Auteur/autrice : Éric

  • Révo­lu­tion numé­rique ? L’édi­tion ‘con­ti­nue de vivre sous l’An­cien Régi­me’

    Parfois le livre numé­rique est aussi cher que le papier. La décote atten­due par les lecteurs est de 25 à 50 % mais les éditeurs ont du mal à se lancer sur de tels chiffres. Le marché est encore ridi­cule et les inves­tis­se­ments sont lourds. Même à prix équi­valent, pour l’ins­tant la marge sur le numé­rique peut très bien être plus faible que sur papier.

    Main­te­nant c’est aussi le serpent qui se mord la queue puisque le marché ne décol­lera pas tant que les prix semble­ront illé­gi­times pour les lecteurs. Tout est histoire d’in­ves­tis­se­ment et de courage pour initier le mouve­ment.

    Malheu­reu­se­ment, quand s’ajoute la peur du numé­rique, la peur de devoir chan­ger d’ac­ti­vité, la peur de la contre­façon, et globa­le­ment la peur de perdre le contrôle ne donnent pas envie de faire ce premier pas.

    On voit déjà parfois des livres numé­riques plus chers que leur version de papier. Ça se retrouve quand les deux sont au même prix mais que le papier béné­fi­cie de la promo­tion des 5% légaux. Moins accep­table mais pas si rare, ça arrive aussi quand le prix du numé­rique est relié au prix du papier grand format : à l’ar­ri­vée de la version poche le papier se retrouve moins cher que le numé­rique.

    Mais c’est bien la première fois que j’en­tends dire aussi expli­ci­te­ment que ce sont parfois des manœuvres volon­taires de certains éditeurs. On vend du numé­rique, pour ne pas être taxé de mauvaise volonté et pour pouvoir être prêt si jamais le marché change, mais on fait tout pour que ça n’in­té­resse personne.

    Refu­ser de vendre un livre numé­rique à 6,50 euros pour éviter de perdre la vente d’un livre de poche à… 6,50 euros, relève d’une curieuse logique.

    Révo­lu­tion numé­rique ? L’édi­tion ‘con­ti­nue de vivre sous l’An­cien Régi­me’. Heureu­se­ment, beau­coup d’édi­teurs ont compris que quelque chose se passait et jouent le jeu.

  • LEGO : another brick in the wall of copy­right ?

    De la simple histoire de LEGO qui cherche à garder une exclu­si­vité sur les petites briques empi­lables. Plon­gée dans le gouffre des copy­right, mono­poles et droits des marques, juste à côté des collines du domaine public et de l’ap­pro­pria­tion par les hackers :

    LEGO : another brick in the wall of copy­right ?

  • Why Flexible Hours Inspire Perfor­mance

    Quels sont les horaires de travail ? J’ai moi même toujours eu du mal à répondre à cette ques­tion. En fait il y a toujours eu des horaires là où j’ai travaillé, comme partout. Malgré tout je ne les ai jamais respecté, ou plutôt je ne m’en suis jamais préoc­cupé. Personne ne m’en a jamais fait le reproche et je suis assez respon­sable pour ne pas profi­ter de cette largesse à mauvais escient.

    J’ar­rive quand j’ar­rive, parfois tôt, souvent tard. Je me rend compte que c’était proba­ble­ment pertur­bant pour certains de mes supé­rieurs ou pour des collègues qui n’avaient pas cette liberté, ou qui croyaient ne pas l’avoir (n’est-ce fina­le­ment pas la même chose ?). Malgré tout, quelle diffé­rence si j’ar­rive à 9h, 9h30 ou 10h tant que je passe la jour­née avec les collègues, que nous avons le temps de discu­ter, d’échan­ger, et que je fais ma dose de travail (souvent en restant plus tard le soir, ou en travaillant aussi de la maison).

    L’his­toire de Marga­ret Heffer­nan recoupe beau­coup de mes impres­sions : Why Flexible Hours Inspire Perfor­mance. Les meilleures équipes dans lesquelles j’ai travaillé fonc­tion­naient entiè­re­ment de cette façon.

