Auteur/autrice : Éric

  • La veille, ce tableau était encore dans le domaine public

    Pour complé­ter le lien précé­dent sur l’af­fai­blis­se­ment du domaine public, entrons encore plus dans un monde formi­dable :

    La veille, ce tableau était encore dans le domaine public [aujourd’­hui il ne l’est plus]

    Alors certes, on peut juger qu’il y a eu un travail d’au­teur et donc qu’il mérite d’être protégé en tant que tel (même si pour moi la restau­ra­tion c’est une exécu­tion qui peut être excep­tion­nelle dans le travail et la réali­sa­tion, mais qui par prin­cipe n’est pas origi­nale et donc ne devrait pas être soumise au droit d’au­teur).

    Main­te­nant, si toute réuti­li­sa­tion implique de refaire courir un droit d’au­teur, fina­le­ment le domaine public devient figé et empri­sonné. Tout ce qui en est fait va le limi­ter encore plus, mettre des barrières quant aux utili­sa­tions qui pour­raient en être faites par les suivants, et inter­dire toute élabo­ra­tion d’une culture commune.

    Culture figée dans notre passé, est-ce cela notre futur ?

    C’est valable pour un tableau restauré mais on en parle aussi sur des livres qui ne sont plus sous mono­pole d’au­teur mais dont la numé­ri­sa­tion ou la repu­bli­ca­tion tente de refaire courir des droits. Pour pouvoir réuti­li­ser l’œuvre il faut alors retrou­ver une édition origi­nale car toute repu­bli­ca­tion implique de nouveaux droits et une inter­dic­tion par défaut. On peut aussi proté­ger les inter­pré­ta­tions musi­cales, et si un passage est accen­tué sur une inter­pré­ta­tion d’une vieille musique, plus personne n’a le droit de le rejouer avec cette même accen­tua­tion.

    Plus français, on en vient à inter­dire la photo­gra­phie de certains monu­ments en ce qu’ils ont été repeints ou éclai­rés, et que ce travail tombe­rait sous droit d’au­teur. Sauf à ne pas photo­gra­phier de nuit ou enle­ver subrep­ti­ce­ment toute pein­ture, le monu­ment vient de simple­ment être mono­po­lisé une seconde fois.

    Tout ce qui est suscep­tible d’être mani­pulé ou travaillé est en fait sensible à ce système de renou­vel­le­ment des droits d’au­teur. C’est sans quand il y a un travail origi­nal en lui même, mais plus que dange­reux dans notre capa­cité à profi­ter publique­ment et cultu­rel­le­ment ce cette éléva­tion de l’œuvre hors du mono­pole de l’au­teur.

    Plus qu’une culture figée, c’est la réap­pro­pria­tion privée d’un bien public.

    Il est vrai­ment temps de faire du ménage dans le droit d’au­teur et le copy­right pour mieux proté­ger l’œuvre et l’au­teur dans ce qu’ils ont d’ori­gi­nal et afin de permettre le finan­ce­ment de la créa­tion, mais aussi pour mieux proté­ger le domaine public et auto­ri­ser tous les usages qui ne mettent pas en péril les auteurs et les créa­tions d’ori­gine. Nous ne pouvons pas conti­nuer ainsi.

  • L’af­fai­blis­se­ment progres­sif du domaine public, en un schéma

    Le droit d’au­teur est étendu année après année. On peut voir ça en posi­tif, mais ça implique aussi l’af­fai­blis­se­ment progres­sif du domaine public. En un schéma, Nume­rama montre clai­re­ment l’ex­cès dans lequel nous sommes arri­vés.

    Sérieu­se­ment, un droit patri­mo­nial 70 ans après la mort de l’au­teur ? Cela fait un monde. Pour une œuvre faite dans la première moitié de notre vie, cela veut dire près ou plus d’un siècle avant qu’elle arrive dans le domaine public.

    Dire qu’au départ la société parlait d’une protec­tion de 10 ou 20 ans après la publi­ca­tion… Main­te­nant nous parlons dans certains milieux de peut être étendre encore de 20 ans – pour arri­ver à 90 ans après la mort de l’au­teur – à cause de certaines œuvres encore commer­cia­le­ment exploi­tables qui tombent peu à peu hors du mono­pole des ayants droits.

