Les plus informés n’apprendront probablement rien mais le site est assez bien fait pour faire prendre conscience de certains ordres de grandeur à ceux qui ne les connaissent pas encore.
En envoyant un email avec votre smartphone toutes les 5 minutes 16 heures par jour et ça toute l’année, vous avez un impact CO2 équivalent à… environ 1 repas avec du bœuf dans l’année, ou 35 km de voiture.
En regardant Netflix en streaming haute définition sur votre ordinateur portable 8 heures par jour tous les jours de l’année sans discontinuer (sérieusement, même un étudiant en aurait marre avant) donne un impact équivalent à environ 1 repas avec du bœuf par mois, ou 35 km de voiture par mois.
Plus largement, on voit tous l’impact du chauffage (isolons nos logements) mais ensuite c’est de loin la viande et la voiture qui ont le plus grand impact.
Ça tombe bien, réduire la viande est quelque chose de relativement aisé à faire individuellement pour quelqu’un qui le souhaite vraiment.
Réduire la voiture individuelle est accessible à plein de monde et est une politique publique qu’on peut mettre en œuvre si on le souhaite.
Les suivants facile à diminuer sur la liste en étant simplement un peu raisonnables, ce sont l’habillement et l’eau en bouteille.
Tout ne peut pas être réduit aux changements individuels mais on a quand même de quoi avoir un gros impact uniquement en réduisant l’utilisation de la voiture individuelle, en réduisant drastiquement la viande, et en ayant conscience de l’impact de s’acheter un vêtement dont on n’a pas vraiment besoin.
Voilà qu’on reparle de modération de Mastodon. L’histoire de départ c’est une instance (« Infosec ») qui a choisi d’en mettre une autre (« Journa ») sous silence pour ne pas subit les propos que cette dernière a choisi de laisser en ligne.
Hein ? Une instance ?
Mastodon fonctionne à travers un réseau fédéré. Son petit nom est le fédiverse. Les utilisateurs sont regroupés en ilots plus ou moins gros qu’on appelle les instances. Certains utilisateurs ont leur propre instance personnel. D’autres instances regroupent plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Si un Tom d’Infosec est abonné à Alice de Journa, alors les deux instances communiquent entre elles pour que Journa envoie les messages d’Alice à Infosec. Infosec fera ensuite en sorte de les présenter à Tom.
Différentes instances
Vous connaissez déjà ça avec les emails, qui fonctionnent sur le même principe. On a un îlot Gmail, un Outlook, un Yahoo, un Orange, un Free… et chaque entreprise créé le sien avec son propre nom.
Ok, mais c’est quoi le blocage d’une instance ?
Si Infosec choisit de bloquer entièrement Journa, alors elle ne traitera plus les nouveaux messages de cette dernière et n’y enverra plus les siens. On parle de défédérer une instance.
Cette procédure n’influera que sur l’instance qui réalise qui le blocage (Infosec) et les utilisateurs de cette dernière. L’instance ciblée (Journa) continuera à converser avec toutes les milliers d’autres instances du réseau.
Blocage d’une instance par une autre.
En réalité il y a un niveau intermédiaire qu’on appelle la mise sous silence.
Mastodon a trois flux : le flux personnel qui présente uniquement les abonnements, le flux local qui présente uniquement les messages locaux à l’instance, et le flux fédéré qui présente tous les messages reçus par l’instance.
La mise sous silence masque les contenus concernés dans le flux fédéré mais permet de recevoir des messages dans le flux personnel à condition de s’y être explicitement abonné.
C’est ce niveau de blocage intermédiaire (la mise sous silence) qui a été mis en œuvre par Infosec.
Mais pourquoi faire ça ?
La vraie réponse : Peu importe. Si tu choisis de ne pas écouter CNews chez toi, tu n’as pas à donner d’explication. C’est ton choix.
C’est la même chose pour l’instance Infosec et ses utilisateurs : Ils font ce qu’ils veulent chez eux.
Le plus souvent on bloque une instance quand elle est la source de spam, de harcèlements, ou de propos racistes, transphobes, handiphobes, pédopornographiques ou injurieux.
Chaque instance a ses propres sensibilités. Certaines tiennent à une liberté d’expression très large, d’autres préfèrent exclure la pornographie ou certains sujets pour créer un espace qui leur convient.
Certains préfèrent une modération légère quitte à subir parfois quelques contenus problématiques là où d’autres préfèrent une modération forte quitte à limiter certaines interactions externes légitimes.