    Mes horaires me préoc­cupent d’au­tant moins que mon travail a souvent été de la réflexion. Il ne suffit pas de se mettre à table et de rédi­ger un docu­ment ou de se mettre à penser. Il faut que la ques­tion ait tourné dans la tête pendant quelques jours, quitte à avoir fait tout autre chose. Il faut aussi avoir une bonne idée de ce qui se fait ailleurs, décou­vrir les inno­va­tions, faire de la veille, expé­ri­men­ter des choses même si ce n’est pas direc­te­ment relié à la tâche en cours. Que je sois au travail ou non, les idées murissent, et ça ne se compte pas en heures de travail.

    Pire, respec­ter les horaires c’est arri­ver à 9h quand une demie heure de sommeil aurait été profi­table, ne pas pouvoir rentrer tôt un soir pour passer à la poste et rester stressé, ou simple­ment ne pas travailler quand l’es­prit le veut mais quand un papier nous dit que c’est l’heure. Au final non seule­ment ce n’est pas plus produc­tif mais ça l’est fran­che­ment moins.

    Outre la tranche 10h30 – 16h, qui effec­ti­ve­ment est indis­pen­sable pour que tout le monde se retrouve et pour pouvoir échan­ger avec les tiers, je consi­dère que fina­le­ment les heures n’ont de perti­nence que pour les purs exécu­tants. Les autres, ceux qui font un travail intel­lec­tuel de créa­tion, ont tout inté­rêt à trou­ver eux mêmes leurs horaires. Certains n’y arri­ve­ront pas, mais ceux là n’au­ront géné­ra­le­ment pas l’au­to­no­mie ou l’at­ti­tude respon­sable qu’il faut à un cadre auto­nome. Concen­trez-vous sur les autres, ce sont eux qui font avan­cer la barque.

    Reste un point, celui qui me pose problème : Cette réflexion est assez bien accep­tée dans le milieu ingé­nieur et infor­ma­tique. C’est moins le cas ailleurs. Si je donne cette lati­tude à mes employés, il y a un risque que ces mêmes employés se fassent mal voir de la direc­tion ou des autres collègues. Et ça, c’est un problème que je n’ai pas encore résolu.

  • Le nucléaire est-il vrai­ment un atout en période de grand froid ?

    La ques­tion se pose, le nucléaire est-il vrai­ment un atout en période de grand froid ?

    Il faut dire qu’on ne dérange pas une centrale pour un pic de quelques heures. Les pics sont faits avec l’hy­drau­lique ou les éner­gies fossiles. Du coup on a beau se moquer de l’Al­le­magne qui ferait une bêtise à vouloir se sépa­rer du nucléaire, c’est bien nous qui leur emprun­tons de l’éner­gie dans les pics.

    Plus inté­res­sant : Leur produc­tion est à 20% renou­ve­lable et surtout eux n’ont pas encou­ragé le tout élec­trique pour consom­mer la produc­tion décla­rée « peu chère » :

    L’Agence de l’en­vi­ron­ne­ment et de la maîtrise de l’éner­gie évalue ainsi à 33 % la part des rési­dences prin­ci­pales françaises équi­pées de chauf­fage élec­trique, et 80 % pour les loge­ments construits en 2009, contre moins de 4 % en Alle­magne. La France se révèle donc plus « élec­tro­sen­sible » au froid que ses voisins euro­péens : quand la tempé­ra­ture baisse de 1 °C, la consom­ma­tion augmente de 5 000 MW pour toute l’Eu­rope, avec pour la France une part de 2 300 MW, contre 600 MW en Grande-Bretagne, 500 MW en Alle­magne et 300 MW en Italie. En France, le recours au nucléaire est donc tant la consé­quence que la cause de la forte demande en élec­tri­cité.

    Fina­le­ment, n’est-ce pas simple­ment que nous nous sommes créé de toutes pièces une dépen­dance forte au nucléaire ? Et si fina­le­ment l’angle d’at­taque c’était d’abord celui là ?

  • Premiers résul­tats : liseuse ou tablette ?

