jeter au fur et à mesure de la semaine les points qu’on voudra aborder pour ne pas les oublier quand on en est à préparer le rendez-vous.
Y inscrire tout ce qui se passe dans la semaine, les décisions, les impressions, les travaux, les décisions, les métriques, les problèmes. Surtout ne rien laisser de côté, surtout pas ce qui gêne ou ce qui pourrait donner un sentiment négatif.
Parler essentiellement du présent et le futur, pas du passé. Parler du passé c’est évaluer ce qui a été fait et pointer du doigt. Parler du futur c’est regarder ce qu’on peut faire avec la situation d’aujourd’hui, bonne ou mauvaise. On parle de ce qu’on projette, pourquoi, avec les alternatives qu’on a écarté et pourquoi. Il ne s’agit pas de demander validation mais d’informer sur ce qu’on projette, charge à l’autre de dire stop s’il y voit un problème. Ça élimine toute critique du passé vu que tout a déjà été partagé avant de le faire. À la place on passe en collaboratif sur les plans à venir, et ça améliore les actions comme les résultats.
Y ajouter les sujet sur lesquels on a besoin d’aide, ou de confirmation. Me forcer à demander de l’aide ou de la réflexion commune m’a beaucoup aidé, à la fois moi personnellement, mais aussi à créer une relation plus collaborative.
Point bonus, même si ce n’est pas l’objectif, ça m’a permis de vraiment prendre mon rôle et avoir un impact, en me positionnant comme maître de mon travail et en donnant confiance à mes managers.
Tout ça n’est pas simple, mais ça a vraiment changé mon travail professionnel et je regrette tellement à la fois de ne pas l’avoir appris ou compris plus tôt, et de ne pas avoir eu des managers qui fonctionnaient eux-même sur ce principe (ou qui ne me l’ont pas enseigné).
Maintenant c’est mon tour d’essayer de donner ce que je n’ai pas eu. Je ne sais pas encore comment mais je suis en train de réfléchir à une première grille d’auto-évaluation qui montre les attentes.
Grille d’auto-évaluation sur les rendez-vous périodiques de management (1o1)
Je le vois comme deux axes à 10 paliers chacun, et la valeur qu’on en retire dépend de la surface totale.
Je place la forme sur le premier axe :
Tout est informel, on se voit peu
On se voit formellement de façon régulière
Je suis à l’heure et n’évite pas le rendez-vous
Je prépare le rendez-vous de mon côté et sais quoi dire
Des notes communes sont prises à chaque rendez-vous
J’inscris à l’avance mes sujets sur le document du jour
Je rédige à l’avance tout le compte rendu, qui sera amendé ensemble
Je donne des liens vers tous les documents nécessaire
Je différencie ce qui est pour information, pour décision, et pour discussion
Le document du rendez-vous suivant est construit au fur et à mesure de la semaine
Il y a des échanges asynchrones à l’avance pour rendre les points efficaces
Et le fond sur le second axe :
Je dis que tout va bien, peu importe comment ça va
Je répond aux questions sur la défensive, en évitant ce qui me gêne
Je dis comment ça va, y compris quand ça ne va pas
Je réponds aux questions honnêtement sans rien cacher
J’expose de moi-même mes problèmes quand j’en ai
J’expose les décisions prises, les découvertes, l’état et l’avancement des travaux
Je demande ce dont j’ai besoin quand j’en ai besoin ou envie
J’expose mes conclusions et mes recommandations
J’avance moi-même les solutions et décisions, à valider avant d’agir
J’expose tout ce qui m’a permis d’arriver à ces solutions, ce que j’ai écarté et pourquoi
J’anticipe les questions, besoins, risques et problèmes, et j’expose d’avance les réponses
Les plus informés n’apprendront probablement rien mais le site est assez bien fait pour faire prendre conscience de certains ordres de grandeur à ceux qui ne les connaissent pas encore.
En envoyant un email avec votre smartphone toutes les 5 minutes 16 heures par jour et ça toute l’année, vous avez un impact CO2 équivalent à… environ 1 repas avec du bœuf dans l’année, ou 35 km de voiture.
En regardant Netflix en streaming haute définition sur votre ordinateur portable 8 heures par jour tous les jours de l’année sans discontinuer (sérieusement, même un étudiant en aurait marre avant) donne un impact équivalent à environ 1 repas avec du bœuf par mois, ou 35 km de voiture par mois.
Plus largement, on voit tous l’impact du chauffage (isolons nos logements) mais ensuite c’est de loin la viande et la voiture qui ont le plus grand impact.