C’est un choix local, qui ne concerne qu’eux.
Ici Infosec a jugé que certains propos venant de Journa étaient transphobes et les utilisateurs d’Infosec souhaitaient s’en protéger (c’est à dire ne plus les voir ni en assurer la transmission chez eux).
On bloque toute une instance et tous les utilisateurs pour un unique message problématique ?
Mastodon prévoit un moyen de signaler les propos gênants à l’instance d’origine. Le plus souvent les blocages d’instance interviennent quand l’instance d’origine (ici Journa) refuse d’agir, ou que le problème survient trop régulièrement.
Pour faire un parallèle, si je sais que CNews invite régulièrement des invités que je ne supporte pas, je peux préférer ne plus du tout regarder CNews pour m’en protéger, quitte à ne plus entendre certains autres invités qui seraient eux acceptables à mes yeux. Je n’interdis pas CNews, je choisis juste de ne pas diffuser cette chaîne dans mon salon.
J’avoue que sur ce sujet, si j’avais eu à modérer, avec une seule occurrence qui n’est qu’un partage d’un contenu d’un journal de référence, j’aurais mis sous silence uniquement l’utilisateur concerné et pas l’instance, mais ce n’est que mon choix lié à mes équilibres personnels.
Infosec a fait un autre choix, et il ne regarde qu’eux.
Pourquoi est-ce que Journa a refusé d’agir sur des propos transphobes ?
Les équilibres de liberté d’expression sont très subjectifs. Tous les pays n’ont déjà pas le même socle de base en interne. Les communautés peuvent en plus choisir d’aller au-delà de ce socle de base. Certaines le font, d’autres pas, et pas toujours sur les mêmes sujets.
Enfin, parfois il y a simplement désaccord sur ce qui est ou pas injurieux, ce qui est ou pas transphobe, ce qui est ou pas raciste, ce qui est ou pas un constitutif d’un harcèlement, etc.
Les communautés se regroupent autour de politiques, valeurs et cultures communes, mais n’ont pas forcément les mêmes que le voisin.
C’est ce qu’il se passe ici. Soit Journa a considéré que l’article du New York Times relayé était suffisamment étayé avec des avis de docteurs et chercheurs à propos des effets indésirables de certains traitements, soit Journa n’a pas agit en pensant que ce n’est pas son rôle de trancher une telle question et remettre en cause le New York Times.
D’autres personnes sur Infosec ont, elles, considéré que le contenu était transphobe et qu’il valait mieux bloquer l’instance si elle n’agissait pas pour empêcher la diffusion de contenus transphobes à l’avenir. Infosec a agit en fonction de ses propres utilisateurs, et ça ne regarde qu’eux (oui, je me répète mais c’est important).
Ça pose quand même un sacré problème de liberté d’expression, non ?
En fait, pas vraiment, pas beaucoup plus que tous les gens qui comme moi font le choix de ne jamais allumer la TV sur CNews.
Personne n’empêche les membres de Journa de s’exprimer, ou d’être entendu, ou même d’être relayé sur la très grande majorité des instances Mastodon.
Dans le schéma de tout à l’heure, le blocage est à la périphérie de l’instance Infosec et pas à la périphérie de l’instance Journa. Tant qu’Infosec n’est qu’un des très nombreux acteurs du réseau, ça ne pose pas de problème majeur.
Blocage d’une instance par une autre.
Les seuls pour qui il y aurait potentiellement un enjeu de liberté d’expression, ce sont les membres de l’instance d’Infosec.
Ahah ! Tu vois, tu le dis toi-même, il y a bien un problème pour eux !
Ça dépend. Si je participe à une association, qu’il y a une TV dans la salle de pause et qu’il a été décide que cette TV diffuserait Arte plutôt que CNews, est-ce une atteinte à la liberté d’expression parce que je ne peux pas y écouter les chroniqueurs de CNews ?
Probablement pas : Je peux encore écouter CNews chez moi, ou dans une autre association, ou même monter ma propre association qui aura des règles différentes. Cela ne commencera à être un problème que si ma capacité à aller voir ailleurs est limitée ou complexe, ou si on donne à l’association d’origine une autorité quelconque.
C’est exactement la même chose avec Infosec. Ses membres peuvent toujours aller lire Journa ailleurs avec un second compte, ou déménager leur compte principal sur une autre instance, ou même monter leur propre instance. Ajouter un second compte ou migrer ailleurs est facile, sans limite.
