Auteur/autrice : Éric

  • RGPD à Norauto via Valiuz

    Les deux trai­te­ments pour lesquels Norauto est respon­sable de trai­te­ment sont […] tout comme chaque enseigne membre de l’Al­liance, partage auprès de Valiuz les données clients collec­tées dans le cadre de la rela­tion client. Ce fichier pseu­do­ny­misé est conso­lidé par Valiuz afin d’être croisé et enri­chi avec les données des autres enseignes pour défi­nir des segments communs aux enseignes.

    Réponse de Norauto

    La graisse est de moi. Vous vous doutez que la leur n’est pas au même endroit.

    J’ai enfin la réponse claire que j’at­ten­dais :

    • Norauto est respon­sable de trai­te­ment. Peu importe ce qui est fait par Valiuz, c’est fait en leur nom, à leur demande, pour leur usage, sous leur respon­sa­bi­lité.
    • Norauto (en tant que respon­sable de trai­te­ment) partage mes données pour qu’elles soient croi­sées avec celles des autres enseignes et enri­chissent les données des autres enseignes.
    • Norauto (en tant que respon­sable de trai­te­ment) récu­père les données parta­gées par les autres enseignes pour les croi­ser avec les siennes et enri­chir ses propres données.

    Et les points éclai­rés plus haut sont très impor­tants parce que :

    • Le discours de Norauto et des diffé­rentes enseignes a toujours été qu’il n’y a pas partage de données entre les enseignes. Certes ça passe tech­nique­ment par Valiuz mais pour que Norauto (en tant que respon­sable de trai­te­ment) puisse croi­ser (et donc trai­ter) les données des autres enseignes, il faut bien qu’on ait pu lui parta­ger. Ca fonc­tionne aussi dans l’autre sens : Pour que les autres enseignes puissent faire ce même trai­te­ment, il faut que Norauto leur ait partagé. Bref, « on vous ment on vous spolie » (réfé­rence que seuls les plus vieux compren­dront)
    • Norauto se base sur l’in­té­rêt légi­time, ce qui pouvait être accep­table si les trai­te­ments se faisaient sans partage, mais l’in­té­rêt légi­time peut diffi­ci­le­ment justi­fier une mise en commun et croi­se­ment des histo­riques et données d’achat entre plusieurs enseignes distinctes.

    Une partie de la défense c’est que c’est fait via Valiuz et sous forme pseu­do­ny­mi­sée, sauf que :

    • Valiuz n’est qu’un sous-trai­tant. Il agit pour et au nom de Norauto (et des autres enseignes). Ça ne change rien pour moi qui ne les ai pas comme respon­sable de trai­te­ment.
    • La pseu­do­ny­mi­sa­tion propo­sée ne retire en rien le statut de données person­nelles, et que cette pseu­do­ny­mi­sa­tion est faite pour être commune à tous les acteurs et réver­sible. C’est l’objet même du trai­te­ment : pouvoir réiden­ti­fier les données obte­nues suite au trai­te­ment. Bref, ça fait joli sur le papier mais ça ne change rien.

    L’épi­sode précé­dent Valiuz et données person­­nelles


    J’ar­rive au bout puisque leur dernière réponse est « Nous sommes déso­lés si nos éléments de réponses ne vous conviennent pas. » sans répondre aux deux dernières ques­tions qui disent grosso modo ce qui est dans ce billet.

    Reste à faire la plainte à la CNIL d’une façon à ce que l’au­to­rité regarde vrai­ment le fond sans s’ar­rê­ter aux néga­tions de surface des enseignes et de Valiuz. Ça va me prendre un peu de temps.

  • Valiuz et données person­nelles

    Tout commence par Décath­lon

    Dans les paramètres de mon compte, "Utilisation des données", je découvre "Valiuz", pour "Enrichir mon compte Decathlon par mes interactions avec les autres enseigne de l'alliance Valiuz (et réciproquement)"

Mauvaise surprise, le partage de données est pré-coché (quid du RGPD ?). Decathlon se permet donc de mettre en commun vos données personnelles avec d'autres enseignes dont Auchan, Boulanger, Kiabi, LeroyMerlin ou Norauto

    Je découvre en août un message Twit­ter qui parle de partage de données par Décath­lon à un hub de données nommé Valiuz, et tout ça n’a pas l’air neuf.

    Suite à ma requête, Décath­lon m’in­forme que mes données n’ont jamais été parta­gées et que c’est une anoma­lie d’af­fi­chage.

    Note : Je pars de là mais Décath­lon a été propre du début à la fin des échanges et, pour peu qu’on croit effec­ti­ve­ment à la réponse de l’er­reur d’af­fi­chage, je n’ai stric­te­ment rien à leur repro­cher.


    Valiuz

    Par contre j’ai poussé avec Valiuz.

    Valiuz regroupe quasi­ment toutes les enseignes du groupe Muliez (Decath­lon, Auchan, Kiabi, Boulan­ger, Leroy Merlin, Boulan­ger, Norauto, etc.). Le but est (je cite) « de mettre en commun avec un groupe d’en­seignes les infor­ma­tions vous concer­nant ».

    La page « comment ça fonc­tionne » laisse peu de doutes : Ils analysent les données person­nelles de plusieurs enseignes et en tirent de nouvelles infor­ma­tions person­nelles, qu’ils repar­tagent aux diffé­rentes enseignes dont je suis client.

    À partir de mon compte Kiabi ils peuvent savoir que j’ai un fils, et le parta­ger à Décath­lon. À partir de mes achats Auchan ils peuvent savoir que j’aime les produits frais et le parta­ger à Boulan­ger qui voudra me vendre des produits de cuisine.

    À partir de mes achats chez LeroyMer­lin ils peuvent infor­mer Norauto que je suis quelqu’un qui fait ses achats le samedi en passant dans les maga­sins plutôt que par le web.