    Avec 200 réponses, je peux commen­cer à trai­ter quelques infor­ma­tions. Je commence par le plus simple mais n’hé­si­tez pas à me propo­ser de véri­fier des corré­la­tions ou d’opé­rer des croi­se­ments/filtrages.

    N’hé­si­tez pas non plus à conti­nuer à diffu­ser le lien vers le formu­laire. Plus il y a de parti­ci­pants, plus les résul­tats seront inté­res­sants.

    Qui êtes vous ?

    Bien entendu, ces résul­tats ne prétendent pas être repré­sen­ta­tifs des français, ou de quoi que ce soit d’autre que des gens qui ont répondu. J’ai touche un public précis, avec une orien­ta­tion spéci­fique, et via des canaux qui n’ont rien de géné­riques. J’ai proba­ble­ment dans mes résul­tats une majo­ri­tés de geeks, profes­sion­nels du web, ou profes­sion­nels du livre (voire les trois à la fois).

    J’ai aussi une propor­tion non négli­geable de gens qui me lisaient déjà, poten­tiel­le­ment parce que juste­ment ils sont en accord avec mes opinions. C’est à prendre en compte.

    Le public n’est pas d’ailleurs si tech­no­phile que je le crai­gnais puisque moins d’un tiers est équipé en tablette LCD, et majo­ri­tai­re­ment iPad (le stéréo­type geek cari­ca­tu­ral a tendance à plutôt avoir de l’An­droid).

    À l’in­verse, ces résul­tats sont inté­res­sants parce qu’ils concernent des grands lecteurs et des gens qui ont souvent eu l’oc­ca­sion de tester la tech­no­lo­gie. Ainsi 80% lisent plus de 3 heures par semaine et 25% lisent plus de 15 heures par semaines. Nous sommes bien au dessus de la moyenne française. Ça se ressent dans l’équi­pe­ment : 40% sont déjà équi­pés en liseuse à encore élec­tro­nique et savent de quoi ils parlent.

    Sur quoi souhai­tez-vous lire ?

    Je regagne confiance sur mon crédo : le livre numé­rique ne passe pas par une tablette LCD. Même quand on offre l’ap­pa­reil, s’il s’agit de lire un livre, c’est l’encre élec­tro­nique et les liseuses légères qui gagnent haut la main : plus de 80%, le reste se répar­tis­sant entre les aficio­na­dos du papier et les tablettes LCD.

    Mais ce qui est surtout inté­res­sant c’est de regar­der ce que les gens souhaitent en fonc­tion de ce qu’ils ont déjà, afin de voir l’ex­pé­rience réelle et élimi­ner quelques uns des biais de mon étude :

    Ceux qui ont une tablette LCD voudraient lire pour moitié sur une liseuse. Ce peut être de l’in­sa­tis­fac­tion ou de la curio­sité, et l’échan­tillon est faible. Par contre ceux qui sont déjà sur liseuse n’ont aucune volonté de lecture sur tablette. Ça se confirme chez ceux qui ont déjà les deux : pour la lecture de livre c’est une liseuse qu’il faut.

  • FileVault 2 easily decryp­ted, warns Pass­ware

    Vous utili­siez FileVault, TrueC­rypt, le Keychain de Mac OS X ou d’autres systèmes de chif­fre­ment du disque ? Il semble qu’au­cun ne soit parfait.

    Si l’im­per­fec­tion n’est pas en soi une décou­verte, qu’un logi­ciel public puisse récu­pé­rer les clefs de déco­dage en moins d’une heure est plus problé­ma­tique.

    Donc voilà : Chif­frez, parce que ça vous protè­gera tout de même contre la plupart des problèmes et que cela ne coûte rien ou presque sur un proces­seur moderne. Par contre n’ou­bliez pas que quelqu’un prêt à inves­tir 1000 $ dans une licence logi­cielle pourra accé­der à vos données.

    FileVault 2 easily decryp­ted, warns Pass­ware

    Contre l’es­pion­nage écono­mique, il n’y a qu’une seule protec­tion : garder le disque dans le coffre fort. Et ne croyez pas que l’es­pion­nage écono­mique est réservé à Airbus ou aux films améri­cains. J’ai entendu plusieurs histoires pour des tailles d’en­tre­prises tout à fait modestes.