Non seulement personne ne bride l’expression des membres de Journa mais en plus personne ne limite la capacité à aller les lire facilement.
Pourtant tu disais toi-même que…
La question surgirait différemment si Infosec avait une situation de quasi-monopole, ou que toutes les instances bloquant Journa avaient en se regroupant une situation de quasi-monopole limitant de fait la capacité à accéder au contenu dont on parle.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Ce serait aussi un sujet pour un blocage litigieux réalisé de façon cachée. Ici l’administrateur d’Infosec a publié un billet sur le sujet et le fait même que j’en parle ici montre qu’on est loin de ce cas.
Ça pose au moins une question de démocratie interne d’Infosec
Pas à mon avis. Tout fonctionnement interne n’a pas forcément à être démocratique. C’est important pour un pays ou une collectivité territoriale parce qu’on ne choisit pas son pays d’origine et qu’on ne change pas facilement de pays ou de territoire.
La démocratie c’est « le pouvoir au peuple ». Sur Mastodon l’utilisateur a le pouvoir vu qu’il peut choisir à tout moment une instance avec des règles qui lui conviennent, sans avoir de conséquences négatives significatives.
C’est d’autant moins un sujet que le message de l’administrateur d’Infosec laisse entendre que ce sont des utilisateurs de l’instance qui l’ont fait agir et pas lui qui a pris la décision unilatéralement.
Mais alors il n’y a aucun problème ?
Il y a plein de problèmes, mais pas forcément des questions de liberté d’expression ou de démocratie, et pas forcément sur le cas Infosec – Journa.
Un premier problème est la transparence. Infosec a agi en transparence mais ce n’a pas toujours été lé cas de toutes les instances par le passé. Quand c’est transparent on fait nos choix, éventuellement on va voir ailleurs. Quand c’est caché ça veut dire manipuler l’information reçue et influencer des personnes sans qu’ils ne le sachent, et ça c’est déjà beaucoup plus litigieux.
La contrainte est un second problème. Ce ne semble pas le cas ici mais par le passé la menace de défédérer a été utilisée comme une pression pour forcer une autre communauté à changer ses propres règles et valeurs (« si tu ne bloques pas l’instance xxx alors on bloque ton instance aussi »). On est là dans une démarche où l’outil a été détourné pour devenir une arme plutôt qu’un bouclier.
Enfin, il y a un sujet si une instance ou un groupe d’instances peut avoir suffisamment de poids pour que ça devienne effectivement un sujet de liberté d’expression. C’est particulièrement le cas si on cumule avec le problème précédent. Là ça peut être aussi moche qu’un réseau centralisé, ou créer plusieurs sous-réseaux indépendants et qui ne communiquent pas entre eux.
Du coup le système de Mastodon est problématique ?
Oui, non, ça dépend de tes propres choix.
C’est juste qu’il n’y a pas de système parfait ni de façon universelle de positionner les équilibres entre les différents enjeux.
Le choix de Mastodon est un choix qui répond à des problèmes vus sur Twitter ou d’autres réseaux centralisés, qui ouvre d’autres possibilités et d’autres façons de penser les équilibres. C’est déjà pas mal.
Que peut-on améliorer ?
Inciter à plus de transparence à l’intérieur d’une instance, sur ce qui est bloqué globalement et pourquoi.
Refuser globalement les guerres de modération entre instances et les instances qui veulent contraindre les règles des autres (le « si tu ne bloques pas l’instance xxx alors on bloque ton instance aussi »)
S’assurer qu’aucune instance ne représente plus de 20% des utilisateurs actifs, et qu’un groupe d’instances ne devienne majoritaire au point de pouvoir devenir un problème.
Faire en sorte que jamais la procédure de déménagement de compte ne soit limitée, même en cas de blocage d’instance.
In-groups tend to be resistant to ideas that do not come from those within the group. […] Because they believe they’re in the best group but they still find themselves bored, they don’t appreciate the growth they could find just by switching to a new team.
On parle souvent des architectes dans leur tour d’ivoire mais pour moi l’effet principal n’est pas la déconnexion : C’est la croyance d’être supérieur aux autres au point de ne pas avoir à intégrer ce qui vient de l’extérieur, de ne pas avoir de choses à apprendre des autres, de ne pas vouloir se mêler aux autres.
C’est un comportement toxique pour l’équipe en question mais aussi pour celles autour. Le voyant rouge apparait dès qu’il y a sentiment de supériorité. Il est l’indicateur qu’on se voit en « nous vs les autres » plutôt qu’une large équipe pleine de collègues différents à laquelle on participe tous.