    À partir des adresses de mes livrai­sons, de mon compte utili­sa­teur ou de mes maga­sins Jules, ils peuvent dire à Elec­tro Dépôt que j’ai démé­nagé.


    Données person­nelles

    Bref, Valiuz, à son compte ou en tant que sous-trai­tant (on y revien­dra), traite des données person­nelles détaillées de prove­nance multiple, les recoupe, déter­mine des infor­ma­tions person­nelles nouvelles qu’il va repar­ta­ger à diffé­rentes enseignes.

    Valiuz joue ici le rôle du hub centra­li­sa­teur pour les données.

    Leur page « données person­nelles » indique qu’ils croisent ainsi les données person­nelles des diffé­rents acteurs dont sexe, âge et loca­li­sa­tion, les histo­riques d’achat, des éven­tuels pistages publi­ci­taires obte­nus via le web ou le mobile si vous accep­tez les cookies, mais aussi des données tierces acces­sibles en ligne et des bases de données de tiers.

    Ce n’est pas rien, et éton­nam­ment, la grande majo­rité se fait sans consen­te­ment préa­lable.


    Absence de consen­te­ment préa­lable

    Si Décath­lon me répond que l’ac­ti­va­tion par défaut de Valiuz dans mon profil utili­sa­teur est une anoma­lie d’af­fi­chage, Norauto informe eux que l’uti­li­sa­tion de Valiuz relève de leur inté­rêt légi­time, et n’est donc soumis à aucun consen­te­ment préa­lable. De fait, ils ont en effet trans­mis à Valiuz tout mon histo­rique d’achat.

    De manière très éton­nante, autant Valiuz que Norauto invoquent l’in­té­rêt légi­time des tiers comme raison du partage des données vers les autres membres de l’al­liance.

    Pour infor­ma­tion, ce partage basé sur l’in­té­rêt légi­time des membres de l’Al­liance, ne concerne que les membres qui vous connaissent déjà et pour lesquels vous ne vous êtes pas oppo­sés.

    Décla­ra­tion Norauto

    S’agis­sant de la base légale des trai­te­ments de données mis en oeuvre par Valiuz pour le compte des entre­prises parte­naires, celle-ci repose:
    – sur l’in­té­rêt légi­time de chaque entre­prise de comprendre les attentes de ses clients, de mettre à jour leurs données, et d’amé­lio­rer la perti­nence des commu­ni­ca­tions qu’elle peut leur adres­ser.

    Décla­ra­tion de Valiuz

    Le paravent de la pseu­do­ny­mi­sa­tion

    La première ligne de défense est d’es­sayer de dire que les données sont parta­gées sous forme de pseu­do­nyme [et que donc ça n’est pas bien grave].

    Votre adresse email, adresse postale ou encore votre numéro de télé­phone sont trans­for­més pour ne pas être compré­hen­sibles (prenom.nom@­mail.com deviennent 1a2b3c4d5e6f7…) et servent unique­ment à regrou­per les infor­ma­tions corres­pon­dant à un même client, de façon auto­ma­tique.

    Ces infor­ma­tions ne sont jamais trans­mises à nos parte­naires, qui vous contac­te­ront donc unique­ment si vous leur avez fourni vos coor­don­nées et donné votre accord pour être contacté(e).

    Valiuz, page « mes droits »

    NORAUTO partage à VALIUZ des données pseu­do­ny­mi­sées
    […]
    Les données trai­tées par VALIUZ sont chif­frées de sorte que VALIUZ n’est pas en mesure de vous iden­ti­fier direc­te­ment avec ces données (données “pseu­do­ny­mi­sées”).

    Norauto, charte sur les cookies et les données Person­nelles

    Malheu­reu­se­ment ça ne protège de rien du tout.

    Déjà parce que les données sont assez complètes (loca­li­sa­tion, âge, enfants, histo­rique d’achat complet, et ça croisé entre plus de 20 enseignes en ligne et en physique) mais aussi parce que l’iden­ti­fiant est un iden­ti­fiant unique partagé juste­ment fait pour lier les données des diffé­rentes enseignes entre elles.

    servent unique­ment à regrou­per les infor­ma­tions corres­pon­dant à un même client

    Valiuz, page « mes droits »

    afin que ces dernières soient analy­sées par VALIUZ après mise en commun de ces données avec celles four­nies par les membres de l’al­liance

    Norauto, charte sur les cookies et les données Person­nelles

    On a un joli paravent mais mais cette pseu­do­ny­mi­sa­tion n’em­pêche ni le croi­se­ment des données ni l’iden­ti­fi­ca­tion (on passera sur la confu­sion entre chif­fre­ment et pseu­do­ny­mi­sa­tion dans les infor­ma­tions de Norauto).

    Pire ! Vu qu’il s’agit ensuite de récu­pé­rer des infor­ma­tions person­nelles (adresse obso­lète, habi­tudes d’achat), cet iden­ti­fiant est expli­ci­te­ment fait pour permettre une ré-iden­ti­fi­ca­tion par les desti­na­taires, et ne rien masquer.

    Bref, données person­nelles en entrée, données person­nelles en trai­te­ment, données person­nelles en sortie, fait pour être des données iden­ti­fiantes par tous les acteurs qui les utilisent réel­le­ment.


    Paravent de la sous-trai­tance

    J’ai envoyé une demande d’in­for­ma­tion à Valiuz. Pour eux, sauf pour ce qui concerne le cookie publi­ci­taire, ils ne sont que sous-trai­tant des diffé­rentes enseignes. Ils ne réalisent aucun trai­te­ment à leur propre compte.