  • La veille, ce tableau était encore dans le domaine public

    Pour complé­ter le lien précé­dent sur l’af­fai­blis­se­ment du domaine public, entrons encore plus dans un monde formi­dable :

    La veille, ce tableau était encore dans le domaine public [aujourd’­hui il ne l’est plus]

    Alors certes, on peut juger qu’il y a eu un travail d’au­teur et donc qu’il mérite d’être protégé en tant que tel (même si pour moi la restau­ra­tion c’est une exécu­tion qui peut être excep­tion­nelle dans le travail et la réali­sa­tion, mais qui par prin­cipe n’est pas origi­nale et donc ne devrait pas être soumise au droit d’au­teur).

    Main­te­nant, si toute réuti­li­sa­tion implique de refaire courir un droit d’au­teur, fina­le­ment le domaine public devient figé et empri­sonné. Tout ce qui en est fait va le limi­ter encore plus, mettre des barrières quant aux utili­sa­tions qui pour­raient en être faites par les suivants, et inter­dire toute élabo­ra­tion d’une culture commune.

    Culture figée dans notre passé, est-ce cela notre futur ?

    C’est valable pour un tableau restauré mais on en parle aussi sur des livres qui ne sont plus sous mono­pole d’au­teur mais dont la numé­ri­sa­tion ou la repu­bli­ca­tion tente de refaire courir des droits. Pour pouvoir réuti­li­ser l’œuvre il faut alors retrou­ver une édition origi­nale car toute repu­bli­ca­tion implique de nouveaux droits et une inter­dic­tion par défaut. On peut aussi proté­ger les inter­pré­ta­tions musi­cales, et si un passage est accen­tué sur une inter­pré­ta­tion d’une vieille musique, plus personne n’a le droit de le rejouer avec cette même accen­tua­tion.

    Plus français, on en vient à inter­dire la photo­gra­phie de certains monu­ments en ce qu’ils ont été repeints ou éclai­rés, et que ce travail tombe­rait sous droit d’au­teur. Sauf à ne pas photo­gra­phier de nuit ou enle­ver subrep­ti­ce­ment toute pein­ture, le monu­ment vient de simple­ment être mono­po­lisé une seconde fois.

    Tout ce qui est suscep­tible d’être mani­pulé ou travaillé est en fait sensible à ce système de renou­vel­le­ment des droits d’au­teur. C’est sans quand il y a un travail origi­nal en lui même, mais plus que dange­reux dans notre capa­cité à profi­ter publique­ment et cultu­rel­le­ment ce cette éléva­tion de l’œuvre hors du mono­pole de l’au­teur.

    Plus qu’une culture figée, c’est la réap­pro­pria­tion privée d’un bien public.

    Il est vrai­ment temps de faire du ménage dans le droit d’au­teur et le copy­right pour mieux proté­ger l’œuvre et l’au­teur dans ce qu’ils ont d’ori­gi­nal et afin de permettre le finan­ce­ment de la créa­tion, mais aussi pour mieux proté­ger le domaine public et auto­ri­ser tous les usages qui ne mettent pas en péril les auteurs et les créa­tions d’ori­gine. Nous ne pouvons pas conti­nuer ainsi.

  • L’af­fai­blis­se­ment progres­sif du domaine public, en un schéma

    Le droit d’au­teur est étendu année après année. On peut voir ça en posi­tif, mais ça implique aussi l’af­fai­blis­se­ment progres­sif du domaine public. En un schéma, Nume­rama montre clai­re­ment l’ex­cès dans lequel nous sommes arri­vés.

    Sérieu­se­ment, un droit patri­mo­nial 70 ans après la mort de l’au­teur ? Cela fait un monde. Pour une œuvre faite dans la première moitié de notre vie, cela veut dire près ou plus d’un siècle avant qu’elle arrive dans le domaine public.