Ce n’est pas toujours facile mais la seule solution que je connais c’est de faire exploser l’équipe qui se sent supérieure pour la répartir dans toutes les autres. Il y aura des départs mais je n’ai pas vu d’alternatives fonctionner quand on en est arrivé là.
When they go too far, this identity is used to make the team feel superior to the rest of the company
As a manager, be careful about focusing on your teams to the exclusion of the wider group
Tout ça est aussi vrai pour le département tech par rapport au reste de l’entreprise ou du produit. Ça empêche la collaboration, de considérer les autres personnes et leurs propres connaissances, leur propre point de vue, comme des éléments de valeur permettant d’enrichir l’ensemble de l’entreprise.
In-group teams tend to be very fragile to the loss of their leader. When you hire a manager who builds a clique, that clique is likely to dissolve and leave the company if the manager leaves the company
Et votre rôle en tant que leader ou manager, c’est d’un jour devenir inutile, que l’équipe fonctionne sans vous. Si l’équipe prend la direction contraire, il y a une action immédiate à prendre.
Ça fait longtemps que je veux emmener le fils de 10 ans en rando à vélo. On avait fait un petit test avec un aller retour entre Lyon et la grotte de La Balme avec une nuit de camping cet été. Il était temps de transformer un peu.
Nous voilà, deux familles, 3 adultes et 4 enfants entre 7 et 12 ans, à descendre de Chalon-sur-Saone à Lyon en trois jours.
Départ en train
Petit trajet d’une demie-heure en ville de nuit pour rejoindre la gare Part Dieu et y attendre le TER.
Prévoir une bonne demie-heure d’avance parce qu’une fois le train annoncé c’est la course. Deux places de vélo par voiture dans les premières et les dernières voitures. À 7 vélos nous sommes entrés dans les deux voitures de queue en forçant un peu mais il vaut mieux être dans les premiers. Même mi-novembre à 9h du matin, c’est pris d’assaut et ce serait dommage de rester sur le quai. Partir plus tôt aurait été une bonne idée mais le 7h était complet quand nous nous avons voulu réserver.
À noter que certains TER Bourgogne ont une réservation vélo obligatoire. Elle ne peut pas être prise depuis SCNF Connect (ce serait trop simple) et doit être prise directement dans la section « voyager avec son vélo » du TER Bourgogne.
Tous les trains ne sont pas à réservation vélo mais ça n’a pas empêché le contrôleur de nous le demander alors que notre train n’y était pas soumis. Si le votre y est soumis ou qu’il est un peu chargé, on vous le demandera forcément. Notez que la réservation demande une procédure assez incompréhensible donc lisez bien tout le texte en bas de la page concernée.
Arrivée à Chalon-sur-Saone à 10h40, on a du partir vers 11h seulement et handicaper une bonne partie de la journée.
Point météo
La température de 10° est plutôt clémente pour mi-novembre mais nous aurons un temps humide et brumeux quasiment tout le trajet. L’humidité s’infiltre assez bien et les haltes aux cafés après le pic-nique du midi n’étaient pas malvenues.
Le petit a bien tenu avec un petit tour de cou en tissu simple, un tshirt thermique damart, une grosse polaire, et sur la seconde moitié un petit pull fin en couche intermédiaire. Les gants vélo hiver ont été trouvé au dernier moment mais ils étaient indispensables (attention, les gants Décathlon enfant taillent vraiment vraiment petit au niveau largeur).
De mon côté ça a été un peu plus difficile. J’avais un tour de cou en tissu simple, un sous-vêtement thermique vélo, un tshirt technique intermédiaire, généralement un petit pull fin en merinos sur la couche intermédiaire, une polaire respirante au-dessus, et une paire de gants vélo hiver. Peut-être parce que l’effort était faible mais dans l’ensemble l’humidité m’a fait ressentir le froid.
J’ai bien tenté d’ajouter le kway plusieurs fois mais la fois où je l’ai gardé trop longtemps il a fini trempé à l’intérieur. Peut-être qu’une vraie veste n’aurait pas été de trop.
Le trajet
Le trajet théorique c’est essentiellement de la piste protégée de Chalon jusque Lyon, avec quelques passages de route acceptables. Le problème c’est que la pratique diffère parfois significativement de la théorie.
Le second jour nous avons enchaîné les coupures de voie verte à cause de travaux, et donc les détours par la route ou par des voies champêtres.