    Valiuz agit en qualité de sous-trai­tant de ses diffé­rents clients (entre­prises parte­naires)

    Décla­ra­tion Valiuz

    Valiuz agit en qualité de sous-trai­tant de Norauto

    Décla­ra­tion de Norauto

    Tous insistent que les données sources ne sont pas parta­gées à d’autres acteurs, ni même entre membres de l’al­liance

    Nous atti­rons votre atten­tion sur le fait que ces données ne sont pas trans­mises ou rendues acces­sibles aux entre­prises parte­naires de Valiuz, ni à d’autres tiers.
    […]
    Seule Valiuz a accès à l’en­semble des données trans­mises par ses entre­prises parte­naires. Concrè­te­ment, cela signi­fie par exemple que l’en­seigne X n’a pas connais­sance de vos données d’achat ou navi­ga­tion inter­net au sein de l’en­seigne Y et vice versa.

    Décla­ra­tion de Valiuz

    Seul Valiuz a accès à l’en­semble des données trans­mises par Norauto.

    Décla­ra­tion de Norauto

    Moi je veux bien mais du coup, comment les trai­te­ments mention­nés plus haut sont-ils possibles ?

    Soit c’est Valiuz qui est respon­sable de trai­te­ment. Dans ce cas il y a de leur part des fausses décla­ra­tions de sous-trai­tance, un trai­te­ment non déclaré sans consen­te­ment, et un partage d’in­for­ma­tion person­nelles ensuite aux diffé­rentes enseignes. Du point de vue des enseignes il y a aussi de fausses décla­ra­tions de sous-trai­tance, un partage de données person­nelles à un tiers sans consen­te­ment, et une collecte de données person­nelles sans consen­te­ment en retour.

    Soit c’est bien chaque enseigne qui est respon­sable de trai­te­ment, Valiuz n’est qu’un sous-trai­tant. Comme il y a expli­ci­te­ment croi­se­ment entre les données des diffé­rentes enseignes, chaque enseigne est respon­sable de son trai­te­ment, pour lequel elle accède à son compte à l’en­semble des données des autres enseignes. Il y a alors fausses décla­ra­tions sur le fait que les données ne sont pas parta­gées aux autres enseignes, et partage sans consen­te­ment de données détaillées.

    Valiuz et l’al­liance cherchent à noyer le pois­son en jouant sur les deux tableaux avec un saupou­drage de pseu­do­ny­mi­sa­tion au milieu mais en réalité ça ne tient pas, dans aucun des cas.


    La suite, la plainte

    Je vais poser mon dossier à la CNIL, avec l’en­semble des pièces. Outre les délais, ça va deman­der que la CNIL cherche réel­le­ment à comprendre et ne s’ar­rête pas sur les décla­ra­tions de surface de Valiuz et des diffé­rentes enseignes.

    Mon histo­rique avec la CNIL ne me rend pas super opti­miste si je suis seul à poser un dossier. Pour avoir toutes les chances que ça bouge, il faudrait un effet de masse.


    Et vous ?

    Vous pouvez signa­ler votre oppo­si­tion au trai­te­ment auprès de Valiuz et des diffé­rentes enseignes.

    Si vous voulez que ça bouge, je vous recom­mande cepen­dant d’abord de faire des requêtes d’in­for­ma­tion au titre du RGPD puis de porter plainte auprès de la CNIL (ça se fait faci­le­ment en ligne).

    Pour ça je vous recom­mande de NE PAS faire oppo­si­tion auprès de Valiuz ou auprès des diffé­rentes enseignes avant obten­tion par écrit de toutes les infor­ma­tions que vous souhai­tez et qui vous permet­tront de porter plainte, pour éviter qu’ils ne puissent vous dire « je n’ai plus rien sur vous ».

    Ça veut dire :

    1. Deman­der à chaque enseigne si elle a trans­mis des données vous concer­nant à Valiuz
    2. … le cas échéant la liste exhaus­tive de ce qui a pu être échangé à desti­na­tion de Valiuz ou des autres enseignes parte­naires et en prove­nance de Valiuz ou des autres enseignes parte­naires
    3. … sous quel régime cette trans­mis­sion a pu être faite (inté­rêt légi­time, consen­te­ment préa­lable, etc.) et le cas échéant la preuve de votre consen­te­ment
    4. … si pour les diffé­rents trai­te­ments décrits sur https://valiuz.com/comment-ca-fonc­tionne/ , l’en­seigne est seule respon­sable de trai­te­ment avec Valiuz en sous-trai­tant, ou si Valiuz et l’en­seigne sont co-respon­sables de trai­te­ment, ou si Valiuz est le respon­sable de trai­te­ment au sens du RGPD
    5. … dans le cas où Valiuz n’est que sous-trai­tant, les croi­se­ments néces­saires aux trai­te­ments décrits et pour lesquels l’en­seigne est seule respon­sable néces­si­tant l’ac­cès aux données des autres parte­naires, c’est l’en­seigne qui doit donc avoir léga­le­ment accès à ces données et pas unique­ment Valiuz, deman­der sous quel régime ces données ont-elles été obte­nues
    6. … de faire suivre à Valiuz une demande d’ac­cès pour l’en­semble des données déte­nues vous concer­nant

    Puis

    1. Deman­der à Valiuz les mêmes infor­ma­tions 1 à 6, en refor­mu­lant pour inver­ser la situa­tion.

    Je ne fais pas de brouillon a reco­pier, ça aura surtout du sens si ça vient de vous. Je peux aider (et proba­ble­ment d’autres en commen­taires) si vous avez des ques­tions.

    Si d’aven­ture vous n’ob­te­nez pas les mêmes réponses que moi, faites-moi signe. Ça sera inté­res­sant.