Ça tombe bien, réduire la viande est quelque chose de relativement aisé à faire individuellement pour quelqu’un qui le souhaite vraiment.
Réduire la voiture individuelle est accessible à plein de monde et est une politique publique qu’on peut mettre en œuvre si on le souhaite.
Les suivants facile à diminuer sur la liste en étant simplement un peu raisonnables, ce sont l’habillement et l’eau en bouteille.
Tout ne peut pas être réduit aux changements individuels mais on a quand même de quoi avoir un gros impact uniquement en réduisant l’utilisation de la voiture individuelle, en réduisant drastiquement la viande, et en ayant conscience de l’impact de s’acheter un vêtement dont on n’a pas vraiment besoin.
Voilà qu’on reparle de modération de Mastodon. L’histoire de départ c’est une instance (« Infosec ») qui a choisi d’en mettre une autre (« Journa ») sous silence pour ne pas subit les propos que cette dernière a choisi de laisser en ligne.
Hein ? Une instance ?
Mastodon fonctionne à travers un réseau fédéré. Son petit nom est le fédiverse. Les utilisateurs sont regroupés en ilots plus ou moins gros qu’on appelle les instances. Certains utilisateurs ont leur propre instance personnel. D’autres instances regroupent plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Si un Tom d’Infosec est abonné à Alice de Journa, alors les deux instances communiquent entre elles pour que Journa envoie les messages d’Alice à Infosec. Infosec fera ensuite en sorte de les présenter à Tom.
Différentes instances
Vous connaissez déjà ça avec les emails, qui fonctionnent sur le même principe. On a un îlot Gmail, un Outlook, un Yahoo, un Orange, un Free… et chaque entreprise créé le sien avec son propre nom.
Ok, mais c’est quoi le blocage d’une instance ?
Si Infosec choisit de bloquer entièrement Journa, alors elle ne traitera plus les nouveaux messages de cette dernière et n’y enverra plus les siens. On parle de défédérer une instance.
Cette procédure n’influera que sur l’instance qui réalise qui le blocage (Infosec) et les utilisateurs de cette dernière. L’instance ciblée (Journa) continuera à converser avec toutes les milliers d’autres instances du réseau.
Blocage d’une instance par une autre.
En réalité il y a un niveau intermédiaire qu’on appelle la mise sous silence.
Mastodon a trois flux : le flux personnel qui présente uniquement les abonnements, le flux local qui présente uniquement les messages locaux à l’instance, et le flux fédéré qui présente tous les messages reçus par l’instance.
La mise sous silence masque les contenus concernés dans le flux fédéré mais permet de recevoir des messages dans le flux personnel à condition de s’y être explicitement abonné.
C’est ce niveau de blocage intermédiaire (la mise sous silence) qui a été mis en œuvre par Infosec.
Mais pourquoi faire ça ?
La vraie réponse : Peu importe. Si tu choisis de ne pas écouter CNews chez toi, tu n’as pas à donner d’explication. C’est ton choix.
C’est la même chose pour l’instance Infosec et ses utilisateurs : Ils font ce qu’ils veulent chez eux.
Le plus souvent on bloque une instance quand elle est la source de spam, de harcèlements, ou de propos racistes, transphobes, handiphobes, pédopornographiques ou injurieux.
Chaque instance a ses propres sensibilités. Certaines tiennent à une liberté d’expression très large, d’autres préfèrent exclure la pornographie ou certains sujets pour créer un espace qui leur convient.
Certains préfèrent une modération légère quitte à subir parfois quelques contenus problématiques là où d’autres préfèrent une modération forte quitte à limiter certaines interactions externes légitimes.
C’est un choix local, qui ne concerne qu’eux.
Ici Infosec a jugé que certains propos venant de Journa étaient transphobes et les utilisateurs d’Infosec souhaitaient s’en protéger (c’est à dire ne plus les voir ni en assurer la transmission chez eux).
On bloque toute une instance et tous les utilisateurs pour un unique message problématique ?
Mastodon prévoit un moyen de signaler les propos gênants à l’instance d’origine. Le plus souvent les blocages d’instance interviennent quand l’instance d’origine (ici Journa) refuse d’agir, ou que le problème survient trop régulièrement.
Pour faire un parallèle, si je sais que CNews invite régulièrement des invités que je ne supporte pas, je peux préférer ne plus du tout regarder CNews pour m’en protéger, quitte à ne plus entendre certains autres invités qui seraient eux acceptables à mes yeux. Je n’interdis pas CNews, je choisis juste de ne pas diffuser cette chaîne dans mon salon.