On s’en sort, et peut-être que tout ça était indiqué sur un site web quelconque, mais sur place à vélo c’est vraiment mal foutu. Et surtout, il est peu probable qu’on aurait traité le réseau routier de la façon dont on a traité le chemin cyclable. On a des progrès à faire en France sur la façon dont on considère les voies vélo.
J’imagine que les travaux se font la mauvaise saison pour libérer les pistes en été et que tout ça ne serait pas arrivé entre juin et août.
Le trajet en novembre s’est donc révélé plus long, pénible voire dangereux quand on passe sur des départementales ou nationales, et vraiment pas top dans les champs en novembre. Le tunnel du bois clair fermé, nous avons même du monter par le petit col.
La nuit tombe avant 17h30 et nous voilà à faire plusieurs heures de nuit tous les soirs à cause des détours. Le second jours nous avons pataugé dans des chemins boueux plus d’une heure de nuit avec les enfants, les vélos qui n’avancent plus tellement ils patinent ou quand la boue bloque les roues.
Le dernier jour, pour éviter le stabilisé plein de flaques et de nids de poule, nous voilà sur le réseau routier. C’est à l’entrée de Lyon que j’ai quand même croisé l’infrastructure vélo la plus dangereuse du trajet : Une piste bidirectionnelle qui passe de droite à gauche d’une nationale, en traversant sans feu ni signalisation, à un endroit où les voitures sortent de l’autoroute à toute allure. Je ne sais pas s’il y a eu des morts mais il y en aura.
J’insiste toutefois, en été ça aurait probablement été du protégé du début à la fin, sans difficultés (et les extras auraient été moins pénibles au soleil qu’en pleine nuit).
Les haltes
Nous avons eu les haltes au café après le pic-nique du midi, le restaurant le soir qui lui aussi permet de reprendre des forces, et la nuit en dur, une fois dans des dortoirs privés à Cluny, une fois chez l’habitant à Montmerle.
Notre hôte du second jour est même venu chercher les enfants en remorque pour les 10 derniers kilomètres à 21 heures après un long parcours de nuit et dans la boue. Grâce lui soit rendue.
Là aussi, en été je suppose que le camping aurait été une solution plus facile. Il faut juste ajouter la tente, les duvets, les matelas et le matériel de cuisine en plus sur les sacoches.
L’effort, les enfants
Entre 160 et 175 km au total suivant d’où on part dans Lyon, ça fait quand même dans les 55 km par jour. Ça se fait mais en novembre il n’en fallait je pense pas plus pour les enfants.
Il reste qu’entre 7 et 12 ans, il y en a toujours un pour dire qu’il n’en peut plus, qu’il veut arrêter le vélo, ou pas mettre un gant, une veste, etc. … chacun à tour de rôle.
L’été la journée plus longue aurait permis plus de pauses sans déborder sur la nuit et peut-être de mieux répartir l’effort.
Pour être complet toutefois, j’ai retiré dès le premier jour la seule sacoche de mon fils. 2 kg quand on manque d’entrainement et qu’on peine dans les montées, même si le vrai problème c’est qu’il ne sait pas encore bien gérer ses passages de vitesses, ça reste 2 kg.
Les vélos
Honnêtement, tant que ça roule, ça va bien. On avait deux vélos de trekking, un gravel, un route, deux vtt, un vélo d’enfant, et tout a tenu.
Sur le vélo de mon fils le porte-bagage n’était pas fixé avec assez de force et est parti en vrac lors du passage dans les champs le second jour. Un réglage de la selle de quelques centimètres vers l’arrière a aussi totalement fait disparaitre son « j’ai mal aux fesses » (si j’avais su plus tôt…).
De mon côté je ne regrette pas le VSF trekking, la courroie, la dynamo (surtout avec les parties de nuit, les moyeux dynamo me semblent encore plus indispensables qu’avant). Je suis toujours mitigé sur l’Alfine 11 pour les vitesses (ma seconde glisse régulièrement) mais le Rohloff est hors de prix pour mon usage.
Le chargement
Le vrai poids ce sont les antivols. Pour le reste (en comptant ce qu’on a sur nous) :
Vêtements : 1 pantalon + 1 rechange, 1 sweat ou pull fin, 1 polaire, 1 tshirt thermique, kway ou veste imperméable, sous-vêtements, pyjama, serviette de bain, trousse de toilette, lunettes de soleil, bonnet ou sous-casque hiver, gants de vélo hiver, tour de cou léger.
