Auteur/autrice : Éric

  • La ferme­ture de MegaU­pload du point de vue d’un four­nis­seur d’ac­cès

    Je ne les reco­pie pas ici parce que ça revien­drait à vider l’ar­ticle origi­nal, mais la ferme­ture de MegaU­pload du point de vue d’un four­nis­seur d’ac­cès, c’est assez impres­sion­nant.

    J’ai entendu des chiffres comme 30% du trafic aux meilleures heures pour la France, ou 4% du trafic mondial. Ce qui est certain c’est que sur ces graphiques l’ef­fet est net : les courbes sont stop­pées d’un coup alors qu’elles sont en pleine augmen­ta­tion.

    Profi­tez-en, pendant un moment vous aurez de la bande passante. Ça ne durera pas, les échanges repren­dront forcé­ment, proba­ble­ment avec des systèmes décen­tra­li­sés et chif­frés, donc occu­pant encore plus le réseau qu’a­vant chez les FAI.

    L’ef­fet peut aussi se voir sur le cours de l’ac­tion de Cogent, l’opé­ra­teur de tran­sit de Megau­pload.

  • Quelle liseuse ache­ter pour le livre numé­rique ?

    C’est une ques­tion à laquelle je n’aime pas répondre mais on me la pose trop souvent alors autant que je puisse poin­ter quelque part pour la réponse :

    Si vous voulez ache­ter de quoi lire du livre numé­rique :

    • Évitez Kindle si vous affec­tion­nez les modèles ouverts, si vous voulez faci­le­ment pouvoir ache­ter vos livres n’im­porte où (et pas que chez Amazon), ou si vous voulez lire faci­le­ment vos livres n’im­porte où (et pas que dans les appli­ca­tions Amazon)

    Dans l’ordre :

    1. Sony PRS-T1 ou Cybook Odys­sey. Le premier est plus abouti au niveau logi­ciel mais plus cher et sans boutique inté­grée (il oblige à passer par le PC). Le second souffre encore un peu de sa jeunesse mais les mises à jours sont régu­lières. Tout dépend si vous souhai­tez voulez du concret ou si vous pariez sur l’ave­nir.
      Pour le Cybook Odys­sey la version Virgin est moins chère que la version Bookeen mais elle ne permet pas d’uti­li­ser la couver­ture du livre quand l’ap­pa­reil est en veille (ce n’est rien mais c’est agréable).
    2. Si l’ac­cès au cata­logue anglais dans la liseuse est impor­tant pour vous (par oppo­si­tion à aller ache­ter sur le web pour trans­fé­rer ensuite) ou si vous deman­dez la garan­tie d’une grande enseigne, alors il vous reste le Kobo/Fnac

    Je ne conseille­rai rien d’autre à l’heure actuelle (Oyo, marques premiers prix, etc.). J’en­tends toute­fois du bien de l’an­cien modèle de Sony, mais que vous risquez de ne plus trou­ver sur le marché.

    Je décon­seille les tablettes LCD (à rétroé­clai­rage, type ipad, android) si vous voulez faire des lectures longues (lire des livres sur plus de 20 ou 30 minutes d’af­fi­lée), si vous souhai­tez lire en dépla­ce­ment (métro, bus, parc ou banc en exté­rieur), ou si vous avez tendance à vous lais­ser distraire trop faci­le­ment (je lis mais je véri­fie mes mails en même temps, puis un coup de twit­ter, fina­le­ment un peu d’An­gry Bird).

  • Empê­cher les crimes et renon­cer à la démo­cra­tie ?

    Si le titre est un peu sensa­tion­nel, la réflexion qui est derrière est plus que perti­nente et révé­la­trice de nos dérives actuelles : Empê­cher les crimes et renon­cer à la démo­cra­tie ? 

    Fina­le­ment jusqu’où souhai­tons-nous aller pour éviter les risques et parti­cu­liè­re­ment la réci­dive si décriée ?

    Empri­son­ner des coupables un peu plus long­temps ? beau­coup plus long­temps ? Et si cet empri­son­ne­ment est dispro­por­tionné par rapport à l’acte ? Et si cela implique de lais­ser en prison ceux qui ont changé et seraient réin­té­grables dans la société ? Et si cela implique de rendre irré­cu­pé­rables ceux qui se seraient réin­té­grés si on les avaient libéré au bon moment ?

    Et pour aller plus loin, et si ça implique d’em­pri­son­ner des gens pour ce qu’ils pour­raient commettre « si » ? Et pourquoi ne lais­se­rions-nous pas en prison plus long­temps les auteurs d’agres­sion sexuelle au cas où ils tour­ne­raient violeurs, les auteurs d’agres­sion au cas où ils tour­ne­raient assas­sins ? Et fina­le­ment les enfants qui se battent cas ils risque­raient de deve­nir agres­seurs.

    Il n’y a pas de fin si ce n’est la mesure et la propor­tion­na­lité. Malheu­reu­se­ment cette propor­tion­na­lité implique d’avoir un risque non nul, donc des fois des échecs. La propor­tion­na­lité implique aussi d’avoir un juge­ment, qui forcé­ment n’est pas une prédic­tion exacte. En voulant un risque nul, nous irons forcé­ment dans l’ex­cès, qui risque de faire plus de mal qu’il n’en évitera.

    Il reste juste à déter­mi­ner si éviter un risque à des « inno­cents » vaut d’être dispro­por­tionné avec des « coupables ». Ah… si la vie était si binai­res…

  • Revea­led: US spy opera­tion that mani­pu­lates social media

    Conti­nuons à nous faire peur. Revea­led: US spy opera­tion that mani­pu­lates social media

    Mili­ta­ry’s ‘sock puppet’ soft­ware creates fake online iden­ti­ties to spread pro-Ameri­can propa­ganda

    Même si l’in­for­ma­tion n’est pas neuve et que c’est su depuis long­temps, la récur­rence du sujet me fait de plus en plus peur.