    La liste des contacts est la suivante (à contac­ter sépa­ré­ment mais si vous formu­lez bien votre demande vous pouvez faire un copier/coller pour toutes les enseignes et n’avoir une version spéci­fique que pour VALIUZ eux-même) :

    VALIUZ mesdroits@­va­liuz.com
    AUCHAN dpo@au­chan.fr
    LEROY MERLIN dpo@­le­roy­mer­lin.fr
    BOULANGER cil@­bou­lan­ger.com
    ELECTRO DEPOT dpo@e­lec­tro­de­pot.fr
    JULES dpo@­hap­py­chic­group.com
    BIZZBEE dpo@­hap­py­chic­group.com
    ROUGE GORGE rela­tion.client@­rou­ge­gorge.com
    GRAIN DE MALICE contact@­grain­de­ma­lice.fr
    ONEY donnees-person­nel­les@o­ney.fr
    NORAUTO vosdon­nees­per­son­nel­les@­no­rauto.fr
    KIABI data­pro­tec­tio­nof­fi­cer@­kiabi.com
    SAINT MACLOU contact-dpo@­saint-maclou.com
    TAPE A L’OEIL mesdon­nees­per­son­nel­les@t-a-o.com
    TOP OFFICE dpo@­top-office.com
    FLUNCH contact.cnil@­flunch.fr
    3BRASSEURS contact.cnil@­les3­bras­seurs.com
    NHOOD (Aushop­ping) dpo@n­hood.com
    DECATHLON https://www.decath­lon.fr/help/app/ask/cat_id/920
    PIMKIE dpo@­pim­kie.com
    CHRONODRIVE clients@­chro­no­drive.com
    ALINEA donnees-person­nel­les@a­li­nea.com


  • Quand je serai bien vieux

    Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chan­delle,
    Assise auprès du feu, dévi­dant et filant,

    Pierre de Ronsard

    Je travaille dans des équipes tech­niques infor­ma­tiques, le web, les nouvelles tech­no­lo­gies, les star­tups. Autour de moi je ne vois que des jeunes, avec quelques rares personnes de ma géné­ra­tion.

    Il n’y a quasi­ment aucune personne de 50 ans ou plus dans les équipes tech­niques. Les exemples que j’ai en tête sont quelques poin­tures natio­nales ou inter­na­tio­nales, pas du tout repré­sen­ta­tives du métier.

    Je n’ai que 43 ans mais ça fait déjà 10 ans que je suis dans les plus âgés des dépar­te­ments tech­niques. C’est hallu­ci­nant quand j’y pense. Le temps ne se dérou­lant que dans un sens, ça ne risque pas de s’ar­ran­ger.


    J’ai un peu ri (jaune) quand un coach m’a dit à 36 ans « tu entames ta seconde moitié de carrière, il va falloir te fixer quelque part ». Désor­mais je ne ris plus.

    Ayant bifurqué vers les postes de direc­tion, j’ai proba­ble­ment un peu plus de temps que d’autres devant moi mais la ques­tion finira par arri­ver, surtout dans mon domaine profes­sion­nel :

    Qui donc m’em­bau­chera quand j’au­rai 55, 60 ou 65 ans ? Ne risque-je pas de me retrou­ver sur le carreau ?


    Fut un temps je pensais juste à trou­ver une place où je puisse rester 10 ans. En réalité il faudrait plutôt parler de 15 ans ou plus.

    Et là je regarde autour de moi, dans le milieu des star­tups et boites tech. Il est très diffi­cile de se proje­ter à 10 ou 15 ans. Il peut se passer mille choses.

    Entre un échec, des plans de licen­cie­ment, un rachat, ou juste un licen­cie­ment indi­vi­duel pour faire place à quelqu’un de plus jeune ou qui aura vécu l’étape d’après de l’évo­lu­tion de l’en­tre­pri­se… je ne me sens pas du tout en sécu­rité pour me dire que j’y serais encore à l’âge de ma retraite.

    Si quoi que ce soit se passe, je risque de repar­tir à cher­cher un poste au mauvais moment, à un âge où ce sera diffi­cile.

    L’autre option c’est quit­ter le monde des nouvelles entre­prises, star­tups et boites hyper tech pour entrer dans un grand groupe. Ces grands groupes sont plus stables, et plus habi­tués à garder des sala­riés jusqu’à la retraite.

    Ce n’est pas magique non plus et ça peut être diffi­cile de taper à la porte à 60 ou 65 ans. Et donc, à partir de quel âge faut-il que je m’ima­gine devoir cher­cher une place dans un grand groupe pour ma fin de carrière si jamais l’en­tre­prise où je suis n’est pas devenu un grand groupe entre temps ?


    Je ne sais pas et ça m’oc­cupe l’es­prit. J’ai l’im­pres­sion d’avoir une horloge biolo­gique que je ne dois plus igno­rer. Le gouver­ne­ment qui pense à chaque fois rallon­ger l’âge de départ à la retraite sans réel­le­ment chan­ger l’em­ploi des seniors n’aide pas beau­coup à ma séré­nité.

  • [Lecture] Debug­ging Dysfunc­tio­nal Teams: The Basics

    Extraits de The Mana­ger’s Path

    You can tell some­thing is wrong, but you’re not enti­rely sure what it is.

    Mon dieu ! Quelqu’un m’es­pionne !

    A common example [of a team not ship­ping because their tools and processes] is that your team only tries to release changes to produc­tion once a week or less.

    J’aime cette phrase parce qu’on la lit puis… hein ? quoi ?

    Livrer toutes les semaines n’est pas un objec­tif de réus­site, c’est une marque de dysfonc­tion faute de livrer assez fréquem­ment.

    J’ai tendance à accep­ter la semaine et me battre contre les cycles qui font un mois. J’ai quand même vécu une vraie révo­lu­tion quand une équipe est passée d’un cycle de 2 à 4 semaines à une 20aine de livrai­sons par jour.