Matériel : Chambre à air de rechange, mouchoirs, antivols, gilets réfléchissants, gourdes, lumières avant et arrière bien rechargées et câbles de recharge, chargeur de téléphone et câble, kit rustine, multitool, constat d’accident, stylo, pompe vélo, sac poubelles, attaches diverses (rouleau de scratch), pharmacie, écouteurs pour de la musique, support pour le téléphone sur le guidon.
Qui n’a pas servi mais que je ne regrette pas d’avoir amené : Assiette et vaisselle plastique, livre pour les pauses, paire de gants vélo légers, jeu de carte pour les enfants, lunettes de soleil, batterie de voyage, pantalons de pluie vélo.
Je note d’ailleurs que j’aurais bien aimé mais je n’ai pas pu recharger les lumières de mon fils sur la batterie de voyage. Ça ne tire pas assez de courant et la batterie coupe après quelques minutes.
J’aurais bien troqué les Kway contre des vestes plus techniques et respirantes, et trouvé un moyen d’avoir moi une couche intermédiaire plus chaude.
Je n’étais pas celui qui guide, sinon un gps vélo qui tient la journée n’aurait pas été de trop pour suivre la trace.
En été j’aurais pu alléger les vêtements mais le camping m’aurait fait ajouter la tente, le duvet, le matelas, une lampe torche ou frontale, une paire de tongs, un réchaud et du matériel de cuisine, de quoi nétoyer la vaisselle.
Je trouve toujours ça très dur de mesurer la santé des équipes de développement avec des indicateurs chiffrés. Il y a bien plus de moyen de mal interpréter et mal utiliser ces indicateurs que de manière de bien le faire.
Je ne suis pas en train de promouvoir l’absence de chiffre, mais mon indicateur premier reste le jugement subjectif du manager qui travaille avec l’équipe. L’indicateur n’est là qu’éventuellement pour l’alerter si jamais il n’a pas vu quelque chose.
La fréquence de déploiement me semble un bon indicateur à mesurer, car proche de l’utilisateur final. Il reste que parfois ça peut augmenter et être mauvais signe (plein de correctifs) ou diminuer et être bon signe.
Dans tous les cas, je propose de ne jamais lier ces indicateurs à un système de récompense ou d’évaluation. C’est le meilleur moyen de se retrouver à faire un effet cobra. De manière générale, la fixation d’objectifs par les indicateurs me parait assez nocive, particulièrement dans les métiers de réflexion.
Une façon de faire ça, c’est déjà de ne faire que des mesures collectives, pas de mesures individuelles.
Frequency of Code Check-ins
J’ai plus de mal à voir cette mesure là. Si l’idée est d’être en déploiement continu, sur des changements les plus petits possibles, un déploiement et un check-in c’est quasiment la même chose.
Frequency of Incidents
Mesurer les incidents parait une évidence mais j’ai un nombre absolu bien trop faible pour en tirer quoi que ce soit. Si j’ai trois incidents cette semaine, est-ce un coup de pas de chance ? que j’ai plus d’ingénieurs sur le pont ? qu’on a livré des choses majeures dernièrement ? qu’ils s’attachent aux sujets de fond plutôt qu’à des travaux simples en surface ?
Ça se mesure, mais ça se décompte sur plusieurs mois donc ça n’est pas super utile pour réagir si la performance s’effondre.
Assuming that the job at this level becomes essentially nontechnical is a mistake.
Je ne sais toujours pas où me situer.
Quelque part, ce que je fais demande de la connaissance et compétence technique. Il y a une part de légitimité auprès des équipes mais aussi de savoir ce que les choses veulent dire, comprendre les problèmes, y avoir été confronté, pouvoir aider à les résoudre, soupeser les enjeux…
Je ne comprends pas ces étudiants de grandes écoles qu’on place trop tôt en situation de direction déconnectés d’une réalité qu’ils n’ont jamais connu.
J’ai besoin de solides compétences techniques, de pouvoir prendre le poste des différents membres de l’équipe, mais mon job est lui assez peu technique. Mon job c’est de l’humain, du pilotage, de la progression personnelle, de la stratégie, de l’administratif, et plein de trucs mais le code et la technique n’en sont pas des éléments importants.
But to create this environment, she sometimes must say no. She must say no to the team. She must say no to her peers. She must even say no to her boss.