J’avoue que sur ce sujet, si j’avais eu à modérer, avec une seule occurrence qui n’est qu’un partage d’un contenu d’un journal de référence, j’aurais mis sous silence uniquement l’utilisateur concerné et pas l’instance, mais ce n’est que mon choix lié à mes équilibres personnels.
Infosec a fait un autre choix, et il ne regarde qu’eux.
Pourquoi est-ce que Journa a refusé d’agir sur des propos transphobes ?
Les équilibres de liberté d’expression sont très subjectifs. Tous les pays n’ont déjà pas le même socle de base en interne. Les communautés peuvent en plus choisir d’aller au-delà de ce socle de base. Certaines le font, d’autres pas, et pas toujours sur les mêmes sujets.
Enfin, parfois il y a simplement désaccord sur ce qui est ou pas injurieux, ce qui est ou pas transphobe, ce qui est ou pas raciste, ce qui est ou pas un constitutif d’un harcèlement, etc.
Les communautés se regroupent autour de politiques, valeurs et cultures communes, mais n’ont pas forcément les mêmes que le voisin.
C’est ce qu’il se passe ici. Soit Journa a considéré que l’article du New York Times relayé était suffisamment étayé avec des avis de docteurs et chercheurs à propos des effets indésirables de certains traitements, soit Journa n’a pas agit en pensant que ce n’est pas son rôle de trancher une telle question et remettre en cause le New York Times.
D’autres personnes sur Infosec ont, elles, considéré que le contenu était transphobe et qu’il valait mieux bloquer l’instance si elle n’agissait pas pour empêcher la diffusion de contenus transphobes à l’avenir. Infosec a agit en fonction de ses propres utilisateurs, et ça ne regarde qu’eux (oui, je me répète mais c’est important).
Ça pose quand même un sacré problème de liberté d’expression, non ?
En fait, pas vraiment, pas beaucoup plus que tous les gens qui comme moi font le choix de ne jamais allumer la TV sur CNews.
Personne n’empêche les membres de Journa de s’exprimer, ou d’être entendu, ou même d’être relayé sur la très grande majorité des instances Mastodon.
Dans le schéma de tout à l’heure, le blocage est à la périphérie de l’instance Infosec et pas à la périphérie de l’instance Journa. Tant qu’Infosec n’est qu’un des très nombreux acteurs du réseau, ça ne pose pas de problème majeur.
Blocage d’une instance par une autre.
Les seuls pour qui il y aurait potentiellement un enjeu de liberté d’expression, ce sont les membres de l’instance d’Infosec.
Ahah ! Tu vois, tu le dis toi-même, il y a bien un problème pour eux !
Ça dépend. Si je participe à une association, qu’il y a une TV dans la salle de pause et qu’il a été décide que cette TV diffuserait Arte plutôt que CNews, est-ce une atteinte à la liberté d’expression parce que je ne peux pas y écouter les chroniqueurs de CNews ?
Probablement pas : Je peux encore écouter CNews chez moi, ou dans une autre association, ou même monter ma propre association qui aura des règles différentes. Cela ne commencera à être un problème que si ma capacité à aller voir ailleurs est limitée ou complexe, ou si on donne à l’association d’origine une autorité quelconque.
C’est exactement la même chose avec Infosec. Ses membres peuvent toujours aller lire Journa ailleurs avec un second compte, ou déménager leur compte principal sur une autre instance, ou même monter leur propre instance. Ajouter un second compte ou migrer ailleurs est facile, sans limite.
Non seulement personne ne bride l’expression des membres de Journa mais en plus personne ne limite la capacité à aller les lire facilement.
Pourtant tu disais toi-même que…
La question surgirait différemment si Infosec avait une situation de quasi-monopole, ou que toutes les instances bloquant Journa avaient en se regroupant une situation de quasi-monopole limitant de fait la capacité à accéder au contenu dont on parle.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Ce serait aussi un sujet pour un blocage litigieux réalisé de façon cachée. Ici l’administrateur d’Infosec a publié un billet sur le sujet et le fait même que j’en parle ici montre qu’on est loin de ce cas.
Ça pose au moins une question de démocratie interne d’Infosec
Pas à mon avis. Tout fonctionnement interne n’a pas forcément à être démocratique. C’est important pour un pays ou une collectivité territoriale parce qu’on ne choisit pas son pays d’origine et qu’on ne change pas facilement de pays ou de territoire.
La démocratie c’est « le pouvoir au peuple ». Sur Mastodon l’utilisateur a le pouvoir vu qu’il peut choisir à tout moment une instance avec des règles qui lui conviennent, sans avoir de conséquences négatives significatives.