    Orwell, vrai­ment, tu étais un petit joueur. Ou alors c’est simple­ment que nous avons dépassé 1984 depuis main­te­nant déjà 28 ans… et nous avons fait du chemin entre temps.

  • Eric Schmidt : « Inter­net tel que nous le connais­sons est menacé »

    Je ne sais que dire sur SOPA telle­ment le sujet est vaste et les risques sont verti­gi­neux. Le choix de l’ar­ticle pour vous aler­ter est proba­ble­ment mauvais. Le choix de Google pour porter l’ar­gu­men­taire est proba­ble­ment malheu­reux.

    Pour autant le titre est le bon et pour une fois je vous encou­rage à écou­ter Éric Schmidt : « Inter­net tel que nous le connais­sons est menacé »

  • La dyslexie : trois symp­tômes, une seule cause

    Nous aurions enfin avancé sur la dyslexie : trois symp­tômes, une seule cause. Je ne sais pas si cela aura une quel­conque issue cura­tive ou pallia­tive, mais je trouve formi­dable ces avan­cées dans la connais­sance de notre cerveau et de la façon donc nous perce­vons l’ex­té­rieur.

    Si comme moi vous avez une dyslexie légère, ou lourde, ça ne chan­gera rien à votre vie mais cela ne manquera pas de vous inté­res­ser.

  • Éléva­tion au domaine public

    Merci à Karl, je ne sais plus si c’est de lui ou s’il n’a fait que trans­mettre la pensée, mais j’adhère à la formu­la­tion :

    Une œuvre ne tombe pas dans le domaine public, elle s’y élève.

    Parfois le choix des termes a de fortes conno­ta­tions. C’est ainsi qu’on fait passer des idées.

  • Hervé Gaymard et le coup de l’épou­van­tail

    Lionel Maurel nous fait un rappel de bon sens : Au moins en France, le domaine public est le régime géné­ral, et le mono­pole du droit d’au­teur en est une excep­tion concé­dée tempo­rai­re­ment. Ceux qui voient dans le domaine public une excep­tion du droit d’au­teur – ou pire, une néga­tion du droit d’au­teur – s’ou­blient lour­de­ment.

    Hervé Gaymard et le coup de l’épou­van­tail, c’est faire croire qu’u­ti­li­ser gratui­te­ment des conte­nus orphe­lins dont personne n’a pu retrou­ver les ayants droits après 10 ans de recherche serait une néga­tion du droit d’au­teur.

    En même temps, quand on ne sait retrou­ver les ayants droits, c’est peut être aussi l’au­teur qu’on ne sait pas retrou­ver. Dans ce cas, comment gérer le droit d’au­teur et la limite du « vie de l’au­teur + 70 ans » ? Une gestion pour pouvoir décré­ter l’usage d’une œuvre orphe­line comme gratuite au bout d’un certain temps est indis­pen­sable. La seule alter­na­tive serait d’ac­cep­ter un mono­pole d’au­teur impres­crip­tible, et la fin du domaine public pour certaines œuvres.

    Dans les textes légis­la­tifs à venir il y a du bon et du moins bon. Dans le moins bon, il y a un droit d’au­teur qui se trans­forme tout douce­ment en droit de l’édi­teur, en donnant aux éditeurs un droit d’ex­ploi­ta­tion qu’ils n’avaient pas, et en préju­geant l’ac­cep­ta­tion de l’au­teur. On arrive même à deman­der à l’au­teur de prou­ver que l’édi­teur ne détient aucun droit numé­rique s’il souhaite sortir du système. Je met au défi mon public de choi­sir au hasard un éditeur et que cet éditeur n’a aucun droit numé­rique sur leur dernier commen­taire fait sur le web. Bonne chance.

  • Linky : le comp­teur élec­trique commu­ni­cant qui étale votre vie privée

    Certains avaient déjà aver­tit : Linky, le comp­teur élec­trique commu­ni­cant étale votre vie privée. L’ar­gu­ment de l’équi­li­brage des réseaux, béné­fice annoncé de cet outil, semble en effet assez fumeux. En réalité les avan­tages se situent surtout au niveau de l’au­to­ma­ti­sa­tion pour la trans­mis­sion d’in­for­ma­tions. Les trans­mis­sions en temps réel pour équi­li­brer le réseau semblent assez douteuses vu le volume à trai­ter pour en tirer une infor­ma­tion à pas si forte valeur ajou­tée que ça.

    Par contre les risques sur la vie privée se véri­fient, eux. Un groupe alle­mand bien connu a prouvé que ces risques sont bien réels. Chaque appa­reil a une signa­ture parti­cu­lière qui peut être repé­rée par le comp­teur, un cycle connu, une consom­ma­tion prédic­tible. Au final il est possible de reti­rer toutes les consom­ma­tions connues pour isoler la télé­vi­sion et faire coïn­ci­der les varia­tions de puis­sance du LCD avec la chaîne en cours d’écoute. Oui, si vrai­ment EDF vous ciblait et mettait en œuvre les moyens adéquats, ils pour­raient savoir si vous regar­dez TF1 au moment de leur publi­cité. Ce n’est pas là de la science fiction, une démo a été faite.

    C’est encore pire puisque les données trans­mises ne sont pas cryp­tées. On peut mentir, ou écou­ter.

    Plus que jamais, nous pouvons affir­mer que l’au­teur de 1984 avait une imagi­na­tion sacré­ment pauvre.