    N’ou­blions pas, le mono­pole de l’au­teur est une excep­tion tempo­raire accor­dée à l’au­teur. La règle est bien la libre circu­la­tion de l’œuvre. La capa­cité d’ex­ploi­ter commer­cia­le­ment une œuvre n’est pas un motif pour étendre la durée des droits patri­mo­niaux, au contraire : Ce qu’on nomme domaine public n’est pas là que pour récol­ter les œuvres dont plus personne ne veut. Le domaine public est là pour le bien commun, ce n’est pas une poubelle ou une oubliette.

    Combien de comp­tines ou de fables qui sont de fait dans notre culture au jour le jour ont moins de 100 ou 130 ans ? Où est la légi­ti­mité du mono­pole et donc de la restric­tion de diffu­sion opérée par l’hé­ri­tage du droit patri­mo­nial par le fils du neveu de l’au­teur ?  Que lais­sons nous comme monde à nos enfants ou à nous-même ?

  • Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

    « We are not evil » qu’ils disent. Moi je veux bien les croire mais visi­ble­ment ils se sont fait prendre à piller des annuaires avec des pratiques commer­ciales malhon­nêtes. Bon, ils se sont excu­sés mais déjà on peut reti­rer la médaille du cheva­lier blanc (et ça fait une belle jambe à la victime).

    Visi­ble­ment il y a des dégats simi­laires sur OpenS­treetMap, qui durent depuis long­temps, via les mêmes adresses IP. On parle de mani­pu­la­tions volon­tai­re­ment malveillantes, de vanda­lisme : Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap.

    En mettant les deux bout à bout, on peut au moins imagi­ner que certains dépar­te­ments ont oublié le moto de Google. En tout cas il est temps d’avoir non seule­ment des vraies expli­ca­tions (pas unique­ment de simples excuses), et de commen­cer à prendre peur.

    Si Google est honnête, rien ne prédit qu’il le restera toujours. Les diri­geants changent, les équipes peuvent prendre des initia­tives malheu­reuses. Avec leur posi­tion domi­nante, que ferons nous ? Le problème n’est pas nouveau, mais l’ac­tua­lité est un bon support pour s’at­te­ler à la ques­tion.

    Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

  • « Des SDF, trou­vez-moi des SDF! »

    La poli­tique française est gérée comme un spec­tacle, nous le savons. Mais parfois, quand même, ça devient fran­che­ment exagéré et inac­cep­table.

    Inau­gu­ra­tion d’un centre pour sans-abri par monsieur le préfet en région lyon­naise. Comme la date n’a pas été annoncé, le jour de l’ou­ver­ture il n’y a pas de sans abris à mettre devant les camé­ras, et ça c’est problé­ma­tique.

    […]

    A 18 heures 30, donc, pas de sans-abri dans le centre d’hé­ber­ge­ment et le préfet, lui, qui va arri­ver avec les médias. Panique à bord. Tout le monde est pendu au télé­phone afin de trou­ver des SDF coûte que coûte.

    [..]

    Le listing des personnes admises dans le centre n’a été commu­niqué que dans l’après-midi et les parte­naires habi­tuels: Samu Social et Croix-Rouge n’avaient pas été préve­nus à l’avance de la date exacte d’ou­ver­ture.

    […]

    En effet, un respon­sable, fou furieux de consta­ter que les personnes qui avaient une place sans le savoir ne s’étaient pas présen­tées, dira en substance: « Je m’en­gage person­nel­le­ment à ce que les personnes qui ne sont pas venues ce soir retournent dans la rue et ne trouvent pas d’hé­ber­ge­ment… »

    Dans la foulée, le coupe­ret tombe et l’ou­kaze est trans­mis: toutes les personnes qui ne se sont pas présen­tées sont rayées de la liste du centre d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence.

    […]

    « Des SDF, trou­vez-moi des SDF! », ou pas.

  • Making Love To WebKit

    Pour ceux qui aiment les démo, celle de Steven Wittens mérite le détour : Making Love To WebKit (oui, unique­ment avec webkit/chrome pour l’ins­tant).

    C’est tout bonne­ment génial. Nous avons de la 3D avec des effets de chan­ge­ment de point de vue, en pur CSS 3D, avec les expli­ca­tions tech­niques du comment et même un éditeur en javas­cript pour créer et placer les éléments 3D au départ.