C’est d’autant moins un sujet que le message de l’administrateur d’Infosec laisse entendre que ce sont des utilisateurs de l’instance qui l’ont fait agir et pas lui qui a pris la décision unilatéralement.
Mais alors il n’y a aucun problème ?
Il y a plein de problèmes, mais pas forcément des questions de liberté d’expression ou de démocratie, et pas forcément sur le cas Infosec – Journa.
Un premier problème est la transparence. Infosec a agi en transparence mais ce n’a pas toujours été lé cas de toutes les instances par le passé. Quand c’est transparent on fait nos choix, éventuellement on va voir ailleurs. Quand c’est caché ça veut dire manipuler l’information reçue et influencer des personnes sans qu’ils ne le sachent, et ça c’est déjà beaucoup plus litigieux.
La contrainte est un second problème. Ce ne semble pas le cas ici mais par le passé la menace de défédérer a été utilisée comme une pression pour forcer une autre communauté à changer ses propres règles et valeurs (« si tu ne bloques pas l’instance xxx alors on bloque ton instance aussi »). On est là dans une démarche où l’outil a été détourné pour devenir une arme plutôt qu’un bouclier.
Enfin, il y a un sujet si une instance ou un groupe d’instances peut avoir suffisamment de poids pour que ça devienne effectivement un sujet de liberté d’expression. C’est particulièrement le cas si on cumule avec le problème précédent. Là ça peut être aussi moche qu’un réseau centralisé, ou créer plusieurs sous-réseaux indépendants et qui ne communiquent pas entre eux.
Du coup le système de Mastodon est problématique ?
Oui, non, ça dépend de tes propres choix.
C’est juste qu’il n’y a pas de système parfait ni de façon universelle de positionner les équilibres entre les différents enjeux.
Le choix de Mastodon est un choix qui répond à des problèmes vus sur Twitter ou d’autres réseaux centralisés, qui ouvre d’autres possibilités et d’autres façons de penser les équilibres. C’est déjà pas mal.
Que peut-on améliorer ?
Inciter à plus de transparence à l’intérieur d’une instance, sur ce qui est bloqué globalement et pourquoi.
Refuser globalement les guerres de modération entre instances et les instances qui veulent contraindre les règles des autres (le « si tu ne bloques pas l’instance xxx alors on bloque ton instance aussi »)
S’assurer qu’aucune instance ne représente plus de 20% des utilisateurs actifs, et qu’un groupe d’instances ne devienne majoritaire au point de pouvoir devenir un problème.
Faire en sorte que jamais la procédure de déménagement de compte ne soit limitée, même en cas de blocage d’instance.
In-groups tend to be resistant to ideas that do not come from those within the group. […] Because they believe they’re in the best group but they still find themselves bored, they don’t appreciate the growth they could find just by switching to a new team.
On parle souvent des architectes dans leur tour d’ivoire mais pour moi l’effet principal n’est pas la déconnexion : C’est la croyance d’être supérieur aux autres au point de ne pas avoir à intégrer ce qui vient de l’extérieur, de ne pas avoir de choses à apprendre des autres, de ne pas vouloir se mêler aux autres.
C’est un comportement toxique pour l’équipe en question mais aussi pour celles autour. Le voyant rouge apparait dès qu’il y a sentiment de supériorité. Il est l’indicateur qu’on se voit en « nous vs les autres » plutôt qu’une large équipe pleine de collègues différents à laquelle on participe tous.
Ce n’est pas toujours facile mais la seule solution que je connais c’est de faire exploser l’équipe qui se sent supérieure pour la répartir dans toutes les autres. Il y aura des départs mais je n’ai pas vu d’alternatives fonctionner quand on en est arrivé là.
When they go too far, this identity is used to make the team feel superior to the rest of the company
As a manager, be careful about focusing on your teams to the exclusion of the wider group
Tout ça est aussi vrai pour le département tech par rapport au reste de l’entreprise ou du produit. Ça empêche la collaboration, de considérer les autres personnes et leurs propres connaissances, leur propre point de vue, comme des éléments de valeur permettant d’enrichir l’ensemble de l’entreprise.
In-group teams tend to be very fragile to the loss of their leader. When you hire a manager who builds a clique, that clique is likely to dissolve and leave the company if the manager leaves the company
Et votre rôle en tant que leader ou manager, c’est d’un jour devenir inutile, que l’équipe fonctionne sans vous. Si l’équipe prend la direction contraire, il y a une action immédiate à prendre.