    Ça ne change pas que la fréquence, ça change la façon de travailler, de tester, de penser. Pour reprendre la première cita­tion, j’ai du mal à trou­ver du concret pour expliquer la diffé­rence, mais elle était visible à l’œil nu en terme d’ef­fi­ca­cité et de cadence.


    You know, that person you think can’t be repla­ced because he’s just so produc­tive and so smart, but who isn’t a team player and makes everyone around him unhappy.

    La mode est au terme de toxi­cité. Il est peut-être un peu fort mais le fond est bien celui là. Aucun membre d’équipe ne sera assez bon pour compen­ser la néga­ti­vité qu’il propage autour de lui.

    Je dis géné­ra­le­ment que pour progres­ser il est plus facile de faire progres­ser de 5% les 6 personnes autour de soi que d’amé­lio­rer sa propre produc­ti­vité de 30%.

    A less criti­cal version of this situa­tion is the person who just stirs up drama, who dwells on nega­tive expe­riences, or who spends a bit too much time on gossip and playing games of us-against-them.

    C’est malheu­reu­se­ment vrai aussi dans l’autre sens. Il est très facile de dégra­der de 5% les personnes autour de soi. Dès qu’il y a néga­ti­vité, défiance, mauvaise commu­ni­ca­tion, confron­ta­tion, c’est un signal d’ur­gence.

    Pas besoin de mauvaise inten­tion. Une personne intrin­sèque­ment néga­tive est immé­dia­te­ment un problème, même malgré elle. Ça doit mener à un stop ou un plan d’amé­lio­ra­tion. Si c’est aussi le senior ou la personne clef, tant pis. Un départ sera le moindre mal.

    but be aware that your mana­ger may actually have an even harder time dealing with the brilliant jerk than you do. She isn’t seeing the imme­diate impact on team dyna­mics; she’s just seeing someone who gets things done. »

    Make it clear to him that the beha­vior has to change, bring clear examples, and provide correc­tive feed­back quickly after things happen.

    Et honnê­te­ment ce n’est pas facile de jouer le parter­na­liste en expli­ci­tant que telle critique est malve­nue, que là il aurait fallu sourire plutôt que souf­fler. Ce sont des signaux faibles et cher­cher à les corri­ger peut passer pour une volonté de mettre sous silence les critiques, ou de deman­der à être faux dans les inter­ac­tions.

    La seule recom­man­da­tion que j’ai est toujours la même, et donnée par l’au­teure : Être expli­cite, commen­cer par dire que ça ne va pas et que ça doit chan­ger.

    Some­times the nega­tive person is just unhappy and the best thing to do is to help him leave the team on good terms; you must be prepa­red for this outcome. »

    Pour l’anec­dote, j’ai déjà rencon­tré quelqu’un de super, de très compé­tent, de sympa, qui est main­te­nant un lead tech­nique reconnu dans une boite qui elle aussi est recon­nue pour le bon fonc­tion­ne­ment de ses équipes tech­niques.

    Quand je l’ai recruté ça n’a simple­ment pas fonc­tionné, proba­ble­ment en partie parce que je lui ai mis trop d’étoiles dans les yeux sur ce que serait l’am­biance star­tup lors du recru­te­ment. Il était mal, ça ne nous allait pas. On s’est séparé en bons termes. L’équipe a nette­ment amélioré sa produc­ti­vité après son départ, malgré la personne en moins dans les effec­tifs.

    Depuis je ne sous-estime plus l’in­fluence que peut avoir de la néga­ti­vité.

    Be care­ful that vocally nega­tive people don’t stay in that mind­set on your team for long. The kind of toxic drama that is crea­ted by these energy vampires is hard for even the best mana­ger to combat. The best defense is a good offense in this case, and quick action is essen­tial. »

    Dans mon cas ça c’est arrêté immé­dia­te­ment après le départ. Dans d’autres ça va rester long­temps parce que la néga­ti­vité est conta­gieuse, parce que ça a pu casser la confiance, ou la moti­va­tion, ou l’es­prit d’équi­pe… autant de choses diffi­ciles à recons­truire ensuite. Ça peut aussi mener à d’autres départs, de personnes qui en consé­quence n’ont pas de raison de rester.


    Crunch periods will happen, but there is no reason they should happen frequently.

    But they’ll remem­ber whether their mana­ger was with them during the stress­ful period, or off somew­here else, doing her own thing.

  • [Lecture] How to Drive Good Deci­sions

    Extrait de The Mana­ger’s Path

    You may only have the autho­rity to guide deci­sions rather than dictate them

    Je suis de ceux qui consi­dère qu’on ne donne pas un rôle, on ne fait que acter que la personne agit au rôle en ques­tion.

    L’étape la plus diffi­cile pour les déve­lop­peurs seniors, qu’ils veulent aller dans la branche mana­ge­ment ou dans rester en contri­bu­tion indi­vi­duelle, c’est le fait d’être respon­sable sans déci­der eux-mêmes.

    Il y a une vision fantas­mée de la hiérar­chie mais en réalité c’est un peu pareil à tous les niveaux. Dans ce que je veux faire, parfois ça finit par fonc­tion­ner en indiquant la bonne direc­tion, en répé­tant, en donnant des objec­tifs. Parfois ça ne fonc­tionne pas et j’aban­donne.

    En réalité je ne décide pas vrai­ment. Même quand je le fais, ça ne suit pas toujours. Le travail c’est juste­ment faire avan­cer tout le monde dans le même sens, pas décré­ter des choses dans son coin.

    you’ll still be judged by how well those deci­sions turn out

    Et pour­tant on reste comp­table du résul­tat. Quoi qu’il se passe, que je le décide ou non, que l’équipe suive ma vision ou persiste dans une autre, c’est moi qui suis respon­sable vis à vis de l’ex­té­rieur.