Ce chapitre me rappelle les livres d’aide aux parents. Il faut savoir dire non, mais le faire d’une façon qu’il soit compris et partagé, voire avec un « oui à condition que […] ». En remplaçant « équipe » par « famille », on pourrait vraiment échanger les livres.
Ce ressenti mis à part, dire non est effectivement toujours difficile. C’est une limite qu’on pose et une autorité qu’on impose. Plus je dis non, plus je tue l’initiative et prends le risque qu’on me propose moins.
Parfois c’est pénible, surtout pour les managers débutants.
« Yes, we can do that project, and all we will need to do is delay the start of this other project that is currently on the roadmap. »
J’aime bien cette façon de faire, le « oui à condition que […] ». L’auteure le voit comme un artifice.
Moi je le vois comme une façon de ne pas discuter les faits (on ne peut pas tout faire) et de rediriger la conversation vers les choix stratégiques plutôt que vers un classique « comment peut-on faire pour faire travailler plus ».
C’est là que les conversations intéressantes commencent. Parfois on se rend compte qu’il faut dégager la table et lever des contraintes ou des évidences qui n’en sont pas.
D’autres fois ça permet d’aligner les membres de l’équipe parce que le non dit c’est le choix stratégique en amont. Quand il y a une frustration de ne pas pouvoir réécrire telle ou telle partie de code, en réalité c’est d’abord qu’il n’y a pas d’alignement sur quels sont les besoins aujourd’hui de l’entreprise, et quelles sont ses priorités stratégiques. Une fois qu’on partage la même vision, on fait très souvent les mêmes choix.
“Help me say yes” means you ask questions and dig in on the elements that seem so questionable to you. Often, this line of questioning helps people come to the realization themselves that their plan isn’t a good idea, but sometimes they’ll surprise you with their line of thinking.
C’est finalement une dérivée de la précédente mais c’est celle que j’emploie plus avec mes managers. L’objectif c’est leur donner les enjeux et m’assurer qu’ils feront eux mêmes les bons choix par la suite.
Je suis aussi alignée avec l’auteure : C’est aussi permettre à quelqu’un de montrer que c’est lui qui a raison au final, que lui a intégré un enjeu de plus que nous, ou une idée qui n’avait pas été pensée jusqu’alors.
You won’t have the luxury to carefully investigate and analyze every decision, so practice getting comfortable with the quick no (and the quick yes!) for low-risk, low-impact decisions.
C’est la fin de section qui me gêne.
Si c’est sans risque, sans impact, ne serait-il pas mieux de ne simplement pas faire de validation et laisser les équipes faire leurs propres choix ?
C’est déjà vrai plus globalement. Les deux techniques plus haut sont une façon de refaire le chemin ensemble pour arriver aux mêmes conclusions. Dans une certaine mesure je suis là pour coacher et faire en sorte que les personnes prennent les bonnes décisions, pas pour les prendre moi.
Si c’est un petit impact et un petit risque, plus qu’être confortable à dire oui ou non rapidement, j’ai plus intérêt à ne pas choisir moi et laisser faire les concernés.
A friend of mine recently became a director of engineering, and she had to start having an assistant order her lunch because she discovered that she would forget to eat — and had no energy to decide what to eat when she realized she needed food.
Sans en arriver à cet extrême, qui n’est évidemment sain ni pour la directrice ni pour l’organisation, je me pose toujours la question de l’assistant — ou du bras droit, suivant comment on l’appelle.
Il était fréquent dans les anciennes organisations d’avoir des assistants et des secrétaires. C’est une vision qu’on considère souvent dépassée dans les nouvelles organisations qui se veulent très à plat. Je m’interroge encore du pourquoi.
Sans bras droit, je me retrouve à faire des tâches à peu de valeur ajoutée. Je peux déléguer mais ce sont des tâches qui n’entrent pas forcément dans le périmètre de mes managers qui ont leurs propres missions, ou qui ne sont pas valorisantes pour eux non plus.
As tasks come at you, ask yourself: do I need to be the person who completes this work?
Mon problème, encore non résolu est plutôt le « à qui déléguer cette tâche ». Si c’est une tâche complexe et longue, je n’ai personne avec assez de liberté pour le sortir de ses autres missions. Si ce sont des tâches à vraiment très faible valeur ajoutée, c’est difficile de les rebalancer à mes leads d’équipe, surtout si la transmettre prend déjà du temps.
Ça fait daté mais cette disparition des secrétaires et des assistants me semble globalement une erreur.
This is also why I strongly advise you maintain your practice of regular, reliable 1–1 meetings with everyone who reports directly to you.