    Pour ceux qui pensent encore que sur le web on ne peut faire que des sites de commerce élec­tro­nique ou de rédac­tion­nel barbant, voilà un peu de quoi vous réveiller. Ce n’est en soi pas un résul­tat extra­or­di­naire si on sort du web, mais la réali­sa­tion est inté­res­sante.

  • Une info­gra­phie en bande dessi­née pour la FIDH

    Quand on fait se rencon­trer une fédé­ra­tion pour les droits de l’homme et un festi­val de bandes dessi­nées, cela peut donner une info­graphe en bande dessi­née pour la FIDH.

    Pour une fois ce n’est pas gnan­gnan ou juste dégou­li­nant de bons senti­ments. C’est un petit rappel de 2011, qui remet les idées en place.

    Je vous invite à aller voir sur place, et pourquoi pas faire un don.

  • Stras­bourg, Chan­tal Augé à deux jours de son évic­tion

    C’est dans ce genre de mani­fes­ta­tions qu’on voit à quel point la poli­tique française est deve­nue une histoire de groupes et de castes, à la limite de l’or­ga­ni­sa­tion mafieuse où celui qui parle à l’ex­té­rieur « trahit ».

    À Stras­bourg, Chan­tal Augé à deux jours de son évic­tion, ne se voit repro­cher que sa parti­ci­pa­tion à Anti­cor, une orga­ni­sa­tion pour la réha­bi­li­ta­tion de la démo­cra­tie et contre la corrup­tion.

    Les élus locaux consi­dèrent que c’est une atteinte à leur honneur, qu’il faut faire des choix et c’est soit Anti­cor soit un mandat poli­tique, que les deux ne peuvent être qu’op­po­sés (oui, vous avez bien lu).

    La ques­tion de procé­dure sur son évic­tion n’est fina­le­ment pas impor­tante, c’est juste un moyen de faire sauter l’in­fluence du chef et l’omerta, un façon que tout le monde se sente libre de son vote ; juste pour que les votants ne risquent pas d’être mis au placard pour avoir dit que lutte contre la corrup­tion et poli­tique ne sont pas oppo­sés.

  • Une inter­prète en langue des signes victime de zombies

    C’est en même temps à explo­ser de rire, et très triste. Une inter­prète en langue des signes victime de zombie… ou presque. Le détour­ne­ment est forcé­ment excep­tion­nel quand on le regarde de loin. Il est aussi drama­tique pour les quelques uns qui ont besoin de ces infor­ma­tions, sérieuses, pour qui c’est une des seules sources.

    Mais surtout, il faut envi­sa­ger à quel point cette inter­prète a du être décon­si­dé­rée, hors de l’équipe de la rédac­tion, et lais­sée pour compte, pour qu’elle en arrive à ne plus voir le cadre et l’uti­lité de son rôle.

    Déshu­mai­ni­sante, voilà ce qu’est notre société.

  • Oui, bah je vais pas le regret­ter le service client Orange/sosh… non, mais j’hal­lu­ci­ne…

    Il serait facile de critiquer les services clients, Sosh ou plus géné­ra­le­ment les opéra­teurs télé­pho­niques, mais outre l’as­pect amusant de l’ex­trait, ce qui frappe c’est l’au­tisme de celui qui se repose sur les procé­dures et le « la machine dit que ».

    Il n’y a plus d’écoute, il y a des règles. Il n’y a plus de compré­hen­sion, il y a ce que permet ou pas l’ou­til. Il n’y a plus d’aide person­na­li­sée, il y a des procé­dures.

    Oui, bah je vais pas le regret­ter le service client Orange/sosh… non, mais j’hal­lu­ci­ne…

  • Votre solu­tion de lecture atten­due pour le livre numé­rique

    Cette fois ci c’est moi qui ai besoin de votre aide. J’ai lancé un petit formu­laire qui devrait prendre au plus 2 ou 3 minutes à remplir pour me donner votre avis sur le livre numé­rique.

    Je suis inté­ressé par ce que vous pouvez me dire, y compris si vous n’y connais­sez rien (et dans ce cas : remplis­sez au mieux comme si les ques­tions vous étaient posées par votre libraire de quar­tier et qu’il fallait répondre de suite). Les choix sont limi­tés : faites au mieux en prenant le choix le plus adapté ou le plus proche.

    Les résul­tats sont publics. Si quelqu’un veut avoir accès aux données brutes pour faire des corré­la­tions, il suffit de deman­der.

    Merci de votre aide