    C’est à moi de faire en sorte que l’équipe aille dans le bon sens, d’ex­pliquer comment et pourquoi, de convaincre, de guider et de former. Je peux éven­tuel­le­ment repro­cher les déci­sions à ceux qui les ont prises, mais pas m’en reti­rer la respon­sa­bi­lité.

    Vouloir prendre un poste de mana­ge­ment c’est aussi ça : Savoir se sentir respon­sable, impliqué, tout en sachant qu’en fait on peut toujours déci­der ce qu’on veut sans que ça n’ar­rive dans les faits (sauf à avoir une hiérar­chie mili­taire, mais ça ne me semble pas adapté à des équipes tech­niques dans le logi­ciel).

    Create a Data-Driven Team Culture

    Je balbu­tie encore, parce que j’ai du mal moi-même à trou­ver les bonnes métriques à mettre en œuvre. Je l’ex­plique un peu quand je parle d’objec­tifs ici. J’ai trop vu ces systèmes perver­tis ou mal utili­sés pour les aimer.

    the regu­lar process retros­pec­tive has a lot of value for detec­ting patterns and forcing a recko­ning with the outcome of deci­sions

    On parle agilité et ça sort peut être du cadre mais il y a quatre rituels que je ne saute­rai pas, dans cet ordre d’im­por­tance :

    1. La rétros­pec­tive
    2. Le 1–1 avec le mana­ger
    3. Le daily meeting avec l’équipe
    4. Les kick-off pour donner du sens et lancer les projets

    Si je place la rétros­pec­tive avant tout le reste c’est que c’est l’ou­til d’amé­lio­ra­tion. Peu importe où on est, le prin­ci­pal est de s’amé­lioré.

    La diffi­culté prin­ci­pale que j’ai rencon­tré avec le temps ce sont les rétros­pec­tives qui s’épuisent, avec pas grand chose qui sort et peu ou pas d’ac­tions prises. Une solu­tion possible c’est l’ani­ma­tion, le chan­ge­ment de déroulé sur la réunion, ou le leader­ship tour­nant sur la réunion voire l’in­ter­ven­tion d’un tiers à l’équipe.

  • [Réfé­rence] Faci­lité de station­ne­ment du corps médi­cal

    Les véhi­cules des méde­cins arbo­rant le cadu­cée, ou ceux des sages-femmes arbo­rant leur insigne profes­sion­nel, pour­ront béné­fi­cier de mesures de tolé­rance en matière de station­ne­ment irré­gu­lier dès lors que leurs proprié­taires sont appe­lés à exer­cer leurs acti­vi­tés profes­sion­nelles au domi­cile de leurs patients, ou à proxi­mité de leur domi­cile en cas d’as­treinte et essen­tiel­le­ment pour satis­faire à leurs obli­ga­tions, en cas d’ur­gence.

    Ces station­ne­ments irré­gu­liers ne doivent pour autant pas être de nature à gêner exagé­re­ment la circu­la­tion géné­rale ou consti­tuer un danger pour les autres usagers, notam­ment des piétons.

    Circu­laire du Ministre de l’In­te­rieur, 26 janvier 1995

    Je n’ai pas réussi à mettre la main sur le texte de la circu­laire no 69–140 du 27 mars 1969 qui concerne les infir­miers mais son rappel no 86–122 du 7 mars 1986 reprend des termes simi­laires, poten­tiel­le­ment sans le critère d’ur­gence mais en préci­sant que ça s’ap­pré­cie en fonc­tion des circons­tances de lieu et de temps.

    Quelques notes :

    1. Ce n’est pas absolu. C’est en cas d’ur­gence (au moins pour les méde­cins et sage-femmes, et dans tous les cas expli­ci­te­ment appré­cié en fonc­tion des circons­tances pour les infir­miers), ou devant chez soi lors des astreintes pour répondre aux cas d’ur­gence. Les infrac­tions de station­ne­ments par simple faci­lité lors de soins program­més ou non urgents sont donc exclus.

    2. C’est sous réserve de gêne exagé­rée ou de danger. Au mini­mum, sont exclus les station­ne­ments règle­men­tai­re­ment recon­nus comme dange­reux au sens de R417–9 (au niveau des inter­sec­tions, côtes, virages, et passages à niveau). Il en va proba­ble­ment de même des station­ne­ments recon­nus comme très gênants au sens de R417–11 (notam­ment les empla­ce­ments réser­vés handi­ca­pés, trans­ports de fonds, trans­ports publics, sur les passages piétons ou en amont de ceux-ci, en amont des feux, sur les trot­toirs ou voies vertes).

    3. C’est surtout une tolé­rance vis à vis de l’éta­blis­se­ment des contra­ven­tions et pas un droit. Ça implique un juge­ment en fonc­tion de la situa­tion spéci­fique d’ur­gence, de gêne occa­sion­née, de danger possible pour les usagers, et des alter­na­tives dispo­nibles. Cette appré­cia­tion des circons­tances est même expli­ci­te­ment dans le rappel de la circu­laire concer­nant les infir­miers.

    4. C’est une circu­laire qui s’ap­plique aux agents dans le cadre de leur main­tien de l’ordre et des contra­ven­tions qui peuvent être posées. Elle ne concerne pas les autres usagers qui sont légi­times à s’en plaindre. Elle ne dégage pas non plus de respon­sa­bi­lité au cas où ce station­ne­ment non règle­men­taire aurait des consé­quences directes ou indi­rectes.

    5. Tel que je lis la circu­laire, je doute que cela exonère du paie­ment en cas de station­ne­ment payant (toujours sauf urgence) puisqu’il s’agit de rendre possible les missions, pas d’en dimi­nuer les frais. Certaines mairies ont toute­fois mis en place un accord avec une règle tari­faire spéci­fique.