    Dire qu’au départ la société parlait d’une protec­tion de 10 ou 20 ans après la publi­ca­tion… Main­te­nant nous parlons dans certains milieux de peut être étendre encore de 20 ans – pour arri­ver à 90 ans après la mort de l’au­teur – à cause de certaines œuvres encore commer­cia­le­ment exploi­tables qui tombent peu à peu hors du mono­pole des ayants droits.

    N’ou­blions pas, le mono­pole de l’au­teur est une excep­tion tempo­raire accor­dée à l’au­teur. La règle est bien la libre circu­la­tion de l’œuvre. La capa­cité d’ex­ploi­ter commer­cia­le­ment une œuvre n’est pas un motif pour étendre la durée des droits patri­mo­niaux, au contraire : Ce qu’on nomme domaine public n’est pas là que pour récol­ter les œuvres dont plus personne ne veut. Le domaine public est là pour le bien commun, ce n’est pas une poubelle ou une oubliette.

    Combien de comp­tines ou de fables qui sont de fait dans notre culture au jour le jour ont moins de 100 ou 130 ans ? Où est la légi­ti­mité du mono­pole et donc de la restric­tion de diffu­sion opérée par l’hé­ri­tage du droit patri­mo­nial par le fils du neveu de l’au­teur ?  Que lais­sons nous comme monde à nos enfants ou à nous-même ?

  • Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

    « We are not evil » qu’ils disent. Moi je veux bien les croire mais visi­ble­ment ils se sont fait prendre à piller des annuaires avec des pratiques commer­ciales malhon­nêtes. Bon, ils se sont excu­sés mais déjà on peut reti­rer la médaille du cheva­lier blanc (et ça fait une belle jambe à la victime).

    Visi­ble­ment il y a des dégats simi­laires sur OpenS­treetMap, qui durent depuis long­temps, via les mêmes adresses IP. On parle de mani­pu­la­tions volon­tai­re­ment malveillantes, de vanda­lisme : Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap.

    En mettant les deux bout à bout, on peut au moins imagi­ner que certains dépar­te­ments ont oublié le moto de Google. En tout cas il est temps d’avoir non seule­ment des vraies expli­ca­tions (pas unique­ment de simples excuses), et de commen­cer à prendre peur.

    Si Google est honnête, rien ne prédit qu’il le restera toujours. Les diri­geants changent, les équipes peuvent prendre des initia­tives malheu­reuses. Avec leur posi­tion domi­nante, que ferons nous ? Le problème n’est pas nouveau, mais l’ac­tua­lité est un bon support pour s’at­te­ler à la ques­tion.

    Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

  • « Des SDF, trou­vez-moi des SDF! »

    La poli­tique française est gérée comme un spec­tacle, nous le savons. Mais parfois, quand même, ça devient fran­che­ment exagéré et inac­cep­table.

    Inau­gu­ra­tion d’un centre pour sans-abri par monsieur le préfet en région lyon­naise. Comme la date n’a pas été annoncé, le jour de l’ou­ver­ture il n’y a pas de sans abris à mettre devant les camé­ras, et ça c’est problé­ma­tique.

    […]

    A 18 heures 30, donc, pas de sans-abri dans le centre d’hé­ber­ge­ment et le préfet, lui, qui va arri­ver avec les médias. Panique à bord. Tout le monde est pendu au télé­phone afin de trou­ver des SDF coûte que coûte.

    [..]

    Le listing des personnes admises dans le centre n’a été commu­niqué que dans l’après-midi et les parte­naires habi­tuels: Samu Social et Croix-Rouge n’avaient pas été préve­nus à l’avance de la date exacte d’ou­ver­ture.

    […]

    En effet, un respon­sable, fou furieux de consta­ter que les personnes qui avaient une place sans le savoir ne s’étaient pas présen­tées, dira en substance: « Je m’en­gage person­nel­le­ment à ce que les personnes qui ne sont pas venues ce soir retournent dans la rue et ne trouvent pas d’hé­ber­ge­ment… »

    Dans la foulée, le coupe­ret tombe et l’ou­kaze est trans­mis: toutes les personnes qui ne se sont pas présen­tées sont rayées de la liste du centre d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence.

    […]

    « Des SDF, trou­vez-moi des SDF! », ou pas.