Je fais un peu de coaching et je discute avec d’autres directeurs techniques ou managers. Je suis toujours étonné de voir à quel point on considère les 1–1 comme une contrainte qu’on veut diminuer le plus possible.
Faites vos 1–1 toutes les semaines, même si ça ne dure que 5 ou 10 minutes. L’espace est là, il servira le jour où il y en aura besoin. Il vous permettra aussi de détecter des choses qui ne se verraient pas sinon.
Il nous arrive d’en annuler un de temps en temps, exceptionnellement deux de suite, mais je prends généralement au moins 40 minutes par semaine à mon CEO pour discuter de ce que je fais et de ce que je ne fais pas.
Patrimoine net : C’est à dire une fois déduis les emprunts privés et professionnels. Si vous achetez une voiture en la payant à moitié à crédit, elle ne comptera au départ qu’à moitié dans votre patrimoine.
Médiane : C’est le point d’équilibre où la moitié des personnes a plus et la moitié des personnes a moins. La médiane diffère de la moyenne par cette blague « si un milliardaire entre dans un bar, en moyenne tous les présents sont multimillionnaires ». La médiane ne change pas, elle.
Ménage : C’est le foyer, adultes et enfants. L’INSEE ne donne que la statistique par ménage, pas par individu. Comme une majorité de ménages comporte au moins deux adultes, le patrimoine individuel est forcément significativement inférieur
Dit autrement : Si ton patrimoine net total dépasse 120 000 € — épargne, voiture et habitation inclus — tu détiens plus que la moitié de la population.
« Oui mais Éric, tu triches, ça varie avec le temps. C’est différent pour les retraités. »
Oui, forcément, mais c’est le jeu de la médiane. Si tu es riche par rapport aux autres, tu l’es, peu importe que ce soit à cause de l’âge ou d’autres facteurs.
Toutefois, même ainsi, à l’âge où le patrimoine net est le plus important (entre 60 à 69 ans), la médiane reste inférieure à 200 000 €.
Si ton patrimoine net total est supérieur à ça, tu détiens plus que la moitié de la population au moment où ils seront le plus riches de leur vie.
« Oui mais bon, les prix de l’immobilier s’envolent. Ils font x4 en quelques décennies. C’est quand même facile de se retrouver à détenir une maison qui vaut 500 000 € voire 1 000 000 €.
La limite de patrimoine net total du 9ème décile est de moins de 550 000 €.
Dit autrement, si ton patrimoine net est d’au moins cette somme, tu fais partie des 10 % les plus riches. On est très loin du cas courant.
On peut même aller plus loin. La limite du patrimoine net total du 9ème décile à l’âge où le patrimoine est le plus important est de 627 000 €.
Au-delà, tu es au-dessus de ce que les 10 % les plus riches détiendront au moment le plus riche de leur vie.
« À Paris c’est tout le monde ! Il faut bien se loger »
À Paris le patrimoine net médian est nettement plus faible que dans le reste de la France (84 000 € vs 117 000 €). Ce sont juste les 10 % les plus riches qui s’envolent haut, pas la majorité des gens.
Même là, la limite du 9ème décile est à 759 000 €. Les patrimoines à 1 000 000 € sont élevés même parmi les 10 % les plus riches à Paris.
Désolé de la redite pour ceux qui savent mais j’ai encore croisé une vidéo d’un cycliste avec bien une centaine de « oui mais tu as grillé le feu ».
Il y a parfois un petit panneau triangulaire inversé au feu rouge avec dedans un vélo jaune et une flèche de direction.
Attention, il est vraiment petit.
Il autorise les vélos à passer au feu rouge et a le considérer comme un céder le passage.
Le code de ce panneau est le M12, aussi appelé « céder le passage cycliste ».
Si vous pensez qu’un cycliste a grillé le feu, regardez bien. Il est fort possible qu’en fait il soit passé tout a fait légitimement, grâce à ce petit panneau.
Le passage du feu rouge est autorisé dans la ou les directions indiquées par les flèches jaunes du panneau.
Le plus fréquent permet de tourner à droite mais toutes les variantes existent, y compris qui autorisent toutes les directions.
C’est la mairie qui peut poser ces panneaux, en fonction de la visibilité, de la circulation, et de la situation eu carrefour.
Ils facilitent la circulation à vélo mis c’est aussi une question de sécurité. S’arrêter au feu rouge est parfois plus dangereux que de passer.