    D’un point de vue person­nel, je n’ai aucun problème à accep­ter des station­ne­ments adap­tés au contexte d’ur­gence (jusqu’à même bloquer toute la rue s’il s’agit d’in­ter­ve­nir pour la vie de quelqu’un). L’état de néces­sité est d’ailleurs bien présent dans nos lois et concerne tout le monde. Que ce soit un méde­cin ou un parti­cu­lier qui vienne porter assis­tance urgente à un tiers m’in­dif­fère tota­le­ment.

    Je comprends aussi, dans une mesure raison­nable, les infrac­tions faites de façon à gêner le moins possible quand les alter­na­tives sont inexis­tantes ou vrai­ment exces­sives. Mon inter­pré­ta­tion du raison­nable n’ex­clut cepen­dant pas de perdre 5 minutes à trou­ver une place dans le parking payant le plus proche et marcher ensuite pour rejoindre le lieu de travail, ou utili­ser d’autres moyens de trans­ports quand c’est envi­sa­geable. La pres­sion du patron ou l’en­vie d’en­chaî­ner plus de clients plus rapi­de­ment ne me concernent pas. Là aussi, je ne vois pas de raison de distin­guer le livreur de l’in­fir­mier ou du parti­cu­lier qui vient faire un démé­na­ge­ment.

    Je n’ac­cep­te­rai toute­fois aucun privi­lège de profes­sion, et de croire que les règles communes ne s’ap­pliquent pas à soi en raison de sa profes­sion ou de son rôle, indé­pen­dam­ment des deux para­graphes précé­dents. Le fait que telle ou telle profes­sion soit diffi­cile n’y change rien à mes yeux, et encore moins pour les profes­sions médi­cales : Quand demande aux personnes âgées ou jeunes enfants de contour­ner un véhi­cule stationné sur le trot­toir en passant sur la chaus­sée, c’est un danger et le fait que ce soit réalisé par un profes­sion­nel des soins ne me parait le contraire d’une circons­tance atté­nuante.


    En effet, ni la légis­la­tion, compte tenu des prin­cipes consti­tu­tion­nels, ni la juris­pru­dence, compte tenu des prin­cipes géné­raux du droit, ne permet de trai­ter de manière préfé­ren­tielle telle ou telle caté­go­rie d’usa­ger de la route, à moins que la rupture de l’éga­lité de trai­te­ment entre les usagers d’un même service public ne soit la consé­quence néces­saire d’une loi, qu’elle résulte de diffé­rences de situa­tion appré­ciables entre ces usagers ou d’une néces­sité d’in­té­rêt géné­ral en rapport avec les condi­tions d’ex­ploi­ta­tion dudit service.

    Ques­tion écrite n° 04087 au gouver­ne­ment

    Comme le note le gouver­ne­ment, en faire un droit en fonc­tion d’une profes­sion, indé­pen­dam­ment des néces­si­tés, contre­vien­drait proba­ble­ment aux prin­cipes géné­raux du droit français. Ça rend d’au­tant moins légi­times ceux qui veulent s’abs­traire des règles unique­ment en oppo­sant leur carte profes­sion­nelle.

  • [Lecture] The Shield

    Extrait de The Mana­ger’s Path

    Many pieces of mana­ge­ment advice tell new mana­gers that part of their job, if they are effec­tive, is to be a shield

    Je n’avais jamais entendu parler de bouclier. Je n’y crois guère, et visi­ble­ment l’au­teure non plus. On ne peut isoler tota­le­ment l’équipe au point que ce qui se passe ne les attein­dra pas. Même si on pouvait, je doute que ce soit une bonne idée d’avoir l’équipe dans sa tour d’ivoire qui ne partage que du pur effi­cace avec l’ex­té­rieur.

    Mon membre d’équipe idéal n’est pas un robot, ou pas pour les types de métiers que je gère. La compé­tence humaine (compré­hen­sion, commu­ni­ca­tion, intui­tion, initia­tive, juge­ment) est essen­tielle.

    Some­times it’s appro­priate to let some of the stress through to the team. The goal is not to stress them out, but to help them get context into what they’re dealing with.

    Je ne parle pas de bouclier mais j’ai souvent fait tampon. J’ai parfois décrit mon poste ainsi. J’ai fait tampon vis à vis de direc­tions toxiques, de prési­dents qui vivaient en mettant la pres­sion ou le blâme.

    Il ne s’agit pas alors d’iso­ler l’équipe mais d’amor­tir ce qu’il se passe.

    Pour autant c’est une mauvaise chose. Je l’ai fait parce que l’en­vi­ron­ne­ment était struc­tu­rel­le­ment problé­ma­tique. Avec le recul peut-être que j’au­rais simple­ment dû partir, ou essayer de mettre un coup de pied dans la four­mi­lière un peu plus fort.

    Faire tampon est usant et l’ana­lo­gie finie par être vraie aussi au niveau de l’is­sue. Au bout d’un moment vous serez usés et ne pour­rez plus servir de tampon, voire plus servir du tout.

    humans usually need some sort of context into why these goals have been set, and thereby into what problems they’re working to solve

    L’au­teure arrive par là en consi­dé­rant que la pres­sion ou ce qu’il se passe autour est un contexte qu’il est impor­tant de connaitre. Je prends la cita­tion encore plus large.

    Plus on respon­sa­bi­lise les équipes et plus il faut amener le contexte et le pourquoi. Le quoi c’est le boulot de l’équipe. Le contexte c’est ce qui leur permet de prendre les bonnes déci­sions, d’adap­ter au fur et à mesure du déroulé, et de se sentir impliqués.

  • [Lecture] Staying Tech­ni­cal

    Extrait de The Mana­ger’s Path

    Don’t unde­res­ti­mate the value of your tech­ni­cal skills as you work to become a success­ful engi­nee­ring mana­ger.

    Je me suis toujours posé cette ques­tion et je n’ai toujours pas de réponse franche. Oui, je pense qu’il faut avoir des compé­tences tech­niques mais j’ai aussi vu des équipes enca­drées par des personnes plus orien­tées scrum master et ça fonc­tion­nait aussi.

    Il faut comprendre le système, avoir des notions d’ar­chi­tec­ture. Au-delà… j’ai vu des succès comme des échecs avec des personnes forte­ment tech­niques et des succès comme des échecs avec des personnes assez faibles tech­nique­ment.

    Toutes celles qui ont réussi avaient par contre un sens busi­ness et un sens humain déve­loppé, ainsi que la compré­hen­sion que les enjeux sont sur la commu­ni­ca­tion et la culture.

    a criti­cal part of complex project mana­ge­ment is unders­tan­ding the pieces of the system well enough to deter­mine the best path to imple­men­ta­tion. The more you unders­tand the code in the system, the easier deter­mi­ning this path will be

    S’il faut de la tech­nique, l’ar­chi­tec­ture des systèmes est à mon sens plus impor­tante que la syntaxe d’un langage ou que l’ex­per­tise sur le code lui-même.

    Why bother writing any code if all you’re doing is small stuff? The answer is that you need to stay enough in the code to see where the bottle­necks and process problems are.

    Régu­liè­re­ment il faut descendre dans la mine et se mettre dans l’équipe. L’objec­tif n’est pas forcé­ment de réel­le­ment produire mais de comprendre, et de s’as­su­rer qu’on n’est pas hors sol.

    En tant que personne un peu exté­rieure, on est peut-être aussi plus sensible à tout ce qui traine au milieu du chemin et auquel le reste de l’équipe s’est habi­tué ou rési­gné.

    L’été est parfait pour cela, si on peut mettre tempo­rai­re­ment les enjeux projet en veilleuse.

  • [Lecture] Mana­ging a Team

    Extrait de The Mana­ger’s Path

    mana­ging a team is more than just doing the job of mana­ging the indi­vi­duals.

    J’ai commencé par prendre cette cita­tion pour écrire que je ne voyais pas grande diffé­rence puis, le temps que j’écrive, je me range du côté de l’au­teure.

    Avan­cer en équipe c’est prendre la même direc­tion, même si indi­vi­duel­le­ment on aurait pu prendre des direc­tions diffé­rentes.

    Avan­cer en équipe c’est non seule­ment savoir avan­cer mais ne pas ralen­tir les autres, voire savoir les épau­ler.

    Faire avan­cer l’équipe au mieux c’est parfois redi­ri­ger une personne qui avance mais pas à la bonne vitesse pour le reste du groupe.

    J’ou­blie plein de cas mais il y a toute une dimen­sion « groupe » et pilo­tage qu’on ne voit pas avant d’avoir au moins trois personnes.

    The engi­nee­ring lead will spend less time writing code, but they still engage in small tech­ni­cal deli­ve­rables, such as bug fixes and small features, without blocking or slowing down the progress of their team. More than writing code, they hold respon­si­bi­lity for iden­ti­fying bottle­necks in the process and road­blocks to success for their team and clea­ring these road­blocks.

    Je trouve cette cita­tion inté­res­sante au-delà de l’en­fonçage de porte ouverte qui est de dire qu’on va coder moins.

    L’au­teur appuie sur un point qu’on voit moins et qui pose problème à ceux qui s’ima­ginent que leur exper­tise va servir leur leader­ship : Le lead d’équipe non seule­ment code moins mais se retrouve à le faire sur des petites tâches hors du chemin critique. Le cœur du projet et de l’ar­chi­tec­ture est pour les autres, de même que les ques­tions les plus poin­tues.

    Son vrai rôle est de s’as­su­rer que l’équipe avance, et débloquer les autres ou travailler en amont à paver le chemin est plus impor­tant que pous­ser le projet lui-même.

    Corri­ger des petites erreurs qui trainent, amélio­rer les outils internes, enri­chir le dispo­si­tif d’in­té­gra­tion conti­nue, sont toutes des tâches faciles à prendre pour le lead. Elles sont à la fois petites, hors du chemin critique, et de nature de faci­li­ter la vie de l’équipe pour qu’elle se concentre sur le projet.

  • [Ailleurs] Indeed ne veut plus publier d’offres d’em­ploi qui n’af­fichent pas le salaire

    Dans le cas où certaines entre­prises ne souhaitent pas publier un montant précis, Indeed publiera de tout de même « une four­chette » esti­mée par la plate­forme. Si les entre­prises concer­nées ne sont pas d’ac­cord avec l’es­ti­ma­tion, « elles seront amenées à préci­ser leur four­chette »

    https://www.bfmtv.com/econo­mie/emploi/indeed-ne-veut-plus-publier-d-offres-emplois-qui-n-affichent-pas-le-salaire_AV-202209010226.html

    Ce n’est pas extra­or­di­naire vu qu’on propose une évalua­tion comme chiffre par défaut, qu’on accepte les grosses four­chettes et qu’on ne véri­fie pas ce qui est réel­le­ment donné ensuite, mais c’est déjà un bon signal.

    Je ne comprends pas qu’on publie encore des offres de poste sans aucune indi­ca­tion de salaire alors que c’est la carac­té­ris­tique prin­ci­pale de l’échange.

    On échange du temps et des compé­tences contre du salaire.

    Il y a géné­ra­le­ment d’autres critères. Beau­coup sont prêts à accep­ter des salaires plus bas pour travailler dans certaines condi­tions ou dans certains domaines, mais globa­le­ment ils viennent quand même d’abord pour le salaire, sinon ils feraient autre chose.

    Ne pas l’in­diquer est pour moi une grosse marque d’ir­res­pect et de manque de consi­dé­ra­tion vis à vis du sala­rié.

    via Le hollan­dais volant